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 Lucille, la chevalière argentée

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MessageSujet: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptySam 6 Nov 2010 - 23:36

- Présentation du personnage -



• Nom & Prenom : Lucille Verdoni

• Surnom : Chevalière Argentée

• Age : 24 années

• Race : Humain

• Camp : Chasseuse de primes

• Orientation psychologique :Globalement bon

• Métier/Spécialité : Meneuse d'hommes (Mais ses compétences diverses et variées, sans aller jusqu'à la spécialité, vont du métier de navigateur à celui d'ingénieur, en passant par celui de paysan et de femme au foyer.)

• Pouvoir demandé : Siren Siren no mie: fruit de la télépathie level 3

• Rêve(s)/But(s) du personnage : Trouver sa place en ce monde, si elle ne trouve pas, prendre son propre royaume pour créer son monde.

•  Code présentation :


◘ Description Physique : Aha ! C'est un bon début non ? Bref, inutile de vous parler de ses cheveux blancs, ou de ses gros seins, puisque vous voyez tout sur mon jolie avatar. Donc, parlons de ce que l'on ne voit pas, elle a des jolis yeux verts, qui, lorsqu'ils sont animés d'une grande volonté (but à atteindre, personne à tuer etc...) s'ouvrent bien grands, comme deux soleils brûlants, ou bien se plisse à la manière d'un faucon qui regarde sa proie.
Pour les habits, Lucille garde souvent sa belle armure. C'était une excellente armure autrefois, alliant combat avec un matériau résistant et souple, et parade, avec des coquetteries comme les bijoux. Mais les ouvrages du temps l'ont grandement abîmée. Pour ce qui est du pantalon (part entière de son armure), c'est du même matériau, qui lui colle à la peau. Ce n'est toutefois point gênant du tout. Pour ce qui est d'éventuels autres habits, ne vous en faites pas, je me ferai un plaisir de les décrire quand cela arrivera.

Pour ce qui est de son corps, Lucille est une femme, et comme une femme, elle aime les hommes. En plus elle sait qu'elle est jolie (même si elle est plus musclée que la moyenne, et que des cicatrices sont disposés ça et là sur son corps) alors elle profite parfois de ses atouts pour aguicher. Mais bon en général elle prends des poses de chevalière, droite, juste, noble, élégante (dans une certaine mesure, c'est pas non plus une top model). Parce qu'elle a tellement passé tant dans les guerres qu'il y fait plus trop attention.

◘ Caractère & morale : Comment qu'elle est ma petite Chevalière ? Certainement pas noble et pleine d'honneur, ça c'est sur. Naïve sans aucun doute, mais avec le fruit qu'elle a, pas la peine de vouloir en tirer quoi que ce soit. A la base Lucille est une femme gentille, coquette, loin d'être feignante, elle aime les animaux et la terre (c'est une paysanne à la base), donc oui, aussi les chevaux. Que du bonheur non ? Mais cette gamine de la petite maison dans la prairie cache bien autre chose. Eh ouaip, la gosse s'est révélée être une intelligente stratège, en plus d'une femme à hommes (ce qui ne fut guère difficile dans l'armée...), qui aime se faire adorer comme une personne hors du commun, même si elle sait qu'elle ne l'est pas. Ah, et enfin, elle n'apprécie pas particulièrement les femmes. Du moins, elle n'en a jamais vraiment fréquentée en fait... C'est d'ailleurs pour cette raison que son joli minois aime traîner dans les tavernes, boire parfois sans se soucier de rien, et finir la nuit tranquillement dans un lit chaud. Bref, elle a beau avoir lu des romans d'amour dans sa jeunesse, son expérience l'a transformée et elle ne se comporte pas vraiment que le devrait une demoiselle digne (digne dans son pays du moins)

Bon, parlons un peu de sa morale. Lucille a tant tué d'hommes légalement que le faire illégalement n'a pas d'importance. Bref, point de respect pour la vie d'autrui. Elle a renié, non point l'existence même, mais l'utilité de Dieu dans sa vie. Donc elle considère que Dieu n'a point d'ordre à lui donner. Autrement, beaucoup de moyens sont bons pour atteindre le but désiré, mais en tout cas il faut travailler, bien s'entourer, et ne point glander. Voilà, pour le reste elle se base beaucoup sur son fruit maintenant. Comme elle aime réfléchir avant d'agir, du moins dans les batailles, ce qui n'était pas le cas dans les relations humaines, maintenant elle essaie de se servir de son fruit pour aussi réfléchir avant de parler ou agir avec les autres humains.

• Exemple de post RP :Elle avait débarquée en ces lieux quelques heures auparavant. Un endroit nouveau, comme dizaines d'autres lieux qu'elle avait déjà vu. Ainsi, le port avait guidé ses premiers pas à terre, sur les pavés gris elle avait marché sans savoir où aller. C'est que le soleil ne s'était pas encore levé, mais elle était déjà debout, le regard fatigué regardant les alentours, les boutiques fermés, les bateaux à quais, et les passants inexistants. Devinant toute l'activité qu'elle observerait quelques instants plus tard, elle se tâtait sur le moyen d'arriver à ses fins. Car cette demoiselle n'avait plus un sous en poche... Elle avait atterrit ici justement parce que son argent ne lui permettait pas d'aller plus loin, mais elle ignorait jusqu'au nom de cette île, jusqu'aux mœurs de ses habitants, et le gout de l'aventure n'habitait pas son palais habitué aux fins mets d'une vie douce et tranquille. Oui, Iliana avait quitté son heureux quotidien en suivant quelques préceptes d'une vie philosophique qu'on lui avait enseigné. Ce n'était en vérité qu'une fuite ? Un voyage en tout cas, qui la menait en ces tendres instants d'ennuis, où rien ne pouvait plus changer que le temps qui passait. Or ce temps animerai bientôt la ville, donnerai au soleil l'assurance de monter dans le ciel, et ferai naître l'occasion qui la sortirai de cette mauvaise passe.
Alors elle quitta le port, sans bagages, seulement vêtue d'une longue robe blanche qui dessinait sur sa petite poitrine quelques ornements de dentelles. Un décolleté où il n'y avait rien à observer, que la qualité du tissu, que la beauté de l'ouvrage fin et travaillé. Bêtement, elle avait achetée cette robe il y a quelques jours, se sentant plus d'assurance avec cette apparence. La pureté du blanc mêlait à son regard innocent quelques préjugés d'une femme douce et gentille, noble. Mais cela en dépit d'un bon repas, qu'elle commençait en cet instant à regretter.
Donc, lorsqu'elle quitta le port, c'était avec la franche intention de passer la nuit chez quelqu'un. Autant alors que cette robe lui soit utile, quitte à charmer quelqu'un et jouer de la timidité pour juste manger et dormir paisiblement. Se disant qu'elle ne trouverait pas son bonheur dans le port, mais plutôt au centre de cette ville inconnue, elle passa à coté des navires aux voiles blanches, où l'insigne de la marine flottait fièrement, pour entrer au cœur de la ville, en passant sous une large porte qui couvrait de sa hauteur la route pavés. Iliana souleva son regard jusqu'aux grandeurs de l'édifice, une porte sans battants, comme une bouche ouverte. Une veille bouche, dont les pierres avaient du résisté à trop d'assauts, ceux du temps, de la nature, et de l'homme. Même sort pour les remparts qui entouraient la ville, mais debout sur eux, des hommes marchaient. Ils s'arrêtèrent, regardant la demoiselle qui les regardait aussi, à présent. Prêt de cinq mètres les séparait, mais dans la brume éclairé de ce petit matin, elle les voyait bien. Elle aussi devait être bien vu des deux marines, toute blanche et bleu qu'elle était, seule dans le chemin pavé.


Marine- Eh voyageuse ! Tu as besoin de quelque chose ?

Le premier des deux avait parler, et l'autre chuchota quelques mots à l'oreille de son collègue. Iliana eut un instant les yeux ronds et grands, puis elle les plissa presque aussitôt. Que faire ?

Iliana- Eh bien ma foi, si vous auriez du café, pas un seul bar n'est ouvert !

Tremblotant à moitié, elle inspectait la réaction des deux hommes. Une rougeur trop bien connue vint peu à peu envahir son visage, comme la pensée qu'elle fut impertinente vint se placer droit dans sa tête. Mais, les deux hommes lui offrirent un sourire, et le second sortir de son champ de vision.

Marine- Viens donc derrière la porte, mon collègue va venir te guider !

Elle marcha alors sur les pavés, se glissant sous la porte en marchant lentement. Quoique sa rougeur fut partie, elle n'avançait pas pour autant avec élégance et assurance. Le marine l'attendait en bas d'une échelle en bois qui grimpait sur les remparts. Il n'était pas laid, de ce que pouvait en juger Iliana, quoiqu'il fut loin d'être charmant. Devant se placer dans une tranche d'âge allant de trente à trente cinq ans, il avait de courts cheveux bruns qui disparaissaient sous sa casquette de marine. Il était musclé, ça oui, mais son visage était doté d'un nombre de défauts impressionnants, pour atteindre la perfection du visage d'Iliana. Toute sa mâchoire était trop avancée, et ses petits yeux marrons lui donnait des airs d'animaux en rûte. La belle décida d'ignorer ses observations et de se concentrer sur l'objectif qu'elle s'était donnée, quoiqu'elle avait déjà décidée que jamais elle n'irait dormir chez ce marine. Sans doute avait-elle raison, n'osant pas parler, et lui n'ayant pas ouvert la bouche, elle grimpa sur l'échelle suite au geste de galanterie du marine. Bien consciente que l'animal voyait ses sous vêtements, elle rougit de plus belle et se dépêcha de monter barreaux après barreaux comme si le diable en avait après ses fesses. Enfin, elle atterrit en haut du rempart, où une belle main se tendit vers elle. L'autre marine avait des mains magnifiques, un corps bien plus élancé. Il tira sa main vers lui, aidant ainsi la demoiselle à se tenir droite sur le rempart.

Marine- Eh bien, j'espère que Silot ne vous a pas fait peur. Il est gentil mais un peu bête...
Iliana- Oh non, du tout ! Je vous remercie pour votre invitation, la ville est vraiment morte à cette heure-ci...

L'homme ria un court instant, dévoilant ce qui semblait être le plus beau chez lui, à savoir son sourire. Autrement, son visage était aussi élancé que son corps et ses yeux verts sauvaient à peine l'apparence de l'homme maigre et fin qu'il était. Iliana n'osait le regarder, préférant guider son regard vers la ville endormie. Quelques fumées grises s'élevaient dans les airs, et la brume envahissait les rues vides. Elle voyait la petite place où se situer sûrement le marché, où la vie de la ville était la plus animés. Quelques rues au dessus, elle voyait un grand bâtiment blanc, où elle reconnut l'insigne des marines. L'homme voyant son regard, proposa un sujet de conversation.

Judas- C'est le bâtiment de la marine, nos collègues sont en train d'y dormir pendant que nous on monte la garde ici... Mais bon, faut bien quelqu'un pour assurer la sécurité la nuit, pis on a notre petite tour là bas, là où ce qu'on peut boire notre café. Sinon on tiendrai pas. Toi aussi t'as l'air fatiguée hein.
Iliana- Oui...

Elle ne parlait pas beaucoup, continait de regarder la ville endormie. Mais parfois elle échangeait quelques regards avec cet homme, lui souriait poliment. Ce qu'elle ne savait, c'est que chacun de ses sourires était un cadeau de beauté, ses yeux livrait trop d'obligeance, de gentillesse. Judas la conduit dans cette petite tour, diriger vers la mer. Le froid engourdissait ses membres, mais un petit feu réchauffait le petit lieu. Lieu habité, meublé d'un petit lit, d'une petite table, et de quoi faire du café. Judas l'invita à prendre une chaise et partit derrière elle pour préparer le café. Iliana ne parlait toujours pas, elle regardait obstinément la petite fenêtre situé en face d'elle, d'où elle voyait la mer si paisible. Soudain elle sursauta, Silot avait ouvert la porte en bois dans un grincement insupportable. Il souriait bêtement en regardant Iliana. Elle lui sourit, à demi gênée, et reprit l'observation de la mer. Derrière elle, Judas faisait des signes à son compagnon.

Mais Iliana avait elle aussi quelque chose de l'animal. Toute tendue qu'elle était, écoutant le moindre bruit, remarquant la moindre anomalie, son visage était immobile, les yeux dans le vague. Elle ne les sentait pas ces deux là, mais n'osait encore se lever, et encore moins partir. Seulement, un bruit de trop dans le silence gênant la fît réagir instantanément. Elle se leva d'un coup, et se retourna aussi sec. Les deux hommes étaient dans son dos, la regardant avec un sourire malicieux, large, qui découvrait seulement les dents du haut.
Silot avança vers elle en rigolant bêtement, les deux bras largement ouvert, prêt à l'immobiliser.
Iliana sentit le danger, sa position changea brusquement, le pied droit en avant, les jambes légèrement pliées, souples. Elle attendit le bon moment, les yeux grands ouverts. Silot ne se souciait point de la force de cette donzelle, et marchait lentement en continuant son rire débile. Situé bientôt à moins d'un mètre d'elle, elle lança aussi loin qu'elle le pouvait son genou gauche dans les parties inférieures et particulièrement masculines du marine. Le coup partit si rapidement qu'il atteint sa cible, provoquant une douleur aigüe et forte en même temps qu'il craqua la belle robe blanche. Silot recula, et la colère changea le visage de son compagnon qui s'avança à son tour, plus rapidement. Il lui lança son long bras en direction du visage, mais la belle se courba, pliant ses genoux. Ainsi en esquivant le coup, elle se lança, tête la première dans les poumons de son adversaire. Sa tête en prit un rude coup, si bien qu'elle du le masser avec ses mains en lançant quelques jurons. Mais cela valait bien la peine, son adversaire avait la respiration coupé, et se tenait plié en deux.
Iliana décida d'en finir, elle se saisit de la casserole pleine de café et la renversa sur Silot. Suite à quoi elle les assomma tout deux de plusieurs coups à la tête avec la casserole chaude.

Désormais en sueur, ne sachant toujours point où dormir, la belle comprit qu'elle ne pouvait rester ici très longtemps. Alors elle imagina un plan, elle prît les affaires de Judas, arrangea la taille par des caches misères d'ourlets à moitié bien fait et enfila le costume de marine. Ne pouvant se débarrasser du corps de Silot, elle prît un fusil et le tua. Quand à Judas elle pu l'emmener jusqu'à la fenêtre et le faire disparaître dans les flots. Toute tremblante de ce forfait commis contre la loi, elle sortit rapidement et tout en priant pour que nul ne la voie, elle se dirigea vers la caserne des marines. Prudente, elle resta aux alentours sans bouger, cachée dans une large fourrés vert. Ses cheveux étaient coiffés en chignon, presque entièrement cachés sous la casquette du marine. Quelques heures plus tard, elle se mêla à un petit régiment venant du port, et pu sans trop de problèmes rester une semaine.(Du moins avec quelques sourires et regards bien placés, et d'autres aventures romantiques que nous nous amuserons pas à raconter...)


