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 Tixu Oty. That's all. [Achevé]

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Tixu Oty
Personnalité
Personnalité
Tixu Oty


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MessageSujet: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptySam 11 Juin 2011 - 23:02


••• Sa carte d'identité
    « I'm a poor lonesome cow-boy and a long long way from home. »


Tixu Oty. That's all. [Achevé] C-haru
Tixu Oty :

Nom : Oty
Prénom : Tixu

Âge : Vint-deux ans
Race : Humaine

Sexe : Masculin
Orientation sexuelle : Hétérosexuel

Camp : Civil

Profil Psychologique : Ressent le besoin de venir en aide aux plus démunis au détriment de son propre bien-être, ce qui est dû notamment à un sens de la justice très prononcé.

Métier/Spécialité : Ne sait que combattre, épée à la main.

Rêve/But du personnage : Ne rêve que d'un monde qui ne soit plus entaché par la violence et la corruption, d'un monde basé sur l'équité et l'amour. Une chimère qu'il ne peut cesser de poursuivre sans renier sa propre existence...





••• Son Arme
    « Certains ne peuvent pas attendre pour mourir. »

Freyr, ou plus communément appelé katana de la vie, n'est pas la moindre des armes. Bien que le forgeron l'ayant forgé soit tombé dans l'oublie depuis fort longtemps, son chef-d’œuvre continue inlassablement son œuvre de destruction. Ce mystérieux forgeron n'a en effet rien laissé au hasard même jusqu'au nom de la fameuse lame inspiré d'une épée d'un dieu d'un ancien culte dont seul la Terre se remémore l'existence : la mythologie nordique, où ce Freyr était le dieu de la fertilité et de la vie et avait possédé durant un temps l'épée de vie qui avait le pouvoir de combattre seule. Va savoir par quels procédés il parvint à la forger, mais ce katana aujourd'hui entre les mains de Tixu possède un pouvoir similaire. Ce katana qualifié d'exception même parmi les douze grands sabres se distingue par une caractéristique bien surprenante résumée en un unique mot : volonté. Freyr n'est pas un être vivant, ni un réceptacle d'une quelconque âme, ni aucune ânerie de ce genre... Pourtant, ce katana doué d'une volonté propre semble s'imposer dans l'esprit du manieur. Du moins, c'est ce que l'on pressent en tant que victime, ou plutôt bénéficiaire de ses pouvoirs. En vérité, nul ne le sait vraiment, mais ce katana semble avoir une influence sur le système nerveux lui permettant d'avoir le contrôle sur le corps du manieur, mais en contrepartie nombre de fonctions du cerveau ne sont plus utilisées telles que l'expression quelle soit corporelle ou non, la parole... Ainsi, le manieur devient un épéiste de génie, malgré des mouvements légèrement cadencés et une inhumanité du porteur. Certains qualifie les porteurs de cette lame d'exception de « berserk », car ils ne sortent de leur transe meurtrière et destructrice qu'au prix d'un choc émotif, ou du moins un stimuli suffisamment puissant pour briser l'emprise de l'arme.
Spoiler:

••• Son Physique
    « Comme tout le monde, je me trouve moche devant la glace ; quand on me demande si ça va, je suis comme tout le monde, je réponds bien... »

C'est que ce serait un bel homme notre Tixu ! Sa silhouette fine qui se découpe au loin paraît d'abord irréelle, puis à son approche, ses traits se définissent bien plus. Dans le brouillard, apparaît un homme qui est encore sous le joug du pouvoir de la jeunesse. Sa haute taille et sa stature impressionnante nous écrase littéralement. Tixu Oty est un grand homme, dans tous les sens du terme. Il possède un charisme sans pareil. Même si à première vue, il semblait chétif, après analyse on remarque un cou et des épaules larges, bien endurcies. Oseriez-vous lui arracher ses vêtements ? Si c'était le cas, vous pourriez alors admirer une musculature taillée au fil des années au terme d'un entraînement rigoureux qui a permis au jeune homme d'obtenir une musculature équilibrée et fine. Après les épaules, on descend sur un torse dont les pectoraux et les abdominaux qui feraient pâlir de jalousie tout homme rêvant d'une musculature sur-développée. Par contre, il avait des bras étrangement plus allongés que la normal, ce qui d'ailleurs ne le dérange nullement, car il en a fait un atout lors de ces affrontements. Son autre atout réside dans son jeu de jambes, tout à fait exceptionnel, les muscles de ses jambes sont les plus saillants de son jeune corps, à vrai dire, on ne peut guère imaginer la propulsion que ses jambes peuvent fournir. Toute sa vie, son corps a subi de nombreuses épreuves. Dorénavant, Tixu peut solliciter ses capacités à leurs maximums, sans prendre le risque de détériorer sa santé. Toute son enfance, à la vue présente de son corps, a eu pour but d'arriver à cette fin : posséder le corps d'un combattant aguerrie.
Notre jeune homme est un parfait contraste, c'est d'ailleurs tout le charme du personnage, car il allie une beauté rare à des performances physiques spectaculaires. Son visage possède des traits magnifiques et d'une finesse incomparable. Ajoutez-lui des oreilles pointues et des sourcils arqués, vous obtiendrez un de ces elfes de légende. Contrairement aux elfes justement, ses sourcils sont aussi rectilignes que l'admet l'imagination, même si je l'avoue ses oreilles fines et hautes se terminent en de petites courbes mignonnes. Ses cheveux ont une couleur de paille sèche, mais aussi l'allure : sec et ébouriffé. Pourtant, au touché, on se doit d'admettre qu'il doit prendre extrêmement soin de ses cheveux, car ils sont aussi doux et soyeux que de la soie, et sentent la rosée d'un matin d'été. Une petite mèche rebelle et insouciante vient souvent lui barrer la vision en s'écroulant de tous son poids devant ses grands yeux ronds bleus qui recèlent bon nombre d'étoiles. Devant ses yeux mignons, au pic, se situe son petit nez discret et pointé vers les cieux, espérons qui seront plus cléments. Un étage en dessous, on tombe brusquement au contact de ses tendres lèvres appelant à un baiser charnel émouvant. Malheureusement,
Tixu a la fâcheuse habitude d'y loger toutes sortes de choses, allant d'une simple brindille végétale à un poignard en passant par une vulgaire sucrerie. En l'observant ainsi, assis au bord du précipice, je ne peux m'empêcher de me demander à ce quoi il pense, avec la tête levée désespérément vers d'autres mondes... Une petite brise se glisse et le fait frissonner, son t-shirt se froisse lorsqu'il se défait de sa veste. Toujours aussi bien habillé notre sacré jeune homme, c'est bien notre Tixu Oty ça !

••• Son Caractère
    « Ombre ou soleil, je sais quand tenir ma langue. Tu ferais bien d'apprendre à en faire autant. »

Qui suis-je pour pouvoir vous parler de la mentalité de Tixu Oty ? Seulement lui serait capable de vous éclairer suffisamment sur sa personnalité. Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas un modèle de sociabilité. Personnellement, je ne l'ai jamais vu débuter une conversation avec qui que ce soit. Je me demande même s'il lui est arrivé d'ouvrir la bouche plus de deux minutes par jour. Étonnant, non ? Je voudrais être présent le jour où quelqu'un réussira l'exploit de le sortir de son mutisme... Pourtant, je suis persuadé au plus profond de mon cœur qu'il n'est pas réellement comme il souhaite qu'on le regarde. Selon moi, sous cette couche de glace, se cache un cœur plus tendre que vous pourriez le croire... Seulement, il n'arrive pas à sortir de son univers, il ne souhaite pas se découvrir, s'accepter. Ce genre de malaise ne se soigne pas. Il n'y a rien à faire. Le seul remède à prescrire serait le temps. Le temps, oui. Il faut lui laisser parcourir son chemin, pourriez-vous lui tenir la main ?

