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 Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]

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Bob Bob
Moussaillon
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Bob Bob


Profil Psy : Carrément Abruti
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Fruit du Démon : Dans les fesses de Sam

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MessageSujet: Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]   Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please] EmptyVen 25 Fév 2011 - 15:07

.:: Présentation du joueur IRL ::.

Prénom : Allan.

Age : 19.

Homme/Femme/Okama : J'sais pas trop :/

Comment avez vous connu le forum : J'ai suivi mon instinct ♥

Combien d'heures vous vous connectez par jour : 25 heures/Jour - ptdr xptdr diarayderire.

Tes Mangas préférés : Gantz, One Piece, Akumetsu, Crows, Worst, QP, Wolf Guy, Bakuman, Drop, Vagabond, Battle Royale, Death Note, High School, Sun Ken Rock, Coq de Combat, GTO, Kamen Teacher... Liste exhaustive, ce serait trop long dans le cas contraire - déjà que là c'est pas mal long..

Ton personnage préféré dans One Piece : Oh bordel... C'quoi cette question trop dure ?! Allez, j'dirais.. Sanji.

Ce qui t'as motivé à venir : J'rejoins mes siistààh d3 cOoeùùr ♥ (Rid/Sam, Nora, Tar)

Tes expériences dans le domaine du Rp/JdR : Là encore la liste serait trop longue, j'vais me contenter de citer ma fierté : One Piece Conflict (de Canard) - clin d'œil à Nora - dont j'étais le Fondo.

Hobbys : J'aime bien le hobby ouais.

Autre(s) : Nan.

.:: Présentation du personnage ::.



Nom & Prenom : Bob Bob, mais appelez le Bob.

Surnom : Zboubi Bob, Bobby, Bobo.

Age : 30 ans, pile poil.

Race : Déchet [Humain].

Camp : Pirate me semble ?

Orientation psychologique : Il connait pas.

Métier/Spécialité : Connait pas nan plus.

Pouvoir demandé : Unko Unko no Mi --> Paramécia de la connerie --> Ce fruit a la particularité d'être parfaitement inutile au combat. De même, il rend son utilisateur abruti, incapable d'assimiler la moindre connaissance - hormis les plus sommaires. A un niveau de maîtrise élevé, l'utilisateur est capable d'influer sur les personnes alentours - interlocuteurs principalement - et de les hébéter, ni plus ni moins. /!\ Attention, ce fruit nuit dangereusement à la santé et aux relations humaines /!\

Rêve(s)/But(s) du personnage : Excepté son brûlant désir de renifler la petite culotte suprême, il n'ya pas la moindre trace d'ambition dans son calecif.

Code présentation :


.:: Description Physique & Psychologique ::.


Dérangeant. Subversif. Nonchalant à l’extrême. Et par-dessus tout, Pervers – comprenez l’emploi de la majuscule à titre hyperbolique. Pour illustrer au mieux cette lubricité qui l’habite maintenant depuis 30 ans, levons le voile sur son penchant le plus obscur et inavouable : La sniff’– qui a don de stimuler votre curiosité naturelle. Mais sachez que notre Bob Bob national n’ingère aucun produit illicite ou préjudiciable par voie nasale. Non, tout ce qui l’intéresse lui, c’est de sniffer des petites culottes. En passant des plus échancrées et provocatrices jusqu’aux extras larges émaillés par les flatulences de vieilles séniles à l’œuf colonial ; si tant est que le dit morceau de tissu ait la forme d’un sous-vêtement féminin à usage défini selon ses normes, Bob Bob le renifle. Et autant le dire, il n’y va pas mollo. Le genre de reniflement compulsif qui ne passe ni inaperçu, ni inaudible outre mesure. Mais passons, ce n’est là qu’un détail, un infime fragment de l’immense casse-tête insoluble que représente cet homme à la trentaine bien trempée. Du haut de son mètre 75 et de ses 68,200 kg, il est particulièrement difficile de le classer dans le registre des habituels poncifs stéréotypés de la société. Loin du tas de muscles obtus dénué de matière grise, comme du rat de bibliothèque se vouant à l’apprentissage par la lecture au détriment de sa sexualité. Bob, c’est plutôt le genre de type qu’on qualifierait d’aplomb de déchet, ou de paria, au choix.

Sous ses airs de… sous ses airs de quoi d’ailleurs ? En y regardant de plus près, cet homme ne possède pas la moindre bribe de charisme. Difficile donc de lui greffer ne serait-ce qu’un seul adjectif valorisant. Pour y remédier, disons que Bob Bob est simplement lui, et c’est bien plus difficile que ça en a l’air par les temps qui courent. Il ne se cache pas derrière des vernis de civilités, ni derrières des pavois de sourires hypocrites et autres manières guindées. Lui serait plus du genre à vous ignorer, ou au mieux, à vous répondre sans vous avoir préalablement écouter, ce qui donne souvent lieu à des quiproquos dans lesquels seuls ses interlocuteurs d’un jour se trouvent enlisés ; Bob quant à lui continuant à tracer sa route sans se préoccuper des éléments extérieurs à son but – qui se résume à errer et à dénicher la petite culotte la plus délicieuse au monde. Prenons un exemple concret pour imager ces dialogues souvent décousus. Un individu lambda appréhende Bob dans une ruelle quelconque, et lui demande s’il n’aurait pas par hasard une cigarette. Le décoloré lui répond alors : « Fait chaud hein » et s’abandonne à ce brin de conversation. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres, naturellement. Et à partir de cet échantillon, on peut désormais mettre à jour la véritable nature du quidam. Il n’est pas un homme, il est une continuelle fugue, animé par une liberté invivable, et un je m’en-foutisme chronique.

