My name is Redmoon, Rock Redmoon... [Finie]

Nom & Prénom : Redmoon, Rock

Pseudonyme : Pour l'instant, aucun

Age : 21 ans

Race : Humain

Occupation : Pirate

Métier : Navigateur

Physique : Rock est un jeune homme d'1 mètre 88, donc a priori quelqu'un d'assez grand. Il est également assez bien charpenté, sans être non plus une armoire à glace. Mais que ses adversaires ne se méprennent pas sur sa vitesse : ce n'est pas parce qu'on est massif qu'on se traîne à deux mètres par minute, Rock en est un exemple vivant. En effet, ses jambes robustes lui assurent une stabilité et un équilibre idéaux, tout en lui permettant de se propulser avec puissance, que ce soit en course ou en saut. Ses principaux atouts physiques en combat sont donc sa force pure et sa vitesse, là où l'agilité et la souplesse lui font défaut. Passons maintenant à ses mains, de véritables battoirs, aux doigts épais et solides. Leur largeur, associée à la force de ses poignets et à celle de ses muscles, lui permet de manier son nodachi (sorte de katana d'un mètre cinquante) avec aisance. Sur le dos de la main droite, on aperçoit un tatouage : une queue de dragon rouge enserrée autour d'un crâne. Le corps de la bête se poursuit ensuite en s'enroulant autour du bras, de plus en plus large au fur et à mesure que l'on s'approche de l'épaule ; au niveau du torse, on voit la tête du dragon, ouverte sur un cri de fureur. Juste au-dessus, les clavicules droites et saillantes soutiennent un cou d'épaisseur normale, lui-même surmonté par une tête que je m'en vais vous décrire. Rock, sans être un Apollon, n'a pas non plus de quoi se plaindre : un menton légèrement pointu, comme son nez, une bouche fine aux dents régulières, des sourcils qu'il garde en permanence légèrement incurvés... Sans oublier ses yeux, verts tels deux éclats de jade, qui s'assombrissent ou s'éclaircissent au gré de ses humeurs. Ses cheveux, quant à eux, sont d'un blond d'or, couleur qu'il n'est pas souvent donné d'admirer ; en effet, Rock porte presque en permanence un large bandana bleu et noir qui cache une grande partie de sa chevelure. On peut juste en apercevoir un liseré jaune derrière sa nuque. Côté vestimentaire, il porte la plupart du temps des vêtements dans les tons sombres, aux manches et aux jambes courtes ; car comme il est né sur une île très froide, il a l'impression d'avoir chaud partout où il va. Son nodachi est attaché dans son dos par un ruban qu'il défait lorsqu'il a besoin de le dégainer.

Caractère & morale : Rock est habituellement quelqu'un d'assez enjoué et enthousiaste. Pour lui, c'est assez facile de se faire des amis ; après, il reste à voir si n'importe qui peut supporter son caractère fantasque sur une longue durée. De nombreuses personnes n'auraient pas la patience de l'écouter raconter n'importe quoi à longueur de journée, et la plupart des bagarres auxquelles il a participé quand il était petit étaient liées à son côté insupportable. Il a un bon sens de la fête, et s'il n'est pas musicien, il possède en revanche un véritable talent pour le chant. Il adore également le saké, même s'il ne tient pas très bien l'alcool. Bref, en un mot comme en cent, c'est un sacré fêtard qui goûte la vie à pleines dents. Il a une certaine tendance à s'amuser de tout ce qui l'entoure, et un de ses manies les plus agaçantes est de donner des surnoms plus ou moins idiots aux gens qu'il rencontre. Mais ça, c'est en temps de paix. Dès que ça commence à sentir le roussi pour lui, ou pour l'un de ses amis (car il est également très solidaire), il se métamorphose en type sérieux et inflexible, qui ne se laissera abattre par rien au monde. Il est alors capable d'infliger souffrance et mort sans hésitation, du moment qu'il se considère dans son bon droit. Il a aussi la particularité d'avoir un sens de l'honneur très aléatoire en fonction des situations : parfois il se laissera cracher dessus sans broncher, d'autres fois un simple mot équivaut à un arrêt de mort. Pour lui, "tout principe est avant tout une question de contexte". C'est une vision assez personnelle des choses, et il ne s'en défend pas : il aime beaucoup se considérer comme différent des autres, pour ne pas dire supérieur ; car une légère prétention est également à ajouter à la liste de ses défauts.