Il déteste. Il hait. Il méprise. Il dénigre. Comprenez-vous ? Non. Lui ne comprend pas ce qui l'entoure. Ne comprend pas la mentalité de ceux qui se disent être semblable à lui. Qui sont-ils pour lui ? Qui est-il pour eux ? Rien. Lui n'aime pas parler, écouter l'intéresse bien plus. Tout parle à qui sait écouter, lire, écrire. Entendez-vous le doux murmure du vent glissant entre vos oreilles ? Non. Vous n'y êtes pas ouvert. Votre esprit est cloisonné de principes vous aveuglant des milles merveilles qui se présentent à vous. Quel gâchis... Lui ne vit que pour ça. Là, ici, puis plus loin. Jamais immobile. Ne veut jamais s'arrêter, de peur de devenir normal. Aussi normal que banal, aussi banal que normal. Ne plus être soi, être un petit rien parmi six milliards d'individus. Qui voudrait se trouver comparer à six milliards d'autres ? Étrangers à votre pensée, votre corps... Mais, dans quel monde surnaturel vivons-nous ?
Tixu Oty le troquerait bien pour un autre. Neuf et vierge.

Tixu Oty est un doux idéaliste : rêveur et solitaire. Il apprécie la vue infinie de l'océan, ou les longues ballades dans la flore sauvage et dépense ainsi son temps à émettre des hypothèses pour rendre ce monde meilleur, même s'il se garde bien d'en parler. En effet, notre jeune homme est taciturne jusqu'à la moelle des os, n'usant de sa salive qu'à bon escient et seulement lorsqu'un besoin urgent s'en fait ressentir. Il pense qu'il y aurait moins de conflits si seulement les êtres humains réfléchissaient ne serait-ce qu'un petit plus avant de parler, ils ne font que rarement attention aux conséquences que peuvent avoir leurs propos. Une insulte, une incompréhension, un désaccord, ..., ou je ne sais quoi entre deux puissances pourrait très bien déboucher sur un conflit destructeur. Ceci Tixu ne le supporte pas, alors oui, ce qu'il pense, il le fait. D'ailleurs, il remarque bien trop de personnes qui se réclament philosophe ou penseur ne font que dire ce que les autres doivent faire, mais pourquoi cela serait-il différent pour eux ? On se doit de vivre comme on le pense et de manière, au seuil de la mort, de ne pas avoir de regrets. Notre jeune homme souhaite vivre selon cet idéal qui est le sien, bien que vous ne soyez pas obligés d'être du même avis...

Calme et posé, il est un modèle de sang-froid dans toutes les situations, ou presque. Il existe bien une unique chose qui le fait paniquer : les espaces clos. Comme vous l'aurez certainement compris,
Tixu est claustrophobe à un moindre niveau, mais suffisamment face à des espaces totalement clos. Effrayé, il commence par se figer comme une statue, immobile et sans respirer, ou s'accroupit comme instinctivement pour échapper au regard d'autrui. Son cœur bat violemment, et palpite ou bat contre les côtes... La peau est très affectée par une grande peur, on le voit de la manière formidable dont elle sécrète immédiatement de la transpiration... Les poils sur sa peau se dressent ; et ses muscles superficiels frissonnent. Du fait du changement de rythme cardiaque, sa respiration est accélérée. Les glandes salivaires agissent de façon imparfaite ; la bouche devient sèche, est souvent fermée.

Tixu n'est pas un soldat comme les autres, peut-être est-ce dû à son histoire. Notre petit bonhomme possède de fortes convictions qu'il ne renierait sous aucun prétexte, même au péril de sa vie. Il respecte profondément la Vie, et donc la liberté qui va de pair, et ne peut en aucun cas l'enlever volontairement. Ce serait bien au-dessus de ses forces. D'ailleurs, Tixu est un bien singulier soldat, puisqu'il est idéaliste. Peut-être est-ce tout à son honneur, mais il tentera en toute circonstance d'éviter l'affrontement pour la simple et bonne raison que notre jeune homme rejette toute forme de violence et ne peut supporter la vue du sang, il en a des nausées atroces...

Pourtant,
Tixu Oty continue son combat. Pourquoi ? Simplement que ses profondes convictions le pousse à agir afin de rendre meilleur le monde dans son ensemble dans lequel il vit.


••• Son Histoire
    « Je ne sais plus où j'en suis, trop d'éléments convergent. Peut-être que si j'arrive à détacher un fil, le nœud ne se formera pas. »

Un froid glaçant mes os jusqu'à la moelle me tira d'un sommeil profond auquel je ne pensais jamais m'en sortir. Je me trouvais là, face contre terre, à me poser une question : que faisais-je ici ? Ne parvenant pas à puiser dans mes dernières forces pour me lever, je me contentai de rester là, allongé, pour observer, ou du moins essayer, l'endroit où j'avais atterri. Il y faisait bien sombre. Était-ce la nuit ? Va savoir, car de toute manière, je ne parvenais guère à discerner quoi que ce soit à deux pas de moi. Il ne me restait plus qu'à me torturer les méninges afin de remonter le flot de mes souvenirs... Rien à faire. Autant se l'avouer, il semblerait que quelque chose me brouille les pensées. Quel pourrait en être la cause ? De l'alcool. Impossible, bien que je sache en apprécier, jamais je n'aurais pu être ivre mort. Mais alors, quoi ? J'avais beau tourner le problème dans tous les sens possibles et imaginables, la solution s'esquivait toujours et encore. Finalement, ayant mis le temps de ma réflexion à profit pour reprendre des forces, je fus enfin capable de soulever ma carcasse du sol, non sans difficulté. Mon corps était mal en point : je devais avoir une ou deux côtés fêlées, si ce n'est cassé, puis l'épaule gauche déboîtée et une entorse au poignet droit, ainsi qu'une plaie ouverte à la cuisse gauche. Claudiquant comme un vieillard, je parcourue les alentours. Une constatation douloureuse ne se fit point attendre : j'étais un prisonnier.

A peine avais-je eu l'audace de fermer mes paupières, que des bruits de pas parvinrent à mes tympans. Un long frisson à connotation prémonitoire remonta progressivement le long de ma colonne vertébrale, au rythme saccadé des chocs sur le roc granitique. Ma présomption devait être vraie, puisqu'il semblerait que je sois dans un cachot. Une peur tenace s'empara de ma personne et je me voyais, impuissant, tenter en vain de me fondre dans l'obscurité, dans la nuit. Puis, soudain, plus rien. Plus un seul atome ne remuait, comme si toute chose s'était suspendue durant cette seconde au temps extensible à l'infinie. J'eus alors la singulière impression de vivre les instants qui suivirent comme un ralenti, image par image. Comme si quelqu'un prenait un malin plaisir à observer la scène sous toutes les coutures en découvrant des expressions qui se bousculaient sur mon visage, en un fouillis inextricable. Je vis tout d'abord un éclair, un rayon venant m'éblouir au point de m'aveugler et de ne voir plus que des papillons rouges sur fond noir. Ensuite le noir revint, survenu après le claquement sourd d'une lourde porte. Bizarrement, il ne se passa rien. J'avais beau savoir qu'un être venait, sans aucun doute, de pénétrer dans les cachots, je ne réagissais pas. Je demeurais, là, prostré dans le coin à attendre, attendre son premier geste : celui du mystérieux visiteur. Je ne sus jamais combien de temps s'écoulèrent ainsi. Tout mon être était figé et ma raison était d'ors et déjà évaporé depuis longtemps, alors je ne me vois guère, à cet instant là, connaître avec exactitude la durée de cet affrontement silencieux. Oui, je menais une guerre : une guerre du silence. Ne prenez donc pas à la légère l'impact et la puissance qu'octroie à celui qui manie le silence avec dextérité et adresse, car cet individu sera soit votre meilleur allié, ou soit votre ennemi le plus coriace. N'est-ce pas là un tableau peu reluisant du moment ? Moi, sans même savoir à qui j'avais à faire, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute que j'étais en présence d'un puissant, l'un de ceux auxquelles il faut mieux les avoir comme amis que comme ennemis. Cela va de soi, à l'instant présent, cela me paraît tout à fait banal et logique, mais alors que j'étais en position de faiblesse : incapable de remuer le moindre orteil, totalement dominé par une peur profonde qui menaçait à tout instant de céder à la terreur, pure et simple. N'en pouvant plus de cette tension intenable, je voulus lâcher une banalité. N'importe quoi, pourvu que cet envoutement cesse, ne serait-ce qu'une unique et minuscule seconde. Pourtant, rien ne sorti de ma bouche, du moins de compréhensible. Un râle guttural racla ma gorge sur toute sa longueur. Je crus alors que je poussai mon dernier soupir. Je n'éprouvai aucun sentiment de regret, ni de colère devant mon départ prématuré, mais seulement de l'étonnement. Commandé par un instinct, je me tordais en tous sens en quête d'un miracle, (c'est un minimum dans une situation comme la nôtre) mais les minutes s'engrangeaient, et je vivais toujours. Soudainement, vint un moment où la pression s'envola d'un coup de baguette magique. Mon cerveau, bien content d'être réapprovisionné en oxygène, me donna le tournis et un sacré mal de tête. J'avais encore le regard vitreux lorsque j'aperçus à travers l'obscurité une silhouette s'avancer vers moi. Je ressentais en lui une aura imposante et écrasante. Je perçus à peine le commentaire fuir ses lèvres.
« Intéressant ! », s'exclama une voix féminine. Mon jugement sur les gens, aux premiers abords, ne se révélaient quasiment jamais fausse, mais voilà ce "quasiment" laissait entendre qu'un centième de pourcentage pouvait m'entraîner dans l'erreur. C'est pourquoi je ne m'y fiais guère souvent, pour ne pas dire jamais. Pourtant, alors je tentais de percer le vide qui me séparait de la furtive silhouette, je ne pouvais m'empêcher d'être certain au plus profond de mon être de connaître l'identité de mon agresseur. Enfin, de mon agresseuse...

