Marono Kaya [Terminé]

Belle jeune femme d'une vingtaine d'années, Kaya est reconnaissable à son magnifique visage, très féminin et qui avec son teint métissé et sa peau douce comme la soie, suscitent l'émoi de beaucoup d'hommes lors de ses passages. Ses grands yeux bruns sombres s'intègrent parfaitement à son visage tout comme son petit nez gracieux digne d'une grande dame du monde et sa petite bouche aux fines lèvres recouvertes d'un léger rouge-à-lèvres rose. Sa longue chevelure noire comme le charbon descendant jusqu'au dessus de son fessier, donne l'impression aux hommes qu'il s'agit d'une dame de la haute société ce qui est loin d'être le cas étant donné son travail de cuisinière dans un petit restaurant non loin de la grand place. Bien sûr, une fois arrivée dans sa cuisine, ses longs cheveux sont alors coiffés en chignon et cachés sous sa toque afin de garantir un minimum d'hygiène.

Son corps est comme son visage, d'une beauté incroyable et déborde de féminité ce qui ne se voit absolument pas lorsqu'elle est derrière ses fourneaux et qu'elle dirige ses commis comme une furie sans coeur. Sa poitrine abondante, sa taille fine et ses hanches généreuses complètent parfaitement le tableau de femme fatale. N'ayant aucun complexe par rapport à son corps, Kaya n'hésite pas à s'en servir pour arriver à ses fins et il n'est pas rare de la voir utiliser son décolleté impressionnant ou ses longues jambes fuselées pour mettre fin aux disputes dans la salle de son restaurant. Chaque soir, après son travail, elle masse ses petits pieds dont elle prend grand soin et enlève le vernis à ongles et sa bague en or qui se trouve autour de son petit orteil gauche. Accordant son vernis à son humeur du jour, il peut prendre toutes les couleurs possibles même si le rouge (colère), le jaune (joie) et le noir (tristesse) sont celles qu'elle utilise le plus.

Au niveau vestimentaire, Kaya était habituée à deux styles bien distinct lors de sa vie calme à Longuetown, des robes élégantes et très révélatrices souvent en soie et en velours, ornées de quelques bijoux que sa mère lui avait légué à sa mort, pour ses apparitions en ville et lors de ses rendez-vous importants avec ses fournisseurs et des habits stricts de cuisinier, toque blanche haute, pantalon blanc, blouse blanche et un petit foulard en tissu rouge autour du col, pour ses prestations en cuisine et la salutation des clients en salle. Aujourd'hui, Kaya a embrassé la voie de la piraterie et la perte de son restaurant a été un élément décisif dans cette décision. Afin de ne rien laisser derrière elle, la jeune femme a embarqué ses robes avec elle en voyage ainsi que ses bijoux qu'elle porte maintenant même pour faire la cuisine. La plupart du temps, elle arbore une robe en soie brune foncée, très légère et échancrée au niveau du dos, lui arrivant jusqu'aux chevilles et qui est ornée d'or autour du buste et du bassin. De fines manches en soie de la même couleur maintenues par des anneaux en or serrés au niveau du haut de ses bras et un collier en plumes d'or viennent compléter sa tenue d'expédition.

Ayant du reprendre les rênes du restaurant familiale à un très jeune age, Kaya a du rapidement développer un grand sens de l'organisation et des responsabilités. Très mature en apparence, la jeune femme explose littéralement lorsqu'on la contredit dans sa cuisine. Supportant très mal la critique, elle n'hésite pas une seconde à brandir ses couteaux et de les poser sous la gorge des personnes n'appréciant pas les plats qu'elle a préparé. Cela lui a d'ailleurs valu de perdre son restaurant ainsi que sa vie paisible. Charmeuse et légèrement narcissique, Kaya utilise tous ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut même si au final, aucun homme ne sera jamais assez digne d'elle, les jugeant trop primitifs ou trop bêtes pour lui convenir. La plupart du temps, une fois qu'elle avait obtenu ce qu'elle convoitait, la jeune femme traitait son prétendant comme la pire des merdes, n'hésitant pas à utiliser des somnifères dans la nourriture pour partir sans avoir à s'expliquer plus longtemps.

Malgré son sérieux dans la gestion de ses économies, à la limite de la radinerie, et de son ancien restaurant, Kaya est une grande rigolarde qui aime faire la fête et s'amuser, surtout avec l'argent des autres. Sa résistance à l'alcool impressionnante lui a déjà permis de gagner plusieurs concours de buveur de bière et de whisky sans même être éméchée à la fin. Cependant, si elle dépasse sa limite ne serait-ce que d'une goutte, elle devient une véritable épave qui ne tient plus débout, chose particulièrement désagréable pour ceux qui l'accompagne. Heureusement, cela n'arrive pas souvent. Depuis sa mésaventure, beaucoup de choses ont changé et maintenant, elle n'hésite plus à voler et tricher pour obtenir ce qu'elle veut. Les pigeons trop crédules ou les petites vieilles sans défense, restent des proies de premier choix pour cette manipulatrice, qui joue de ses charmes pour convaincre les hommes et sur la solidarité entre sexe faible pour convaincre les femmes. Un jour ou l'autre, il est certain que cela lui jouera des tours mais en attendant, Kaya rumine interminablement sa rage envers la Marine et les Nobles, qu'elle juge responsable de son déclin.

Devenue pirate non pas vraiment par choix, mais par obligation, elle espère bien venger toutes ses pertes en anéantissant la Marine, le Gouvernement mondial et les nobles. Chacun d'eux devra payer pour ses malheurs et si un innocent est tué en chemin, cela sera uniquement de leur faute. La mort de ses parents sur un navire de la Marine, la destruction de son restaurant, la mort de Golp qui était comme un second père, tous ces événements ont été provoqués par ces hommes sensés représenter la justice dans ce monde et cela lui a permis de comprendre que la gentillesse et la bonté n'étaient pas récompensées, bien au contraire. Le bien, le mal, tout cela n'est qu'une question de point de vue et finalement, ce qu'il reste de primordial, c'est de faire ce qu'on a envie. Pour Kaya, la mort de Golp a été l'élément déclencheur de toute cette réflexion qui l'on conduite à obtenir la réponse sur le sens de sa vie à présent, à savoir détruire toutes les choses qui l'ont blessé ou qui lui ont pris quelque chose à laquelle elle tenait. Les Nobles et leur arrogance, avec en haut de la liste, les Tenryubitos qui incarnent cette caste de privilégiés se permettant de jouer avec la vie des gens, le Gouvernement Mondial qui soutient les Nobles et couvrent leurs méfaits envers les populations et enfin, la Marine, le bras armé des Nobles et du Gouvernement, les chiens dociles et obéissants, tout cela doit disparaître.

