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 Léo Richter [Terre Minée]

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5 participants
AuteurMessage
Léo Richter
Notable
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Léo Richter


Profil Psy : Dangereux
Nombre de messages : 60
Age : 33
Fruit du Démon : Kawara Kawaru no Mie [Paramécia de l'Echange]

Léo Richter [Terre Minée]  Empty
MessageSujet: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyLun 6 Juin 2011 - 1:11

J'avais déjà proposé cette présentation ('fin, un petit bout) par le passé, mais le fruit alors demandé avait été refusé. Néanmoins, comme le délire du perso m'amusait (à vrai dire, je me moque bien d'avoir un quelconque pouvoir, le fruit n'est là que pour expliquer le trip), j'ai décidé de continuer sa prez et de tester une nouvelle approche.

Présentation du joueur IRL

Prénom : JohnMcBobby, tout attaché
Age : 21 ans
Sexe : "Un homme, un vrai, un qui aime les femmes."
Comment avez vous connu le forum : Google
Combien d'heures vous vous connectez par jour : C'est ultra-variable.
Tes Mangas préférés : Euh... plein.
Ton personnage préféré dans One Piece : Sakazuki.
Ce qui t'as motivé à venir : Des choses et d'autres, et d'autres choses.
Tes expériences dans le domaine du Rp/JdR : Plus de dix ans de JdR derrière moi et premières expériences de forum rp il y a six ou sept ans.
Autre(s) : Radiateur.

Présentation du personnage

                 
  Nom & Prenom : Richter Léo
Surnom (facultatif) : Mad Boom
Age : 22 ans
Race : Humain
Camp : Le sien
Orientation psychologique : Chaotique Neutre/Mauvais
Métier/Spécialité : Voyageur passionné d'explosifs
Pouvoir demandé : Kawaru Kawaru No Mie [Niveau ??] : (Paramécia de l'échange)
Nécessite d'enregistrer une cible et son apparence (une seule à a fois) en touchant son visage de la main droite. Pour annuler le ciblage, il faut toucher cette même personne au visage de de la main gauche. Permet à l'utilisateur d'intervertir son esprit, son apparence ou les deux en même temps avec sa cible. L'apparence enregistrée ne change pas. Si la cible reçoit par exemple une cicatrice après le ciblage, la cicatrice restera sur elle même s'il y a échange. Il faut alors effecteur un nouveau ciblage pour enregistrer la nouvelle apparence.
Rêve(s)/But(s) du personnage : Trouver quelque chose d'intéressant à faire. Sinon, faire chier Kaede.
Description :
Spoiler:

                 
  Nom & Prenom : Shirotsuki Kaede
Surnom (facultatif) : Aucun
Age : 21 ans
Race : Humain
Camp : Celui de Léo, pas le choix
Orientation psychologique : Loyal Bon
Métier/Spécialité : Ex-Marine spécialisée dans l'espionnage et l'information
Pouvoir demandé : Kubi Kubi No Mie [Niveau 3] : (Paramecia de la tête)
Permet à l’esprit d’entrer dans des corps à l’esprit faible et de les contrôler. Le corps de l’utilisateur reste inerte durant l’opération car son esprit n'est plus dans son corps. Le possesseur ne ressent pas les douleurs antérieures à sa possession, mais il ressent celles qui subira avec le corps qui manipule. De plus, il peut également prendre le contrôle des animaux. Bien sur, au début il ne pourra prendre possession que de petite créature comme les souris ou certains insectes. A nouveau disponible.
Rêve(s)/But(s) du personnage : Trouver quelque chose d'intéressant à faire dans son état. Sinon, faire chier Léo et tenter tant bien que mal de réduire les dégâts qu'il cause.
Description :
Spoiler:

Code présentation :
Prologue
Partie 1/4


               Quelque part sur East-Blue... simple discussion de taverne...

 « -C'est sûr que c'était quelque chose quand ça a sauté chez Moto...

 -Ouep, j'ai vu l'explosion de chez moi, t'imagines ?

 -'Clair que c'est pas un truc que j'aurais souvent l'occasion de vivre...

 -Quoi ? T'y étais ?

 -Pas qu'un peu, j'ai assisté à toute la scène, et ça valait le coup d'œil

 -Merde, raconte !!

 -Alors... ... Comme tous les Samedis, je faisais une descente par chez Moto -paix à son âme- pour profiter de sa fameuse tournée du week-end -paix à son âme à elle aussi-. Là, comme d'hab' il me sert ma bouteille, mais j'ai même pas le temps d'y goûter qu'un groupe de pirates ou de je sais pas quoi débarque en défonçant la porte à coups de pompes... 'l'a l'habitude Moto, alors il a rien dit et il a baissé la tête, comme tout le monde d'ailleurs. Les gus s'installent, font du bruit et demandent à boire, ça se présente plutôt pas mal, mais y'en a un qui remarque un client aux cheveux rouges qui marmonne dans son coin. Tu connais les pirates, les messes basses ils aiment pas ça. Alors il se lève, il va le voir et il commence à lui chercher des noises, normal. Et là, le client lui hurle littéralement dessus, le traite de tout les noms, sors une espèce de mini bazooka et lui explose la tronche !! D'un coup, comme ça, sans raison !!

 -Tu déconnes...

 -Me coupe pas !! Le meilleur reste à venir !! Donc il explose le pirate... là, forcement, toute la bande réagit et le gus se retrouve avec tous les regards et une dizaine de canons braqués sur lui. Je me souviendrais longtemps de sa trombine à celui-là. C'était un jeunot qui devait pas avoir eu la vingtaine depuis longtemps mais il me foutait les jetons. Pas que c'était une une montagne de muscles, non... bon, ok, il était pas trop mal bâti, mais surtout...

 -Attend, il avait les cheveux rouges tu dis ?? Rouge et long ?? Avec les yeux bleus ?? »

               Annah, la serveuse de l'établissement, soudainement intéressée...

 « -Oui !! C'est ça, c'est bien ce type là !! Tu le connais ??

 -Il a dormi ici un peu avant l'incident. Il était chou à croquer...un corps musclé et gracieux à la fois, avec un visage angélique aux traits assez fins et surtout ses yeux, à peine dissimulés derrière ses lunettes... Bleus comme le ciel... et si charmeurs... je crois que j'oublierais jamais le regard qu'il m'a lancé ce jour-là...

 -Justement, je reprend là-dessus, par-ce que chez Moto elles étaient loin d'être mignonnes ses mirettes. 'suffisait de croiser son regard pour sentir son sang se glacer. Il était complètement encerclé, mais il fixait tout le monde avec... je sais pas... un mélange de mépris, de sadisme, d'inconscience et d'amusement... une espèce de dément. 'fin c'est là que le chef des pirates commence à gueuler. Mais il a même pas le temps de finir de le menacer que le malade à tignasse rouge ouvre son manteau, et... et c'est là que la situation à dégénéré.

 -C'est à dire ??

 -Il était bourré d'explosifs !! Il en avait assez sur lui pour tous nous envoyer au ciel, et là, ni une ni deux, il fout le feu aux mèches et balance qu'il réduira tout en cendre dans les vingts secondes !!

 -Oh non... il s'est fait sauter ??

 -Raaah, mais tais-toi un peu et tu le sauras !! Donc ouais, il semblait prêt à tous nous emporter avec lui. Les pirates savaient plus trop quoi faire, et finalement ils ont préféré s'enfuir plutôt que crever bêtement, puis c'est là que j'ai remarqué ces petites boules qui roulaient un peu partout. Même pas eu le temps de réagir qu'elles ont commencé à exploser. On se serait cru sur un champs de bataille, en pire... et au milieu de tout ça, ce fou furieux qui rigolait en tirant un peu partout avec ses mèches qui raccourcissaient toujours plus. Y'avait plus nul part ou s'enfuir et on y voyait plus grand chose. Là, une explosion me projette derrière le comptoir et la dernière chose que j'entends c'est un boom gigantesque... juste après ça je me suis ramassé un truc dans la tronche et j'ai perdu conscience.

 -Mais comment t'as fait pour t'en tirer ?? C'est plus qu'un tas de ruine, personne aurait pu survivre là-dessous.

 -Attend, j'ai pas fini !! Là c'est la meilleure partie !! Je finis par me réveiller sur le dos d'une nana torse nue. Bon Dieu ce qu'elle était canon...

 -Ah ah !! Dire que pendant un instant j'ai failli croire à tes conneries !!

 -Mais c'est vrai !! Vieux, t'imagines même pas la bombe que c'était !! Bon, j'avoue que j'ai eu pas beaucoup de temps pour la regarder, mais mec, c'est le genre de corps de rêve pour lequel on pourrait tuer.

 -Tss... je marche pas... comme si une fille pouvait se bouger juste pour sauver tes miches...

 -Je suis sérieux !!

 -C'est ce que tu dis à chaque fois.

 -Mais là c'est vraiment vrai !!

 -Çà aussi tu le dis à chaque fois... »

Partie 2/4


               Le regard vide, l'esprit anéanti, le colonel Tori, vétéran de la Marine, restait immobile assis au beau milieu des quartiers de sa subordonnée préférée. Du moins... de celle qui le fut... car Kaede Shirotuski n'allait plus jamais fouler le sol de cette chambre, tout enterrée qu'elle était désormais. Enfin... enterrée était un bien joli mot. Pas le moindre regard sur sa dépouille n'avait été autorisé tant cette dernière avait souffert. Devenue gigantesque puzzle, c'était en réalité un amas de morceaux de chair calcinés plus qu'un véritable cadavre qui reposait dans la fraiche tombe portant son nom.

               Le vieil homme n'arrivait toujours pas à y croire ; et pour cause, il n'avait jamais imaginé perdre ainsi celle qu'il considérait presque comme sa propre fille. Ça ne devait être qu'une simple mission de reconnaissance comme elle en avait déjà fait des centaines. Comment alors deviner qu'elle devait se terminer par l'explosion, purement et simplement, de la jeune Shirotsuki ?? « Quel gâchis » tels était les mots qui revenaient sans cesse dans la bouche du colonel depuis l'instant tragique où un ardent défenseur de la justice s'était éteint, littéralement dispersé aux quatre vents. Quel gâchis... oui. Dans son cœur et celui de ses hommes, Kaede était une incarnation vivante de ce que l'on pouvait espérer de mieux chez un être humain. Altruiste et généreuse comme personne, elle aidait de bon cœur quiconque le lui demandait ; un véritable tas de gentillesse pure. Rarement on avait vu au sein de la Marine quelqu'un d'aussi dévoué pour les autres et pour son travail.

               Il se souvenait de sa première rencontre avec la défunte comme si elle avait eu lieu la veille. Sa ville venait d'être ravagée par un groupe de furieux et était en proie aux flammes. Arrivés trop tard pour éviter la catastrophe, l'escouade de la Mouette dont il faisait partie ne pouvait plus qu'estimer les dégâts, errant au milieu des bâtissent flambantes, des cris d'agonie et des cadavres carbonisés. C'est en pénétrant dans l'enceinte de la place principale qu'elle lui apparue.