Dernière édition par Lucille le Dim 7 Nov 2010 - 16:25, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptySam 6 Nov 2010 - 23:44

◘ Histoire :
Une histoire... Quel genre d'histoire, pour elle ? Ses parents, sa famille, son lieu de vie, son travail, mais aussi ses absences, ses volontés, ses faits importants, ses plus grandes déceptions. Mais tout cela, ce ne sont que des mots. Des mots utilisés pour expliquer le rêve de Lucille, des mots employés pour introduire son Histoire, la véritable. D'ailleurs, est-ce que cela vous suffirai ? Mon travail se résume-il donc à cibler quelques moments de sa vie puis à les retranscrire de la manière la plus agréable qu'il soit ? Sans doute que cela suffirait. Sans aucun doute que mon lecteur saurait se retrouver dans cette histoire, y voir les moments de gloire et de beauté si mal dissimulés qu'ils seront, parmi tout mes mots. Mais si je faisais ainsi, vraiment il n'y aurait pas grand chose à dire. Lucille est tout, sauf une héroïne. D'ailleurs c'est bien pour cette raison que je ne saurai par où commencer pour vous menez à ce que vous attendez. Sa naissance ? Elle fut l'ainée d'une famille sans histoire, qui vivait d'une manière honorable en travaillant la terre. Une vie paisible pour qui n'aurait eu à la vivre, ou bien pour qui aurait connu la guerre et la désolation. Ici, il est vrai, il n'y avait point de guerre. Ce qui n'empêchait qu'il y eut de nombreuses batailles. Mais là bas, c'était calme, serein. Pas de soucis particulier pour la nourriture, point de maux grave pour animer la mort. Rien pour la titiller, rien pour appeler la Déesse de la Vie, qu'elle abatte ses bras puissants sur des milliers d'humains. Non, rien d'autre pour elle que l'attente. Que le temps qui passait, emportant dans son courant les corps flétris de ces humains ayant déjà vécus. Hein, alors, on le sens bien l'ennui d'un tel endroit non ? Il se pourrait encore que je décrive plus particulièrement les douze années que passa Lucile dans sa ferme. Vraiment, c'est passionnant, de la voir, elle déjà si belle, traire les vaches, donner à manger aux poules, caresser tendrement le chien prêt du feu. Ça l'est tellement que je crois devoir continuer un peu. Car Lucille fut une enfant, et comme toute enfant, dotée de ses premiers traits de caractère. Comme une enfant, plongée dans son monde imaginaire. Comme une enfant, regardant avec admiration ses parents, elle imitait leurs gestes. Mais là, elle ignorait que cela deviendrai bien vite une habitude, qu'elle devrait quitter toute la beauté de son monde spirituel pour s'adonner entièrement à la ferme. Aussi comme quoi, elle n'eut pas une enfance qui dura bien longtemps. Ce qui s'avéra encore plus vrai lorsque sa mère décéda. Son frère était née.
Bon voilà, vous avez compris je crois ? Que les dix premières années de sa vie furent fadasse. Mais bon à l'adolescence il y a toujours un peu de changement. En plus c'est pas avec la vie normale d'une paysanne normale qui s'occupe de son frère comme une mère, qu'on apprendra grand chose sur Lucille. D'ailleurs qui a t-il à savoir sur cette époque ? Lucille était une enfant sage, obéissante, aimant les animaux et bien sûr son frère. Mais elle avait son petit secret...
Rien d'extravagant, rassurez vous ! Mais pour le comprendre, faut-il encore vous expliquer plus exactement la situation et la vie de la petite (finalement vous allez les vous les mangez les descriptions de ces dix années)
Tout d'abord repérons nous géo-politiquement, mais pas trop quand même, la terre où Lucile est née est une archipel d'îles plutôt grande, en majorité constitué de plaines et de forêts (donnant tout son sens à l'agriculture). Chacune de ces îles possède au moins une cité fortifiée, bien souvent chef lieu des décisions, seul point d'où peut émerger la culture, et seul endroit de commerce bien rentable. Il y avait bien des villages, des fermes retirées comme celle de Lucille, mais l'ignorance les retenait dans un état d'hommes-bêtes, et la religion ainsi que les nobles les gardaient dans leur misère. Ces îles ont un passé normal, fait de guerres et d'enrichissements, avec quelques surgissements dans la gloire, de ces êtres qui ont dispensés leurs vies dans l'art ou la véritable politique. Bref, rien de bien folichon. Venons en plutôt à ce petit secret, Ô combien plus intéressant vous vous en doutez bien... Bien, comprenez tout d'abord que les dialogues n'étaient pas chose courante dans ces lieux pour paysan. Si on avait un sujet particulier sur lequel parler, il fallait encore trouver un interlocuteur qui pouvait y répondre. A défaut de trouver, on allait voir le curé. Au moins il écoutait, pis on en profitait pour soulager sa conscience de quelque fautes commises.
Bien sur, c'est une caricature. Mais c'est la vie d'une enfant qui n'a que dix ans.
Un jour, elle décida de partir à l'église avec la ferme intention d'y trouver le curé et de lui parler. Petite enfant au visage d'ange, qui poussa la grande porte de l'église avec difficulté. Petite enfant aux longs cheveux blancs qui soulevait ses petits pieds pour aller jusqu'à l'autel.

- Petite ! Que fais-tu ici ?
- Excusez moi mon père, j'voudrais m'confesser si vous plait.
- Ah ? Bon. Alors viens avec moi.

Le prêtre était trop grand pour ne pas effrayer Lucille, mais pas assez imposant pour qu'elle ne le suive de prêt. Ses petits yeux verts grand ouverts, comme deux soleils flamboyants, ne quittaient pas la robe noire du curée qui trainait sur le sol. Le curé se retourna, elle perdit alors cette concentration. Ces yeux, comme deux lacs paisibles, et sa bouche souriante, donnait au curé l'impression de voir l'âme d'une femme pieuse, calme et sereine. Si celle-là elle ne devenait pas une bombe sexuelle dans quelques années, naïve et vierge en plus, le curé y aurai mis son sexe à bruler.

- Entre donc là mon enfant, en ce lieu sombre seul toi, moi et Dieu auront l'écoute de ces paroles.
- Mon père... Je... Je ne sais pas par où commencer
- Prends ton temps mon enfant. Est-ce que tout se passe bien à la ferme ?
- Oui. Les récoltes sont bonnes, les animaux vont bien, et mon petit frère m'aide déjà dans mes tâches.
- Eh bien, tant mieux. Tout va bien alors ?
- Oui.
- Hum... Tu as commis quelques fautes envers ton père ? Ou envers ton frère ?
- Moi ? Non mon père, je ne veux pas vous parler de moi. Mais... De Dieu.
- Dieu ? Bon, que sais-tu de notre père créateur ?
- Rien mon père.
- Ah ?! Eh bien, ton père ne t'a-il rien dit ?
- Non mon père, on parle pas beaucoup vous savez...
- Bon... Dieu est le créateur de toutes choses en ce monde qui est le notre. Les premiers hommes à l'avoir rencontré sont désormais nommés des prophètes. Ces prophètes nous ont livrés les commandements à respecter, pour que notre salut puisse se faire aux cotés de Dieu, au paradis.
- Ah... C'quoi le paradis alors ?
- Ma petite, nul ne le sait vraiment... Mais au moment de ta mort, ta vie et tes actes seront jugés. Alors si tu as dispensé ta vie dans la vertu, si tu as fait au mieux Dieu t'ouvrira les portes du paradis. Un endroit superbe où l'on ne manque de rien, où l'on côtoie les esprits et les anges.

Et voilà, le secret de la petite, c'est qu'elle ne connaissait pas l'identité de Dieu. D'ailleurs elle ne la connait pas vraiment plus à cet instant où le curé lui en parla. Mais bon, au moins le secret n'en était plus un. D'ailleurs elle se sentît l'âme pieuse suite à cela et pria tous les soirs, alors que la lumière d'une petite bougie rouge éclairait faiblement la pièce de sa maisonnée. Eh oui, Lucille vivait dans une pièce-maison. En fait, seulement elle et son frère dormaient tout deux ici, tandis que leur père vivait à l'étage de la maison principale. Enfin ils n'avaient pas à se plaindre, leur père n'était homme d'éducation stricte et sévère. C'était un homme très calme, tant que les enfants l'aidaient il ne disait rien. Au sens presque propre du terme, quelque fois la beauté du silence était ternis de quelques mots sales, mal prononcés. Mais au moins les deux gamins vivaient en paix, avec même de quoi chauffer leur maisonnée. A quoi bon rêver plus ? Quand cette vie aurait pour terme le paradis...

Oui mais voilà, Lucille aurait pu passer sa vie ainsi, si quelques années plus tard une idée dans son esprit ne serai pas venu prendre toute la place réservé à son travail. Cinq années plus tard, Lucille aurait qualifier ce moment comme le véritable éveil de sa personne. Mais ça, c''était avant de savoir que sa vie ne s'éveillerait que bien plus tard. Ce qui est logique après tout, on ne sait jamais quel avenir nous est réservé. D'ailleurs cet avenir dont il vous est présenté quelques minuscules fragments sont également part entière de cette histoire que vous attendez avec impatience. Oui, car je n'ai point encore fini l'introduction mes amis. Je me suis simplement égaré dans les souvenirs presque effacés de la tendre Lucille. Ah oui, ça fait bien partie de son passé en fait, mais ce n'est rien pour l'Histoire que je dois vous conter. Il n'y avait là aucun fait marquant, aucune déception ni aucune gloire. D'ailleurs, bien malin que vous êtes, comment feriez vous si vous deviez conter votre passé ? On ne peut l'imaginer, on ne peut le raconter, on ne peut que lier ensembles les souvenirs, les images qui s'accompagnent de sensations, d'impression. On ne peut lutter contre le temps, notre mémoire n'est pas une arme fiable. Alors ? Alors Lucille n'aurait jamais pu vous dire son passé comme je pourrais le faire. Mais ce qui rend vivant l'Histoire que je vais vous conter, c'est bel et bien Lucille. Aussi, veuillez comprendre que je ne vous livre là qu'un désordre de mots et d'idées, empaquetés ensemble dans le chaos du temps. Suivant toutefois la chronologie, seule piste à demi éclairé dans le sombre de nos vies.
D'ailleurs, en parlant de tout cela, j'ai bien enfin une information capitale concernant Lucille. Enfin, il serait plus juste de nommer cela une germe d'idée. Un simple petit bourgeon, le premier désir existentiel de la gamine. Vous vous souvenez qu'on l'a quittée en charmante enfant pieuse, toute dévouée ? Eh bien sous vos yeux ébahis, voici le premier changement de cette vie.
Lucille s'était levée comme chaque matin, à l'aube. Elle sortait de sa maisonnée à demi réveillée, quand le coq bomba son torse, releva fièrement sa tête coiffé d'une crête rouge, et chanta en poussant son habituel cri. Illumination ! Ici même, avec le coq en gros plan, dans cette cour ouverte pleine de terre et de boue, avec le vent violent qui balayait les poussières, oui ici. Lucille resta debout, les yeux grands ouverts, concentrée sur rien d'autre que l'intérieur de son âme. Le vent soulevait ses cheveux blancs qu'elle n'attachait jamais. Elle était là, dans cette cour, et pour la première fois de sa vie, elle comprenait toute l'étendue de cette vérité. Ici, avec le coq gueulant tous les matins, pour tous les jours de ma vie. Ici, dans la boue et le silence, à jamais. Mais... Pourquoi ?
Lorsque son père vint vers elle, il dut la secouer avant d'avoir réponse à ses questions. Elle allait donc bien... Physiquement en tout cas, car s'il ne savait quel secret cachait les larmes qui coulaient, il savait au moins que son adolescence serait spéciale... Oui bon, à cet âge on dit pas encore qu'une personne déprime, parce que sinon la description de ces mondes d'adolescents seraient loin des nostalgies que l'adulte éprouve à l'égard de cette période de la vie. Toutefois, c'était bien une dépression qui habitait l'esprit de la petite, car elle souriait difficilement, riait moins souvent, et regardait son frère avec la plus douce et mélancolique des attentions. Une nouvelle fois, elle n'avait personne avec qui discuter, et donc encore une fois elle s'en alla au village le plus proche. C'était toujours avec une excitation étrange qu'elle allait parler avec le curé. Peur, envie, et tout ce qui accompagne les premières initiatives des adolescents dans le monde adulte. En tout cas, elle y retourna avec le même regard passionné qu'à ses dix ans. Elle en avait désormais treize.
Cette fois, elle avait assistée à la messe, pour attendre le curé ensuite. Celui-ci préserva son sexe du feu en confirmant ses pensées, car en effet la jeune Lucille avait déjà des formes mignonnes, des muscles, et son visage s'était affiné. Plus que deux ans maintenant, et c'est toute sa taille qui s'affinerait. Le curé lui offrit un beau sourire.

- Ah Lucille, tu veux de nouveau te confesser ?
- Oui mon père.
- Allons, ne prend pas cet air sérieux Lucille... Tout va bien à la ferme ?
- Oui mon père.
- Bien, bien, tant mieux.

Cette question était en réalité sans intérêt, les guerres ne frappaient jamais les terres reculés et les maladies étaient rares. D'autant plus que les guerres ayant déjà fait beaucoup de mal dans le passé, les politiciens et les chefs militaires avaient finis par trouver des arrangements. Ainsi les batailles perdurent, mais les guerres sont finis.

- Bon, nous voilà de nouveau réunis dans ce lieu. De quoi veux-tu me parler à présent ?
- Mon père, je ne comprends pas les desseins de Dieu.
- Ça... Enfin, cela a un rapport avec ta vie ?
- Oui ! Cette fois-ci, je n'ai même pas eu besoin de plus de trois mots pour vous raconter ma vie ! Qu'est-ce que c'est que cette vie où je fais tous les jours la même chose, où je vois personne, que les bêtes que je nourris puis que je mange ?! Pourquoi Dieu va donner la même vie à mon frère ?
- Ah Lucille... Mais tu es une paysanne. Ça ne n'est pas Dieu qui en a décidé ainsi, mais tes parents. Ils ont voulu deux enfants, te voilà toi et ton frère, voilà tout.
- Mais Dieu est pas le constructeur de toute chose en ce monde ?
- Moui, je vois. Bon, si Dieu nous a crée, il nous a donné, à nous êtres humains, le libre arbitre. Les animaux n'ont pas le choix de leurs vies, à leur contraire je pense que dans une certaine mesure nous sommes capables de faire des choix et de vivre autre chose que nos parents. Si il y a quelque chose qui t'inquiète, tu ne dois compter que sur toi pour prévenir ces maux. Ce que fait ton brave père chaque jour pour éviter la faillite et la famine de sa famille. Ecoutes Lucille, chaque être humain a une place dans ce monde. Beaucoup passent leurs vies à travailler sans la trouver, mais Dieu nous l'a réservée, cette place est pour nous.
- Génial ! Alors j'ai pas besoin d'un dieu aussi nul !

Ainsi la petite partit, excédée et en colère. Mais alors son quotidien changea, quand elle décida de partir à la ville. Enfin, c'eût été bien trop beau de vous raconter la vie indépendante d'une jeune adolescente dans une ville comme celle-ci. Car sûrement elle aurait été pleine de nouveautés, de sensations, de sentiments, d'activités. Mais son père avait encore besoin d'elle, pis on trouve pas un logement comme ça quand on est paysan. De plus son père ne voulait la laisser aller seule dans les chemins menant à la ville. Alors il consentît à l'emmener en ville un jour. Si il ne l'avait pas emmenée avant, c'est qu'elle était trop jeune ! Bien entendu, mais aussi parce que cela nécessitait deux conditions...
Alors, tous deux debout dans la cour vide, face à face, ils commencèrent. Lucille était concentrée, souriante, pleine de volonté. Son père gardait la joie qu'il ressentait et l'humour qui naissait de certaines situations sous le voile du sérieux, qu'un adjudant chef aurait pu déployer pour ses nouvelles recrues. Chacun un bâton en main, de la taille d'une épée.

