Quand les grands esprits se rencontre [LIBRE]

Décidément Shabondy était loin d’être une île comme les autres, depuis que les pirates Tooru l’y avaient déposé, Katy allait de surprise en surprise. Elle était restée admirative devant ces immenses arbres et leurs racines qui formaient le sol de l’île. Elle s’était demandé si quelqu’un avait déjà essayé de les escalader, elle voulut essayer, car être la première à y arriver ça aurait été sacrément classe. Mais une fois au pied de l’un de ces troncs, elle s’aperçut qu’ils étaient entièrement lisse, autant facile à grimper qu’un mur. Elle avait donc erré au hasard, pour atterrir dans le quartier touristique, elle avait été émerveillée par toutes ces babioles. Et, comme à son habitude, elle avait commencé à se servir sur les étals. Une boule à neige par ci, un éventail, par-là,  elle ne tarda pas à se faire repérer par les commerçants. Il fallait dire qu’elle n’essayait même pas de se cacher, elle prenait un objet, le regardait de prêt, le mettait dans son sac et allait au suivant. Un des marchands essaya de la saisir par le bras mais elle l’esquiva facilement et un coup de batte sur les doigts lui passa l’envie de recommencer.  Seulement, bien entendu, la nouvelle d’une voleuse ne tarda pas à se répandre et très vite des marins furent appelés à la rescousse.

** Oula, ça commence à sentir le roussi pour moi. Bande de faibles, obligés de pleurer dans les jupes de la marine. **

Elle se saisit d’une grosse barbe à papa et commença à s’éloigner rapidement d’un groupe de militaires qui arrivaient droit sur elle. Elle du ensuite tourner dans une ruelle pour éviter une patrouille qui arrivait en sens inverse et ainsi de suite elle esquiva les militaires jusqu’à devoir quitter le quartier touristique. Elle arriva sur un groupe d’arbres qui semblaient dévolus au commerce et aux navires, elle flâna un moment jusqu’à ce qu’un détail retienne son attention. Sur un mur étaient affichés des avis de recherche, rien de bien exceptionnel, mais l’un d’entre eux retint son attention. Elle se rapprocha, tout en mangeant un nouveau morceau de sa friandise. Le doute n’était pas permis, c’était bien elle qui était sur l’affiche,  le dessin n’était pas très flatteur mais elle était clairement reconnaissable et comme sa batte était dessinée elle aussi, c’était sûr qu’il s’agissait d’elle. N’importe qu’elle fille de quatorze ans aurait paniqué en voyant sa tête mise à prix mais pas Katy.

« Seulement 12 millions !? C’est vraiment pas assez ! »

De rage, elle arracha l’affiche et la réduisit en morceaux, puis, comme son éclat de voix avait attiré l’attention elle se dirigea vers des quartiers moins fréquentés. Elle finit par arriver dans une sorte de zone de non droit ou la marine refusait apparemment d’entrer, elle aimait bien ce genre de coin. Les gens se prenaient moins au sérieux et les faibles y étaient beaucoup plus rares. C’est alors qu’elle entendit des bruits de bagarre, tout comme plusieurs badauds, elle s’approcha assez pour voir une femme étrange faire face à un groupe de voleurs. Le spectacle était assez intéressant pour mériter son attention, elle s’approcha et s’assit sur le rebord d‘une fontaine pour regarder la scène tout en finissant sa barbe à papa. Elle grimaça en voyant la femme se dévêtir, encore une faible finalement ça ne valait pas le coup. Mais soudain tout s’accéléra, les voleurs furent mit en déroute et un des rares policier du quartier faillit être tué. Katy fût un peu déçue qu’il soit relâché, elle n’aimait pas les policiers plus que les marines. Mais au moins elle put regarder la femme poisson de plus prêt.

« oooohhh, je la veux ! Trop classe » fit elle, presque pour elle-même, en voyant les écailles et le sang de plus prés.

Elle se dirigea vers son propriétaire qui se prenait le visage entre les mains, apparemment un peu désespéré. Elle leva les yeux sur lui et le fixa pendant quelques secondes. Au bout d’un moment, sentant le regard inquisiteur de la gamine il baissa les yeux sur elle. Elle soutint son regard, le sondant jusqu’aux tréfonds de son âme avec ses grands yeux aux reflets violets. Eprouvé par ses épreuves du jour, l’homme ne put soutenir son regard inquisiteur bien longtemps et il finit par se redresser en tentant de reprendre une certaine contenance avant de lancer.