               Debout, droite, la tête relevée dans leur direction, la petite Kaede tout juste âgée de huit ans se tenait devant un rassemblement d'enfants en pleurs, tous plus jeunes qu'elles, perdus en cris et lamentations. Elle, restait muette, le visage crispé mais toujours digne, fixant les militaires d'un regard qui demeurait impassible malgré les larmes qui coulaient le long de ses joues. Le monde entrait dans une ère de chaos, et le Colonel Tori su immédiatement que cette gamine consacrerait sa vie à celle d'autrui. Il ne savait pas quand, mais une chose était lui était sure, cette fillette finirait par rejoindre les rangs de la Marine. C'est sans doute animé par cette certitude qu'il la pris sous son aile, sa famille ayant péri lors de l'incident.

               D'un mental d'acier et d'une compassion hors normes, Kaede avait dès lors grandi auprès des militaires, offrant la plupart de son temps à aider les victimes de la guerre civile. Désireux de ne pas entacher l'innocence et l'altruisme qui la caractérisait, le vieux colonel fit tout pour lui cacher les mesures extrêmes et pas forcement louables auxquelles se prêtaient parfois les Marines sur les ordres du gouvernement. Ses efforts portèrent leurs fruits, et finalement, quatre ans après Negara, la fillette demanda à rejoindre les membres de la Mouette avec une foi entière dans le gouvernement mondial. Depuis, elle avait vécu une vie de Marine exemplaire, était vouée à vite grimper les échelons et avait même mangé un fruit du démon par un drôle de concours de circonstances...

               ... mais c'était fini. Rien ne restait désormais d'elle. Dernier vestige de sa beauté candide, la dernière photo que l'on avait prise d'elle trônait maintenant sur le bureau du Colonel, bureau qu'elle ne devait dès lors plus jamais quitter.

               Bien malgré elle, elle avait brisé bien des cœurs. Un brin naïve, sans pourtant être idiote, jamais sans doute ne s'était-elle rendu compte des profonds sentiments que certains de ses collègues pouvaient lui vouer. Constamment radieuse, se forçant à sourire même sous la douleur, ses regards maternels et chaleureux en avaient fait chavirer plus d'un. Elle était simple, mais elle était jolie, agile, forte et plus gentille qu'on ne parvenait à l'imaginer. Hélas, personne n'allait plus pouvoir rêver à la vue de ses longs cheveux d'ébènes dansant au milieu des vents marins. Personne n'allait non plus pouvoir se perdre dans ses yeux noirs tantôt pétillants, tantôt concentrés, tantôt attentifs, mais toujours si agréables à la vue. Et plus personne enfin n'allait pouvoir fantasmer sur ses formes, sportives, généreuses et pourtant ô combien harmonieuses qu'elle n'hésitait pas, l'esprit bien loin de toute forme de perversion, à dévoiler souvent plus qu'elle ne l'aurait du.

               De tout cela, il ne restait plus qu'un informe tas de viande brûlée...

               Se remémorant avec douleur le rassemblement des quelques morceaux de la jeune femme qu'il avait pu retrouver, le vétéran ne pouvait retenir ses larmes plus longtemps. Il avait vécu bien des choses horribles, avait été à l'origine de certaines, mais jamais de sa carrière de Marine il ne s'était ainsi laissé aller aux sanglots. Kaede Shirotsuki était sa fille, pour lui comme pour elle, c'était ainsi qu'il en était advenu. Rien ne l'avait préparé à se séparer si tôt de l'être le plus cher à son cœur, de cette petit fille qui n'avait jamais eu qu'un mot à l'esprit : « Aimer »

Partie 3/4


Je le hais !! Je le hais !! JE LE HAIS !!

               Je n'ignore pas à quel point ce journal est futile. Je n'ignore pas qu'il me regarde surement en ce moment même, se moquant de moi, comme toujours, se demandant quelle crasse il pourra bien inventer pour m'empêcher de vivre ; mais j'ai besoin d'exprimer mes sentiments à quelqu'un d'autre que lui, même à un simple bout de papier. Je dois en parler, sinon, je vais devenir complètement folle... peut-être même le suis-je déjà.

               Je n'en peux plus. Cette « vie » est un cauchemar... non, c'est un enfer... et pas le moindre signe de salut à l'horizon. Pourtant, j'ai toujours foi en un avenir meilleur... même si tout semble désespéré, je dois garder espoir, c'est la seule chose qui m'empêche de sombrer... la seule chose qui me permet de lui tenir tête. Dans mon état, tout ce que je peux faire est d'essayer de le contenir.

               MAIS C'EST UN VERITABLE MALADE !!

               Il est complètement fou. C'est un psychopathe fini !! Un fanatique des explosions. Il tue des gens juste pour m'emmerder, juste pour me montrer à quel point je suis impuissante. Il tue sans états d'âme, sans remords, et semble même s'en amuser. Et en plus, il est totalement suicidaire et inconscient. L'autre jour dans une taverne, je le taquinais juste un peu, et simplement pour se défouler il explose la tête d'un pauvre gus qui venait lui parler avant de mettre le feu à TOUS SES PU TAINS D'EXPLOSIFS A LA CON !! Et tout ça, juste avant de me laisser le contrôle...

               Il m'a laissé me démerder dans une mer de flammes avec une ceinture d'explosifs alors même que sa vie était en jeu. Tout ça pour quoi ?? Juste pour me faire chier, pour que je goûte à sa place aux joies des brûlures et des assourdissements !! JE LE HAIS, bordel , JE LE HAIS !! Ce type est aussi incontrôlable que cruel, impitoyable et imprévisible. Comment une personne comme lui arrive encore à se balader librement dans le monde??

               Ce jour là... je n'ai pu sauver qu'une personne... tout les autres sont probablement morts à cause de son délire. Pourtant, j'ai la désagréable sensation d'être en partie responsable. Merde !! Il arrive même à me faire culpabiliser !! J'en ai marre, j'en ai tellement marre. Mon existence ne ressemble plus à rien, je ne sais même plus si je parviens miraculeusement à sauver des vies ou si je suis celle qui déclenche ces incidents. De toutes les personnes présentes sur cette terre, pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur lui ??

               Et surtout... pourquoi ne suis-je pas capable de prendre l'une de ses grenade adorées pour me faire sauter, et lui avec ?? Pourquoi est-ce que je le laisse dormir paisiblement au lieu de l'amener à la caserne la plus proche ?? Pourquoi je le sauve à chaque fois ??

               Qu'y a-t-il dans cette vie et cette liberté d'assez important pour que je m'accroche tant à elles ??...

               Je ne sais plus si je dois continuer ce journal... il me fait déprimer encore plus que d'habitude...

...

Merde, mais qu'est-ce qu'il peut bien y avoir ?...




Bonne question...


Partie 4/4


 -Léo Richter, sans aucun doute.

 -D'après les témoignages, c'est plus que certain.

 -Toujours pas de trace de son corps ??

 -Aucune, il semblerait qu'il s'en soit tiré.

 -Bordel, mais qu'est-ce qu'il lui passe par la tête à ce malade.

 -A vrai dire, pas grand chose.

               Will Raine, expert en psychologie.

 -Je le connais bien, c'est quelqu'un d'assez simple en fait.

 -C'est à dire ?

 -Léo Richter n'est pas à proprement un psychopathe, un fou ou tout autre terme que vous utilisez trop souvent à tort. Il ressent des émotions comme tout le monde et est très certainement conscient du mal qu'il inflige autour de lui. Il tue, c'est vrai, mais n'est pas nécessairement indifférent aux sentiments d'autrui. Cette soif de destruction qui le caractérise n'est pas dirigée vers ses semblables ni même contre notre société, mais plus contre le monde en lui même.

 -Je ne vous suis pas.

 -Cet homme n'a aucun but dans la vie, probablement aucun ami et ne voit sans doute aucun sens à la vie. L'existence l'ennui, tout l'ennui. Les femmes, l'argent, rien n'a d'intérêt à ses yeux. C'est sans doute quelqu'un de bien plus triste qu'il ne le montre. Il ne voit pas l'intérêt de bâtir, de construire, de croire en l'avenir, c'est pourquoi il détruit. C'est la seule chose qui le motive, et à en croire son passé, l'une des rares chose capable de lui arracher un sourire honnête.

 -Son passé ??

 -Son père était artificier, c'est de là qu'il tire son amour pour les explosifs.

 -Et sa vision des choses... éphémères, condamnées à la destruction et ce quoi que l'on fasse pour les préserver. Il tue, c'est vrai, mais ce ne sont pas les morts humaines qui l'intéressent. En fait, je suis sûr qu'il ne supporte pas mieux la vue d'un cadavre que quiconque. Ses victimes sont plus des... dégâts collatéraux à sa élans nihilistes. Il détruit pour détruire, pas pour tuer. Ce qui m'intrigue, c'est que dans notre dernier cas, il semble avoir agit sous le coup de ses émotions alors que ses autres coups étaient plus réfléchis. Soit il déprime, et cherche inconsciemment à mourir en faisant n'importe quoi, soit sa volonté de destruction s'accentue. Ou bien...

 -Ou bien ??

 -Il s'est peut-être trouvé un ami avec qui partager ses sentiments, ou du moins un facteur extérieur qui ait apporté un changement dans son schéma psychologique, mais le connaissant, ça ne peut-être qu'une personne, le monde matériel n'a rien qui puisse l'intéresser.

 -Forcement un ami ??

 -Du moins, quelqu'un qui connait éventuellement sa nature et avec qui il entre souvent en contact. Une personne proche ou qu'il considère comme telle est le seul élément qui puisse expliquer ce changement d'attitude.

 -Un complice ??

 -Peut-être... dans le cas contraire... je plains la personne en question. Ce gars est malin, manipulateur et prêt à tout ; si quelqu'un a la malheur de devenir le centre de ses préoccupations, je n'ose même pas imaginer l'enfer qu'il ou elle connaîtra...

Histoire
               Le combat de la Marine face à l'alliance pirate rassemblée par Barbe Blanche à Marinford a tenu en haleine la totalité du globe tant son résultat devait affecter le futur du monde. Pourtant, quelque part en East Blue, un homme portait bien plus d'attention à un autre événement. D'une constitution très faible, sa femme était tombée malade durant sa grossesse, et si elle était parvenu à mettre au monde un enfant sain, son état s'était dégradé les mois suivants pour finalement la conduire à une mort inéluctable. Effondré, Ali Richter perdait ce jour-là tout espoir en l'avenir en même temps que sa bien-aimée, un espoir que même son jeune fils ne pourrait jamais complètement restaurer.

               Quelques lunes plus tard, loin des larmes d'un bien triste artificier mais toujours en East Blue, Akira et Sae Shirotsuki croquaient eux la vie à pleines dents, profitant d'une lune de miel de rêve et d'une literie luxueusement prompt à accueillir les ébats des jeunes mariés. Neuf mois et six jours après, la petite Kaede débarquait malgré elle dans son nouveau monde, de suite emportée par le flot d'amour et de tendresse que lui vouaient ses parents. Fille d'un maire élu non pas pour son amour du travail mais pour celui de son prochain, le petit bout de chair potelé tout fraichement conçu était voué à vivre baigné dans un bonheur familial certain.

