...devient Cendrillon.

Cecilia se sentait bien, elle n’avait plus mal dans chaque centimètre de sa peau, ses muscles. La grippe était partie depuis plusieurs jours, elle n’avait plus de fièvre et ne trempait plus ses vêtements de sueurs. Elle avait encore un peu mal au niveau des bronches et de la gorge mais elle avait frôlée la pneumonie. La demoiselle était suffisamment en forme pour pouvoir partir, elle n’en était pas triste, bien au contraire. Elle était même très impatiente de quitter Gabe et ses acolytes. La jeune femme était reconnaissante des soins apportés mais elle était inquiète pour son capitaine et elle ne tenait pas à rester confinée dans cette pièce indéfiniment. Elle guettait juste la bonne occasion.

Un sourire vint se placer sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle cherchait sous ses doigts les divers couvertures et draps, afin de les repousser et commencer une nouvelle journée. Ses sourcils ne tardèrent pas à se froncer alors qu’elle ne rencontrait aucun lourd tissu. Elle tâtonna pendant encore plusieurs secondes, ses doigts passèrent sur une matière dur et rugueuse. Perplexe, elle se décida à ouvrir les yeux, même si elle savait qu’elle n’y verrait pas grand-chose. La première chose que virent les orbes dorée fut l’obscurité. Une angoisse ne tarda pas à monté en elle, à la simple idée qu’elle puisse être devenue complètement aveugle. La jeune femme battit plusieurs fois des paupières en espérant avoir une meilleure visibilité. Peu à peu, elle put constater que le lieu où elle se trouvait était sombre, elle distinguait des formes tout autour d’elle. Ainsi, elle ne fut pas rassurée très longtemps, une autre angoisse venait de naître.

Elle secoua la tête, une migraine lui vrillait les tempes, elle monta sa main à sa tête en espérant diminuer la douleur. De son autre main, elle la fit glisser sur le sol afin d’étendre sa paume et de l’aider à s’asseoir. Son dos butta rapidement contre quelque chose de solide, cela lui arracha une grimace de douleur tandis que sa tête se cognait, augmentant sa douleur. En position assise, elle chercha à savoir où elle pouvait bien être. Elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils en constatant qu’elle avait froid. L’ancienne noble porta ses bras au niveau de ses yeux, elle pouvait voir une fin tissue pendre le long de ceux-ci. Il semblait lui recouvrir la plupart du corps mais il était très fin, pas très chaud.

-« Réveiller ?» Murmura une voix à ses côtés, celle-ci était féminine, assez douce.

Cecilia ne répondit pas, elle essayait encore de comprendre se qui lui arrivait. Quelques minutes plus tôt, elle se croyait encore dans sa chambre, attendant que Gabe lui apporte son repas pour qu’elle reprenne des forces. Un frisson glacé lui saisit l’échine alors qu’elle repensait au géant.

-«Tu dois avoir de la valeur, on t’as mis dans un coin tranquille ici. » Continua la femme, alors que la verte ne saisissait pas du tout ce qui se passait.

Un nouveau frisson la saisit, elle sentait de nouveau avec impuissance la sueur revenir. Pourtant, elle savait que ce n’était pas la fièvre, parce qu’elle se sentait vaseuse. Sa migraine s’amplifia encore, elle porta ses longs doigts contre ses lèvres, retenant un haulecœur. Sa respiration se fit de nouveau plus courte et elle sentait la douleur s’insinuer dans tout son corps.

-« T’inquiète, ca va passer. »
-« Par…don ? »
-« C’est juste une crise de manque » Répondit la femme, Cecilia put nettement voir qu’elle haussait les épaules.

Ce fut soudain, comme dans un flash que la jeune femme revit la scène. Elle était face à Gabe, prête à partir, elle l’avait remerciée de ses soins et l’instant d’après, elle s’écroulait. Celui-ci lui avait dit travailler pour George Von Christ, son ancien fiancé. Il lui avait même dit qu’elle avait certainement attisé sa haine. Quel genre de vengeance celui-ci avait-il bien put préparer.

-« Où s…suis-je ? »

-« Sur le Héron, le bateau qui va direct à Sabondy »

L’ancienne noble ne répondit rien, si elle avait pu perdre des couleurs, elle l’aurait fait à l’instant. D’une main tremblante, aussi bien à cause de sa crise que de la peur, elle monta celle-ci vers sa gorge. Un désespoir sans nom, ne tarda pas à la saisir alors que ses doigts caressaient le métal qui lui enserrait le cou. Sans qu’elle puisse se contrôler, elle éclata en sanglot, devant la froide réalité. L’homme qu’elle aurait du épousé, l’avait pourchassé pendant une année entière pour finalement la vendre comme esclave. Avait-elle fait un crime si grave ? Elle avait simplement voulu garder sa liberté, ne pas la perdre au profit d’un mariage de raison et cet homme, venait de faire en sorte du privé définitivement de ce luxe. Elle avait simplement voulu quitter sa cage dorée et elle se retrouvait dans une en fer forgée.

-« On s’y fait. T’as pas le choix, c’est ca ou crever » Lui dit la femme en lui empoignant le bras, Cecilia chercha à se débattre mais elle n’avait plus beaucoup de force, elle fut plaquée contre la poitrine presque inexistante de l’inconnue. Contre son cœur, sa main lui recouvrait une de ses oreilles alors qu’elle la berçait doucement.
-« Fais sortir tout ca puis prends des forces, t’en aura besoin »

L’adulte s’endormi sous cette simple parole, angoissée mais surtout très mal. Elle avait certainement était droguée depuis le début. Gabe et son équipe aurait pu la tuer mais il n’en avait été rien. Certainement parce qu’eux savait déjà qui elle était, cependant, ils ne pouvaient pas la vendre, sans connaître sa résistance. Chose qu’elle avait prouvée, elle ne mourait pas si facilement.


Le quotidien de Cecilia changea radicalement, elle était réveiller à l’aube pour récurer le pont, porter des lourdes de charge, ramener du charbon, attiser des flammes. Elle n’était pas la seule à faire toute ses tâches plus difficile les une que les autres. Elle ne ressentait que plus fortement les crises de manques au long de la journée. Ses mains n’avaient jamais touché autre chose que la plume, quelques outils de jardinage et son revolver. Ici, elle saignait tous les jours, croulait sous les cloques. Sa peau était secs, elle avait perdue leur douceur et ses ongles toujours manucurés, était cassé. Quand il lui arrivait de ne pas pouvoir exécuter un ordre, elle se recevait des coups. C’était le dressage de base, lui avait dit Sybille. Celle-ci, n’avait jamais rien connu d’autre comme existence, elle était vendue continuellement à de nouveau maître. Pour elle, ce n’était que routine et elle savait comment faire pour éviter de se faire battre. Cecilia n’avait pas cette maîtrise, elle avait déjà la peau marquée de bleu et elle ne pouvait pas se défendre.

La pirate n’avait pas d’arme, elle ne pouvait saisir un bâton ou un autre objet du genre, parce que ses crises de manque étaient imprévues et lui ôtait le peu de force, qu’il lui restait en fin de journée.

Pendant la traversée, elle avait très bien vu se qui arrivait au ‘’faible’’, ceux qui ne savait pas se rendre utile sur ce grand navire, les personnes malades ou au bord de l’épuisement. Parfois de vieillesse aussi, un esclave ne durait jamais plus de trente ans, sa compagne, approchait d’ailleurs dangereusement de cette limite. Ils servaient de chair à monstre, s’il fallait perdre des hommes ou de la ‘’marchandise défectueuse’’, les marchands avaient vite fait leur choix. Sans parler bien entendu des tempêtes, de la navigation qui n’était pas des plus simples.

Sa voisine, lui disait que c’était rare que sur une cargaison de cent personnes, on n’en perdait pas un dixième. Elle faisait en sorte de ne pas figurer dans ce nombre. Elle ne savait pas encore comment, elle pourrait s’en sortir à l’extérieur mais il fallait bien qu’elle trouve quelque chose. Elle devait.

Ce fut avec beaucoup d’appréhension que la jeune femme put distinguer les abords de l’archipel. Au long des semaines, elle avait fini par retrouvé la vue même si elle n’avait pas vraiment gagné en force. Elle avait encore perdue du poids, puisqu’ils étaient nourrit en fonction du travail abattu et elle se faisait plus souvent battre qu’autre chose. Elle avait débarquée faible sur ce bateau et elle allait en ressorti d’autant plus. Elle comprenait que ceux-ci essaye de les brisés, les fatigués au maximum pour ne pas leur donner la possibilité de faire quoi que ce soit que leur boulot d’esclave. Dans peu de temps, elle n’allait pas tarder à être exposé comme un vulgaire objet. Cependant, c’était certainement sa seule chance de liberté.

Hrp- rédigé post-nuit blanche j'm'excuse des fautes eventuelles, j'corrigerais ça après une partie de chat avec un paquet de ZzZ Hrp.