« Quoi encore ? »

« Faible !  » lui cracha-t-elle au visage.

Puis, sans crier gare elle lui colla un grand coup de batte dans la rotule. Il cria de douleur et lâcha la télécommande que Katy s’empressa d’attraper au vol, pour se tenir le genou blessé. Avant qu’il ne puisse reprendre ses esprits, elle passa derrière lui et lui asséna un nouveau coup derrière l’autre jambe, ce qui le fit tomber à genoux devant elle. Un sourire triomphant aux lèvres elle lui demanda calmement.

« Hé dit, c’est sur quel bouton qu’il faut appuyer pour qu’elle tabasse tout le monde ? »

La gamine avait la télécommande dans une manche, son arme dans l’autre, posée sur l’épaule du noble, prête à lui dégommer la tête s’il refusait de répondre.

« Puis il fait quoi d’autre ce collier ? »

Comme à son habitude, elle venait de prendre ce dont elle avait envie sans se poser de question. Dans son esprit c’était comme ça que les choses devaient marcher, si on n’était pas assez fort pour défendre ses possession, il y aurait toujours quelqu’un pour venir vous les prendre. Alors autant faire de même, prendre ce dont on a envie et si la personne est assez forte pour se défendre tant mieux, sinon tant pis pour elle. La plupart des gens ne comprenaient pas cette façon de penser mais bon, de toute façon c’était des faibles.

[HRP]Désoler de l'attente, j'ai de grosse lenteur réseau en début de semaine. Je souhaite au moins que le Rp de plaise. ^^" [/HRP]

Tandis que Ravie se lave dans une fontaine publique du sang qui tache ses belles écailles bleues. Une jeune fillette vola la femme poisson de son propriétaire. L'homme parti, main dans les airs, afin d'avertir une autorité publique du  présent vole part une jeune délinquante.

La femme poisson se lève de sa barboteuse. D'un visage sérieux, prends un certain temps afin d'observer sa nouvelle propriétaire. Elle lui fixa un moment ces yeux, des yeux qui reflètent une partie d'un passé semblable de douleur et de  peine. Des yeux qui semblent lui rappeler quelques choses d'enfouies en elle. Ces yeux, elle pouvait les voir sur une affiche d'une certaine Alicia capturer depuis un certain temps. Ravi n'arrive pas à comprendre ce sentiment étrange. Tout comme quelques choses qui tente d'émerger, mais en vain. C'est alors que Ravi prit une pose plus souriante et innocente et dit:

Bonjour je m'appelle Ravi, comment puis-je vous aider?

Des marines ainsi que le policier de tout à l'heure se présentent pour une arrestation en règle des deux individus. On crie les mains en l'air. La femme poisson qui ne pouvait qu'obéir lève les mains en l'air et se retourne encore avec un sourire déplacé en disant:

Bonjour je m'appelle Ravi, comment puis-je vous aider?

Le propriétaire pointant la sale petite voleuse du doigt rajoute:

C'est elle. Faut qu'elle aille en prison et qu'elle y reste, ce n'est qu'une sale petite voleuse d'esclave.

Comment elle vous l'a volé, Monsieur, ce n'est qu'une fillette et vous avez votre femme poisson qui a tabassé 3 personnes sans même forcer? Rajoute le policier.

Elle est vraiment plus terrible que vous le pensiez. Elle a une bat et un caractère défiant l'imaginable. Je n'ai même pas pu donner l'ordre à ma propriété pour me protéger.

Mais ce n'est qu'une fillette de 10 ans, vous n'avez pas honte. Dites-lui de vous en débarrasser.

Ravi attaque. Brise-lui les jam...

Mais ce n'est qu'une fillette de 10 ans bon sang. Vous n'avez donc pas de coeur.

Non, mais je dois avoir la loi de mon côté pour faire ce genre de truc vous ne pensez pas?