               De son côté, le jeune Richter était bien moins gâté au niveau parental. N'ayant plus qu'un père et qui plus est alcoolique, on ne peut pas vraiment dire que sa tendre jeunesse fut un enchaînement de rires et d'échanges complices entre un père et son fils. Néanmoins, il ne faudrait pas jusqu'à parler d'enfance malheureuse. Ce n'était rien de bien réjouissant, certes, mais les deux Richter ne s'entendaient pas pour autant spécialement mal. Jamais Ali ne leva la main sur son fiston, ni ne désira le faire. Sage et admiratif du travail de son paternel, le petit gars avait opté au fur et à mesure des années pour une attitude passive vis à vis de son père. Les reproches qu'il pouvait lui faire étant contrebalancés par le respect qu'il éprouvait pour l'activité d'Artificier qu'il maîtrisait toujours à la perfection malgré l'alcool, Léo avait choisi le statut quo. Ni calins ni engueulades. Chose regrettable en réalité, car le gamin respectait finalement bien plus son père qu'il ne le méprisait. Il n'en était malheureusement pas conscient. Toutefois, malgré ça, on ne peut complètement nier l'existence de liens fort entre les Richter. Ali ne le savait probablement pas, mais son fils désirait plus que tout marcher sur ses traces et devenir lui aussi un artisan de son calibre. En effet, Léo s'était toujours émerveillé des spectacles montés par son père. Le jeu des sons et de la lumière le rendaient tout simplement heureux, chose qu'il ne ressentait que rarement. C'est ainsi qu'en secret, n'osant demander quoi que ce soit à son père dépressif, il se plongea corps et âme dans l'apprentissage de cet art qui l'attirait tant. Sans presque jamais échanger le moindre mots, le vieil artisan et son apprenti malgré lui vécurent ainsi durant des années, liés par la même passion, y dédiant chacun leur temps dans le silence sans être conscient qu'il avaient l'un et l'autre beaucoup à s'apporter.

               Quelques îles plus loin, les membres de la famille Shirotsuki continuaient inlassablement leur avancé dans une vie simple, aisée et heureuse, se renforçant entre temps par l'arrivée de Seiko, frangine de cinq ans cadette de la petite Kaede. Cette dernière passait le plus clair de son temps à jouer avec les autres enfants de son âge, devenant toujours plus populaire avec le temps. Hélas, ce bonheur si dense qu'il aurait pu en devenir indigeste disparu du jour au lendemain peu après son huitième anniversaire. Revenant de Grand Line où ils s'étaient méchamment cassé les dents, l'équipage de « Earl aux deux doigts » écumait East Blue à la recherche de vivres, d'équipement et d'argent. Rendus fous par leur expérience, le groupe de pirates ne fit pas dans la dentelle et déboula dans le port du village tout canons sortis et en fonctionnement avant de se disperser dans la ville, animés par un désir de défoulement malsain. Autant dire ce qui est, ce fut un bien joyeux massacre. Les hommes n'étaient là que pour être tués, les femmes pour être utilisées et les enfants pouvaient bien mourir eux aussi. Les autorités furent bien évidemment prévenues, mais hélas, rien n'indiquait qu'elles puissent intervenir rapidement. Conscient de cela, le père de Kaede décida de combattre, d'offrir le plus de résistance possible aux forbans pour faire gagner du temps à la Marine et permettre ainsi la survie de leurs enfants, dissimulés dans les caves et divers abri souterrains. Responsable d'un important groupe, la fille Shirotsuki devait guider sa sœur et ses amis vers un abri. Malgré son jeune âge et les évènements qui la bouleversaient, la gamine sut prendre sur elle et effectuer correctement la tâche qu'on lui avait confié.

               Restant des heures durant enfermée dans une cave sans aucune lumière, la jeune fille se retrouvait confrontée pour la première fois à la réalité dans laquelle elle vivait. Le monde entrait dans une ère de chaos, les conflits entre le gouvernement et ses contestataires s'amplifiaient, devenant chaque jours plus intenses. Pour elle, ça n'avait jamais été que des bribes de conversations d'adultes qu'elle avait entendus sans pour autant les comprendre, mais elle goûtait là à un échantillon de cette haine humaine, toujours croissante. Lorsqu'enfin les cris cessèrent, ou du moins se réduisirent à d'isolés râles de souffrance, la fillette décida de faire sortir ses protégés, ne parvenant plus à retenir le suspens intenable qui lui déchirait les tripes. C'est finalement une ville en ruine et en flammes qui se dévoila à ses yeux.

               Comme tout les autres enfants, Kaede supporta peu ce qu'elle vue ce jour là. Des cadavres, encore des cadavres, de gens qu'elle connaissait, des parents de ses amis. Elle aurait voulu se laisser aller aux sanglots comme tout ses congénères, mais quelle chose en elle la retenait de le faire. Était-ce l'influence de son père, qui de part ses responsabilités devait en toute situation rester calme et digne ?? Etait-ce le fait qu'elle ne voyait personne autour d'elle plus âgée qu'elle et encore en vie ?? Toujours est-il que si elle ne pouvait pas retenir ses larmes, la jeune fille fit tout son possible pour ne rien laisser paraître du désespoir qui l'envahissait. Sans doute n'y serait-elle pas parvenu si la présence de sa sœur n'avait pas renforcé encore plus le sentiment qui la nourrissait et qui la poussait à assurer son devoir de protection.

               Se réunissant à l'abri des flammes sur la place du village, les enfants attendirent désespérément l'arrivée de survivants. Hélas, les seuls personnes à venir les rejoindre furent un groupe de Marines arrivés là bien trop tard. Parmis eux, Fuyuhira Tori, militaire talentueux qui avalait les grades à grande vitesse. Ce dernier en devint persuadé dès le premier regard : cette fillette aux cheveux noirs et au regard impassible deviendrait tout comme lui un instrument de paix et de justice.


               Chez les Richters, la vie demeurait muette et monotone. Fort heureusement, ça ne les dérangeait que peu. Copiant discrètement son père et ne faisant que ça de ses journées, Léo devint rapidement aussi bon que son géniteur et le dépassa finalement assez aisément sans même le savoir. Lui-même ne s'en serait jamais douté, mais sa passion pour les explosifs dépassait de loin celle d'Ali. L'artisan appréciait pourtant son travail, c'était certain, mais l'engouement de son fils à fabriquer des bombes devenait toujours plus fort avec le temps, tant et si bien que cela tenait presque du fanatisme. Pourtant, retenu par son désir de discrétion, le jeune garçon ne faisait que rarement exploser ses créations. Mais cela ne l'empêchait pas de créer, encore et encore, en l'attente d'un jour où toutes ses œuvres pourraient disparaître dans un magnifique et glorieux ballet de flammes, d'étincelles, d'explosions et de crépitements. En contrepartie, Léo n'avait pas une vie sociale très épanouie, ne cherchant pas à se faire des amis et en ne se laissant que peu d'occasions de le faire. Le seul enfant avec qui il discutait parfois était Will Raine, un garçon étrange et intelligent qui passait le plus clair de son temps à poser des questions aux gens et à lire des livres compliqués. A vrai dire, le petit Richter le trouvait plus pénible qu'autre chose à toujours venir lui demander des trucs étranges sur ses activités et son père, mais il ne le dérangeait pas assez pour vraiment l'énerver.

               Les années passant, deux événements majeurs vinrent bousculer son train-train quotidien. Le premier d'entre eux fut tout simplement la guerre qui ravageait chaque jour un peu plus le monde. Blessé à la jambe lors de ses première années en tant qu'artificier, Ali Richter n'avait pas été réquisitionné pour combattre, mais ses explosifs, eux le furent. C'est ainsi qu'il fut contraint durant un peu plus de deux ans à fabriquer des armes à usage militaire. C'est durant cette période que Léo apprit à fabriquer des bombes à buts destructeurs et meurtriers. Hélas, si ses compétences progressaient, le moral de son père, lui, ne cessait de s'effondrer. Plus les années passait, et moins le vieil artisan voyait d'intérêt à son existence. Ses spectacles pyrotechniques amenaient un peu de joie dans sa vie, mais il se retrouvait alors à créer des armes. Il n'avait rien contre la guerre, il s'en fichait en fait éperdument, mais il avait alors l'impression de ne vraiment plus servir à rien de valable. Peu à peu, cet état d'esprit détint sur son fils. Lui aussi n'avait pas d'intérêt autre que la fabrication d'explosifs, cependant, il différait sur un point, à savoir que l'explosion d'une maison et un feu d'artifice lui procuraient le même plaisir visuel.

               Le second événement eu lieu deux ans après Negara. Libéré de ses obligations, Ali Richter tentait tant bien que mal de vivre de son métier dans un monde où la liberté d'expression disparaissait peu à peu. Hélas, la bêtise d'un enfant imprudent vint sceller ses espoirs de renouveau. Avide de sensations fortes, un garçon s'aventura dans l'atelier de l'artificier. Personne ne su vraiment ce qu'il y fit, mais son passage dans la réserve d'explosifs fut sa toute dernière connerie. Disparaissant dans une impressionnante série d'effets pyrotechniques en tout genre, le sale gosse venait de mettre un terme définitif à la carrière d'Ali.

               Après cet incident, l'artisan reçu tout simplement l'interdiction d'exercer, se retrouvant sans le sous et ne sachant faire quoi que ce soit d'autre. A partir de ce moment, Léo développa une véritable haine envers ce qui l'entourait. A ses yeux, les explosions et leurs conception était tout ce qui lui importait, aussi ne supporta-t-il pas de s'en voir ainsi privé. Il n'avait jamais véritablement rien reproché à qui que soit et se foutait en fait royalement de ses semblables, mais les voir ainsi mettre un terme à la seule chose qui l'animait en prétextant la prudence le rendait hors de lui. Le « monde » ne l'avait jamais intéressé car il ne s'en était jamais soucié, mais s'il venait l'emmerder directement, il n'y avait pas de raison qu'il reste les bras croisés. Personne n'avait le droit de le couper de sa passion. Ses propres explosifs était dissimulés dans un endroit connu de lui-seul et ils étaient plus nombreux et puissants que ceux de son père. Une chose était sûre pour lui : il n'allait pas en rester là.


               Désormais seule avec sa sœur après que le décès de ses parents soit confirmé, Kaede se retrouvait comme la très grande majorité des enfants de son village sans toit ni famille. Heureusement pour elle, si la plus grande partie de ses congénères terminèrent en orphelinat, un homme se proposa pour adopter les deux gamines. Cet homme, c'était Fuyuhira. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais le Marine désirait absolument garder la fillette auprès de lui et à la voir grandir. Sans doute était-ce parce qu'il était conscient du chaos à venir et qu'il ne souhaitait pas l'y laisser. Toujours est-il qu'il devint le tuteur et protecteur des sœurs Shirotsuki. Pour les petites en questions, c'était loin d'être un mauvais coup du sort.