Fruit du Démon : Kuma Kuma no Mi [Modèle Grizzly] : Permet de se transformer en grizzly ou en forme hybride.

Histoire : Rock est né sur Sibery Town (petite île glaciale de North Blue) d'Anthel et Marya Redmoon, un couple de riches commerçants de fourrures, commerce qui faisait évidemment fureur dans une région pareille. C'est d'ailleurs pour cette raison que ni eux ni leur fils ne souffraient de la coloration de peau bleue qui résultait du froid intense : leur fortune leur permettait de passer toute l'année bien au chaud. La famille Redmoon était très estimée dans les environs, même si l'on murmurait dans certaines tavernes que les deux commerçants avaient été des pirates, et qu'ils s'étaient même essayés à explorer Grand Line. Cette rumeur expliquait peut-être pourquoi Anthel s'obstinait à apprendre la navigation et l'escrime à son fils Rock depuis son plus jeune âge. Ledit fils n'était d'ailleurs à la base pas spécialement intéressé par les grandes aventures ; étant l'un des seuls habitants de l'île à ne pas avoir les cordes vocales complètement gelées, il pensait plutôt à devenir un grand chanteur et à s'installer un peu plus au Sud de North Blue pour profiter du soleil un peu plus que quatre mois par an. Mais, même s'il ne voyait pas en quoi cela pourrait l'aider dans ses projets d'avenir, il écoutait soigneusement toutes les leçons qu'on lui donnait ; tout simplement parce que son instinct d'enfant lui disait que son père étant ce qu'il était, il avait forcément toujours raison, quels que soient l'endroit, le moment et la météo. Sa mère mourut lors d'une épidémie de grippe lorsqu'il avait 10 ans, lui laissant son animal de compagnie : un petit singe ramené d'un de ses voyages, qu'elle avait nommé Jack. Une fois le choc et le chagrin passés, Rock se mit à apprécier la compagnie de l'animal, un peu comme si sa mère continuait à l'observer à travers lui. Un beau jour, il eut l'incroyable surprise de voir Jack se changer en yéti, ce qui expliquait comment il arrivait à survivre dans un environnement aussi froid. Sans le savoir, il venait d'établir son premier contact avec les Fruits du Démon...
Le deuxième contact eu lieu quatre ans plus tard. Ce jour-là, Jack, en quête d'un nouveau jeu, lui avait volé son bandana et s'était enfui avec sous sa forme de yéti. Désirant retrouver à tout prix ce bandeau qui avait traversé les années avec lui depuis l'âge de six ans, Rock se mit à poursuivre son animal de compagnie. Leur "jeu" les conduisit jusqu'à une montagne qui se dressait au centre de l'île. Avec son agilité de singe, Jack était prestement grimpé jusqu'à un petit trou dans la roche, dans lequel il s'était faufilé. Rock aurait pu attendre que l'animal revienne à la maison, mais ce challenge l'amusait ; il escalada donc la paroi rocheuse, retombant plusieurs fois à son point de départ, et remontant à l'assaut à chaque chute. Il finit par arriver au petit trou, qu'il dégagea en défonçant les congères de neige, en faisant rouler des rochers, en arrachant les stalactites qui bloquaient le passage... Au bout d'un moment, il réussit à se frayer un chemin jusqu'à une rivière souterraine gelée (car l'on était au mois le plus froid de l'année ; en principe, elle aurait dû être vive, à cause de la chaleur de la terre), qu'il suivit jusqu'à une espèce de grotte dans laquelle Jack était en train d'essayer de décrocher un étrange fruit solidement accroché à sa branche par le givre. Intrigué par ce fruit qu'il n'avait encore jamais vu, Rock aida le yéti à le cueillir. Puis, sans prêter attention aux piaillements affamés du singe, il mordit dedans. Au début, il manqua de se casser les dents dessus, mais il sentit une saveur forte, un peu acide, mais surtout très... sauvage, qui l'intrigua. Il persévéra donc et réussit à briser la coque du fruit pour en manger l'intérieur. Il sentit aussitôt qu'il se passait quelque chose à l'intérieur de son corps. Il avait l'impression d'avoir l'estomac en feu... Il porta ses mains à son ventre, les retira aussitôt : il venait de sentir une douleur cuisante dans son abdomen. Il vérifia, et s'aperçut qu'il saignait. Sans comprendre, il regarda ses mains... elles étaient velues et terminées par des griffes ! Effaré, il sentit les os et les muscles de tout son corps craquer, se tordre et s'agrandir... Il courut regarder son reflet dans la glace de la rivière. Un ours au bandana bleu et noir lui renvoya son regard intrigué. Après un premier instant de panique, il réalisa qu'il venait d'acquérir un pouvoir similaire à celui de Jack. Il devait donc pouvoir lui aussi reprendre sa forme originelle. Il se concentra, et après plusieurs essais infructueux, il retrouva son aspect humain. Impressionné par sa nouvelle capacité, il rentra chez lui, et se garda bien d'en parler autour de lui.
Sept ans plus tard, il rencontra un troisième Fruit du Démon de type Zoan. Il avait été mangé par Chris Oxstrong, un paria qui vivait essentiellement de pêche. C'est justement la pêche qui fut à l'origine de leur rencontre : Jack avait essayé d'attraper un goéland alors que Rock s'entraînait au maniement de son nodachi, et était tombé à l'eau près de l'endroit où Chris s'était installé. Croyant voir un des poissons poilus qui habitaient les eaux de Sibery Town, ce dernier avait lancé son hameçon, qui s'était accroché dans le pelage du singe. Une fois ramené sur terre, Jack s'était enfui, traînant derrière lui la canne à pêche d'Oxstrong. Le paria le poursuivit donc sous sa forme de bœuf musqué, jusqu'à tomber sur Rock. Devant la méfiance de Chris, le jeune navigateur lui apprit qu'il était lui aussi un Zoan, démonstration à l'appui. Mis en confiance, Oxstrong commença à lui parler un peu, et de fil en aiguille, ils en vinrent à parler du rêve du paria, qui était de partir à l'aventure en tant que capitaine pirate et de trouver le One Piece. Trouvant cette idée sympathique, et soudainement tenté lui aussi par les grands voyages, Rock lui proposa de partir avec lui en tant que second. Il alla ensuite voir son père, enchanté par une telle perspective, qui leur donna un bateau, le Hailstorm, un claymore pour Chris et quelques provisions. Les deux jeunes hommes, après avoir créé leur pavillon pirate, prirent le nom de Las Espadas del Norte, puis prirent la mer en quête d'aventure...