Depuis, le temps s'écoula avec un brin de monotonie perpétuel. Toutes les journées se ressemblaient, bien que je ne fusse pas en mesure de pouvoir différencier le jour de la nuit. Alors ma vie se ponctuait de repas que l'on m'apportait durant mon sommeil. Je ne parvins jamais à surprendre quiconque pénétrant dans ma cellule, pourtant à mon réveil je retrouvais toujours un plateau avec quelques bricoles à grignoter et une cruche d'eau. A chaque fois, quelqu'un subtilisait celui de la veille pour le remplacer par un nouveau. Lors de mes rares moments de lucidité, je me mettais à réfléchir sur moi. Moi... J'avais connaissance de mon nom :
Tixu Oty. Par contre, je n'en savais pas plus sur mon identité. Je n'étais pas pour autant amnésique, puisque je savais d'innombrables connaissances sur le monde. « Qui suis-je ? », me répétais-je inlassablement. Alors que je n'allais pas tarder à sombrer soit dans le désespoir, ou dans la folie, ma geôlière pénétra de nouveau dans le cachot, mais elle n'était pas seule. En effet, deux grosses montagnes de muscles inexpressives encadraient l'ouverture lumineuse derrière la silhouette féminine. Aucune parole ne fut échangée, la femme leur fit signe. Ils ouvrirent la cellule et me sautèrent dessus. Malheureusement, je n'eus guère l'occasion de me défendre avec l'affaiblissement encore récent de mon corps. Suite à un coup phénoménale derrière ma tête, je sombrai rapidement dans l'inconscience.

Je dormais : je me voyais dormir, j'étais conscient de dormir. Étrange, je trouvais cela complètement invraisemblable. Comment pourrais-je me voir dormir ? Je me voyais ensuite recroquevillé sur moi-même et effrayé dans le sombre cachot. Je sentais également des sentiments étrangers : de l'émerveillement, de l'affection et de la peur. J'avais l'impression de voir les récents événements, mais d'un tout autre œil : celui d'un étranger, ou d'une étrangère. La vision suivante me présenta un vieil homme de face qui semblait parler de ma personne, il parla de conflits futurs. Qu'est-ce qui se tramait ? De qui venait ses images ? Puis, plus rien. J'eus la désagréable sensation de me faire projeter au sol sur plusieurs mètres par une force invisible. Je repris connaissance, étalé de tout mon long sur un parquet plein d'échardes. Au-dessus de moi, je vis une charmante femme qui me lançait un regard réprobateur. Je la connaissais.
« Naïa Phykit. », murmurais-je ainsi au vent, davantage pour me persuader moi-même. Sur ces deux mots, elle sembla contrôler sa colère pour finalement lâcher un timide sourire. « Quoi que dise Owen, il semblerait que j'ai eu raison de te garder en vie. », révéla-t-elle avec sarcasme et une pointe d'ironie. Sans raison, je souris à l'entendre, comme si ce ton m'avait toujours été ma compagne durant toute ma vie, désormais aux oubliettes. Mes yeux osèrent traîner un regard lancinant sur son corps divinement magnifique. Ses traits physiques qui me frappèrent tout d'abord furent sa chevelure se soulevant capricieusement au grès du vent, ses yeux d'émeraudes scintillant de malice et ses petites oreilles. Une voix douce et aimable me le soufflait discrètement. Naïa ne dut pas apprécier que je l'examine ainsi, car son regard d'acier revint me transpercer l'âme de toute part. Ne pouvant supporter davantage le comportement de la belle, je ne me mis pas en colère loin de là, mais mes joues prirent une légère teinte rosâtre. Serais-je d'un tempérament timide ? Quoique, la présence de la jeune femme me troublait tellement que je ne parvenais même plus à aligner deux pensées cohérentes. Quel était ce nouveau pouvoir dont elle faisait preuve ? Étais-je sujet à une hallucination ? Des évènements tout aussi singuliers les uns que les autres n'arrêtaient pas de se succéder : d'abord une mystérieuse magicienne avait tenté de m'étouffer par un sortilège m'étant inconnu, puis il s'était avéré que je la connaissais, maintenant un autre sortilège semblait être à l'œuvre et m'ôtait toute combativité. Tout à coup, à croire que lorsque je me mettais à réfléchir je n'étais plus conscient de mon environnement proche, Naïa avait son visage à seulement quelques centimètres de moi et m'observait, comme un animal exotique en cage dans un zoo. Naïa Phykit me donna le coup de grâce, elle fit un haussement de sourcil, puis me tourna le dos. Je la regardais s'échapper une fois de plus, impuissant. Je me retrouvais une fois de plus seul, mais au moins je n'étais plus à mûrir dans une geôle. Il faut savoir distinguer le bon côté des choses... Hébété à demeurer planté là par terre, je m'intéressai finalement au décor : je me situais au beau milieu d'une chambre luxueuse et bien trop grande pour ma seule personne. Un lit à baldaquin en était le centre, et certainement l'objet le plus raffiné, je pouvais observer la précision et la maîtrise requise pour fabriquer un pareil ouvrage. Laissant de côté mon exploration, j'utilisai mes ultimes forces pour me hisser tant bien que mal sur le matelas pour m'y effondrer et sombrer dans un sommeil de plomb.

Je m'éveillai alors que le règne de la nuit n'avait pas encore abdiqué devant l'aurore. Je me suis levé, en prenant garde à mes blessures. D'ailleurs, lorsque je posai mes yeux sur leurs emplacements de la veille, je n'y voyais plus qu'une peau lisse, sans aucune cicatrice. A croire que je n'avais jamais eu d'os brisés, de plaies sanguinolentes... A croire que cela n'avait été que le produit de mon imagination débordante... Serais-je en proie à une folie furieuse, à une démence diabolique ? Mon séjour en prison ne serait qu'un mauvais rêve ?
Naïa Phykit n'existerait donc pas ! Sa beauté..., sa beauté ne pouvait être imaginée. Non, impossible. Tout simplement impensable, bien qu'un vicieux doute s'immisçait en moi lentement, mais sûrement. Une colère soudaine dictée par les Furies, m'envahit le cœur. Tout devenait comme une eau incolore où j'y trouvais le vertige. Je sentais un courant électrique se propageait dans la totalité de mon corps qui s'arc-bouta tout à coup, pris de convulsions, et soudain, se tendit, raide comme un ressort. Je ne maîtrisais plus rien, j'assistai en spectateur impotent au drame. Mon esprit était, sans cesse, en décalage avec mon corps. J'avais vaguement perçue un changement au plus profond de mon être, comme si l'on venait de supprimer une barrière bloquant l'accès à une source intarissable, une source de pouvoirs. Puis, tous se termina en un instant. Toute ma frustration, mon désespoir et ma peur s'échappèrent en un éclair foudroyant. Une clarté éblouissante illumina la scène. Un temps suspendu, puis, ce fut l'explosion, détruisant et incendiant tout. Le reste était silence.