N'ayant pas entendu l'ordre de son ancien propriétaire, Ravi observe une dizaine de marines les encerclés et les mettre en joue. Ravie reste à rien faire dans son bain d'eau fraiche les mains en l'air. Elle regarde sa nouvelle propriétaire et les occupants de la place qui commence à sortir curieux de voir autant d'agitation. Elle voit des enfants et des parents. Des gens qui n'ont rien à voir à la situation. Notre femme poisson regarde ces gens qui semblent libres et heureux. Des enfants tentent d'approcher la scène qui pouvait virer d'un moment à l'autre en désastre. Retenu par leur mère les petits garçons chigne leur mère en entrant en sécurité à la maison. Elle n'arrive pas à comprendre pourquoi ils n'obéissent pas. Dans la vie, il faut obéir dans grande logique de notre femme poisson. Elle en conclut qu'ils sont encore jeunes et qu'ils ne sont peut-être pas nés pour obéir, mais pour donner des ordres. Ravie reviens à la situation actuelle. Elle regarde les marines et leur dit:

Bonjour je m'appelle Ravi, comment puis-je vous aider?

L’ex propriétaire de la femme poisson ne mit pas longtemps à se décider à expliquer à la fillette que la télécommande servait uniquement à faire exploser le collier où à le déverrouiller. Elle sembla déçu par cette information, elle s’était imaginé une sorte de télécommande miracle permettant de contrôler un individu à distance. Mais ce n’était qu’un banal collier explosif, elle soupira…

« Trop nul… »

Elle appuya sur le bouton de déverrouillage et jeta la télécommande en l’air, lorsqu’elle retomba elle frappa dedans avec sa batte pour l’envoyer voler à l’autre bout de la place, inutilisable. Elle voulut s’intéresser à nouveau au noble, mais ce dernier avait décampé, probablement pour chercher de l’aide. Elle tourna donc son regard vers l’esclave et croisa le sien, elles s’étudièrent mutuellement et Katy n’aima pas beaucoup ce qu’elle vit. Ce regard reflétait trop d’émotions, trop de choses enfouies, un passé trop lourd, un mental trop fragile, trop faible. Il était tout à fait à l’opposé de ce qu’on pouvait lire dans les yeux de la morveuse, la détermination, la force et l’assurance. Elle s’approcha un peu de l’étrange créature qui se présenta et proposa son aide, l’apprentie pirate se demanda si elle plaisantait ou si elle vraiment prête à servir la première personne venue. L’idée même de la servitude était déjà difficile à appréhender pour l’adolescente, qui aurait probablement préférer la mort à l’esclavage, mais qu’en plus ce soit volontaire était complètement inconcevable pour elle.

« Salut moi c’est Katy, ravie de te rencontrer, enfin non… Heureuse de te rencontrer vu que Ravi c’est toi. Mais ne m’appelle pas Heureuse, mon prénom c’est Katy. Tu vois ? »

Elle réfléchissait à ce qu’elle allait bien pouvoir demander à sa nouvelle servante lorsque les marines firent irruption sur la place, accompagnés du faible qui avait décampé quelques minutes auparavant. Malgré leur nombre, ils n'avaient pas l’air tranquille, ils n'étaient pas habitués à pénétrer dans ce quartier, ils savaient que la situation pouvait très vite dégénérer. La rumeur d’une incursion de la marine avait déjà dû commencer à se répandre et il ne faudrait pas longtemps pour que les différentes bandes de criminels locales viennent défendre leur territoire. Ça expliquait leur envie de régler cette histoire ridicule le plus rapidement possible. Katy n’écoutait leur discussion que d’une oreille distraite, perdue dans ses pensées, les mains en l’air, serrées sur sa batte. Mais soudain une parole la fit sortir de sa rêverie.

« Hé j’ai pas dix ans, tête de fion, j’en ai quatorze, bientôt quinze ! Enfin c’est dans huit mois mais bientôt quinze quand même. Et puis arrêtez de dire que je ne suis Qu’une fillette… Je vais vous montrer ce dont est capable une fillette… »

Elle ignora totalement les marines en train de se déployer, elle se dirigea vers le petit bassin, sauta dans l’eau aux côté de sa servante et remonta sa manche droite, tenant toujours sa batte dans la gauche. Elle avança vers le fond de la fontaine ou une statue trônait, elle représentait probablement un noble, brandissant une épée d’apparat. Elle posa sa main nue sur la pierre et se mit à chantonner.