Rêve / But : Se faire connaître dans le monde entier ; et accessoirement découvrir le passé de ses parents, mais il n'y accorde pas une grande importance.

Post RP :
Odahara Shigeru était professeur d'histoire au lycée privé Shiro Sakura, ainsi nommé en raison des cerisiers à fleurs blanches qui embellissaient le parc de l'établissement lorsque le printemps revenait. Ce jour-là était le premier du printemps, d'ailleurs. C'était une splendide matinée ensoleillée, pleine de couleurs chatoyantes qui fleurissaient en une masse exubérante en flattant l'œil de quiconque se promenait sans penser à rien ; bercée par le pépiement des oiseaux qui voletaient d'un arbre à un autre, ne se décidant jamais à prendre un véritable envol, trop attirés par la sérénité apportée par les branches rassurantes ; et surtout, l'air était embaumé d'un harmonieux mélange de parfums tous plus subtils et doux les un que les autres, venant doucement chatouiller le nez du visiteur avide de bien-être, pour le laisser repartir transfiguré, comme au retour d'un rêve délicieux dans la quiétude d'un sommeil bienheureux. On peut donc le dire, c'était une journée véritablement exceptionnelle. Shigeru traversa le parc le plus lentement qu'il le pouvait sans avoir l'air de traîner les pieds, se délectant de toutes ces sensations tellement agréables. Il devait en profiter le plus possible, avant d'entrer en classe pour une journée de travail. Il devait soigneusement goûter au Paradis... avant de retourner en Enfer.