Naïa Phykit. Son visage aux lignes pures s'imposa au néant, révulsa et refoula la Mort elle-même dans ses retranchements, la lynchant littéralement, afin de restituer la Vie là où elle fut délaissée, à l'abandon. Une sensation de chaleur s'engouffra dans le froid mortel. Le noir se teinta de couleurs chatoyantes. J'étais vivant. Le battement régulier de mon cœur me fut restauré. Mes yeux s'entrouvrirent sur une réalité évidente, mes illusions évaporées... Naïa était penchée au-dessus de moi, sourire aux lèvres : « Dors, et reviens-nous comme jadis, Tixu Oty. » Sentiments étrangers : joie et sérénité. On venait de me faire don de la Vie.

J'étais de bien méchante humeur. Voilà plusieurs heures que l'on ignorait mes appels. J'avais repris conscience, allongé sur un lit et attaché, dans une pièce à l'allure d'infirmerie. Je me doutais bien que l'on m'avait immobilisé de peur que je fasse encore un autre triste exploit. J'avais beau l'accepter, je n'étais toujours pas satisfait. Je souhaitais la revoir, ne serait-ce qu'une seule fois. Y penser fit resurgir le souvenir des évènements récents. Je ne pus m'empêcher de m'avouer que je n'aurais peut-être pas dû réagir aussi violemment. Je me jurai alors de me tenir tranquille. Hasard ou coïncidence ? Va savoir, mais à peine avais-je de sceller cette promesse que
Naïa entrait. Plantée devant mon chevet, elle se tint coi à m'observer. Nous nous affrontâmes du regard, silencieusement. L'eau coula sous les ponts, puis vint le moment où je finis par céder. « Vous êtes Naïa Phykit ? », demandai-je bien ce n'était pas réellement une question. Tous deux, nous en connaissons déjà la réponse. Elle ne se donna donc pas la peine de le confirmer. Je décelai une lueur dans ses yeux d'émeraudes, j'hésitai sur sa signification : était-ce un regard amusé ou rieur ? Qu'importe, cela n'a pas grande importance et cela ne m'avançait pas à grand-chose. Je me trouvais étrange : deux minutes auparavant j'aurais donné n'importe quoi pour que quoique ce soit vienne perturber mon ennui, mais voilà que maintenant je n'aspirais plus qu'à me retrouver en compagnie de ma vieille amie la solitude. Je me décidai finalement à reprendre la parole, autant en finir et en vitesse : « Qu'attendez-vous de moi ? » Pour la première fois, je vis un sourire étirer ses lèvres. « Vous ne tarderez pas à l'apprendre, mon cher Tixu Oty... », m'informa-t-elle. Je n'étais pas sûr d'apprécier ce qu'elle me réservait, d'autant plus que j'avais la désagréable impression de ne plus avoir la main mise sur ma destinée... Naïa Phykit me quitta, en me laissant me torturer l'esprit à me ressasser, sans cesse, ces dernières paroles si énigmatiques...

Dans le récit de ma vie, il existe plusieurs "périodes noires", comme je me plais à les nommer. J'appelle ainsi les époques de ma vie dont je ne possède strictement aucun souvenir. Ainsi, si je n'évoque jamais au grand jamais ma vie avant que je ne tombe dans ce cachot putride, c'est que tout simplement j'en suis malheureusement dans l'incapacité de le faire. J'ai préféré vous prévenir dès maintenant, puisque mes souvenirs s'effilochent plus fréquemment avec le temps, bien que ce ne soit que sur de courts moments, à l'inverse de ma première perte de mémoire. Ce véritable trou noir m'a amputé d'une partie tout entière de mon âme. Par la suite, il m'est arrivé de tenter d'en apprendre plus sur le mal qui nous frappe, mais la vérité ne s'est jamais dévoilé. Cette cicatrice indélébile a su se colmater grâce aux souvenirs de chaque instant, recueillis au creux de ma paume tel un trésor sans nom.

Des semaines, voire peut-être des mois s'envolèrent en un coup de vent. Après ma guérison, on me laissa croupir dans un autre cachot. Dans celui-ci, je m'y sentais mieux, des ouvertures sur l'extérieur étaient disséminées un peu partout. Pouvoir assister au déroulement des jours et des nuits étaient tellement une bénédiction pour moi. Depuis mon premier séjour en prison, je crois avoir toujours été claustrophobe, encore un autre traumatisme qui ne se soignera jamais complètement. Au bout de quelques jours, je ne réfléchissais déjà plus, je n'étais plus sensible à la vie : je ne sauvegardais mon corps plus par une certaine habitude, que par un soucis de survivre. Je n'étais plus
Tixu Oty, je n'étais qu'un pantin désarticulé. J'étais le vieux jouet d'une entité supérieure pour qui je n'incarnais plus aucun intérêt, qui prenait la poussière attendant que quiconque veuille bien venir me ramasser, m'insuffler un désir de vivre. Un jour, la routine qui s'était installée se brisa. Deux soldats, ce matin-là, m'arrachèrent de ma cellule pour me pousser sans ménagement vers l'extérieur. Peut-être le trouvais-je tellement absurde que je n'y assistais pas réellement. Je me sentais totalement étranger à mon propre corps, le sentiment d'avoir d'ores et déjà quitté la vie, sans pour autant être décédé. Je flottais sur un nuage d'indifférence, dépourvu de sens propre et dérisoire. Mon corps n'était plus qu'une mécanique quelconque. Je ne ressentais plus la fraîcheur du petit vent du matin. J'étais aveugle aux sens. Ce n'était plus moi qui gravissait les marches de la potence, je n'étais pas cet homme auquel on passait la corde. Ce n'était qu'une enveloppe de chair que l'on pendait.

Étrangement, alors que la vie s'échappait progressivement, mon esprit rejoignit mon corps brutalement. Une vague de souffrance m'arracha un hurlement silencieux. Un désespoir infini se fit croissant proportionnellement au manque d'air. Mes jambes battaient l'air inutilement, comme si cela pouvait me sauver de l'inévitable. La mort est un destin universel. Toutes les vies sont équivalentes. Mon cerveau privé d'oxygène cessa toute activité.
« Relevez-le ! », s'écria une voix féminine. Les soldats obéissants me remirent sur pied et coupèrent la corde. Je me tenais là, immobile à inspirer de grandes bouffées d'air, heureux d'éprouver la vie à travers ces souffrances. Je me sentais libéré, libéré de tous. Libre de vivre, prêt à tout recommencer. J'étais réconcilié avec la Vie.

Lorsque je fus enfin rétabli, je me rendais compte que de nombreux soldats m'observaient, d'un œil amusé saupoudré d'une pincée de curiosité. Il faut dire que ce ne doit pas être tous les jours que l'on assistait à une exécution capitale où l'on ne cherchait pas à tuer le prévenu. Mon cou me démangeait, je tendais mes mains vers le nœud, lorsqu'une voix autoritaire figea mon geste :
« Qu'est-ce que tu crois faire là ? », cria un officier. Je me tournais lentement vers lui, la colère dans mes yeux était transparente. Frustré, je lui rétorquai que la corde était désormais superflue. Avant que l'officier puisse réagir, la même voix féminine l'interrompit : « Tixu Oty, tu es officiellement mort ce matin. Gardes donc cette corde nouée autour de ton cou, comme témoin. Tu n'as plus aucun droit, tu es à moi. », clama-t-elle. Je la regardais, éberlué. Je regardais sans comprendre la fine silhouette de Naïa Phykit se balançait avec une grâce moqueuse. « A partir de maintenant, tu obéiras au doigt et à l'œil. Tu n'auras plus de volonté propre, ta seule volonté sera de combler toutes mes attentes. Tu es mort ! », m'expliqua-t-elle. Mon trouble esprit ne parvint point à ordonner mes pensées. Abattu, je me contentai de la suivre lorsqu'elle s'en alla. Que pouvais-je faire alors qu'elle venait de me sauver la vie une seconde fois ?

C'est ainsi que Tixu Oty suivit cette même Naïa Phykit sur terre et sur mer, par tous les temps jusqu'au jour où, lors d'une tempête particulièrement agressive, mon corps bascula par-dessus bord et me perdre dans l'immensité océanique. Livré à moi-même, mes véritables aventures commencèrent...