Le travail ? De près ou de loin, il n’y a jamais touché. Bob Bob se laisse vivre, il appartient comme il aime à le dire à ce « parti d’opposition qu’est la vie » - bon d'accord, c'est pas vraiment de lui, il a juste lu cette citation dans un journal local un beau matin d'automne. Qu’importe les conflits internationaux, les scandales époussetés par cette avide presse, et les inventions révolutionnaires tout droit sorties de labos enfouis sous des kilomètres de terre. Seules les culottes donnent un sens à son existence, agrémentée de quelques autres loisirs qu’il affectionne particulièrement. Il n’est résolument pas contre une petite castagne de temps en temps, voir une par jour lorsqu’il n’est pas en train de roupiller à même l’asphalte. Est-il utile de préciser qu’il vit tel un nomade ? Quoi de plus normal pour un type qui ne prête ni attention à la société, ni aux pitoyables mendiants culs-de-jattes implorant l’aumône des citoyens. Pas un simulacre de sollicitude ou de philanthropie chez lui, seul un abyssale vide - les neurones et autres locataires du cervelas ayant déserter depuis des années. Hormis ce fieffé penchant pour les petites culottes, Bob est épris d’un tas de petites choses, parmi lesquelles on dénote le sirop de grenadine– qu’il s’enfile pur avant de tomber raide mort une fois 6/7 shooters déglutis, pensant toujours fermement que ce liquide sirupeux et sucré contient de l’alcool (cf. Histoire pour plus de détails) -, le cache cache, qu’il prône ouvertement comme étant son jeu préféré, et la cigarette éteinte, qu’il s’empresse souvent de ramasser à terre pour ensuite faire mine de fumer – à savoir qu’il va jusqu’à toussoter en fronçant les sourcils pour garnir sa comédie de crédibilité et de réalisme. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il n’allume pas sa clope, Bob Bob répond : « C’pour les pédés ».

Il est aussi particulièrement con - quoi que vous l'aviez déjà peut-être compris... En plus d’être désinvolte à l’usure, il ne connait pas grand-chose à la science, a oublié depuis fort longtemps le principe des mathématiques, et s’interroge toujours sur la façon dont on fabrique un bateau, une route ou une ampoule. Tant d’énigmes qui resteront certainement abstruses à jamais pour cet individu haut en couleurs. Et en parlant de couleurs, il faut savoir que cette teinte pourpre qui habille ses cheveux n’a rien d’artificiel. Il est tout bonnement né avec ces racines rougeâtres – allez savoir à quoi pouvaient bien ressembler ses parents. Bob aime à dire que ce rouge flamboyant est le symbole d'un sex-appeal démesuré. Et pourtant… Malgré ces nombreuses et vaines tentatives, il n’a toujours pas réussi à récolter le moindre baiser. Paradoxalement, il lui est arrivé – une fois – il y a de cela quelques années de copuler avec un machin informe en pleine nuit vers 3h du matin, au beau milieu d’une aire de jeux pour enfants. Quelques années plus tard, il apprit finalement que cette chose qu’il avait tant bien que mal réussi à tringler n’était autre qu’une vieille centenaire décrépie et voûtée de la toiture. M’enfin… Il s’en est vite remis, car derrière ces haillons qu’il porte fièrement depuis 12 ans et faisant office de cache-misère, existe un homme capable de… de noyer son chagrin dans les litres de grenadine. Il est doté d'une capacité à oublier les choses, aussi importantes soient-elles, qui, croyons le ou non, lui sert parfois d'ultime échappatoire. Cette mémoire fumeuse est à Bob ce que le Haki est à l'Amiral en Chef, une sorte de second souffle qu'il utilise en dernier recours - bien qu'il ne contrôle absolument pas ses pertes de mémoire -, ses erreurs passées et ses écarts de conduite étant annihilés par cette dernière, contrairement aux fichiers judiciaires des différentes îles qu'il a marqué de son indélébile empreinte.

Concernant cette parure qu’il n’a jamais quittée cette dernière décennie, sachez qu’elle se compose d’un sweat à capuche en lambeaux, d’un jean retroussé et tapissé d’écorchures, et d’une paire de baskets ébréchées au bout desquelles apparaissent deux gros orteils dont la chair a laissé place à une couverture d’entailles. D’après lui, ce n’est plus douloureux. Il semblerait que les dites portions d’épiderme se soient habituées aux graviers et aux bouts de verres pillés. Du reste, on ne peut pas dire qu’il ait hérité d’une belle frimousse capable d’aimanter la concupiscence, la jalousie ou l’admiration. Mais il a don d’attirer d’autres types de regards, du genre méprisants, interrogatifs, voir singuliers. A la base doté d’une musculature naturellement développée et d’une stature imposante, notre jeune et non moins expérimenté vagabond est désormais bardé de stigmates divers et variés, ces derniers recouvrant son corps émacié quoi qu'encore propriétaire de muscles fuselés et dessinés, vestiges d’années d’inanition et d’errance ininterrompues. Il garde tout de même en réserve des capacités athlétiques étrangement efficaces – lorsqu’il s’agit de fuir l’épicier ou le marchand de poisson du coin, il s’avère être un sprinteur hors pair, composant avec les kilos de marchandises dérobés. Bob Bob dépense son énergie avec parcimonie et maîtrise. A savoir qu’il passe les ¾ d’une journée assis sur un banc, ou étalé sur les pavés d’une rue commerçante, incommodant généralement les passants contraints d’enjamber cette carcasse à grand format. La plupart de ses pairs se terrent dans des recoins isolés de la foule, ou tout du moins reculés de façon à ce que seule la sébile puisse potentiellement gêner le passage. Lui se contrefiche des conséquences. Il se contente de vivre à sa façon, et ce n'est certainement pas une poignée de badauds qui réussiront à lui dicter ses actes - quoi qu'une culotte puisse éventuellement moduler la situation.

