L'honnêteté ne consiste pas à ne jamais voler, mais à savoir jusqu'à quel point on peut voler, et comment faire bon usage de ce qu'on vole.
Samuel Butler
Aujourd'hui se tien le grand marché mensuel au bosquet 45. Il n'y a pas de raison que je loupe cette grande occasion. Il y a souvent de bonnes affaires à faire, des marchands viennent des quatre coins de Grand Line. J'arrive rapidement sur la place. C'est la fête comme à chaque fois. Il y a des jongleurs, des musiciens. Je flâne entre les étals. Il y a plein de mets qui ont l'air délicieux malheureusement je n'ai plus un sou en poche. Au fil de ma promenade j'arrive devant le stand d'un tailleur. C'est une sorte de petit chapiteau posté juste contre le tronc du bosquet. Il y a des étoffes de toutes les couleurs qui sont suspendues à l'entrée. Je rentre.
Il y a un rayon de chemises par ici, un autre de jupe par là. Ici et là il y a des mannequins portant des ensembles ou encore des tuniques. Là, au centre du chapiteau, il y a une magnifique robe. Elle est d'un bleu profond proche du violet, avec des grandes manches bordées de fourrure blanche. Un cordon doré lui sert de ceinture. Le tout est rehaussé d'un grand col blanc et d'une cape noire comme l'ébène doublée de velours rouges.
La Robe:- Spoiler:
Le vendeur : Elle est jolie n'est-ce pas ?
J'acquiesce. Je tends la main, elle est douce et à l'air de tenir bien chaud, ce qui ne serait pas un luxe avec ce vent qui s'engouffre dans le chapiteau et viens me frapper les reins.
Le vendeur : Vous désirez l'essayer ? Il y a une cabine dans l'angle juste là.
J'accepte. Je rentre et enfile la robe. Malgré son aspect et est très légère. Elle me va comme un gant, à l'exception de la poitrine, mais avec une petite retouche, je pourrais arranger cela sans problème. L'étiquette me gratte le cou. Dessus il y a marqué : "Le Fil d'Or, Harrahettania, Namakura, GL" et l'autre côté il y a le prix. Je tombe dénue. C'est dix fois plus que ce que je peux me permettre. Mais quel dommage de laisser s'envoler cette petite merveille. Et si je partais ni vu ni connu ? Non ce n'est pas comme quand je vole une pomme, là c'est beaucoup trop cher. Mais ce marchand n'est pas d'ici. Il devait partir ce soir ou demain. Il suffit donc que je me cache jusque-là. Une voix retendit de l'autre côté du rideau.
Le vendeur : Tout va bien, monsieur ? Elle vous plait ?
Oh que oui, elle me plait. Mais s'il reste planté devant la cabine je ne vais pas pouvoir fuir. Tant pis, une autre fois peut-être ? Je m'appuie sur le fond de la cabine afin de retirer mes chaussures. La planche bascule sous mon poids. Je la fais pivoter. L'espace libéré est juste assez large pour que je m'y faufile. Derrière la cabine il n'y a que la toile du chapiteau et derrière celui-ci le tronc. Je me penche pour voir ce que fait le vendeur. Il me tourne le dos et part saluer deux nouveaux clients qui viennent d'entrer dans le chapiteau. C'est alors que j'aperçois mon sac que j'ai laissé à côté de la caisse quand je suis parti essayer la robe. Je ne peux pas partir sans lui ! Il faut que je le récupère. Aussi, je plonge sous le rayon de jupons situé entre l'entrée et la cabine. Il faut que je sorte d'ici avant que le marchand se rende compte que je ne suis plus dans la cabine. Toutefois, je ne peux pas attraper mon sac d'ici sans me faire voir.
Le tailleur retourne vers la cabine. Il me faut une diversion. Je ramasse une grosse pierre sans me faire voir et je l'envois sur la tête du mannequin qui portait la robe. Le mannequin s'écroule emportant avec lui le pilier soutenant le chapiteau. C'est mieux que ce que j'espérais. Dans ce tourbillon d'étoffe et de toile je bondis vers mon sac. Je remarque le vendeur et le couple de clients qui fuient vers l'entrée. En ce qui me concerne je fuis de l'autre côté. Je me glisse sous le pan de la toile du chapiteau. Je me retrouve acculé contre le tronc. Je le longe ensuite et je me retrouve rapidement de l'autre côté du bosquet. De là, je pars rapidement, mais le plus naturellement et calmement possible pour ne pas me faire remarquer.