- Bien Lucille ! Maintenant, tu effectues une attaque style trois, quatre, trois ! Allez !
- Han ! Papa, t'es bien trop rapide ! J'taurai jamais comme ça...
- C'est bien le but ma petite ! Allez, fais moi une attaque un, quatre, deux, quatre, un

Leurs bouts de bois s'entrechoquaient autant de fois que la somme des chiffres qu'il avait prononcés, sans toutefois faire attention à leurs différences. En somme, là elle avait attaquée son père d'un coup d'estoc en bas, bloqué, puis elle avait retirée son épée vivement, tournoyant sur elle même pour effectuer un large coup à la gauche de sa tête, bloqué. Enfin, elle tournoya dans l'autre sens pour viser à la droite de la tête. Son père se baissa, et se prît le dernier coup d'estoc dirigé vers le bas. Accroupi comme il était, lui et sa forte carrure, tout deux ne purent s'empêcher de rire.

Bref, vous l'avez compris, pas de voyage à la ville sans savoir manier une épée ! Mais aussi pas sans savoir voyager. Le trajet à pied pouvait mettre une semaine. Même avec des chevaux, prenant en compte la marchandise à vendre en ville, c'était pas bien loin de la semaine passé à dormir dehors. Lucas, père de Lucille, partait environ une fois par mois à la ville. Heureusement que Lucas junior pouvait s'occuper de l'essentiel de la ferme pendant cette absence. Enfin, au moins remplacer sa sœur.
Par la suite, Lucille emprunta tant de fois ce chemin qu'elle ne se souvient vraiment que de la première fois. La plus importante en somme, mais pas la plus intéressante en fait. Car ce voyage, si il fut animé par l'envie de découvrir, par l'envie de répondre à certaines questions, se déroula toutefois sans encombre. La belle montait à cheval, bien droite sur la jument, le sourire aux lèvres. Jeune adolescente qui brave les dangers avec l'excitation de la jeunesse, n'a point encore goûté à la vie. Jeune adolescente à qui l'enfance fut dérobée, voilà dans quelques semaines l'occasion de te venger.

- Hé hé
- Qu'est-ce qui te faire rire Lucille ?
- Oh, rien papa ! Mais j'ai hâte de voyager ! Combattre les marauds, dormir à la belle étoile, aller à la ville ! C'est génial !
- Ouais... Allez, on y va. Lucas !
- Oui papa ?
- Fiston, Garlo va passer dans la semaine alors accueille le bien.
- Ouaip !
- Pas de bêtise hein Lucas ?
- Quoi ?! Nan mais moi j'vais devoir me lever tôt, travailler toute la journée pendant que tu vas voyager, c'est à toi de pas faire de bêtise Lucille.
- Boh, sois pas jaloux, ton tour viendra frérot.

Ils se mirent en route, la jument blanche de Lucille trottait tranquillement à coté de la charrette. Lucas était assis sur un de ses gros chevaux, qui n'avait d'allure majestueuse mais un postérieur assez musclé pour tirer les légumes et la viande (pour les curieux et les pointilleux, un beau système de stérilisation et de gros bocaux permettaient une conservation excellente ! N'oubliez pas d'acheter en partant ; ).

- 'Pa...
- Quoi ?
- Je m'ennuie.
- C'est la vie ma petite. Allez ce soir on dort à la belle étoile et demain nous arriverons dans une village, patience.

Ils s'écartèrent du chemin avant la tombée de la nuit, s'enfonçant dans une petite forêt. Là ils allumèrent un feu et disposèrent de nombreux pièges dans la forêt. A dire vrai, chasser à l'aveuglette n'est pas chose conseillé, mais Lucas connaissait son chemin, et donc le chemin des lapins du coin. Pour le premier soir, ils entamèrent la marchandise et s'offrirent un petit festin, avec même un peu de vin ! Premier voyage, pas sans alcool, ça, c'était certain.

Ils repartirent à l'aube, et le convoi suivit sa destinée jusqu'au village où leur arrivée était attendue. Le convoi du père Lucas, c'était un événement au moins aussi important que celui de la fête de la tourte, et une occasion bien sur de festoyer dignement. Alcool fait maison, personne ne rigole devant la grande bouteille de goutte, d'eau de vie, et autre alcool distillé selon un savoir faire tout à fait artisanale. Mais une fois ingéré, cela est tout autre chose ! Lucille se tenait assise, dehors. Tout le monde était dehors, assis sur des chaises spécialement installées pour cette occasion, et tout le monde buvait, discutait, et rigolait. Mais la petite n'avait eu le droit qu'à un verre de vin, pas plus. Comprenant que cette fête avait très vite tournée à la beuverie générale, elle s'était assise dans un coin prêt d'un arbre. Premier moment de réflexion de sa jeune vie. Que faire ? Aller en ville, mais pourquoi ? Que voir dans un endroit aussi grand, comment ne pas passer à coté de la place que Dieu lui a réservée, en à peine deux jours ?


- Eh ! C'toi la fille de Lucas ?
- Oui.
- Ton père il est marrant, même si y cause pas beaucoup. dit le jeune garçon au physique disgracieux qui s'était accroupis à coté d'elle. T'es comme lui ?
- Non...
- Tu causes pas beaucoup plus pourtant.
- Bientôt.
- Quoi ?
- Bientôt ! Elle se leva d'un coup Bientôt, je serai différente !
- Heu... Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Tu m'entends toi ? Dans un an je reviendrai te voir, et je serai à ma place !

Le gamin ne comprit un mot de cette subite prise de paroles. Mais, voir une paysanne comme lui, debout, les yeux étincelants pointés vers le lointain, qui se sert des mots pour donner une signification à son existence et qui le prend en témoin qui plus est, jamais il ne l'oublierai. Une Déesse. Une belle Déesse, aux cheveux irréels, qui reviendrait le voir dans un an. Aucune idée de ce qu'est la place dont elle parlait, mais qu'elle soit assise ou debout, moi j'me la f'rais bien.
Ceci dit, il ne fît jamais l'amour avec notre petite Lucille, mais formula ce désir avec toujours plus d'envie chaque fois qu'il la revit.

L'aube arpenta les chemins du petit matin, réveillant un à un les pauvres bougres qui s'étaient endormis un peu partout dans le village. Lucas se leva en même temps que sa fille, à ce moment où le coq devrait chanter. Après un bref au revoir, la route repris son chemin. Mais là, Lucille avait attachée sa jument au chariot pour aider le cheval de trait (et surtout son père qui était resté allongé derrière)


- Papa, tu fais ça tout seul d'habitude ?
- Ouaip. Mais je bois moins d'habitude aha.

- Dis moi Lucille.
- Quoi ?
- Comme ça tu veux être différente de moi ? La petite rougit instantanément, elle ne pouvait voir le petit sourire taquin de son père.
- Heu... Bah...
- Lucille, si t'as pas envie de cultiver la terre toute ta vie, c'est quelque chose que je peux comprendre aisément tu sais.
- Je... Je veux connaitre autre chose.
- Je m'en doutais un peu. Tu sais ma fille, je fus jeune moi aussi un jour, et je ne cultivais pas la terre . Mais je n'ai jamais regretté d'avoir épousé ta mère et de m'occuper aujourd'hui de son héritage.
- Mais... Si Lucas ne veut pas non plus ?
- Eh bien, la ferme disparaitra, ou je trouverai un arrangement qui sait. Tu es encore jeune sans doute pour comprendre que tu n'a pas à te soucier de la nostalgie que crée la peur de perdre ton lieu de vie.
- Heu... Je suppose.
- Aha ! Alors, que vas-tu faire en ville ?
- Heu... Bah...
- Ah ma fille... Il y a tant de choses que j'aimerai te dire, mais vraiment, je n'en ai pas la force. Saches que je t'aime Lucille. Nous irons voir un vieil ami à moi une fois en ville, mais n'oublie pas que si tu désires quelque chose, tu dois le saisir par toi même. Personne ne se bougera le cul pour faire ce que tu dois faire. Pis à ton âge, si tu parais un peu trop impertinente, c'est rapidement pardonné. Allez, bonne nuit ma chérie.

Lucile avait écoutée, sans rien dire, sans pouvoir rien dire. Mais au fond de son cœur, une douce sensation de chaleur lui dorait l'intérieur de l'estomac. Sa concentration se raffermit, et elle guida les chevaux jusqu'à la nuit.

Ensemble ils continuèrent leur voyage, les jours se suivant avec plus de rapidité qu'au départ. D'autant plus que les autres villages visités étaient nettement moins accueillant que le premier. Alors au final, ils finirent par atterrir aux portes de la ville fortifié.
L'île n'était actuellement pas en guerre, ainsi les portes n'étaient jamais fermés le jour et accueillaient sans cesse des voyageurs, des marchands, et autres individus à l'aspect louche. Mais, vous désirez peut être une petite description de ce lieu, avant que je ne continue mon introduction ? Ma foi, je laisse à votre imagination tout le plaisir qu'elle pourra se procurer en se baladant à la vitesse du vent entre les petites ruelles pavés. Je laisse à vos souvenirs d'enfants, le plaisir de retrouver l'euphorie procurée par les foules marchant au même endroit dans les grandes avenues marchandes. Et comme je suis très généreux, je laisse à votre âme, le plaisir de découvrir le château des nobles en plein centre de la ville. Ses grandes tours, son donjon plus grand plus encore, rien de tel pour satisfaire votre égo. Ah, j'allais oublier que si cette ville se qualifie de fortifié, c'est que de hauts remparts l'entourent, ainsi qu'une douve rempli d'eau. Voilààààà, mon boulot est bientôt fini maintenant. Bientôt, l'introduction à cette fameuse Histoire va voir apparaitre sa fin. Ouaip mon gars, c'est comme je te le dis, d'un coup d'un seul, le passé de Lucile sera digne de s'appeler une Histoire. Mais c'est pas encore pour tout de suite, parce que j'ai encore un tas de trucs inutiles à raconter. J'aimerai, sans doute comme vous, dispenser quelques passages de cette vie triste et ennuyante, réduire ainsi le nombre de lignes, et éviter de faire perdre du temps à tout le monde. Si, si, croyez moi, j'aimerai vraiment ! Mais je ne peux décemment pas défaire l'esprit de Lucille et m'immiscer plus encore que je ne l'ai déjà fais, dans son passé. Donc je continuerai sur ma lancée ! Quelle belle lancée d'ailleurs, déjà treize années de torché ! Enfin, ce n'est que le commencement du commencement, seulement maintenant allons nous voir où l'idée de Lucille a bien pu la mener. Pour le moment, c'est simplement dans la ville, à se balader tranquillement avec son père en découvrant avec joie et excitation la vie régnant ici. Les grands magasins, de vêtements, de nourritures, de bijoux même ! Son père lui en avait déjà parlé quelque fois, mais pouvoir coller son petit nez contre la vitrine du bijoutier pour observer au plus prêt possible l'éclat des bijoux en argent, c'était quand même quelque chose ! D'ailleurs madame la future coquette, en se retournant, vit avec étonnement un lieu rempli de livres. Avec des gens sérieux en son sein, qui feuilletaient les bouquins, l'air concentré. Vraiment, on lui en avait déjà parlé des livres, elle avait même déjà lu quelques fois dans sa vie, un vieux journal qui trainait (Oui on lui a apprit à lire dans son enfance, son père est pas aussi bête que j'ai voulu vous le faire croire hein), mais jamais elle n'avait vu de si gros pavés. A chacun de ses regards portés sur les devantures des boutiques, Lucille voyait un avenir différent. Elle souriait et riait de se voir marquise, avec un joli col et un beau collier bien large. Elle pétillait d'envie de s'enfermer dans cette librairie et de n'en sortir qu'une dizaine d'années plus tard. Puis, changeant du tout au tout, elle avait les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, devant la magnifique épée légèrement courbée que lui destinait l'armurie.

- Eh Lucille ! Restes pas plantée là, on va voir mon ami, viens !
- Ah ! Attends moi papa !
- Ca change de la ferme pas vrai ?
- Ca ! C'est génial ici, y'a tout, tout, tout !
- Ouais... C'est la ville quoi. Bon, mon ami doit habiter dans ce coin là...
- Heu, bah tu sais pas où il habite ?
- Mais si... Juste que ça fait longtemps que j'ai pas été le voir, pis t'as vu comme c'est le bordel avec toutes ces petites ruelles qui s'entremêlent. Ah, alors... Droite ou gauche ? Bon... Droite !
- Hum ? T'es sur ?!
- Sois pas mauvaise langue ma petite, regarde c'est juste là.
- Monsieur Foucault de Granderjarc, notaire. Eh ben dis donc, je savais pas que tu avais des amis comme ça papa. C'est un noble ?
- Aha, oui on peut dire que c'est un noble. Enfin en théorie je suppose.

Ils étaient tout deux, sans bagages, devant une épaisse et imposante grille noire. Derrière, un magnifique jardin présentait la grande maison sous des airs très appréciable. Tout ce vert, des arbres très feuillus, des fourrés disposé ça et là, et de jolies fleurs oranges et jaunes, certaines violettes ou blanches qui colorait harmonieusement les parterres. Ils sonnèrent, et un vieil homme ouvrit la porte. Il était grand, il était maigre, il avait un air sévère sur son visage ridé. Il passa entre les arbres fruitiers, sur le chemin de dalles impeccablement soigné. Arrivant à leur hauteur, il ouvrit le portail puis parla d'une voix terne et morne.

- Monsieur Verdoni ?
- Oui mon bon Alphonse, c'est bien moi ! Ça fait un bail hein ?
- Pour sur monsieur, vos visites autrefois régulières m'ont un peu manqué, je l'avoue.
- Aha ! Qui eu crut que tu puisses dire ça pendant que tu bosses ! Sacré Alphonse !
- Monsieur a toujours la forme, tant mieux. Oh, et cette petite ? De longs cheveux blancs, et ces yeux verts, est-ce Lucille ?
- Heu, oui monsieur de Granderjarc.

Le vieil homme la regarda avec grand étonnement, et Lucas ne put s'empêcher de rire à gorge déployé, entraînant dans ce rire puissant et tonitruant, un petit rire qui défit le sérieux du visage d'Alphonse.
Lucille quand à elle rougissait tant que la température de son corps augmenta immédiatement. Déjà, elle avait dû se tromper, c'est sur, mais en plus, jamais elle n'avait vu son père rire de la sorte...