               Si l'on excepte la période suivant tout juste les évènements qui causèrent la mort de leurs parents, la vie avec Fuyuhira fut plutôt une bonne période pour les deux frangines. Encore jeune, Seiko fit la transition assez vite. Kaede quant à elle mit un peu plus de temps à se faire au changement, ayant plus de souvenirs de son anciene maison. Néanmoins, emportée par les efforts du militaire pour les réconforter, elle s'adapta finalement elle aussi à son nouveau foyer. Le Marine était certes plus sévère et stricte que ses parents, mais l'affection qu'il leur vouait allait grandissante avec le temps. Fort heureusement pour elle, les responsabilités de Fuyuhira à East Blue le firent rester sur place et l'empêchèrent d'aller combattre à Negara où il aurait sans aucun doute lui aussi trouvé la mort. De la guerre civile, les frangines ne virent finalement que peu de choses, bien au chaud dans un cocon d'insouciance que le récent Colonel peinait à sauvegarder. Cependant, Kaede était tout à fait consciente de ce qui se passait dans le monde et aidait les civils tant qu'elle le pouvait. Grandissant auprès de la Marine et nourrissant constamment un sentiment de responsabilité envers ses semblables, il lui devint clair avec le temps que la Mouette était son avenir. Ainsi, tout comme l'avait prédit son tuteur, elle demanda à rejoindre l'armée du Gouvernement dès ses quinze ans, soit quatre ans après Negara. Fier de sa décision et le monde retrouvant une relative stabilité, Fuyuhira la prit sous son commandement, pas pour autant décidé à cesser de la protéger des horreurs du métier.

               Seiko pour sa part n'envisageait absolument pas une carrière militaire. D'une part car elle était encore bien trop jeune pour ça, d'autre part car plus que la protection du peuple, c'est le monde végétal qui l'intéressait. Passant son temps libre dans les jardins où à étudier la flore, elle était passionnée par les fleurs et adorait découvrir des spécimens exotiques. C'est donc tout naturellement que deux ans plus tard, après l'arraisonnement d'un navire pirate et la réquisition de la marchandise volée qu'il contenait, Kaede demanda à faire don à sa sœur des nombreuses plantes étranges retrouvées dans la cale et dont tout le monde se foutait éperdument. Radieuse, Seiko avait de suite trié ce qu'elle connaissait et ce qui lui était inconnu et avait rapidement mis de côté un tas de fruits comestibles dans lequel son aînée piocha innocemment. Hélas, l'un des fruits en question avait échappé à la vigilance de la cadette, et fort fortuitement, c'est celui-ci qui atterri le premier entre les mains de Kaede. Une expérience culinaire peu plaisante plus tard, la jeune Marine devenait incapable de la moindre petite brasse. Heureusement, elle se rendit compte que quelque chose n'allait pas avant d'avoir l'idée saugrenue d'aller piquer une tête. Se plaisant à rêvasser sur le pont du navire où elle officiait, se demandant quel effet cela pouvait bien faire d'être une mouette tout en observant un vol de ces dernières, elle se retrouva soudainement à plusieurs centaines de mètres de la surface de l'eau, chutant alors au milieu d'un groupe de volatils ressemblant étrangement à celui qu'elle fixait peu de temps avant. Il s'en fallu alors de peu pour que ne meure une innocente mouette, libérée de l'assaut mental involontaire juste avant de s'écraser sur l'onde.


               Pendant ce temps-là, loin des malheurs idiots d'une mouette idiote, Léo se préparait à un grand spectacle. Durant les quatre années précédentes, il avait travaillé comme homme à tout faire un peu partout dans la ville. Ces petits boulots avaient deux objectifs principaux : l'argent, même si ça ne payait pas vraiment, et surtout avoir accès à divers bâtiments sous prétexte de travaux d'intérieurs. Ça n'avait pas été facile, il avait du améliorer ses relations sociales et connaître un train de vie épuisant, toutefois, ses efforts n'allaient plus tarder à être récompensés. Les habitants ne se doutaient absolument de rien, mais leur ville toute entière était alors complètement minée. La mairie, l'école, l'hôpital... aucun bâtiment publique n'avait été épargné et un nombre impressionnant d'habitats avait également été piégé. Il n'avait pas chômé, il avait accepté des travaux éreintant pour trois sous, mais il allait bientôt enfin mettre un terme à son cinéma. Tout était prêt, il ne lui restait qu'à attendre la date prévue, à savoir le quatrième anniversaire de la mort du gamin qui avait brisé la carrière de son père. Il lui fallait également attendre que la nuit tombe.

               L'incident était resté gravé dans les mémoires, tant par sa gravité que par le spectacle qu'il avait offert à toute la ville. C'est donc tout naturellement que les curieux s'attroupèrent lorsqu'explosèrent au dessus de la Mairie les premiers feux d'artifice vu depuis quatre ans, vite suivi par d'autres. Debout sur le bâtiment, des gerbes d'étincelles dansant tout autour de lui, Léo attirait à lui tout les regards, attendant patiemment que la place se remplisse et surtout que son père, qui n'allait certainement pas manquer de venir, rejoigne la zone de sureté qu'elle représentait. Lorsqu'enfin le vieil homme pointa le bout de son nez, évidemment curieux car plus concerné que quiconque de savoir ce qui se passait, Léo attrapa l'escargophone haut parleur qu'il avait prévu pour l'occasion et prit la parole, coupant court aux interrogations bruyantes qui emplissaient l'endroit.

 "-Chers concitoyens !! Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a quatre ans, mon père a perdu son emploi par la faute d'un petit imbécile. Vous pensiez alors avoir perdu le seul artisan artificier de la ville...

 ...

 C'était faux.

 Voilà quatre ans que je prépare ce moment. Quatre ans à jouer au type serviable. Quatre ans sans la moindre étincelle. Mais aujourd'hui, je suis fier de vous offrir le tout premier spectacle de Léo Richter, le génie artificier !! Je l'ai sobrement intitulé : ... DESTRUCTION !!"


               Un « clic » plus tard et les fenêtres de l'Hôtel de Ville volaient en éclat dans un grondement assourdissant sous l'effet du souffle et des flammes des explosifs qui y étaient disposés. Un instant après, des détonations retentissaient un peu partout dans la ville, accompagnées de traits et d'explosions multicolores, de colonnes de feu et d'étincelles, de crépitements, de coups de tonnerre et de tout ce qu'avait jamais su provoquer le jeune dément. Les gens n'avaient même pas eut le temps de réagir que le ciel perdait sa teinte sombre sous l'effet des flammes et des lumières qui jaillissaient de toute part. Bleus, verts, rouges, jaunes, les flashs lumineux se succédaient sans cesse et couvraient peu à peu la totalité de l'espace visible. Et au milieu de tout ça, riant au éclat devant une création qui dépassait tout ses espoirs, un Léo euphorique qui se délectait du spectacle le plus grandiose qu'il n'avait jamais vu sans même porter attention au bâtiment en feu et menaçant de s'effondrer sur lequel il se tenait. Toutefois, il prit malgré sa joie débordante le temps de retrouver son père du regard avant. Immobile, l'homme n'avait pas bougé de sa position depuis le début de l'événement malgré la panique. Il se contentait de fixer son fils avec une moue d'incrédulité totale. Mais quand finalement leurs regards se croisèrent, ses yeux se remplirent de larmes, et pour la première fois depuis bien trop longtemps, un sourire vint se faire une place sur son visage. Pas un seul instant il n'avait imaginé que son fils partageait la même passion que lui, et voilà qu'il lui offrait le feu d'artifice le plus incroyable qui soit. Dans son regard, pas de trace d'effroi, pas de trace de reproches, bien au contraire, le vieil Ali était rayonnant de fierté. Personne n'entendit ce qu'il cria à son fils, mais le message lui parvint tout de même. Sans doute était-ce par ce qu'ils pensaient alors tout deux à la même chose : Si le monde ne voulait pas de ses explosions et qu'il n'avait rien de mieux à lui proposer, alors il n'avait qu'à faire exploser le monde.

               Les minutes qui suivirent furent pour le moins intenses. Une batterie de fumigènes devait lui permettre de s'éclipser, mais la suite des évènements était plutôt obscure. Une fuite dans les rues en flammes emplies de fumée allait être plutôt aisé, cependant, le plan sur le moyen et long terme n'était pas franchement mis au point. Les encouragements de papa étaient une chose, ne pas se faire choper en était une autre. Heureusement, la chance sourit aux audacieux, et il fallait bien un sacré coup de bol pour récompenser un culot pareil. Dans son cas, le messager de la bonne fortune fut la Boussole Dormante, une importante caravelle marchande appartenant à un noble de Grand Line. Non désireux de rester plus longtemps dans une ville ou tout saute, le noble en question s'était mis en route vers le port dès les première explosions, précédé de peu par l'agitateur fautif. En se rendant aux quais, Léo avait espéré pouvoir monter en douce sur un navire quittant la zone, et le départ précipité de la Boussole était exactement ce qu'il lui fallait. Profitant du chaos pour se mêler aux marins qui embarquaient, l'exploseur fou n'eut pas le temps d'être repéré qu'il étaient déjà bien loin des rives. Cependant, une fois les choses calmées, il lui fallu expliquer à un équipage fâché sa présence sur leur bateau. Heureusement, le jeune homme avait gardé sur lui de précieux arguments diplomatiques détonants.

               Faisant bien comprendre aux hommes du bâtiment et à leur supérieur qu'il ne lui posait problème éthique de disperser leur jolie boussole dans les quatre Océans, Léo su s'attirer l'attention certaine de ses interlocuteurs et notamment du sang bleu pétochard qui les payait. Se jetant à ses pieds, le noble dont la frousse piétinait visiblement la fierté l'implora encore et encore d'épargner sa vie, ce qui n'avait pour seule réaction que d'exaspérer toujours plus le pirate improvisé qui s'il n'avait alors aucune envie de le tuer lui plus que les autres allait potentiellement finir par changer d'avis. Toutefois, le gus devint soudainement extrêmement intéressant lorsqu'il proposa d'échanger sa vie, au demeurant pas un instant spécialement menacée, contre le fruit du démon qu'il possédait. Ironiquement, alors qu'il n'avait qu'à obéir gentiment pour rester en vie, cette décision venait de signer son arrêt de mort...


               Le coup d'éclat de Léo, et le terme était bien choisi, ne manqua pas d'arriver aux oreilles du Colonel Tori. Cependant, il était bien trop occupé à ses propres affaires pour donner du temps à cette affaire étrange d'artificier fou à l'autre bout d'East Blue. Sa pupille venait de se découvrir des pouvoirs et ces derniers méritaient d'être développés. Ainsi, Kaede démarra un entraînement spécial visant à améliorer son utilisation du Kubi Kubi no Mie. Le contrôle relatif d'une vieille mouette n'avait rien à voir avec le fait de dominer un homme en pleine forme et si le jeu en valait la chandelle, l'expérience de changer de corps encore et encore était au départ plutôt déplaisante. Toutefois, jours après jours, semaine après semaine, Kaede apprenait à dompter son pouvoir et semblait bien partie pour le maîtriser totalement en à peine quelques mois. Devenant avec le temps une unité de reconnaissance hors norme en plus de pouvoir neutraliser en un clin d'oeil les forbans à la volonté défaillante, elle semblait également promise à un avenir glorieux au sein de la Marine. Elle gagnait chaque jour en force, en charisme, en puissance, bref, son ascension donnait l'impression de jamais vouloir s'arrêter. Hélas, le destin en avait décidé autrement.

