~~~~~~~~~~Présentation du joueur ~~~~~~~~~~
Prénom: Morgan
Age: 22 ans
Sexe: M
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Tes Mangas préférés: One Piece, Beck, Samurai Deeper Kyo
Ton pirate préféré dans one piece : Franky pour son incroyable goût vestimentaire
~~~~~~~~~~Présentation du personnage ~~~~~~~~~~
Nom & Prénom : Kilan Gecko (est ce qu'un admin peut remplacer mon nom de profil "Jin" par "Kilan Gecko"? merci)
Pseudonyme : Kele
Age : 26 ans
Race : Humain
Occupation : Révolutionnaire
Rang Spécial :
Métier : Médecin
Physique :
Kilan Gecko est un jeune homme plutôt séduisant. Ses yeux marron taillés finement lui donnent un air sévère et malicieux qui ne déplait pas à la gente féminine en temps normal. Ses traits fins et son long menton, associé à un large sourire qu'il a hérité de sa mère, lui donne un petit air charmeur. Ses cheveux ébouriffés couleur or, il les laisse généralement libre du fait de leur longueur. Le reste de son corps n'est pas en reste, en témoigne son impressionnante musculature, acquise durement au fil des années passées à s'endurcir dans le pays de Drum. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il s'est fait tatoué, sous son oeil droit, un coeur transpercé par un sabre, symbole des épreuves qu'il a traversé tout au long de sa vie. Côté vestimentaire, c'est un peu n'importe quoi, tranchant littéralement avec son physique de séducteur. Lorsqu'il est parti du royaume de Drum à bord d'un navire marchant, il n'emporta que des vêtements chauds réservés à un climat hivernal. Bien évidemment, loin des côtes de l'île, il décida de s'acheter quelque chose de moins chaud. Tout ce qu'il dénicha à bord, c'est un pantalon noir, des bottes en cuir à lacet, un collier en métal muni d'une chaine, une sorte de cape en peau de panthère avec un col à fourrure noir ainsi que d'un chapeau assorti à la cape. C'est un peu léger, mais il faut dire que toutes ses années passées à Drum l'ont rendu un poil insensible aux températures non-extrêmes. Le pire dans tout ça, c'est qu'il dénicha une guitare acoustique, convaincu qu'elle lui permettrait de passer inaperçu tout au long de son périple. Un autre point important du personnage est sa longue pipe, rare héritage du marin qui lui avait sauvé la vie. Bien qu'il ne soit pas grand fumeur, il lui prend souvent l'envie de se promener avec. Le tout est un peu ridicule et totalement indiscret.
Caractère & morale :
Kilan Gecko, malgré tous les évènements tragiques qu'il a traversé, n'est pas quelqu'un de triste. Ce serait même le contraire. Il affiche volontairement un sourire à tout instant, comme le faisait sa mère malgré ses soucis, et n'hésite pas à faire des blagues de mauvais goûts. Il faut dire que son sens de l'humour reste discutable pour ce qui est de la qualité. Concernant maintenant ses convictions, il reste un idéaliste invétéré, convaincu que le Gouvernement Mondial doit être renversé pour instaurer un nouvel ordre mondial capable de venir en aide à toutes les populations dans le besoin. Son sens de la justice est très développé, si bien qu'il n'est pas rare qu'il se mêle des affaires qui ne le regardent pas afin d'aider les plus démunis. Cet homme au grand coeur n'en reste pas moins méfiant. Il faut dire qu'à force de perdre les rares personnes qui ont compté dans sa vie, le jeune homme a érigé un mur virtuel autour de lui, si bien qu'il accorde sa confiance et son intérêt difficilement. Pour autant, ce n'est pas quelqu'un qui cache ses sentiments, bien au contraire.
