Au rythme du vent

C'était sans aucun doute une superbe journée, elle avait pourtant commencé comme toute les autres, au gré du vent et des courants marins. Le bleu du ciel comme seul toit depuis maintenant des jours et des jours, Baral Archembo, musicien de son état et fraichement pirate itinérant regardait sur son corps les effets de ce soleil qui n'avait pas l'air de vouloir le quitter.
Les reflets cuivrés de sa peau était d'un intérêt renouvelé de jour en jour, et c'était surtout sa seule préoccupation, N'étant pas le dernier des idiots, il avait prit soin de prendre avec lui moult fruits et barils d'eau avant de partir à l'aventure. L'aventure parlons-en; la ribaude lui paraissait nettement plus, bah plus aventureuse quoi! Mis à part la chaleur et les démangeaisons dues à l'eau de mer omniprésente, Baral ne pouvait pas exactement se sentir exalté...

Après une semaine en mer, qui lui paru être au moins cinq ou six éternités, la bande bleue du ciel se fendit de petite taches blanches et criardes. Bien qu'étant un piètre marin, le musicien savait que cela signifiait que la terre était proche. D'un bond il se releva, déclenchant un mouvement de révolte immédiat à la base de sa colonne vertébrale, afin de jeter un coup d’œil à l'horizon si monotone.
Chose à souligner, alors que Baral chantait à tue-tête en l'honneur de cette bande sombre qui dépassait tout en dansant sur la coquille de noix qui lui servait de navire, son dos craquait parfaitement en rythme, la nature ne laisse rien au hasard, tout l’être du pirate était musical, au grand dam de ce dernier.

Toujours chantant et dansant, Archembo tira la grand voile, une espèce de torchon rapiécé de partout, afin d'y engouffrer un maximum de vent et de rejoindre ce qui devait être une île. L'idée de faire ses besoins en prenant des appuis fixe lui donna la force d'au moins cinq gorille haltérophiles, ce qui est suffisant pour une équipe de basket simiesque, mais on s'égare...
A mesure que la terre approchait de la proue du frêle esquif du musicien, le chant des mouettes s'intensifia en égale mesure avec l'odeur de chlorophylle, Baral en inspira une grand bouffée et usa de sa voix puissante de Baryton pour chanter un chant de marin basé sur le retour au port, le saké et les filles de joies, cette chanson fut d'ailleurs interdite par la marine il y a des années...

La journée commença à devenir vraiment moyenne alors que la relique, il n'y a pas d'autres mots, flottante du pirate alla s’échouer, ou s’écraser, sur un récif acéré comme une feuille de papier millimétré, occasionnant une foule de micro-coupure sur toute l'épaule droite de Baral. la perte de son moyen de transport, de ses vivres et de sa rechange de caleçons propre coupa court à la bonne humeur du placide géant.

"Rhhha! je suis vraiment imprécis en navigat... bloubllbl!"

L'eau de mer semblait avoir décidé d’empêcher le pirate de râler...

Maugréant contre le mauvais sort et l'humidité ambiante, Archembo se mit à nager vers la plage la plus proche possible. Après une séance de natation que nous passerons sous silence afin de garder sa dignité intacte, le musicien désormais trempé comme une soupe parvint à se tenir debout sur le sable dorée d'une magnifique petite île d'East Blue, il voulait savoir si elle était habité, ce fut d'ailleurs sa seconde pensée, tout juste après avoir pensé à enlever le poisson qui dansait un rock n' roll endiablé entre son pantalon et sa jambe droite.

Ce dernier s'en alla gaiement retrouver ses amis sous-marin, l'histoire ne raconta jamais ce qu'il advint ensuite de ce fier animal.

Baral s'en alla en ronchonnant vers les dunes, suivant un chemin qui semblait tout sauf naturel, cerclé de barricades en bois rongées par l'iode et le temps. Ce qu'il cherchait était là, devant lui, un petit village se dressait de toute sa splendeur face à un musicien qui venait soudainement de retrouver le sourire. Il se dirigea d'instinct vers l'auberge se trouvant vers la droite du sympathique bourg.

Faisons une petite parenthèse, l'unique village de l'île de Silla ressemblait plus ou moins à une étoile de mer faite de bois et de brique, au milieu des cinq principaux quartiers se trouvait un puits ainsi qu'une espèce de salle de bal en plein air, qui devait servir à la fois d’église, de centre communautaire et de salle de réunion...
Autour de ce cœur se trouvaient les commerces ainsi que l'auberge dont s'approchait Baral, le sol n’était fait que de sable et de petits gravillons écharpés, de ceux qui rentrent dans les souliers et ne ressorte qu'après avoir mit le pied d'un malheureux en charpie. Les habitations semblaient blanchies par le vent et la mer, les habitants semblait surtout être des marins, la petitesse de l'île ne permettant pas l'agriculture. Un minuscule port se trouvait à l'exact opposé de l'endroit où baral avait "accosté".

Le musicien pirate entra dans l'auberge, sa carrure ainsi que son apparente tendance à être mouillé attira les regards de quelques pêcheurs attablés près du comptoir.

*un jour, se dit Baral en son for interieur, un jour les passants me reconnaitrons quand j'entrerais dans ce genre d'endroit!*

En attendant, il s'approcha dans un floc-floc tonitruant du comptoir, déposa son imposante masse sur l'un des tabouret prévus à cet effet et commanda un grog afin de se réchauffer un peu, à l’extérieur le soleil brulait cette maudite eau, mais à l'ombre de l'auberge il faisait un froid de canard.

Une fois servi, le pirate attendit en sirotant que le destin lui donne un coup de pouce, ou au moins la volonté de faire quelque chose de concret...

East Blue... Ah East Blue, départ des grands destins comme celui des Mugiwara... C'était de là que j'étais, de là que j'allais partir, de là que j'allais briller. A moi la piraterie, à moi la vie d'aventurier. Le soleil était là pour m'accompagner, la journée était belle pour partir en mer. Ce jour devait marquer un sacré tournant dans ma vie de bidouilleur... J'étais fin prêt, tel Luffy une vingtaine d'année avant, lui un chapeau de paille, moi un casque en plastique, lui le fruit du caoutchouc, moi le fruit du trampoline, les deux rebondissent, et lui des bras... Pas moi. Ouais c'était le seul hic, et ça, ça serait mon plus grand combat, faire comprendre aux autres que même sans bras, on pouvait leur foutre une rouste.

La grande vie qui commence, c'était ça le plus important. Maintenant, il ne manquait plus qu'à trouver un équipage, un bateau, et tout ça sur cette île parce que je n'avais aucun moyen de partir seul d'ici. Déjà, j'étais arrivé ici par pur hasard, quand le bateau marchand qui m'avait pris lorsque je faisais du bateau-stop a compris qu'en fait, je n'avais rien pour le payer d'avoir fait un détour pour moi. Il me déposa ici, me balançant gentiment par-dessus le navire. Il aurait pu me jeter à l'eau, mais visiblement, il était sympathique. En tout cas, cela n'arrangeait guère mes affaires, j'étais paumé, sans le sous, sans équipage, sans conviction. Tout ce que je savais, c'est que je trouverais le One Piece pour m'en faire des bras en or ! Ma seule et unique motivation, hormis celle de voyager sur les mers pour rire et s'amuser, et plus encore.
Mais bon, il fallait maintenant se repérer. Le soleil était haut dans le ciel, mais ça ne servait strictement à rien de savoir ça. J'étais au milieu d'une petite ville, plutôt géométriquement organisé, un petit truc sympathique. Il n'y avait pas trente mille endroits où l'on pouvait se trouver un équipage et des infos... Un bar ! C'était l'endroit rêvé pour tout cela, et je ne le savais que trop bien, enfin pas trop ,mais il fallait tout de même faire semblant. J'ai erré dans la rue pendant une heure, avec les habitants qui me fuyaient comme la peste, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Là, une pancarte ! Voilà donc un bar, probablement l'unique de la ville vu le nombre de fois où j'ai fait le tour de la ville. Pas de porte, encore un endroit ou tous les mecs dedans sont bourrés et finissent par tout casser. Voilà qui est fort intéressant. Le bâtiment était dégradé, ma théorie était bonne. L'intérieur, plein de poivrot à la recherche de monnaie pour se payer un dernier verre ou payer sa note datant des cinq dernières années avant de se faire taper par le gérant et les autres alcooliques qui veulent une tournée.
Il fallait que je me fonde dans le décor, alors autant commander quelque chose pour passer inaperçu, même si je n'avais pas un berry sur moi !