Soudain le visage de la statue s’anima, puis son corps se mit à bouger et elle se désolidarisa du reste de la pierre. L’homme de pierre, qui devait avoir la taille d’un homme normal mais qui dégageait une sensation de force beaucoup plus grande, se redressa et posa son regard mort sur la gamine qui venait de lui donner un semblant de vie.

« Montre à ces abrutis qu’il ne faut pas me chercher. » Dit-elle en désignant le groupe de marine avec son autre main.

La statue tourna la tête vers ses cibles, se replia sur elle-même et, soudain, se propulsa en l’air vers le marine le plus proche. Elle lui atterrit dessus de tout son poids de minéral, broyant le malheureux sous le choc. La vision de ces militaires terrifiés par son pouvoir fit sourire la gamine, encore des hommes qui l’avaient sous-estimée, et ils allaient le payer. Elle ne maîtrisait pas encore tout l’aspect des pouvoirs que lui avait conféré ce fruit du démon, mais elle arrivait parfaitement à réveiller et à contrôler une marionnette de ce genre.

«  Qu… Qu… Qu’est-ce que c’est que ce monstre. »   Se demanda l’officier, il se tourna vers le noble pour voir si il était au courant mais ce dernier avait déjà déguerpi. On ne savait pas bien s’il parlait de la gamine ou de sa création mais une fois la terreur passée, il se reprit.
«  En formation, tirez à volonté ! »   Ordonna-t-il en désignant la statue qui s’approchait inexorablement de sa cible suivante.

Les armes crachèrent leurs balles mortelles sur leur cible mais elles ralentirent à peine le monstre de granit qui attrapa le marine le plus proche, le souleva de terre, et lui enfonça son sabre dans le ventre. Il le relâcha ensuite, comme une babiole sans intérêt et avança vers le suivant.

« C’est trop lent… » S’impatienta la fillette.  
« Ravi, aide le à les massacrer s’il te plait. »

Elle attendit de voir si la femme poisson allait lui obéir et si elle allait se révéler aussi efficace que contre les voleurs.

hrp : pas de nouvelles je clotures /hrp

La mioche attendit quelques secondes que la femme poisson se décide à agir, mais il n’en fût rien. L’esclave était entrée dans une sorte de léthargie, probablement en attente d’un autre ordre qu’elle pourrait comprendre ou appliquer plus facilement. La gamine soupira, le nouveau jouet surpuissant qu’elle avait espéré avoir était loin d’être aussi marrant que prévu. Elle reporta donc son attention sur sa création qui continuait à avancer sur les marines. Les balles de ces derniers avaient emporté quelques morceaux de granit, mais la créature ne semblait pas gênée le moins de monde.  Elle avait déjà terrassé la moitié des militaires présents et continuait son massacre, calmement. Les survivants commençaient à vraiment avoir peur, certains d’entre eux tremblaient vraiment trop pour espérer toucher la statue avec leurs tirs. Ils s’étaient rassemblés en un groupe plus compact et leurs tirs nourris empêchaient le monstre de pierre de leur foncer dessus trop rapidement.

« C’est nul, j’m’ennuie ! » Lâcha-t-elle pour elle-même.

Elle ignora sa création dont la lame de l’épée venait de se briser contre le sabre d’un marine et contourna la fontaine pour se rapprocher d’une autre statue, de la même matière mais un peu plus imposante. Elle représentait un homme, en selle sur un étalon qui se cabrait fougueusement.

« Ouuuahh classe, j’aurais dû commencer par là. »

Elle remonta sa manche et à nouveau appliqua sa main sur la pierre au niveau de la patte arrière du cheval.



Lentement, le cheval retomba sur ses quatre pattes et son cavalier raffermit sa prise sur les rennes minéraux. Les deux nouvelles marionnettes se tournèrent vers leur nouvelle maîtresse qui leur sourit.

« Foncez leur dessus. Ca a assez duré. » Ordonna-t-elle.

Lentement au début, puis de plus en plus rapidement le cheval de pierre et son cavalier avancèrent vers le groupe de marine. Contrairement à des êtres de chair et d’os, ils ne marquèrent aucune hésitation au moment de percuter les marine dont la plupart ne les avaient pas vu arrivés. L’impact fit voler le groupe en éclat et la majeure partie des marines furent mit hors combat par le choc ou lorsqu’ils atterrirent. Ceux qui étaient encore conscients cessèrent toute résistance, la première créature créée par la gamine cessa de bouger, désormais inutile. Le cavalier de granit revint alors vers sa créatrice avant de lui tendre la main pour l’aider à monter en selle.