Dernière édition par Loki le Lun 13 Juin 2011 - 13:47, édité 12 fois
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Tixu Oty
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Tixu Oty


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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptySam 11 Juin 2011 - 23:03

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    De nos jours...

Je me nomme Tixu Oty, et je ne suis qu'un misérable humain parmi des milliards d'autres. Je fus l'un des seuls à avoir eu le privilège de faire la connaissance d'une personne connue sous le sobriquet du « chapelier fou ». Nul ne sait vraiment qui il est et quelles sont ses origines, ni même ses intentions... Pourtant, un banal soir d'été, ce même chapelier, qui à l'époque ce faisait également appelé Lloyd, me confia un secret bien gardé : le récit de sa vie. Ce soir-là, je l'avais rejoint dans sa chambre...

    Peu de temps auparavant...

Je l'atteignis enfin, m'y faufilai et refermai résolument la porte derrière moi. Le chapelier était accroupi près de la cheminée au milieu d'un demi-cercle de parchemins. Apparemment, il était en train de les classer. Je le considérai sans pouvoir cacher mon affliction. Et soudain la colère me prit. A cet instant, ma voix fut plus dure et cassante que je ne l'aurais souhaité, mais je ne voulais pas qu'il parte, qu'il me laisse derrière lui...
Un instant, il examina un manuscrit, puis le posa sur le tas à sa droite. Lloyd me répliqua qu'il m'avait averti. Ce qui était loin d'être un mensonge... Ensuite, le chapelier fou enchaîna sur son petit jeu favori : une question en échange de la sienne. J'en restai interloqué, il me demanda si cela m'effrayait. Il continua en me confessant que cela l'épouvantait, à l'idée que cet épisode soit soufflé par les bons soins du temps. Il jeta encore un manuscrit sur la pile.
Un silence pesant s'installa. D'un geste involontaire, je poussai sur l'épingle que je portais pour mieux l'enfoncer dans ma veste. J'avais failli la perdre aujourd'hui et, du coup, j'avais songé à ce qu'elle symbolisait jusque là : la protection du chapelier pour un vaurien dont un individu plus implacable se serait discrètement débarrassé. Mais, maintenant qu'il avait besoin d'être protégé à son tour, que symboliserait-elle à mes yeux ? L'âme en peine, je posai une question, sans grande conviction, sur ce que nous allions faire par la suite. Lloyd me répondit aussitôt que lui et moi ne pouvions rien accomplir, ou presque. Il n'était qu'un fou et moi un vaurien. J'acquiesçai à contrecœur. Je regardai le chapelier fou en me demandant ce qu'il savait : réponse évasive, comme toujours. Je lui rétorquai alors avec désespoir que nous étions donc impuissants. Il se vexa. Lui et moi ? Jamais. Nous avions trop de pouvoir pour agir ici, c'est tout. Par ici, c'étaient les désarmés les plus puissants. Il se redressa et s'ébroua avec des mouvements de pantin désarticulé qui firent tinter les grelots qu'il portait. Je ne pus m'empêcher de sourire. Il sortit d'un pas précautionneux de son enceinte de manuscrits et de tablettes. Sans plus de cérémonie, Lloyd me dit adieu. J'en fis de même. Tout allait se terminer ainsi... Il s'arrêta devant la porte, l'air intrigué. Il insista pour savoir si je ne voyais pas d'objections à ce qu'il s'en aille. Je lui rappelais qu'il me semblait que je voyais déjà des objections à ce qu'il reste. Il me conseilla de ne pas faire assaut de bons mots avec un fou. Puis, il me demanda si j'avais oublié : il m'avait proposé un marché plus tôt : un secret contre un secret. Je n'avais pas oublié, mais je ne savais plus si j'en étais capable.
« D'où est venu le chapelier fou et pourquoi ?, fis-je à mi-voix.
- Ah ! » Il resta un instant muet, puis demanda gravement : « Tu es certain de vouloir les réponses à ces questions ?
- D'où est venu le chapelier fou et pourquoi ? » répétai-je lentement.
L'espace d'une seconde il ne dit rien et je le vis alors comme je ne l'avais vu depuis des années, non comme le fou à la langue acérée et aux phrases tranchantes comme des bernacles, mais comme une personne, petite et mince, toute fragile avec sa peau décolorée, son ossature d'oiseau, jusqu'à ses cheveux qui paraissaient moins matériels que ceux des autres mortels. Sa livrée noire et blanche bordée de grelots d'argent et sa ridicule petite rose cueillie le matin même, voilà la seule armure et l'unique épée qu'il possédait dans ce monde où régnait l'intrigue et la perfidie. Et son mystère. L'invisible manteau de son mystère. Je regrettai fugitivement le marché qu'il avait proposé ma curiosité dévorante. Il soupira, promena son regard dans la pièce, puis alla se planter devant la fenêtre ouverte sur les remous agités de l'océan. Il le considéra, puis sourit d'un air lugubre, comme s'il y percevait un humour qui m'échappait. Il prit soudain la pose d'un poète prêt à déclamer, puis se figea et planta encore une fois ses yeux dans les miens. « Tu es certain de vouloir savoir, Tixu ? »
Je répétai comme une antienne : « D'où est venu le chapelier fou et pourquoi ?
- D'où ? Ah, d'où ? » Il se tint un instant nez à nez avec un rat de passage, l'air de formuler une réponse à sa propre interrogation. Puis il me regarda. « Descends vers le sud jusqu'en des régions par-delà le bord de toutes les cartes que l'on dessine dans ces pays aussi. Descends vers le sud, puis lance-toi vers l'est sur une mer dont tu ne connais le nom. Tu finiras par arriver devant une longue péninsule sinueuse et, à la pointe, tu trouveras le village où est né un fou. Tu y découvriras peut-être encore une mère qui se rappelle qu'elle a eu un bébé blanc comme une larve et qu'elle chantait en me serrant contre son sein chaud. » Il vit mon expression à la fois incrédule et captivée et il eut un petit rire. « Tu n'arriveras même pas à te représenter le tableau, n'est-ce pas ? Attends, je vais encore te compliquer la tâche. Elle avait de longs cheveux noirs et bouclés et les yeux verts. Tu t'imagines ? C'est de couleurs aussi somptueuses qu'est faite ma translucidité ! Et les pères de l'enfant sans couleur ? Deux cousins, car telle était la coutume de ce pays, l'un corpulent, noiraud, plein de rire, les lèvres vermeilles et l'œil brun, un fermier qui sentait la bonne terre et le grand air, l'autre aussi étroit que le premier était large, d'or là où le premier était de bronze, poète et chanteur aux yeux bleus. Et comme ils m'aimaient et se réjouissaient de ma venue ! Tous les trois, et le village avec eux. Que j'étais aimé... »
Sa voix s'adoucit et il se tut un instant. J'avais la certitude d'entendre ce que nul n'avait entendu avant moi. Je me rappelai le jour où je m'étais glissé dans sa chambre et l'exquise poupée au berceau que j'avais trouvée. Chérie comme le fou avait été chéri. J'attendis qu'il poursuive.
« Quand j'ai été... assez grand, je leur ai dit au revoir. Je suis parti chercher ma place dans l'histoire et décider où la contrarier. L'endroit que j'ai choisi, la Soul Society ; le moment, c'est l'heure de ma naissance qui l'a déterminé. Je suis arrivé et je me suis donné au Gotei 13. J'ai réuni dans ma main tous les brins que les Fileuses du Destin y ont placés et j'ai entrepris de les tordre et de les teindre comme je le pouvais, dans l'espoir d'affecter ce qui se tisse après moi. »
Je secouai la tête. « Je n'ai rien compris à ce que tu viens de dire.
- Ah ! » Il agita sa coiffe et ses grelots tintèrent. « Je t'ai offert de te révéler mon secret, je n'ai pas promis de te le rendre intelligible.
- Un message n'est pas délivré tant qu'il n'est pas compris », objectai-je.
Le chapelier fou demeurait récalcitrant. « Tu as parfaitement compris ce que j'ai dit, biaisa-t-il ; mais tu ne l'acceptes pas. Jamais je ne t'ai parlé aussi clairement. C'est peut-être ce qui t'égare. »
Il ne plaisantait pas. Je secouai la tête à nouveau. « Ça ne veut rien dire ! Tu es allé quelque part pour trouver ta place dans l'histoire ? Comment est-ce possible ? L'histoire, c'est ce qui a été fait dans le passe ! »
La coiffe s'agita encore une fois, plus lentement. « L'histoire, c'est ce que nous faisons pendant notre existence. Nous la créons au fur et à mesure. » Il eut un sourire énigmatique. « L'avenir est une autre sorte d'histoire. »
J'acquiesçai. « Personne ne peut connaître l'avenir. »
Son sourire s'accentua. « Ah oui ?, fit-il dans un souffle. Quelque part, peut-être, est-il écrit que tout ce qui constitue l'avenir. Pas écrit par une seule personne, attention, mais si tous les signes, les visions, les prémonitions et les augures de toute une race étaient couchés sur le papier, reliés les uns aux autres avec leurs correspondances, ce peuple ne pourrait-il pas élaborer un métier à tisser sur lequel s'étendrait la tapisserie de l'avenir ?
- Ridicule ! Comment saurait-on si tout ce qu'elle contient est vrai ?
- Si un tel métier venait à être crée et une telle tapisserie de prédictions à être tissée, non sur quelques années, mais sur des millénaires, on pourrait observer au bout de quelques temps qu'elle offre des prévisions étonnamment exactes. Dis-toi bien que ceux qui tiennent ces archives sont d'une autre espèce, à l'exceptionnelle longévité ; une espèce pâle et belle qui mêle parfois son sang celui des hommes. Et alors... » Il tournoya sur place, soudain folâtre et insupportablement content de lui-même. « Et alors, certains naissent, si clairement marqués que l'histoire ne peut que les appeler, qu'ils doivent partir en quête de leur place dans cette histoire future. Et il se peut même qu'on les encourage à examiner cette place, ce point de jonction de cent fils, et qu'ils disent : ces fils, là, je vais les tordre et, ce faisant, je vais modifier la tapisserie, gauchir la trame, changer la couleur de l'avenir. Je vais transformer la destinée du monde. »
Il se moquait de moi, j'en étais maintenant certain. « Une fois tous les mille ans, peut-être, dis-je, il est possible qu'apparaisse un homme capable de provoquer de tels bouleversements dans le monde ; un roi puissant, ou encore un philosophe qui modèle la pensée de milliers de gens. Mais toi et moi, fou ? Nous sommes des pions, des pas grand-chose. »
Il secoua la tête d'un air apitoyé. « Plus que tout, c'est ça que je n'ai jamais compris chez vous : vous jouez aux dés et vous comprenez le sort du jeu puisse dépendre d'un seul jet ; vous vous distrayez aux cartes et dites que la fortune amassée en une soirée peut partir en fumée sur un pli. Mais un homme, ça, vous le reniflez d'un air dégoûté et vous laissez tomber : quoi, ce néant d'humain ? Ce pêcheur, ce charpentier, ce voleur, cette cuisinière, allons, mais qu'est-ce que ces gens pourraient bien accomplir dans le vaste monde ? Et, telles des chandelles dans un courant d'air, vous vivez de petites existences crachotantes, vacillantes.
- La gloire n'est pas pour tout le monde, observai-je.
- En es-tu sûr, Tixu ? En es-tu sûr ? A quoi bon une petite vie qui ne change rien à la grande vie du monde ? Je ne conçois rien de plus triste. Pourquoi une mère ne se dirait-elle pas : si j'élève bien cet enfant, si je l'aime, si je l'entoure d'affection, il mènera une existence où il dispensera le bonheur autour de lui, et ainsi j'aurais changé le monde ? Pourquoi le fermier qui plante une graine ne déclarerait-il pas à son voisin : cette graine que je plante nourrira quelqu'un, et c'est ainsi que je change le monde d'aujourd'hui ?
- C'est de la philosophie, chapelier fou. Je n'ai jamais eu le temps d'étudier ces choses-là.
- Non, Tixu : c'est la vie. Et nul ne peut se permettre de ne pas y penser. La moindre créature doit avoir conscience, songer au moindre battement de son cœur. Sinon, à quoi sert de se lever chaque matin ?
- Chapelier fou, ce que tu racontes me dépasse », dis-je, mal à l'aise. Je ne l'avais jamais vu aussi passionné, jamais entendu s'exprimer si clairement. J'avais l'impression d'avoir fouillé des cendres grises et d'être soudain tombé sur la braise ardente qui rougeoyait en leur cœur ; elle brillait trop fort.