               Trois ans durant, Léo écuma East Blue à la recherche d'un but. Son chef-d'œuvre avait été une réussite, mais il n'avait alors plus rien en tête. Le monde calme et inintéressant de son Océan l'exaspérait. Subsistant grâce à plusieurs braquage de banque qu'il effectua auprès de bandit divers, son seul loisir était de faire sauter des édifices importants de temps en temps. Il avait récupéré à bord de la Boussole un pouvoir qui lui permettait de passer relativement inaperçu, mais il avait le défaut de nécessiter le plus souvent un complice consentant. Or, afin de préserver son identité et de garder sa capacité secrète, il lui fallait éliminer la personne en question après leur forfait, chose à laquelle le jeune Richter n'était pas spécialement accroc. Faire exploser des gens par hasard ne lui posait aucun problème, mais tuer volontairement une personne en particulier le dérangeait, d'autant plus que la personne en question devait rester intacte afin de pouvoir aisément retrouver son visage, élément essentiel à l'utilisation de son pouvoir. En réalité, ce qu'il lui aurait fallu, c'est un coéquipier loyal et voué à sa cause de destruction désespérée, mais ce type de gus n'était pas vraiment courant. Rajoutons à cela que le jeune homme était particulièrement associable et insupportable, impossible donc de trouver un collègue valable. Son errance nihiliste aurait pu continuer ainsi jusqu'à son arrestation, mais un événement allait mettre un peu de piquant dans sa vie.


Dernière édition par Léo Richter le Mar 16 Aoû 2011 - 16:40, édité 30 fois
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyVen 10 Juin 2011 - 1:10

Exemple de post RP (1/2)


"Arrête de le fixer comme ça, tu vas nous griller."


               Soudainement sortie de ses pensées par le murmure de son coéquipier, Kaede Shirotsuki changeait immédiatement la direction de son regard pour le plonger dans le verre qu'elle faisait mine de boire, assise au comptoir d'un bistro « presque propre mais pas complètement ». Un instant plus tôt, ses yeux étaient braqués sur Bob McJohnny, un truand connu de la Marine qui officiait habituellement dans des îles lointaines d'East Blue. Pourtant habituée à ce genre de missions de filature, la jeune femme peinait alors à garder son sang-froid. Son village natal avait autrefois été la cible de l'attaque d'un groupe de pirate et la personne à qui Bob devait malgré lui les mener était susceptible d'y avoir participé. Elle n'avait jamais imaginé ramener son passé à ses préoccupations, mais les circonstances la rendaient alors bien moins concentrée que d'habitude. Heureusement pour elle, le Marine en civil installé à côté d'elle prenait bien soin de la rappeler à l'ordre lorsque ses pensées se dispersaient de trop.

"Je suis au courant pour ton histoire, mais si t'arrive pas à garder la tête froide, autant que tu passe directement à l'étape Zumi."

               Par étape Zumi, le militaire désignait le procédé avec lequel Kaede pouvait suivre sa cible selon une méthode lui étant propre. En réalité, Zumi était un rat. Un rat tout banal, voir un peu vieux, mais qui avait le mérite d'être à disposition dans une cage à leur chambre d'hôtel. Ce qui n'était pas banal, en revanche, c'était la capacité de la jeune femme à pénétrer l'esprit des êtres vivants et à les contrôler comme s'il s'agissait de son propre corps. Une capacité effrayante qu'elle maîtrisait alors presque à la perfection. Consciente que ce que lui disait son ami était tout à fait sensé, Kaede se résigna à rejoindre son camarade rongeur, le regard perçant d'un rat se faisant plus discret que celui d'une jolie demoiselle dans un bar. Une poignée de minutes plus tard, Zumi laissait plus ou moins volontairement son corps à sa maîtresse, celui de cette dernière s'effondrant alors sur le lit prévu à cet effet.

               Le bon côté d'être un rat, c'est de pouvoir explorer à souhait des environnements oubliés et dissimulés. Kaede n'avait pas beaucoup de chemin à parcourir pour retourner auprès de son coéquipier, mais il y avait pourtant pas mal de choses sur son chemin valant le coup d'œil tandis qu'elle traversait les bâtiment qui la séparait du bar. Dans une maison elle put admirer la passion torride que vouait un homme à une jeune dévergondée qui n'était vraisemblablement pas sa femme. Dans une autre l'attendait une superbe collection de trophées de chasse, recouvrant les murs d'une salle ressemblant alors plus à un musée qu'à un salon. Dans une salle normalement close de l'hôtel de ville, elle eut le loisir d'apercevoir un jeune homme curieux disposer avec un sourire malsain ce qui ressemblait étrangement à des explosifs. Dans les murs de la bâtisse suivante, un lingot d'or patientait tranquillement à l'abri des regards, inconnu des... des explosifs ?!


***
"Fiche le camp, saloperie !!"

               Quel espèce d'imbécile avait bien pu trouver intelligent d'inventer les rats ?? Ces foutus nuisibles nourrissaient depuis toujours une passion idiote pour le grignotage des fils et des mèches, soit des éléments indispensable au minutieux travail sur lequel Léo Richter se concentrait. Son matériel était prévu pour une action rapide, aussi n'avait-il pas emporté de quoi protéger son installation contre le vicieux rongeur qui par deux fois déjà avait montré le bout de son sale petit museau poilu, ce qui faisait bien au moins deux fois de trop. Il y avait peu de risque que l'animal puisse endommager efficacement son boulot, néanmoins, bien que l'immonde bestiole ait vite disparu de son champs de vision, il lui fallait pour un maximum de précautions mettre certains éléments en hauteur, hors de portée du danger potentiel que représentaient ces quelques quenottes égarées.

               A l'innocente question « Mais pourquoi donc voulait-il faire exploser le bâtiment ? » que se poserait n'importe qui de plus ou moins équilibré, il n'y avait en fait pas de réelle réponse. Les sales gosses s'amusent en détruisant les châteaux de sables de leurs petits camarades, Léo lui réitérait cette action enfantine si peu civique dans un cadre disons... plus adulte. Pas de raison politique, ce mot lui étant d'ailleurs aussi obscure que la notion de morale, pas de cause passionnelle non plus... non, il n'y avait qu'un désir égoïste de faire s'écrouler la bâtisse dans un spectacle de sons et de lumières. Un bien triste quotidien en vérité que de ne vivre qu'en prévision de son prochain acte destructeur, mais c'était là la nature de son existence, du moins, jusqu'à ce qu'il finisse par se faire choper, ce qui selon toute logique devait arriver un jour ou l'autre. Cependant, ce jour ne semblait pas être encore venu. Les mesures anti-rats mises à bien, il ne lui restait plus qu'à mettre le feu à quelques mèches et à s'éclipser avant que tout ne lui saute littéralement à la tronche. Hélas, si la première de ces deux étapes se déroulait sans encombres, la partie « s'éclipser » devait connaître un petit accroc.


               L'accroc en question avait enchaîné le sprint le plus intense jamais observé chez un rongeur et une course effrénée par la suite dans les rues de la ville, cette fois-ci sur deux jambes seulement, pour finalement débouler en trombe dans le bâtiment piégé à l'intérieur duquel un gus dangereux s'attendait à tout sauf à sa visite. Et pour cause, persuadé d'avoir été discret et n'étant pas spécialement au courant des penchants délateurs du Rattus Norvegicus, Léo n'imaginait pas un instant voir la porte de la salle où il officiait en silence s'ouvrir dans le déchirant râle d'agonie de sa serrure, broyée sous l'effet de la poigne peu subtile d'une jeune femme à la longue chevelure aile-de-corbeau. Une mèche à la main, il ne pouvait que fixer la demoiselle essoufflée qui venait de fracturer la porte et dont le regard anxieux trahissait la vive inquiétude qui l'habitait. Complètement paralysé par la stupeur, l'exploseur professionnel laissa s'installer deux petites secondes de silence et d'immobilisme, son cerveau soudainement bloqué par ce facteur inattendu et ne sachant pas trop comment y réagir. La réaction de Kaede, elle, se fit bien plus rapide. Un simple coup d'œil sur la scène et elle devina être arrivée à temps pour empêcher une catastrophe. Visiblement, le criminel ne s'attendait pas à être ainsi prit la main dans le sac, et si lui ne semblait pas avoir envie de bouger, elle n'allait pas attendre plus longtemps pour le neutraliser. C'est ainsi que trois secondes après l'effroyable et impitoyable meurtre de feu-la-porte, une épaisse semelle vint se caler sur le visage du rouquin, accompagnée du reste de la chaussure, d'un pied et de tout ce qui devait le prolonger, le tout envoyant le gaillard s'incruster dans le mur.

               On ne peut pas dire que cette collision aussi violente que dénuée de toute retenue fut une expérience plaisante pour le jeune Richter. Il avait beau avoir développé un talent de discrétion certain, ça ne l'aidait plus vraiment lorsque venait le temps d'affronter des combattants entraînés. Car sans aucun doute, la miss était bien plus rôdée au corps à corps qu'il ne l'était. La différence de force en était même absurde. D'un seul de ses bras pourtant pas si épais que ça, l'invitée surprise le cloua au sol sur le ventre en un clin d'œil sans même avoir pris la politesse de se présenter. Son bras droit entravé dans le dos par une mimine aussi douce que brutale, Léo avait bien un moyen de se sortir de ce mauvais pas, mais il lui fallait pour cela atteindre le visage de son agresseur, chose pas spécialement évidente lorsque le sien goutait au contact mal-aimable du plancher qui constituait le sol.

                              "Pas de chance mon gars, t'as voulu faire sauter le mauvais endroit au mauvais... EH !!"

               Elle n'avait prit que le temps de ramener ses cheveux en arrière, mais ce simple mouvement de son bras gauche avait laissé l'ouverture nécessaire à son adversaire pour élancer son seul bras libre en arrière. Le membre récalcitrant fut immédiatement ramené à terre, mais trop tard. Ça n'avait été qu'un léger contact avec la joue, et pourtant, cela renversait littéralement la situation. En un instant, alors qu'elle maintenait l'homme face contre terre d'une poigne irrésistible, Kaede se retrouva allongée sur sol, dans l'exacte position dans laquelle se trouvait jusque là l'agitateur. Forte de son expérience, elle réalisa presque immédiatement qu'elle venait de prendre contrôle du corps du jeune homme, néanmoins, deux détails l’inquiétaient. En premier lieu, elle maîtrisait assez bien son pouvoir pour ne pas être sujette aux contrôles involontaire. Deuxièmement, si son esprit avait quitté son corps, alors qui continuait de la bloquer au sol ?!