Bob, c’est tout ça. Son physique atypique s'accorde parfaitement à sa personnalité décalée, ces deux caractéristiques trônant en tête d'affiche de la hiérarchie des facettes psychologiques et physiques du pouilleux. Certains le qualifie de vulgaire clochard; dans mon cas, je préfère dire qu’il est un éternel randonneur à la veulerie sans communes mesures, arpentant les cités du globe dans l’unique but d’assouvir son rêve : Mettre le grappin sur cette foutue culotte brodée de diamants et d’or massif. J’oubliais, il est très friand de fricadelle et de pâté de campagne. Les quelques taverniers lui ayant refusé ces mets dans le passé se sont vite retrouvés le lard emplâtré dans le comptoir, au milieu des gravats de leur feu établissement. Ces quelques cas sont d'ailleurs les seuls recensés au cours desquels Bob Bob a délaissé ce voile isolationniste et nonchalant qu'il porte jusqu'à exaspération - je vous assure, rares sont les nerfs ayant résisté au dialogue avec un mur, ou tout du moins ce qui s'en rapproche dans la personnification. Si Bob a un débit monstre lorsqu'il s'agit de s'enquiller les centilitres de grenadine, il n'a néanmoins pas été pourvu d'une verve à la hauteur des politiques de ce jour, et vous vous en rendrez très vite compte.


Dernière édition par Bob Bob le Mar 22 Mar 2011 - 14:25, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]   Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please] EmptyMer 16 Mar 2011 - 16:52

.:: Histoire ::.

.o°.-» Prélude «-.°o.

L’histoire de Bob prend source dans un long et intarissable flot de péripéties. Faut dire ce qui est : Dès la naissance, il a flirté avec la malchance et la déchéance, toutes deux agissant de concert pour lui pourrir la vie. Sauf que Bob, il est du genre à vous coiffer sur le poteau, à vous méduser les pieds dans le plâtre, à chambouler les ordres établis et les valeurs morales. Au final, c’est maintenant lui qui rend invivable la vie de la guigne et de la misère. Il inverse tout bonnement les tendances, indépendamment de sa volonté, et ce depuis sa naissance foireuse sur un banc vétuste attenant à une décharge publique. Question confort et normalité, la mère du zigue avait passé son tour. Son père, alcoolique et soupçonné d’adultère, s’était carapaté à des kilomètres dès l’annonce d’une effrayante et proche paternité, impliquant la mise aux oubliettes de ses obscures et néfastes addictions. Il va sans dire que cette perspective d’avenir l’avait horrifié, comme tout homme volage et intenable se respecte – traits de caractère héréditaires dont Bob porte la postérité jusqu’au fond du slip, bien entendu. Les parents de l’énergumène n’avaient rien du couple parfait. Leur relation ancrée sur une base fragile et menaçant de se rompre à la première anicroche n’avait pas résisté au polichinelle dans le tiroir s’invitant brusquement dans leurs projets futurs. La mère de Bob Bob se prostitua durant la quasi totalité de sa grossesse, palliant du mieux qu’elle pouvait ses carences financières. Les coups de boutoirs encaissés à l’époque seraient à l’origine des déficiences intellectuelles de son fils, m’annonce-t-on dans l’oreillette. Tout à fait plausible en effet…

C’est sous un ciel grisant et une pluie battante que la racoleuse en cloque perdit ses eaux, alors qu’elle continuait d’exercer son job peu scrupuleux sans se soucier de la santé de son enfant. Malgré ces mois de remous, Bobby est né. Certes, avec quelques capacités en moins et un physique peu banal, mais il est venu à la vie, au gré des va et viens continuels de clients affamés – à savoir que la matriarche était loin d’être une bombe sexuelle, la grossesse n’aidant en rien … Pour l’occasion, deux vieilles octogénaires fripées qui passaient par là s’improvisèrent saches-femmes, allongeant la mère de Bob sur le banc le plus proche, seul support alors présent qui permettait la mise en application d’un exercice aussi laborieux que délicat : l’accouchement - loin d’être à la portée de doigts tremblants parkinsoniens… Quelques hurlements et sueurs froides plus tard – comprenez la crainte des deux gérontes assistant à une naissance dans des conditions aussi peu optimales – Bob Bob voyait le jour, les larmes s’écoulant de ses yeux vaporeux recouvertes par le manteau de pluie qui gagnait en densité. Une fraction de secondes suffit à la mère pour cristalliser cette envie de se débarrasser du petit Bob, n’en déplaise aux deux retraitées souriant naïvement devant ce spectacle pourtant peu commun, si ce n’est inquiétant, en dépit de la signification de la naissance d’un enfant qui se doit d’être un moment à marquer au fer rouge, riche en émotions, si tant est que la génitrice soit psychologiquement stable, et le lieu séant – j’entends par là une chambre d’hôpital, ou à défaut le canapé du salon familial. Le problème en soit, c’est que la femme qui venait de mettre au monde le bambin éploré n’avait en rien l’intention de garder cette tare dans sa vie. Assurément, ça représenterait trop de dépenses et de contraintes. De but en blanc, sans vraiment réfléchir aux conséquences encourues, elle jeta le petit Bob au hasard, le cordon ombilical se scindant violemment dans la foulée.