« Aaaaah, toi t’as la classe au moins. » Dit-elle, tout sourire en acceptant l’invitation.

Elle ignorait totalement les regards interloqués des passants lorsqu’ils voyaient une gamine, assise en croupe, les bras autour de la taille d’un cavalier de pierre qui chevauchaient une monture de la même matière. Elle était bien décidée à profiter de sa journée dans cet endroit inconnu pour elle. Malheureusement les évènements ne semblaient pas en décider ainsi, à peine sortis du Grove dans lequel ils venaient de corriger les marines, ils tombèrent nez à nez avec les renforts de ce dernier.
Cette fois la gamine ne put masquer son angoisse devant la trentaine de soldats qui lui barraient le passage, armes aux clairs. Les quelques civils présents eurent tôt fait de déguerpir pour ne pas se trouver coincés entre deux feux.

« ohlala, qu’est-ce que je vais faire… ? » Se demanda-t-elle, inquiète.

« Arrêtez-vous tout de suite et descendez de ce… cheval les mains en l’air. »

« Hé mais pourquoi… J’ai rien fait moi. » Répondit-t-elle à l’officier qui ne se laissa nullement impressionner.

« Ne nous prend pas pour des abrutis, on sait que ta tête est mise à prix ! on va tirer, dépêche-toi. »

Elle hésita quelques secondes mais au lieu d’obtempérer elle se recroquevilla derrière l’humanoïde devant elle et lui ordonna :

« Fonce ! »

« Feu à volonté, la laissez pas passer ! »

Cette fois ce fût de justesse que la monture minérale parvint à traverser la ligne des marines sous leur feu nourri. Les pattes avant faillirent céder sous le poids de la statue, tant elles avaient reçu de dégâts, mais elles tinrent juste assez longtemps pour porter Katy jusqu’à  la ruelle la plus proche. Elle eut tout juste le temps de sauter de selle que le cheval s’effondrait. L’homme qui le chevauchait parvint à se relever même si il lui manquait une partie du visage et qu’il semblait incapable de bouger l’un de ses bras.

« Retiens les le plus longtemps possible. »

Elle se mit à courir le plus vite possible sachant qu’elle n’avait aucune chance contre des adversaires aussi nombreux. Sa marionnette ne fit pas long feu, vu qu’elle ne la contrôlait plus en direct, mais il lui avait donné quelques secondes d’avance. Même si elle ne maîtrisait pas encore son fruit du démon dans le détail, elle avait compris qu’elle pouvait, en quelques sortes, programmer une mission, à l’une de ses marionnettes. Elle avait réussi, par exemple, à faire en sorte qu’un balai nettoie une chambre d’auberge tout seul. Mais elle n’avait pas été assez précise lorsqu’elle lui avait imprimé l’image mentale et la marionnette ainsi conditionnée ne s’était pas encombrée d’éviter les meubles. Elle était revenue pour découvrir un véritable champ de bataille et le balai toujours en train d’essayer de déplacer la poussière au milieu de tout ce fatras. Elle lui avait fait tout ramasser et tout remettre en ordre mais il avait fallu qu’elle supervise l’opération de bout en bout.

Elle était plutôt athlétique mais elle ne parvenait pas à distancer ces hommes entrainés et en bonne condition physique, si elle ne faisait rien ils allaient la rattraper et l’enfermer. La ruelle déboucha sur une artère fréquentée et elle reprit un avantage avec son petit gabarit, mais très vite ça ne suffit plus car les gens s’écartaient du passage des militaires. Elle jura et s’engouffra à nouveau dans une ruelle plus étroite. Elle tomba sur ce qu’elle cherchait depuis quelques minutes et eut tout juste le temps de faire ce qu’elle avait en tête. Elle releva sa manche et toucha la charrette à bras en passant à côté.



Le bois commença à bouger alors qu’elle lui imprimait mentalement des images de violence avant de tourner au coin d’un mur. Alors que les militaires arrivaient à sa hauteur, les planches du véhicule se mirent à battre l’air dans toutes les directions en avançant dans la direction opposée à celle de Katy. Sans réel buts, les lames de bois touchèrent quand même quelques-uns des poursuivants et les empêchèrent de la continuer par ce chemin. Mais très vite les marines se réorganisèrent et se séparèrent pour essayer de la coincer alors que le chariot fou allait s’écraser sur un mur de l’autre côté de la rue.

