Un nouveau Shichibukai !

Deux mois s'étaient écoulés depuis les dernières opérations. Jaag avait été bouté hors de Nadadas Island, son mystérieux coffre avait été placé en lieu sûr, et Marijoa avait été défendue avec plus ou moins de succès selon le point de vue auquel on adhérait. Alexander avait entretemps réussi à contacter l'un des hommes de main de Jaag Akanawa. Pas n'importe lequel, car il s'agissait de son bras droit : Jiro, l'homme-poisson au sabre de diamant. Il lui avait proposé un poste de Shichibukai, trahissant ainsi son capitaine et Empereur des Mers. Contre tout attente, la proposition avait été accueillie favorablement par le criminel, et un rendez-vous avait été convenu sur l'archipel de Shabondy. Le corps désormais soigné de toute blessure, purifié par des jours et des jours de prières, l'Amiral se sentait d'aplomb pour reprendre du service de plus belle. Ramener une prise aussi énorme aux 5 Etoiles serait un pas de plus vers le poste d'Amiral en Chef. Exultant, il débarqua sur les côtes de l'archipel, quittant son nouveau cuirassé-amiral, l'Omega Leviathan, et suivi par ses 300 soldats, ainsi que par un bon bataillon de l'Ordre du Temple.

Quelques heures plus tard, tout l'Archipel était au courant de la présence amirale en ces lieux, et des rumeurs commençaient à courir sur sa présence. Vente exceptionnelle d'esclaves, protection de Tenryuubitos, arrestation massive de supernova, ou encore inspection générale de l'île. Mais les habitants étaient loin du compte. Alexander venait de prendre au nom du Gouvernement la salle de vente aux enchères des esclaves, et avait fait encercler le bâtiment par la totalité de son contingent d'élite, composé de 100 Hommes-poissons, de 200 Chevaliers, de 200 Templiers, et de deux imposants Inquisiteurs en tenue lourde. La salle avait été vidée de tous ses meubles, et purgée de toute présence indésirables. Ne subsistait qu'une table, deux chaises, et l'Amiral qui attendait patiemment, assis sur l'une d'elle. Un matelot qui finissait de vider la salle s'adressa à son supérieur, non sans une certaine inquiétude dans la voix :

Etes-vous sûr qu'il viendra ? Je veux dire... seul ? Et si c'était un piège de Jaag Akanawa ?
Bouahaha !! Et bien nous verrons ! Dieu seul le sait, et si jamais c'était un piège, je ferais fuir Akanawa une fois de plus, haha !! Comment peut-on avoir peur d'une buse pareille, qui s'enfuit après trois passes d'armes quant il se retrouve face à moi ? Bouahaha !!

Alexander cala Morgenstern contre le mur derrière lui, et fixait attentivement l'entrée du bâtiment en haut des escaliers de l'amphithéâtre. Jiro viendrait, il le savait. Et même si sa participation au corps des Shichibukai serait toujours étroitement surveillé, il savait que la colère d'Akanawa était trop belle et forte pour n'être que comédie. Alexander en pleurait encore de rire lorsque ses informateurs lui avaient rapporté la rage d'Akanawa. Un large sourire éclaira son visage creusé par les âges, rendu dément par l'éclat vif de ses lunettes. Il ricana, et était impatient de pouvoir livrer Jiro à Marineford pour l'ériger en symbole de la rédemption divine.

L'imposant prétendant au poste de capitaine corsaire avait enfin fait son entrée. Imposant, d'ailleurs, était encore un doux euphémisme au vu de la carrure de l'homme-poisson. C'était littéralement un colosse qui le dépassait d'une bonne tête, et ce n'était pas rien au vu de la taille déjà respectable de l'Amiral dont les épaules faisaient pâlir plus d'un gradé... Néanmoins, rien dans ce genre de caractéristique physique n'avait l'habitude de troubler l'homme de foi. Ce fut donc avec un calme olympien qu'il accueillit l'ancien second de l'empereur des mers. Sa voix ferme brisa le silence, imposant sa présence de manière impérieuse :

"Godwrath D. Alexander."

Bonjour, Jiro. C'est un plaisir pour moi de pouvoir te rencontrer dans un cadre autre que celui de la guerre. Ainsi, tu as finalement accepté ma proposition, pirate. Le poste de Shichibukai sera pour toi la seule manière d'expier tes fautes. Tu as fini par te rendre compte qu'Akanawa n'avait rien à t'offrir de concret. Un homme-poisson de ta force et de ta trempe n'a sa place qu'au sein d'une organisation puissante et ambitieuse. A part la destruction, quelle est la motivation de Jaag ? Rien ne peut être bâti dans un si piteux contexte.

Alexander stoppa sa tirade pour sortir un paquet de feuilles enroulées par une ficelle qu'il délia adroitement pour poser les papiers sur la table, aux côtés de la plume et de l'encrier déjà présents.

Il te suffit de signer ici, Jiro. Et tu feras partie du corps des Shichibukai. L'avenir te tends les bras, ainsi que Dieu. A toi de choisir ta voie.

