Vic H. Taylor (50 %)

Effrayant. Terrorisant. Angoissant. Non, je ne vous résume pas le champ lexical de la peur, je vous décrivais Vic d'un point de vue globale, en ma qualité de narrateur. Oui, ce champ lexical est sans doute celui où je vais puiser le plus de mots me permettant de décrire ce personnage. Vous me trouvez sans doute excessif, ce à quoi je m'attends, pas d'inquiétudes. C'est pourquoi je vous rapporte les dires de personne ayant rencontré, malheureusement, Vic:

Il était tard. Extrêmement tard. Et cela se ressentait, rien que par l'absence de personnes dans les rues. Moi-même, je commençais à me demander ce que je faisais encore ici, sous cette pluie. Oui, il pleuvait. Des cordes. Ne tenant plus en place, je m'apprêtais à partir discrètement quand, soudainement, j'entendis un bruit de pas, puis un autre. Ce bruit me glaça le sang, sans que je sache pourquoi. Peut-être le fait que nous ne soyons que seuls, lui et moi, dans cette rue. Doucement, je me retournais vers l'individu, et j'eus l'impression que le temps s'était arrêté, et que nous n'étions plus que deux à vivre sur cette planète. Livide, je le regardai sans n'oser respirer. L'homme faisait à peu près ma taille, un mètre quatre-vingt, mais je le devinais bien plus fort physiquement que moi. Lui continuait à avancer, semblant m'ignorer totalement. Il était encapuchonné, mais ses cheveux étaient suffisamment longs pour me permettre de voir qu'ils étaient blancs, couleur peu commune. Sous sa capuche, je ne pouvais le voir plus en détail, mais je pouvais distinguer sans peine ce qu'il portait sur lui à ce moment-là. Il était habillé, et c'est bien ce qui m'empêche de vous le décrire plus, d'un long manteau rouge, en cuir sans doute, lui descendant jusqu'aux talons. Il avait également des gants, noirs, et également en cuir. Et c'est à ce moment là que je les vis. Oh, j'aurais aimé ne pas être témoin de ceci, mais elles étaient juste là, sur ses gants: des tâches de sang. Je ne pus contenir un petit cri, et l'homme pointa son regard sur moi. Il avait également du sang sur sa joue. Il avait tué... et j'étais un garde. Mon devoir était de l'arrêter. L'assassin comprit bien vite mon intention, puisqu'il émit un son de sa voix, comme une mise en en garde. Il reprit ensuite sa marche, espérant m'avoir bien fait comprendre que je devrais éviter de d'empiéter sur un terrain miné. Mais je ne pouvais pas ne rien faire. Alors, discrètement, j'ai sorti mon arme, et l'ai pointé en direction de sa tête. Doucement, sans respirer, je m'apprêtais à tirer, mais l'individu s'immobilisa, et mon cœur rata un battement. Il enleva sa capuche et me regarda fixement, droit dans les yeux. Je criai. Un démon, voilà qui il était. Je lâchai mon arme, espérant qu'il comprenne que je le laisserai partir. Il s'éloigna doucement, tandis que je m'écroulais, en larmes, remerciant Dieu de m'avoir laisser la vie sauve. Pourtant, je savais que ce que j'ai vu me hanterais jusqu'à ma mort: Deux yeux. Rouges, comme le sang.