- Ce rire là... Ce rire là c'est Luuuuucas !!! ( Eh ouais, petit son hors champ qu'on entend comme si on était à coté du mec qui l'avait prononcé, magie du cinéma *_*)

Un homme à demi vêtu, c'est à dire torse nu, sortît en courant de la maison, riant à son tour mais pour une autre raison. Il rejoint rapidement le groupe et serra de toutes ses forces le père de la petite. Ils étaient tout deux aussi grand l'un que l'autre, mais Foucault n'avait pas la carrure imposé au travail difficile du paysan. Toutefois il n'était pas un homme fin, et son torse couvert par plusieurs balafres fit deviner à la petite qu'il n'avait pas été notaire toute sa vie.
Lucille observa sans pouvoir rien dire, cet homme grandiose qui changeait littéralement le comportement de son père. Lui, qui d'habitude ne parlait pas, souriait à moitié, ne riait jamais plus qui ne lui en fallait, voilà que cet homme triste et terne se transformait en un véritable être humain, avec le rire le plus bruyant qu'elle n'ait entendue dans toute sa vie. Vraiment, elle était trop concentrée sur ce fait pour entendre précisément ce que ces deux-là se disait. Mais elle réagit enfin lorsqu'elle les vit tout trois commencer à partir en direction de la maison.


Si vous êtes sages et curieux, je pourrait p'têtre vous raconter le passé de Lucas aussi. Mais enfin bon, je sais pas si vous auriez le temps pour cela. Ceci dit, je sais que vous auriez le temps, on a toujours le temps, il vogue à nos cotés à chaque moment de notre vie. Donc il s'agit plutôt d'envie, z'avez sans doute pas envie de passer une demi heure à lire cette fiche ( je sens qu'après je vais devoir attendre avant de me faire valider T_T - c'est d'ailleurs le cas è_é - ). Donc, recentrons nous sur cette introduction et sur l'épisode du moment. Tous les quatre ils entrèrent dans la maison et s'installèrent dans le salon. Autrement dit la pièce juste derrière le vestibule, si vous preniez la porte de droite en arrivant, c'est la cuisine que vous verriez, mais les vitres juste devant, c'est bien le salon. Tous installés sur des fauteuils recouvert de velours, un voltaire pour Monsieur Foucault. Sauf pour Alphonse naturellement qui apportait l'apéritif. Ainsi, sur son plateau d'argent il apporta une bouteille de vin, deux verres à ballons, et un grand verre de jus d'orange. Il les posa sur la grande table en verre et repartit vers la cuisine (en empruntant la porte qui le menait directement à cet endroit, à coté de la bibliothèque, derrière Lucas et sa fille). Lucille prit le verre de jus d'orange et commença à boire.

- Ah ! Cette petite ressemble vraiment à Carla... Tu n'es pas venu avec elle ?
- Non mon ami... Elle est morte il y a huit ans.
- Ah... Si tu avais besoin d'un médecin, tu sais...
- Bien sur Foucault, mais c'est la vie donné à mon fils qui a... Enfin voilà...
- Quel dommage, la vie peut être si cruelle par moment. C'est depuis ce temps que tu n'étais pas venu me voir.
- Ouais. Ni toi ni moi n'avons le temps maintenant.
- Il faut arranger cela ! Puis il faut acheter des vêtements convenable à ta fille ! Aha ! Nous irons faire les magasins après le repas !
- T'as pas changé foucault... Ca m'fait bien plaisir de te revoir.
- Tu m'étonnes vieux... Et toi ma petite Lucille, tu ressembles vraiment tant à ta maman. Mais Carla ne voulait jamais de mes cadeaux ! J'espère que toi tu accepteras ?
- Heu... Oui... Je, pardonnez moi monsieur foucault mais est-ce que je peux rester chez vous quelques jours ? J'ai, j'ai des tas de choses à voir dans cette ville et je dois y rester au moins une semaine ! C'est... C'est important.

Les deux amis regardèrent la petite avec étonnement. C'était soudain, direct, à peine assumée par ces deux petits yeux verts qui regardaient le sol. Mais la demande était là. Foucault et Lucas échangèrent un regard, bizarre, étrange, qui ne signifiait pas grand chose.

- Eh bien ma petite, tu perds pas ton temps toi. Enfin, cela ne me dérange absolument pas, au contraire j'en serai ravi. Mais la ville peut être dangereuse, et ton père peut avoir besoin de toi à la ferme ? Lucille rougissait, mais elle osa relever son regard et plonger ses grands yeux verts dans les yeux marrons de Foucault, avec cette tendre intention pleine de volonté qui faisait penser aux yeux perçants du faucon.
- C'est sur que l'avoir à mes cotés à la ferme m'aide beaucoup. Mais si tu acceptes cette requête, elle a besoin d'autre chose que la ferme.
- Oui je vois. Aha ! Ça me rappelle notre jeunesse ! nos rêves ! nos amours... Bref, c'est accordé petite ! Tu vas rester ici un mois et demi, jusqu'au prochain passage de ton père !

Et voilà comment Lucille pu rester à la ville pendant un mois et demi. Foucault était un homme très agréable, souriant et entrainant, mais il était rarement à sa maison. Il rentrait tard le soir, se lever tôt le matin. Lucille le voyait chaque matin, elle qui se levait à l'aube, bien avant lui. La petite adorait se lever, se laver dans la grande baignoire avec de l'eau chaude en contemplant son corps qui changeait. Elle touchait sa poitrine, avec un regard excitée qui lui procurait une sensation chaude de bien être. Cela n'était point du au plaisir ressentit par le toucher, mais par la pensée d'avoir déjà à son âge, une si belle poitrine. Quand elle regardait les autres femmes, ses seins avaient déjà la même taille que la majorité des donzelles. De ce fait elle ressentait une satisfaction naturelle dans ce bain, tous les matins. Lucille n'était pas encore franchement musclée, mais elle n'avait point non plus de ces fins avants bras qui ne servent qu'à la couture et la branlette.
Bref, après le bain, elle s'habillait élégamment avec le plus beau des sourires, dans un miroir. Elle se regardait, pour les premières fois sans doute, dans un miroir propre, éclatant, lui renvoyant l'image de la femme qu'elle était en train de devenir. Jamais en réalité elle n'avait pris conscience de sa beauté, mais avec ces robes, ces bagues, ce fin collier, et ces longs cheveux blancs à demi bouclée. Elle commençait chaque matinée avec le plus grand des sourires. Pourtant, Lucille ne connaissait rien à l'amour, et de toute évidence elle n'avait jamais eu de relations avec un garçon. Ce qui est grave quand je parle de relations non sexuelle. Ceci dit, elle avait envie de plaire, envie qu'on la regarde et qu'on l'admire. Simplement envie qu'on l'aime.
Alors du coup, sa toilette était si longue qu'elle partait en même temps que Foucault de la maison. Ce vieil ami de Lucas était un homme riche, et il reconnaissait en Lucille la femme que Carla n'avait jamais voulu devenir (car sa mère était d'une humilité grandiose, et elle comprenait que sa beauté ne devait pas lui servir. Du moins cela est vrai quand Lucas et Foucault la rencontrèrent pour la première fois.). De ce fait, il donnait à la petite une petite somme d'argent chaque semaine, et quand elle n'avait plus rien, Alphonse lui en donnait encore un peu. Bref, de véritable vacances pour notre Lucille, elle allait souvent dans les magasins de vêtements, achetait parfois quelques robes, et d'autres habits vestimentaires qui la faisait rougir, mais sourire. Puis elle rentrait à la maison pour manger ce que lui préparait Alphonse. D'ordinaire lui mangeait seul, dans la cuisine. Mais la petite le pria de tout ses plus beaux yeux (c'est à dire deux *_*), de manger avec elle. La solitude la rendait triste et Alphonse fit avec elle ce qu'il ne s'était jamais accordé avec quelqu'un de cette maison. Ils discutaient tous les deux, de choses diverses et variés. Finalement Alphonse lui conseilla d'aller voir une certaine coiffeuse.
Elle revint donc le soir avec une tête plus propre, plus élégante, et surtout beaucoup moins de cheveux. Désormais la belle petite avait des cheveux qui lui tombaient à peine sur les épaules. Lorsque le soir, Foucault rentra, il vit la fille de son ami.

- Eh bien Lucille ! Te voilà toute transformée ! Mais dès à présent, je t'oblige à aller tous les jours au château !
- Hein ? Au château ? Pourquoi faire ?
- Pour apprendre à te battre pardi ! Je ne veux pas qu'il t'arrives malheur dans les rues de la ville, mais je ne veux pas non plus t'assigner un garde du corps. Alors tu va apprendre à te battre. Ne t'en fais pas, je connais un ami de mon fils qui sera ravi de te prendre en charge.
- Ton fils ?
- Eh oui ! Mais il n'est pas sur l'île en ce moment. Il est plus âgé que toi et il travaille déjà.
- Oh... Et il fait quoi ?
- Eh bien.. Un métier intéressant je suppose, c'est un diplomate, un ambassadeur. Bref il représente les intérêts de notre île sur les autres îles de l'archipel.
- Wouha...
- Oh ce n'est pas si impressionnant que ça en vérité, et il n'est pas seul. Ah ! J'allais oublier de te donner quelques livres à lire. J'en prêtais souvent à ta maman tu sais ? Voyons voir... Bon pour l'éducation d'une jeune fille comme toi, il faut bien un roman d'amour à l'eau de rose, un autre d'amour tragique. L'amour peut être dangereux pour une demoiselle comme toi.

Ainsi la seconde semaine passé dans cette ville fut un peu plus épuisante. Lucille se préparait toujours comme chaque matin, puis elle allait en ville, trainait dans les magasins, dans les librairies, dans les armuriers. Elle rentrait pour manger, et partait au château pour l'après midi. Elle arrivait avec une jolie robe, les cheveux impeccablement coiffés, devant les gardes de ce palais fortifié.

- Eh petite ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'ai une lettre de Monsieur de Granderjarc !
- Ah ? Montre moi ça ? Bon... Une fille comme toi va apprendre à se battre ?
- Bah, elle a bien raison, toute façon le pays est en paix.

Les deux gardes la laissèrent pénétrer la cour intérieur du château. Elle ne se dirigea point vers le hall principal, mais vers une petite porte qui la guida dans les couloirs sombres jusqu'à la salle d'entraînement. Là, quatre jeunes adolescents se battaient les uns contre les autres, et un jeune adulte se battait contre un autre ado en donnant des conseils. Il s'arrêta quand il la vit entrer, d'ailleurs tous s'arrêtèrent.

- Eh ! Tu es la petite Lucille ?
- Oui Monsieur !
- Appelle moi Sorius, je te présente tes cinq futurs partenaires. Mes petits, cette jolie demoiselle va désormais s'entraîner avec vous ! Allez va te changer Lucille, tu peux pas apprendre à te battre en robe.

Les cinq garçons échangèrent quelques mots entre eux, une fille si belle qui les accompagnerait ? Qui était-elle d'ailleurs ?

- Les gars, cette fille est la protégée de Monsieur de Granderjarc. Elle est là pour apprendre à se défendre, alors on oublie la galanterie.

Lucille était partie se changer dans la pièce avoisinante, le dortoir des soldats. Elle avait pris sur une étagère une cotte de mailles à sa taille, avec un pantalon serré. Elle entra de nouveau dans la salle et Sorius lui donna une épée en bois. Sorius était un soldat plutôt réputé dans le pays. C'était un fils de noble, comme tous les adolescents qu'il entraînait. Si la guerre était là, sans doute aurait-il eu de grandes occasions de se démarquer des autres, mais en temps de paix, il s'occupait seulement de l'entraînement des futurs guerriers. Ce qui était déjà une preuve de confiance grande.
Ensemble ils apprirent à se battre à l'épée comme doit le faire un véritable noble lorsqu'il entame un duel. Puis, comme doit le faire un véritable soldat dans une bataille acharnée.


Lucille sympathisa beaucoup durant tout ce temps où elle s'entraînait. Elle rigolait avec les garçons, appréciait leurs flatteries galantes par des sourires mignon. D'autant plus que ses lectures du soir menait son esprit dans de superbes réflexion autour de l'amour, de la sensualité. Elle pratiqua ce qu'elle lisait, et choisit les plus beaux parmi ces garçons. La troisième semaine était donc accompagné par de fréquentes visites chez les parents de ces enfants.
Ainsi passa le mois le plus excitant de sa vie, Lucille n'avait pas encore trouvé la place que Dieu lui réservait, mais du moins jamais elle ne s'ennuyait, et elle apprenait beaucoup. Il faut bien dire que la petite ne connaissait guère la fainéantise, quand à la ferme elle était toujours occupée par des tâches difficiles. Ici, tout n'était que plaisir


Dernière édition par Lucille le Dim 7 Nov 2010 - 17:32, édité 2 fois
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Lucille, la chevalière argentée Empty
MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptySam 6 Nov 2010 - 23:46

Lorsque son père revint enfin, il découvrit à quel point Lucille avait changée. Elle lui sauta dans les bras, elle avait gagnée en assurance, en élégance, et même en musculature. Elle, était un peu triste de retrouver la vie morne de la ferme, mais elle attendait avec grande impatience de revoir son père, et surtout son frère. Elle emporta chez elle qu'une seule des robes qu'elle avait achetée, laissant le reste chez Foucault. Mais elle avait emporté beaucoup de livres, non seulement pour sa culture, mais aussi et surtout pour celle de son frère. Elle ne voulait le laisser seul dans cette ferme, alors elle emporta des livres sur plein de sujets différent pour voir lequel intéresserait le plus son frère. Mais aussi et surtout des livres contant les aventures de certains Héros.
Elle passa tout le voyage du retour à raconter à son père ce qu'elle avait fait en ville. En précisant même qu'elle avait rencontrer des garçons au château, quoi qu'elle ne fut pas allez plus loin que des regards tendres et des baisers passionnés. Une fois rentrée, elle sauta du chariot et serra son jeune frère dans ses bras, ils mangèrent tous ensemble, en discutant et en rigolant, puis la soirée venant, le frère et la sœur s'en allèrent dans leur maisonnée.

- Bah dis donc Lucille, t'en a fait des trucs à la ville !
- Ouaip mon vieux ! Mais t'inquiète pas héhé, je t'ai ramené des petits cadeaux. Plein de chouettes bouquins !
- T'as drôlement changé en un mois. J'aimerai bien aller à la ville moi...
- Ton tour viendra Lucas, t'en fais pas.
- Bah et papa ?
- Il m'a dit qu'il engagerai un gars pour nous remplacer, t'en fais pas.
- Chouette ! Tu crois que je pourrais y aller dans combien de temps ?
- Bah on a cinq ans d'écart, donc dans cinq ans gros bêta !
- Quoi ?! Nan... C'trop looong.
- Aha ! On verra ça, en tout cas moi j'y retourne dans un mois.
- Déjà ?
- Ouaip, je ferais tout le temps ça maintenant. Un mois ici, un mois là bas.