Histoire
Je suis Johnson Irvin, grand reporter pour le journal Grandline Words. Cela fait plus de dix ans que je tente d'entrer en contact avec Kilan Gecko dit “Kele”, aujourd'hui figure emblématique de la Révolution. Mon souhait a toujours été d'interviewer cet homme dont la réputation n'est plus à faire désormais, d'en savoir plus sur son histoire et donc son passé. Jusqu'à aujourd'hui, il m'était impossible de l'approcher, il faut dire que c'est un personnage activement recherché par la Marine et le Gouvernement Mondial, surtout depuis les derniers évènements dans lesquels il est impliqué. Sa méfiance ne m'a jamais vexé, sa sécurité passait avant mon ambition personnelle. Pourtant, ma persévérance est à présent récompensé. Je reviens à l'instant d'un lieu inconnu, sans doute l'une des bases secrètes du révolutionnaire, où j'ai pu m'entretenir pendant des heures avec Kilan Gecko. Ce qui va suivre est le récit de ma rencontre avec cet homme. J'ai essayé de retranscrire au mieux tout ce qu'il m'a raconté sur son enfance, les évènements qui ont déclenché sa haine envers le Gouvernement Mondial et plus généralement, tout ce qui a fait de cet homme ce qu'il est aujourd'hui.
Cela devait faire des heures que j'avais la tête dans un sac, littéralement parlant. Cette rencontre était exceptionnelle, la sécurité du révolutionnaire Kilan Gecko était en jeu, il ne fallait surtout pas que moi, Johnson Irvin, reporteur, je puisse livrer la cachette de cet individu à ses ennemis. Lorsqu'ils me reposèrent par terre et m'enlevèrent le sac de ma tête, je pus enfin voir où j'étais. La première chose qui me frappa, c'était l'obscurité du lieu. Il n'y avait pour seule source de lumière quelques bougies disposées ici et là. J'étais dans une sorte de cavité rocheuse, sans doute au fin fond d'une grotte quelque part sur Grandline, relativement vide. Il n'y avait en réalité qu'une table en bois, aussi vieille que couverte de poussière, quelques sièges ici et là disposés sans aucune logique. Les personnes qui m'avaient relâché ici venaient de quitter la salle par une large fissure creusée à même la roche, recouverte d'un tissu qu'ils avaient écarté sur leur passage. Je ne pouvais voir ce qu'il y avait derrière. Pensant être seul, je me relevais, légèrement désorienté. Se faire transporter ainsi, sans repère visuel et pendant des heures par de parfaits inconnus, était très éprouvant. Mon regard se porta sur les parois de la cavité dans laquelle je me trouvais. Elles semblaient avoir été creusé avec une précision déconcertante, comme si c'était l'oeuvre d'un homme. Avec l'obscurité, je ne pouvais distinguer avec précision la grandeur de la cavité, mais à première vue, elle devait être de forme cubique, de quelques mètres de hauteur. Quelque chose bougea au fond, camouflé par l'obscurité. Un homme s'avança, vêtu d'une sorte de cape en piteux état qui cachait tout son corps, excepté son visage encore jeune et particulièrement charismatique. C'était sans aucun doute l'homme que je cherchais depuis des années, le révolutionnaire qui était au centre de beaucoup des conversations en ce moment. Kilan Gecko se tenait debout devant moi, parfaitement droit, me fixant de son regard bienveillant, un sourrire aux lèvres. Sans dire un mot, il m'invita à prendre place autour de la table au centre de la cavité, ce que je fis sans broncher. J'étais terriblement intimidé. Il tira une chaise jusqu'à la table et s'installa négligemment alors que je l'imitais. Il m'invita à sortir mon carnet de notes et de quoi écrire. Sa voix était particulièrement posée et ne trahissait aucun sentiment, aucun état d'esprit particulier. Je sortis mon matériel et me prépara à prendre des notes sur ce qui allait suivre. Il lança un simple “Je vous écoute”. Je pris quelques secondes pour réfléchir à ce par quoi j'allais commencer. Je lui expliquait alors mon objectif, raconter son histoire, la genèse de l'homme qu'il était aujourd'hui, dans le prochain numéro spécial du journal Grandline Words. Kilan Gecko m'écoutait avec attention, même s'il savait déjà pourquoi j'avais tant insisté pour le rencontrer depuis des années. Il était d'accord pour me raconter toute son histoire, à condition que je ne l'interrompe pas avant qu'il n'ait terminé. J'acceptais bien sûr et c'est alors qu'il se lança dans son récit.