Belle journée en perspective: il faisait beau, chaud, et il y avait un petit vent frais. Oui, c'est ce que l'on peut appeler les joies simples. Mais pour un marchand ambulant, les conditions météo sont extrêmement importantes. Je m'attelai donc à installer mes marchandises mais, soudain, un homme me bouscula assez fortement pour m'envoyer au sol, prit de quoi ce nourrir sur mon chariot, puis se mit à s'enfuir. J'eus à peine le temps de comprendre ce qui venait de m'arriver qu'une autre personne courra après le voleur. Je pensais d'abord que c'était un complice, mais le coup de pied qu'il lui mit dans le dos me persuada du contraire. Le voleur s'écroula, et le mystérieux justicier ramassa ma marchandise, puis me la ramena. Me relevant enfin, je le remerciai, lui offrant alors un peu de pain. Une autre personne m'aurait peut-être trouvé radin, mais celui-ci se fichait pas mal des récompenses, apparemment, puisqu'il ne me fit aucune remarque à ce sujet-là. Il se mit à manger. Pendant ce temps, je l'observais. Il était grand, environ le mètre quatre-vingt, et je lui devinais une certaine musculature. Il avait de longs cheveux blancs et des yeux marrons. Son visage, pâle, pâleur accentué par ailleurs avec le fait que sa chevelure soit de cette couleur, me permit de lui donner une tranche d'âge plutôt précise: entre 25 et 30 ans. Il portait un long manteau rouge, des gants noirs et un pantalon de la même couleur. Quand il se leva pour partir, je lui ai demandé son nom. Il me répondit : « Vic ». Puis il partit, sans un mot, comme si le devoir l'appelait.
Il était désormais un peu plus de vingt heures, heure à laquelle je rentrai chez moi. Mais aujourd'hui, les affaires ont tellement bien marché que le temps est passé extrêmement vite. Je commençais à pousser mon chariot quand j'entendis un bruit de course derrière moi. Je me retournai et le vis. C'était le voleur de ce matin! Il revenait! Mais, bizarrement, il ne s'arrêta pas devant mon stand, et continua sa course, comme s'il fuyait quelque chose. Un coup de feu. Puis un deuxième. Le voleur, les jambes touchées, s'écroula, hurlant de douleur. Je regardais, terrifié, dans la direction d'où sont partis les coups de feu, et vis un homme, grand, aux cheveux blancs, portant un manteau rouge. Il n'y avait pas de doutes possibles, c'est lui qui venait de tirer. Il marcha doucement vers le voleur, et le tua. Sans aucune hésitation. J'avais l'impression d'halluciner, cela ne pouvait être possible. L'homme se retourna dans ma direction, et je vis alors deux yeux rouges m'observer. Oui, c'était bien lui...

Description morale

Vous l'aurez sans doute compris, il n'y aura pas de témoignages dans cette partie. Personne n'est plus à même de se décrire mentalement que la personne concernée. Mais pour quelques soucis, je ne vais pas pouvoir demander à Vic de venir nous rejoindre. Voyez-vous, le soir, il n'est pas vraiment très bon d'aller lui demander quoi que ce soit. Enfin, je vais peut-être un peu trop vite pour vous parler de notre bonhomme. Cette partie se déclinera en deux parties car, vous l'aurez compris, notre ami souffre apparemment de quelques problèmes psychologiques, et je tiens à tout vous détailler.