Et c'est bien ce qu'elle fît. Pendant quatre années Foucault la recueillit chez lui un mois, puis elle repartait pendant un mois à la ferme. Bien sur elle regrettait toujours l'activité de la ville quand elle était à la ferme. Mais elle emportait toujours beaucoup de bouquins, et discutait longuement avec son frère. Lui qui commençait à vouloir devenir chevalier, s'entraîna souvent avec sa sœur. Mais ce jeune garçon n'avait pas que le combat en tête, et Lucille le comprit rapidement. Voilà pourquoi les bouquins qu'elle lui apportait traitaient parfois de sujets bien différent des situations de combats et d'honneur. Il étudiait en réalité, la mécanique. Tout ce qui s'y rapporte en tout cas, il pouvait bien s'entraîner à la ferme avec les quelques engins mécaniques de la ferme, mais il s'amusait aussi avec les marchandises que pouvait lui ramener Lucille.
Une fois que Lucille eut atteint l'âge de dix-sept ans, et que Lucas en eut douze, Foucault lui envoya une lettre, lui conseillant fortement de se trouver un petit boulot. Il ne lui expliqua pas grand chose à ce sujet, il ne parla point d'indépendance ou d'insuffisance financière, il lui dit simplement et Lucille comprit. Elle avait dix-sept ans, et elle savait que c'était l'âge de l'indépendance. Du moins selon certains grands écrivains de cette époque. Aussi, elle prît quelques jours de plus à rester à la ferme pour réfléchir à son avenir. Assise sur le tapis de sa chambre, elle repensait à ses dernières années. Elle avait ardemment désirée aller à la ville, et voilà qu'elle y avait découvert tant et tant qu'elle ne vit plus le temps passer. Seulement, il était maintenant l'heure de se décider. Elle avait beaucoup lus, elle avait fréquenté beaucoup de garçons, connue de nombreuses passions à la fin prématurée, mais elle n'avait vraiment pas du tout répondue à cette question qui l'avait fait partir à la ville. Seulement maintenant elle n'était plus une enfant, ni une adolescente. On la considérerait comme une adulte, d'ailleurs, en regardant son corps une nouvelle fois, Lucille était bien devenue une adulte. Sa taille s'était agréablement affinée, sa poitrine avait doublée de volume, et ses hanches accueillerait volontiers n'importe quel exercice physique. Mais au fond... Que savait-elle faire ? Peut-on penser qu'on a sa place quelque part, sans savoir rien faire ? Et puis... Au final, qu'est-ce donc que cette place ? Est-elle quelque part dans la Cité ? Plutôt dans le Monde. Alors sans connaitre le monde, peut-on connaitre la place que l'on doit occuper ? Lucille rageait contre elle même de ne pas avoir écouter plus attentivement les paroles du curé. Elle se souvenait, de cet homme lui disant que bon nombre de gens passaient leurs vies à travailler sans trouver leurs places. Parce qu'une fois au travail, difficile de penser à autre chose. N'en avait-elle pas eu l'exemple avec son père ? Stupide, Lucille se sentait stupide.

- Tu penses à quoi Lucille ?
- Hum ? Ah, tu étais là Lucas.
- Ouaip, je viens de finir de m'occuper des poules. Alors, prête pour le grand départ ?!
- Aha, c'est plutôt à moi de te demander ça. Seulement, on pars pas maintenant.
- Boah, pourquoi ?
- Je viens de recevoir une lettre de Foucault. Il faut désormais que je trouve un boulot.
- Hein ? Il veut plus de toi ?
- Il s'agit pas de ça frérot. Tu sais, quand on deviens plus âgée, il faut gagner son indépendance et le seul moyen c'est de subvenir seule à ses besoins.
- Ah. Alors tu va faire quoi ?
- J'en sais rien Lucas... J'en sais rien du tout.

Lucas s'agenouilla prêt de sa sœur, il ne comprenait pas toute la situation à laquelle sa sœur était confrontée. Mais il comprenait aisément les sentiments qu'elle éprouvait. Il savait donc qu'aucune parole ne pouvait l'aider, venant de lui. Mais il s'allongea prêt d'elle et posa sa tête aux courts cheveux blancs sur la poitrine de sa sœur.

- C'est pas un oreiller imbécile.
- Si t'as besoin d'aide Lucille, je pourrais t'aider.

Elle caressa sa tête d'enfant sage avec un tendre sourire. Mais il était hors de question pour elle de faire travailler son frère. Elle avait eu la chance, elle, pendant quatre années de vivre sans se soucier de rien. Elle devait offrir cette même chance à son frère. Ils restèrent là (en changeant de position plusieurs fois) plusieurs heures durant. Dans un silence paisible, qui offrit le sommeil à Lucas. Lucille se leva, et sortît de sa maison, se retrouvant seule dans la grande cour balayé par le vent. Elle regardait mélancoliquement le coq, qui la regardait à son tour, gueulant en chantant.

- Lucille ! Viens te réchauffer à l'intérieur !
- J'arrive papa !

- Alors ma fille, cette fois-ci tu emmène Lucas avec toi ?
- Oui papa. Mais...
- C'est Foucault ?
- Oui en quelque sorte. Mais en fait c'est moi.
- Ah ouais ma petite, fini de glander hein ?
- Aha... Ouais.
- Tu vas te décider pour quoi alors ? Tu sais Foucault peut t'avoir des bonnes places hein. Je me souviens quand il a réussit à placer son gosse au poste d'ambassadeur.
- 'Pa, je veux faire quelque chose que je sais faire.
- En général c'est mieux c'est sur. Mais tu peux apprendre en faisant aussi, tu es jeune.
- Il n'est plus le temps pour apprendre. J'ai eu quatre ans pour le faire et c'était déjà bien assez.
- Lucille, sois pas bête. On apprends tous les jours de notre vie.
- Ah oui, je sais bien. Mais,
- Allez cesse de justifier ton choix et dis le moi.
- Je veux rentrer dans l'armée.
- Quoi ? Toi ?! Aha ! Je n'y aurai jamais cru. Pourquoi cela Lucille ?
- Parce qu'il y a trois formes de pouvoir direct en ce monde. La politique, l'argent, et la force. Parce que dans le monde il n'y a que trois concept de malheur. L'argent, la mort, et la souffrance. Donc je préfère souffrir physiquement, affronter la mort en face, et ne pas avoir à me soucier d'argent, tout en ayant le contrôle de la force. Car elle est la seule véritable puissance.
- Eh bien, si c'est ton choix, fais donc cela. C'est vrai que tu sais te battre, et tu ne commencera sans doute pas simple soldat. En plus nous sommes en paix. Mais tu ne sais pas vraiment où tu vas, pas vrai ?
- Comment ça ?
- Les guerres, les morts, la mort de tes compagnons.
- La mort est une chose naturelle, quelque soit la tristesse qu'elle m'inflige, je veux voir la mort m'effleurer et l'abattre sur mes ennemis du bout de mon épée.
- Cette décision n'est pas rassurante pour un père. Surtout pour l'homme que je suis aujourd'hui. Mais eh ! Si je suis ainsi, c'est bien parce que je peux comprendre ce que tu me dis.
- Parce que tu l'as vécu ?!
- Humpf ! Ca n'a rien à voir. Mais Foucault était comme ça autrefois.
- Et toi papa ?

Leur discussion fut coupée par l'arrivée de Lucas junior. Ils se turent tout trois, et Lucille annonça à son frère que leur départ était pour bientôt. Ils mangèrent tout trois ensemble, dans le silence. Lucille écrivit une lettre à Foucault, lui donnant sa décision pour son travail et demandant humblement qu'il joue sur ses relations. La belle demoiselle avait choisis le métier de soldat pour les raisons énoncés, du moins c'est ce qu'elle croyait sur le moment. Mais il y a avait bien d'autres facteurs qui l'avait menée sur cet étroit chemin qui n'a que la gloire ou la mort comme finalité. C'était bien sur le seul métier qu'elle croyait savoir maîtriser, mais aussi le seul métier où le piston ne la dérangeait aucunement. Car elle connaissait celui qui était devenu un Capitaine de l'armée, son mentor, ainsi que ses compagnons d'entraînements qui comme elle, s'engageait comme sous officiers.

L'armée de cette île n'avait pas beaucoup de grades d'officiers dans ces rangs. De nombreux adjudants et lieutenants, sous officiers sous le commandement d'un Capitaine ou d'un Commandant. Ceux qui se démarquait rapidement, par leur courage, leur intelligence ou bien leur charisme arrivait au poste de Capitaine. L'autre voie était celle de l'experience, qui remplaçait ces qualité demandée. Toutefois, seul les commandants, véritables meneurs d'hommes et incroyable combattant, pouvaient commander les vaisseaux de guerre pour les batailles maritimes.
Une grande partie des fils de nobles formaient le corps des adjudants et des lieutenants. Les lieutenants disposaient d'une petite troupe d'hommes sous leurs commandements, variant de cinq à vingt selon la valeur du lieutenant. Par contre le grade d'adjudant n'était somme toute rien de plus qu'un ornement. Un capitaine avait sous ses ordres, un régiment de soldats, c'est à dire cent hommes, souvent spécialisé dans un domaine précis. Parmi ces soldats pouvait se trouver trois à cinq lieutenant, et cinq à dix adjudants. En temps de paix, il n'y avait guère plus de trois Capitaine et un Commandant. Mais il arrivait, en temps de guerre, que ces chiffres soit doublé, voir triplé.
Les régiments contrôlés par un Commandant variait selon les batailles et les situations. En d'autres termes, un Commandant est tel un Capitaine, ayant son propre régiment. Mais il arrive que de grandes batailles nécessite beaucoup d'hommes, alors les Capitaines joignent leurs régiments à celui du Commandant. Voilà la hiérarchie et la façon de fonctionner de l'armée régulière de cette île. Lucille prépara ses bagages dans le chariot de son père, puis elle reçut la réponse de Foucault.


13 rue De Trichelieu
Cité de Denvers
Île d'Allias

Bonjour Lucille
Ou bonsoir, ça dépend si tu la lis le matin ou le soir ! Bref, j'ai bien reçu ta lettre et j'ai parlé au Commandant en chef. Malgré mon influence, il voulait te faire adjudante, sans doute parce que tu es une demoiselle. Mais quand Sorius a appris ça, il est allé voir son commandant pour te prendre Lieutenant dans son régiment ! Tu peux te réjouir, Sorius est le Capitaine de la division des Cavaliers, autrement dit la seule division qui a du boulot dans le coin ! Tu va te battre contre les marauds qui salissent la sécurité de notre cher île ! Brandir notre pavillon partout dans les campagnes et sauver les pauvres paysans des malfrats et des pilleurs ! Pour une demoiselle qui n'est pas noble, c'est un honneur d'être lieutenant dès le début ! Ne déçoit pas Sorius ma petite, et va le voir quand tu arriveras en ville, il aimerait sans doute te parler.
Bon, en tant que Lieutenant tu vas avoir un salaire raisonnable au moins, mais tu passeras me voir hein, parce que les vrais bonnes armures et épées, c'est pas donné. Je suis très content pour toi Lucille, qui aurait cru que la fille de Carla deviendrait une cavalière ? Alors que mon fils est même pas soldat. Amusant comme le destin a croisé tout cela. Enfin ! Félicitations pour ton travail et à bientôt !

Ps: Passes le bonjour à ton père et à ton frère

Je t'embrasse, Foucault.


La façon dont Foucault parlait de la guerre fit réagir Lucille. Imaginant les intonations du noble lorsqu'il parlait, elle se rendit compte qu'elle avait fait de même envers son père. Ce genre de belle phrases, vindicatives. Etais-ce bien elle qui avait parlée ? Etais-ce bien son souhait ?
Lucille repoussa ces doutes en secouant la tête, elle était désormais Lieutenant et ce, sous les ordres de Sorius, c'était une excellente nouvelle.
Elle s'empressa de l'annoncer à son père, et d'embarquer son frère dans le chariot. Ensemble, tout deux, ils quittèrent leur père d'un signe d'adieu. Suivant l'habituel chemin qui l'avait si souvent conduite à la ville, Lucille et son frère arrivèrent au premier village. Les convenances en place ici menèrent la famille Verdoni à faire la fête avec les villageois. L'habitude avait plaçait ces hommes à accueillir dignement Lucas, ils ne pouvaient qu'en faire de même avec ses enfants. D'autant plus que la petite était déjà une adulte, qui ne devait pas craindre l'alcool. Ils mangèrent donc, burent beaucoup, et allèrent se coucher tard dans la nuit. Lucille leur annonça sa promotion au poste de Lieutenant de l'armée régulière, et fut acclamée par l'ensemble des villageois. Ce bonheur, celui d'être reconnue pour ce qu'elle était, lui réchauffa le cœur.
Puis tous finirent par s'endormir, sauf elle. Restant prêt des chaises renversés en finissant un verre au goût de cerise. Un homme se joint à elle, souriant, la belle lui sourit à son tour.


- Alors Lucille, ta place c'tait d'être dans l'armée ? C'est clair que c'est bien différent de ton père.
- Aha ! Oui. Mais au fond je sais pas si c'est bien la place dont je t'ai parlé il y a fort longtemps...
- Ah... Dis Lucille.
- Quoi ?
- Tu voudrais pas coucher avec moi ?
- Ahaha ! Non.
- Allez quoi, tu veux pas me faire plaisir ? Ce sera juste une fois...
- Mon vieux, j'ai beau avoir eu de nombreuses aventures amoureuses, je suis encore vierge.
- Naaaaan ? Même moi je le suis plus.
- Tant mieux, tant mieux.

Elle lui sourit, ses yeux plissés, un petit sourire grand comme un quart de lune qui lui fit tant tourner la tête (à moins que ce fut le mouvement soudain de ses seins lorsqu'elle se tourna vers lui) qu'il décida de partir se coucher. Prenant congé de sa belle Déesse, avec un signe d'adieu.
Lucille prît alors la décision de partir elle aussi, et s'en alla réveiller son frère pour le tirer dans le chariot.
Le reste du voyage fût ponctué de quelques autres rencontres, de discussions agréables avec son frère, et finit par atteindre sa finalité, en la présence des hauts remparts de la Cité de Denvers.


- Wouha ! Alors c'est ça la ville ?! C'est gigantesque !
- Eh ouais frérot ! Même en quatre années, je n'ai pas encore tout visité ! Bon, il faut que je passe au chateau pour recevoir mes ordres et mon grade officiellement, tu m'attendras dans le chariot Lucas.

Dans l'une des nombreuses salles du château, Lucille rencontra son commandant en chef. C'était un homme d'expérience, ayant connus de nombreuses batailles, son grade était là pour en témoigner. C'est donc bien par expérience qu'il ne désirait point voir de femme à un grade aussi élevé que celui de Lieutenant. Aussi l'accueil fut peu chaleureux, sans sourire et très formel. Car si elle était bien Lieutenant, c'est que Sorius, mentor de son propre fils, lui avait parlé. Par dessus tout, son propre fils, second Lieutenant de Sorius, lui avait demandé la même faveur. Il n'avait donc pu refuser.

- Lieutenant Lucille, vous voilà désormais soldat de l'armée régulière, sous les ordres direct du Capitaine Sorius. Voilà noté sur ce papier vos honoraires, et votre chambre dans ce chateau. Tous les officiers ont leurs propres chambres. Faites en sorte que votre féminité ne salisse pas la gloire de cette armée, et servez au mieux votre Capitaine. C'est tout ce que j'ai à vous dire Lieutenant, vous pouvez disposer.

La belle ne souffla un mot. Elle ne connaissait pas de sa propre expérience le monde militaire, mais avez lu suffisamment de livres à ce sujet pour n'oser parler. Elle prit donc congé et s'en alla rejoindre son frère aux portes du palais fortifié. Ensemble ils emménagèrent dans la grande chambre qui lui était réservée, puis elle s'en alla voir Sorius dans ses appartements.

- Sorius !
- Ah Lucille ! Quel plaisir de te voir !
- Oh mon capitaine, comme je te remercie de ton aide.
- Ce n'est rien mon petit ange blanc, viens dans mes bras !