Il était né dans un hôpital de Sushi Island, sur South Blue. Sa mère, Julia Gecko, s'était occupé de lui toute seule. Elle avait une petite maison située près de la côte et, même si elle ne vivait pas dans l'austérité, elle était heureuse et souriait tout le temps. Son père, il ne le connaissait pas. Lorsqu'il avait demandé à sa mère, elle lui avait répondu que son père était un grand médecin qui voyageait constamment pour dispenser son savoir et ses connaissances aux nouvelles générations. La vérité, Kilan Gecko l'avait appris quelques années plus tard, en faisant quelques recherches. Son père n'était rien de plus qu'un énième médecin qui avait fui sa famille et son pays natal à la suite de la mort de l'un de ses patients. Il n'avait pas supporté cette perte et c'est probablement ce qu'il l'avait poussé à se suicider quelques années plus tard quelque part sur North Blue. Pour en revenir à son tendre enfance, Kele n'avait que très peu de souvenirs. Ses douze premières années sur cette terre, il les avait passé aux côtés de sa mère qui lui enseignait tout ce qu'elle savait sur le monde, c'est-à-dire pas grand-chose. Elle était bornée et estimait que rien ne valait l'enseignement à la maison, aussi rudimentaire soit-il. A cause de cette vie en marge de la société, Julia et lui était considéré comme des parias. Ils n'étaient pas considérés comme des criminels où des êtres dangereux, mais les gens évitaient d'aller près de chez eux, si bien qu'ils finirent par oublier complètement l'existence de cette vieille fille qui élevait seule son gosse.
Il tient à préciser la situation de l'île à l'époque. C'est important pour bien comprendre les évènements qui vont suivre. A cette époque donc, l'île passa sous la tutelle d'un colonel fraichement débarqué, un certain Ikar Porto, fils d'un ancien vice-amiral. C'était un imbécile qui devait son grade de colonnel à la gloire passée de son défunt père. Toujours est-il que ce type commença à abuser de son rang pour extorquer de l'argent aux habitants de l'île. Au début, ils se révoltèrent contre lui, mais cela ne dura pas longtemps lorsqu'il exécuta publiquement quelques résistants. Ses hommes n'osaient pas se plaindre, de peur de subir le même sort que les civiles. C'était lamentable.