"Je sais pas qui t'es, mais tu viens pas m'emmerder au bon moment. J'étais en train de finir un travail, là... »

               Cette voix... elle n'avait jamais eu le loisir de l'entendre des oreilles d'un autre, mais aucun doute, c'était la sienne. Mais qu'est-ce que ça signifiait ?? Cet homme avait-il le même don qu'elle ??

                              *Bah... ça reste un faiblard malhabile*

               Et en effet, Léo avait beau profiter d'une puissance physique supérieure, il n'avait pas pour autant hérité de l'habileté de la jeune femme. Ainsi, le revers que Kaede lui infligea de la main gauche ne ressemblait en rien au coup qu'il avait tenté une seconde plus tôt. Son propre corps n'était pas spécialement faible, du aux nombreux travaux physiques qu'il avait eut à faire par le passé, mais il était loin de pouvoir être comparé à la force naturelle de celui qu'il empruntait alors. Pourtant, malgré la différence de puissance, la jeune femme lui donnait une véritable leçon. Se dégageant de son emprise d'un vif mouvement d'épaule et de poignet, elle renversa Léo vers l'avant sans même qu'il eut pensé à réagir. Le temps de se relever, et les deux adversaires étaient debout, faisant alors face... ben... à eux-même.

"Maintenant, on regrette de m'avoir ravagé la face, hein ??"

               Le visage ruisselant de sang, la jeune femme subissait en effet les retours imprévus de la brutalité avec laquelle elle avait traité son corps actuel. La douleur n'était pas vraiment insupportable, mais ceci ajouté à la vision de son ennemi en train de faire le malin dans sa propre enveloppe avait tendance à l'irriter. Heureusement pour elle, elle surclassait toujours largement le criminel en termes de technique et avait alors l'avantage de la position. Coupant l'accès à la sortie, elle s'assurait la capture du gaillard quoi qu'il arrive. S'il tentait une fuite avec son corps d'emprunt, nul doute qu'elle serait alors capable de l'arrêter. Dans le cas d'un nouveau changement inexpliqué de personnalité, le stopper n'en deviendrait que plus facile.

                              "Je sais pas ce que t'as fait, mais t'es définitivement coincé, alors rend-toi gentiment et redonne moi mon corps !!"

"Mais avec plaisir."

               Souriant malgré la situation, Léo avait un plan fort simple pour se tirer de ce mauvais pas. Quoi qu'il advienne, il devait repartir avec son corps, il lui fallait donc impérativement rendre à son propriétaire celui qu'il contrôlait. Toutefois, rien ne l'engageait à le laisser en bon état. La demoiselle possédait une force physique certaine, pourquoi ne pas l'utiliser de façon un brin déloyale ??

                              *Non !! Le con !!*

               Kaede avait finalement compris, mais trop tard. En un mouvement simple, brusque et excessivement violent, Léo se fracassa littéralement la tête contre le mur le plus proche. Un instant plus tard, le jeune enfoiré était de retour dans sa chair d'origine, laissant à la combattante l'honneur de profiter à sa place de sa petite attention.

"Au plaisir de ne pas te revoir !!"

               Une dernière petite pique envoyé, l'homme aux rouges rouges quittait la place, pas tout à fait satisfait cependant de retrouver la douleur pénible qui lui parcourait le visage. De son côté, ayant manqué de peu de sentir son crâne craquer sous l'impact, la militaire peinait à garder l'esprit clair, toute sonnée qu'elle était par le choc. D'un équilibre précaire, elle parvint pourtant à se tourner vers sa cible qui n'allait pas tarder à disparaître de son champ de vision. Elle ne voyait qu'une tâche noire et rouge au milieu d'un décor flou, mais ça lui était suffisant.

                              *T'aimes faire mumuse avec l'esprit des gens ?? Très bien... on est deux.*

               Puisant dans le puissant ressentiment qu'elle avait alors pour ce foutu gus à la toison écarlate, Kaede trouva la concentration nécessaire malgré l'étourdissement pour laisser son esprit fondre sur le corps de son compagnon de jeu afin de l'en déposséder. Ainsi, tandis qu'il traversait en courant les couloirs du bâtiment, Léo eut la sensation extrêmement désagréable d'être tiré en arrière par une force irrésistible. Soudainement désincarné, il se retrouvait alors spectateur de ses sens, comme coupé de ses propres membres.

                              "C'est encore moi !! Surpris de me revoir si tôt ?"

               Il n'y avait aucun doute possible, la personne qui communiquait avec lui par le biais de ses propres moyens de locution était l'excitée qui devait pourtant se trainer en gémissant quelques mètres plus loin. S'il avait été une personne normale, le jeune homme n'aurait sans doute pas compris si vite ce qui lui arrivait, mais étant lui-même un connaisseur des voyages mentaux, la situation lui apparue de suite assez claire.

                              "Sois pas si pressé de partir. Dès qu'on sort d'ici je mets le cap sur la caserne, donc profite bien de tes dernier ins...
"TE FOUS PAS DE MOI !!"


               Kaede n'avait même pas eu le temps de terminer sa phrase qu'elle se retrouvait muette. Léo pouvait échanger leurs esprits et ne s'était pas gêné pour le faire, retournant ainsi immédiatement aux commandes.

"Où tu te crois ?? C'est chez moi ici, et c'est moi qui décide de qui peut manipuler mon corps ou non !!"

                              *Alors ça mon gars...*
                              "...ça reste à voir !!"

               Maîtresse dans l'art de forcer les serrures de l'esprit, Kaede avait une fois de plus relégué le sale type au rang arrière. C'était bien le premier gars à lui poser autant de résistance, mais elle n'allait pas le laisser gagner pour autant. Malheureusement, Léo pouvait lui aussi revendiquer la place de dominant d'une simple pensée. Le spectacle qui s'offrit alors à l'employée qui accourait s'enquérir de ce qui faisait autant bruit fut de son point de vue des plus incompréhensible. Avançant d'une démarche irrégulière et saccadée, un homme au visage ensanglanté gueulait en chaîne des morceaux de phrases étranges sans liens visibles les uns avec les autres, changeant de ton et de physionomie à une vitesse surnaturelle. Finalement, rassemblant son courage, la vaillante dame tenta d'ouvrir le dialogue...

"Hum... est-ce que tout va bien Mons..."

"VOUS, TA GUEUMEZ-LA!!"

... avant de s'enfuir en courant.

               Le duel acharné pour le contrôle du corps de Léo était tout aussi vain que vide de sens. Partie de ping-pong perpétuelle, ce combat ridicule illuminait d'autant plus le monde de l'inutilité que les deux participants avaient alors le même objectif, du moins à court terme, à savoir sortir du bâtiment. Pour Kaede, ça n'était qu'une étape vers la réédition forcée du criminel, mais ça n'empêchait pas Léo d'avoir d'autres raisons de quitter l'endroit. A vrai dire, son empressement pour disparaître de la zone était de loin le plus compréhensible, et sans doute la jeune femme l'aurait-elle rejoint sur ce point s'il n'avait autant traîné à la renseigner sur ce qui le tracassait. Hélas, concentré sur le protection d'un contrôle corporel qui lui appartenait, il mit un temps bien trop long pour faire ses aveux.

                              *À quoi bon lutter ?...*
                              "...T'arriveras pas à t'enfuir comme ça, alors..."
"Fous-moi la paix et laisse-moi..."
                              *... inutile de t'entêter inutilement.*
*... me barrer d'ici !!*
"Ça te fais peut-être rien de crever..."
*... bêtement ici, mais moi je tiens à...*
                              "Je te rappelle que je t'ai empêché de..."
"... rester en un seul morceau !!"
                              *...foutre le feu à ta foutue mèche, alors...*
                              "...me raconte pas n'importe..."
"Et la première, abrutie ?!"
                              *Quoi ? Quelle première ?*

               Car oui, il y avait bel et bien une première mèche, qui contrairement à sa cadette mort-née grillait joyeusement dans son coin. Et si Kaede se demanda un instant si l'homme bluffait ou non, le puissant souffle qui la... enfin qui le... enfin qui les propulsa hors du bâtiment via une large fenêtre non prévue à cet effet pu la renseigner efficacement sur l'honnêteté des propos de Léo. Seule dans son coin, fumant tranquillement à l'abri des regards, son léger crépitement couvert par les bruits de course et de lutte, une jeune fille éphémère s'était laissée consumer par le feu pour que puisse voir le jour le glorieux spectacle attendu par son créateur. Et même si le créateur en question aurait préféré se trouver un peu plus loin, l'effet voulu sur l'imposante bâtisse fut tout à fait satisfaisant. Ainsi, déboulant sur la rue endolori, sonné, assourdi mais néanmoins à nouveau maître de ses mouvements, le jeune Richter pouvait profiter d'une survie bienvenue ainsi que de la prestation de ses petits joujous instables. Bien vite envahi par les flammes, l'hotel de ville s'écroulait de toutes part dans un mélange délectable de ballets lumineux, de grondements gracieux et de quelques cris de douleur venant comme toujours gâcher un brin le reste de la représentation. Il était dommage en effet que les imbéciles présents sur la scène préfèrent parfois survivre et souffrir bruyamment au risque de polluer le spectacle sonore plutôt que de disparaître dans un silence plus harmonieux. D'ailleurs, il ne faisait aucun doute que la folle qui bataillait encore un instant plus tôt avec lui avait d'ors et déjà rejoint la catégorie de ces spectateurs aimables ne revenant jamais se plaindre de brûlures à degrés multiples, de la perte d'un membre ou plus si affinité. Enfin... en temps normal, ils ne venaient pas réclamer des comptes... en temps normal...

                              *Mon... mon corps !!*

               Il n'avait rien entendu... oooooh que non, il n'avait rien entendu. Cette charmante jeune femme venait de se faire éparpiller, il n'y avait aucune chance pour que...

                              *Mais tu viens de me faire sauter, espèce d'enfoiré !!*
"Les morts ne parlent pas, ma chère, aussi te prierais-je de garder le silence..."

               Non, les morts ne venaient pas discuter dans la tête des gens, bien sur que non. Ah ah, c'était tout aussi ridicule que de leur répondre. D'ailleurs il n'avait répondu à personne, et pour cause, il n'y avait personne avec lui.

                              *SILENCE MON CUL !! TU VIENS DE ME FAIRE EXPLOSER !! TU REALISES ÇA ?!*
"LES MORTS NE PARLENT PAS !! J'ai vu ton bras voler par là, alors s'il te plait, respecte les traditions et va reposer en paix ailleurs !!"
                              *Mon bras ??... oh putain, c'est vraiment mon bras... alors j'ai vraiment...*
"Terminé en puzzle, eh oui. Tu comprendras donc qu'il est tout à fait inconvenant de rester là à polluer mon espace mental alors que selon toute logique tu n'es plus de monde."
                              *Mais je l'emmerde la logique !! Je viens de mourir !! Fais quelque chose, bon sang !!*
"Je t'entends pas, je t'entends pas, je te t'entends pas, je t'entends pas par-ce que t'es MORTE."
                              *J'ai envie de pleurer...*
"Chut."