.o°.-» La Misère comme Voisin de Palier «-.°o.

Fort heureusement, Bob Bob atterrit au milieu d’un regroupement de clochards, ayant établit logis à quelques mètres du fameux banc, dans un purgatoire nauséabond mais agréablement spacieux. Un sac poubelle entreposé parmi d’autres avait amorti la chute du minot, l’impact réveillant l’un des miséreux qui roupillait tranquillement sous le sac salvateur, un dénommé Bob, chef de la tribu crasseuse qui logeait illégalement dans ce champ de bactéries. Ce dernier, teint cireux et barbe mal rasée, émergea d’entre les détritus, dénichant parmi-eux un nouveau-né abandonné dont les cris s’intensifiaient au même titre que les trombes d’eau s’abattant sur la ville depuis plus d’une demi-journée. Ni une, ni deux, il décida d’adopter le petit, et de le nommer Bob Bob, à l’effigie de sa propre personne... Une gorgée de vin rouge plus tard, le pied de vigne qui servirait maintenant de père à notre Zboubi Bob national s’empressa de présenter sa dernière trouvaille à l’ensemble du groupe, excepté les quelques absents partis mendier ça et là dans le village. Autant vous dire que la suite des événements ne fût pas de tout repos. L’éducation de Bob Bob fût longuement controversée les soirs de rassemblement autour de feux de poubelles crépitant. La horde nomade mais néanmoins citadine débattait à cœur ouvert, certains exhortant Bob – le père adoptif – de remettre le gosse à l’orphelinat, d’autres proposant de le faire cuire au feu de bois, et d’autres encore, soutenant le leader des troupes qui s’était littéralement amouraché du gamin à la crinière carmine. Après moult rebondissements et une bonne grosse palanquée de poings dans la gueule, ce fût finalement les pros-Bob qui triomphèrent, remportant le vote décisif haut la main.

A partir de ce jour - mémorable pour la communauté des va-nu-pieds – tous déployèrent des efforts considérables pour pouvoir éduquer Bob Bob de la meilleure des façons. Ce fut un échec cuisant, la seule espérance qu’un jour cet objectif puisse se réaliser témoignant d’un manque total de lucidité de la part de cette lignée d’indigents puants. La plupart avaient rompus contact avec la civilisation depuis trop longtemps déjà, et les quelques livres collectés à la sueur de leur front – quoi qu’ils se contentaient généralement de les chaparder ou de les piocher au hasard dans leur dépôt – étaient tout bonnement illisibles et incompréhensibles pour des neurones carbonisés par l’ingérence excessive de pinard – à noter que la propension de Bob pour la grenadine vient du vin lui-même, son désir d’imiter ses aînés ayant été comblé par la permutation vin rouge/grenadine. Durant les 7 premières années de sa vie, Bob Bob s’accommoda bon gré mal gré des immondices en guise d’oreiller, des morceaux de viandes avariés comme substitut au lait maternel, et des beuveries en plein air sur fond de grivoiseries supplantant la mélodique berceuse. Il va sans dire que ses aléas influèrent sur son comportement d’aujourd’hui, sa simplicité d’esprit et son goût prononcé pour les lieux insalubres s’expliquant de fait. Bien mal vous en prenne que de penser à une enfance malheureuse,car au contraire, l’écumeur des rues qu’il est à l’heure actuelle n’a de cesse que de se remémorer ses souvenirs – dans la limite de ses possibilités bien sur -, un large sourire hébété fendant son visage à chacun de ses flash-back. Si l’on peut souhaiter pureté et placidité à un enfant ordinaire, lui a su s’épanouir au milieu de ce tumulte perpétuel, les crises de rires et l’apprentissage d’un vocabulaire presque exclusivement familier s’inscrivant tout naturellement dans son quotidien. Le faste et le confort étant aux abonnés absents depuis sa naissance, cette vie dépravée et malsaine lui paraissait banale, ne souhaitant en rien troquer son cloaque convivial contre un manoir frigide – d’ailleurs, il ne connaissait, et ne connait toujours pas la définition d’un manoir.


.o°.-» Éveil - bien trop - Précoce «-.°o.