Shiro Sakura avait beau être un des établissements les plus respectables et respectés de la région, les élèves de la première 4 n'étaient qu'un ramassis de débris sociaux tout juste bons à enrichir les marchands de drogue et de multimédia des environs. Shigeru ne comprendrait jamais pourquoi de tels abrutis avaient été acceptés dans le lycée, qui devait être normalement très strict sur les critères d'inscription. Il supposait que les parents riches de cette génération de pourris-gâtés avaient versé un petit supplément à la direction de Shiro Sakura. Mais dans quel monde vivait-on ? L'argent était le seul roi, partout où l'être humain avait jeté son emprise. Plus personne n'appréciait à sa juste valeur le savoir, ce savoir ancien que Shigeru était censé transmettre à la génération future. Une génération future qui n'en avait rien à faire de l'Empereur Jimmu, de la bataille de Sekigahara, ou même de Pearl Harbor. Comment pouvait-on enseigner dans ces conditions ? Shigeru soupira en secouant la tête, puis entra dans le lycée. Il longea le couloir jusqu'à sa salle. Cinq mètres avant d'arriver devant la porte, il entendait déjà le brouhaha incessant qu'il n'arriverait jamais à stopper, quels que soient ses efforts. Dans la société actuelle, le seul maître était l'élève. Il n'y avait plus ni respect ni considération pour les professeurs, et s'il arrivait quelque chose de fâcheux, l'enseignant était systématiquement responsable, dans n'importe quelle situation. Shigeru poussa un nouveau soupir. Il n'avait pas vécu à la bonne époque. Dans un autre contexte, les "capacités spéciales" qu'il possédait lui auraient valu un haut rang et un respect sans bornes. Aujourd'hui... il devait les cacher au monde pour ne pas finir dans un laboratoire. Mais il savait qu'un jour ou l'autre, il ne se contrôlerait plus et laisserait apparaître ses dons surnaturels en public. Il était seulement loin de se douter que ce jour était très proche...

- ... c'est ainsi que le clan Oda devint l'un des plus puissants de l'ère Sengoku. Le plus grand représentant de ce clan se nommait...
- C'est trop intéressant ce que tu racontes, Odahara ! Tu serais pas un bâtard du clan Oda, avec ton nom ?
- ... se nommait, donc...
- Hey le vieux, j'aime pas trop qu'on m'ignore !
- ET MOI J'AIME PAS QU'ON SE FOUTE DE MA GUEULE P'TIT CON !

Ça y est, ils avaient dépassé ses limites. Cela faisait dix ans, au bas mot, que le respect envers les professeurs n'avait cessé de chuter. Le prof modèle du XXI° siècle ? Une victime cachée derrière son bureau, n'osant pas dire son cours trop fort, de peur de déranger ses élèves. Mais Shigeru était d'une autre trempe. Il avait bien voulu supporter les insolences, les moqueries, les insultes, même parfois les jets de projectiles ; mais il en était arrivé à un point où il n'avait plus rien à perdre. S'il fallait se laisser marcher sur les pieds par amour de son métier (dans lequel on était censé inspirer le respect), il préférait encore se retrouver au chômage. Il aimait être prof d'histoire, mais ce n'était plus ce qu'il faisait en ce moment. En ce moment, il parlait pour lui-même, seul intéressé par les péripéties du clan Oda. Ce n'était pas à ça qu'il avait pensé en décrochant son diplôme. Il était temps pour lui de tirer sa révérence. Mais avant...

- Qu'est-ce que t'as dit ? Il se rebelle, le petit chien-chien à sa principale ?
- Tu vois ce stylo-plume, gamin ? Si tu fermes pas ta grande gueule dans les secondes qui suivent, je te le plante dans l'œil jusqu'au cerveau, c'est clair ça ?
- Espèce de sale...

L'élève n'eut pas le temps de finir la phrase fort élégante qu'il s'apprêtait à prononcer. Bondissant au-dessus de son bureau à une vitesse impressionnante, Shigeru arriva debout sur la table devant laquelle l'élève aurait dû être assis (ce qui était rarement le cas lors des cours d'histoire) et lui décocha un puissant coup de pied dans la mâchoire, de bas en haut. Le jeune fut projeté en arrière d'un mètre, son nez envoyant gicler une traînée de sang dans les airs. Tous les garçons se levèrent, tandis que les filles s'éloignaient d'un air horrifié. Un des garçons (qui s'appelait Yamamoto Noboru) paraissait assez intéressé, et étrangement amusé par la situation. Ce fut d'ailleurs lui qui s'approcha en premier de son camarade à terre, puis qui l'aida à se relever en lui disant avec un clin d'œil :

- T'inquiète pas, je m'en occupe.

Il se tourna vers Shigeru :

- Vous avez l'air de posséder des facultés physiques impressionnantes, Odahara-sensei...
- Disons que je me débrouille...
- Il se trouve que, par le plus grand des hasards, je "me débrouille" moi aussi, comme vous dites. Ça m'a d'ailleurs donné une idée : si nous combattions un peu, vous et moi ? Si je perds, nous vous témoignerons le respect dû à un professeur. Sinon, eh bien... vous savez ce qui vous attend.