Sid arpentait les sinueux sentiers serpentant de Sabondy. Assez mitigé sur l'exaction qu'il venait d'effectuer. Il avait tué. Rien de neuf sous les tropiques. Il avait tué un acteur. Rien qui tâcherait son karma donc. Le problème résidait en faite dans le « pourquoi » plus que dans le « comment ». L'acteur qu'il avait exécuté : « «Lex Exadmin » un type que ses voisins décrivaient comme souriant, sympathique, brave, plein de vie et tous les adjectifs méliorative qu'un obèse peut insérer pour parler de lui sur un bar de rencontres. Lex Exadmin n'était pas la crème de la crème du théâtre ni international mais connaissais un certain succès local comme étant le meilleurs imitateur de l'amiral maintenant en chef, de la marine Godwrath D. Alexander. Lex Exadmin profitait donc de sa ressemblance frappante avec le binoclard commandeur de l'armée pour cachetonner à droite à gauche. Entre les anniversaires, les enfants que les parents souhaitent effrayer afin de les remettres dans le droit chemin, ce brave acteur ne manquait pas de travail entre Sabondy et Mari-joa.

Au final Lex Exadmin fut trop bon dans son rôle pour sa propre santé. A bien y réfléchir il s'agissait seulement d'une question de temps pour que quelqu'un ayant une rancœur plus ou moins justifié le confonde avec la Némésis de la piraterie et le reconvertisse en chaire à cercueil pour le restant de ses jours. Et ce quelqu'un, fût Sid Langren.

Spiralo-capitaine qui découvrit la supercherie dont il fut victime et l'acteur dommage collatéral qu'après examen plus poussé de la tête arrachée de ce pauvre gars. En effets, s'étant promis de voler les lunettes du plus célèbre des quatres-zyeux de la planète, le supernova ramassa le crâne décapité.
Car si l'amiral chef avait débarqué sur l'archipel, lui et le supernova se trouvaient a des grooves diamétralement opposé !

Bref, Sid avait un poids sur la conscience, pas que le meurtre lui cause un problème de digestion spirituelle, mais Lex Exadmin avait clairement eu le pirate et n'avait pas manqué de l'emporter au paradis ! Le capitaine des Langren's se sentait escroqué et jamais ne pourrait se faire justice, car une sentence appliquée pour des motifs autres que le chef d'accusation marche peut être pour les religieux et castrats de la planètes mais pas pour Sid $* @ ! Langren ! Lorsque Sid *$@ ! Langren se venge sa victime a intérêt à savoir qui se venge et pourquoi, sinon ça ne compte pas !

Il marchait donc en marmonnant des « j't'en foutrais des connards à imiter. » ; « con d'poseur. », « t' façon il avait une tronche d'blaireaux .» Et autre mots doux à l'égard du mort.

Heureusement un joli minois, comme le font toujours les joli minois, le sortit de sa spirale maugréant. Des cheveux vert...première fois qu'il voyait ça chez une femme qui ne soit pas un légume. Il avait deja partagé son lit avec des blondes, des rousses, des brunes, des bleu-ette et côtoyait régulièrement une aveugle à la coiffe violacée, mais jamais de vert.

Titillé de plusieurs part, Sid, curieux, se rapprocha de Cécillia et ses geôliers. Les chaînes et le collier de la fille étaient plus qu'éloquente quand à sa station en tant qu'esclave. S'il n'avait pas rencontré et recruté Kiku depuis, Sid aurait flingué les négriers libéré la fille et indiqué bien rapidement le type de gratitude qu'il attendait d'elle. Mais depuis sa rencontre avec l'aveugle des Langren's il avait après que dans ce milieux dégénérés de l'esclavagisme, existaient le plus pourris des fruits de cette dégénérescence : les natifs, ces gens née esclave et qui adoraient leur condition. Des fous, en pas drôle et sans entonnoir sur le crâne !

Avant de procéder a son méticuleux plan simpliste qu'il s'imaginait sur pour passer du bon temps, malgré ses blessures, avec Cécillia, il devait s'assurer qu'une libération de force ne déboucherait pas sur une abracadabrantesque diatribe d'esclave qui adore ses maîtres. Il nota quand même que s'il s'agissait d'une native, il pourra surement échanger des berrys excédentaire avec les proprio pour du bon temps. Ce ne serait pas la première fois que le spiralo-pirate faisait tourner le plus vieux business du monde.
Bref, d'abord vérifier, ensuite aviser. Utilisant sa technique de déplacement rapide, Sid se retrouvait accolé à Cecilia en un instant, sans que les gardiens de marchandise ne puissent l’apercevoir même.

« Alors poupée, arrete moi si j'me trompe, mais t'as vachement l'air en détresse et t'dirais pas non à une 'tite intervention providentielle pour t'sortir de là hein ? Yarr ha ha ha !  »

Sid jouissait d'une réputation assez solide sur la route de tous les périls, une prime de 210 millions n'étant pas donnée à tout le monde, est ce que les gardiens suivaient suffisamment l'actualité pour reconnaître le danger publique à fringues kitsch qui se trouvait a coté d'eux et auquel ils risquaient de faire face d'un instant à l'autre ?

Cecilia était assise, recroquevillée dans un coin du bateau, les bras autour des jambes. Elle avait essayé de se fondre le plus avec la coque du navire, afin de ne pas devoir sortir de l’embarcation. Sa vie durant les quelques semaines qui avaient suivi sa capture n’avait pas été simple, très difficile même mais elle savait que c’était l’enfer qui l’attendait. Sybille lui avait décrit sa vie d’esclave d’une voix morne, comme si elle racontait l’existence d’une autre personne. Celle-ci ne disait pas aimer sa condition d’esclave mais elle ne savait rien faire d’autre, elle n’avait pas non plus à être autre chose. La femme savait qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre ainsi elle avait décidé de prendre la verte sous son aile, parce que ce n’était pas une native. Sa compagne espérait ainsi qu’elle se ferait plus facilement à son sort mais la jeune femme était terrifiée. Bien plus que le jour où elle avait du s’avancer devant l’autel puis qu’elle s’était enfuie.

Dans sa situation actuellement, elle se demandait souvent, si elle n’aurait pas mieux fait d’épouser le Marquis Von Christ. Cependant, c’était trop tard et même si elle formulait le vœu d’accepter leur union, elle savait que celui-ci refuserait. Il n’était pas de son rang, d’épousé une esclave. Il lui avait bel et bien retiré toute retraite. Il lui arrivait de se demander si elle avait si malmené son orgueil pour qu’il en arrive à de tel extrémité ? C’était une chose qu’elle ne savait pas mais elle se jurait de le découvrir un jour, quand elle tiendrait celui-ci au bout de son pistolet, près à l’abattre.

L’ancienne noble aurait voulu que tous cela soit un rêve, qu’il lui suffisait de battre des paupières pour qu’elle puisse enfin se réveiller. Un soupir s’échappa de ses lèvres, alors qu’elle apercevait l’ombre cacher la sienne alors qu’elle avait la tête contre ses jambes. Elle ne fit rien pour se lever ni bouger alors qu’elle sentait l’impatience d’un de ses bourreaux. Une grimace ne tarda pas à déformer ses traits alors qu’on la saisissait par le bras, ajoutant une marque à d’autre, pour la mettre debout. Cecilia n’avait pas besoin de lever ses orbes dorée pour reconnaître son geôlier, elle le savait déjà à sa stature ainsi que les mains galleuse sur sa peau. C’était un des hommes de Gabe. Celui-ci était beaucoup plus petit, même s’il devait faire quand même dans les un mètre quatre vingt. Par contre, il était deux fois plus épais, il portait souvent des vêtements à carreaux ce qui le rendait encore plus obèse. Un crane rasé, il avait un visage boursouflé comme un gros bébé. Ses yeux étaient si bridé ainsi que pocher, qu’elle ne savait pas la couleur de ses yeux. Autour de sa ceinture, qui disparaissait presque derrière les bourrelets, se trouvait un long fouet enroulé sur lui-même. Il ne tarda pas à tirer sur la chaine, afin de la faire avancer plus vite, si la demoiselle avait eut assez de force. Elle aurait bien volé l’arme pour qu’il se retrouve de l’autre côté. Elle pourrait lui faire sentir la douceur du cuir.


Cecilia fut directement aveuglée par la lumière du jour, elle porta rapidement sa main en éventail au dessus de ses yeux. Ses orbes dorées balayèrent le port, regardant les gens se bousculés dans la rue alors que ses longs cheveux verts glissaient le long de ses épaules à chacun de ses pas. Elle n’avait pas vraiment l’occasion de contemplée le paysage, même si elle voulait le détesté pour sa signification, il fallait reconnaître que le lieu était presque agréable. Chaque fois qu’elle s’arrêtait, afin d’éviter de rentrer dans un passant, elle recevait un tiraillement à sa gorge parce que son geôlier tirait avec force sur sa chaine. La demoiselle aurait aimé que ses yeux se transforment en fusil pour l’abattre sur place ou avoir un revolver tout court. Elle gardait ses œillades noires afin de ne pas se prendre un coup de plus, mais elle n’en pensait pas moins.