« Hola, j'aimerais le meilleur saké du coin et que ça saute tavernier ! »

Fallait paraitre viril pour ne pas attirer l'attention, donc cette phrase tombait sous le sens. Parfait pour s'introduire, parfait pour montrer à quel point on est un terrible pirate inconnu de la Marine, et de tous d'ailleurs. Mais tremblez face au terrible capitaine des Pirates Sans Bras, allusion à moi-même et aux bras cassés qui seront les seuls à vouloir rejoindre un truc pareil. Le gérant s'avança vers moi, tandis que j'essayais de m'appuyer sur le comptoir d'une façon ou d'une autre, mais juste avec des moignons, ce n'est pas simple. Il me dévisagea, avant de sortir un verre et mettre un liquide rouge-rose.

« Et une grenadine pour le gamin, une. Tu veux une paille avec, petit ? Parce que sans bras, ça doit être difficile ! »

« J'suis pas un gamin abruti ! Je suis un pirate, alors sers ce que je te demande et fait ton boulot ! »

La tendance à s'emporter, c'est tout à fait moi, mais bon. Un jour ça me perdra, je le sais, mais qu'est ce que peut faire un barman ! Et c'est là que j'ai compris ce qu'un barman pouvait faire. Il dégaina une bouteille d'une certaine taille, plutôt grande en fait, un peu trop grande même, et il la brise sur le comptoir. Comme par hasard, les alcooliques relevèrent tous la tête à ce moment.

« Dit donc petit, j'ai bien entendu ce que j'ai entendu ? Je suis un abruti ? Tu vas la boire ta grenadine, pirate à la con ! »

Argh ! Voilà qui était un peu plus problématique !

« Oui monsieur, oui... Avec une paille s'il vous plait... »

« Ah ben on devient raisonnable ! J'en ai maté des plus coriaces... »

Sans faire d'histoire je mis ma bouche sur la paille, les yeux baissé, en sirotant la grenadine tout en oubliant le souffle alcoolisé des poivrot se poser sur moi, prêt à se battre... Qu'est ce qui allait se passer quand le barman allait savoir que je n'avais rien pour payer ! De toute façon, autant éviter les ennuis de suite pour pouvoir recruter en toute sérénité !

Cela faisait un bon bout de temps que Baral sirotait son grog, froid ce n'était plus pareil... Mais au moins il avait séché, son haut de costume et son pantalon serré aux motifs tourbillonnants devaient avoir un taux d'humidité d'à peu près 45%, pour l’écharpe, c'était foutu, un torchon usé aurait été plus utile qu'elle. Le pirate allait payer et commander un autre verre quand un homme, ou plutôt un prototype d'homme entra, il avait l'air fougueux et plein d'entrain. Baral fut immédiatement passionné par cet élément nouveau dans cet univers froid et sentant un peu le renfermé, c'était comme si le garçon lui apportait avec lui du soleil plein les bras...

...Après mûre réflexion il aurait eut du mal à faire ça, mais qu'importe! c'est l'esprit qui compte!

Comme un jeune coq, il braillait et gonflait la poitrine, Baral se dit alors que ce jeune homme voulait compenser son handicap en ayant du bagou, puis le mot fut lâché comme un roulement de tonnerre, le musicien ne put s’empêcher de sourire en coin.
Pirate...
Puis le drame arriva, apparemment du pirate il n'avait que le bagou, Baral ne put s’empêcher d’éprouver de l'empathie pour ce garçon qui devait être matelot d'un plus grand équipage, mais pirate tout de même, quelle aubaine!

La bouteille, le cercle de pêcheurs aviné encerclant le garçon, Baral dû échafauder un plan génial; il se leva dans un bruit de tempête et déclama de sa puissante voix;

"Alors fiston! tu ne m'as donc pas vu? il s'approcha de son supposé fils et écarta par la même occasion deux ivrognes dans un concert de grognements, je t'avais dit de ne pas t'éloigner du bateau!"

C'était le meilleur plan que personne n'ai jamais vu, baral allait payer le grog et la grenadine, saluer gentiment et décamper en vitesse retrouver l'équipage du gamin, ça ne pouvait que...

"ç-ça peut p-pas être ton fils, vous avez à p-peine dis ans d’écart! un poivrot plus malin que les autre avait fait fonctionner son neurone, en p-plus il est arrivé avec les m-marchands t-tout à l'heure, c'est du p-pipo ton histoire!"

Baral ne se laissa pas démonter, d'accord, son plan infaillible battait un peu de l'aile, mais en grand stratège et diplomate qualifié, il décocha une droite fulgurante au physionomiste de comptoir, ce qui eut pour effet d'exciter tout ses petits copains avant même qu'il ne touche terre,. Dans la cohue, et avant de se prendre un mauvais coup, ou que son "fils" ne se fasse écharper, le baryton haussa le ton, peut-être un peu trop, un chien qui dormait devant le bar devint sourd pendant quinze jours.

Par précaution, il posa ses immenses main sur les oreilles, du gamin, en une demi seconde, il se demanda puis comprit pourquoi le jeune pirate ne tenta pas de les enlever; il y a des réflexes comme ça...

"WOH!"

D'accord, baral n'était pas un bon marin, niveau stratégie c'était plus du baby-foot que du mah-jong, mais sa voix, ça il savait quel effet elle faisait, et elle pouvait faire mal!
Les pêcheurs à moitié alcoolisés se tinrent les oreilles sous la douleur, leurs petits tympans chauffés à blanc par un magnifique "la" à 104 décibels.
Le Baryton enleva ses mains de la tête du jeune pirate pour les poser sur ses bras...

Ses cotes;

"Allez viens pirate! allons-nous-en et trouvons ton équipage!"

A vrai dire, la grenadine n'était pas bonne, ça avait un gout de poussière, de vomi, de pisse et d'autres substances humaines probablement, tout ce que pouvais promettre un bar aussi miteux. Mais ça, je devais le garder pour moi, garder la tête basse, et continuer à aspirer le liquide infect avec la paille, histoire de ne pas me faire trop remarquer, chose que j'avais déjà fait. Va falloir que je me débrouille pour sortir de là avant qu'on me tombe dessus, c'était bien la seule chose qui pouvait me préoccuper pour le moment. Les gars derrière moi, à ce stade de la distillation d'alcool dans ce qui reste de sang, ils sont chauds ! Avoir une grande gueule c'est bien, pouvoir taper du poing sur la table c'est... impossible pour moi... Finalement, j'aurais peut-être dû attendre encore un peu avant de me lancer en tant que pirate dans la vie, à vouloir me faire capitaine d'un équipage invisible. Et en plus, quelle idée de manger un fruit du démon, je ne peux fuir de cette île à la nage, mon cas était désespéré, et désespérant également. Tiens un caillou dans le verre, si ce n'est pas autre chose bien sûr... Et puis là, un gars s'approcha de moi et se mit à tenir des propos improbables, me faisant passer pour son fils, qu'il fallait retourner sur le bateau, et tout le tintintouin.