L'enfance de rêve d'une cuisinière :

Alors que la nuit était sombre et la lune absente pour bénir l'arrivée de leur enfant, Kiyo soutenait du mieux qu'il pouvait sa femme, Bluebell, qui était entrain d'accoucher. Dans un ultime cri de douleur et de soulagement, la jeune femme mit au monde sa merveilleuse petite fille dont on pouvait déjà voir qu'elle avait le teint de sa mère et les yeux de son père. Le jeune homme offrit le repas à tous ses clients ce soir-là pour fêter l'événement. On peut dire sans difficulté que c'était le jour où le jeune homme bût le plus de toute sa vie et d'ailleurs, il s'endormit comme une masse sur le pose plat entre la cuisine et la salle, dans une position impossible à reproduire pour un homme sobre. Quelques jours plus tard, Bluebell et Kaya quittèrent la clinique et leur petite vie de famille pouvait à présent commencer, une vie heureuse et épanouie.

Restaurateur depuis quelques années mais cuisinier depuis toujours, Kiyo n'hésitait pas à préparer les repas de sa petite fille comme si il s'agissait d'une princesse même si au final, un bébé de 18 mois mettait plus de nourriture sur lui que dans sa bouche. De son côté, Bluebell travaillait comme serveuse au restaurant de son mari, ils s'étaient rencontrés à leur précédent travail et au premier coup d'oeil, se fut le coup de foudre. Trois ans après leur rencontre, ils se marièrent et ouvrirent leur propre restaurant, « L'Océan des Délices », spécialisé dans les fruits de mer et les poissons, chose naturelle pour un restaurant d'une ville côtière où la pêche avait une place importante dans l'économie.

Dès ses trois ans, Kaya commença à traîner dans la cuisine de son père et en salle, devenant rapidement la mascotte du restaurant grâce à son joli minois. Kiyo, passionné par son métier, lui expliquait calmement la moindre de ses actions même si la petite fille ne comprenait presque rien au charabia de son père. Cependant, elle était émerveillée de voir, de sentir et de goûter tous ses splendides plats préparés avec passion par son père. Pour rigoler, celui-ci essayait de la faire participer à l'élaboration de ses plats, l'aidant à nettoyer les légumes et à les éplucher même si au final, c'est lui qui faisait tout, la petite fille était très fière d'elle. Au fil des mois, Kaya se débrouilla de mieux en mieux et commençait à véritablement être utile, même si elle était encore très loin d'égaler le pire commis du monde.

Deux ans plus tard, la fillette commençait à apprendre plus sérieusement la cuisine et cela la passionnait d'essayer de nouvelles choses et de goûter des nouveaux plats préparés par ses soins. Son père lui apprit au fur et à mesure à manier les couteaux et à découper tout ce qu'il était possible de couper comme aliment, allant de la pièce de boeuf à la pomme de terre. Sa passion et sa soif d'apprendre lui permirent de s'améliorer très rapidement et alors qu'elle avait à peine 8 ans, Kaya était déjà une véritable apprentie cuisinière qui s'affairait tous les soirs avec ses parents dans leur restaurant. Entendre les réactions des clients qui appréciaient les plats qu'on leur apportait, lui procurait énormément de joie et elle comprenait de mieux en mieux le bonheur que son père avait à cuisiner car en dehors de la satisfaction personnelle que procurait la réussite d'un plat succulent, on avait également la joie de voir d'autres personnes apprécier son travail.

Bien sûr, sa mère voulait également que sa fille trouve un bon mari et pour cela, il fallait l'éloigner de temps en temps du milieu rude et parfois cru de la cuisine d'un restaurant. Bluebell décida donc de donner quelques leçons de féminité à sa petite fille, lui apprenant à se mettre du vernis à ongle et un peu de maquillage. Elles faisaient également les boutiques chaque semaine afin de voir les nouveaux arrivages et même si elles n'achetaient pas grand chose, Bluebell et Kaya essayaient toutes les robes qu'elles pouvaient selon le bon vouloir des marchands. Bien sûr, la tendre maman cassa plusieurs fois sa tirelire pour acheter des belles robes à sa fille qui adorait se faire belle avec sa mère qui souriait tout le temps. La jeune femme expliqua à sa petite fille qu'elle avait mis au point avec son mari un système de communication afin que Kiyo sache si il pouvait se permettre certains commentaires humoristiques sur sa femme ou si elle pouvait accepter la critique avec bonne humeur. Suivant le vernis à ongles qu'elle mettait sur ses doigts, son mari pouvait immédiatement connaître l'humeur de sa femme. Amusée par cette démarche, Kaya commença à faire la même chose aussi bien sur les ongles de ses mains que sur ceux de ses pieds.


L'adolescence tragique :

Les années passèrent très vite et la petite famille Marono était maintenant assez connue dans le milieu de la restauration et « L'Océan des Délices » commençait à être fréquenté par des nobles et des riches marchands de passage à Longuetown, même si au final, les habitants de l'île et les voyageurs se dirigeant vers Grandline restaient leurs principaux clients. Kaya était maintenant une belle jeune fille de quatorze ans qui secondait à merveilles son père voir même le surpassait sur certains plats. Ses ingrédients de prédilection étant les poissons, la jeune fille pouvait à loisirs essayer toutes sortes de plat avec ce que ramenait les pêcheurs même si au final, cela restait assez limité par rapport au nombre de poissons différents qui peuplaient les océans du monde. Comprenant cela, le désir d'aventure de la cuisinière commença à s'attiser et un jour, elle annonça à ses parents que dans quelques années, elle aimerait prendre la mer pour étudier la cuisine du monde et ainsi, revenir avec un nouveau panel de recettes pour leur restaurant. Devant le visage radieux de leur fille, Kiyo et Bluebell ne purent que l'encourager et la soutenir dans son projet.

Pour se faire, son père commença à lui apprendre à se défendre à l'aide de ses couteaux de cuisine et même si il n'aimait pas trop l'idée de se servir de ses ustensiles de travail pour ce genre de chose, la protection de sa fille face au monde cruel extérieur était bien plus important à ses yeux. De son côté, sa mère lui apprit les mystères de la séduction et surtout, ce qu'il était possible d'obtenir des hommes en leur montrant un petit peu de peau bien placée. Kaya apprit également à gérer son argent de façon à lui permettre de prolonger son voyage le plus possible sans devoir faire diverses travaux pour gagner de quoi se loger. Toutes ces leçons lui furent très utiles et en à peine un an, elle était déjà prête à partir.