La jeune femme garda un sursaut alors qu’elle venait de sentir quelqu’un se coller à elle. Réveillant par la même occasion pas mal de ses blessures multiples qui étaient à l’état de bleu. Elle ne grimaça pas, malgré la douleur, elle se contenta d’observer l’homme du coin de l’œil. Celui-ci ne semblait pas très âgé, un peu plus que son âge. L’expérience du combat sans aucun doute, pour avoir réussi à s’approcher aussi facilement sans pour autant alerté son gardien. La demoiselle hésitait à acquiescer parce que si Sho n’avait jamais rien réclamé pour son aide, elle savait que ce ne serait pas le cas pour cet homme. Elle ne tenait pas vraiment à quitter un enfer pour un autre, elle ne savait rien de celui-ci, ni s’il serait pire que ses potentiels maître. D’un autre côté, Sybille, lui avait dit que le meilleure moyen de s’en sortir, c’était de donner un peu de sa personne à la première occasion. Or, cet homme serait peut-être la seule qu’elle n’aurait jamais.

Prenant une bonne inspiration, elle se contenta de mimer un oui, ne pouvant secouer la tête ni même parler pour s’attirer les foudres d’un des acolytes de Gabe. De plus, elle préférait paraitre encore plus démunie, quelque chose lui disait qu’elle aurait besoin de ses forces pour repousser plus tard, celui qui l’avait qualifiée du surnom de ‘’poupée’’.

Une fois de plus, l’anoblie ressentit le tiraillement dans sa gorge, signe que son geôlier s’impatientait. La jeune femme garda un soupir de rage contre ses lèvres, alors qu’elle se rendait compte que c’était déjà la troisième fois, qu’elle se faisait rappeler à l’ordre. Aucun doute, elle allait recevoir une correction. En quelques pas, se déplaçant d’une vitesse peu commune pour un homme de sa corpulence, il rejoignit Cecilia. L’acolyte se figea alors qu’il observait l’argenté au côté de celle-ci.

-« Hey toi ! Touche pas à la marchandise ! On test pas avant achat chez nous ! » Grogna le bibendum en tirant d’un coup sec sur la chaine qu’il avait dans son poing fermer.

Celui-ci avait si bien tracté que la verte fut projeté sur le sol. Heureusement dans un réflex, elle mit ses bras en avant, évitant ainsi à sa mâchoire de rencontrer la place du marché. Le tissus noir glissa le long des membres pour dévoilée la peau marquée, d’une couleur qui était proche du violet. Il n’y avait plus une partiel qui n’était pas coloré. Aucune cicatrice, juste des bleus. Même si on pouvait voir des stries, de la même circonférence que le fouet dont venait de sortir l’obèse. De sa main gauche, il avait rapidement déroulé son arme, laissant le cordon reposé près du corps de son esclave.

-« Mike, tu fabriques quoi ? » Arriva en grognant l’homme que Cecilia avait toujours éprouvé un profond dégout. Dans la troupe de Gabe, c’était bien celui qui était le plus repoussant.

Les mains calleuse qui prouvait qu’il avait du manier les armes ainsi que les outils de charpentier, il avait une figure longue, très allongée. Un nez qui aurait pu rivaliser avec les illustrations qu’elle avait vu de Ussop mais en plus gros. Des oreilles décollée ainsi que démesurée, qui aurait pu contenir une louche sans problème. Il avait des petites moustaches sur le coin de ses lèvres alors que de nombreuse pustule couvrait son visage. Des yeux gris, perçant, légèrement bridés. Celui-ci portait souvent des tuniques dans des couleurs grises, violet délavé, noire. Plus d’une fois, elle s’était dit qu’il ressemblait à un rat géant. Ce qui n’aidait pas dans cette idée, était qu’il était squelettique et ne mesurait pas plus d’un mètre cinquante. Il était même plus petit que la jeune femme, pourtant, c’était celui le plus craint dans l’équipage. Parce qu’il n’y avait pas d’égal dans sa cruauté.

-« Tiens, tiens, tiens que vois-je ? Ne serais-ce pas Sid Langren qui essaie de nous voler notre marchandise ? » Ricana l’homme en sortant de sa ceinture, un fusil à harpon.

-« Tu crois qu’il rapportera plus vivant que mort, Ure ? » Demanda le chauve, tirant de nouveau sur la chaine de Cecilia pour la forcer à se relever, si elle ne voulait pas s’étrangler. Il donna un autre coup sur sa laisse pour ensuite la donner à un des moussaillons du bateau. Celui-ci devait rester campé derrière l’obèse, près à reprendre son ‘’bien’’.

Cecilia était assise sur le sol, les jambes un peu arquée alors qu’elle gardait les mains le long de son corps. Cette position la faisait souffrir mais elle ne pouvait dire un seul mot ni même essayer de se relever sans subir un nouveau tiraillement sur la gorge. Heureusement que le collier n’était pas serré encore trop fort, parce qu’elle était certaine que depuis le temps, une rigole de sang se serait écoulé de son cou. La jeune femme jeta un œil à la scène, elle n’avait pas manqué de hausser un sourcil quand Ure avait parlé de l’homme qui s’était collé à elle. Celui-ci avait l’air très important, il devait même valoir une somme coquette pour que les deux sbires de Gabe, décident de passer à l’action.

L’ancienne noble n’avait jamais fait attention aux affiches dans les différents villages, elle ne savait pas qui était connu ou non. Ce qui lui importait c’était de fuir toujours plus loin au côté de son unique ami. Celui-ci poursuivait un rêve et elle profitait par voir d’innombrable paysage, goutant à une liberté retrouvée, qu’elle ne voulait à aucun prix perdre. Chose qui finalement avait fini par arriver. Ainsi, elle n’avait pas reconnu le visage qui pourtant devait être placardé un peu partout mais le nom lui disait quelque chose. Certain villageois en parlait dans les bourgades de passage, certaine filles étaient même étrangement exciter, la fugitive n’avait jamais compris pourquoi. Maintenant, qu’elle le voyait d’un peu plus près, elle ne saisissait toujours pas cet engouement. Sans pour autant être laid, le pirate n’était pas beau. Un visage allongé, sans que cela soit aussi prononcer que Ure, finissant pas une mâchoire pointue. Un nez plus ou moins bien dessiné, une bouche fine. Des cheveux argentés sans aucune discipline, mi-court, ils furent un peu balayer alors qu’il déclencha une étrange technique à base de vent. Du moins, c’était ce qui semblait à la verte, elle ne pouvait vraiment apprécier le spectacle de là, où elle était. Par contre, elle admirait le vêtement gris qu’il portait, les balles semblaient ne lui faire aucun effet et il n’y avait pas d’impact sur le tissu. Celui-ci était loin de la carrure bourrue des soldats, c’était même le contraire. Ainsi, ses capacités en étaient d’autant plus impressionnantes, surtout que Mike devait peser dans les cent kilos. Même si elle restait béat devant ses facultés, une crainte ne tarda pas à monté en elle, parce qu’elle était une spécialiste des armes à feu. Ce genre de protection serait certainement à l’abri de ses projectiles, si elle se défendait.

Le combat fut rapidement fini, d’un pas assuré, l’homme s’avança vers l’adulte encore au sol. Il prit avec une certaine douceur sa main, d’un mouvement sec mais emprunt d’une certaine délicatesse, il l’aida à se relever. Cecilia ne disait mot, sous le regard inquisiteur de son ‘’sauveur’’, elle employait déjà beaucoup d’énergie pour ne pas trembler. Dire qu’elle était rassurée, serai faux. Elle ne savait pas qui était cet homme, elle ne pouvait dire s’il serait pire que ses bourreaux malgré ses gestes doux. Le pirate ne tarda pas à encré ses yeux gris-bleu dans les siens, doucement, sans aucun mouvement brusque il monta sa main gantée pour effleurer le visage de la demoiselle.

A la surprise de la Beliefeld, dans les secondes qui suivit, le lourd collier qui lui enserrait la gorge tomba. L’accessoire n’eut pas le temps de tomber contre les pieds de la jeune femme, celle-ci avait déjà fait un bon en arrière. Elle se tenait dans l’ombre des caisses derrière elle, fixant avec une étrange fascination le morceau de métal qui gisait à présent sur le sol du marché. Pourtant, elle ressentait quand même une sorte de brûlure sur sa gorge. Elle recula un peu plus contre les caisses, les frôlant alors qu’elle se dirigeait vers une flaque d’eau. La jeune femme se contempla pendant quelques secondes, surprise de voir que la sensation n’était qu’un effet de son imagination, elle n’avait aucune marque, là où se trouvait le collier. L’adulte détourna rapidement les yeux de sa silhouette, ne voulant pas constater maintenant les dégâts. Son regard fut tout de même attirer par un pied de biche, même si elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de chance, elle agrippa celui-ci. Son arme provisoire au poing, elle le monta vers le pirate, ses orbes dorés cherchant comment lui échapper. Elle savait que son attitude était comme celle d’un animal traqué mais elle ne souhaitait vraiment pas être remise en cage.