La « bonne » personnalité, si j'ose dire. Ici, notre homme pourrait être comparé à une personne comme les autres, enfin, vu que nous sommes tous unique, je pense qu'une phrase comme celle-ci ne pourrait convenir à décrire le mental de notre homme. Pour commencer, Vic déteste parler de lui. À vrai dire, le seul fait qu'on lui pose une question sur son passé le met de mauvaise humeur. Oui, il faut surveiller ses paroles en présence de notre ami. Tant que j'y suis, autant vous prévenir, notre homme n'apprécie pas beaucoup les mensonges. Le simple fait que l'on mente, que ce soit pour une bonne ou mauvaise raison, le met hors de lui. Oh, du coup, ne vous attendez pas à ce que Vic vous mente, il ne le fait que si, et seulement si, sa vie ou celle d'une autre personne en dépend. D'ailleurs, et malheureusement pour lui, notre homme est d'un naïf frôlant le l'irréel. En effet, vous pourrez lui dire que le quartier général de la marine a été écrasé par un cochon géant qu'il vous croirait. Et non, ce n'est pas de l'ironie: il vous croirait vraiment! À croire que l'idée qu'on puisse lui mentir serait inconcevable. Alors, nous avons un naïf détestant le mensonge, et qui, d'après ce que j'en ai dis, est un taciturne. Mais détrompez-vous, Vic n'est absolument pas une personne ayant du mal avec les relations humaines: c'est juste qu'il n'aime pas parler de lui. Il adore se faire des amis, et est d'ailleurs une personne qui s'en fait extrêmement facilement. Et attention: Amitié n'est pas un mot vide de sens pour lui. Si un de ses amis a un problème, il fera son maximum pour l'aider, mais ne croyait pas qu'il serait capable de mourir pour n'importe qui. Maintenant que vous êtes convaincus qu'il n'est pas taciturne, parlons d'autre chose à propos de Vic. Un exemple? Tiens, son sens de l'humour par exemple: Notre homme adore le rire! Il ne conçoit pas une vie sans rire, et n'aime donc pas voir quelqu'un qui ne sourit presque jamais. Ah! Mais vous devez sans doute trouver ça bizarre qu'une personne de son gabarit puisse se comporter ainsi. Oui, à le voir, on pourrait s'imaginer un bandit, un tueur, mais Vic est loin de tout cela, même si un vol ou deux ne fait pas vraiment de mal, si la personne le mérite. « Si la personne le mérite », vous dira-t-il. Et oui, nous sommes loin du pirate sans cœur, mais vraiment loin. Mais pacifiste ne peut être employé ici. Un marine n'a le droit à aucune pitié de la part de notre homme. Mon exemple était dans le cas d'un autre pirate, ou d'une personne importante. Face à un marine, notre homme peut perdre son sang froid, mais au point de basculer du côté obscur. Non, le marine se prendra une dérouillé, et ça s'arrêtera là, pas plus de casse que ça. Vous l'aurez compris, Vic hait les marines. Ce prétendant des sauveurs, on pourrait plutôt les qualifier de tueur, pour la plupart. Vous me direz que les pirates ne sont pas forcément mieux, mais ce n'est pas le point de vue de notre homme. Alors, qu'est ce que je n'ai pas encore dit à propos de Vic H. Taylor...Ah oui. Notre homme peut facilement en venir aux mains face à la provocation, bien qu'il essaiera de faire de son mieux pour que cela n'arrive. Il n'aime pas qu'on le dénigre, et déteste qu'on rabaisse une personne qu'il connaît, et qu'il apprécie. Oui, vraiment, nous pouvons parler ici d'une personnalité normale, avec ses qualités et défauts, aussi nombreux soient-ils. Mais, malheureusement pour lui, Vic ne s'est pas contenté d'une seule personnalité, il fallait absolument que tout soit compliqué, et qu'il en possède une deuxième...

Et voilà le verso, « la mauvaise personnalité ». Vous l'aurez sans doute compris, mais cet état n'est pas vraiment le même que l'état « normal » de Vic, bien qu'ils aient tous les deux un point commun: leur haine envers la marine. Cet état de Vic survient, pour la plupart du temps, le soir. Quand il devient evil, il est facilement reconnaissable à cause de ses yeux. D'habitude de couleurs marrons, ils deviennent ici plus rouge que le sang, des yeux semblables à ceux d'un démon, d'où le surnom de Evil Vic. Dans cet état, Vic doit absolument tuer. C'est un besoin aussi important que l'eau ou la nourriture: il ne peut pas s'en passer et doit absolument trouver une victime. Mais pas n'importe quelle victime. Il faut que celle-ci est un rapport avec un événement récent qui a eu lieu dans la vie de notre homme. Que ce soit une simple discussion à un événement important. Mais Vic n'essaiera jamais, absolument jamais, de tuer une personne qui tient une place trop importante dans sa vie. Je vous disais que c'était le soir que Vic devenait ainsi. Mais il y a quand même des exceptions, bien que cela reste rare. Ah! Vous vous demandez sans doute ce qu'il advient de Vic quand son alter ego le remplace? Et bien, il est spectateur. Un spectateur qui ne peut rien faire sinon observer l'évolution de sa deuxième personnalité, meurtre après meurtre. Généralement, Vic reprend les commandes une fois le jour revenu. Une alternance jour/nuit, donc. Mais comment faire pour se trainer un boulet pareil dans un équipage? (Car en devenant Evil, Vic devient un tueur, une personne agressive, sans foi ni loi, un sadique... enfin, vous m'avez compris.) Mais c'est très simple: il suffit de l'enchaîner une fois la nuit venue! Ainsi, il ne peut se mouvoir. Tant que vous y êtes, bâillonnez le pour des raisons sonores. Le problème, car il y en encore un, et que, comme je vous le disais, il a besoin de tuer: c'est une dépendance. Il pourra sans passer deux à trois jours, puis Vic cédera de plus en plus facilement la place à son alter égo, jusqu'à ce que celui-ci soit parvenu à commettre un meurtre...