Comme Julia Gecko et son fils vivaient à l'écart du reste de la population de l'île, ils ignoraient tout de la situation, y compris l'existence de ce colonel. Ils échappèrent donc à l'impôt qu'il avait imposé en toute illégalité. Du moins dans un premier temps. Lors d'une patrouille de routine autour de l'île, un navire de la marine découvrit l'existence des deux parias. A son bord se trouvait le colonel. La suite de l'histoire était tragique. Comme on pouvait s'en douter, lorsque le colonel vit qu'une mère et son fils échappait depuis des mois à son impôt, il se mit dans la tête que ces deux-là s'était caché ici volontairement pour échapper à sa domination. Il fallait qu'il fasse un exemple, pour que personne ne fasse de même à l'avenir. Le navire accosta non loin de la bâtisse. Lorsque Julia Gecko sorti de chez elle quelques minutes plus tard pour prendre l'air, elle se retrouva nez à nez avec Ikar Porto et une vingtaine de soldats armés. Elle se figea, sans trop comprendre pourquoi une telle procession se tenait devant sa maison. Sans la moindre sommation ou avertissement quelconque, le colonel sorti son propre sabre et d'un geste vif, le planta dans le ventre de la pauvre femme. C'est à ce moment précis que Kilan Gecko sorti de chez lui, pensant rejoindre sa mère sur la plage. Il n'en eut jamais l'occasion. Lorsque Julia s'effondra sur le sol, elle lança à son fils un dernier sourire, un sourire qu'il n'oublierait jamais, avant de fermer les yeux définitivement. Kele, douze ans, venait de voir mourir sous ses yeux sa mère, la seule personne qu'il connaissait bien sur cette terre, la seule qu'il aimait. Les hommes du colonel Porto, abasourdis par ce qui venait d'arriver, se sont sans doute demandés à ce moment-là comment un homme pouvait exécuter aussi froidement une jeune femme sans lui expliquer pourquoi, sans même lui adresser le moindre mot, sans même la connaître. C'est ce qui pourrait expliquer ce qui s'ensuivit. L'un d'entre eux, un jeune lieutenant, réagit sans réfléchir. Alors que même que son supérieur s'approchait de Kele dans l'intention de lui faire subir le même sort que sa mère, il leva son arme à feu et tira à plusieurs reprises. Le colonel tomba, sous les yeux pétrifiés de ses hommes et du petit garçon devenu orphelin en quelques secondes.
Ce qui suivi, il n'en garde que des souvenirs très flous. Le lieutenant qui avait tué le colonel, malgré la situation, fut rétrogradé au rang de simple première classe et transféré sur Grandline. Cet homme qui lui avait sauvé la vie le pris sous son aile. Kele se retrouva donc embarqué sur un navire de la marine à destination de la célèbre Route de tous les périls. Ils débarquèrent sur l'île de Drum qui venait tout juste d'accueillir une nouvelle garnison de la Marine. Tandis que le lieutenant assurait sa fonction de première classe, Kele eu grand mal à s'acclimater au nouvel environnement auquel il était confronté, que ce soit l'île elle-même, son climat et ses habitants. Malgré tout, il parvint à s'intégrer. Il suivit un cursus scolaire des plus classiques pour son âge, malgré son évident retard. Les années passèrent, le souvenir du drame était toujours là, même s'il n'éprouvait pas réellement de haine envers la Marine, il continuait à se poser des questions sur le système lui-même qui avait permis à un tel évènement de se produire. C'est à cette époque qu'il commença a développé ses idées pour changer le monde, pour le rendre meilleur afin que plus jamais pareille tragédie puisse se reproduire. A force d'études et de réflexions personnelles, il acquit la conviction que le seul moyen de changer de monde était de changer le Gouvernment Mondial. Bien qu'il n'en parla jamais à qui que ce soit, ses idées prirent de plus en plus d'ampleur jusqu'à devenir ses convictions. Mais avant de changer le monde, il fallait qu'il devienne plus fort afin de pouvoir servir le peuple qu'il voulait sauver. C'est alors qu'il se souvint de son père. La médecine... Quel autre art pouvait se vanter de sauver des vies ? Et c'était justement ce que Kilan Gecko voulait. Sa décision était prise, il étudierait la médecine, deviendrait un grand médecin et sauverait ce monde du mal qui le rongeait.
L'ancine lieutenant à qui il devait la vie mourut d'une maladie du coeur incurable. Kele venait d'atteindre ses vingts ans. La mort de son protecteur le toucha profondément, car avec les années passées en sa compagnie, il avait appris à l'aimer comme un père. Il était par ailleurs un marine respecté de tous pour son sens de l'honneur et sa générosité, un exemple d'esprit que tous aurait dû suivre. Mais Kele le savait bien, tel n'était pas le cas au sein de la Marine et du Gouvernement Mondial. Il fallait que quelqu'un fasse quelque chose.