    A une époque révolue...

Minuit. L'heure des souvenirs. Tixu Oty est dans son lit, la déception voilée par le sommeil et les rêves des jeunes. Des bûches brûlent derrière moi, remplissant la pièce de chaleur et d'une luminosité dorée. Des ombres oscillent contre les chevrons comme de vieux fantômes.
Cela me demanda un effort, mais j'ouvre la fenêtre, faisant tomber la neige du rebord. Les doigts froids et squelettiques de l'hiver foncent sur moi, glissant dans un souffle contre ma chemise. Je frissonne et contemple le paysage qui s'étend des gorges sombres jusqu'aux lacs glacés et aux montagnes au-delà.
Des pics couverts de neige se découpent contre la lune. J'arrive à peine à discerner les arbres dans leur manteau d'hiver cotonneux. Et il y a une sorte de brume qui s'étire dans le lointain, recouvrant les ravins givrés et les pics silencieux.
Parfois, je me demande ce que ma famille penserait de moi, si certains membres encore vivants me voyaient. Quelque part, un animal vient de pousser un hurlement. Je ne peux pas le voir de là où je suis.
La vérité. Comment pourrais-je seulement commencer à la dire ? Pourtant, je ressens en moi le besoin de parler, de laisser la vérité s'envoler dans les airs. Il y a un grand fauteuil près de l'âtre, tapissé d'un cuir doux ; j'y suis resté enfoncé de longues heures, la tête posée sur ses coussins ronds. Aujourd'hui, il est vide. Mais je vais utiliser ce qu'il me reste d'imagination pour façonner un auditeur. Je vais créer un fantôme du futur. Il entendra la véritable histoire du chapelier fou.
Je n'agite pas mes mains. Je n'incante aucune formule magique. Tout cela n'est bon que pour des veillées dans des tavernes, ou pour se moquer des crédules. Mais là, il ne s'agit pas d'un tour, je n'ai simplement qu'à me concentrer, à le penser.
Le voilà assis, sculpté dans la lumière, modelé de bribes de pensées, muet et passif. Je lui ai donné un visage intelligent avec des yeux verts perçants, comme mon Tixu Oty qui dort dans la chambre en haut. Et je l'ai fait jeune, car ce sont les jeunes qui forgent les lendemains, les vieux et les gens fatigués, eux, déforment les « aujourd'hui » - ils les empêchent de se développer, ils les contiennent, pour les rendre plus sûrs. Le voilà assis, passif, fantomatique et transparent. Un autre jour j'aurais pu l'imaginer habillé de pourpre, et quiconque aurait pu l'apercevoir se serait extasié devant sa beauté. Mais il se modifie déjà, et se brouille. C'est à ça, je pense, que doit ressembler un fantôme.
Où dois-je commencer esprit de mon esprit ? Que souhaites-tu entendre ?
Évidemment, il ne répond pas, mais je sais quoi il penserait s'il en était capable.
Commence par le début, fou. Où commencer si ce n'est au commencement ?
Période de sa vie perdue dans les méandres du temps...

    A un temps oublié...