Malheureusement, alors que ses parents avaient été invités à organiser un splendide banquet sur le navire d'un Capitaine de la Marine, celui-ci s'engagea dans un combat avec des pirates. Selon les journaux, il s'agissait d'une décision du fameux capitaine qui voyait une occasion par cette bataille de fêter son anniversaire. Hélas, son navire fut coulé et la moitié de son équipage se noya, emprisonné par les flots dans le navire. Parmi les victimes de ce tragique fait divers, figuraient les parents de Kaya. La jeune fille fut dévastée par le chagrin et durant les jours qui suivirent, elle ne trouva pas le courage de sortir de chez elle, laissant le restaurant fermé jusqu'à nouvel ordre. Cependant, la réalité vint vite frapper à sa porte en la personne de Golp, second de son père en cuisine. En effet, les employés du restaurant commençaient à s'inquiéter et il était donc venu lui demander de le rouvrir afin qu'ils ne perdent pas leurs emplois. Il expliqua à la jeune fille de seize ans qu'elle devait poursuivre le rêve de son père et de sa mère, et que si elle perdait le restaurant, ça serait comme les perdre une deuxième fois. Une fois qu'il eut fini de parler, il lui caressa la tête et s'en alla, espérant que son discours aurait eu de l'effet.

Le lendemain, les employés arrivèrent comme à leur habitude vers 10h00 et à leur grande surprise mais aussi grande joie, Kaya s'affairait déjà en cuisine. Tous lui affichèrent leur soutien et firent leur possible pour l'aider à remettre le restaurant à flot et en faire l'endroit splendide dont rêvaient ses parents. Bien sûr, reprendre toutes les tâches administratives, la gestion des stocks et élaborer de nouveaux menus fut un travail titanesque pour la jeune fille qui jusqu'à présent s'était contentée de cuisiner et d'aider parfois un peu en salle. Heureusement, Golp l'aida de son mieux comme il l'avait toujours fait avec Kiyo et à eux deux, ils parvinrent à maintenir le restaurant ouvert. La jeune fille se rendit vite compter que négocier avec les pêcheurs et les marchands de légumes et de fruits n'était pas une chose facile, surtout pour une adolescente, elle dut donc durcir un peu le ton afin de se faire respecter par ceux-ci qui au début, n'hésitaient pas à lui fournir leurs vieux stocks, dégradant ainsi la qualité de la cuisine du restaurant. Grâce à ses atouts féminins, elle n'eut aucun mal à convaincre quelques pêcheurs de lui vendre leurs plus belles prises après chaque pêche et même de lui faire une petite ristourne, par contre, les marchands, surveillés par leur femme, n'hésitaient un autre style d'approche bien plus violent durant lequel, l'enseignement de son père sur le maniement des couteaux s'avéra particulièrement utile. C'est ainsi que Kaya réussit à faire de « L'Océan des délices », un restaurant encore plus réputé qu'auparavant et surtout, qu'elle put augmenter légèrement ses employés qui s'étaient montrés si fidèle envers ses parents et elle.


Le payement étrange d'une dette :

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la jeune fille qui approchait maintenant les seize ans et le restaurant ne s'était jamais aussi bien tenu. Kaya s'affairait en cuisine durant tout l'après-midi, faisant son possible pour satisfaire les clients et leur offrir à la fois des nouveautés et des plats plus traditionnels que son père gardait à sa carte toute l'année. Cependant, certains vieux clients, sans doute pour ramener leur science, n'hésitèrent pas à faire des réflexions sur la qualité de la cuisine, la jugeant, avec leur palais d'amateur, pas assez bonne pour des gens de leur standing. Sortant de sa cuisine à ce moment-là pour saluer les clients, Kaya ne manqua pas une miette de la conversation de ses bourgeois prétentieux. Elle explosa littéralement de colère et alors qu'elle voulait leur dire sa façon de penser, Golp et deux autres cuisiniers l'arrêtèrent et la tirèrent en cuisine pour qu'elle se calme. Il aurait été du plus mauvais effet que la patronne du restaurant tabassent plusieurs de ses clients, surtout qu'elle avait encore ses couteaux à la main. Quoiqu'il en soit, cela marqua le début de sa susceptibilité concernant sa cuisine et d'ailleurs, cela se reproduisit plusieurs fois mais heureusement, il y avait toujours quelqu'un pour l'arrêter dans son élan même si une fois, elle avait presque réussi à couper l'oreille d'un client un peu trop difficile. La renommée du restaurant attirait bien sûr les gourmets et les soi-disant grands palais du monde même si au final, ce n'était que des riches prétentieux qui se la jouaient face à une tablée d'incultes culinaires.

Un jour, alors que tous les employés étaient rentrés chez eux et que Kaya s'occupait des derniers comptes du mois, quelqu'un frappa à la porte de son restaurant pourtant fermé. Agacée d'être dérangée en plein calcul de recettes, elle alla ouvrir assez violemment la porte et se trouva nez à nez avec un vieil homme en guenille. Il devait avoir une cinquantaine d'années et sentait comme un bouc crevé dans le désert. L'homme lui expliqua qu'il mourrait de faim car il n'avait pas mangé depuis des jours et la supplia de lui offrir quelque chose à manger. Bien qu'il n'avait pas l'air bien méchant et qu'elle lui aurait donc volontiers donné quelque chose, la nourriture invendue avait déjà été distribuée à ses voisins et elle n'était pas vraiment assez généreuse pour piocher dans sa réserve du lendemain pour nourrir un inconnu. Le voyant grelotter, elle le laissa entrer pour qu'il se réchauffe et lui apporta une tasse de café. Le vieil homme lui raconta un peu son histoire et apparemment, son navire avait fait naufrage en pleine mer et s'accrochant à une planche qui flottait, il avait réussi à rejoindre la côte. La similitude avec la mort de ses parents finirent par convaincre la jeune femme qui lui demanda d'attendre dix minutes, le temps qu'elle prépare un petit quelque chose. Elle s'affaira en cuisine avec passion, se disant que si ses parents avaient survécu au naufrage du navire de la Marine et qu'ils avaient atteint une côte, elle aurait aimé que quelqu'un fasse cela pour eux.

Au bout d'une dizaine de minutes, Kaya sortit de la cuisine avec un magnifique plat de poissons grillés et du riz sauté aux légumes, le tout accompagné d'une grande bière fraîche d'un demi-litre. Elle posa le plateau devant son invité et lui souhaita un bon appétit. Les larmes aux yeux, le vieil homme se jeta comme un morfal sur la nourriture et avala de grandes cuillerées manquant de s'étouffer avec. Heureusement, la bière parvint à faire descendre tout cela plus facilement, un grand sourire pouvait se voir sur son visage et étrangement, cela rappela à la jeune femme le visage du premier client qui avait aimé l'un de ses plats. C'était pour ça qu'elle aimait la cuisine, c'était pour faire de bonnes choses et surtout, pour rendre les gens heureux. Une bouché d'un plat exceptionnel peut vous rendre le sourire même si la terre s'écroule autour de vous, c'était la devise de son père et maintenant, également la sienne.