-« V…vous me v…voulez q…quoi ? » Demanda-t-elle avec difficulté, surprise elle-même par la faiblesse de sa voix. Il était vraie, qu’elle avait usée ses cordes vocales en cri et en pleure, dans les premiers jours de sa captivité. Depuis, elle n’avait pas dit un mot, sa compagne Sybille, parlant pour deux. Comme si elle avait voulu apaisé de cette façon, sa douleur.

Cecilia avait parfaitement conscience aussi d’être parfaitement ridicule, ses cheveux étaient éparpillés sur ses bras, son dos ajoutant du poids à ses bleus. Rien que tenir le levier était une vraie torture, elle pouvait sentir le sang s’écouler le long de sa main. Son bras tremblait, elle gardait celui-ci tendu y mettant grand nombre de ses forces tandis que le reste, c’était pour qu’elle reste debout. La peur devait certainement marquer les prunelles dorées mais c’était le moindre des soucis pour la verte. Depuis Sho, elle avait fait une fois confiance à un parfait inconnu et elle s’était rapidement retrouvée sur le bateau en direction de Sabondy. Elle ne referait pas deux fois, la même erreur.

Les assaillants étendus au sol, pour Sid, le danger était passé, s'il avait existé ne serait-ce qu'une seconde. Apparemment, la verte ne partageait pas cet avis plein d'optimisme et de foi dans l'avenir. Non, pas de bonjours, pas de merci, elle bondit en arrière comme une malpolie pas propre. Et menaçait son sauveur d'un pied de biche ! Le comble !
Il avait pourtant tout fait dans les règles de l'art ! Dégouliner de confiance : check. Dégommer les méchants sans arreter les blagues : check. Aider la donzelle à se relever : check. Retirer le collier explosif : check. Fixer la donzelle droit dans les yeux : check !

Normalement à ce stade elle se serait jeté dans ses bras et il l'aurait embrassé sous des feux d'artifices et applaudissement des autres esclaves nouvellement affranchis. Après ça ils auraient pris une douche ensemble, explosé les ressorts du lit et le pirate l'aurait débarqué sur les quais avec un peu d'argent, un sourire colgate et aurait disparu dans le soleil couchant.

Mais comme d'habitude, rien de ce qu'il imaginait normal n'arrivait dans la vie du cap'tain Sid. Non, la verte préférait le menacer avec un pied de biche. Un véritable hommage à sa propre intelligence, des types qui lui étaient supérieur en force physique et en équipement venaient de subir une leçon expresse en massacre de la part du Langren's alpha, et elle s'imaginait avoir sa chance avec son pied de biche ?

D'autre auraient pris ombrage de l'attitude carrément ingrate de l'ex-noble, heureusement, comme toujours, Sid n'était pas tout le monde. Ce que la verte faisait déclencha chez lui un fou rire incontrôlable qui dura une bonne minute avant qu'il puisse reprendre son souffle. Il aurait put continué longtemps sur ce rythme mais sa côte brisé le ramena assez douloureusement sur le dur plancher de la réalité.

Il se demandait quoi répondre à l'esclave qu'il venait d'affranchir, avouer qu'il avait fait ça juste pour jouer avec ce qu'elle avait sous sa robe...pas terrible comme technique de drague. Et en tant que pirate il n'avait aucune obligation morale à dire la vérité. Par contre, en tant que Sid Langren, il avait pour obligation de pas foirer ici dans les grande largeur. Il se surpris donc avec un compromis de vérité plus ou moins implicite.

« Bha à ton avis j'te veux quoi hein ? Yarr ha ha ha !» Petite pause dramatique, le temps que la verte s'imagine n'importe quoi, et il marchait lentement vers elle.

«  parce que moi j'sais pas trop... En faite, c'tes cheveux, vert là. J'en ais jamais vu des comme ça. J'me suis dit qu'ça s'rait dommage qu'toi et ta tignasse v'finissiez dans un donjon degueu...T'veux pas venir casser la croute vite fait ? J'viens t'sauver t'peux au moins prendre un verre 'vec moi nan ? Yarr ha ha ha !»
Il s’arrêta devant les caisses et pointa du pouce une taverne derrière lui, visible à un peu plus d'une centaine de mètres.

« Alors t'en pense quoi poup...'faite c'quoi ton blaze ? Moi c'Sid Langren !»

Il n'était pas d'humeur à forcer la verte, si elle décidait de rester planté là comme une débile profonde et de laisser passer sa chance, grand bien lui fasse. Vu sa forme elle aurait tot fait de finir recapturée et vendue dans la journée.
Enfin, c'est ce qu'il pensait à ce moment. Ce qui en soit ne garantissait rien, son tempérament pouvait changer assez vite. Certes il n'irait sûrement pas jusqu'à violer la verte sur place, ou à la forcer à avaler un tonneau de rhum en hurlant « BHA ALORS TU VOIS QU'TU PEUX BOIRE UN COUP TU VOIS HEIN ! TU VOIS QU'C'EST PAS LA MORT »
Mais elle pouvait tout de même s'exposer à la variété particulièrement puéril de la terrible vengeance de Sid, comme une demie-douzaine de fessée et une douche de poil à gratter. Quoique...l'idée de la forcer à avaler un tonneau ne semblait pas si mauvaise, après réflexion.

La jeune femme serrait avec force son arme provisoire, elle eut beaucoup de mal à cacher sa surprise alors que l’homme qu’elle menaçait, venait d’éclater de rire. Même si la demoiselle savait son attitude stupide, elle ne s’était pas attendue à une réaction aussi grossière mais elle n’en disait mot. Elle se contenta d’attendre que celui-ci puisse reprendre son souffle, petit détail qui avait mit fin à son fou rire. Par automatisme, l’adulte monta le pied-de-biche devant sa poitrine, comme si elle mettait un rempart supplémentaire entre elle et le pirate.

Son attitude au sommet de la défensive ne semblait pas perturber plus que cela le jeune adulte, puisqu’il s’avança vers Cecilia, sans même craindre qu’elle puisse essayer de lui fracasser le crane avec le levier. Surtout que les paroles qu’il avait prononcé peu avant, laissant planer le doute et l’horreur dans la tête de la demoiselle, aurait pu faire que l’argenté soit plus méfiant. Cette assurance, qu’elle ne pourrait lui faire une égratignure écrasa le cœur de l’ancienne noble, aussi surement que si un pavé lui était tombé sur le thorax. Non, seulement d’avoir le corps empli de bleu, son égo venait d’être fortement malmené.

Sid s’arrêta à quelques centimètres de l’esclave, il ne la toucha pas, un sourire sur les lèvres, il lui montra du pouce le bord des quais. Celui-ci lui montrait une des nombreuses tavernes qu’il y avait le long du port, répondant enfin à sa question. Même si elle n’avait aucun mal à savoir se que voulait réellement ce pirate, il montrait par son attitude qu’il ne la forcerai pas. Les épaules de la dame se relâchèrent un peu, malgré qu’elle serrait toujours le pied-de-biche entre ses doigts. Elle hésitait un peu à répondre à l’invitation quand un éclair de lucidité lui traversa l’esprit. Elle ne pouvait tout simplement rester là, si pour l’instant les hommes de Gabe étaient mis K.O.. Les moussaillons qui les suivaient toujours comme de petit chien, Mike et Ure, étaient certainement allé prévenir leur patron. Si elle restait là, elle n’allait pas tarder à être reprise. Vu sa précédente réaction, elle n’était pas sûr que le primer accepte de transformer la place en un bain de sang.

Refrénant un frisson, Cecilia leva sa main gauche afin que l’homme la saisisse et là conduise vers la taverne dont il venait de parler. Son autre main, serrait toujours avec force son arme provisoire et elle ne pouvait pas vraiment se résoudre à la lâcher. Elle plaça un doux sourire sur les lèvres, un rictus factice qu’elle avait appris à mettre sur sa bouche, il y a plusieurs années. Certaine femme mettait du maquillage comme force, armure. L’ancienne noble possédait cette parodie de joie.

-« C…Ceci…lia » Se présenta-t-elle avec le plus de douceur possible de sa voix qui n’était pas plus haute qu’un murmure, aucune mélodie ne sortait de sa bouche. Juste un son cassé.

La noble n’avait pas donné son nom de famille, elle pensait que cela serait inutile et bien trop dangereux. Parce que la jeune femme ne savait pas si, cet homme, pourrait accepter de la restituer aux marchands d’esclaves, s’il savait. Elle ne pensait pas que l’argenté pouvait être motivé par la peur du Marquis Von Christ, après tout, il n’avait que du pouvoir dans les divers archipels perdue du South mais peut-être par l’argent. La famille Von Christ avait des manoirs et de l’argent un peu partout sur les quatre mers, vu la rancune de son ancien fiancé, elle ne serait pas surprise qu’il cède une de ses propriétés pour la voir enfermer.