En plein milieu de la réunion, les portes s'ouvrirent dans un grand fracas, et deux colonnes de marines surgirent, faisant la haie d'honneur à une sorte de clown bizarrement accoutré tout de violet... Alexander observa tout ceci avec attention. Il n'avait rien demandé aux gardes au-dehors, il y avait donc deux solutions : soit un gradés plus haut que lui venait s'inviter, et dans ce cas précis les personnes concernées n'étaient pas bien nombreuses, à savoir les deux autres Amiraux et l'Amiral en Chef lui-même. Les Cinq Etoiles n'auraient pas prit la peine de se déplacer. Le second choix était évidemment une intrusion ennemie, auquel cas ledit ennemi devait être coriace pour avoir réussi à passer les rangs de l'Ordre du Temple. Mais au-delà de la simple intrusion - l'hypothèse la plus plausible, au sens de l'Amiral - l'homme de foi y vit tout de suite les prémices d'une situation particulière... Les soldats tremblaient, et semblaient avoir été défigurés sauvagement. Le plus étrange, dans cette affaire, était qu'ils avaient été traités de la même manière. Mais quel type de personne aurait pu faire ce genre de chose impunément, et surtout avec quelles méthodes ? Mais le prêtre-Amiral fut coupé dans ses pensées aussi vite que la situation avait débuté : l'un des marine avait armé son fusil dans la direction des deux protagonistes de la salle, et le canon semblait tout particulièrement viser Alexander...

Le coup partit en un déchirement sonore, amplifié par le vide de la salle, et le projectile s'écrasa contre une feuille bien calée dans la paume levée de l'Amiral. Méthodes louches et psychologiques, mutilations, art du déguisement, et sourire de psychopathe congénital : Alexander avait deviné à qui il avait à faire. Le Joker fit ainsi son speech :

"Godwrath... Alexander... D... C'est bizarre d'avoir autant de nom, avec ça on ne sait pas comment t'appeler, tu devrais faire comme moi, les pseudonymes c'est beaucoup plus pratique. Ca te dérange si je t'appelle Alex' ? J'arriverais sans doute mieux à m'en souvenir ainsi. Donc, Alex, tu dois te demander pourquoi je suis ici... ne t'inquiète pas, je ne veux aucun mal à la populace, si j'avais de mauvaise intention, j'aurais fait une entré avec beaucoup plus de panache, beaucoup plus impressionnante. Non si je suis là aujourd'hui, c'est simplement pour discuter. J'ai une proposition à te faire..."

Comme prévu, d'autres gardes firent interruption suite au coup de feu et dépassèrent le Joker pour se placer entre lui et leur chef. Comme outré par une situation qui semblait passablement l'exaspérer malgré toute la logique de la chose, le criminel cru bon d'ajouter ces mots :

"Pas très commode tous ces gardes... et pas très pratique pour parler. Alex me ferais-tu l'honneur de les virer de mon chemin ? Je souhaiterais m'installer avec vous deux..."

Le cerveau de l'Amiral bouillonnait d'informations, et celui-ci lui conseillait de ne pas engager d'hostilités. Si le célèbre Joker avait décidé de se montrer en une pareille situation, c'est qu'il y avait quelque chose d'intéressant à apprendre de sa part. La situation était trop dangereuse, même pour un criminel de cette envergure, pour que celui-ci envisage un de ses fameux coups fourrés. D'un geste de la main, Alexander dispersa ses troupes.

Soldats de Dieu, laissez-nous je vous prie. Allez porter assistance à vos camarades près de l'entrée, et reformez le périmètre de sécurité. Et ramenez-moi une chaise, je souhaiterais m'entretenir avec cet homme...

L'Ordre du Temple s'exécuta sans un mot, dans toute la discipline qui les caractérisait. L'un d'eux revint quelques secondes plus tard, avec une chaise en bois qu'il déposa non-loin du Joker, avant de repartir aussi vite qu'il était venu. Alexander fit signe à son "invité" de s'asseoir. Puis, d'une voix sombre, il relança les discussions :

Tu es celui que l'on nomme "Le Joker", n'est-ce pas ? J'aimerais savoir ce qui amène un criminel tel que toi dans un endroit tel que celui-ci, à un moment où je serais le plus apte à t'arracher les boyaux à mains nues pour m'avoir dérangé...

Une certaine pression spirituelle emplit la salle, signe avant-coureur de la colère contenue de l'Amiral, qui par ailleurs, affichait un visage implacable et neutre...

La situation était on ne peut plus étrange, mais qu'attendre d'autre face à un individu tel que lui...? Alexander avait attentivement écouté la tirade de celui que l'on nommait "Joker", et qui semblait avoir pris le nom de "Tar Etts". Ainsi, si l'Amiral avait bien compris la situation, ce criminel désirait également accéder au rang de Shichibukaï. Mais il voulait aussi continuer à être pourchassé. Et c'est à partir de ce détail pour le moins paradoxal, que l'Amiral loupa le coche :

Devenir Shichibukaï... mais continuer à être traité comme un criminel ? Il n'y a pas un léger paradoxe, là ?