Ils se serrèrent l'un et l'autre dans les bras. Ces deux là avaient à peu prêt six ans d'écart, et quoique Lucille ait toujours beaucoup admiré le Capitaine, et que ce même Capitaine l'ait toujours trouvée très séduisante, il n'y eut entre ces deux là qu'une solide et tendre amitié. Comme un grand frère envers sa jolie petite soeur. Après les retrouvailles et les félicitations, Sorius lui donna ses premiers ordres. Dans une semaine, lui et son régiment allait battre la campagne pour y dénicher les brigands qui sévissaient. Alors Lucille aurait vingt-cinq cavaliers sous son commandement, brandissant fièrement la bannière de la Cité sur son cheval blanc.

Pendant une année entière, cette bannière des cavaliers souffla sur les plaines de l'île, chassant le banditisme et les pilleurs. Lucille n'était même pas soldat qu'elle contrôlait déjà des hommes. Voulant faire de son mieux, et refusant de perdre le moindre homme, elle passait beaucoup de son temps libre à lire les récits des grands guerriers. Puis, elle discutait longuement avec Sorius sur les meilleures manières de diriger ses hommes, de leur influer courage et volonté. Enfin, elle pratiquait cela lorsque parfois il trouvait un campement de hors la loi. Attendre patiemment le bon moment, faire partir une volée de flèche enflammés avant de déferler parmi eux en les tuant.
Lorsque Lucille rentrait dans ses appartements, elle y trouvait son frère s'ennuyant. Il lisait énormément, et s'entrainait souvent à la mécanique, mais n'avait d'autres occupations et laissait le temps s'écouler. Alors sa sœur l'emmena dans la salle d'entraînement, pour qu'il puisse s'y faire des amis, elle lui laissait aussi une partie de sa solde afin qu'il puisse s'amuser.
De toute manière, Lucille n'avait pas besoin de cet argent. Elle était logée, nourrie, et elle occupait son temps à bien d'autres manières que dépenser de l'argent. Car les seuls achats qui auraient pu lui couter cher lui furent achetés par Foucault. Ensemble ils avaient été voir le meilleur armurier de la ville, pour qu'il lui forge une armure sublime. Une armure belle, argenté avec des reflets dorés, laissant une large place pour sa poitrine. Une armure de combat, résistante et fiable, souple. Mais aussi une armure de parade, avec un joyaux bleu entre ses deux seins, avec un drôle de col qui laissait sa gorge sans défense, mais relevait ses défenses pour l'arrière de son cou. Un tel bijou fut le dernier cadeau de Foucault, et dieu seul sait combien il avait pu couter... Il lui fut aussi offert une épée, simple et sans ornement. Dont le bout était légèrement courbée.
C'est avec cet attirail qu'elle avait chasser ces bandits pendant une année.
Enfin, dans la maison de Foucault, quelque chose changeât.


- Alors, quels nouvelles des autres îles mon fils ? Un grand jeune homme, élégant, au regard hautain, buvait tranquillement du whisky dans un verre, debout prêt de la bibliothèque.
- Eh bien, eh bien. Nous entrons en guerre mon père.
- Comment ?!
- Oui, il fallait s'y attendre, voilà plus de dix ans que notre île est en paix. Des demandes que nous ne pouvions accepter ont mené à cette guerre. Je dois l'annoncer au commandant en chef après ce whisky.
- Mon dieu...
- Quoi ? Tu t'en fais pour Sorius ? Je pense que pour lui, c'est une bonne occasion de devenir commandant. Faut que je passe le voir d'ailleurs.
- Non pas pour Sorius imbécile de fils ! Pour Lucille...
- Une fille ? qui est-elle ?
- La fille de Lucas, elle est sous les ordres de Sorius.
- De Lucas et Carla ? Est-elle belle ?
- Plus encore que sa mère... Mais par ta faute elle risque sa vie.
- Eh ! Tu sembles m'accuser de ce dont je ne suis pas fautif. Enfin, je passerai voir cette charmante demoiselle aussi.

Ce que le diplomate fît en allant au château. Il entra tout d'abord chez Sorius, après leurs chaudes retrouvailles, il lui annonça la nouvelle. Pour le Capitaine, c'était une bonne nouvelle. Il avait atteint ce grade après le départ en retraire d'un vioque, mais ne pouvait atteindre le grade de Commandant sans guerre. Puis, ils parlèrent de Lucille...

" Toc toc"
- Qui est-ce ? La belle voix de Lucille, posant naïvement cette question, obligea Nathys à pousser la porte de la chambre.
- Qui êtes vous ?!
- Allons belle demoiselle, ne soyez point sur la défensive. Je me présente, Nathys, fils de Foucault, ami de Sorius.
- Oh ? Enchanté de te rencontrer Nathys !
- Tout le plaisir est pour moi évidemment, vous êtes plus belle encore que votre défunte mère.

Les douces flatteries du diplomate continuèrent pendant moins d'une heure, faisant rougir celle qui depuis longtemps ne rougissait plus à ces remarques banales. Mais cette voix, cette personne, charmante et enivrante, ne lui laissait aucune résistante, ni aucune volonté. Simplement, il n'avait qu'à poser ses lèvres sur les siennes et tout son corps lui appartiendrai. Une douce chaleur l'envahissait, une excitation largement reconnue par Nathys dans ses yeux verts. Alors, il l'embrassa, subitement, à la fin d'une de ses phrases magnifique.

- Je dois m'en aller maintenant, douce princesse.
- Hein ? Quoi ?

Paralysée par cette annonce. Lucille le regardait avec de grands yeux apeurés. Non, pas question d'en finir là. Ils étaient tous deux assis sur son lit, quand son regard apeurée se transforma subitement. Nathys observa ce changement avec grand étonnement, Sorius lui avait pourtant dit qu'elle était vierge, et voilà qu'elle se levait doucement, le haut de son buste complètement relevé. Pour fondre tendrement sur celui de l'ambassadeur. Nathys n'en revenait pas, lui qui d'habitude se chargeait de prendre tout en main, voilà que cette donzelle qui n'y connaissait rien dégrafait un à un les boutons de sa chemise, le couvrait de doux baisers puis descendait tranquillement vers son pantalon.

- Tu peux pas partir maintenant. Pas avant...

Elle ne pu finir sa phrase qu'elle avait déjà commençait ses brulantes caresses. Comment cette femme pouvait tant jouer avec son plaisir, Nathys ne comprenait si elle était une Déesse du sexe, avec un don innée, ou une femme d'expérience. La vérité, c'est que si elle était vierge, c'est parce qu'elle avait toujours refusée aux garçons d'aller plus loin que ce qu'elle était en train de faire à Nathys. Sentant le plaisir venir, ce Don Juan se sentit investit d'une mission divine. Cette femme, il devait lui donner plus de plaisir qu'à aucune autre femme qu'il avait croisée dans sa vie ( et Dieu sait qu'il en avait croisée... Mais d'après son docteur sa folle chance l'avait préservée de nombreuses maladies ).
Aussi prît-il soudainement les épaules de Lucille pour la plaquer contre son lit. Il lui retira vivement son pantalon, et lui fit part de sa majestueuse expérience. Le château n'était point vide, mais les deux amoureux se fichaient éperdument des râlements de plaisirs qui sortaient de leurs gorges brûlantes. Lucille ne pouvait contenir le plaisir que lui procurait cet homme, elle serra sa tête entre ses deux jambes, et serra son oreiller contre sa poitrine. La respiration haletante, Nathys ne lui laissa aucun répit, il la regarda avec tendresse, une tendresse distante, presque divine. Puis il lui fit ce qu'aucun autre homme ne lui avait fait. Et ce fût purement divin, long, intense, cet homme changeait le rythme des cambrements de ses reins à tout instant, gardant un équilibre parfait pour la jouissance de cette demoiselle. Jamais en sa vie et à ce jour elle eut une pareil nuit d'amour.

Deux ans passèrent. Pendant lesquelles la guerre faisait rage, retenant bien souvent la belle sur les fronts où la mort était reine. Son sourire jamais ne faisait éclore sa beauté en ces lieux, jamais le rire n'était présent. Sa douce voix se transformait pour donner des ordres, pour se faire entendre dans le vacarme désordonnée des lames qui s'entrechoquaient, puis des mousquets qui faisait tonner leurs chants funèbres. Mais elle ne regrettait point cette vie, grâce à son esprit vif, elle avait déjà sauvée maintes fois ses hommes de la mort. Aussi ces mêmes hommes lui donnèrent leurs entière confiance, et chacun des ordres données par cette voix féminine, reconnaissable entre toutes sur les champs de guerre, leur donnaient courage et renforçaient leurs volontés.
Lucille faisait partie de la cavalerie, mais parfois ils descendaient à pied dans les rares endroits de l'île où leurs chevaux ne pouvaient aller. C'est un de ces jours que la vie habituelle des guerriers changea.

Le régiment de Sorius était prêt. Il ne s'agissait pas d'une grande bataille, de celle qui décide l'avenir d'un pays. Toutefois si l'on avait placé Sorius ici, seul avec son régiment, c'est qu'il n'y avait pas d'autres alternatives pour le commandant en chef.
Deux régiments ennemis faisait route vers un avant poste fortifié. Un village avec des murailles, et un noble avec son armée privé pour le protéger. La Cité de Denvers avait décidé de porter secours à ce village, mais seul la division des cavaliers pouvaient arriver assez vite pour leur venir en aide. D'ailleurs, pas question pour les militaires de risquer la vie des villageois, donc le combat devait se dérouler à l'extérieur.
Le Capitaine réunit ses deux lieutenants pour une discussion. Habituellement, cet homme ne craignait jamais les batailles, sa cavalerie restait invaincu depuis plus de deux années. Mais là, dans cette situation où il ne pouvait guère compter sur ses chevaux, sa peau avait quelques teintes pâles, et des gouttes coulaient parfois, tranquillement, le long de son visage.


- Mes Lieutenants, je ne veux pas vous faire peur, mais cette bataille sera la plus difficile de toutes les batailles que nous avons menés à présent. Nous sommes cents, contre deux cents. Il nous faudra attendre plus d'une heure avant d'avoir l'appui des soldats du Comte. Même avec ces hommes, nous avons peu de chance de nous en sortir. Lieutenant Gravius ! Vous et vingt-cinq de vos hommes, vous prendrez des arcs et des épées. Lieutenant Verdoni ! Vous et vos vingt-cinq hommes resterait à distance du combat, à cheval. Sitôt que le lieutenant Gravius vous donnera le signal, d'une flèche enflammé tiré vers le ciel, vous chargerez et enfoncerez l'arrière garde de l'ennemi. Officiellement, le lieutenant Verdoni nous a quittée pour une autre mission, cela abaissera le moral des troupes, mais je soupçonne qu'il n'y ait des espions dans mes rangs. Nos éclaireurs nous ont rapportés la présence de deux régiments ennemis, alors qu'il ne devait y en avoir qu'un. On cherche à affaiblir l'armée de Denvers, et c'est nous qui sommes pris pour cible. Cet avant poste ne signifie rien pour nos ennemis. Mais si notre bataillon venait à être vaincu, et ce village fortifié venait à être brûlé et pillé, le moral de toutes les troupes de l'île seraient atteint.
Nous n'avons d'autre choix, pour la protection du village, que de combattre dans ce terrain. Il pointa son doigt sur la carte étalé sur la table. Tous trois debout, ils se penchèrent sur la carte
Le terrain est parsemé de bosses et de cratères, il est depuis longtemps laissé à l'abandon. Il y a beaucoup de végétation, et des monticules de terres assez haut. Ici, il y a un passage, entre les deux plus grands monticules de terres. Le reste n'est que forêt. Je me tiendrais dans ce passage avec le gros des forces. Lieutenant Gravius, vous et vos hommes vous vous posterez sur ces monticules. Lieutenant Verdoni, vous devez partir immédiatement à travers la forêt, mettez vos hommes à pied pour contourner l'ennemi. Une fois là, vous savez ce qu'il vous restera à faire.
- Prendre la tête du commandant.
- Oui. Mais une fois entrée dans les lignes ennemis, vous ne pourrez plus en sortir avec vos chevaux. Le terrain sera impraticable, et les ennemis auront votre peau si vous faites demi tour. Or vous ne devez pas mourir Lieutenant !
- Bien compris mon Capitaine.
- Vous pouvez disposez Lieutenant, j'ai à m'entretenir avec le Lieutenant Gravius.
- C'est entendu, à tout à l'heure mon Capitaine.

Lucille quitta la tente de son Capitaine et monta sur son cheval blanc. Son visage grave annonça à ses hommes qu'il partait immédiatement, dans le plus grand silence. Sans donner plus d'explications, ils se mirent en route à travers la forêt. Le visage de Lucille restait figée. Tout en marchand dans la forêt, elle pensait au moyen de rester en vie une fois la tête du commandant prise. Briser l'arrière garde de l'ennemi serait chose facile, elle et ses hommes fondraient sur eux, et sans s'arrêter ils s'abattraient sur les hommes entourant le Commandant. Puis la tête du chef volerait. A partir de là l'armée ennemie serait désorganisée. Les sous officiers prendraient le relais, mais les chances de victoire pour eux seraient considérablement réduites.
Arrivés au point convenu après plus d'une demi heure de marche, Lucille commanda à ses hommes de monter sur leurs chevaux. Elle leur expliqua brièvement le rôle à tenir, et la procédure employé.
Puis ils attendirent. Aucune indication n'avait été donné à Lucille concernant le temps à attendre, mais ce fut horriblement long. Etais-ce l'inquiétude de la bataille à venir qui donnait cette impression ? Ou le fait de savoir que les autres du régiments se battaient contre deux cents hommes, alors qu'ils n'étaient que soixante quinze ? Soudain, Lucille réagit. Elle venait sans doute de comprendre le plan de Sorius et le résultat qui en résulterait. Alors, sans attendre la flèche enflammée, elle leva son épée vers le haut, son cheval se cambra, et en l'abaissant, sa voix poussa le cri le plus puissant que sa gorge n'eut jamais poussée. Les Vingt-cinq cavaliers chargèrent en galopant vers les lignes ennemies.
Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour apercevoir les premiers ennemis. Des soldats, qui se retournèrent en entendant les sabots de chevaux claquer contre le sol. Un petit cri de panique, un autre qui gueula "Alerte ! Nous sommes attaqués !" et la cavalerie piétina les soldats ennemis, transperçant littéralement leurs lignes. Lucille attaquait en formation triangulaire, brisant d'abord les deux premières lignes de fantassins, elle défit sans mal les prochaines lignes faite d'archers. Mais les ennemis commençaient à se retourner, et des chevaux tombèrent dans les cratères, se foulant la cheville, tombant à terre en balançant leur cavalier en plein milieu des soldats ennemis. Lucille continuait sa charge en criant, abattant sa lame sur les soldats qui lui faisait face.
Elle était arrivée prêt du commandant, quand une flèche rouge s'éleva dans les cieux. Quelques vingts mètres devant, les soldats ennemis criaient en levant leurs armes vers le ciel. Tout pouvait paraître confus pour Lucille, mais sans pleurer, sans perdre espoir, son esprit était tout entier dirigé vers les deux derniers commandements de son Capitaine.
Une ligne de lanciers s'étaient formés autour du Commandant, tous les cavaliers furent stoppés, tombant à terre un à un. Ils étaient tout au plus une dizaine, combattant avec la plus chaude des ardeurs pour éviter de mourir ici. Mais l'étau des soldats se resserra autour d'eux, si bien qu'ils ne furent plus que trois lorsque le Commandant gueula de stopper le massacre. Lucille faisait de son mieux pour éviter que les larmes n'envahissent sa vue, elle planta son épée dans le sol.