PEDOPHILE ! Non franchement, l'endroit commençait à devenir glauque, et pas qu'un peu, si déjà il y a les poivrot, et en plus un mec bizarre qui va pas tarder à vous dire qu'il a des bonbons sur son bateau, mais alors là, on est au nec plus ultra du paranormal et tout le reste. En tout cas, les buveurs, enfin un, n'était pas trop paumé, peut-être était-ce le dernier arrivé à l'ouverture ce matin. Il m'avait vu, quand j'ai été viré du bateau marchand. Remarque, je ne sais pas avec qui je voudrais rester entre les alcoolos et l'autre gars. Enfin après on peu jauger ça au nombre, beaucoup d'alcooliques, mais qui arrivent à me voir en plusieurs exemplaires, et juste un seul gars de l'autre côté. D'ailleurs, Je n'avais même pas prêté attention à ce gars... Une montagne en fait... Qui s'y frotte s'y pique dit le dicton, je n'ai nullement l'envie de me faire écraser sous le pied d'un géant, pas maintenant en tout cas. Mais là arriva le plus improbable ! Il commença le tripotage ! Il posa ses mains sur mes oreilles, pendant un bref instant coupé du monde, sans avoir le temps de réagir. Quand le grand truc retira ses mains, tous dans la salle se tenaient les oreilles et étaient à genoux... Quelque chose venait de se passer, mais je n'avais rien vu venir. Sacré bordel ! Et je n'ai même pas eu le temps de finir ma grenadine que l'autre m'empoigna par les côtés et m'emmena dehors, tout en me signalant qu'il fallait que je retrouve mon équipage. Par un mouvement de rotation ou je ne sais quoi, je m'extirpais de ses mains pour atterrir à l'abri de ses mains baladeuses.

« Ok mon grand, de une, je n’aime pas que l’on me tripote, encore moins quand c’est un homme, et de deux, je n’ai pas d’équipage, je suis mon propre capitaine ! »

Voilà qui était dit ! J'étais prêt à empoigner... à attraper... à tirer du fourreau... Bref à me saisir... Raaaa je ne peux pas, tout ça implique que je dois me servir de mes mains ! Donc, je suis prêt à sortir mon épée au cas où, ma bandelette pendouille, prête à attraper le manche et jeter ça dans ma bouche, et me lancer dans mon premier combat. Cette journée sera la meilleure jusqu'à la prochaine !

Voilà, ils étaient dehors, la voix de Baral avait un peu trop porté, deux passant tentaient de se déboucher les oreilles à grand renfort de petit doigt et de bâillements. La rue était brulante en fait, il ne s'en était pas rendu compte, mais le fait d’être mouillé en arrivant a permis au chef de ne pas cuire comme un violoniste soliste qui se trompait d'un demi-ton!
Plus gênant, le gamin gigotait pas mal, le temps de le poser à terre qu'il virevoltait déjà comme ce fichu poisson vicelard qui s'était logé dans son pantalon il y a pas si longtemps...

C-comment ça tripoter? je t'ai sauvé ton système auditif sale petit... COMMENT CA CAPITAINE?! Baral n'en revenait pas, il se doutait bien que le monde de la piraterie devait être un joyeux bordel, mais à ce point... En plus l'ardent capitaine semblait vraiment agressif, pour un peu il serait prêt à combattre;

"OK, écoute moi bien, là on est en situation de crise, la voix grave d'Archembo semblait venir d'un autre monde, d'un monde ou tout est mou et incroyablement lent, d'autre pêcheurs vont venir, alors dis-moi quel est ton ARGH!"

Un des alcoolos sorti du bar, et, manque de chance, il était sorti avec son flingue, une tache de sang commença à s’élargir dans le dos du musicien, Baral remercia immédiatement son corps robuste, déjà pour pouvoir encaisser ce genre de déboire, mais en plus la balle n'alla pas jusqu'au gamin.

"PAS DE BOL MON GARS!! il hurlait, JE SUIS BOUSARD DEPUIS QU'UN ENTREPÔT D'EXPLOSIF A PRIT FEU PRES DE CHEZ MOI!!"

Le pécheur aviné s'approcha dans le dos du pirate blessé sans prendre de précautions, c'est ce qui causa sa perte, Baral se retourna et usa de son torse puissant, de ses articulations souples et de ses épaules solides pour lui envoyer un boulet de canon fait de phalanges et d'os en plein visage. Le tireur se fit éjecter dans un tas de cagettes en osier qui trainait par là, les cagettes ont toujours le mauvais rôle, c'est ainsi, le boxeur ensanglanté se retourna vers le capitaine solitaire et dut retenir son geste alors qu'il voulait encore lui attraper les bras.

Son visage commençait à perler de sueur, tant à cause de la blessure que de la chaleur, son dos le lançait, rien de grave, mais se trimballer un bout de plomb dans la viande n'a jamais été conseillé pour garder la forme;

"Alors jeune cap'taine, tu avais un plan pour te faire la belle de cette île?"

Déjà des cris provenaient d'un peu partout de l'île, vraiment, Baral avait poussé la note un peu fort, et le vol plané du son adversaire ne plut pas non-plus aux deux sourdingues qui trainaient par là, ils avait beau avoir perdu au moins sept ou huit points d'audition, leurs yeux fonctionnaient nickel, leurs voix aussi, dans pas longtemps il y aurait un lynchage public, surtout que le gamin avait déclamé être pirate.

Il Fallait un plan, et vite!

Moi, jeune pirate, j'allais entrer dans la légende. Se débarrasser d'un pécheur d'enfants, en voilà un bon début. Au final le gars en face de moi était un original, malgré les attouchements. Il en restait un gars plutôt sympathique, après je ne le connaissais pas spécialement, donc j'étais incapable de me douter de comment était-il. Il plaça encore quelque douces paroles. L'homme semblait plutôt calme et serin. Je me calmais peu à peu face à lui. Pas que j'étais confiant avec ce type, mais il semblait plus diplomate qu'autre chose. Il était posé, que ce soit dans ses paroles ou dans ses gestes. Quelqu'un de pareil ne pouvait pas être mauvais, mais l'Homme est ce qu'il est, il sera toujours poussé vers l'interdit.

