Ragnar Fenrir [ Need a second validation]

Irak, quelque part dans le désert, 12h39

Buck cracha le sable qu'il avait dans la bouche en poussant un juron
-Saloperie de pays... Engagez-vous qu'ils disaient, bandes de bâtards, si on m'avait dit que c'était pour croupir dans un bunker en plein milieu du désert... même pas de gonzesse...
-C'est pas le manque de chèvres qui te fout le plus en rogne Buck ?!
Le sergent Voom, son supérieur hiérarchique et son compagnon d'infortune avait pris l'habitude de charrier le simple soldat Buck, histoire de passer le temps
-Toujours rien sur le radar ? Pas de Talibans ? Pas de relève ?
-Non sergent, rien du tout... Ah si !! Là un signal !!
-Qu...Quoi ?!?
Le sergent se leva de son siège et s'empressa de rejoindre Buck
-Ah non, c'était une mouche sur l'écran...désoler sergent...
Une tape derrière la tête mis fin à la mauvaise blague du soldat.
-Au Vietnam, les trouffions comme toi moi je les enc...
Un tir de roquette mis fin aux paroles du sergent, détachant la tête de son corps.
Buck eut juste le temps de se faire éclabousser de sang avant de tomber à la renverse, pousser par la force de l'impact.
Les Etats-Unis d'Amérique avait entraînée ses soldats à bien des situations, mais la sensation du sang encore chaud sur son visage obligea Buck à vomir le peu de nourriture qu'il avait avalé au repas...
Cherchant a tâtons au milieu de la fumée, des cendres et des morceaux du cadavre de son sergent, il récupéra son fusil d'assaut.
Le contact rassurant du métal froid le ramena dans la réalité, ses oreilles bourdonnaient et lui faisait mal, il ne savait pas si le sang qui lui couvrait le visage était le sien ou celui de Voom, mais il se savait en vie... et il aurait préféré mourir sur le coup comme le sergent, avec ce que les Talibans faisaient à leur prisonniers, il valait mieux être capturé par les Soviets que par eux...
Son entraînement lui revint en mémoire, puis la panique s'empara de lui et il l'oublia... Il sut quoi faire pendant environ 2secondes...
Il rampa prêt du mur qui avait explosé, et jeta un coup d'oeil vers les collines environnantes...rien...
*Bordel, ces salauds savent bien se cacher dans leur désert de merde*
Ses oreilles bourdonnaient toujours, le coupant de tout sons, le climatiseur du bunker avait rendu l'âme en même temps que le sergent Voom et la chaleur dans le bâtiment se fît de plus en plus lourde...
Buck cracha à nouveau, il eut « l'agréable » surprise de ne cracher que du sang et de la bile.
*Aller mon petit Bucky, tu vas pas crever dans ce trou hein ? Bute au moins un ou deux terroriste ça sera toujours ça de fait...*
Il arrive parfois, que dans la détresse la plus extrême, le chaos le plus total, l'homme perd ce qui le rend homme, il devient une bête luttant pour sa survie. L'homme est alors capable de prodige digne des sagas vikings.
Eh bah là, le soldat Buck n'est pas dans ce cas là, ce n'est qu'un soldat, qui vient pour la première fois de voir la mort en face, qui doit se battre contre des terroristes qui se cachent dans le désert, une explosion vient de le priver de ses oreilles, et il ne dispose d'aucun abri sûr...Bref, il est dans le caca.
Tremblant de peur, Buck appuya son arme sur un éboulis du mur, prêt à faire feu si jamais un Taliban venait pour lui serrer la main et s'excuser d'avoir endommager son joli bunker... Ce qui n'arriva pas.

Buck s'assit à l'extérieur du bunker, il prit la petite bouteille de whisky qu'il gardait dans sa poche pour fêter son retour aux USA et la déboucha, la vidant d'une traite, sachant pertinemment qu'il verra ce retour depuis une boite en bois... sauf si personne ne retrouve son corps, le soldat Buck jeta un coup d'oeil à la photo de sa femme et de son gosse qui venait de naître, il embrassa l'image et la remie dans sa poche
Il savait ce qu'il avait à faire, il allait enfin agir en héros !
Buck détacha le chapelet de grenades qu'il gardait en bandoulière, dès que la première exploserait, elle créerait un tourbillon de destruction capable de raser les restes du bunker... et Buck avec bien entendu.
Buck resta là, attendant, au bout de ce qui lui parut des semaines, un, deux puis trois hommes habillés de guenilles et armés jusqu'aux dents sortirent de leurs cachettes et s'avancèrent vers lui.
Buck attendit le dernier moment, celui où ils seraient assez proches pour périr avec lui.
L'explosion emporta les quatre hommes, finit de détruire le bunker, et laissa un cratère sanguinolent au milieu des dunes.