- Vous voilà pris au piège ! Le fameux escadron des cavaliers de de la Cité de Denvers ne sont plus ! Et en prime nous avons récupérer la femme qui se bat comme un homme. C'est d'une jouissance que je me plairais à répéter lorsque je te violerai !

Lucille avait les yeux baissés vers le sol, mais à ces paroles, ses yeux s'ouvrirent et elle plongea son regard meurtrier dans les yeux du Commandant. Puis, elle fut déconcentrée par une étrange volée d'objets dans les airs. Des flèches, des flèches qui s'abattaient en grand nombre depuis les monticules où se trouvaient les archers de Gravius. Lucille profita de l'attention retenue par ces objets inattendus pour se saisir de son épée, et trancher la tête du commandant. D'un geste rapide, elle prit appui sur sa jambe droite en la pliant, puis son bras droit s'élança vers la tête de l'ennemi, qui vola dans les airs. Les deux autres cavaliers en profitèrent pour protéger du mieux qu'ils purent, leur Lieutenant. Mais c'était peine perdue, et la belle ne fut sauvée que grâce au Destin, n'ayant nulle part où aller, parmi tous les ennemis, le corps épais du commandant tomba sur elle, alors que la belle glissa dans un cratère. Protégée des flèches, elle attendit ainsi pendant moins de cinq minutes, durant lesquelles l'armée ennemie fut défaite, et partiellement détruite.

Dans un autre endroit, quelques jours après cette bataille. Une vingtaine d'hommes étaient assis autour d'une grande table, dans une salle aux allures royales. Il y avait des hommes d'armes, de vieux sages, des diplomates, des politiciens, et même quelques marchands.


- Non ! En tant que Commandant en chef de cette Cité, je refuse de laisser une femme accéder au grade de Capitaine !
- Capitaine ! Vous savez aussi bien que moi que votre fils est mort durant cette bataille, qui d'autre allons-nous nommer ?
- En effet... La logique voudrait que cette femme ne devienne Capitaine. Mais ce n'est qu'une roturière n'est-ce pas ? Le grade de Capitaine signifie que nous ferons d'elle une chevalière, autrement dit une noble.
- Anoblir une paysanne ?! Vous avez donc perdue la tête ?
- Messieurs ! En tant que dirigeant démocratique de cette ville, je veux avant tout savoir si ce Capitaine, qu'il soit noble ou non, est un capitaine valable ! Alors Commandant, avez vous des reproches à faire à ce Lieutenant.
- Non, aucun. Mais c'est grâce à Sorius !
- Commandant ! Il n'y a donc aucun reproche à lui faire. Monsieur de Granderjarc, il est de notoriété commune que vous étiez bon ami du Capitaine Sorius, vous a t-il parlé d'elle ?
- Oui monsieur. Je l'ai même rencontrée plus d'une fois.
- Evidemment ! La famille Granderjarc a des relations pour le moins ambigüe avec cette catin
- Commandant ! De tels propos ne sauraient être tolérés. Continuez Nathys.
- Bien, je pourrais vous parler des compliments que Sorius a fait envers cette femme qu'il connait depuis fort longtemps. Il l'a entraînée durant sa jeunesse, et ils ont longuement discutés ensemble à propos de la guerre et de la stratégie. Toutefois, je ne saurai y déceler là l'amitié ou l'amour qui lui portait, avec ce que vous désirez savoir. C'est pourquoi je vais me permettre de vous présenter des arguments qui, j'en suis sur, vous convaincront. L'escadron des cavaliers étaient la gloire de notre Cité, ils n'avaient essuyée aucune défaite, ni aucune fuite. D'ailleurs, même en temps de paix, le nom de cet escadron et celui de son Capitaine était connu de toute l'île. La présence singulière d'une femme aux cheveux blancs parmi ses rangs ont marqué l'esprit des gens. Aussi, puisque l'idole de notre pays est mort, le peuple prendrait mal qu'un Lieutenant qui ne soit même pas de la division des cavaliers ne devienne Capitaine de celle-ci. C'est pourquoi je vous propose non seulement de nommer Lucille Verdoni au poste de Capitaine, mais aussi d'en faire une idole ! Pourquoi pensez vous à vos intérêts de nobles ? Vous avez peur d'instaurer la discorde et la jalousie dans vos rangs Commandant ? C'est votre travail d'éviter cela ! Au contraire, si nous nommons noble, une femme de bas étage, les rangs de nos armées grandiront ! Cela prouvera que par de hauts faits d'armes, n'importe qui peut connaitre la gloire et la richesse. Toutefois, embellissons le fait qu'elle soit sortie seule survivante de cet embuscade pour lequel Sorius donna sa vie. Montrons qu'elle est sa digne héritière !
- Je vous remercie, monsieur de Granderjarc. Nous allons donc procéder au vote. Nous voterons pour anoblir Lucille Verdoni, pour la faire Capitaine de l'escadron des cavaliers, et pour embellir sa victoire contre les armées ennemies.

De nombreux bouts de papier circulèrent jusqu'à l'homme qui venait de parler.

- Bien, qu'il en soit ainsi ! Lucille sera désormais Capitaine de l'escadron des Cavaliers. Passons à présent au sujet des reconstructions.

Un messager s'empressa d'annoncer cette nouvelle à Lucille, qui restait depuis plusieurs jours avec son frère, dans sa chambre. Elle repensait aux paroles de son père, elle repensait à ses propres paroles, aux dernières paroles de Sorius... Quel homme brillant venez de mourir dans cette bataille. Sachant sa victoire impossible, il se sacrifia et offrit à Lucille toutes les conditions qui feraient d'elle une Héroïne de guerre. Un stratège admirable, et Lucille était la seule à le savoir. Non... Nathys devait le deviner aussi. Ce fut lui le messager de cette grande nouvelle. Il entra alors que Lucas n'était plus là, et sans un mot il serra la belle entre ses bras.

- Ma grande... Sorius a fait de son mieux, il t'as fait porté un lourd fardeau. Sans te mentir, j'ai accroché quelques poids supplémentaires à ce fardeau, pardonne moi. Mais notre île a besoin de cela, elle a besoin de toi !

Ces paroles réveillèrent l'esprit de Lucille. Entrainèrent bon nombre de ses souvenirs à se mélanger, à s'entremêler, sans qu'elle ne sache plus vraiment dans quels ordres tous ces souvenirs avaient vu leur existence avoir une réalité effective et pure. Elle pleura contre l'épaule de son amant, elle cria en pleurant. Puis elle sanglota longtemps après le départ de Nathys. Lucas n'osa plus entrer ensuite, voir sa sœur dans cet état lui brisait le cœur, comme un étau de fer qui le serrait sans jamais éteindre la souffrance. Il décida par la suite d'aller chez les Granderjarc, au moins pour ce soir là. Lucille resta donc seule, elle ne dormit pas de la nuit.

Les jours suivants, elle ne sortît pas non plus de sa chambre. Puis on vint la chercher pour la cérémonie. Elle était prête, le visage grave et sérieux, sa majestueuse armure venait de faire un tour chez l'armurier. Devant le peuple tout entier de la Cité, sur la grande place. Elle avait une épaisse cape de fourrure blanche. Elle était belle, comme une Déesse triste. De loin, les citoyens ne voyaient qu'une femme terrible, à l'apparence magnifique, à la poigne de fer, qui commandait ses hommes comme personne et tranchait de sa vive main, les têtes des officiers ennemies. On l'acclama, on l'applaudit.


- Lucille de Verdoni, te voilà désormais Chevalière de la Cité de Denvers. Puisses-tu faire honneur à ton titre, protéger les faibles et les démunis de la violence de la guerre.

Suite à cet adoubement, l'escadron des chevaliers fut aussitôt reformé. On entraîna beaucoup de paysans qui voulait combattre sous les ordres de la belle Chevalière Argentée. Ainsi la surnomma-on. A l'instar de Sorius, six mois plus tard elle redora l'armée de l'île, vaincu souvent et vint en aide à de nombreux régiments. Elle portait dignement l'étendard que lui avait donné Sorius à sa mort. Elle le portait fièrement, sans sourire. Cela dura six mois. Après quoi, les deux îles en guerres décidèrent de conclure un traité de paix d'une durée minimum d'un an. Les effectifs étaient en baisse dans les deux armées et cette trêve s'avéraient donc nécessairement vitale.
La tristesse de Lucile s'était peu à peu transformée, elle avait finie par oublier la mort de son ami, et pouvait de nouveau sourire et rire avec ses hommes, boire et baiser en paix.
Mais surtout, elle en profita pour passer plus de temps avec son frère. Depuis que Sorius était mort, Lucas passait beaucoup moins de temps au château. Il trainait beaucoup aux cotés de Nathys. Non que cela ne déplaise complètement à la Chevalière, mais elle n'avait pas très envie que son frère ne devienne le même genre d'homme que l'ambassadeur. Enfin, elle ne lui en dit rien.
Le quotidien de Lucille avait beaucoup changée, elle ne pouvait sortir en ville sans que de nombreuses personnes ne la reconnaisse. Entraînant à chacun de ses passages, des poèmes d'amoureux épris, des hurlements de guerrier conquis, ou les cris stridents de certaines groupies. Mais elle prenait tout cela avec un grand sourire, et ne manquait pas une occasion de saluer ceux qui l'admiraient. Le soir, elle fréquentait les auberges en acceptant volontiers les coups à boire qu'on lui payer. Elle rigolait avec les gens du peuple dont elle est était issue, faisait le bonheur du commerçant chez qui elle passait, et finalement finissait discrètement la nuit avec un homme, dans un lit chaud. Toutefois, si elle représentait le fantasme de nombreux hommes, elle, avait du mal à retrouver quelque chose de l'ordre du fantasme. Mais cette vie était loin de lui déplaire. Finalement, c'était une place agréable qu'elle s'était trouvée, la petite paysanne. Admirée, aimée, adulée, ses ennemis n'étaient que des nobles qu'elle ne côtoyait jamais. Des femmes jalouses certes, mais Lucille ne côtoyait pas vraiment le genre féminin...
C'était bon... Les six meilleurs mois de sa vie... Nul ne lui disait rien, elle était libre et libérée.


Dernière édition par Lucille le Dim 7 Nov 2010 - 11:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptySam 6 Nov 2010 - 23:47

Puis, la guerre revint. Lucille avait vingt et un an, presque vingt-deux. L'île était affaiblie par la précédente guerre, mais le peuple dans sa majorité comptait sur sa Chevalière Argentée pour s'en sortir. Or ce qui se passa dépassa les espérances les plus folles de ses admirateurs.
Le corps politique avait pris la décision de ne pas utiliser dès maintenant son atout. Les nobles craignaient qu'une ancienne paysanne si aimée du peuple n'acquièrent trop de pouvoir et les renversent. Aussi le commandant en chef et le second commandant s'en allèrent combattre l'ennemi sur son terrain. La Chevalière Argentée restant à l'intérieur des murs de la Cité.
Sa division en prit un coup, et Lucille aussi. Quitte à ne plus pouvoir boire le soir, baiser la nuit, et dormir le matin, autant aller faire ce pourquoi on l'admirait... Mais les ordres étant des ordres, elle restait dans sa chambre, à lire, à discuter, puis elle allait inspecter ses troupes, faire des manœuvres prêt de la Cité. Jusqu'au jour où une terrible nouvelle bouleversa l'ordre en place. Le Commandant en chef était tombé au combat. Le second commandant et ses deux capitaines couvrirent la fuite de l'armée défaite. Ils étaient rentrés au port et préparaient les navires pour une bataille maritime. Ils demandaient l'appui de nouveaux hommes. Autrement dit, l'escadron des cavaliers, dernier régiment à n'être point parti à la guerre. Le gros des forces ennemis avait suivis l'armée défaite et l'avait coincé au port. Les bateaux ennemis faisait tonner leurs cannons et détruisait le port et les bateaux, tandis que leurs fantassins avaient mis le pied à terre pour combattre. Les bateaux de Denvers ripostèrent du mieux qu'ils purent, mais nombreux furent ceux qui coulèrent.
Lucille avait reçut ses ordres, amenait sa cavalerie jusqu'au second port de l'île et embarquer les matelots présents là bas pour venir les aider au plus vite. Ce commandant connaissait bien l'importance d'un tel ordre. Confier un bateau à un Capitaine rapprochait celui-ci du grade de Commandant, et puisque le précédent était mort, c'était chose aisé pour la petite. Mais même avec cela en tête, il ne pouvait faire autrement pour gagner la bataille. Ainsi, Lucille monta pour la première fois de sa vie dans un navire de guerre. Elle resta aux cotés du navigateur et suivit attentivement tout ses faits et gestes.

Finalement, ils arrivèrent en plein cœur de la bataille, leurs canons lancèrent des boulets sur les vaisseaux ennemis. Prenant par surprise, comme ils l'avaient eux même fait contre la précédente flotte. Lucille ordonna qu'on approche les bateaux pour se préparer à un abordage. Ses hommes s'occupèrent sans mal des quelques matelots qui étaient derrière leurs canons, et ainsi l'armée terrestre de l'ennemie fut vaincu. De nombreux soldats furent fait prisonnier. C'est alors que Lucille descendit du navire pour parler au commandant.


- Mon Commandant ! Nous devons attaquer dès maintenant l'ennemi !
- Capitaine ! Ce n'est pas à vous de décider cela.
- Mais ! Vous le voyez aussi bien que moi non ?! Nous avons terrassé le gros de leurs forces, nous avons capturés leurs navires de guerres ! Sans qu'ils ne le sachent, nous pouvons nous introduire dans leurs défenses et atterrir sans mal sur leurs terres.

Le Commandant hésita. C'était déjà par sa propre initiative qu'il avait fait appel aux armées de Lucille. Il risquait de le payer cher, et là... C'était risqué. Mais la petite avait raison, il n'y avait pas de meilleur moment pour lancer l'offensive.
Finalement, il décida de lancer l'offensive, et fit embarquer tout le reste de l'armée à l'intérieur des navires restants. Ils se jouèrent des défenses du port et purent débarquer sans trop de problème. Deux régiments avançaient à travers les plaines de l'île, dirigé par le commandant et Lucille. Ils prirent d'assaut un avant poste ennemie, mais ils subirent plus de pertes qu'ils ne l'eut prévu au début. Suite à quoi, cet avant poste fut attaqué par deux régiments venant de la Cité de Burmanis. Ils durent abandonner leur conquête et ils se replièrent vers le port. Le régiment qui le gardait avait été attaqué lui aussi. Il avait résisté, mais subit de grosses pertes. Seuls les cavaliers de Lucille avaient bien résisté. Aussi le Commandant lui assigna la protection de leurs retraites vers l'île.
Lucille combattu une nouvelle fois à bord de son navire, elle décida de prendre le commandement direct du bateau, suivant les conseils précis de son navigateur. Avec ses deux navires, elle tint en respect les trois navires ennemis qui abandonnèrent leurs poursuite. Lucille rentra donc à bon port et sa cavalerie parada dans toute la Cité, acclamée par le peuple.

Coincé en haut de leurs donjon, une nouvelle fois le conseil se réunissait.