-« J’a…cce…pte » Finit-elle par dire, elle se retient de se mordre la lèvre pour sa précédente attitude qui trahissait qu’elle venait d’une bonne famille.

Combien d’esclave ou de femme du peuple, demander encore en tendant sa main, à se qu’elle soit guider à bon port ? Certaine aucune ! Elle avait peut-être trahi ses origines, chose qu’elle avait essayé pourtant d’étouffer pendant une année. Il était vrai que la jeune femme, n’avait jamais eu à s’inquiéter de son attitude avant, Sho lui satisfaisait tous ses caprices avant même qu’elle est ouvert la bouche. Il la traitait comme le plus précieux des joyaux, cela ne la dérangeait pas d’agir comme tout le monde, parce qu’elle était d’une certaine façon traitée en aristocrate.

Dans cette ruelle, près de nombreuse quai, dans un port grouillant de marchand, face à un homme qu’elle ne connaissait pas. Elle prenait conscience depuis la première fois, qu’elle avait beau méprisé les privilégier, elle en était une. Du moins, jusqu'à l’instant de sa capture et la pose de son collier.

Après quelques secondes qui parussent interminable pour la demoiselle aux cheveux verts, le jeune homme saisit sa main. Tout naturellement, les doigts autour de son arme se desserrèrent et le morceau de métal tomba contre le sol. La jeune femme n’avait plus de force dans les mains, pourtant c’était dans celle-ci qu’elle était placé. L’esclave sentait le long de sa main droite, le liquide carmin s’écouler, la barre de fer aillant rouvert la plupart de ses plaies. N’ayant d’autre solution, elle suivit docilement le pirate jusqu'à l’entrée de la taverne.

« Cecilia hein...Trop d'syllabe dans c'blaze, on dirait une façon d’appeler les coincées du derch'. J'vais t'appeler Cec' (Cess) c'mieux. »

Cecilia tendait la main et Sid ne comprenait pas. Enfin si mais pas dans le bon sens, il s'imaginait que la demoiselle souhaitait sceller l'accord, l'entente comme le font les vrais pirates, en crachant dans leurs mains respective avant de les serrer. Sid d'ailleurs, assez adepte de la pratique retira son gant plein de gadget pour y appliquer une bonne quantité de salive avant de prendre la minime de la rescapée. Il remarqua cependant que la verte ne l'avait pas fait, ou bien il venait d'avoir un trou blanc sur les dix dernière secondes, ce qui en soit ne serait pas si surprenant vu la violence inouï coup sur la caboches qu'il encaissa ce matin même au Sabondy funland park. Mais il y croyait moins que l'autre théorie, celle que la demoiselle ne pratique pas l'ancestrale rituel du mélange salivaire au niveau de la paume.

Il saisit donc la mains de la jeune fille, avec la sienne, sans gant, laissant son tatouage de chevron, dessiné au niveau du revers, respirer l'air de Sabondy pour la première fois. Les mains du pirates étaient moites, forcément après une matinée de combat enfermée dans un gant de cuir, le contraire serait une impossibilité physiologique. Toutefois, cela ne l’empêchait pas d’apprécier le contacte direct avec la chaire de la verte, pas qu'il soit particulièrement plaisant, à défaut de salive, la jeune fille partageait sa crasse sans regarder à la dépense, et Sid pouvait plus ou moins deviner le dur labeur de celle ci en sentant l'usure sur les doigts féminins.
Il retint le détails mais ne commenta pas dessus, préférant enchaîner les plaisanteries de mauvais
goût sur l'ensemble du décors de l'archipel.

Le couple de hors-la loi pénétra la taverne, avec fracas, la porte battante, pour le spiralo-capitaine, était une véritable invitation à l'enfoncer à coup de pieds.

« Yarr ha ha ! Du boire et d'la bouffe en masse, bar'begiste ! L'bon stock pas d'la pisse ou d'la bouffe pour cleb's. »

Sid sortit une large liasse de billet qu'il jeta avec fracas vers le barman. En faite le fracas venait surtout des deux bouteilles qu'il venait de briser en jetant son argent. La liasse comptait facilement deux cents cinquante mille berry, de quoi couvrir un repas pour plus d'une douzaine de personnes, ou dans le cas de la pantagruélique Kanzaki Kaori des Langren's, un hors-d’œuvre.

Le Spiralo-capitaine signala une table libre d'un geste de la tête à sa compagne de l'heure et le duo s'y installa, assez bruyamment en ce qui concerna le pirate à la chevelure grise.

« J'suppose qu'ta une dalle sérieuse hein Cess'.Fais gaffe à pas t'étouffer yarr ha ha ha. 'Fin c'tu m'racontais un peu comment t'en es arrivé là. Pas l'tire larme qu'tu t'es tapé en chemin hein, ça j'connais où j'en entendus pire. Dans un sens c'degueu que toutes les histoire moches de c'style s'ressemblent, 'fin c'tu veux on les échangeras après j'en ais des pas mal aussi Yarr ha ha ha. Bref, donc ouai j'disais, comment t'es arrivé sur un d'ces bateau ? T'es clairement pas née esclave donc c'quoi ton histoire ? Dettes de jeux ? Accidents ? Ou juste un p'tain d'complot mondial 'vec une sombre histoire d'huissiers éclatés Yarr ha ha ha ! »

Pendant qu'il parlait le barman s'était reconvertit en serveur pour apporter deux énormes choppe de rhum au couple. Forcement, avec l'argent lancé et son portrait au dessous des mots wanted et au dessus de 210 millions, Tar Vernier, le brave tavernier n'allait pas risquer son établissement contre un minimum de flexibilité d'emplois.


Il revint peu après, laissant Cecilia parler, avec un plat remplis de brioches fourrée à la viande, une spécialité locale. Sid commençait a s’empiffrer en même temps qu'il buvait. Il finis d'ailleurs sa première chope cul-sec avant d'en demander trois autres. Il avait passé sa matinée à se battre et ce genre d'activité creuse l'apétit, et dans le cas du spiralo-capitaine, la soif. Sans parler de l'officieuse « compétition » qu'il s'imaginait livrer avec Kaori, même s'il finissait perdant de loin à chaque fois, il revait d'un jour réussir à l'étaler dans un concours de picole. Sans aucun résultats probant jusqu'à ce jour, il se réveillait régulièrement avec une gueule de bois et des moustaches dessinés.

« Raaah c'fait du bien, j'ai rien bouffé d'puis c'matin a part un bout d'barbapa au parc. »

Alors que l'ex-noble devait être plus ou moins à jeun depuis plusieurs jours, la compassion du pirate l'avait elle devancé et se trouvait deja au nouveau monde ?

Cecilia ne cachait pas sa surprise, même si le jeune homme ne pouvait rien voir, vu qu’elle était dans son dos, face au manque de discrétion de Sid. Celui-ci venait d’entrer avec fracas, tournant les regards vers lui et il continuait à se donner en spectacle, en cassant des bouteilles à l’aide de liasse de billet. La demoiselle avait toujours cru qu’un pirate devait se fondre dans le décor. Bien sûr, elle avait lu énormément de récit, d’aventure mais elle pensait que c’était retranscrit après leur action. En dehors de leur acte, qui leur avaient valu une prime, ceux-ci faisait en sorte d’être invisible. Ce qui paraissait plausible, vu qu’ils devaient avoir pas mal de monde à leur trousse. Pourtant, l’attitude de l’homme trahissait cela. Il était vrai, que sa tenue était en soi, repérable. L’armure argentée devait se voir de loin, elle ne faisait aucun commentaire sur sa couleur de cheveux, au vue de la sienne.

La jeune femme le suivit docilement à une table, il ne leur fallu pas beaucoup de temps, avant qu’ils ne soient servi. L’ancienne noble avait un peu de mal à croire, que l’homme en face d’elle, allait réussir à avaler tout ca. La table croulait sous les victuailles, c’était un miracle d’ailleurs que celui-ci tienne encore debout. Il y avait de la nourriture pour un régime et pourtant, le pirate ne semblait pas avoir un gramme de graisse. Ce qui l’étonnait le plus, c’était la façon dont il jetait de l’argent par les fenêtres. Elle avait toujours connu des pirates radin et prêt de leur sous, Sho, ne faisait pas exception à cette règle. La moindre dépense, pourtant souvent vitale, donnait l’impression de lui faire un trou dans la main et non, dans sa bourse. Il était pourtant généreux mais ce n’était pas de gaîté de cœur.

La demoiselle n’entama pas le repas immédiatement, assez méfiante. Elle attendit que le primer boive et mange le premier, afin de s’assurer que les mets ne soient pas drogués. Parce que Sabondy était quand même la capitale du vice. Elle n’aurait pas été étonnée que l’aubergiste, cherche à duper l’homme puis lui voler sa bourse et ensuite le remettre à la marine. Pourtant, l’argenté ne semblait pas ce préoccuper de ce genre de chose, sans aucune hésitation, il engouffrait rapidement un pain dans sa bouche. L’aristocrate tira à elle à la choppe, elle jeta un coup d’œil au tavernier, pour être certaine qu’il ne préparait rien de louche puis trempa ses lèvres meurtrie dans son verre. Une petite grimace déforma les traits de la dame, alors que le liquide lui brulait la bouche. Cependant, elle appréciait à sa juste valeur le breuvage qui lui permettait un peu d’apaiser sa gorge en feu. Buvant, une partie du récipient, elle le reposa sur la table. Décidé, à répondre à la question de son compagnon de tablée.