Hors d’haleine, la gamine savait que ce n’était pas le moment de s’arrêter elle n’avait aucune envie d’être emprisonnée, elle était bien trop jeune pour ça. Elle tourna au hasard d’une nouvelle rue piétonne qu’elle traversa à toute vitesse, mais elle eut tout de même le temps d’apercevoir des militaires s’engouffrer dans une rue parallèle à la sienne. Elle tourna alors dans la direction opposée, pour s’écarter du groupe de marine mais elle tomba nez à nez avec une lourde grille de fer qui barrait l’accès à une cours privée. Elle voulut faire demi-tour mais déjà les marines arrivaient à l’entrée de la ruelle.

« Ca suffit maintenant ! finit les conneries, tu ne bouges plus ou on te plombe. »

Elle recula contre la grille, les yeux écarquillés par la peur.

** Non ce n’est pas possible, ça ne peut pas se finir comme ça. Je viens juste de commencer. Si ils apprennent ça ils vont se moquer de moi… Y’a pas moyen… **

Elle eut soudain une inspiration et extirpa discrètement la main de sa manche, elle la posa sur la grille de fer.



Elle espéra que ça allait marcher, c’était la première fois qu’elle essayait de transformer un objet aussi gros grâce à son fruit du démon. Malheureusement pour elle l’officier avait reconnu sa technique et ordonna :

« Tirez ! Elle refait son truc bizarre !  »

En hommes entrainés, les marine firent feu, persuadés de tuer la gamine qui leur donnait tant de fil à retordre mais à leur grande stupéfaction, la grille de fer s’arracha de ses gonds pour se replier sur la gamine et ainsi la protéger des balles en resserrant ses barreaux autour d’elle. Un des projectiles parvint à trouver un défaut dans cette carapace improvisée et fit un trou dans la jupe de la gamine mais elle ne subit pas d’autres blessures. La grille se releva devant elle et encaissa une nouvelle salve sans subir de dégâts.

« Excellent ! Bougez-pas mes cocos… »

Elle promena sa main sur une partie des barres de fer.



Les barreaux qu’elle avait ainsi touchés se désolidarisèrent du reste de la grille qui restait assez grande pour protéger sa créatrice. Ils tombèrent au sol comme s’ils avaient perdu toute solidité mais il n’en n’était rien. Ce qui était quelques secondes plus tôt de simples barres de fer, étaient devenus des sortes de serpents de métal. Les marines ne réagirent pas mais lorsque les reptiles de fer se mirent à onduler vers eux, ils dégainèrent leurs sabres. Le combat était assez inégale, même si les humains parvenaient à toucher les créatures, ils ne leur faisaient aucun dégâts et la seconde d’après les serpents tentaient à nouveau de les étrangler. Très vite le premier tomba, les doigts agrippé sur le corps en métal qui lui enserrait la gorge. Puis un second, malgré l’aide d’un ses camarades qui tentait de le dégager de cette emprise mortelle. Quelques militaires qui n’étaient pas aux prises directes avec des monstres tentèrent de s’en prendre à leur créatrice. Ils se faufilèrent au travers de la mêlée et foncèrent sur l’adolescente qui savourait le spectacle tranquillement à l’abri derrière ce qu’il restait de la grille. Lorsque l’un des hommes tenta de donner un coup de sabre à la pirate en herbe, il fût cueilli par un barreau qui le percuta au creux de l’estomac avec une force redoutable. Le suivant qui attaqua vit sa lame parée par un barreau alors que Katy lui assénait un coup de batte dans la mâchoire. Le dernier qui avait encore son fusil tenta de profiter de l’occasion pour abattre la gamine mais elle eut le temps de se planquer à nouveau derrière la grille. Le duo infernal avança vers lui et il se reçut une série de coups de barre de fer qui le mirent hors combat. La gamine décida de foncer dans le tas, elle assomma un marine qui n’avait pas encore cédé au serpent d’acier enroulé  autour de son cou. Elle mit un coup de batte à un autre qui tentait de secourir l’un de ses camarades et se faufila derrière un troisième pour regagner la ruelle et se remettre à courir de plus belle.