Du brouhaha tout proche me fit sortir de mes pensées. Des pêcheurs, enfin plutôt l'avant-garde se ramena. Pistolet à la main, ils commencèrent à proférer des menaces, le canon tourné vers nous, enfin le tripoteur et moi quoi. Je n'ai rien eu le temps de comprendre qu'un coup de feu venait de partir. Réaction logique, j'ai fermé les yeux. Le coup était probablement dirigé sur moi, je le sentais. Mes yeux étaient fermement fermé je ne pouvais pas voir ça. Mais après un court instant, je n'avais toujours rien. Ni impact, ni coulure de sang. Peut-être une face cachée de mon fruit du démon avait été libéré, et ainsi j'étais devenu insensible aux balles, renvoyant celle-ci à son expéditeur. Je n'en étais pas convaincu, ce n'était pas dans les cordes de mon pouvoir. J'ouvrais peu à peu mes yeux, cela faisait trop longtemps que le coup était parti et que rien ne se passe. Et là, quelle ne fut pas ma surprise : le géant face à moi, une flaque de sang à ses pieds. Il avait encaissé le coup à ma place, et cela sans broncher, sans dire un mot. Les yeux écarquillés, je ne savais quoi faire. Désormais, j'étais coupé du monde réel ; l'homme s'était sacrifié, sans que je le connaisse. J'étais sans voix devant un tel acte de courage, ou de stupidité. Mais cette montagne ne s’ébranla pas, et lança l’assaut contre les pêcheurs. Qui aurait cru que cette journée me réservait cela.
Les pêcheurs ne firent pas long feu, enfin assez de temps pour que je puisse reprendre mes esprits. Je regardais autour. Personne. Mais au son des bruits de voix, la seconde vague allait arriver. L'autre posa un genou au sol. La chaleur plus une blessure par balle n'arrange pas les choses. Je ne pouvais pas me le trimbaler, le seul moyen était de combattre, et dérouiller le pouvoir de mon fruit du démon pour faire un maximum de dégâts en peu de temps. Une dizaine de pêcheur, barre en fer dans les mains arrivèrent. Désormais, il fallait se battre, c'était trop tard pour se barrer.

« Ok les bouffeurs de poissons, personne touche à ce gars, sinon vous allez voir comment tape le futur seigneur des pirates ! »

Bien qu'avoir dit ça, le bataillon avancèrent en masse vers moi. Le sol tremblait sous mes pieds. Mon plan de travail se mettait en place. Certes j'étais un homme sans bras, mais aussi un homme sauteur. Mon fruit n'avait rien de puissant, j'étais tombé dessus par pur hasard, au bord de la mer. Mes ambitions actuelles étaient déjà là, et j'ai jugé bon de manger ce fruit pour pouvoir être plus fort. Au début j'étais loin de savoir m'en servir, mais à ce jour, j'ai réussi à combiner beaucoup de facteurs pour réussir à être fort face à tous. Je serai digne d'être un pirate jusqu'au bout !

.: JANPU JANPU SCIE ! :.

Bam ! Mon trampoline avait fait son boulot et m'avait envoyé à une bonne vitesse. Trois d'un coup. Le carnage commençait !

« Merde, c'est un utilisateur de fruit du démon, on fait quoi ? Ils ont déjà eu Jean-Jean en plus, on est perdu »

« Faut céder à leurs revendications, sinon on va se faire dérouiller »

Tout était dans la boite. Les pêcheurs avaient peur maintenant, tout ce qu'il fallait souhaiter, c'est qu'un gars qui ne craint pas la peur débarque dans le coin !

Le morceau de plomb qui lui labourait l'omoplate gauche était une gêne certaine, la douleur mêlée à la chaleur n'arrangeait pas le musicien qui se sentait pourtant vivant, plus vivant que jamais! Il sentait encore l'impact de son coup qui raisonnait dans toute l'ossature de son bras, et grandes orgues c'était bon!
De toute sa vie Baral n'avait jamais levé la main sur qui que ce soit, il ne se connaissait pas cette force qui envoya le pécheur ad-pâtres, cette découverte l'emplit de confiance et de joie. Alors que l'adrénaline courait le long de ses veines, endormant la douleur, le géant se releva en prenant appui sur son genou, la sueur inondant son visage s’échappait en une bruine avant d'aller se mélanger au sang qui s'étalait à ses pieds.

Le jeune capitaine avait déjà entamé les hostilités, bien que le musicien aurait initialement préféré un genre de plan pour se tirer du village en douceur. Le garçon dégomma trois villageois grâce à un fruit du démon, alors que d'autres hommes s’amenaient en masse, Baral dégaina son plus mordant sourire tout en épongeant la sueur qui ruisselait depuis les sommets insurmontables de son crâne.
Le pirate chef d'orchestre serra ses poings à en blanchir les jointures alors que son visage continua à s’éclairer de ce sourire quasi-dément; alors c'est ça la vie de pirate? Il exultait et ne pouvait contenir son excitation.

"Celui-ci est blessé, ok pépé, tu vas gentiment te laisser buter en sile..."

La masse de phalanges qui terminait le bras droit du musicien harponna la gorge du pécheur, le réduisant alors au silence, les tendons tout comme les fins muscles qui entourait les doigts de Baral empêchait totalement l'air de pénétrer dans les poumons du pauvre villageois.
Le pirate approcha l'oreille de son prisonnier près de son immense bouche, obligeant celui-ci de se séparer du contact rassurant du sol. Les yeux de l'homme si confiant quelques secondes auparavant semblaient se perdre dans le monde de l’appréhension et de la peur. La voix de Baral était calme, donnant dans des tons au plus bas, si bas que tout le monde pouvait l'entendre aux alentour.

"Chhhhht! ne ressentant pas la douleur, le colosse ramena sa main gauche, index tendu devant sa bouche, tu vas rater le concert..."

Baral mit son adversaire en face de lui, ce dernier ne touchait plus le sol, s'en écartait à son grand dam d'une bonne soixantaine de centimètres. Il luttait encore contre l'inconscience alors que Le chef d'orchestre se mit à déclamer;

"Orchestra Kempo! Il recula son imposante tête, le villageois gigotait au bout de son bras, Percussivo!"

Le bruit de l'impact résonna assez longtemps dans l'air surchauffé de l’après-midi, le contact du front du pirate ne plus pas à la machoire du pécheur, mais alors pas du tout! Ce dernier fut mis KO net, ses dents touchèrent le sol avant lui, étant devenu un projectile fonçant à pleine vitesse vers ses amis villageois, il ne s’écrasa au sol qu'après avoir mit un majestueux coup de plafond à waffi, le chien de garde de l'auberge...

Le musicien, le visage redevenu sérieux, se tourna vers le jeune homme qui se disait Capitaine et lui demanda avant de reprendre sa position de combat;

"Je suis Baral, Archembo Baral, quel est ton nom?"

Une fois sa phrase finie, Le géant se rapprocha en un éclair de deux nouveaux participant à la cohue générale et en profita pour enfoncer un de ses poings dans chacune des gorges correspondantes. Ces deux là étaient venus armés de pistolets, Baral fit un tour rapide de toute la place, ils étaient les derniers se baladant avec des armes à feu, tout les autres étaient Bretteur, maniant le bâton ou combattant à main nues, le musicien ne compta pas le vieillard usant de sa jambe de bois ainsi que le poivrot venant de débarquer avec un poisson pourri à la main.

En plus des hommes du village, de nombreuses personnes étaient venues vois qu'est ce qui provoquait tout ce ramdam, femmes comme enfants formaient un cercle de curieux très en faveur de leurs pères et maris...

"Qu'est ce qu'on fait?"

La voix de Baral était un peu essoufflée, c'était son premier combat, même si se sentait bien mentalement, son corps commençait déjà à chouiner.