-« J’étais la promise du Marquis Von Christ. Du jour au lendemain, mon père est venu me trouver dans ma chambre pour me dire que je devais l’épouser. Un mois plus tard, je me retrouvais à l’Eglise. Tandis que je remontais l’allée, ce fut comme si ma vie défilait devant mes yeux. Pour moi, ce n’était qu’une mise à mort, j’allais être enfermé dans une cage dorée. Je le refusais, je ne voulais pas perdre ma liberté. » La voix de la demoiselle sortait plus facilement mais elle restait faible, sans mélodie, toujours cassée.

Ses prunelles hantés, presque vide, reprirent une lueur de vie quand elle commença son récit. On pouvait y lire de la colère, du dégout mais aussi une soif de vivre, qui lui faisait défaut depuis des semaines. Elle porta une seconde fois la chope à ses lèvres, ses cordes vocales encore malmenée avaient besoin d’être apaisé puis elle reprit le court de son histoire.

-« Je l’ai laissé devant l’autel, j’ai couru vers la sortie. Bientôt, ses gardes furent à mes trousses mais heureusement, je trouvais de l’aide. Je n’ai fait que fuir de plus en plus loin, quittant le South, pour être sûr de ne jamais plus être sous son emprise. Au bout d’un an, nous avons atteint le North. Cependant, j’avais sous estimé sa marge d’action. Un jour, je suis sortie pour aller chercher des médicaments pour mon ami, je fus surprise par une tempête de neige. Je me réveillais plusieurs jours plus tard dans un lieu inconnu. »

Cecilia prit dans sa main une des brioches, elle jeta un nouveau coup d’œil vers l’aubergiste puis vers la porte. Comme si elle s’attendait à se que des ennemi, surgissent bientôt. La demoiselle avait beau être à la table d’un homme qui avait son visage placardé partout, elle n’était pas rassurée. Principalement parce qu’elle se sentait vulnérable depuis des semaines, sans aucune arme. Elle ne doutait pas que s’il y avait un événement qui requérait de la violence, l’argenté serai se débrouiller et d’une certaine façon la défendre. Sauf, qu’elle n’avait pas envie de dépendre de quelqu’un d’autre, elle avait toujours réussi à se débrouiller et défendre toute seule. C’était une des raisons pour laquelle, son frère lui avait enseignée l’escrime. Elle chassa rapidement la mélancolie qui la saisit pour mordre à pleine dent dans la brioche. Une fois qu’elle avala un morceau, elle reprit le cours de son récit.

-« J’étais chez Gabe, le capitaine des hommes que vous avez vu et corrigé au marché, celui-ci m’a bien soigné. Je n’avais pas de raison de douter de sa sincérité, il aurait put me laisser mourir dans la neige après tout. Ce ne fut qu’a la fin de ma convalescence, au bout de trois semaines, que j’appris qui il était vraiment. Chasseur et marchand d’esclave, il avait été employé par mon ex-fiancé afin de m’ôter à jamais toute liberté. » Conclut-elle d’une voix blanche alors qu’elle mordait dans la brioche pour se donner contenance.

La jeune noble, ne savait pas vraiment si l’homme avait écouté son histoire. Il n’avait pas arrêté un instant de boire et de manger. Pourtant, la jeune femme n’en était pas affecté, au contraire. Parce qu’elle aussi avait écouté ce récit, cette époque qui lui semblait si loin. Comme un rêve, un songe dont elle n’avait aucun incidence ni moyen de modifié. Un simple instant, qui avait donné lieu à son cauchemar.

-« Et vous ? Quel est votre parcours ? Qu’est ce qui fait que vous êtes la personne qui a accepté de m’ôter ma chaine ? » Demanda-t-elle vraiment intriguée par le personnage en face d’elle. Malgré qu’il n’avait pas répondu vraiment à sa question, elle cherchait à savoir se qui l’avait vraiment motivé, quelque temps plus tôt.

Cecilia attendait avec une certaine impatience, le récit du jeune homme. Elle était vraiment curieuse de savoir comment il en était arrivé là. Ce n’était pas n’importe qui avait une prime puis elle avait envie de savoir, le choix de cette existence. Pourquoi pirate ? Qui était au juste Sid Langren ? La demoiselle savait très bien que celui-ci pourrait lui raconter de jolie histoire, après tout, les voleurs des mers n’étaient pas réputés pour leur franchise et leur goût pour la vérité. Cependant, elle aurait pu ainsi démêler le vrai du faux. Même si c’était la curiosité qui primait dans sa pensée, elle s’avoua être plus rassurée, si elle connaissait un peu plus, le personnage en face d’elle. Cependant celui-ci fit main basse surs ses désirs. Il se contenta de lui donner quelques explications sur ses motivations. Celles-ci n’avait rien de noble ni même d’intéresser, au premier abord, une franche curiosité. La demoiselle ne savait pas si elle devait le croire ou non, elle en était tout de même moins tendue.

Elle remercia avec un sourire, le tavernier qui ramenait de la nourriture. Le pirate complimenta vivement le propriétaire de l’établissement. Maintenant que ses origines avaient été dévoilée, la jeune femme avait plus facile de se comporter comme une personne de son ‘’rang’’.

-« Merci pour le repas, c’était délicieux. »

L’argenté avait du être froisser puisqu’il ne manqua pas de lui rappeler, qu’elle ne l’avait pas encore remercié pour sa libération. Un frisson saisi de nouveau la jeune femme alors qu’elle était pleine d’appréhension. Plaquant un sourire sur ses lèvres, elle mit ses mains sous la table afin de cacher son tremblement. Elle sentait ses longs cheveux verts glisser le long de son épaule, alors qu’elle rejetait la tête en arrière, se redressant contre son siège, prenant une posture plus noble. Une attitude qu’elle savait passive-agressive. C’était la peur qui guidait les gestes de l’ancienne aristocrate. Elle savait que si elle restait dans ses lieux, ce ne serai qu’une question de temps avant que son fiancé retrouve sa trace et là renvoi sur le marché. D’un autre côté, elle ne pouvait suivre le pirate comme cela. Déjà parce qu’il ne lui avait plus ou moins rien demandé mais aussi parce qu’elle ne le connaissait pas.

-« Ne croyez pas que je sois ingrate. Je vous suis très reconnaissante de votre geste. Cependant, j’avais cru comprendre que vous vouliez des remerciements un peu plus concrets que des paroles. Je ne peux vous offrir mon corps, du moins, pas de manière charnel. Mais si vous pensez que je puisse faire quelque chose pour vous, je le ferai volontiers. »

Cecilia jouait avec ses mains sous la table, elle passait sa main droite autour de son pouce, ensuite de l’index, du majeur, l’annulaire pour finir par l’auriculaire. Elle recommençait sans cesse ce geste, changeant de main à chaque fois qu’elle avait fini. Dire qu’elle était nerveuse aurait été un faible mot. Encrant ses prunelles dorées dans celle de son vis-à-vis, elle prit une bonne inspiration intérieurement. La jeune femme avait certaine exigence, or, elle savait qu’elle n’était pas vraiment en position de négocier.

-« Je vous promet de m’acquitter de ma tâche avec le plus grand soin. Cependant, avant de m’abandonner dans un coin, une fois repus. Je vous demanderai un service, que vous pourrez ajouter à ma dette. Celle-ci, est la promesse de me procurer un revolver afin que je puisse me défendre. »

Les doigts contre les cuisses de la jeune femme se crispèrent, ceux-ci malmené et cassé lui rentrèrent dans les jambes. Ainsi, elle n’avait pas à de mordre la lèvre, prouvant à quel point elle était nerveuse. Elle sentit tout ses muscles se durcirent, elle savait être raide comme un piquet sur sa chaise. Chose que son vis- à-vis ne remarquait pas, trop occupé à s’empiffrer et à boire. Noyant la colère qu’elle avait perçu dans ses yeux pendant plusieurs secondes. La demoiselle n’osait plus faire un geste, de peur de déclencher un nouvel ouragan.