Un râle profond s'éleva, sans certaines difficultés, de sa gorge, arrachant au tréfonds de son âme, sa conscience émiettée. La machine de la vie se mettait de nouveau en route, après ce qui semblait être une longue nuit d'hiver. Seule, sa poitrine se soulevait doucement, mais sûrement. Son esprit écartelé ne parvenait pas à assembler les pots cassés : ses sens continuaient, sans cesse, à se dérober devant la main de son cerveau, avide de les contrôler. Il vivait, mais à quel prix ? A cet instant là, il ne saisissait évidemment pas la précarité à laquelle se confrontait son existence. Ramené des limbes, sa vie, semblable à un heu d'équilibriste, tenait ni plus ni moins à un fil. Un affrontement sans merci se livrait dans son être tout entier. Si je le pouvais là, j'aurais, sans aucun doute, confié son sort à l'une de ces divinités supérieures, maniant à leur guise le droit de vie et de mort en ce bas monde. Il ne ressentait pour ainsi dire ni souffrance, ni réconfort : rien ; pourtant, techniquement parlant, il était bel et bien vivant. Je ne saurais vous le dire avec exactitude comment je sus tout cela. Je le sais, voilà tout. Il demeurera ainsi, dans une sorte d'état comateux durant, ce qui me semble être aujourd'hui, une éternité. Puis, un jour vint où, miraculeusement, ses paupières s'ouvrirent lentement. Ce fut un choc. Imaginez l'impact brutale que ce fut lorsque son âme fusionna tout à coup avec son corps décharné. Il reprenait ses esprits, et son regard balaya grossièrement les alentours. De toute manière, le tour fut vite fait. L'atmosphère humide des lieux lui pesait, il était tendu à l'extrême : on sentait l'empreinte du Mal à l'état pur. Rien de bien rassurant en soi, vous en conviendrez. Faute d'une véritable source de lumière, ses yeux ne purent se poser, tout n'était qu'obscurité. On discernait vraisemblablement une paroi terne et, de surcroît, parfaitement lisse. Peut-être même trop, cela ne paraissait guère naturel... L'unique relief du décor n'était autre que le socle sur lequel reposait son propre corps, ou ce qui en restait. Quel singulier endroit... La peur de l'inconnue est malheureusement bien plus forte que celle dont on en connaît l'origine. Comment peut-on tranquilliser un esprit tourmenté tourmenté, alors que lui-même ne saurait nous faire part de la raison de sa propre peur ? Impossible. Totalement impossible. Vous comprendrez alors sans mal l'agitation dont fit preuve l'homme, car en effet s'en était bien une. Bien qu'il n'y ait guère prêté d'attention, son regard survole un moment son anatomie peu développé : il était nu comme un ver. A ce moment-là, vous imaginerez sans peine que c'était bien le cadet de ses soucis. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites dans tous sens en quête de réponses à ses miettes questions, comme si cela actionnerait une quelconque réflexion ordonnée par ce fouillis indescriptible envahissant sa pensée. Il n'était sûr de rien, mis à part la certitude que moisir ici, ne lui apporterait rien de bon. Seulement, son corps encore bien trop faiblard s'obstina à demeurer statufié, les bras en croix et les jambes parallèles, tel un cadavre. Un cadavre. Alors que l'homme se résigna finalement à accepter sa faiblesse, passagère espéra-t-il. Cette idée saugrenue lui traversa l'esprit. Et s'il était bel et bien mort ? Se trouverait-il donc dans l'au-delà ? Qu'importe la manière dont nous souhaitons le nommer, cela revenait au même : la terreur s'empara du peu de sa raison restante. L'homme se serait bien autorisé à hurler son anxiété, à jurer contre l'injustice, et même peut-être bien à prier pour un miracle, mais c'était sans compter ses cordes vocales qui ne produisent pour ainsi dire que des râles gutturaux, manquant cruellement d'esthétique à l'oreille. Son impuissance faisait peine à voir. L'impotent réduit uniquement à voir sa misérable condition, même les larmes se refusèrent à couler. Le froid le pénétra peu à peu, engourdissant tout d'abord ses doigts et ses pieds pour ensuite en gagner la totalité. Sa température corporelle chuta alors brutalement et étonnamment ce qu'il craignit le plus ne fut que la Mort elle-même. L'homme à l'âme brisée n'était pas prêt à faire face au visage hideux, le tout dernier que l'on aperçoit avant d'être plongé dans le Grand Vide à tout jamais. Impuissant, il ne l'était plus vraiment, du moins ne le pensait-il plus. Son esprit, mis sur le pied de guerre, lutta de toutes ses forces dans cette ultime bataille. Alors qu'il tentait en vain de repousser l'avancée glaciale, une cacophonie monstrueuse prit en étau sa pauvre tête, une douleur lancinante se répercutaient dans son crâne. Il n'était plus que souffrance incarnée. Était-ce le dernier acte avant la tombée des rideaux ? Puis, l'évidence même le frappa, telle un rayon de grâce : tout ceci ne signifiait point le trépas, mais le renouveau. L'homme, malgré ses atroces souffrances, aurait bien sauté de joie : sa vue, son touché et son ouïe étaient dorénavant optimale. Malheureusement, les réjouissances ne durèrent guère : son cerveau succomba devant un tel afflux soudain, et il finit par perdre connaissance. Tout simplement.
Un quelque chose le tira de son sommeil sans rêve. Un petit quelque chose de rien du tout, et pourtant ses sens étaient en alerte. Cette intuition d'un je-ne-sais-quoi qui ne tourne pas rond, un malaise grandissant inexorablement et qui vous laisse con.
Le sentiment d'urgence le pressa d'autant plus à dépasser l'échec récent : bouger ; il devait bouger d'ici, et en vitesse ! Il se focalisa tout d'abord à remuer un de ses minuscules orteils. Des gouttes de sueurs glissèrent le long de ses tempes, tels des grains de sables s'écoulant du sablier du temps. Soudain, le gros orteil du pied gauche sembla trembler. Était-ce une illusion ? Avait-il imaginé ce geste le voulant tellement ? La surprise passée, le jeune homme brandit sa volonté pour renouveler le phénomène. Ce qui ne se fit pas attendre, son orteil remua timidement, mais véritablement. L'éclosion d'un espoir non plus vain, mais durable. Des bruits sourds se faisaient entendre. Son sixième sens l'alerta une nouvelle fois : ce qui approchait n'était pas amicale, mais représentait bien une menace. Après une lutte acharnée, il parvint finalement à se retrouver en position assise et il ne se l'expliqua pas, non pas qu'il ne s'interrogeait point quant à ce retournement de situation soudain, mais tout simplement qu'il ne possédait pas le temps nécessaire à creuser plus profondément la question. Sans plus attendre, le jeune homme rétabli miraculeusement se leva tant bien que mal et s'élança vers l'unique chemin qui se présentait à lui. A peine eut-il l'occasion de battre deux fois des cils qu'il percuta de front une porte. Bien qu'il ne puisse pas voir dans cette obscurité totale, mais il sentit sous ses doigts squelettiques les charnières d'une ouverture, tout aussi bien sûr sa liberté que sur sa captivité. Quel mystère se cachait-il derrière cette porte ? Une porte, d'autant plus lorsqu'elle est close, cache toujours un quelque chose. Si on n'a rien à dissimuler, à quoi bon mettre une porte précisément ici ? Une pensée se fraya progressivement... Et s'il était lui-même ce « trésor » ?
Les bruits étaient désormais parfaitement audible, pour son plus grand malheur. Des bruits de pas, voilà ce que c'était, le son de courses dirigées vers un lieu bien précis : lui. Paniqué, le jeune homme retourna sur ses pas, en quête d'une autre sortie, sans grands espoirs... Une clef pénétra la serrure, il jeta des regards paniqués ici et là, désespéré. Lorsque la porte s'ouvrit, laissant une clarté aveuglante pénétrer, le captif n'avait rien trouvé de mieux que de reprendre sa position initiale, étendu sur le bloc.
Attentif, l'homme écouta. Il écouta le grincement des charnières de cette fameuse porte et son raclement contre le calcaire du sol. Un instant, le silence régna de nouveau en maître en ces lieux sombres, mais ce ne fut l'histoire que d'une histoire. Une petite anomalie se détachait, brisant ainsi un silence religieux. Inspiration, expiration... Inspiration forte. Expiration, le soulagement. Une respiration douce et anxieuse. Une femme ? Ainsi, serait-ce une femme qui lui rendrait visite dans ces obscurités malsaines ?