Les six années qui ont suivi, il les avait passé à étudier auprès des grands médecins du pays, dont la réputation traversait les différentes mers du globe. Il était devenu l'un des leurs et jouissait d'une bonne réputation, d'autant plus qu'il utilisait son art pour venir en aide à tous, qu'ils soient nobles ou simples mendiants. Son charisme et sa générosité attiraient les gens, ils étaient comme hypnotisés par ce jeune homme qui s'exprimait si bien. D'autant plus que c'était un beau jeune homme.
Pour protéger les personnes qui l'entourait, il fallait qu'il s'endurcisse, qu'il devienne plus fort, aussi bien physiquement que mentalement. Il entraînait sans relâche son corps, pendants des heures et des heures chaque jours. S'il voulait un jour rejoindre ses individus que l'on appelait les révolutionnaires, c'était indispensable et il le savait. Leurs idéaux et leur volonté de renverser le Gouvernement l'avait séduit. Leurs exploits le hantait chaque nuit, il ne pensait désormais plus qu'à une chose : quitter Drum et partir à leur rencontre. Cependant, ce n'était pas aussi simple et il le savait. Ces individus vivaient cachés, car ils étaient traqués par ce Gouvernement contre lequel ils se rebellaient. Alors, il attendit, mais pas longtemps. Un soir, alors qu'il prenait un verre avec un de ses collègues à la taverne du village, il entendit un vieillard qui venait d'arriver sur l'île. Ce dernier, complètement ivre, racontait à qui voulait l'entendre que des terroristes vivaient à Water Seven. Selon lui, ils préparaient un mauvais coup. Tous l'assistance ne le pris pas au sérieux et se fichait de toute façon de ces terroristes, tant ils étaient loin de leur paisible île de Drum. Kele, quant à lui, compris tout de suite qu'il s'agissait d'un groupe de révolutionnaires, le Gouvernement Mondial utilisait tous les médias pour véhiculer cette image de terroristes sanguinaires, pire que les plus dangereux des pirates. Arnej comprit qu'il devait se rendre là-bas s'il voulait avoir une chance de les rencontrer. Il quitta l'île dès le lendemain à bord d'un navire marchant.
Ainsi s'acheva mon entretien avec Kilan Gecko. La suite de son histoire, nous la connaissons tous. Je tiens à remercier cet homme, pour la chance qu'il m'a accordé de l'interviewer pour vous, chers lecteurs. Dans ma prochaine chronique, nous nous intéresseront à l'élevage intensif de Super Colvert à Alabasta, l'impact écologique de cette industrie et ses enjeux économ....
RP
Encore une journée comme les autres sur Drum. Le temps était nuageux, sans qu'il neige pour autant, les maigres rayons qui perçaient n'étaient pas suffisant pour que la température extérieure ne gagne le moindre degré. Il fallait s'y habituer quand on vivait dans un pays comme celui-ci. C'était le cas de Kilan Gecko, qui venait tout juste de quitter la petite maison en bois qui était la sienne depuis la mort de Palm, le marine qui lui avait autrefois sauvé la vie, survenue il y a presque trois ans. Cet homme avait laissé un vide dans sa vie, même s'il ne se voyait pas souvent, entre les études de Kele qui lui prenait tout son temps et la fonction de Palm, il n'était pas rare que les deux hommes ne se croisent pas pendant plusieurs jours. Maintenant qu'il était définitivement parti, Kele se sentait seul, malgré les nombreux amis qu'il avait réussi à se faire tout au long de sa vie sur l'île, aucun d'eux ne parvenait à combler le vide laissé par l'ex-lieutenant. Mais il n'était pas l'heure de se lamenter sur son sort pour Kele qui se dirigeait activement vers le centre médical de l'île à grand pas. Le centre était situé à la sortie du village et de ce fait, il ne lui faudrait pas plus de quelques minutes à pied pour y arriver, comme chaque matin depuis plusieurs années. Il étudiait en effet auprès des plus grands médecins du pays, ce qui n'était pas peu dire étant donné que ces sages étaient considérés comme les meilleurs au monde. Telle était leur réputation. Le jeune homme ne croisa personne dans sa traversée du village et il faut dire qu'à six heures du matin, il n'y avait rien d'étonnant à cela. Lorsqu'il arriva enfin devant le centre, il rejoignit son amie Jade, qui l'attendait devant l'entrée comme tous les matins. C'était une fille splendide d'un bon mètre quatre vingt à la peau aussi blanche que son large manteau de fourrure. Ses yeux verts en amande étaient très séduisant, comme le reste de son visage qui semblait parfait. Ses cheveux bruns étaient, quant à eux, cachés dans son bonnet bleu. Le jeune homme l'aimait beaucoup, c'était son amie la plus fidèle et une personne sur qui on pouvait compter qui n'espérait rien en retour. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle avait le visage grave. Kele sentit qu'il se passait quelque chose d'anormal.