Et puis vint la prise de conscience – alors qu’il s’essuyait l’cul à l’aide d’un morceau de sopalin usagé, mais le contexte importe peu. Bob Bob, âgé de 8 ans et 3 mois, réalisa qu’un homme digne de ce nom devait aspirer à plus qu’un tas de déchets pour dormir, aussi molletonnés soient-ils. Se refroquant dans la seconde, l’aventurier en herbe prit ce qui lui servait de paquetage – une brosse à dent sans poils, un cure dent, une paire de chaussettes sales , et une bouteille de grenadine à moitié vide, ou à moitié remplie, selon les goûts et les couleurs – puis se mis en quête de vivre tel un roi, de bâtir des châteaux en Espagne et tout le bazar irréalisable. L’utopie illusoire couplée à un manque cruel d’expérience et d’endurance prit fin quelques heures plus tard, alors qu’un des patrouilleurs de la bande de clochards qui lui servait de famille le retrouva ronflant dans un tas d’ordures – il avait vraisemblablement surestimé ses capacités, sabotant du même coup sa fébrile évasion. Un retour aux sources prématuré, comme qui dirait. Le lien inconsistant le reliant à l’environnement l’ayant adopté dès son plus jeune âge semblait définitivement insécable. Une fois rapatrié en son gîte, Bob Bob dû faire face à la colère de tout un peuple – soit une trentaine d’ivrognes hirsutes et titubants. Tous firent étonnamment preuve d’un sens de la morale comme affûté pour cette occasion, les sermons fusant au même titre que les jurons dont le registre avait déjà été entièrement parcouru par le jeune récalcitrant. La dite querelle fût de courte durée, le soir tombé annonçant l’habituelle tournée des grands Duc au détriment de l’application d’une autorité qui manquait indéniablement à l’ensemble du groupe, au grand bonheur de Bob Bob, au grand malheur des principes moraux élémentaires.

La beuverie se perpétua jusqu’à l’aube, les premiers rayons du soleil irradiant timidement les corps chancelant des soiffards se tenant debout malgré eux. Le gamin au cœur des débats de la veille dormait innocemment, n’ayant pas acquis cette extrême résistance à la fatigue et à l’âpreté de la vie que les traine-misères l’entourant possédaient. Au fond de lui, Bob Bob n’avait pas totalement renoncé à cette soif de liberté croissante, le rongeant de l’intérieur au fil des années. Les parties de cache-cache entre les ordures ne lui suffisaient plus, et 4 ans passés la première fugue, il ré-entreprit de se dérober furtivement à sa famille adoptive pour enfin parcourir le monde. Ce fût chose faite grâce à sa détermination sans failles et son savoir acquis sur les erreurs à ne plus commettre – car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, il avait su tirer quelques bénéfices de cette expérience ratée. Il lui était impossible de concrétiser sa fuite sans pour autant s’éloigner de sa patrie, la terre sur laquelle il avait vu le jour, et qui serait bientôt témoin de la naissance d’un nouvel homme, sur le point de s’arracher à tout ce qui le rattachait ici sans pour autant éprouver quelconques frissons de doute. A la nuit tombée, fort de ces douze années de grivèleries et de mendicité, Bob Bob prenait la route avec un lot d’objets plus conséquent que celui perdu il y a de cela 4 ans. Cette fois-ci, il veilla à se confectionner un équipement idéalement nanti, composé de ce qu’il voyait comme nécessaire à sa survie : à savoir, deux bouteilles de grenadine remplies, un quignon de pain entamé par une meute de rats, un tampon usagé, une brosse à cheveux – rappelons que le fuyard a toujours eu les cheveux excessivement courts, d’où l’inutilité d’une brosse… -, un violon désarticulé, un tube de mayonnaise et un lot de 30 épingles à nourrice, toutes ces babioles confinées dans un sac à dos rapiécé. Comme quoi, la connerie était belle et bien prépondérante chez le chérubin, avant même qu’il s’accapare les pouvoirs du Unko…


.o°.-» Premier Pas «-.°o.

Il va sans dire que Bob Bob ne remercia pas la horde de clodos, ni même son propre père – Bob -, la politesse ou la reconnaissance lui étant étrangères, rançon inéluctable d’une éducation un poil bâclée – pour ne pas dire totalement. C’est donc ainsi armé qu’il prit son courage à deux mains, et s’élança aveuglément dans l’immense inconnue qu’il aborderait sans ne jamais faillir, dès lors qu’un plan applicable serait sien. Car oui, aussi impulsif qu’ignorant, le gamin à la toison purpurine n’avait pas une once d’idée quant à l’élaboration de sa fugue. Une fois le périmètre de la décharge publique outrepassé, il interrogea le premier citoyen qu’il croisa, en la personne du Maire lui-même, réputé crapuleux et corruptible – à voir l’état de la ville et de sa trogne, ces ragots n’étaient semble-t-il pas infondés. Le vieux buriné fixa longuement Bob Bob, avant de le kidnapper à l’aide d’un sac en tissu noir, sans que le gamin ait eu le temps de mener à terme sa question. Il faut croire que toute tentative d’escapade était vouée à l’échec, une sorte de malchance poursuivant le jeune intrépide à chacune de ses échappées, avortées dans l’œuf par ce qui se mirait définitivement au destin – il arrive un moment ou le hasard perd en crédibilité... Deux questions auraient éventuellement pu étreindre Bob Bob à cet instant précis. Pourquoi diable le sort s’acharnait-il sur lui, et comment un vieillard bedonnant arrivait-il à courir de la sorte, qui plus est en portant d’un bras un enfant de son poids. C’était sans compter sur sa bêtise aveuglante, ce dernier pensant à une simple forme de jeu, s’époumonant en « Allez plus vite Pépé ! » et « Chauffeur Chauffeur si t’es champion, appuie sur le champignon ! » tandis que le Maire perdait cruellement en souffle, s’arrêtant par intermittence pour recouvrer un tant soit peu d’énergie avant de se faire démasquer par un civil à la langue un peu trop pendue.