Subitement, il s’écroula la tête la première dans les brioches, Cecilia avait du mal à cacher son inquiétude. Elle attendit plusieurs secondes, que celui-ci revienne de son apnée culinaire. Se penchant un peu en avant, elle allait sortir de sous la table, sa main droite, afin de secouer le pirate. Pour également vérifier que celui-ci était encore en vie. Elle n’avait eut le temps que de penser son action, subitement Sid se redressa avec un étrange sourire sur les lèvres, encrant ses prunelles grisâtre dans celle dorée. Cecilia garda un frisson, elle craignait un peu pour la suite. Le pirate ouvra la bouche, prêt à donner ses directives mais il n’acheva pas sa phrase. L’ancienne noble avait cessé de regarder par la porte, un peu plus en confiance, ainsi elle ne s’attendait pas à se qu’ils interrompu. Encore moins de la sorte, une femme géante venait de surgir de nulle part pour atterrir sur l’argenté. Il en fallut de peu pour que la table bascule en même temps que les corps entrelacés, la chaise par contre fut simplement détruite.

La dame avait sauté sur ses pieds de surprise, elle se tenait un peu à l’écart de la scène, ne sachant ce qu’elle devait faire au juste. Son regard balaya rapidement la salle puis elle demanda à l’aubergiste d’apporter de nouvelle victuaille ainsi qu’a boire à placer à une autre table, plus en retrait. Avançant prudemment, elle plaça sa main sur l’épaule gigantesque sous ses doigts et la secoua un petit peu avant de la retirer vivement, elle ne savait pas quel genre de réaction pouvait avoir la blonde.

-« Excusez-moi, vous êtes en train d’écraser mon maître » Dit-elle avec un sourire de connivence qui ne tarda pas à s’éteindre quand elle réalisa ses propos.

Elle garda ses mains devant elle, l’une contre l’autre reposa sur ses cuisses pour empêcher l’une d’elle de monter à sa bouche meurtrie. Elle n’en revenait pas elle-même de ses propos mais il fallait avouer qu’elle était dans une position délicate. On n’avait cessé de lui répéter que le seul lien qu’il y avait entre un esclave et un acheteur, était l’argent. Or, elle avait une dette envers le pirate, elle ne savait pas encore de quel nature mais tant qu’elle ne lui aurait pas remboursée, elle lui appartenait. Cette idée l’effrayait au plus au point, elle aurait voulu que ses pensées parasites quittent sa tête. Cependant, malgré se qu’elle avait dit a l’argenté, sa condition d’esclave n’était pas nouvelle. Beaucoup d’être enviait les nobles et leurs richesses, leur prestance. Sans jamais comprendre que les vrai chanceux était les pirates, les citoyens, les chasseurs de primes. Toute ses personnes, dans le quotidien qui rêvait et voulait leur ressembler. Or, ils n’étaient pas contraints de mesurer chacun de leur geste, de paraître. Il ne fallait pas aller à l’encontre de l’étiquette. Peut-être que les hommes avaient plus de droit mais elle n’en était pas certaine. Leur vie était tracée, rien ne devait dévier de ce chemin sous peine de représailles, rien de physique cependant. Il était facile de partir de rien, de prendre son indépendance et sa liberté, quand on n’avait pas grand-chose à perte. Le pois de leur cage en or, en était d’autant plus lourd.

-« Vous pouvez vous levez ? » Insista la noble déchue.

Kaori venait de tomber de haut. au sens premier du terme. Mais, contrairement au proverbe qui dit "plus dure sera la chute", la grande blonde qui s'était transformée en diamant brut n'avait pas à subir trop rudement les effets d'un corps soumis aux seules forces gravitationnelles. En fait, c'était la personne qui était dessous qui allait dérouiller sévère. Et le malheureux sus-nommé n'était autre que le grand, le fort, le brave et le maintenant aplati, Sid Langren. Encore une fois vous noterez à quel point le destin fait bien les choses. Kaori cherche son capitaine, et paf (le chien) elle tombe dessus. Au sens propre cette fois. Le spiralo-capitaine n'aurait certainement pas été contre d'avoir l'ancienne reine du monde sur lui dans d'autres circonstances, d'ailleurs, il ne cessait de le lui suggérer plus ou moins finement en ponctuant ses demandes à l'aide de ses inconditionnels "Yarr ha ha!", mais présentement, il devait vouloir qu'elle se pousse. Histoire qu'il puisse dans un premier temps respirer, puis, dans un second temps, compter ses os brisés. Enfin, tout ça comptait seulement si le supernova était conscient. Dans le cas contraire, je pense pouvoir prétendre donner des cours de remplissage de posts aux nouveaux arrivants!

Donc Kaori était tombée sur son capitaine et l'avis mis K.O de fait. Ce qui était bien dommage, mais que l'arrangeait bien. Enfin, pour le moment, la grande blonde, manchot et borgne essayait juste de percuter où elle était actuellement. Et au vu du beignet à la viande qui était sur ses genoux, elle aurait tendance à dire qu'elle était plutôt bien tombée. La première chose qui la frappa, c'était, l'absence d'Halen. Où diable était passé le musicien? Elle avait pas fait tout ça pour le protéger et au final le perdre. Encore un peu sonnée de sa chute, elle crut entendre une femme commander des victuailles et de la picole et parler d'une autre table. En voyant les éclats de bois autour d'elle, l'ancienne Amirale comprit très vite qu'elle venait de pulvériser une sorte de déjeuner en amoureux. Groggy, elle marmonna une sorte "Désolé d'avoir niqué ton rencart poulette!" avant de gober le beignet sur ses genoux. C'est alors qu'une main se posa sur l'épaule de la sabreuse.

"Excusez-moi, vous êtes en train d’écraser mon maître!"

Kaori tourna son visage vers celui de la voix. Visiblement elle s'était plantée. Il ne s'agissait pas d'un rendez-vous galant, mais bien d'un repas de connard d'esclavagiste. Vu la façon de causer de la greluche qui lui servait de servante, la jeunette devait être une native. Poussant une sorte de soupir contrarié, le seul oeil valide de la grande blonde se mit à toiser la chose. Cheveux verts et yeux dorés, pas banal. Des traces de crasse et de coups. Et pour fini un gabarit de demi-portion. Bref, le parfait punching-ball pour noble qui a besoin de se passer les nerfs. De nouveau, la voix de la chose se fit entendre.

"Vous pouvez vous levez ?"

"Bien sur que je peux!" Une veine d'énervement apparut sur sa tempe droite. "Je ne suis pas en sucre. T'ain, qu'est ce que ces fichus objets parlants peuvent être chiants quand ils sont trop prévenants! Je viens d'exploser ton con de maitre, alors pas la peine de me lécher le cul, j'avais pas te vendre. En fait, je m'en tape de toi!" Fit elle tout en se relevant.

C'est alors qu'elle s'aperçut qui était le "maitre" de la fille aux cheveux verts. Sid. Le Sid. Son Sid. Zappant totalement le sermon qu'elle était en trin de passer à l'esclave, elle se mit à causer à son capitaine comme s'il était conscient.

"Sid! T'ain! Je te cherches partout! On est mal! Y'a Ginger qu'est blessée! Il fut que tu retournes sur le Home la soigner. Hé... Tu m'écoutes oui?" Une seconde veine d'énervement apparut sur sa tempe droite. Elle le prit par l'épaule et le releva de force. "Espèce de larve! Lopette! Résidu de sous-homme! Sac à vin! Bande mou! Sodomite passif! Poche à gnôle! Un petit choc comme ça, c'est que dalle! J'ai rien senti, moi! Allez, tu vas te réveiller vile merdasse malodorante?"

Kaori aurait pu continuer à enguirlander son chef en bonne et due forme sous les yeux médusés d'une assemblée qui voyait un supernova se faire malmener par une parfaite inconnue, quand soudain, un éclair de lucidité traversa l'esprit de la grande blonde.

"T'es pas mort quand même?"

Ni une ni deux, elle plaqua le visage de son capitaine contre sa poitrine. Deux secondes, pas plus. Une fois qu'elle eut sorti la face de son chef de là, elle put constater trois signe de vie chez Sid, un filet de bave au coin des lèvres qui n'y était pas auparavant, des joues un peu plus rouges et surtout un air béatement heureux. Jetant le supernova comme on se débarrasse d'un chiffon sale, ce dernier tomba au sol avec la même élégance. C'est à ce moment là qu'elle s'aperçut qu'Halen était là, lui aussi. Ayant protégé sa guitare jusqu'au dernier moment, il était mal retombé, mais commençait à émerger.

"Yo Halen, viens par ici, y'a de la bouffe et de la picole! En plus c'est mon chef qui régale!"

Le temps de prendre trois chaises et de s'asseoir sur l'une d'elles, l'immense blonde qui commençait déjà à attaquer les beignets fourrés à la viande fit les présentations.

"Mo ché Kri, chui dan l'mem kipage klotr 'brti ktser d'mètr! 'lui vec l'gui'tr, ché baleine, un m'sicien kgé alabon. Etwa, ché ki?"

Évidemment, avec la bouche pleine c'est pas très compréhensible.

Traduction.

Spoiler:

Cecilia se retient de sursauté quand la géante lui parla de manière agressive, elle ne comprit pas de suite ce changement d’attitude. Elle ne tarda pas à s’expliquer, c’était sa condition qui posait un problème. Elle n’avait pas demandé à la dame de se lever par soucis de santé pour celle-ci mais bien par galanterie. Aussi parce qu’elle ne pensait pas que le pirate apprécierait de mourir de façon aussi grotesque. Enfin, rien n’était moins sûr, vu qu’elle ne le connaissait que depuis une poignée de minute.