"Bonjour Kele, avant que tu ne demandes quoi que ce soit, tu dois me suivre, nous devons nous dépêcher, un groupe de randonneurs a été attaqué cette nuit par une meute de lapins des neiges au pied du massif. On a reçu un signal de détresse par radio. Le Dr Shin est en train de réunir une équipe pour venir à leur secours. Viens avec moi !"
Kele l'écouta attentivement et hocha la tête dès qu'elle eut terminé. Il n'était pas l'heure de poser des questions, surtout que, il s'en doutait, elle lui avait dit tout ce qu'elle savait. Ils pénétrèrent à l'intérieur du centre. La salle d'accueil était impressionnante, avec tous ces médecins et infirmières qui s'activaient. La frénésie qui régnait ce matin semblait plus lourde que d'habitude, les deux jeunes étudiants le sentirent tout de suite. Non loin d'eux, ils virent le Dr Shin, un éminent docteur d'une soixantaine d'année qui, malgré son âge, débordait d'énergie et d'autorité. C'était leur mentor. Tout autour de lui, une dizaine d'étudiants et de médecins de toutes spécialités débattaient sur l'itinéraire à emprunter pour rejoindre au plus vite les malheureux victimes de ses créatures redoutables qui, depuis quelques semaines, montraient une agressivité sans précédent. Lorsque Shin aperçu Jade et Kele, il fit taire tout le monde d'un geste de la main.
"Bonjour Jade, bonjour Kele. Bien, maintenant que vous êtes tous là, je vais vous expliquer notre objectif d'aujourd'hui. Le signal de détresse provient du pied du massif, à exactement dix kilomètres d'ici. Nous ignorons le nombre de blessés, tout ce que nous savons, c'est que le groupe est formé de douze randonneurs âgés de dix à quarante-cinq ans. Ils ont été attaqués il y a quelques heures par une importante meute de lapins des neiges, cela signifie que la meute peut encore traîner dans les parages, c'est pourquoi nous ne pouront y aller en traineau, au cas où l'odeur des chiens les attirerait. Nous serons accompagnés par trois hommes armés du village, par sécurité. A présent, tous ceux que je vais appeler partiront avec moi pour cette mission."
Le Dr Shin appela huit personnes, dont Jade et Kele, après quoi, il se dirigea vers la salle où ils trouveraient tout l'équipement nécessaire pour accomplir cette mission et ainsi venir en aide aux victimes. Quelques minutes plus tard, bien équipée, la petite procession suivit le Shin à l'extérieure du complexe où les trois villageois armés les attendaient. Sans échanger le moindre mot, tous se mirent en marche en direction du massif. Comme la neige n'était pas très épaisse en cette période de l'année, ils avancèrent relativement vite. Durant le trajet, personne ne dit le moindre mot, la discrétion étant primordiale, la meute de lapins des neiges pouvant toujours être dans les parages. Il n'était pas question de provoquer un nouveau drame. Ils marchèrent ainsi pendant près de deux heures, sans la moindre pause, jusqu'à atteindre la zone d'où avait été émis le signal de détresse. Il s'agissait d'une zone dégagée, encerclée de somptueux sapins couverts de neige. L'équipe eu beau scruter le paysage dans toutes les directions, il n'y avait pas âme qui vive. Kele prit l'initiative.