Shigeru commença à rire, avant de s'apercevoir que le gamin était sérieux. Bon, d'accord, il était plutôt bien bâti, mais il n'avait aucune chance de rivaliser contre le véritable potentiel du professeur. Odahara Shigeru faisait en effet partie d'une caste de combattants quasiment disparue : les Yamiryoushi (Chasseurs de Ténèbres). Ces guerriers, sans compter leur énorme puissance physique, avaient la particularité de pouvoir changer l'apparence de leur sabre, mais surtout de maîtriser les Trois Arts de Destruction : les Flammes, la Foudre et la Tempête. Par conséquent, un simple élève de première, aussi musclé soit-il, ne pourrait jamais infliger la moindre blessure à un Yamiryoushi en combat singulier. Bien entendu, Shigeru n'avait pas du tout l'intention d'expliquer cela à la classe entière ; ni de se dégonfler devant la même classe. Il décida donc de relever le défi, et de gagner le combat sans utiliser son sabre ou les Trois Arts.

- Ça marche. Où et quand ?
- Ici et maintenant.

Sans attendre, Yamamoto décocha un coup de pied fulgurant dans la table qui le séparait de Shigeru. La table vola jusqu'au faux plafond et le transperça avec violence, avant de retomber sur le sol dans un grand fracas métallique. L'élève envoya ensuite son poing dans la figure du professeur, qui ne l'évita qu'en se jetant sur la table de derrière. Ce gamin était vraiment rapide, en plus d'être exceptionnellement fort. Shigeru roula jusqu'à terre, puis saisit la table qui l'avait reçu par les pieds, avant d'en asséner un coup spectaculaire au jeune homme. Ce dernier se contenta d'attraper l'arme improvisée juste avant qu'elle ne le touche, puis de l'arracher des mains de Shigeru pour l'envoyer voler à travers la fenêtre. Puis il envoya à toute vitesse son pied dans le ventre du professeur, qui para le coup grâce à son avant-bras, avant de projeter Yamamoto en arrière en repoussant sa jambe. L'élève tituba, se ressaisit en attrapant une chaise, puis la lança sur Shigeru. Ce dernier l'intercepta par une reprise de volée à en faire pâlir un footballeur professionnel, avant de l'envoyer s'écraser contre la porte de la classe. Yamamoto se jeta en avant pour lui attraper les jambes, ce qu'il ne réussit pas à cause du saut spectaculaire du professeur, qui profita de sa position pour lui décocher un double coup de pied dans le dos. Il n'attendit pas que l'autre se relève, et l'attrapa par la veste pour le lancer d'une puissante détente de bras dans le parc. Yamamoto s'accrocha au rebord de la fenêtre alors qu'il était en train de la traverser, se retourna en direction de l'intérieur... juste à temps pour sentir son nez s'écraser sous le pied de Shigeru. Le professeur envoya ensuite valser le jeune homme d'un uppercut à l'abdomen, l'attrapa par le col, puis le claqua violemment contre le sol. Il plaqua son pied sur l'omoplate de Yamamoto.

- Tu reconnais ta défaite, maintenant ?

Contre toute attente, l'élève ricana.

- Emmenez moi dans un endroit sans témoins, et vous verrez si je reconnais ma défaite...
- Pourquoi sans témoins ? Tu ne voulais pas prouver ta force à tes camarades ?
Arrêtez de faire l'imbécile... Vous en êtes un vous aussi, pas vrai ? Un Yamiryoushi...

Shigeru ne bougea pas pendant un moment. Il avait l'impression que la nature tout autour de lui avait décidé de faire une pause. Il n'entendait plus le vent, ni les oiseaux, il ne sentait plus les effluves de cerisiers... Pendant la moitié d'une année, il avait eu dans sa classe un de ses semblables, un autre descendant des guerriers légendaires, un autre maître des Trois Arts, un autre Yamiryoushi... Le combat prit subitement une autre dimension. Sans un mot, le professeur aida Yamamoto à se relever et l'emmena derrière le lycée, à un endroit du parc qui n'était visible depuis aucune fenêtre. Il sortit son stylo-plume de sa poche et lui redonna l'apparence d'un katana à la garde d'un bleu profond. Yamamoto, de son côté, saisit son portable pour faire apparaître un sabre d'abordage garni d'un cordon noir. Ils se mirent tous les deux en garde. Chacun d'entre eux guettait le moment où il fallait attaquer. La tension monta peu à peu. Ancrés l'un à l'autre par une ligne presque visible qui reliait leur regard, ils commencèrent à tourner sur un cercle parfait. Le moment était proche, ils le savaient tous les deux... Maintenant !