Voilà, tout était fini, ou presque. Les bouffeurs de poissons étaient désormais tous hors course, sans que Key n'y puisse rien. Le géant avait dû prendre des cachets ou n'importe quoi pour ne ressentir aucune douleur face à sa balle dans le dos. Mais là n'était pas la question. Du monde s'était attroupé autour des deux pirates. Mieux valait-il se faire discret désormais, et ne pas chercher plus la bagarre, avant d'avoir trouvé un moyen de partir d'ici, avec un bateau ou une planche, mais au moins un truc qui flotte ! C'était désormais la seule motivation qu'il fallait avoir. Il fallait décider ce qu'il fallait faire pour fuir. Je n'avais pas le temps de réfléchir, la foule était trop dense autour pour fuir facilement. Bloqué dans le cercle, il n'y avait qu'une seule chose à faire pour fuir, selon moi. Et j'ai donc pris la solution pour tout le monde. Le sol commençait à frémir sous mes pieds, j'empoignais l'autre pirate qui s'était présenté sous le nom de Baral. Bam, projection au dessus de la foule. Ceci avait été visible, la foule avait les yeux vers le ciel. J'ai atterri sur le sol, tout en gardant l'autre sous la main, en mettant plein gaz afin de se mettre à couvert, afin que le regard de la foule ne soit plus posé sur les deux. Planqué contre le mur d'une ruelle, reprenant mon souffle, j'ai ré-adressé la parole à la montagne Baral.

« Key... Key Kyousaki, capitaine des... euh... euh... Pirates sans bras ! »

[Excuse moi du retard, j'ai le rythme un peu ralenti avec la fin de l'année, le bac et toussa. Et puis la qualité est pas au rendez-vous non plus, mais je veux pas faire plus attendre.]

Le temps de mettre deux ou trois avoines un peu partout, Baral et le jeune se retrouvaient en l'air, tout en ayant plus aucun contact avec le sol,le chef d'orchestre se gratta le menton en se disant que c'était une bonne idée de fuir. Les deux comparses se cachèrent au coin d'une rue, il n'y avait pourtant pas une minute à perdre!
Archembo sut alors le nom du jeune capitaine, il ne retint pas immédiatement le nom des hypothétiques pirates sans bras; se grattant l'un des siens le chef d’orchestre fugitif se rappela sa blessure tout fraiche. En un serrement de dents, il déclama:

"OK Key, on doit se barrer de cette île au plus vite, elle n'a pas l'air bien eténdue, et en grande partie peuplée de pécheurs, Baral regarda ses poings meurtris, à moitié morts..."

Ignorant la douleur, Archembo se releva et prit une grande inspiration, il voulu tendre la main puis se ravisa à temps, la sueur dégoulinait maintenant carrément de son front.

"Trouvons un navire pour dégager, si en plus on trouve de quoi me virer cette balle qui me rabote le dos, la journée ne sera pas si mauvaise que ça..."

Un groupe de villageois précédemment cités firent irruption, comme si le fait d'en parler les avaient attirés là. Baral ne demanda pas son reste et se mit à courir vers le genre de bois qui cerclait le bourg, les pécheurs avaient eu la bonne idée de récupérer les armes des blessés et se mirent à canarder en tout sens.
Ne surtout pas sous-estimer l'intelligence d'un homme de peu! Voici la pensée qui frôla la tête du Chef alors qu'une boule de plomb fit de même, elle alla se ficher dans un tronc d'arbre avant de réduire celui-ci en un éclat de shrapnell boisé.
C'est donc sous le bruit des balles et des oiseaux effrayés s'envolant qu'Archembo traversa à toute berzingue l'orée du sous-bois, l'ombre ainsi apportée offrit aux deux fugitifs non seulement un camouflage sommes-toutes efficace, mais permis à Baral d’échapper à la chaleur qui lui rappelait son embonpoint sans aucune forme de pitié.

Il est fort bien connu que les marins ne courent pas vite, encore plus lorsqu'ils sont armés et à moitié saouls, Baral ainsi que le jeune capitaine n'eurent donc pas beaucoup de mal à les semer. La petite foret, sous-bois n'était pas le terme adéquat, retrouva son calme malgré le souffle court des pirates, les rayons solaires filtraient à travers le feuillage touffu, rendant le spectacle somptueux, si il en avait eut le temps et pas de plomb dans le dos, le pirate blessé se serait bien arrêté pour piquer un roupillon.
Les deux larrons durent bien trottiner durant une bonne dizaines de minutes avant de se retrouver face à la "sortie" de la foret, Archembo suait toujours à grosse goutte et ne pouvait désormais plus lever le bras gauche, son petit show dans le village commençait à demander réparation, et les intérêts coutaient cher!
Quand le soleil recommença à frapper le visage de Baral, celui-ci le prit comme une bénédiction, puis plissa des yeux vers l'eclatant horizon d'or qui se dressait devant lui; un port!

"O-on a du bol..."

Le fameux port se trouvait à quelques mètres devant eux, mais l'énorme masse de viande fatiguée n'arrivait pas à distinguer si il y avait du monde ou pas, la sueur lui recouvrait les yeux.
Le géant posa son énorme main sur l'épaule du jeune garçon et fit le premier pas vers ce bout de cote trouvé totalement par hasard...

Du sang et des pleurs. C'est tout ce qu'il fallait pour les deux hommes. C'était un peu l'attraction du siècle, mouvement fondateur d'une cohue générale sur la petite île. Bref Baral entraina Key à travers la foule, tout en serrant les dents face à la douleur des coups que l'on lui avait portés précédemment. Ils avaient disparu du champ de vision de la foule. Hors de portée, c'était le moment de souffler un peu avant de trouver un moyen pour fuir. Au bord d'une petite crique, la vue était certes magnifique, mais à partir de là, il fallait trouver le moyen de fuir, de quitter ce coin de commères et de pêcheurs saouls. Il n'y avait pas grand-chose dans les alentours. Des rochers, du sable, du bois flottant. Mauvaise bifurcation : alors qu'ils étaient en train de fuir, le port se trouvait juste en face d'eux. Manque de bol, au lieu de regarder devant eux et marcher droit devant, ils regardaient derrière eux afin d'échapper au groupe des troubadours & co. De ce fait, mauvais côté, c'était désormais une crique face aux deux fugitifs. Tout allait devenir complexe désormais. La possibilité de revenir sur leurs pas n'était pas comprise dans le choix. Les pêcheurs devaient être sacrement remonté, pas la peine de les recroiser. Il fallait aviser et fuir avec ses propres moyens. Impossible pour Key de faire ça à la nage, et peut-être est-ce le cas pour Baral. Il fallait bidouiller. Et pour ça, KK en connaissait un rayon ! Il se rua sur la plage et récupéra tout ce qu'il pouvait : des branches solides, des restes de planches, du cordage provenant de navires, un vieux tonneau.

« Baral, vient m'aider, sans bras, c'est pas simple de trimbaler tout ça. Je vais tenter de nous faire un truc qui flotte pour atteindre une prochaine île, ou un bateau pouvant nous emmener loin d'ici. Enfin je trouve ça préférable. »

Baral était fatigué, appuyé contre un rocher, mais si il voulait fuir, il fallait se bouger le cul ! Key plaça son sabre-tournevis dans sa bouche et commença à entailler le bois, afin d'obtenir une belle masse droite ou à peu près droite, afin de faire une sorte de radeau. Dans son élan de puissance, il trancha en deux le tonneau.

« ça, faut les mettre parallèle l'un et l'autre, ça servira de flotteur. Bordel tu fous quoi, j'ai pas l'envie de trainer encore sur cette île de dégénéré ».

En ébullition, Key commençait à partir en vrille, il avait raison, mieux valait-il se presser, même si les chances de survie avec un truc bidouillé ainsi était mince !

[Bon, dans la série, je fais de la merde et j'assume, connexion de merde qui m'a tué mon post, donc j'en ai refait un, rapide. Enjoy ! + sans m'en rendre compte, je me suis lancé à la 3ème personne, donc ne t'étonne pas !]