"Nous devrions peut-être explorer les environs par petit grou..."
Il fut interrompu par un cri provenant de derrière les sapins, droit devant eux, sans doute à une centaine de mètres. La personne qui avait poussé ce cri était sans aucun doute un homme, le plus inquiétant était que ce cri était un véritable hurlement d'horreur. L'équipe, toujours encadrée par trois villageois armés de fusil de chasse, se dirigea au pas de course vers la source de ce hurlement. Tous ces membres ne tardèrent pas à la voir. Au milieu des sapins, une dizaine de randonneurs de tous âges étaient repliés sur eux-même, à plat ventre, serrés les uns contre les autres. De là où il était, Kele distinguait nettement que la plupart d'entre eux étaient blessés, leurs manteaux déchirés par endroits et tâchés de sang en témoignaient. Mais le plus effrayant, c'est que des créatures terrifiantes les encerclaient, se rapprochant petit à petit du groupe affaibli. Ces créatures, Kele les avait déjà croisé à de nombreuses reprises. Les lapins des neiges n'étaient pas rare à Drum et tout le monde savait que ces animaux, bien que rarement agressifs, pouvaient se révéler être de redoutables prédateurs s'ils se sentaient menacés. Dans le cas présent, il fut étonné de l'attitude de cette meute : elle semblait particulièrement agressive et violente, comme si elle n'existait que pour tuer. Tous ces lapins des neiges étaient couvèrent de cicatrices, ce qui signifiait que la meute était sujette à de violentes luttes internes. La première pensée de Kele à ce moment-là était qu'ils étaient tous, aussi bien les randonneurs que l'équipe du Dr Shin, en danger. Il devait y avoir une bonne quinzaine d'individus, trop pour espérer les affronter. Il n'y avait que trois personnes armées de leur côté. Leur meilleure chance était de les effrayer. C'est d'ailleurs ce que pensait les trois hommes armés qui tirèrent en l'air avec leurs fusils. Les trois détonations surprirent les bêtes qui n'avaient pas remarqué la présence des nouveaux arrivant, sans doute trop concentrés sur leurs premières victimes. Tout alla très vite. La meute se dispersa à travers la forêt environnante. Les trois hommes armés se positionnèrent autour des randonneurs qui parvenaient avec difficulté à comprendre ce qui venait d'arriver. L'équipe du Dr Shin se précipita vers les survivants.
"Mesdames et messieurs, nous sommes ici pour vous sauver. Nous avons reçu votre SOS. Nous sommes tous médecins et nous vous aiderons du mieux que nous pourrons en attendant de rejoindre le centre hospitalier du village."
Aussi secoués qu'ils étaient, les randonneurs écoutèrent le Dr Shin avec attention. Cet homme, de part son autorité et son sang froid, les rassura. C'est tout ce dont ils avaient besoin pour se relever et suivre l'équipe en direction du village. Alors que Jade et Kele aidaient un homme d'une trentaine d'année et sa femme, tous deux légèrements blessés aux bras, le plus vieux des randonneurs, les yeux exorbités, demanda au Dr Shin s'il avait trouvé sa fille. Le malheureux avait été séparé d'elle peu avant l'attaque. C'était lorsqu'ils étaient partis la chercher qu'ils étaient tombés sur cette meute. Kele imagina très bien ce qu'il s'était passé. L'attitude des lapins des neiges s'expliquait. La petite s'était probablement aventuré près de leur repère. Ils étaient sans doute en pleine lutte interne lorsqu'ils la virent. La prenant pour une menace pour leurs petits, ils l'attaquèrent. Sans doute parvint-elle à s'enfuir, ou peut-être pas, mais dans les deux cas, la meute déjà dans tous ses états finit par croiser les randonneurs et les attaquèrent dans leur furie.