               Ils avaient comme qui dirait un léger soucis...


Fin du post RP (1/2)


               Les deux « compagnons » allaient désormais connaître dans leur chair... enfin, dans un sens plus ou moins figuré, la définition du mot insupportable. Tout comme Léo mit un temps fou à accepter le fait qu'il partageait bel et bien son esprit avec une autre, Kaede ne réalisa pas de suite les conséquences que sa mort allait avoir sur sa vie, chose au demeurant fort compréhensible. Ne pouvant plus changer de corps et encore moins revenir dans le sien, la jeune femme était vraisemblablement définitivement coincé dans l'esprit d'un type détestable dont elle ne pouvait cautionner la moindre action. De son côté, Léo se retrouvait avec une bonne conscience par procuration à l'altruisme nauséabond. Heureusement pour l'un, et chose fort dommageable pour l'autre, la défunte pouvait emprunter le corps de son hôte durant son sommeil... du moins jusqu'à ce qu'il se réveille et d'une simple pensée échange de nouveau leurs places. A vrai dire, étant toujours lié à la jeune femme par son pouvoir, Léo pouvait à loisir « réincarner » feu-Kaede en échangeant leurs esprits, tout deux bloqués dans le même corps, et leurs apparences, au risque d'offrir un curieux spectacle à qui déciderait d'ouvrir pour une raison ou pour une autre la tombe de la jeune Shirotsuki. Il pouvait la laisser continuer à vivre au détriment se son propre temps de vie, en effet... il le pouvait.

               Mais ils se détestaient.

               Diamétralement opposés, ils ne pouvaient tout simplement pas se supporter, et très vite, emmerder l'autre devint leur occupation préférée. Léo restait le maître de son corps, mais il ne pouvait empêcher son invitée de lui « parler », et elle ne s'en privait d'ailleurs pas. Les jours passant, leur histoire nous amène finalement au dernier incident en date provoqué par l'artificier fanatique.


Dernière édition par Léo Richter le Lun 18 Juil 2011 - 2:10, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyMer 15 Juin 2011 - 16:24

Épilogue
Exemple de post RP (2/2)


                              *... et tu sais, ya rien de honteux à avoir un problème d'impuissance.*
"C'est marrant, mais t'es encore plus chiante que d'habitude aujourd'hui, t'as suivi des cours en cachette ??"
                              *J'avoue que j'ai un bon professeur*
"Je prends ça comme un compliment"
                              *C'en était pas un.*
"Tant mieux."

               Grommelant quelques gentillesses à voix basse, Léo Richter entrait dans la taverne « Chez Moto » à la recherche d'un repas pour une et UNE SEULE personne, mettant bien l'accent comme chaque midi sur ce point particulier de ses repas en SOLITAIRE et faisant bien comprendre à la petite voie cachée dans un recoin de sa tête qu'elle n'y était pas désirée. Une journée comme les autres, en somme, faites d'insultes et de grossièretés dans un dialogue mental à en tuer un saint par sa seule écoute. Pourtant, du saint, la petite voie en question s'en rapprochait beaucoup, du moins dans le fond, la forme s'étant elle laisser corrompre par la haine sans faille qu'elle éprouvait envers ce qui était à ses yeux l'incarnation même du mal, point de vue au demeurant légèrement exagéré. Enfin toujours est-il que le gaillard aux cheveux pourpres avait alors une sérieuse fringale et plus qu'envie d'y remédier. Il n'avait pas d'argent pour se payer le repas, mais ce genre de détails n'importait que pour les honnêtes gens auxquels il n'appartenait selon toutes vraisemblances pas.

               C'est donc ainsi que le jeune homme, passant pour un brin dérangé à maugréer de la sorte, se retrouva attablé et prêt à déguster aux frais de la maison un espèce de truc à base de viande ressemblant vaguement à de la nourriture mais pourtant étonnamment appétissant. Finalement, cela se révéla presque aussi bon qu'inesthétique.

                              *Comment tu peux bouffer ça ? Ça ressemble à rien de connu et encore moins à quelque chose de mangeable.*
"Tout ces morceaux de viande calcinés me rappelle étrangement quelqu'un, pas toi ?"
                              *Crève.*
"Allons, ça te serait aussi peu bénéfique qu'à moi. Quoique... si ça peut me débarrasser de toi..."

               S'ouvrant soudainement et brusquement via une réaction physique à base de coups de pompe, la porte de l'établissement interrompit brièvement leur petite altercation, laissant place à un silence général vite brisé par les pas d'une bande de forbans débarquant dans l'optique toute à fait naturelle de trouver de quoi se remplir l'estomac. Voyant que ça n'était rien de spécialement étrange ou alarmant, Léo s'en retourna à ses marmonnements.

"Oh, comme ils m'ont l'air suspect ceux-là. C'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas de fier et courageux membre de la Marine pour les interpeller..."
                              *Je t'ai déjà dis que je te détestais ?*
"Oui, souvent, mais continue, ça me fait plaisir."
                              *Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste...*
"Putain, Kaede, t'es née comme ça ou t'as attendu d'être MORTE pour être aussi insupportable ??"
                              *Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste...*
"Oh, beau comportement, je crois qu'un gosse de six ans aurait pas fait mieux..."
                              *Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste...*
"Kaede... ta gueule..."
                              *Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste...*
"Tu sais... il me reste pas mal de bombes mine de rien..."
                              *Et alors ? Je crois que je suis plus la plus concernée par une éventuelle explosion. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste...*
"Toi non, mais t'es pas toute seule dans ce bâtiment."
                              *Des otages, mainenant ? Moi qui espérais que tu ne sois qu'un malade, t'es en plus une belle ordure !!*
"Oh, ça ne m'amuserait pas plus que toi, crois-le bien. Mais si c'est le seul moyen pour te faire taire, alors il se pourrait que je me laisser tenter..."
                              *Foutu binoclard inutile. Sans tes explosifs, t'es rien, un gamin te fout par terre d'un bras.*
"Un peu de respect envers l'artisanat, s'il te plait."
                              *ARTISANAT ?! Laisse moi rire, tout ce que tu fais c'est mélanger des trucs au hasard en espérant que ça te pète pas à la tronche tout de suite.*
"Oh, si tu dois avoir un peu de respect envers quelque chose, c'est bien ça, alors mets-là en veilleuse."
                              *Du respect ?! Pour un truc qui tue aveuglement sans aucun autre intérêt ?! C'est pas de l'artisanat et encore moins de l'art, c'est juste un problème !! T'es conscient que t'es rien d'autre qu'une putain d'anomalie, Léo ?!*
"La seule anomalie ici c'est toi !! T'es morte, je te rappelle, t'as plus le droit de donner ton avis !!"
                              *Et ben je le donne quand même !! Quel est le foutu inconscient qui t'a appris à créer ces saloperies ?!*

               Vu de l'extérieure, il ne s'agissait que d'un étrange bonhomme contrarié marmonnant dans son coin, mais au sein même des pensées du jeune homme, le ton n'avait cessé de monter pour atteindre ce qui ressemblait beaucoup au point culminant de la dispute. Kaede entrait là sur un domaine sensible enfoui profondément dans le cœur de Léo : son père. Ali Richter était bien l'unique personne a avoir jamais compté pour l'artificier, et l'ex-militaire était proche de s'en proche directement à lui. Bouillonnant sans même s'apercevoir de l'irritation croissante qui l'envahissait, Léo était à deux doigts d'exploser. Il subissait Kaede depuis un moment et allait pouvoir supporter l'escalade encore un moment, mais le moindre facteur extérieur de contrariété pouvait en revanche avoir un effet plus immédiat.

"Oh, ducon, si t'as un truc à dire, dis le haut et fort qu'on puisse en profiter."


               Agacé par la vue ce gus qui parlait à voie basse depuis leur arrivée, l'un des membres de la bande récemment arrivée s'était empressé de régler les choses avec ce petit impertinent. Plus que tout, il ne supportait pas qu'on parle de lui dans son dos...

               Pais à son âme. Il venait de se transformer malgré lui en cette fameuse petite goutte d'eau qui faisait déborder les vases, et malheureusement pour lui, le vase en question n'était pas des plus aimable. Bien au contraire, tiré de son conflit mental par un contact peu chaleureux et subtil, Léo l'aurait sans aucun doute tué de son simple regard s'il en avait été capable. Au lieu de ça, le voyageur aux cheveux rouges se contenta de fixer cet énergumène avec des yeux de déments, prêt à éclater.

               D'ailleurs, il éclata.

"Toi... espèce de foutu trou du cul !! Tu vois pas que je suis occupé ?! Qu'est-ce que tu me veux, raclure de sous déchet inutile !!"
                              *Ouuuh, que de gros mots !!*
"MAIS FERME DONC TA GUEULE !! Et toi, pourquoi tu me regarde comme ça ?! Tu veux mourir ?! TU VEUX MOURIR, CONNARD ?! ET BEN CREVE !!"

               Un instant plus tard, Léo sortait de son manteau un bazooka miniature de son invention avant de le pointer sur son interlocuteur et de faire feu dans la foulée. Une explosion retentissante plus tard, la malheureuse victime s'écroulait inerte sur le sol, le visage ravagé.

                              *Merde !! Mais t'es vraiment pas bien mon pauvre gars !!*
"Je vais t'apprendre à respecter mes créations, imbécile ignare."

               Des gens se levaient, des sabres se dégainaient, des colères montaient, des fusils s'armaient, des voies s'élevaient, des cris se multipliaient... puis une allumette fut craquée. Cerné par une horde de bandits furieux, Léo venait ni plus ni moins de lancer son autodestruction. Ouvrant son manteau dans un rire malsain, il dévoila à l'assemblée présente une superbe collection d'explosifs remplissant ses poches et une large ceinture qu'il portait au niveau des hanches. Un spectacle pas nécessairement inquiétant en lui même, mais qui le devenait véritablement alors que certaines des mèches pendouillantes raccourcissaient d'instant en instants, en proie à une incandescence pour le moins fort malvenue. Et c'était sans compter toutes ces petites boules métalliques extrêmement instables qui se déversaient sur le sol, ne présageant elles non plus de rien de bon.

"Regrettez vos pêchés, mes amis !! Il vous reste plus que vingt secondes à vivre, mes plus sincères condoléances !!"
                              *Léo !! C'est quoi ce délire ?!*
"Je t'avais prévenu, Kaede !! Mais qui sait, peut-être que « Madame » la super-Marine peut sauver tout ces gentils agneaux !! Bonne chance !!"
"Hein ?"

               Ainsi, tandis que les petites grenades remplissaient en cœur la pièce de flammes et de fumées, Léo Richter disparaissait en riant au milieu d'une épaisse purée de pois grisâtre. Un instant plus tard, une jeune femme se retrouvait bien elle malgré à sa place, n'ayant alors plus qu'une poignée de secondes pour trouver un moyen de se tirer d'affaire.