Ils se précipitèrent l'un sur l'autre, sabre en avant. Le choc fut si puissant qu'il fit jaillir une pluie d'étincelles. Ils reculèrent d'un bond, avant de repartir à l'attaque. A chaque coup, ils sentaient la vibration se répercuter dans leurs bras. Le combat se poursuivit sans qu'un des deux n'obtienne l'avantage. Yamamoto fut le premier à utiliser l'un des Trois Arts pour essayer de l'emporter. Il se mit hors de portée et envoya un éclair en direction de son adversaire. Shigeru interposa sa lame entre l'arc électrique et lui, puis utilisa à son tour l'Art de la Tempête pour se propulser loin dans les airs, avant d'envoyer une série de rafales sur l'élève. Yamamoto fut projeté à plusieurs mètres par la violence du vent, mais eut la présence d'esprit d'utiliser l'Art des Flammes sous ses pieds afin de décoller à une vitesse supérieure à celle des rafales, ce qui lui permit d'arriver à la hauteur de Shigeru sans dommage. Il lui décocha ensuite un fulgurant coup de sabre, que le professeur ne para que de justesse. Le combat continua dans les airs, grâce à l'Art de la Tempête qui leur permettait de se maintenir en l'air au moyen de courants ascendants. Le chaos commençait à s'installer ; les deux adversaires arrivait à peine à se voir dans le déluge d'éclairs, de rafales et de flammes qui les entourait. De temps en temps, une lame fusait vers une gorge, un bras, une jambe, avant d'être interceptée par une autre lame. Au bout d'un moment, Shigeru et Yamamoto s'aperçurent en même temps que leur énergie s'était presque vidée. Ils se regardèrent dans les yeux. Tout se jouerait lors de la prochaine attaque, ils le savaient tous les deux. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre par un bond en arrière et se reçurent souplement au sol. Puis ils concentrèrent chacun toute la vitalité qui leur restait dans un dernier assaut. Ils eurent tous les deux la même idée : faire naître un éclair, une flamme et une rafale en même temps, afin d'atteindre une puissance maximale. Shigeru concentra la Tempête dans sa main droite, les Flammes dans sa main gauche et la Foudre entre ses deux yeux. Il n'eut pas besoin de regarder Yamamoto pour savoir qu'il faisait la même chose. En même temps, ils plaquèrent leurs mains l'une sur l'autre, doigts vers le ciel, et les élevèrent à hauteur de leurs yeux. La Tempête et les Flammes donneraient la puissance, tandis que la Foudre coordonnerait ces deux forces en leur donnant une direction. La chaleur des mains de Shigeru augmentait peu à peu... Comme au début du combat, ils attendaient le moment propice. Il y avait quelque chose d'impressionnant et de mystique dans leur position, tels deux sages en train de prier, si l'on exceptait la poussière qui volait de toutes parts autour d'eux, signe de la puissance qui était en train de se concentrer dans leur corps. Shigeru sentait que l'assaut était imminent. Un léger tressaillement de sourcils de la part de Yamamoto l'informa qu'il fallait lancer son attaque tout de suite. Exactement au même moment, les deux énormes rayons d'énergie, formés de Foudre, de Flammes et de Tempête entremêlés, jaillirent de leurs mains jointes. Ils se frappèrent à mi-chemin et s'écrasèrent l'un contre l'autre, luttant pour aller le plus loin possible. Les deux adversaires avaient gardé leur position, et continuaient à envoyer de l'énergie pour l'emporter. Jusqu'au moment où la puissance des deux attaques devint trop élevée pour rester concentrée dans un secteur aussi petit. Une colossale explosion d'énergie, d'un blanc éclatant, balaya toute la zone de combat, en faisant tomber l'un des murs du lycée. Un énorme nuage de poussière s'était soulevé, masquant les deux combattants. Il se dissipa peu à peu. Shigeru se tenait sur un genou, son torse dégoulinant de sang. Yamamoto était allongé sur le dos, inconscient. Le professeur se releva péniblement, puis se pencha au-dessus de l'adolescent évanoui.

- On dirait que vous allez enfin me montrer un peu de respect, n'est-ce pas ?