Une fois son repas terminé, le vieil homme remercia Kaya du fond du coeur et la complimenta sur sa cuisine, ce qui ne manqua pas de la ravir. Cependant, alors qu'ils parlaient tous les deux tranquillement, on frappa à nouveau à la porte mais cette fois, bien plus violemment et de façon très sec. Intriguée, Kaya se demanda qui cela pouvait être à cette heure-ci car son restaurant n'était pas un refuge pour les naufragés et les clochards non plus. Elle regarda donc en direction de son invité et fut surprise de le voir en sueur et paniqué. Les frappements à la porte s'intensifièrent et une grosse voie se fit entendre.

« C'est la Marine ! Nous savons qu'il y a un homme chez vous ! Il est recherché alors ouvrez immédiatement cette porte sinon on entre de force ! »

Perdue par les événements, Kaya regarda à nouveau vers le vieil homme et lui demanda ce qu'il avait bien pu faire pour être recherché par la Marine. Tentant de se calmer en se serrant les mains l'une dans l'autre, l'homme se leva calmement et expliqua qu'en fait, il était un pirate. Son équipage avait été capturé après que la Marine ait coulé leur navire. Il avait réussi à s'enfuir en restant caché près du gouvernail de leur navire mais apparemment, quelqu'un l'avait vu lorsqu'il était sorti de l'eau tout à l'heure. Il s'excusa plusieurs fois de lui avoir attiré des problèmes et alors que les Marines se préparaient à enfoncer la porte, il lui proposa de la payer avec tout ce qu'il avait si elle le cachait afin que les Marines ne le trouvent pas. A première vue, il ne possédait rien de valeur mais bon, il avait peut-être dissimulé son trésor quelque part avant de se faire attaquer par la Marine.

Kaya ne réfléchit pas longtemps et attrapa le vieil homme par le bras, l'emmenant avec elle dans la cuisine. Elle déplaça en vitesse un coin de la table de travail qui n'était pas fixe, laissant apparaître une cache dans le sol. Elle l'ouvrit , se demandant si il était très judicieux de le cacher là car c'était la réserve secrète d'alcool du restaurant et vu sa dégaine, cet homme était certainement un vrai poivrot. Enfin bon, le temps n'était plus aux doutes et elle le poussa comme un vieux sac de pommes de terre au fond du trou, ne lui laissant même pas le temps de descendre avec l'échelle. Ne se souciant pas trop de son état de santé, elle lui ordonna de se taire et d'attendre qu'elle vienne lui ouvrir. Kaya referma ensuite la trappe et remit tout en place juste avant que la Marine ne défonce la porte très bruyamment. Telle une horde de hyènes affamées, ils investirent le restaurant et la cuisine, pointant leurs armes dans le moindre recoin comme si l'homme qu'il cherchait, était le plus dangereux criminel que la Terre ait porté. Faisant presque comme si elle n'était pas là, les hommes commencèrent à ouvrir tous les placards et toutes les portes qu'ils trouvaient, faisant signe à leur chef qu'ils ne trouvaient rien, celui-ci s'avança vers Kaya et d'une voix très sèche et autoritaire, commença à lui poser des questions.

« Mademoiselle, avez-vous vu un individu suspect cette nuit ? Certaines personnes nous ont dit qu'il serait rentré dans une des maisons de cette rue. Si vous avez vu quoique ce soit, vous feriez mieux de me le dire tout de suite. Vous avez compris ? »

Cela faisait maintenant deux ans qu'elle avait repris le restaurant de ses parents après leur mort et depuis lors, elle s'était battue avec acharnement pour qu'on ne la considère plus comme une gamine ou une enfant qui irait pleurer dans les jupes de sa mère dès que quelqu'un hausserait un peu le ton alors ce n'était certainement pas ce troufion un peu plus gradé que ces autres collègues débiles qui allait l'effrayer. Stoïque, elle se retourna face au grand barbu qui osait lui postillonner dessus et d'un geste vif et précis, planta son plus grand couteau de cuisine sur la planche à couper, où cet imprudent de Marine avait osé déposer sa main crasseuse. Bien sûr, maîtrisant parfaitement le geste, elle ne le toucha pas mais quelques millimètres de plus et il aurait pu sentir la température glacée de cette lame en acier. D'un geste plus que autoritaire, la jeune fille posa son index sur le torse de sergent face à elle et ne mâcha pas ses mots.

« Vous vous prenez pour qui pour faire irruption ici ? Vous connaissez le principe de la propriété privée et du respect des droits ? Vous entrez chez moi de force, vous fouillez dans mes affaires et vous venez saloper ma cuisine avec vos pieds et vos mains dégueulasses et puantes. Le Maire est un bon client de mon restaurant vous savez et je suis sûr qu'il sera ravi de savoir que si il a de la boue et des crasses dans son assiette demain midi, ça sera entièrement grâce à vous. A cause de vos conneries d'homme invisible, je suis bonne pour nettoyer de nouveau toute ma cuisine et la salle alors que je venais de finir ! Maintenant que vous avez bien fouillé partout, prenez vos guignols avec vous et partez ! Et gare à vous si je vois qu'il me manque des choses car je n'hésiterai pas à porter plainte ! »

Devant tant d'agressivité et surtout sachant très bien que le Maire de Logue Town était un client régulier de ce restaurant, le sergent de la Marine rappela ses hommes et s'excusa avant de sortir. Ils avaient tout retourner sans succès et pour cause, Kaya s'appuyait depuis le début sur le plan de travail dissimulant la trappe. Elle attendit deux bonnes heures qu'ils aient fini d'inspecter les maisons du voisinage et une fois qu'elle fut sûre qu'ils étaient partis, elle alla libérer le vieil homme caché au milieu du rhum. Evidemment, sa crainte s'était avérée fondée et lorsqu'elle ouvrit la trappe, son invité avait déjà sifflé plusieurs bouteilles et n'était même plus en état d'aligner deux mots. Se demandant encore pourquoi elle s'était retrouvée dans cette galère, Kaya remonta le vieil ivrogne sur son dos qui pour couronner le tout, ne manqua pas à la peloter alors qu'il se trouvait sur son dos. C'était encore une preuve évidente que tous les hommes n'étaient guère mieux que des animaux. Elle le traîna jusqu'à la penderie et l'installa à l'intérieur afin qu'il désaoule un peu et pendant ce temps, elle commença à nettoyer toutes les traces de terre que les Marines avaient apporté dans son restaurant.