Les projets que le dignitaire véreux avait en tête pour Bob Bob étaient loin d’être louables, et ça, l’ancien miséreux n’allait pas tarder à l’apprendre à ses dépends. La course effrénée pointa le bout de son nez dès lors l’esquisse d’un drapeau pirate se dévoilant à la faveur d’une brume naissante et des lueurs voilées de fanaux entreperchés sur l’imposant bateau amarré à deux pas de là. L’atmosphère s’alourdissait subitement, l’heure tardive et le ciel d’encre favorisant cette étrange pression synonyme d’un bouleversement quelconque et imminent. Même Bob Bob se demandait ce qu’il pouvait bien se passer, c’est dire si la tension était palpable. Sortant une bouteille de grenadine de son sac à dos dépouillé, histoire d’évacuer cette pression en se sifflant un bouchon rapidos, il fût interrompu par l’intervention fortuite d’un bonhomme efféminé - quoi que la moustache juchant ses lèvres nuançaient franchement le portrait. Démarche altière et élancée, ce dernier avançait cigarette au bec, toisant le maire d’un regard tout ce qu’il y a de plus méprisant derrière ces couches de maquillages et ces joues empourprées. Les deux hommes baragouinèrent une dizaine de minutes tandis que Bobby se curait le nez ardemment, à la recherche d’une potentielle activité qui pourrait satisfaire son insatiable désir, celui-là même qui l’avait poussé à déserter un peu plus tôt. Clair que la situation actuelle ne lui plaisait pas, le taux d’amusement procuré par l’enlèvement du Maire ayant vertigineusement chuté depuis l’arrivée sur le port fantôme. D’après les quelques bouts de conversation retenus par Bob Bob – et autant dire qu’ils n’étaient pas nombreux - il était évident que le Capitaine pirate aux allures d’Okama graissait la patte au Maire, dans l’ombre des activités politiques et communautaires qu’il entretenait aux yeux de son peuple. Le vieux parcheminé avait vraisemblablement contracté une ribambelle interminable de dettes, qu’il s’apprêtait à rembourser en se servant d’un met dont raffolait le flibustier : Les jeunes garçons – des tendances « lolicon » en plus d’être travesti ?


.o°.-» Révélation «-.°o.

A l’insu de son plein gré, Bob Bob s’était une nouvelle fois fourvoyé dans un pétrin dont il ne soupçonnait ni l’ampleur, ni la gravité. Évidemment, lorsqu’on est incapable de dissocier une mouette d’un goéland, il est difficile de prendre conscience qu’on est à l’article d’un tournant renversant dans sa vie; que dis-je, d’un merdier aussi méphitique – au sens propre – qu’incommensurable – au sens figuré. Sans vraiment pouvoir lui en tenir rigueur, nous nous contenterons de suivre le déroulement des opérations. Après une poignée de main nerveuse accompagnée de sourires hypocrites, l’accord était semble-t-il ratifié. Bob Bob voyait le dégarni se fondre au loin dans la fine purée de pois, rassuré, et logiquement, ce dernier ayant frôlé la mort avant de tomber par chance sur ce magot inespéré à la chevelure vermeille, qui lui sauvait tout bonnement la mise. Le pot de peintures sur pattes qui seul était resté sur place, fixait mielleusement le petit Bob - dérouté, mais pas trop, la faute au gouffre sans fond qui lui servait de cerveau. Il lui tendit la main, l’évadé en quête de renouveau n’y réfléchissant pas à deux fois avant de l’empoigner, officialisant physiquement son accord. Plus vite il prendrait la mer, moins il y aurait de chances pour que sa cohorte de clodos parte à sa recherche, et pas question de s’en retourner au giron qui l’avait forgé tel qu’il est aujourd’hui – autrement dit, un clochard sans sous ni mailles - ; autant changer radicalement d’air, la vie de forban n’étant pas si dégradante et déplaisante en comparaison de celle qu’il avait mené jusqu’ici – même s’il ne se doutait absolument pas de ce qui l’attendait sur ce bateau. Le Capitaine, enchanté, fit donc embarquer son nouveau membre, désormais cadet de l’équipage du haut de ses 12 ans. Cinglante fût la surprise de Bob Bob lorsqu’il découvrit que le navire était essentiellement composé d’hommes/femmes, et à plus forte raison lorsqu’il se rendit compte qu’il était le seul à ne pas avoir les lèvres laquées d’une couche de rouge cosmétique, et les cils épaissis d’un mascara noir orné de paillettes. L’accueil qu’on lui réserva fût des plus chaleureux, si ce n’est charnel. Tous semblaient ravis à l’idée de pouvoir faire connaissance avec un nouveau venu, espérant secrètement le convertir à leur religion. Un chantier qui serait loin d’être de dur labeur, l’ignorance et la bêtise extrême de Bob Bob permettant tout un tas d’influences sur sa personne, aussi farfelues et extravagantes soient-elles.