Une auréole brune commençait à s'épanouir dans la partie nord-est du dos de Baral, en fait, la sueur et la pâleur du chef d'orchestre était en train de hurler qu'un bout de plomb lui rabotait l’omoplate gauche. Chacune des empreintes qui décoraient le sable doré se retrouvaient cerclées de petites boules sombres mélangées à la transpiration du pirate, celui-ci se trouvait perdu dans un monde flou, fait de lumière et de petite vagues qui dansaient devant ses pauvres yeux recouvert de sueur.

Kyousaki s'affairait déjà à la construction d'un esquif pour mettre les voiles loin de cet endroit, Archembo, lui, n'entendait rien, il avait chaud, la douleur sourde qui irradiait de son dos lui paraissait lointaine, en fait, désormais, il ne voyait plus que l'immense étendue d'eau qui s'offrait à lui. Le pirate passa à coté du jeune capitaine, dans un rythme irréel où ses pieds se mouvaient tout seuls, les grandes orgues sonnaient fort dans son petit crane abruti par la fièvre. Quand les souliers du chef d'orchestre s’emmêlèrent dans un filet de pèche et lorsque la totalité de son corps pratiqua une immersion dans l'eau fraîche et salée de la petite crique; la conscience de Baral se réveilla soudain, une pointe de metal brulant se tortilla dans le dos du pirate qui se releva en hurlant.

Quand le colosse se remit debout, son regard avait retrouvé sa clarté, il arracha sa veste trempée, imbibée d'eau et de sang et la balança au loin, en passant ses immenses mains le long de son visage et dans la masse de cheveux qui lui recouvrait le crâne, le géant expira un grand coup et se tourna vers son futur-il ne le savait pas encore- capitaine.

"OK, je vais un peu mieux, je vais t'aider à monter quelque chose de solide, Baral sorti de l'eau, l'air lui semblait un peu moins aride, par contre la douleur se rappela à lui, dis-moi juste comment je dois faire."

Le pirate fit un tour circulaire du regard, au loin ne parvenait aucun son, sauf celui des vagues et d'une petites armée de mouettes, aucun villageois ne devait avoir réellement envie de se re-faire botter les fesses; très bien.
Le géant se mit donc en quête de bois et autres matériaux qui pourraient faire un bateau à peu près crédibles, son bras gauche étant quasiment inutilisable, Baral dut redoubler d'effort pour réunir un bon tas de bois, grâce à un filet de pèche, celui qui fit un croche-patte plus tôt au pirate, Archembo put emmener tout ce beau-monde près du "chantier" que Key commençait à entasser.

En fouillant dans la carcasse de ce qui devait être aux yeux du néophyte qu'était Baral un énorme chalutier, ce dernier trouva une immense voile blanche dans une des cales, elle avait beau sentir le poisson et être recouverte d'un liquide louche, le spi, c'en était un, était en très bon état.
Le fait de revenir à l'air libre; et pur soi-dit en passant, fit plisser les yeux du colosse. Il plia et posa la voile près de Kyousaki, la sueur recommençait à perler sur son front et l'eau de mer qui ruisselait jadis sur son imposant corps n'était plus qu'un réseau de filaments blancs.

"J'ai trouvé ça Key, je pense que ça pourrait vraiment etre utile..."

Il parlait désormais en serrant des dents, la phase de "recherche de matériau Berserk" commençait à prendre fin.

Là, à ce moment, c’était un peu le boulot avant tout. Il fallait faire le plus vite possible. En arrivant sur cette crique, les deux s’étaient mis l’abri d’être directement trouvé par la populace, et pendu en pleine place publique. Cruel désillusion pour notre jeune capitaine pirate que cela aurait été. Ce lieu, c’était une sorte de bouée de sauvetage, le truc qui vous permet de vous maintenir un peu hors du danger, mais qui fini par ne plus servir à rien. Key était dans un autre monde, ses mains avaient… Son cerveau étaient calibré sur le bidouillage d’un truc qui pourrait flotter et les emmener loin d’ici. Fini les rêves et les pensées frivoles, là le seul but à avoir, c’était fuir, fuir, et encore fuir. Certes la population n’était peut-être pas nombreuse, mais les combats à répétition, ça fatigue. Autant écourter tout ça et laisser aller l’instinct le plus fascinant de l’homme : la fuite. KK bloqua les rondins ensemble, les attachant avec des bouts de ficelles collés les uns aux autres, du rafistolage à l’état pur. C’était un timing minutieux qui s’était alors enclenché pour le pirate, qui devait faire vite et bien, afin de ne pas finir dans la flotte, et mourir d’une noyade certaine grâce à son pouvoir maudit. Il attacha solidement tout le bazar et retourna farfouiller la zone à la recherche de la perle rare. Un léger vent était en train de lever. Voilà que la météo allait commencer à être contre nos pirates. Baral, et ça malgré ses blessures, avait suivi les ordres du Pirate sans bras et avait trouvé une voilà, ou un truc qui y ressemble. La voile était humide, lourde. Ce ne serait pas simple de prendre le vent avec ça, et puis de toute façon les bourrasques qui commençaient à apparaitre ramèneront vite le radeau sur le rivage. Il fallait désormais choisir : se battre contre la météo ou contre les villageois.

« Ok Baral, prends une pause et mets la voile sur le radeau. On se débrouillera avec ça après. »
A travers les herbes folles du bord de plage, Key essayait de trouver la moindre chose pouvant améliorer le radeau. Mais le bois ne fait pas tout, et en plus, KK n'avait pas la moindre idée d'où il se trouvait. Il était probable qu'il soit sur une île au bord de Calm Belt, histoire de finir dans un estomac d'un monstre marin, le truc chouette par excellence. Le tournevis entre les dents, KK devait trouver de quoi solidifier son oeuvre. Et là, gros problème, pas très loin, du brouhaha, des pas, des cris. Plus le temps de trainer, cette fois ci, c'était l'ultimatum pour fuir !« Baral, si tu peux, pousse le radeau sur l'eau et pose les planches et les tonneaux dessus. Je feraidu rafistolage en route. En attendant je retiens la foule en masse... P'tain ils sont déjà là »La première ligne était composé des hommes les plus forts de l'ile probablement. Cette fois ci, ça ne se battait pas avec des bâtons ou des poissons, là c'était de grandes scies, des épées larges, marteaux... La mâchoire de Key se referma encore plus fermement sur son tournevis, prêt à se battre... Il ne commença pas à attendre leurs arrivées. Il se rua sur les gaillards, esquivant des coups et essayant de trancher ses ennemis. 7 contre 1, le combat n'était pas très équilibré, mais Key retenait la foule, encaissant des coups et en donnant autant qu'il pouvait.

« Personne... ne.. touche... à... mes... NAKAMAS ! »

Ce qui étaient maintenant les ordres d'un capitaine, celui-là même que Baral prenait pour un gamin, il essaya même de le faire passer pour son fils quelques minutes plus tôt! Ces ordres donc, lui parvinrent à travers le brouillard à nouveau présent de la douleur, le pirate esquissa un sourire tout en hochant la tête, il avait compris le gros du boulot à faire, Kyousaki et lui se mirent à l’œuvre, la blessure du colosse n'entravait en rien sa force peu commune.

Le bois, bien qu'ancien- et certainement rongé jusqu'à la pulpe- tiendrait le coup, un navire de fortune pour deux pirates amateurs, le sourire qui s'était désormais figé sur les lèvres de Baral ne le quitterait plus, tout du moins pas avant qu'ils ne soient loin de cet enfer de sable et de soleil. Alors qu'il tenait encore un cordage au gout de poisson entre ses dents afin d'arrimer les morceaux de leur esquif entre eux, Key s’élança vers une brume de gens hargneux plus haut dans la crique. Son nouveau capitaine lui avait donné d’ultimes ordres avant de le quitter pour que le départ se passe sans encombres, en remerciant son nouveau capitaine, le géant poussa le radeau vers l’océan, leur moyen de transport ne se laissa pas faire au début, il fallu un grognement de rage et une belle fontaine de sang brun jaillissant du dos de Baral pour enfin tracer de profonds sillons dans le sable.