A peine deux heures avant l'arrivée de ses employées, l'homme se réveilla et commença à s'agiter comme un animal en cage. Kaya lui ouvrit la porte et lui ordonna d'aller se laver un peu dans les toilettes afin d'évacuer cette horrible odeur qui émanait de lui. Elle lui donna aussi quelques vêtements, mélange de ce que certains clients de passage avaient oublié et un pantalon de son père, afin qu'il n'ait plus l'air d'un clochard. Une fois présentable, le vieil homme confus de tant d'attention se présenta enfin, expliquant brièvement son parcours et ce qui l'avait conduit jusqu'ici.

« Je m'appelle Troffty Bilbo. J'ai été le second du Capitaine Jutuff des Pirates de la Lune Rouge. Bien sûr, comme je vous l'ai dit hier, notre navire a coulé et tout l'équipage a été arrêté ou tué. Je vous rassure tout de suite, on a jamais fait de mal à personne, on voulait juste parcourir les mers et être libre de toutes contraintes. C'était notre seul objectif. Mais bon, après vingt ans, le rêve touche à sa fin et au final, nous n'avons même pas eu le courage d'aller sur Grandline. On se sera quand même bien amusé. Au fait, je n'ai pas oublié ma promesse et si vous le voulez bien, j'aimerai vous rembourser ma dette en vous enseignant ce que je sais du Nitoryu. C'est un style de combat se pratiquant avec deux sabres et vu votre tempérament, cela pourrait vous être utile. »

« Je suis cuisinière, pas pirate ! Je n'ai pas besoin de ce genre de chose. En plus, mon père m'a déjà appris à me défendre avec des couteaux, c'est largement suffisant pour mon travail. C'est tout ce que vous aviez à m'offrir ? J'aurai peut-être du vous laisser aux mains de la Marine, surtout vu l'alcool que vous avez éclusé dans la réserve ! »

« Allons, allons, calmez-vous. Si vous connaissez déjà quelques bases avec des couteaux, cela n'en sera que plus simple. Et puis, une femme aussi belle que vous doit savoir se protéger mieux qu'en agitant une petite lame sous le visage de son assaillant. Laissez moi vous rembourser ma dette et je vous promets que vous ne le regretterez pas. En plus des cours, je peux aussi aider dans votre restaurant, je sais pas, faire la plonge ou le ménage. Je ne suis pas difficile vous savez. »

« Bon, très bien. On verra. Vous logerez dans la penderie, elle est largement assez grande, une fois qu'il n'y a aucun manteau dedans. Par contre, interdiction de vous servir dans le stock d'alcool. Vous n'aurez droit qu'à une bouteille par jour et pas plus ! Je ne veux pas d'un ivrogne dans mon restaurant. »

Scellant leur accord par une poignée de main, la nouvelle vie de Kaya commença. Il était évident qu'il allait falloir un temps d'adaptation pour tout le monde mais les employés acceptèrent assez vite leur nouveau collègue et malgré quelques petites maladresses de débutant, il ne s'en sortait pas trop mal. En plus de son travail au restaurant, le soir, il entraînait la jeune fille à l'art du sabre, lui montrant d'abord comment le tenir correctement sans se blesser ou blesser quelqu'un sans le vouloir et comment porter des coups. En fait, à part la portée de la lame et le poids, ce n'était pas très différent que de se battre avec des couteaux même si cela demandait bien plus de concentration pour ne pas faire de faux mouvements. Bilbo lui apprit également l'importance de la méditation et de la concentration dans la voie du sabre car la force ne faisait pas tout, il fallait aussi être en harmonie avec son katana pour que celui-ci tranche ce que l'on voulait. Mettre un trop grande force dans un coup sans trouver cette harmonie dans la coupe pouvait facilement ébrécher la plus résistante des lames.

Au fil des mois et ensuite des années, la jeune fille s'améliorait de plus en plus et après deux ans, elle put enfin commencer à apprendre le Nitoryu, Bilbo considérant qu'elle était prête à passer à l'étape suivante de son apprentissage. La maîtrise de deux sabres en même temps demandait encore plus d'attention et de concentration mais le spectacle en valait la peine car la magie des deux lames se croisant l'une, l'autre faisait penser à une danse minutieusement orchestrée et chaque démonstration de son professeur ravissait Kaya qui faisait maintenant véritablement confiance à Bilbo. Bien sûr, n'ayant jamais été un grand pirate ou même un grand guerrier, il ne pouvait que lui enseigner les bases mais il était sûr ainsi qu'elle saurait se défendre face à la plupart des gens. Après tout, on ne croise pas tous les jours de dangereux pirates de Grandline ou du Nouveau Monde à Logue Town.


Explosion et changement de vie :

Les années filaient comme le vent et Kaya allait vers ses 24 ans. Cela faisait maintenant huit longues années qu'elle s'entraînait auprès de Bilbo à la voie du sabre et le restaurant se portait comme un charme, de nombreux clients se bousculaient tous les soirs devant la porte, espérant obtenir une table. D'un point de vue personnelle, la jeune femme était devenue magnifique et savait parfaitement utiliser ses charmes pour convaincre les plus réticents clients à payer leur addition sans la moindre rouspétance. Tout allait donc pour le mieux et le restaurant de la famille Marono ne désemplissait pas. Malheureusement, chaque période heureuse ne dure jamais très longtemps et deux événements vinrent détruire l'univers de Kaya.

Le premier, même si pas vraiment surprenant étant donné son style de vie et son age avancé, fut la mort de Bilbo. Il mourut de vieillesse à l'age honorable de 68 ans. Malgré ses larmes, Kaya était contente d'avoir pu passer du temps avec lui et était très reconnaissante qu'il lui ait appris la voie du sabre. Etant mort dans son sommeil, une bouteille de whisky à la main, on pouvait facilement dire qu'il était mort de la plus belle façon qui soit. La jeune femme paya l'enterrement et afin qu'il n'y ait pas de problème concernant la Marine, elle inscrivit « Marono Bilbo » sur la tombe, laissant à tout jamais « Troffty Bilbo » voguer sur les mers, poursuivit par la Marine.

Le second marqua définitivement la fin de sa vie tranquille et sans histoire. En effet, un puissant noble de passage, Kirky Vanrimpel, proche des puissants Tenryuubito, décida de s'arrêter à « L'Océan des Délices » alors qu'il était de passage à Longuetown. Bien sûr, ne voulant pas manger à côté du bas peuple, il exigea que le restaurant lui soit réservé pour la soirée ce qui n'enchanta absolument pas Kaya qui voyait déjà le poisson pourri arriver de loin et surtout, que ce stupide noble ne payerait pas un centime de plus malgré la perte de clientèle que son bien-être provoquait. Le soir venu, l'homme arriva en compagnie de quelques hommes en costume noir et s'installa à l'unique table dressé au milieu de la salle. Très poliment, Kaya alla le saluer mais celui-ci ne daigna même pas lui jeter un regard ni même un mot, la traitant comme une boniche à qui on ordonne de nettoyer les toilettes. La colère monta encore d'un cran chez la jeune femme que ses employés essayaient de calmer du mieux qu'ils pouvaient. Se martelant dans sa tête que cela n'était que pour un jour, Kaya prit sur elle pour servir ce client du mieux qu'elle le pouvait. Bien sûr, comme il était seul, elle s'occupa personnellement de la confection de chaque plat.