Comme il est étonnant pour lui, cet homme qui s'éveille cloîtrée et écartée du Soleil, de n'avoir nul souvenir d'un quelconque passé antérieure, mais de tout de même posséder des mots porteurs de sens tels que Soleil, Eau, Ciel, Nature, Peur, Femme, ... Comment cela se peut-il qu'il puisse avoir connaissance de mots qui définissent une réalité qui ne semble être guère la sienne. Il connaît la femme, mais uniquement en tant que mot constellé de syllabes, de lettres, et non comme une appellation d'un être de chair et de sang. Le mot lui vient à l'esprit, mais aucune image n'y est associée. Cela en va de même pour le Soleil et la Lune, le Jour et la Nuit, ... La liste paraît longue. Trop longue...
Un souffle tiède vint caresser son oreille, tel une promesse langoureuse qui ne demande qu'à être tenue. Un tic nerveux lui échappa, sa bouche se tordit légèrement, surpris de ce premier contact indirect.
« Alors, ainsi on feindrait de dormir ? Cela n'est point convenable envers votre hôte qui vous a offert le gîte, sans rien demander en retour... »
La supercherie découverte, cela ne rimait plus à rien de poursuivre la mascarade. Le captif qui n'était plus certain de son statut se releva timidement, mais n'osa pas ouvrir les paupières, ni de proférer une quelconque parole. Le temps se suspendit. Une odeur méconnaissable se répandait dans l'air ambiant. Tous semblait s'être figé. Puis, il tenta de briser la magie du silence. Une tentative infructueuse pour ne pas vous le cacher, car seulement un son rauque et inarticulé outrepassa ses lèvres gercées...
« Ah... Ce n'est pas étonnant que vous rencontriez quelques difficultés à parler... Ne vous en faites pas, je ne suis pas votre ennemi. Maintenant, écoutez-moi. Je vais vous confier ce que je sais à votre sujet. Ensuite dès que vous le pourrez et si vous le souhaitez, je vous en saurais gré d'éclairer les zones sombres et inconnues de votre personne. Alors, tout commença seulement un mois auparavant, par une nuit brumeuse et placée sous le signe d'une pleine lune éclatante de sa blancheur. »
La femme dont il ne pouvait distinguer le visage fit une courte pause. Certainement le temps de rassembler ces pensées, de raviver des souvenirs dont on se passerait volontiers. Sa respiration devient plus irrégulière et agitée. La jeune femme, semble-t-il, désormais n'affichait plus l'assurance et la confiance en soi qu'elle avait en pénétrant les lieux. Elle tremblait de l'intérieur, mais reprit tout de même son récit d'une voix mal assurée et hésitante.
« Cette nuit-là, comme je l'ai déjà dit, c'était la pleine lune. Bien qu'il soit tard, on y voyait tout aussi qu'en plein jour. Que faisais-je à cette heure tardive me demanderiez-vous ? Rien. Je vous narre cet épisode, mais vous ne saurez rien sur ma personne, soyez-en sûr. De toute manière, vous comprendrez bientôt que vous ne serez guère plus avancé à la fin de mon récit.
Non loin d'ici se trouve un vieux manoir jusqu'alors abandonné depuis des siècles. De mémoire, on y a jamais vu personne y vivre... Pourtant, il y a de cela un mois, des voyageurs venus d'ailleurs s'y sont installés. Du moins, je les ai vus. Nul ne les voyait, sauf moi... Pourquoi ? Ma foi, je ne le saurais jamais et je me porte à merveille. Hier, on me prenait pour une sorcière ; aujourd'hui, encore ; et demain, il en sera de même. Non, ne dites rien. Je ne suis même plus certaine de vouloir entendre votre histoire. Oui, je vous expose les faits, puis je m'en irais. Ensuite, vous devriez également prendre le large. Ce n'est qu'un conseil, suivez-le ou non, ce le concernera que vous et vous seul. Ainsi, je les ai espionnés. D'une part, ma curiosité m'y poussait : d'autre part, je voulais prouver à la populace que je ne divaguais point. Finalement, cela m'aura apporté davantage de préjudices... J'ai donc observé le manoir durant toute la nuit, tournant autour tel un rapace se préparant à fondre sur sa proie. Ce n'est qu'au petit matin que je parvins à débusquer un observateur convenable. De mon perchoir, j'avais une vue plongeante sur une salle à l'animation bien inhabituelle. Après quelques minutes d'observations, je ne pouvais plus refuser ce que la scène qui se déroulait à ma vue. C'était un laboratoire où des hommes dont j'étais la seule à pouvoir à les voir dans le voisinage, amenaient des êtres humains pour leur injecter des produits. Seulement, tous mourraient à une vitesse effrayante dans d'horribles souffrances. Ces atrocités m'écœuraient et je n'allais pas tarder à me détourner pour m'esquiver de ce spectacle d'horreur, mais une soudaine agitation attira mon attention. Un homme. Un homme ne mourut pas comme les autres, lui survécut. Enragé, il s'en prit aux chercheurs-invisibles en leur fracassant leurs crânes. Ils étaient incapables de se défendre. Ils tombaient comme des mouches, les uns après les autres... Tout à coup, des guerriers armés de katanas déboulèrent et saignèrent à blanc le cobaye humain. Saignant de toute part, je crus que c'était sa fin. Je m'obligeai à regarder la mort de cet homme qui allait mourir seul, loin de tous ses amis et de sa famille. La suite est indescriptible, humainement impossible et impensable. Encore une fois, je me trompais sur l'issue de cette histoire. Tous les guerriers se désagrègent en un instant. Tous. Mort. Un silence de mort régnait désormais. La nature semblait s'être figé d'effrois devant cette engeance surnaturelle et maléfique. Peut-être suis-je réellement une sorcière, car, au lieu de me détourner du carnage comme le bon sens le suggérait, mon instinct féminin me dicta d'y aller. Et oui, moi pauvre bougre, j'y suis allé. Là où des scientifiques et des guerriers avaient échoué, peut-être qu'une femme y parviendrait ? Encore maintenant, je ne saurais dire où j'ai puisé cette dose de folie pure. Après m'être extraite du dédale que forme le manoir, je trouvais enfin le laboratoire. Là, baignant dans son propre propre, le cobaye humain luttait pour sa vie, alors qu'il aurait dû périr depuis belle lurette. Pendant des jours et des nuits, je suis restée là, immobile, à le regarder se démener pour survivre. J'eus tout le loisir de le défigurer de mon regard et d'admirer sa volonté et sa ténacité pour la vie. Après une semaine, je décidais que le danger n'était plus et je le pris alors pour l'éloigner de ce lieu maudit. Il était aussi léger qu'une plume, ce qui me facilita le transport. Par contre, son état s'aggravait dû à sa perte considérable de sang et au temps où il n'avait ni bu ni manger. Je ne saurais dire par quel miracle il a survécu, mais il vainquit la Mort elle-même et s'en tira à bon compte. Malheureusement, la populace voyait le blessé d'un mauvais œil... D'autant plus qu'il avait été sauvé par la sorcière ! Anticipant la fureur des hommes, je me dissimulai alors dans les catacombes en compagnie du jeune homme encore inconscient. Et tu l'auras compris, ce jeune homme n'est autre que toi... Voilà, tu sais tous. Tu as suffisamment récupéré pour subvenir à tes propres besoins par toi-même. Sois maître de ta destinée et jouis de la vie comme bon te plaira ! »
La jeune femme s'en alla, laissant derrière elle la porte ouverte. Le jeune homme étourdi par tant de révélations resta ébahi un certain temps, puis, sans demander son reste, s'envola accomplir sa destinée ?

Encore aujourd'hui, on narre le mythe de cet homme, marqué d'un Mal sans nom, qui parcourent les terres, inlassablement, en portant sur le monde un regard sans haine...
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Tixu Oty
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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptySam 11 Juin 2011 - 23:06

Je considère que j'en ai terminé avec cette fiche de présentation. = )
J'attends avec impatience votre verdict. ; )
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Jaag Akanawa
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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptyLun 13 Juin 2011 - 13:59

Pour moi c'est bon.

Je valide rang 2. Attends une seconde validation =)
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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptyLun 13 Juin 2011 - 14:02

Bien chef et merci ! ; )
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Iwa Kishin
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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] EmptyMar 14 Juin 2011 - 19:10

Hop ! J'ai changé d'avis, le rang 3 est amplement mérité.

Je vote aussi pour Sid ! Donc tu es validé Wink
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MessageSujet: Re: Tixu Oty. That's all. [Achevé]   Tixu Oty. That's all. [Achevé] Empty

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