Quand le bois toucha enfin l'eau salée, la charge devint bien plus aisée, et Archembo put enfin souffler un peu, il fit demi-tour et ramassa la lourde voile qui gisait encore sur la plage, il la plaça sur son épaule et repoussa leur bateau du pied, celui-ci flottait, Baral s'en réjouit intérieurement.

Derrière lui battaient en rythme le bruit du combat, il ne se retourna pas, baral avait confiance en son...

« Personne... ne.. touche... à... mes... NAKAMAS ! »

Cette fois-ci le colosse souriant carrément, il attacha à la va-vite la voile sur le mât de fortune, une légère brise tendit la toile avec une volonté certaine qui mit du baume sur le cœur étouffé de doute de Baral. Le chef d'orchestre se retourna enfin, il se trouvait à plus de vingt mètre de la bordure blanche d’écume qui séparait le sable de l'eau. Le colosse connaissait désormais le pouvoir de son partenaire-de son capitaine- et il savait surtout qu'il pouvait en un éclair se retrouver près de lui.

"C'est bon Key! L'énorme voix de Baryton couvra tout les bruits sans exception, partons sur les mers tout les deux!"

Archembo tenait en sa main droite un hameçon qui avait trouvé au détour d'un rocher, il était assez long et effilé pour retirer la balle qui continuait à danser la java dans son dos, mais il ne pouvait la retirer seul. Il le posa entre deux rondins de bois et tourna la tête vers la cote, il s’éloignait vite, mais devait certainement rester à portée de Trampoline...

Au milieu de tous, du sang, de la sueur, des coups. Un combat d'hommes en puissance. Ça va chier vindiou ! Key était au centre de l'attention des balourds, au centre du combat aussi. Et que je contre, j'esquive, j'attaque, le combat était palpitant, mais les gars ne se laissait pas avoir si facilement. Sortir de là rapidement, ça ne serait pas facile. KK tentait coute que coute de s'extraire de là, percer la défense ennemie. Le combat faisait certes rage, mais le pirate sans bras n'avait qu'une seule idée, c'était se barrer de là, sauter sur le truc qui flotte, rejoindre Baral, et fuir rapidement de là. Tchac, tchac, tchac, tant bien que mal il tentait de retenir les coups d'épée.

::Janpu Janpu... ::

Le sol était en train de frémir. Key avait trouvé une solution à son problème, alors que le radeau commençait peu à peu à s'éloigner du rivage. Il était prêt à gueuler sur l'ennemi, mais un coup lui coupa la respiration. Plus un mot à sortir de sa bouche... Mais la concentration du pouvoir du fruit du démon était encore là. Le trampoline allait apparaitre sous ses pieds dans tous les cas. Le sol commençait à se ramollir, les coups des assaillants étaient de suite moins forts, eux aussi sentaient le sol qui n'était plus stable désormais. Key avait pris l'avantage, lui il savait se débrouiller sur un sol mou pendant les premiers instants, pas les autres poissonniers et autres. Il profita de ceci pour écarter à l'aide de grands coups de jambes dans leurs faces. Il se débarrassa de ce qui le séparait du radeau, et donc de son ticket vers la liberté. KK dégagea vite le coin, tous au radeau. Le trampoline qu'il avait créé précédemment commençait à disparaitre de la surface du sol. Les assaillants commençaient à retrouver un équilibre, et ainsi pouvoir se lancer à la poursuite du pirate. Trop tard. Le pirate sans bras leur échappa d'entre les mains en sautant grâce à mini trampoline jusqu'au radeau, faisant avancer ce dernier rapidement vers l'horizon. Le radeau de la minute tanguait encore de la réception du pirate, et celui-ci était encore debout sur ce rafistolage de vieille planche.

« Très bien... East Blue nous voilà ! Direction, la prochaine île ! »

Se reposer la tête contre le bois lui faisait du bien, la légère humidité du radeau apaisait l'intense chaleur qui entourait le pirate blessé. Dans un ultime effort, Baral put s'appuyer sur son bras pour se relever, malheureusement, ce fut le gauche qu'il choisit, et ne put que s’écrouler une nouvelle fois contre le mur de bois qui l’empêchait de sombrer au fond de l’océan.
Dans un hurlement qui resta bloqué derrière les dents serrées du chef d'orchestre, il utilisa son autre bras pour se relever, de son dos nu s’écoula un flot de sang bruni, la balle n'avait touché aucun point vital, l'imposant corps du géant lui sauva la vie. Aucun point vital certes, mais elle lui faisait un mal de chien, l'adrénaline due au combat et à la course-poursuite avait foutu le camp en vitesse. Pouvant poser un genou sur le radeau, Baral put enfin lever la tête et vit Kyousaki arriver à toute berzingue vers l'embarcation; l'impact de son amerrissage fit tanguer le radeau si fort qu'Archembo dû encore une fois serrer les dents pour ne pas s'effondrer par dessus-bord.

Sur tout le corps du pirate se mélangeaient sueur et sang dans un patchwork improbable, le souffle court, il passa sa main droite sur le visage afin d'y éponger l’excédent de liquide et d'ajouter:

"Je suis bien content que tu t'en sois sorti; jeune capitaine..."

Les yeux dans le vague, un sourire un peu flou bien que sincère, Baral se dirigea vers le coin de radeau où il avait posé le long hameçon avec lequel il comptait se retirer la balle, chaque pas du colosse remuait l'amas de bois précaire qui leur servait de bateau. Un éclat de soleil froid reflété sur le métal de l'ustensile accrocha l’œil du pirate, il tomba à genou, arrachant au radeau un craquement de mécontentement, et attrapa tant bien que mal l'hameçon. Les doigts engourdis du colosse durent se glisser entre deux rondins en vitesse avant que le bout de ferraille ne se fasse la malle et aille décorer le fond de la baie. Une fois la tige de métal bien en main, Baral se retourna et la tendit vers Key, son sourire était inondé de sueur.

"ç-ça te dirait qu'on passe un accord? si tu me retire la balle qui est en train de me fusiller le dos; je veux bien devenir un membre de ton équipage..."

C'en était trop, l'épuisement terrassa le géant qui s’affala en avant, lâchant l'hameçon qui tinta contre le bois d'un son cristallin, Baral se retrouva dans une position inconfortable, la joue contre le bois, les genoux encore au sol et les fesses en l'air.

"E-elle ne doit pas etre trop profonde, à un doigt peut-etre, il se mit à rire, s'ecorchant le visage contre le radeau, enfin, t-tu vois ce que je veux dire!"

Face à la mer ♫ Voilà que Key se tenait fièrement contre le mât improvisé, regardant l'horizon au loin, et le soleil qui avançait vers ce dernier. La force de sa retombée avait donné une impulsion au truc qui flotte et le faisait voguer rapidement, pour le moment, sur la mer d'East Blue. L'île maudite des pêcheurs n'était désormais plus qu'un lointain souvenir. C'était l'heure de l'aventure désormais. Et il fallait surtout rejoindre un endroit, enfin une île, un endroit convenable, où pouvoir trouver un vrai bateau, ou de vrais matériaux pour avoir quelque chose quiflotte ,mais qui reste convenable, pas comme ce qu'il y avait sous ses pieds. Il y avait autre chose sous ses pieds... Merde ! Baral ! Il avait encore sa balle dans le dos, et puis ça n'allait pas en s'arrangeant. Deux choix étaient possibles. Voguer jusqu'à temps que le radeau tombe sur une île ou un navire médical, en gros très peu probable, soit c'était Key qui s'y collait. Et c'est ce que Baral voulait.