Elle vint rapidement se placée près de la table de la jeune femme, qui avait déjà bien entamé les différents plats, ne sachant pas trop ce qu’elle pouvait faire. Elle tortillait ses mains l’une dans l’autre, faisant en sorte que les manches de son manteau ne remonte pas trop, afin d’épargnée la vue de sa peau meurtrie. La noble n’était pas bavarde ainsi cela ne lui déplaisait pas de rester dans le silence, en attend de la suite. Parce qu’elle ne savait vraiment pas se qu’il allait lui arriver à présent. Son compagnon sur le sol, elle ne savait pas si cela voulait dire qu’elle devenait la propriété de l’équipage et donc de la blonde. Même si Sid, lui avait dit qu’elle était libre, elle ne pouvait quand même retrouver ce sentiment, tant qu’elle ne se serrait pas acquitté de sa dette. Elle n’avait peut-être plus de chaine autour du cou mais elle était de nouveau prisonnière. C’était un lien plus profond et plus douloureux que n’importe quel métal autour de sa chair.

Elle garda un soupir dans sa gorge alors qu’elle se demandait comment elle avait pu en arrivé là. La demoiselle tendit l’oreille quand la pirate commença à parler. Cependant, même avec beaucoup d’effort, elle ne compris pas un seul mot. Elle fit de son mieux pour ne pas grimacer face à se manque de manière et de savoir vivre. Déjà, parce qu’elle avait l’impression que l’adulte lui enverrait son poing dans la figure et qu’elle n’était pas vraiment en position de se montrée capricieuse. Elle avait bien compris depuis le début qu’esclave ou aristocrate, avec eux, il valait mieux se la fermer.

-« Cecilia. Désolée, je crains de ne pas avoir tout compris » Demanda-t-elle avec un sourire contrit en espérant que le monument humain ne s’emportera pas.

Kaori venait d'exploser le record du monde du plus gros empiffrage de beignets détenu par un type dont l'Histoire à oublié le nom. En fait, elle s'en foutait, les combats et les aventures, ça creuse. Et donc, le plus naturellement du monde, la grande blonde avait satisfait son appétit primaire. Bien qu'on ne puisse vraiment dire que la nourriture avait opposé de significative résistance, à la dernière bouchée avalée, on pouvoir voir se dessiner sur le visage de l'ancienne Reine du Monde la satisfaction d'une victoire remportée de haute lutte. Ce ne fut que lorsque la jeune femme en face d'elle lui répondit qu'elle n'avait rien comprit à ce qu'elle avait baragouiné que sa mine réjouie fondit.

"Ouais, salut Cecila le nouveau passe-temps de mon boss! Je te la refais au ralenti vu que tu sembles pas très alerte. Moi c'est Kaori. Et je suis dans le même équipage que l'autre tantouse qui à décidé de cirer le parquet avec sa langue. Rah, t'ain, aubergiste! On peut pas avoir un rince-gosier décent ici bordeldemerde? Ouais tu colleras ça sur la note de l'empaffé là. Et t'emmerde pas avec des verres, ramène direct le tonneau, compris?"

Oui, Kaori venait, sans aucune transition de passer du coq à l'âne et apostrophait le tenancier pour avoir la picole en plus. Évidemment, la soif de la grande blonde étant à la mesure de son appétit. Et le tonneau était pour sa consommation personnelle uniquement. Jusqu'à ce que sa boisson arrive, elle ignorait totalement la petite noble en face d'elle. Finalement, après avoir bu une bonne rasade directement à la barrique, et ce, au plus grand étonnement des clients qui voyaient une femme soulever un tel volume d'une seule main, elle retourna son attention vers Cecilia.

"Où j'en étais déjà? Ouais, je me souviens. Le mec qui se prend pour une serpillère c'est mon connard de capitaine. Et l'autre gars avec la guitare c'est Halen, un musico sympa."

Sortant une pipe finement ouvragée d'une poche intérieure de sa tenue, la bourrant et se l'allumant, elle exhala un long panache de fumée odorante avant de reprendre.

"Et toi t'es une sorte d'esclave dont mon abruti de capitaine se serait entiché. Visiblement, t'as pas été des mieux traitée. Ouais, même si tu essaie de le cacher, et même si je n'ai qu'un œil, je ne suis pas conne. Je sais comment les négriers traitent leur marchandise. Seulement, je te trouve bien soucieuse du paraître pour une simple bonniche. Puis si on rajoute à ça la façon que tu as de t'exprimer et la pâleur de ta peau sous la couche de crasse, je mettrai bien la seule main à couper que t'es une noble si je n'y tenais pas tant. T'inquiètes, je m'en fous de qui t'es. Et si tu veux que ça reste entre nous, je la bouclerai. Tu nous en parlera quand tu te sentiras prête. Parce que je ne sais pas si t'as remarqué, mais le capitaine s'en tape un peu du passé des filles qu'ils ramasse. Tant qu'elles sont agréables à l'œil... Même si, en ce qui te concerne, et sans vouloir te vexer, t'es loin d'être la plus jolie qu'il nous ait ramené. Tu manques un peu de formes féminines. Enfin, comme disent les mecs, un trou et un trou... Là encore t'inquiètes pas. Il ne te balanceras pas à la flotte si tu refuse d'écarter les jambes. Au pire, il insistera façon parade amoureuse du parfait lourdaud, et dans le meilleur des cas il boudera dans son coin."

UN rapide regard vers son capitaine et Halen qui semblaient toujours inconscients.

"Font chier... j'ai pas envie de les porter, et t'es pas bâtie pour me filer un coup de main..."

Tout d'un coup, Kaori se leva et prit une sorte de longue corde qui pendait là pour on ne sait quelle raison. Puis elle attacha Sid et Halen avec la corde au niveau du poignet. Non sans avoir auparavant confié l'instrument du musicien aux bons soins de la jeune femme aux cheveux verts. Enfin, elle se mit à trainer les deux hommes en direction de la sortie du bar.

"Allez, gamine, tu viens avec moi, on ramène ses deux crétins sur le Home!"

Cecilia s’était attendu à une réaction plus violente de la part de la blonde, elle se contenta de s’acharner sur le pauvre aubergiste, alors que celui-ci avait fait de son mieux pour que la table ne désemplisse pas et que la géant aille assez à manger. D’ailleurs, la demoiselle se demandait comment elle pouvait parvenir à engloutir autant de nourriture et garder ainsi la ligne. Ce fut avec ce même étonnement, qu’elle la vu saisir le tonneau comme si cela était une simple choppe.

La présentation vite faite, la géante lui tint un discours des plus étonnants. Elle n’était pas dupe de l’état de son corps mais elle ne voulait pas savoir qui elle était, alors qu’elle lui demandait plus ou moins son histoire. Son capitaine non plus, selon ses propos, pourtant il lui avait semblé avoir demandé. Elle secoua la tête pour ne pas y penser, elle était assez perdue comme cela, pour se prendre la tête sur des détails.

Elle ne releva pas non plus la remarque sur sa prétendue laideur, sans pour autant être prétentieuse, la verte savait qu’elle attirait les regards. Elle avait toujours eu plusieurs prétendants et c’était ce visage qui avait également sauvé du marcher. Cependant, les femmes étaient toujours rudes entre elle. Pourtant, Cecilia devait admettre que son vis-à-vis avait une certaine beauté, un charisme sans mesure se dégageait d’elle alors qu’elle ne possédait plus qu’un œil et une main, comme elle l’avait fait remarquer elle-même. Pas de complexe, chose également rare. Malgré ses propos rude et ses manières inexistante, la noble devait s’avouer ressentir une certaine attraction pour elle, quelque chose proche du respect. Si elle avait du parier un de ses membres aussi, elle aurait plutôt dit que c’était la blonde la Capitaine du navire, après tout, elle avait étendu comme rien, celui qui portait le titre.

Une fois qu’elle fut enfin rassasiée, elle laissa échapper son agacement de devoir ramener les deux hommes étendu sur le sol. La demoiselle n’avait pas eut l’occasion de lui apporter son aide que la dame la refusait déjà. Elle n’avait jamais aimé être mise dans une catégorie, là de la jeune fille fragile incapable de faire quoi que ce soit. La verte aurait vivement protesté généralement mais elle savait que celle-ci avait raison. Elle faisait déjà un immense effort pour cacher ses bleus et la douleur qui y était liée ainsi que de rester debout dans montrer le moindre signe de fatigue. Noble ou esclave, il ne fallait montrer aucune faiblesse physique, ni même mental même si elle était là. Sans pour autant être parfaite, Cecilia avait cru pouvoir duper la borgne. La seule chose qu’elle fut autorisée à porter, était l’instrument de musique de dénommé Hallen. Serrant l’objet contre elle, elle s’empressa d’emboiter le pas à Kaori.