Alexander se leva, prenant appui sur la table pour soulever lentement son énorme carrure, afin d'en imposer le plus possible, et continua son discours :

Je vais te la refaire à l'endroit, Joker, et te donner deux choix : soit tu deviens Shichibukaï, avec tous les avantages qui vont avec ; soit je t'arrête sur le champ, sans aucune perspective de survie... Je n'offrirais aucune dérogation à un criminel qui mettrait en péril la survie de soldats de la Marine, pour un simple caprice de déséquilibré mental.

Alexander articula les mots suivant avec une extrême lenteur, comme s'il parlait à un enfant :

Me suis-je bien fais comprendre ?

Alexander ne pouvait pas se permettre la moindre erreur. Car le Joker se révèlerait être une "prise" de choix pour lui, s'il le ramenait au sein des 7 Capitaines Corsaires en même temps que l'ancien second de Jaag Akanawa... Sa carrière ferait un gros bond en avant sur le chemin qui le mènerait au fauteuil d'Amiral en Chef. Cependant, accorder le statut de criminel en fuite à un bandit censé être du côté du gouvernement était un non-sens. Il refuserait d'envoyer des soldat à la mort juste pour permettre à ce pirate de perpétuer ses châtiments cruels qui avaient déjà eu raison de beaucoup de combattants. Le criminel devrait donc se plier à la volonté d'Alexander, ou choisir de rester un ennemi officiel, et l'Amiral ne rechignerait pas à ramener un cadavre aux Cinq Etoiles à la place d'un nouveau capitaine corsaire bel et bien vivant. Le regard d'acier de l'homme de foi se riva profondément dans les yeux fous du Joker. Un légère vibration de haki emplit la pièce, tout juste assez pour appuyer la manoeuvre de dissuasion de l'Amiral, qui s'adressa à Jiro, sans quitter son interlocuteur des yeux :

Que cet... incident, ne t'empêche pas de signer ce bout de papier qui n'est que paperasse officielle. En tant que nouveau Shichibukaï, ta première mission sera d'ailleurs de convaincre ton ancien collègue de faire le meilleur choix pour lui.

Un léger rictus fendit le visage de dureté de l'Amiral, comme pour répondre au sourire de folie du Joker. Deux fous, bien que de style complètement différents, savaient toujours se reconnaître...

L’homme fou aux cicatrices le remettait enfin ! Ils ne s’étaient croisé qu’une seule et unique fois. Et dans un lieu des plus mémorables. L’ancienne prison imprenable, fierté et fleuron de la puissance du gouvernement : Impel Down ! Même si leurs rencontres fut fugaces, son manque de logique, et de biens aisance l’avait frappé. Il semblait dans une bulle de légèreté, non conscient des conséquences de ses actes. Comme un enfant ayant fait une bêtise alors que lui venait d’attaquer la plus grande prison mondiale !
Mais cessons de penser à un passé pas si révolus ! Il se concentra sur les paroles de l’homme, qui, ce qu’on pourrait qualifier, une case en moins… Il semblerait que le fait d’être qualifier de malade ne semblait pas lui plaire forcément. Ce qui arracha à Jiro un léger sourire en coin, au moins il avait conscience des barrières qu’imposait la bien aisance et le respect, c’était déjà ça !
Puis il en vint à parler de l’ancien capitaine de l’homme-poisson : c'est-à-dire Jaag Akanawa. Seul et unique, pour le moment, maitre du nouveau monde. Le seul à faire partis de la caste de ceux qu’ont décrivait à l’époque comme aussi puissant que barbe blanche, le mythique pirate rival du premiers roi Gol D. Roger. Mais à la remarque que le peinturluré venait de lui faire, il eut un léger sourire. Voir l’homme le plus traquer du monde à l’heure actuelle, se faire nommer Jaagy, était assez décontenançant et drôle !

Mais il eut néanmoins l’envie de remettre les choses dans le bon contexte :

« Par ma présence ici, je pense que la prochaine fois que je verrais ce cher, « Jaagy » comme tu le dit si bien. Je sois trop occuper pour lui transmettre tes amitiés… Désolé ! »

Il faisait bien-sur à l’allusion que la haine que nourrirait bientôt Jaag à son égard. En apprenant bien sur qu’il venait d’être promus Shishibukai. Et qu’il continuer donc son chemin seul !
Mais cette parenthèse sur l’empereur refermé, le dialogue de sourd entre Tar Etts reprit. Mais faisant preuve de plus de maturité. Ce chère Alexander lui demanda de signer le contrat officiel ! Lui rappelant néanmoins qu’en cas de trahison, c’est lui-même qui viendrait le tuer ! Une chose assez certaine cela ne lui déplairait pas. L’amiral ne semblait d’ailleurs attendre que ca !

Puis Alexander évoqua enfin la possibilité de partir sur son navire pour aller au devant du conseil des « sages », les réels maitre du gouvernement ! Parfait les choses commençait enfin à se délier !

[ Désolé de l'attente Petit problème de virus et grosse crise de flemme !]