               Décidément, son charmant hôte semblait désespérément fou à lier... néanmoins, la santé mentale du jeune homme importait alors bien peu pour Kaede par rapport à sa santé physique qui présentait les malheureuses caractéristiques d'être liée à la sienne et de se trouver assez fortement compromise pour éclipser tout autre soucis. Le problème principal, du moins le plus urgent, était de se débarrasser de la ceinture mortelle qui menaçait de faire goûter une seconde fois à la jeune femme les joies de l'éparpillement corporel. Heureusement pour elle, le vêtement lui était familier, aussi parvint-elle à le détacher habilement et surtout rapidement. Ainsi, profitant des quelques secondes que lui avait laissé son ami aux cheveux rouges, Kaede se débarrassa dans un même et large mouvement de bras de son manteau, sa chemise -arrachée sans douceur aucune- et de cette fameuse ceinture, jetant au loin les instruments meurtriers qui les remplissaient avec une grâce, une souplesse et une habileté auxquelles le suicidaire désormais spectateur n'aurait jamais su accéder.

               C'était tout juste.

               A peine le tas de fringue fumant avait-il touché le sol qu'il libéra le terrible pouvoir destructeur qu'il renfermait. Kaede n'avait pourtant pas traîné et s'était précipité vers le comptoir derrière lequel elle pensait pouvoir se réfugier, mais le corps qu'elle habitait alors n'était pas celui qu'elle maîtrisait jadis et ne su répondre à ses attentes athlétiques du moment. Bon point, elle se retrouva finalement là où elle le souhaitait. Mauvais point, ce fut un souffle brûlant qui l'y propulsa, lui roussissant fortement le dos et l'écrasant contre le mur de l'établissement qui ne résista pas non plus à la violence de l'explosion, s'éventrant littéralement sur son passage.

               Si Léo avait été aux commandes, nul doute qu'on l'aurait retrouvé le lendemain gisant sous les décombres, mais fort heureusement pour lui la militaire entraînée à qui il avait laissé carte blanche avait des réflexes largement supérieurs aux siens et était parvenu à effectuer un semblant de réception malgré les évènements, la laissant certes étalée sur le sol et à la frontière de l'inconscience, mais vivante et consciente. Assommée par le choc et le bruit, il lui fallu cependant toute sa volonté ainsi qu'une bonne dose d'adrénaline pour ne serait-ce que penser à réagir, son cerveau alors réduit à l'état d'une cloche vibrante. A côté d'elle, visiblement éjecté hors du bâtiment par le même biais qu'elle, le corps d'un homme reposait plus ou moins paisiblement, le chanceux ayant visiblement été épargné du plus fort de la déflagration. Néanmoins, si l'un comme l'autre étaient vivants, ils n'allaient pas le rester bien longtemps à rester ainsi sous la menace d'un bâtiment en flammes de trois étages qui ne demandait qu'à leur tomber allègrement dessus. Action stupide diront certains, Héroïsme diront d'autres, mais malgré ses blessures et son état, c'est avec cet homme sur le dos que Kaede quitta la zone, échappant une nouvelle fois à la mort à peu de choses près après la chute d'une imposante baignoire là où elle se trouvait étendue peu de temps avant. Lorsqu'enfin elle perçut les cris et exclamations de personnes accourant à son secours, elle su qu'elle pouvait se laisser aller au repos.

***

               A son réveil, Kaede se trouvait allongé sur l'herbe, vêtue d'une chemise qu'elle reconnu comme appartenant à Léo. Près d'elle, en contrebas, la mer répétait tranquillement son léger va et viens sur les parois de la petite butte où elle venait de reprendre conscience. Très vite, la jeune marine réalisa deux faits notables. Premièrement, ses blessures n'avaient été que très légèrement soignées, pansées maladroitement et lui faisaient un mal de chien. Deuxièmement, c'est dans son propre corps et aux commande de celui-ci qu'elle s'était réveillée. De toute évidence, Léo avait agit durant son absence, et ça n'était pas du tout dans son genre de lui laisser les mains libres ainsi. Chose encore plus étonnante, elle ne l'avait pas entendu une seule fois depuis l'échange à la taverne. D'un côté, elle ne se portait pas plus mal sans l'affreux gus, mais d'un autre côté, elle y était tellement habituée que son absence la mettait mal à l'aise.

                              *Tiens ?? T'es de retour ??*

               C'était quoi, ça ?? Une fugace sensation de soulagement ??

                              *Fais chier...*

               Non, il n'y avait absolument aucun moyen qu'elle puisse s'inquiéter du destin de ce gars, cet énergumène insupportable et dangereux qui avait bien failli les tuer tout les deux. D'ailleurs... rien n'assurait leur survie, bien au contraire... alors pourquoi Léo s'était-il lancé dans cette folie suicidaire ??

"Pourquoi t'as fait ça, bon sang... t'as envie de mourir, maintenant ?!"
                              *On s'en est tiré, fin du chapitre.*
"Mais merde !! T'as une idée du nombre de personnes qui y sont restées ?!" Si ça n'avait pas été moi, tu serais déjà dans l'autre monde à l'heure qu'il est !! Qu'est-ce qui t'as pris, je croyais que t'avais un minimum de considération pour ta propre vie !!"
                              *Ma propre vie comme tu dis est parasitée par une certaine Kaede Shirotsuki dont je tairais le nom !! Si tu tiens tant que ça à mon bien-être, trouve donc un moyen de m'en débarrasser, je t'en serais reconnaissant.*
"... t'aurais préféré mourir ??"
                              *Va te faire foutre...*
"Tu pourrais au moins dire merci, alors, à défaut de t'expliquer."
                              *Manquerait plus que ça.*

               Il n'y avait pas de réelle explication en fait. Hors de lui, Léo avait fait ce qui pouvait le plus emmerder Kaede sans vraiment réfléchir. Il était plutôt chanceux de s'en être tiré mais n'allait pas aller jusqu'à féliciter ce « sauveur » à cause de qui il avait joyeusement pété un câble. En fait, qu'elle soit parvenue à échapper à ses propres bombes l'énervait au plus haut point. Elle s'était même payé le luxe de sauver un quidam inutile en plus d'elle-même. Il boudait, c'était certain, mais ça n'était pas la raison de son « retrait ». En réalité, il avait bien en tête quelque chose se rapprochant de loin à une récompense pour la jeune femme.

"Sinon... tu peux me dire ce qu'on fout là ??"
                              *Ben... on est au bord la mer...*
"Et ??"
                              *J'avais juste envie d'un bain.*

               Un bain ?? Un plongeon dans une eau salée avec le corps recouvert de brûlures ?? Il n'y pensait pas... ou plutôt... si !! Bien sur que si il y pensait, l'immonde personnage !!

"Nan, Léo... déconne pas, ça fait déjà assez mal comme ça..."
                              *Je sais bien. Tu crois que je t'ai laissé le contrôle pour tes beaux yeux ??*
"Léo, s'il te plait... c'est ton corps je te rappelle."
"C'est bien pour ça que j'ai le droit d'en faire ce que je veux."

               De retour aux manettes, le jeune homme récupéra momentanément membres et douleurs et sans plus tarder s'élança vers le bord du relief au bas duquel se trouvait l'Océan, enfin, la plage, son statut d'enclume lui demandant impérativement d'avoir pied. Un simple saut plus tard et une défunte bien vive pu rajouter une énième pierre au monument de sa haine envers Léo Richter.
Fin du post RP (2/2)


Dernière édition par Léo Richter le Mar 16 Aoû 2011 - 16:27, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyVen 8 Juil 2011 - 22:06

Fiche terminée.
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyVen 8 Juil 2011 - 22:34

Je pense qu'il serait bon que tu lises les règles des présentations..

Une fois que ce sera fait tu comprendras sûrement pourquoi cette présentation est invalidable.
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyVen 8 Juil 2011 - 23:43

Et bien... je suis conscient que l'on peut reprocher à la présentations plusieurs choses, néanmoins, sur ta liste je ne vois guère que l'article 14 avec lequel j'ai pris quelques libertés en fondant les descriptions dans un prologue anticonformiste..

S'il s'agit bien de ça, je peux y remédier rapidement, les descriptions n'ayant été faites ainsi que par soucis d'originalité et afin d'éviter quatre pavés successifs et redondants.
Si le problème est ailleurs, cependant, merci de l'indiquer car il n'y a pas d'autres articles avec lesquels je ne sois pas en accord (dans cette liste tout du moins).
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptySam 9 Juil 2011 - 0:18

Non, c'est bien l'article 14 dont je parle. J'apprécie l'anticonformisme, mais dans le cas présent, il y a des règles, et c'est bien de les respecter.

Je ne suis pas contre l'originalité, mais tant qu'elle reste dans le cadre des règles établies, merci.
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptySam 9 Juil 2011 - 20:42

Ajout de descriptions plus conventionnelles effectué. Ça ne reste cependant qu'un rapide résumé de ce qui est dit par la suite dans le prologue.
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptySam 9 Juil 2011 - 20:46

Juste histoire d'être clair.

L'exemple de post rp doit être représentatif de ce que tu fais de façon standard et régulière en rp.

Si d'aventure tu étais validé et que les post ne correspondent pas à ce post type, des sanctions pourront tomber (vu qu'une présentation sur ce forum a aussi pour but d'obtenir un niveau de fruit ou de rang, ça pourrait passer pour du foutage de gueule.).

Ton exemple de long post rp est il donc représentatif de ce que tu posteras régulièrement en rp?
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyDim 10 Juil 2011 - 0:38

En termes de longueur, je ne fais pas de rp aussi long autrement qu'en solo. Dans un rp à plusieurs, j'évite de dépasser les 2pages Word/Writer sinon c'est vite indigeste (à mon goût du moins), l'action étant de toutes façon réduite à un laps de temps bien plus court. En solo en revanche, je peux facilement me laisser aller à ce genre de posts si les circonstances y sont favorables. Là, je n'ai pas cherché la longueur, je me suis juste contenté de décrire les évènements que j'avais prévu. ('fin prévu... ya quand même une grosse part d'impro)

En termes de contenu, c'est écrit comme j'écris habituellement, aucun effort particulier n'a été fourni par rapport à ce que je fais autrement, donc à ce niveau c'est tout à fait représentatif.

€ : Par contre, il est possible que je fasse des rp en groupe plus longs que ce que je fais d'habitude en raison du caractère "double" du personnage. C'est même presque certain.
€² : Finalement, après relecture de mes anciens posts, ça peut largement dépasser les 2 pages en groupe, ça dépend surtout de la situation (les combats par exemple demandant souvent bien plus de précision dans les descriptions)
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyMar 19 Juil 2011 - 15:50

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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyMer 20 Juil 2011 - 1:41

Bon et bien voici ta première validation !

Au rang 2 pour Léo =)
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MessageSujet: Re: Léo Richter [Terre Minée]    Léo Richter [Terre Minée]  EmptyVen 22 Juil 2011 - 15:43

Validé!
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