- Commandant ! Par votre faute, regardez comment le peuple l'acclame et l'adore ! Nous courrons à notre perte !
- Allons ! Cette demoiselle nous a sauvée de l'armée ennemie, que peut-on lui reprocher ?!
- Elle est un danger public... Mais tout est de notre faute, nous l'avons placée à ce poste en manipulant les informations. Voilà que cette fausse héroïne en devient vraiment une !
- Si nous l'avions envoyée dès le début au lieu d'écouter cet imbécile de Commandant
- Allons messieurs, ne parlons pas des morts ainsi. Je comprends ce qui vous agitent tous... Moi même, bien que élu démocratiquement, je risque ma place. Or si nous ne la nommons pas Commandante, le peuple va avoir des raisons de se révolter. Alors là elle n'aura qu'à brandir le nom de la révolution pour nous couper la tête à tous. Le mieux serait encore de s'en débarrasser. Mais... Il ne faut pas oublier pour quelle raison nous en avons fait une héroïne. Nous avons encore besoin d'elle, il sera temps de s'en débarrasser dès la fin de cette guerre. Je propose donc de la nommer Commandante. Plutôt, je l'ordonne, il n'y a pas d'autres solutions...

Nathys avait depuis un moment été envoyé à l'étranger, il y était parti avec Lucas, en mission diplomatique. Les rares qui soutenaient Lucille à ce conseil n'avaient pas la force politique, militaire, ou économique, de s'opposer à la majorité. Il pouvait tout au mieux la prévenir. Mais ils n'étaient pas fou. Ils savaient que cela engendrerai un conflit majeur, une guerre civile. Nul ne s'y résoudrait. Il y avait bien eu des conflits majeurs dans le passé, ce genre de conflits qui avaient amenés un peu de démocratie dans les Cités. Mais les nobles s'en étaient toujours sortis pour garder le pouvoir prêt d'eux. Là ils faisaient face à un véritable danger. Cette femme, elle leurs faisaient bien plus peur qu'aucun autre ennemi qu'ils connaissaient déjà...

Ainsi notre belle Capitaine devint Commandante. Après une courte cérémonie où elle fut plus d'une fois acclamée, elle fut envoyée au port pour s'occuper de le défendre.

Lucille... Te voilà maintenant à la tête de trois cents-hommes. Te voilà sur les mers, voguant en dirigeant tes bateaux, apprenant à maitriser la mer comme tu avais maîtrisée autrefois ta jument. Te voilà, à la tête d'un pouvoir que tu ne connais pas. Parce que ma jolie, tu as beaucoup lus les récits des grands dirigeants, sans prêter grande attention à la politique. Du moins, tu t'en es méfiée sur le moment, puis tu as tout oubliée... Elle mena ses hommes dans des batailles durant six mois. Elle avait seulement vingt-deux ans. Elle perdit, elle gagna, en tout cas, elle préserva l'île d'être sous le joug d'une autre Cité.

Lucille menait ses batailles avec toujours autant ardeur, oubliant sa féminité, oubliant même son frère, encore plus son père. Chaque moment de repos était une occasion de réunir ses lieutenants et ses capitaines pour discuter de la prochaine bataille. Chaque moment de solitude était un moment de réflexion profond. Comment faire pour garder son statut d'Héroïne que Sorius lui avait légué ? Comment garder la confiance de ses hommes, comment éviter de se faire assassiner bêtement un soir. Sans oublier de s'entraîner régulièrement. Un jour, un jour pendant son bain, elle regarda son corps qu'elle avait autrefois tant aimé. Il y avait des cicatrices ça et là, il était musclée. Elle observa son fessier, en se levant de son bain. Au moins, elle était encore désirable de ce coté là. Pas de graisse, mais on ne risquait pourtant pas de se coller à ses omoplates. En y regardant de plus prêt, et en y réfléchissant un peu, Lucille s'était toujours battue avec un sabre plutôt léger, ses bras n'avaient donc pas tant changée que cela depuis qu'elle était paysanne. Il y avait plus de muscle certes, ses épaules s'étaient élargies, mais elle souris en pensant que Nathys lui ferait bien toujours l'amour. A ces pensées se succédèrent celles offertes à son frère, puis à son père. Un soir seulement, elle quitta son monde de guerres

Enfin, un autre de ces jours, le commandant en chef l'envoya sur l'île ennemie avec un autre régiment. Lucille était contente de se battre au coté du Capitaine avec qui elle s'était entraînée plus jeune. Quoique Gravius, elle l'ait embrassée plusieurs fois, avec lui, ils avaient fait bien autre chose. Lucille profita de cette mission pour aller plus loin encore et vivre un plaisir qui lui rappela de bons souvenirs.


- AAAAAAHHHHH !!!!

Un hurlement, suivit de tonnes de larmes, de pleurs. Lucille est dans la calle d'un navire, son armure argentée est tâchée de sang, son visage d'ange également. Dans ses cheveux blancs, milles tâches rouges colorent le tableau de cette femme qui pleure. Elle ne tiens pas en place, tape cents fois sur le sol en bois, puis se lève subitement pour claquer sa tête contre le mur. Elle se laisse tomber sur le sol, prends sa tête entre ses mains et secoue tout son corps dans un balancement qui suit celui du bateau sur la mer. Ses yeux embrouillés par les pleurs regardent à leur droite, où il y a un cadavre sans jambes, avec un seul bras. Sa face est cramé, mais ses cheveux blancs sont encore là pour témoigner de son identité. Lucas est immobile, calé contre une caisse de bois dans une marre de sang. De nombreux bandages couvrent ses plaies. Mais sa tête cramée, immobile, ne peut que regarder sa sœur sans rien dire. Elle continue de crier toute la nuit ainsi.

- Une bête de folie où la mort et l'amertume se mêlent sans savoir de quel coté se pencher...
- Comment ça ?
- Ben, elle va continuer de crier comme ça jusqu'à temps qu'elle soit folle, pleine d'amertume, ou morte !
- Qui est-elle ?
- Apparemment, une Héroïne de guerre de l'archipel de ces fous.
- Quel triste spectacle...
- Ouais... Ces mecs qui dirigent là bas sont vraiment attirés que par le pouvoir. Celle-là se serait faite livrer à l'ennemi... La presque momie c'est son frère. C'est du moins ce que m'a dit le mec qui me les a apportés.
- Merde... Ils ont donnés une Héroïne de guerre à leurs ennemis ? Ils sont vraiment fous...
- J'te l'fais pas dire, dernière fois qu'on commerce avec ces timbrés ! Enfin bon, le mec m'a payé cher pour les prochaines nuits blanches qu'on va passer.
- C'était un de ses soldats ?
- Nan, s'rait tous morts... C'était un noble.
- Je sais pas ce qui est le plus insupportable, les cris stridents ou le fait que ce soit une fille aussi belle qui les pousse...
- Chais pas... Tout ce que je sais, c'est que je suis pressé de finir ce voyage et dépenser cet argent maudit !

Pendant une semaine, Lucille cria et pleura sans s'arrêter. Pendant une autre semaine, elle resta allongée sur le sol, les yeux vitreux. Elle ne commença à manger que la deuxième semaine. Elle était restée avec son armure argentée, aujourd'hui couvertes de marques. Son épée était restée dans un coin de la cale. Elle ne voulait pas voir le soleil.
Habituellement, le marchand posait la nourriture en haut des escaliers en sonnant une petite cloche dorée. Mais là, il était descendu les voir. Tous deux, immobiles. Lui allongé sur elle, sa tête sur sa poitrine, son bras vers le sol, le maintenant en équilibre. Ils avaient les yeux vitreux, ne disait aucun mot.


"Pouha... Ils ont l'air si misérables... Quel pays de fou !"

Lucille tourna soudainement sa tête vers le marchand, avec ses grand yeux perçants. Elle se leva aussitôt en posant délicatement son frère sur le sol.

- Toi là ! Je t'interdis de penser cela !
- Quoi ?

Pas d'autres mots que ce bête "quoi" pour les derniers instants de cet homme. La belle Chevalière Argentée avait dégainée son épée, et d'un rapide jeu de jambes elle s'était approché de lui, puis elle s'était arrêtée à une mètre et demi. Elle plissa sa jambe droite en se courbant légèrement, puis elle lança son bras droit haut vers le plafond. La tête du marchand vola quelques instants, puis tomba lourdement. Lucille rangea son épée et monta les quelques marches qui la menait sur le pont. Elle tua l'équipage entier. Bien sur il y eu de la résistance, mais, quel résistance pour la Commandante ? En chantant paisiblement, elle avait débarrassé le navire de tous les cadavres, et en continuant de chanter, elle l'avait mené au port le plus prêt. En deux jours, ils arrivèrent. La belle porta son frère sur son dos et l'emmena voir un médecin.

- Son état est très grave. Je vais devoir couper un peu plus ses membres pour éviter que la gangrène ne se propage.
- Il pourra rester en vie ?
- Oui...
- Et il pourra parler ?
- Il le peut déjà mademoiselle. Enfin, théoriquement. Ses joues ont été brûlés, son front, son menton, son nez, mais il semblerait que la bouche et les yeux n'aient été sauvés. Par contre, ce sera douloureux et long. Vous devriez revenir dans une heure mademoiselle.

Lucille partit donc. Elle s'en alla dans une auberge pour aller se laver. Dans la douche, elle repensait, plus calmement cette fois, à ce qui s'était passé.

Elle se revoyait, dans les bras de son amant du soir. Puis prêt du port où il accostèrent. Elle et la cavalerie partirent remplir leur mission, affaiblirent un campement de soldats qui gardaient les côtes le jour en se baladant tout autour de l'île. Son Capitaine était resté sur la plage prêt des navires. Lorsqu'ils arrivèrent au point donné, une embuscade leur fut tendue. Dans une forêt, plusieurs fils furent tendue à leurs passages, des archers sortirent du sol et des fantassins surgissaient de nulle part. Le combat était inutile, toutefois le dévouement de ses hommes pour sa personne fut tel qu'un groupe de cavaliers réussit à s'en sortir, emportant leur Commandante avec eux. Ils tentèrent de rentrer à la plage, mais au loin ils virent un grand feu illuminer l'obscurité grandissante. Lucille cria, se débattît, mais aucun des cinq homme qui l'accompagnait ne céda à ses ordres. Ils restèrent en retrait. Toutefois, ses ennemis devait comprendre le plan de retourner à la plage, aussi ils ne devaient pas rester dans les environs. Ils cachèrent le visage de Lucille et se dirigèrent vers le port.
C'est là qu'ils rencontrèrent Nathys et Lucas, accompagnés d'une dizaine d'hommes encapuchonnés. Dans les rues du village portuaire ils avaient reconnus les hommes de la commandante. Ils se dirigèrent ensemble vers la cachette où Lucas et ses hommes vivaient depuis tout ce temps. Nathys quand à lui était là en mission diplomatique. Son frère lui expliqua que le soir où elle pleurait la mort de Sorius, il alla voir Nathys pour lui parler. Celui-ci lui conta l'existence d'une arme démesurément puissante, caché quelque part dans l'île contre laquelle la Cité de Denvers était en guerre. Lucas fit donc le projet de récupérer cette arme et de l'offrir à sa soeur. Il avait réunit dix admirateurs de confiance avec l'aide de Nathys et quelques années plus tard ils mirent leur plan à exécution. Lucille se souvient encore du visage rayonnant de son frère quand il lui montra un étrange et gros fruit.


- Ca s'appelle un fruit du démon ! C'est assez courant dans certaines parties du monde bien plus dangereuses que celle-ci. J'ai essayé de bien me renseigner avant de te le donner ! Tu ne pourras plus nager, mais tu vas devenir plus puissante que n'importe quel humain et avec ça tu pourras te débarrasser de ces salauds qui veulent ta peau !

Ce rêve aurait presque pu lui faire oublier la catastrophe qui venait de se dérouler. Lorsqu'un coup d'éclat retentit, et que la maison prit feu. Des hommes encerclaient la maison. Lucille mangea le fruit, et devina sitôt l'avoir bien engloutit, qu'il ne lui serait d'aucune utilité pour ce genre de combat. Lucas lui assurait pourtant le contraire, pendant que les autres avaient sortis leurs armes.
Tous périrent, par une chance folle Lucille avait encore survécu, chance ou dévouement de ses partenaires... Dans tous les cas, elle était vivante. Mais son frère était dans l'état qui l'avait fait tant pleurer.

Dans sa douche, elle pleura une nouvelle fois. Elle s'effondra sous l'écoulement de l'eau.

Ce qui se passa durant deux ans ensuite resta fort sombre. Lucille avait abandonnée son armure, son épée, et passait tout son temps avec son frère. Ils restaient tous les deux, toujours, sans voir presque personne. Lucille sortait parfois pour faire des emplettes, et payer l'aubergiste. Nathys leur avait donné assez d'argent pour qu'il n'ait pas à s'en soucier pendant quelques années.
La pauvre petite n'arrivait pas à contrôler son fruit, et chaque pensée des gens, elle les entendait. Or cela était tout à fait insupportable. Du coup, elle restait avec son frère, où elle apprit l'art de la mécanique, l'art d'inventer des petits trucs par le biais de la ferraille et d'autres mécanismes. Elle sut apprendre à manier le fer en quelque sorte. Pour amuser son frère, elle lui racontait des situations de batailles, comment faire pour que tel stratégie soit efficace, comment utiliser au mieux le terrain. Bref, que du bonheur plein de nostalgie et de mélancolie pour tous les deux.
Au bout d'une année passée ainsi, Lucille confectionna un étrange masque de fer pour son frère, et un bras mécanique très peu sophistiqué. Elle alla tant voir le magasin de ferrailles, que cela intrigua la propriétaire. Lucille remarquant que les pensées de cette femme était noble et agréable, elle engagea plus souvent la conversation avec elle et finit par lui présenter son frère. Elle pensa très fort au fait que cette femme devrait prendre soin de son frère. Puis, instinctivement, elle imita la voix de la femme et lui donna cette pensée comme si c'était la sienne. Elle vit la femme rougir, elle entendit son âme se questionner, il n'en fallait pas plus.
Une autre année plus tard, Lucille décida de partir. Sa place en ce monde n'était pas d'être pour toujours aux cotés de son frère. Elle devait affronter le monde, avec ce nouveau pouvoir, avec ce qu'elle avait déjà subie de la part des hommes, mais aussi avec ce qu'elle avait éprouvée, ce qui lui avait tant réchauffée le cœur...

Donnant tout son argent au nouveau couple que formait son frère et la mécano, elle revêtit une nouvelle fois son armure argentée, son épée au bout courbée, et s'en alla sur les îles pour combattre les bandits et les pilleurs !



Dernière édition par Lucille le Dim 7 Nov 2010 - 11:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptyDim 7 Nov 2010 - 11:15

Yop ! Bienvenue !

Pour obtenir ma validation, je vais te demander de bien vouloir corriger l'orthographe et la grammaire de ta fiche.

Bon courage Smile
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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptyDim 7 Nov 2010 - 11:57

C'est fait x)
Enfin, j'espère =o. Pour le moment, j'ai simplement passé mon texte sous un correcteur orthographiquement (ce que j'aurai du faire avant de poster ma fiche T_T)
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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptyDim 7 Nov 2010 - 17:41

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MessageSujet: Re: Lucille, la chevalière argentée   Lucille, la chevalière argentée EmptyDim 7 Nov 2010 - 18:10

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