Cependant, Vanrimpel ne semblait être satisfait par aucun des mets qu'il avait commandé et se mit même à critiquer la cuisine qu'il jugeait primitive et absolument pas digne de son palais de gourmet. Retenue par Golp derrière la porte de la cuisine, Kaya ne souhaitait que bondir dans la salle et lui dire ses quatre vérités car au final, il n'avait pris que les plats les plus chers, sans même prendre en compte qu'il n'aimait pas le homard, chose qu'elle savait car son domestique était venu lui dresser la liste de ce qu'il n'aimait pas quelques heures avant afin d'éviter tout problème. Le noble continua à critiquer le restaurant, s'attaquant ensuite à la décoration, sous les rires forcés de ses gardes du corps et lorsqu'il décrocha la photo des parents de la jeune fille et la jeta contre le mur en rigolant, Kaya ne put plus se contenir et d'air dévastateur se rua dans la salle. Sans la moindre considération pour son statut, elle attrapa le col de Kirky Vanrimpel et lui sortit tout le bien qu'elle pensait de lui. Elle l'insulta quelques instants, lui crachant ses quatre vérités au visage, comme si il ne s'agissait que d'un clochard sans valeur. Des mots comme « insecte dégénéré » et « binoclare rachitique » se perdirent dans le flot de paroles et furent ponctués par une promesse d'une visite des ordures du restaurant, si il osait remettre les pieds chez elle. Jamais personne n'avait osé critiquer le restaurant familiale aussi sévèrement et d'ailleurs, elle ne l'aurait jamais permis mais ici, l'arrogance de cet homme né avec une cuillère en argent dans la bouche, la révulsait totalement.

Devant cette scène, les gardes du corps se précipitèrent au secours de leur employeur mais furent très facilement neutraliser par une attaque rapide aux couteaux qui tranchèrent sans le moindre problème leurs vêtements et leur peau, les laissant à terre et gémissant de douleur. Kaya jeta son noble client près de la porte et le propulsa dehors, sous la pluie battante avec ses gardes du corps. L'homme resta incrédule face à une telle attitude et jura de se venger de cet affront avant de partir en courant, laissant derrière lui ses hommes. Le sourire aux lèvres, la jeune femme se retourna pour faire face aux visages choqués et confus de ses employés qui en plus d'avoir découvert qu'elle possédait un fruit du démon, se demandait ce qu'il allait advenir d'eux si ce noble menait des représailles. Dans un silence mortuaire, tout le monde se mit à ranger le restaurant et au bout d'une heure, ils rentrèrent chez eux. Seuls Golp et Kaya restèrent encore un peu pour parler des événements et de ce qu'elle risquait pour avoir levé la main sur un noble.

Evidemment, la réaction ne se fit pas attendre et deux heures après les incidents, une troupe de la Marine accompagnée du noble et de sa garde arrivèrent devant le restaurant. Golp les voyant par la fenêtre, il demanda à Kaya de s'en aller afin qu'ils ne puissent pas l'arrêter mais Vanrimpel avait une autre idée en tête et sans le moindre avertissement, les Marines mirent le feu au restaurant tout en bloquant la porte de devant et la porte de derrière afin d'empêcher aux personnes à l'intérieur de s'échapper. Cependant, son second n'était pas du genre à baisser les bras et dans un élan de courage, il sauta à travers la fenêtre et atterrit au pied de la troupe d'incendiaires. Etant la seule à être visée dans cette attaque, Kaya resta encore un peu à l'intérieur, observant la scène et espérant que Golp arriverait à s'en sortir. Malheureusement, le noble orgueilleux ne comptait pas en rester là et tel un chien trop vieux ou malade, il abattit l'homme qui avait été comme un second père pour elle. Cette image imprégna son esprit et sa colère explosa littéralement. Sans réfléchir aux conséquences, la jeune femme empoigna les deux sabres que Bilbo gardait dans la penderie et sauta également par la fenêtre. Sans la moindre pitié et le regard rempli de vengeance, elle lamina l'immonde noble qui venait de tuer Golp sous ses yeux. Elle s'attaqua ensuite aux autres hommes autour de lui et les neutralisa rapidement.

Une fois calmée, elle s'approcha en larmes du corps de Golp. Elle ne put cependant pas lui faire un long adieu car les Marines revenaient à eux et des renforts arrivaient encore par les rues parallèles. Sans demander son reste, Kaya s'enfuit échangeant encore plusieurs coups de sabres avec quelques uns de ses poursuivants et une fois chez elle, rassembla quelques affaires, ses bijoux et les vieux couteaux de cuisine de son père, avant de quitter définitivement son appartement, se doutant que c'était le premier endroit où le gouvernement allait venir la chercher.

Durant plusieurs jours, la Marine la rechercha activement, surtout après que le meurtre de Kirky Vanrimpel, mais dès qu'il était sur une piste, elle s'envolait sans laisser de trace. En plus, ils n'avaient pas hésité à lui mettre sur le dos l'incendie du quartier, ce qui lui attira toute la rancoeur de ses anciens amis. Ne pouvant pas faire grand chose d'autre, Kaya ressassa tous les événements de sa vie, chaque période marquée d'une tragédie, qui au final, avait un dénominateur commun, la Marine. Le bras armé du Gouvernement Mondial ne se battait plus depuis longtemps pour la Justice ou les citoyens, mais pour quelques privilégiés comme ce Kirky Vanrimpel et sa famille pourrie. La grande guerre orchestrée par Mugiwara no Luffy, le second Seigneur des Pirates, prenait toute sa valeur et enfin, elle comprenait le dysfonctionnement flagrant qu'il existait dans le monde actuel, et que cet homme avait voulu changer. Elle devait, elle aussi, ajouter sa pierre à l'édifice érigé par ce grand homme et combattre ces gens sans scrupule pour faire tomber les masques. Si pour cela, la cuisinière devait tuer des innocents, cela ne serait que la conséquence des actes inacceptables de la Marine à son égard et donc, cela serait uniquement leur faute. Ceux qui protègent ces gens sans scrupule que sont les Nobles, doivent tous être exterminés jusqu'aux derniers et une fois cela fait, la jeune femme pourrait enfin assouvir sa vengeance sur le sommet de la chaîne de commandement, ceux qui se prennent pour des dieux alors qu'ils ne sont que des hommes comme les autres, ceux qui sont au dessus des lois et qui jouent avec la vie des gens, les Tenryubitos et les autres nobles.