Je me retrouve rapidement près des docks du bosquet 59. Je m'assois à la terrasse d'un bistro. En face, un équipage de marines charge un navire. Quand on y pense, ces hommes-là gagnent les vies honnêtement tandis que moi je ne suis qu'un vulgaire voleur, une petite raclure de la pire espèce. Il me faut absolument trouver un travail. Mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Perdu dans mes pensées je regarde les séduisants marines charger leur bâtiment. Les deux hommes la table voisine sont en grande conversation.
Homme 1 : Oh là là ! Ils ont l'air d'en baver ces jeunes ! J'aimerais pas être à leur place.
Homme 2 : Vu le salaire qu'ils touchent je ne serais aussi catégorique à ta place. Il parait que la Marine est le plus gros budget du gouvernement.
Homme 1 : En même temps, elle est aussi l'institution la plus nombreuse. Chacun de ses hommes ne doit pas gagner tant que ça.
Homme 2 : Au contraire ! J'ai parlé avec l'un d'entre eux la semaine dernière. Un seul d'entre eux gagne plus que moi en trois mois. Je ne t'explique pas alors combien doivent gagner les plus hauts gradés.
Homme 1 : WAOUH ! Je devrais peut-être penser à m'engager alors.
Homme 2 : Moi je ne pourrais pas, j'ai le mal de mer.
Homme 1 : (en riant) Oui tu as raison. Et puis on est bien ici !
Alors comme ça, les salaires dans la Marine sont importants. Voilà qui est intéressant. Il faudrait que j'entre dans la Marine. Mais je ne veux pas jouer à l'esclave. Il faudrait que j'arrive à rentrer sans perdre ma liberté. Je dois bien avoir une aptitude ou quelque chose dans ce genre qui pourrait être prisée. Mais Quoi ? J'ai bien quelques connaissances en médecine ou encore en archéologie, mais ce ne sont que des connaissances superficielles. Rien de vraiment extraordinaire.
Quelque chose me gratte dans le dos et m'empêche de réfléchir. Je l'attrape et tire d'un coup sec. C'est l'étiquette de la robe. C'est vrai je me suis bien débrouillé pour fuir tout à l'heure dans le chapiteau. Serais-ce ça mon don. L'évasion ? Mais comment le faire remarquer ? Comment le mettre en valeur ? Je regarde devant moi. Un soldat, particulièrement mignon, est en train de vérifier le contenu des caisses que ses équipiers montent à bord du navire. Et, pour une fois, si au lieu de partir j'essayai de rentrer. Si j'arrivais à m'infiltrer dans la Marine, ils devraient reconnaitre mon talent non ?
Allez ! Je tente le tout pour le tout et je me dirige vers le dock. Arrivé au lieu de chargement, je m'accroupis derrière une énorme caisse. De là j'observe la situation. Un flot incessant de marines charge les plus petites caisses et les tonneaux sur le navire tandis que deux autres surveiller le contenu des plus grosses avant de les fermer. Une espèce de grue les charges alors à bord du bâtiment. Impossible d'embarquer grâce à la passerelle. Il y a constamment quelqu'un dessus. Il me faut trouver une autre solution. Je pourrais peut-être essayer de me cacher dans une des caisses, mais comment faire avec les deux vigies qui en inspectent le contenu. Il me faudrait un miracle. Comme pour répondre à ma prière intérieure l'impensable se produisit. La vigie le plus proche de moi, qui avait tout juste commencé à fermer l'énorme boite, est appelée par son collègue à propos d'un contenu suspect. Je vérifie ce que font les autres hommes. Apparemment ils sont trop occupés pour remarquer quoi que ce soit.
Je profite, bien sûr, de cette inattention pour bondir dans la boite. Je rabats le couvercle. Me voilà donc caché dans une caisse contenant ... des boulets de canon. Mon dieu que c'est inconfortable. Espérons que le jeu en vaille la chandelle. Le marine revient et scelle la caisse sans revérifier son contenu. Je me sens alors soulève de terre puis posé plutôt brutalement sur le navire. Enfin un groupe de marine souleva la caisse et la déplaça vers ce que je pense être la soute. Plusieurs heures plus tard le bateau mit les voiles. Me voilà parti à la rencontre de mon destin. C'est maintenant que tout va se jouer.
(à suivre)