Elle prit le pari de revenir sur ses pas et, par chance, le gagna. Les marines avaient perdu sa trace, il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de quitter cette île où elle commençait à être trop connue, trop cherchée…

Ce n'était pas le genre dont elle s'attendait. Agressive, tuant tout sur son passage. Alicia était loin d'imaginer qu'une telle chose se produise. Habituellement les marines sont nos chefs suprêmes et nous ne devons pas les défier ni même les tuer. C'est hors de questions qu'Alicia embarque dans ce jeu de violence. Elle n'est pas programmée pour cela. Elle se demande si seulement elle pourrait se pardonner d'avoir fait mal à une personne ou même de l’avoir insulté ou froissé.

Tandis que les grands parlent en se donnant de grands coups de robot et de canon par la tête. Alicia en profites pour prendre la poudre des escampettes. Elle n'était pas la plus grande menace du coin et ce ne fut pas difficile de semer cette pagaille.

Arrivé à la côte, Ravi prend un bol d'air frais. C'est bon, c’est frais, ça lui caresse la peau tout en lui rappelant quelques choses, dont elle n’arrive pas à se souvenir. Quelques choses de loin, très très loin. C’est important, elle l’a sur le bout de la langue, mais n’arrive pas à y mettre le doigt dessus.

Tandis qu’elle était à la recherche de cette folle idée. Le policier de tout à l’heure arrivé derrière Alicia et brandi son fusil dans sa direction.

Retournes-toi lentement : dit le policier.

Ravi tente se s'expliquer:

Désoler, je ne suis pas fan de la violence. Je ne voulais pas vous quitter sans vous avertir au préalable. Vous ai-je froissé. Mille fois pardon. J'allais revenir une fois la pagaille terminée pour retourner à mon maitre.

Ne bouge pas Alicia. Dit le policier, un peu sous la panique sachant de quoi elle est capable.

Il doit y avoir une erreur, je suis Ravi. Je ne sais pas ce qu'il s’est passée tout à l'heure, je vous jure. Vous n'avez rien à craindre.

Vous êtes tous pareil vous les pirates qui devenez esclaves. Vous jouez les gentils, mais dans le fond vous ne changerez jamais.

J'en suis désolé. Pourrait-on recommencé à zéro? Mon nom est Ravi, enchanté de vous connaitre.

Ravi l'air souriante, la main tendue l'avant tente de faire des efforts afin de régler la situation sous tension. Le policier garde Ravi en joue, l’air incertain. Alors que le policier allait ranger son fusil, le propriétaire intervenu et par accident le coup parti.

Le feu sort de l'arme lentement, le bout de métal ne pris qu'un certain temps avant de finir sa trajectoire entre le baril du canon et l’embout de l’arme à feu. Le propriétaire dans la continuité de son geste déplace l'arme sur la gauche légèrement. La balle sortie dévier de sa destination originale. La balle fait son bout de chemin et va se heurter au côté droit de la tête de la femme poisson et partie au loin pour ne plus jamais en entendre parler.

La femme met une main sur sa tempe du sang coule lentement comme si l'éternité s'acharne sur ce qui devra arriver indubitablement. Comme un combat entre la gravité et le temps. Un combat déjà perdu d'avance. La goutte fait son chemin tranquillement tout en passant sur la jugulaire et le fin menton, pour par la suite s'arrêter comme si elle était arrivée à destination. Dans une pause inattendue la goutte se suspend du menton pour finir par tomber rapidement au sol.

Étourdi, le regard fuyant, la femme poisson tente de reprendre son équilibre en posant un pied au sol devant elle, mais son contre poid l'apporte vers l'arrière. Perdant l'équilibre totalement, elle flotte dans les airs un moment, pour par la suite se fracasser le dos contre un amas d'eau. Coulant dans les profondeurs marins, son collier et ces menottes se détache. On pouvait entendre le propriétaire en colère au-dessus de l'eau, il n’avait pas encore compris le fonctionnement de sa manette. Une manette vient rejoindre notre Ravi qui coule à la même vitesse que notre héroïne.

Je crois que je m'appellais Alicia.... Je crois que j'ai perdu quels chose d'important.
Dav....

Laissant ces traces de sang s'évaporer dans l'eau salée notre personnage principal s'enfonce dans les ténèbres de l'océan.