On fit grâce d’un festin sans précédent à l’apprenti pirate, ce dernier ne se privant pas sur la quantité avalée de cuisses de poulet et autres viandes fraîches qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’apprécier, et dont il se délectait goulument, avec ses manières habituelles – du genre manger avec les mains et s’essuyer la bouche avec la chemise de son voisin. Sa première nuit se déroula à merveille, cette atmosphère à la fois pompeuse et féminine ne le l’interpellant pas outre mesure. Le galion était relativement grand, le dortoir abritant une vingtaine de membres – Bob y compris - s’entassant parmi les tonneaux dégoupillés et les hamacs chaloupés. Cette soirée mouvementée fût également celle qui engendra son incontrôlable et compulsive passion pour les petites culottes. Alors qu’il se remettait de ce diner à s’en faire péter la panse, Bob Bob profita de l’obscurité et des ronflements couvrant ses pas pour se faire une visite autoguidée du « machin flottant », de sa propre définition. Une première porte, puis une deuxième et encore une autre, autant de seuils franchis qui le menèrent jusqu’à La pièce, celle ou l’on entreposait tous les ustensiles à maquillage et les sous-vêtements. C’est le ventre encore gargouillant et les flatulences abondantes qu’il se risqua à ouvrir un premier tiroir, ses yeux se posant alors sur un lit de culottes diverses à n’en plus finir. La pièce était sombre, mais les yeux luisants du petit pervers suffisaient à éclairer les planches de bois pavant les murs, seuls témoins d’une scène qu’il était préférable de garder sous clé sous peine d’heurter la sensibilité des plus jeunes.


.o°.-» Pas de Vacances pour la Malchance «-.°o.

Le lendemain, au petit réveil, le Capitaine retrouva horrifié cette pile de sous-vêtements pêle-mêle que l’ouragan Bob Bob avait laissé derrière lui. Cet événement apporta la discorde au sein de l’équipage, les soupçons se tournant vers tout un chacun, mais en aucun cas vers un gamin imberbe qu’on croyait incapable d’une telle atrocité, le bout de dentelle coincé entre ses narines n’y changeant rien, puisqu’on l’innocenta dans la seconde. L’affaire pris rapidement des proportions démesurées, l’honneur des Okamas ayant été bafoué à blanc, la réaction se devait d’être à la fois prompte et sévère. Une réunion de crise fût immédiatement prônée par le Capitaine travelo, Bob Bob n’y étant naturellement pas convié, son ancienneté doublée de son innocence présumée ne lui permettant pas d’assister à un conciliabule d’une telle envergure – bien que la nature des participants décrédibilisaient un poil le sérieux de la situation. Le centre névralgique de l’équipage avait été touché – sous-entendu la tanière de sous-vêtements, sacrée à leurs yeux… -, et cela, Bob Bob ne l’avait toujours pas compris. Jamais il n’aurait cru que sa petite escapade nocturne plongerait sa nouvelle famille dans un tel tourment. Mais à vrai dire, il s’en fichait pas mal, ce dernier n’ayant rien trouvé de mieux à faire que de retourner sur les lieux du crime alors même qu’une déferlante d’insultes faisait rage dans la pièce maîtresse du navire, celle-là même ou le Capitaine avait réuni tous ses subordonnés : Le Pont. Petit détail ayant son importance, à ce moment précis, l’embarcation des forbans écumait une mer houleuse, aux abords d’une île de la 4ème voie de Grand-Line, réputée périlleuse et capricieuse. Bob Bob n’était pas parvenu à contenir sa fougue infuse et la tentation incoercible qui coulait dans ses veines depuis la veille. Il ne pouvait décemment pas résister à la proximité entre cette montagne de culottes et son nez, profitant de l’absence de l’équipage pour pénétrer à nouveau dans la pièce sanctifiée.

L’inconscience de Bobby n’avait d’égal que sa malchance, la Marine s’étant décidée – comme par hasard - à assiéger le galion pirate au fanion caractéristique dans cette phase d’extrême vulnérabilité, cette débâcle intestine ayant naturellement faussé la vigilance de l’équipage qui n’avait pas vu arrivé les deux navires hostiles aux gréements de bien mauvaise augure. L’engrenage avait suivit son cours, la virée délictueuse de Bob Bob ayant finalement conduit le bataillon d’Okamas à sa perte. En dépit des râles de douleur et des échos métalliques dû aux entrechocs des lames, il était difficile de réprimer ses bas-instincts, et le pervers en devenir qu’était Bob l’illustrait parfaitement. Alors que la bataille atteignait son apogée quelques mètres au-dessus de lui, il continuait de renifler frénétiquement l’amas de culottes à portée de main, sans la moindre appréhension quant à une possible attaque furtive dans son dos. Là encore, le gamin brillait par son insouciance et sa crédulité, un duo d’officiers saisissant cette occasion pour lui passer les menottes après s’être infiltrés discrètement dans les locaux du bateau, alpaguant sur le fait le futur prisonnier qui tenait entre ses mains un string particulièrement bien fini. Avant d’être ramené à la surface, Bob Bob implora les deux tas de muscles de le laisser garder ce bout de tissu ; peu importe sa prochaine destination, il ne supporterait pas la captivité de son principal plaisir, au même titre que la sienne. Les deux sentinelles de marbre finirent par accepter, la détermination du pré-ado triomphant de leur patience émoussée bien au-delà du supportable – l’amour que vouait Bobby pour ce string semblait sans limites.


.o°.-» Quand la Justice triomphe du Mal «-.°o.