L'homme trampoline n'était pas chirurgien, même pas bricoleur ! Il était juste bidouilleur, à l'image du radeau sur lequel les deux pirates flottaient actuellement. Comment pouvait-on se démerder à retirer une balle d'un gars. Ce n'était pas du tout la même chose que de retirer un clou dans une porte ou une planche. Ça c'était simple, mais retirer une putain de bal d'un dos, mais c'est quoi cette connerie ! Et puis là, Alors que Key était en train de se morfondre à devoir faire enfin quelque chose de sérieux dans sa vie, Baral lança une vieille blague à propos de ses bras, enfin ses anciens bras, enfin le vide au bout de ses moignons, enfin vous me comprenez. Fini la rigolade !

« Enfoiré ! Ose me redire ça ! Je vais te foutre par-dessus bord, tu rigoleras moins ! »

L'agitation du Pirate sans bras fit tanguer le bateau, enfin la planche qui flotte, plus que d'habitude. Il s'accrocha tant bien que mal au bâton qui servait de mât, puis récupéra une pince de sa poche. Pince qu'il plaça dans sa bouche, habitude qu'il avait réussi à prendre. Il allait la chercher cette balle de merde, et tant pis si Baral avait mal ! Il avait de la chance encore, c'était une petite pince, rien d'extraordinaire. Ça serait une vengeance, et puis c'est tout ! Key bloqua son partenaire à l'aide de ses jambes, tout en plaçant un coup de pied méchant au visage pour l'anesthésie. Au même moment du coup et le temps que l'information se diffuse dans le corps pour lui dire qu'il avait reçu un coup au visage, et qu'il avait mal, Key enfonça sa pince dans le dos de Baral, plein de conviction et de haine ! Il attrapa la putain de balle et retira tout ça du dos de Baral. La plaie commençait à repisser le sang. KK récupéra ses bandelettes pour panser ce trou de balle, et ainsi le laisser agoniser jusqu'à la prochaine île ! Il cracha pince et balle de fusil dans la mer, des outils, ça se rachète !

Key s'asseya sur le bidouillage de planches, et laissa passer un temps silencieux, histoire de laisser à Baral le temps de récupérer.

L'enfer s'était déchainé, il n'y avait pas d'autres mots, dans le dos de Baral, le métal déjà en place refusant de se laisser faire sans combattre. Le pirate se jura, au nom de tout les dieux qui peuvent peupler la terre, la mer et le ciel, que plus jamais il ne se ferait tirer dans le dos, il lui semblait que la douleur était plus gérable lorsque l'on se rafistole soi-même. Tout était enfer mais Archembo tenait bon, il mordait le bois avec vigueur, respirait fort mais pas un son ne sortait de sa bouche.

Le radeau, quoi qu’ayant encore le sale gout d'un bois de basse qualité, était copieusement assaisonné par la sueur et le sang du pirate, les mouvements qui résultaient de la torsion du cou de Baral ne lui offraient que peu d'horizon différent; L'eau, le ciel, un des pieds de Kyousaki, le ciel, le radeau, un pied, un radeau, encore le radeau; toujours le radeau...
Là ça allait mal, Archembo commençait à perdre conscience, mais par où passait Key? à moins que le balle ne se soit logée dans un poumon, il n'y avait aucune raison de trifouiller à ce point! Le pirate serra les poings et les dents, il ne savait pas lesquels craquèrent les premiers mais la douleur toute nouvelle, totalement inconnue le ramena des brumes grises de l'inconscience.

Après un dur labeur, Archembo sentit le métal s'envoler, la douleur était toujours vive, mais le corps étranger enfin parti emmena avec lui cette sensation de gêne, Baral poussa un soupir, long et franc alors que la sueur qui inondait son visage l'avait décalqué sur le bois. Le cœur du chef d'orchestre battait dans son épaule mais tout allait mieux, en marmonnant un merci le colosse se releva en douceur, avant de tomber dans un profond sommeil, les ombres de l'inconscience ne faisaient qu'attendre leur heure.

Quand Baral réussi enfin à ouvrir les yeux, le soleil s'étalait déjà dans l'horizon, un albatros dansa quelques instants en hauteur, entre les nuages rouges orangés qui décoraient les cieux. Le soir commençait à prendre ses aises et le blessé émergeait doucement, la douleur, toujours présente, ne s'annonçait désormais qu'endormie, pulsante au loin dans le dos. Le pirate avait la bouche pâteuse et la tête encore embrumée, combien de temps avait-il dormi? Quelques heures surement.
Quand il parvint enfin à se redresser, Baral vit l'ombre de Kyousaki dans le couchant, il s'affairait encore à rafistoler leur esquif de fortune, la chaleur de l’après-midi s'en était allé; Dans la lumière dorée du soir, au milieu d'East Blue, le chef d'orchestre se mit à genou en serrant les dents, il se tourna vers son capitaine;

"Je m'appelle Archembo Baral, Musicien d'East Blue, mon expérience en mer est nulle, mais je peux me battre à tes cotés"

Il regarda droit vers la tache noircie qui avait la forme de Key;

"Puis-je faire partie de ton équipage?

Les vagues soulevaient le radeau, qui n'était pas le radeau de la méduse ce bateau, et tout ça s'en allait vers l'horizon, horizon qui commençait à ne plus être distinct du reste de la mer et de la terre parce que la nuit commençait à tomber. C'était beau de s'enfoncer dans les ténèbres, et faire jouer le nouvel éclat de la piraterie. La nouvelle vague était en marche, et Key comptait bien en faire partie, ça pour sûr ! Son équipage était désormais débloqué, plus au point mort, il pouvait aller de l'avant et se projeter aux grandes aventures du Grand Line, même sur le Nouveau Monde ! Tout cela devenait de plus en plus excitant ! Il ne manquait plus que le navire, et paf, c'était parfait !

Les planches faisaient leur bout de chemin sur cette mer, il ne fallait espérer qu'elle tienne en attendant d'accoster sur une île, pas déserte sinon ils étaient dans la merde. Pas moyen de naviguer, fallait y aller en freestyle, et voguer au grès du vent et des vagues, espérer d'accoster sur un bout de terre habité, pouvoir acheter, voler, construire un navire, et partir à la recherche d'équipiers, d'ennemis et de plaisir divers. C'est l'heure de la nouba, place aux pirates sans bras ! Baral, dans le dos de Key, marmonna et se présenta. C'est vrai que les présentations ne s'étaient pas encore faite. Fallait mieux les faire maintenant, avant de partir à l'aventure !

« Key Kyousaki d'East Blue. Pirate des étangs et homme sans bras ! Ravi de te compter parmi les Sans Bras ! »

KK se retourna vers son compatriote avec un grand sourire. Désormais il n'était plus tout seul ! C'était la grande vie ! Le radeau avançait peu à peu vers l'horizon nocturne. Dans quelques heures, l'aube d'un nouvel équipage allait faire son apparition !

[Hop hop hop, topic fini]

» Diminution de rythme
» L'équipage du Kraken [bon rythme demandé]
» Le vent le plus violent que la terre est cree ou plutot jo'