Shin semblait penser la même chose et tenta de raisonner son père. Il ne pouvait envisager que sa fille unique, sa petite Izumi, ait été tué par ces créatures. Il fallait partir à sa recherche, elle était certainement vivante disait-il. Kele pensait le contraire. Une petite fille avait peu de chance d'échapper à une meute de lapins des neiges aussi agressive. Pourtant, tous entendirent alors un cri quelque part, non loin de l'endroit où ils étaient. Il ne pouvait s'agir que de la petite. Son père parti en courant dans cette direction sans réfléchir, Jade sur ses talons. Kele, sur les directives de son mentor, le Dr Shin, parti à sa suite accompagné d'un des villageois armés. Il n'était pas question de risquer la survie de tout le groupe.
Jade n'était plus visible, elle avait déjà une bonne avance sur eux. Les deux hommes coururent pendant quelques secondes jusqu'à entendre de nouveaux cris. Cette fois, ils ne provenaient pas de la fillette. Kele accéléra. Il avait un très mauvais pressentiment. Jade était en danger.
*Espérons que...*
Kele et le villageois armé dénommé Peter arrivèrent bientôt sur les lieux. Devant eux, ils virent la petite fille en larmes, son père à ses côtés, tous deux recroquevillés sur eux-même. Derrière eux se tenait Jade, les mains couvertes de sang plaquées sur son torse, se maintenant tant bien que mal debout malgré sa douleur. Face à elle, un lapin des neiges, le plus grand jamais vu par Kele, avançait à grand pas, toutes griffes déployées, prêt à tuer. Kele intima à Peter de tirer, mais ce dernier ne pouvait ouvrir le feu sans risquer de blesser la jeune femme de là où il était. Tous deux se précipitèrent, trop tard. La bête projeta Jade d'un coup de patte par-dessus leur tête avec une force effarante. Peter ajusta alors son arme et fit feu à trois reprises. La bête s'effondra de tout son long sur la neige désormais teinté de son sang, tenta de se relever sans y parvenir avant de pousser un dernier gémissement. Kele s'était précipité auprès de Jade, elle aussi étendue sur la neige qui commençait dangereusement à être imprégnée de son sang.
"Tout va bien se passer, on va panser cette plaie et on te soignera au centre. Il faut que tu tiennes jusque là !" lui dit-il.
Jade savait très bien au fond d'elle que ce ne serait pas aussi simple que voulait le croire Kele. La plaie sur son torse était béante et saignait abondamment. Elle avait déjà perdu tellement de sang... De simples bandages ne la sauveraient pas. Elle savait qu'elle ne survivrait pas et que bientôt, dans très peu de temps, elle s'endormirait définitivement. Elle ne parvint pas à le dire à Kele, trop affaiblit pour pouvoir articuler convenablement. Elle avait si mal. Alors, de toutes ses forces, elle réussie à dire un mot.
"Désolé..."
Ses yeux se fermèrent, elle soupira. C'était fini. Kele pleurait, complètement bouleversé par son amie qu'il venait de voir mourir sous ses yeux. Encore une personne qui lui était chère qui partait devant lui. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter.
"Tu ne vas pas mourir ici ! Tout va bien se passer, on va te soigner. Ne meurs pas je t'en prie... TU NE DOIS PAS MOURIR !!!"
Disant cela, le jeune homme senti comme une force provenir du plus profond de lui. Elle passa par ses mains qui tenaient celles de la jeune femme, égratignées par sa chute. Kele était en larme. Encore une tragédie qu'il n'avait pu empêcher. Jade était parti et ne reviendrait pas. Si seulement il avait été plus fort, si seulement il avait été un meilleur médecin, il aurait sans doute pu l'aider...
Fiche terminée