A plusieurs reprises, Kaya tenta d'infiltrer le manoir des Vanrimpel pour assouvir la première étape de sa vengeance mais hélas, celle-ci était bien trop gardée et elle dut renoncer pour le moment. Cependant, sa présence à Logue Town restait dangereuse pour ceux qui tentaient de camoufler cette histoire et donc, elle dut se défaire de plusieurs chasseurs de prime engagés par la famille de nobles. Comprenant que dans son état actuel, et surtout à son niveau actuel, elle n'arriverait pas à obtenir ce qu'elle désirait le plus au monde, la jeune femme décida de quitter sa ville natale pour parcourir les océans et s'entraîner afin d'être capable de prendre la tête de tous ceux responsables de ses souffrances, que se soit de près ou de loin, ils allait tous devoir payer. Son aventure parsemée de sang et de vengeance, prenait vie aujourd'hui et rien ne pourrait plus l'arrêter.

Il est clair que les paroles du garçon au bob n'étaient pas vraiment celles d'un fin stratège, surtout quand il proposa de rejoindre la base et de défoncer tout le monde, comme si il ne s'agissait que de simples brindilles. Les choses n'allaient certainement pas être aussi simples et dans une base de cette taille, ils pouvaient s'attendre à une résistance très importante, voir même colossale, mais cela ne sembla pas préoccuper Kisuke. C'est vrai qu'il s'était déjà proposé tout à l'heure pour jouer l'appât donc pourquoi pas se servir de lui comme ça, après tout, ce n'est pas comme si cela allait changer grand chose, tout ce que Kaya avait à faire, c'était de rester un peu en retrait, le temps que son compagnon attire bien l'attention de tout le monde, pour qu'elle ait l'espace et le temps nécessaire pour trouver Shizuo et son garde du corps. Il sera encore temps de récupérer Kisuke, une fois ces deux là avec elle. Mais bon, pour le moment, il ne valait mieux pas parler de ce plan au jeune homme, vu qu'il avait l'air convaincu que sa stratégie de passage en force allait être une réussite. Les deux comparses étaient maintenant sur le quai et se préparaient à se lancer à l'assaut de la base de la Marine sans même avoir la certitude que Shizuo s'y trouvait.

« C'est pas un jeu alors fais quand même attention, j'ai pas envie d'avoir à venir te chercher après, parce que tu t'es fait avoir ! »

Ils firent rapidement route vers la base et arrivé à l'entrée, Kisuke frappa à la porte comme un touriste. Il y a pas à dire, il n'avait vraiment pas l'âme d'un stratège. Ils auraient pu regarder aux alentours, histoire de trouver une entrée plus discrète ou même attendre pour rentrer avec des visiteurs ou même se déguiser comme le premier plan le suggérait mais bon, les choses étaient en route maintenant et donc, autant laisser le charpentier faire ce qu'il veut, il sera toujours temps de le calmer plus tard. Soudain, une voix retentit au dessus d'eux et leur intima l'ordre de partir de façon assez impolie. La jeune femme pouvait comprendre qu'on prenne Kisuke pour un gamin, mais elle était quand même une femme magnifique que de nombreux hommes rêveraient d'être en compagnie, sans doute que ce rustre n'avait pas vu sa splendide plastique et son visage d'ange, c'était la seule possibilité pour une telle méprise. Visiblement, elle ne fut pas la seule à être vexée par les paroles un peu simpliste du soldat car Kisuke ne tarda pas à réagir, dévoilant leur intention comme un imbécile. En plus, pourquoi lui serait vexé, il a une tête de gamin après tout. Il se retourna vers la cuisinière et après un léger sourire, il lui annonça le début d'un jeu qui semblait un peu naïf. Un concours de celui qui bat le plus de soldats, il aurait été plus utile de faire un concours de celui qui survivrait le plus longtemps dans cette forteresse ennemie car, cela ne s'annonçait pas des plus évidents, surtout si ils tombaient sur le gars de Logue Town ou encore la fameuse Risa.

« T'es cinglé ?! Attends !!! »

Avant même que Kaya ne put répondre à la proposition de Kisuke, celui-ci se jeta dans la base afin de combattre la Marine. Bien sûr, suite à cette intrusion, l'alarme fut déclenchée et en à peine quelques secondes, cinq soldats encerclèrent la pauvre jeune femme qui n'avait rien demandé à personne. D'un côté, elle espérait que le jeune charpentier sache un peu où il allait car comme c'était parti, il allait courir durant des heures dans les couloirs, se perdant sans l'ombre d'un doute. Franchement, il aurait pu utiliser un peu sa cervelle car maintenant, en plus de devoir chercher leur capitaine, elle allait certainement devoir venir l'aider. Bien sûr, dans le cas où elle même s'en sortirait, ce qui n'était pas gagné non plus vu la taille du QG. Alors que l'un des Marines lui ordonna de se rendre, la cuisinière agrippa les manches de ses sabres et soupira une dernière fois avant d'afficher un visage des plus sérieux.

« Rognon à la provençale !!! »

En un instant, la jeune femme dégaina ses lames et se mit à tournoyer rapidement sur elle-même, ses sabres effectuant comme une danse majestueuse qui trancha les cinq hommes autour d'elle sans la moindre difficulté. Lorsque la rotation s'arrêta, ses adversaires tombèrent telle une nuée de moustiques passant dans un nuage d'insecticide. Malheureusement, elle n'eut pas vraiment le temps de réfléchir à un moyen de trouver Shizuo qu'elle entendit de nombreux bruits de pas arriver dans sa direction. Il devait bien y avoir une cinquantaine de soldats vu le tapage et face à un si grand nombre, elle n'allait certainement pas s'en sortir aussi facilement. Réfléchissant rapidement, elle rengaina ses sabres et telle une femme douce et attentionnée, se mit à genoux à côté d'une de ses victimes et lui posa la tête sur ses cuisses, comme le ferait une femme voulant apaiser les blessures d'un homme. A peine une minute plus tard, de nombreux soldats arrivèrent et l'encerclèrent à nouveau. Leur chef s'avança et prit la parole d'une voix assez sèche et rude.

« Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? Qu'est-il arrivé à ces hommes ? Répondez immédiatement !!! »

C'était le moment de mettre ses nombreuses années de bluff et de manipulation du sexe faible en avant et Kaya le savait très bien, vu que la majorité de son plan reposait la-dessus. Telle une actrice, elle se mit à sangloter en serrant un peu plus la tête du Marine qu'elle tenait contre sa généreuse poitrine, dans le seul but d'attirer les regards sur elle. D'une voix douce et fragile, elle raconta l'histoire qu'elle venait d'imaginer, avec une conviction incroyable.

« Je venais voir Risa-chan quand un grand type, tout musclé et monstrueux à attaquer ces pauvres hommes. Ils se sont battus pour me protéger, je suis désolée ... Je suis vraiment désolée ... Je n'ai rien pu faire à part donner l'alarme ... Il s'est enfui après ... vers les collines là-bas ... Je crois qu'il a des complices ... »

Afin de conclure avec brio sa performance d'actrice, la jeune femme lança un regard empli de larmes aux Marines devant elle qui ne purent contenir l'émotion qui les habitaient en voyant une telle fragilité. Elle caressa tendrement la tête du soldat inconscient en continuant son cinéma alors que les Marines autour d'elle, semblaient vouloir être à la place de leur camarade blessé. Le chef de la section parut un peu perdu face à la jolie cuisinière mais sous les soupirs attendris de ses hommes, il décida de reprendre les choses en mains.

« Taisez-vous tous ! Mademoiselle, je vais laisser deux hommes avec vous pour votre protection, surtout restez ici et ne bougez pas, cela pourrait être dangereux. Les autres, suivez-moi, nous allons montrer à ceux qui osent provoquer la Marine ce que nous leur faisons. Allé, en route ! »

Cachant son sourire satisfait le temps que la section ait disparu à l'horizon, à la poursuite d'un assaillant imaginaire, Kaya fut aider à se relever par ses deux gardes du corps, qui essayèrent d'évaluer l'état de leurs camarades allongés sur le sol. Elle inspecta les environs en se disant qu'au final, le concours lancé par Kisuke était amusant car après tout, les cinquante soldats qu'elle venait d'envoyer à l'autre bout de l'île, pouvaient être considérés comme vaincus et donc, cela portait son quota à 55 victoires, en à peine quelques minutes. Elle n'avait plus qu'à se débarrasser de ses deux chaperons et de rechercher Shizuo tranquillement. Cependant, au moment où elle allait les attaquer sauvagement dans le dos, ceux-ci eurent une discussion des plus enrichissante, qu'il aurait été dommage d'interrompre.

« C'est quand même dingue, c'est la seconde intrusion en très peu de temps. Heureusement que le Lieutenant Takagi était là, sinon on aurait eu pas mal de blessés. »

« Oui, il risque de croupir longtemps dans les cachots. Il faut dire, c'était vraiment stupide de sa part de s'infiltrer dans cette base ! La Commodore Risa a été encore clémente, j'en connais d'autres qui l'auraient exécuté pour faire un exemple. »

Supposant que les deux soldats parlaient de Shizuo, Kaya ne se posa pas trop de question et après s'être assurée que personne n'était dans les parages, assomma le Marine à gauche, tout en glissant sa lame sous la gorge de l'autre encore debout.

« Conduis-moi aux cellules ou tu risques de ne plus avoir besoin de ton nez pour respirer ! Dépêche-toi ! »

De la douce et fragile jeune fille en pleures, elle était passée à la pirate sanguinaire et sans pitié en un clin d'oeil. Le pauvre homme n'eut d'autre choix que d'obéir et lançant un dernier regard à son collègue inconscient, il se dirigea vers une grosse porte en chêne derrière laquelle se trouvait les escaliers qui descendaient aux cellules. Leur avancée fut plutôt lente vu qu'ils devaient éviter les quelques gardes qui courraient dans tous les sens, sans doute à la recherche de Kisuke. Une fois en bas, la cuisinière regarda furtivement au coin du mur pour voir ce qui l'attendait et soupira en voyant encore quatre soldats en poste devant l'entrée du cachot. N'ayant plus besoin de son otage, elle le força du bout de son sabre, à se tenir face à la colonne en pierre et dans un geste violent et pas particulièrement gracieux, lui écrasa la figure contre la roche avec son pied, l'assommant sans trop de difficulté. Elle devait maintenant se charger des gardes et dans un endroits aussi exigu, cela risquait d'être difficile d'utiliser ses sabres à leur plein potentiel mais bon, qui ne tente rien n'a rien.

La jeune femme sortit de l'ombre pour faire face aux quatre soldats et dégainant ses sabres calmement, elle évalua la place qu'elle avait en faisant glisser ses lames sur les murs, créant de petites étincelles. Après quelques injonctions classiques pour qu'elle se rende, les soldats sortirent leur sabre et foncèrent sur Kaya pour l'arrêter. Une fois à deux mètres d'eux, la cuisinière bondit très rapidement et passa entre eux, sans la moindre difficulté, et rengaina ses sabres en continuant calmement son chemin vers la porte des cellules, alors que les quatre soldats s'écroulaient violemment sur le sol, inconscients. Sa technique de Pot-au-feu Ultime était très efficace face à des ennemis en paquet comme dans ce couloir. Il était maintenant temps de libérer Shizuo et de partir d'ici sans attendre, si bien sûr, ils arrivaient à remettre la main sur Kisuke qui devait certainement encore courir dans les couloirs en se battant comme un imbécile. Enfin bon, il serait encore temps de réfléchir à cet autre problème, une fois le capitaine libre. Kaya prit les clés sur le crochet à côté de la porte en entra dans la zone des cellules.

L'endroit était particulièrement sinistre et alors qu'elle s'avançait dans le couloir que des barreaux délimitaient de chaque côté, elle put constater que la plupart des cellules étaient vides. Il ne restait plus que celle du fond et qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle aperçut que le locataire de la cellule n°7 n'était pas Shizuo mais quelqu'un qu'elle avait déjà rencontré, il y a deux ans. C'était la seule personne qui était sorti debout de son restaurant après avoir critiqué sa cuisine, le fameux médecin habillé de blanc, même si sa tenue ne semblait plus aussi étincelante que jadis. En voyant les menottes, elle comprit bien vite qu'il s'agissait de la fameuse pierre qui annule les pouvoirs des fruit du démon et elle en profita donc pour se moquer un peu du captif. Kaya frappa avec le bout du manche de son sabre, les barreaux de sa cage, afin d'attirer son attention.

« Alors, comme on se retrouve ! Tu as l'air bien pathétique dans cette cellule, on dirait un chiot dans un carton. Il va falloir être gentil et m'obéir si tu veux sortir d'ici ! Tu es prêt à m'aider ? »

Ouvrant la porte de la cellule, Kaya entra à l'intérieur pour s'approcher de Kishin et comme pour le narguer, balança la clé de ses menottes de droite à gauche sous ses yeux.