L’offensive des marines avait pris de court l’intégralité des travestis, en atteste l’état chaotique du pont sur lequel gisaient les corps ensanglantés des forbans, tous plus amochés les uns que les autres. Bob Bob, chaperonné par les deux officiers à l’origine de sa capture, ne fit montre d’aucune compassion ou d’un semblant d’intérêt pour la scène, pourtant choquante pour un novice en la matière. Tout ce qui le préoccupait, c’était le joyau dont on lui avait laissé la garde, qu’il avait volontairement enfilé à même le visage puisque privé de ses deux mains – il faisait d’une pierre deux coups somme toute, profitant de cette promiscuité pour sniffer de temps à autres le tissu carmin. Les marines alors présents dévisagèrent d’un œil interloqué – et à raison – le gratiné de service, la culotte écarlate qu’il se trainait sur la caboche se ralliant au côté mystérieux de la route de tous les périls. Ces soldats pour la plupart expérimentés en avaient vu des vertes et des pas mûres, pour sur, mais quoi qu’on ait pu en dire, les hommes-culottes n’étaient pas monnaie courante, même sur cette mer créatrice de phénomènes inextricablement inextricables. Une fois les criminels cloitrés dans des cellules poussiéreuses des vaisseaux gouvernementaux, immobilisés par des cordelettes nouées à bras-le-corps – pas de pitié pour les malfrats, valeur décidément bien inculquée dans les régiments Marine -, les commandants respectifs des deux armées ordonnèrent à leurs navigateurs d’acheminer ces prises de premier ordre à la prison la plus proche, laissant derrière eux une épave de bois démantelée par les boulets de canons et submergée par les flots impitoyables de Grand Line, ne laissant bientôt poindre qu’un pavillon émergé.

Cette arrestation massive sonnait le glas de l’équipage travesti, mais aussi de la vie pirate de Bob, aussi évanescente que sa volonté d’apprendre les mathématiques il y a de cela quelques mois. Le caractère invraisemblable de cette nouvelle voie dans laquelle il s’engageait corps et âme – en apparence tout du moins, puisqu’il n’avait pas vraiment saisi la nature du gagne-pain de ces Okamas – avait eu raison de la réalité, le retour à cette dernière se faisant d’autant plus brutal. Un flibustier, un vrai, n’ayant pour vocation que cette vie de pillage et de débordements, aurait certainement perdu toute ténacité et engouement suite à cet événement, la frustration engrangée par cette incarcération 1 jour seulement après son nouveau départ prenant de fait une ampleur inconsidérée. Imaginez votre rêve réduit en charpie quelques heures après votre décision de dévouement pour ce dernier, et vous aurez un vague aperçu du sentiment évoqué. Mais dans le cas présent, Bob Bob avait tout sauf l’envie de notoriété, à fortiori lorsque cette dernière se bâtit sur des méfaits mondialement reconnus. Au diable le trône tant convoité de Seigneur des Pirates, lui n’avait dans l’idée que de rouler sa bosse ici et là, avaler des kilomètres, avoir de quoi se façonner une solide culture générale - blague à part -, et faire sienne une belle et versicolore brochette de culottes, histoire d’étoffer sa collection qu’il venait tout juste d’entamer – cf le string qu’il s’est approprié malgré la présence des deux chiens de garde nourris à la testostérone.


.o°.-» Chaleur Annonciatrice «-.°o.

Le trajet jusqu’à la prison lui sembla de courte durée, tant le string qu’il portait sur le visage lui ôtait toute notion du temps, les gémissements et lamentations alentours n’y changeant rien. Bob Bob se complaisait dans ce cachot humide et infectieux, le sous-vêtement qu’il pouvait humer à volonté et l’environnement bactérien lui étant familier, contribuant à cette sérénité mal placée. L’équipage avait été séparé en deux groupes, l’un enfermé dans les cales du navire assesseur, l’autre dans celles du principal. Bobby, frappé une énième fois par la déveine, fût placé dans le groupe du Capitaine, qui une fois conscience reprise, remarqua une culotte étroitement identique à l’une de celles qu’il affectionnait tout particulièrement, habillant la tête du gamin qu’il avait choyé comme son propre fils. La colère augmenta crescendo à mesure qu’il reconnaissait traits pour traits son propre string, identifiant par la même occasion l’auteur du crime impardonnable de la veille, celui-là même qui avait semé le doute et la confusion dans un groupe jusqu’alors inébranlable. Le teint du moustachu virait au sanglant, son torrent de rage s’évacuant par la voie audible, celle du physique étant entravée par ces cordes rugueuses et bien trop serrées pour permettre la moindre liberté de mouvement. Les pirates déchus s’interposèrent rapidement entre le Capitaine hors de contrôle et Bob Bob, incarnation du fleuve tranquille, si ce n’est de la connerie à l’état pur. Obnubilé par ce qui lui servait de cagoule, ce dernier n’avait pas remarqué les « Enfoiré de Pervers ! » et « P’ti salop d'foiré d’mon Cul ! » s’écoulant en cascade sur sa couenne. La haine du travesti, amputée par cette démonstration d’impassibilité – tout à fait involontaire -, laissa place à un profond découragement, illustré par un long soupir et des yeux larmoyants. Le travelo, poussé dans ses derniers retranchements, réalisait difficilement que tout ça n’avait plus de sens. Une chose était certaine, lui et ses nakamas étaient condamnés, la mise en œuvre d’un plan d’évasion étant plus au goût du jour que le châtiment d’un inconnu salace.

Une fois débarqués sur l’île gouvernementale de Shippuu – vastes étendues de sable et steppes de tailles variables à perte de vue -, un escadron composé d’une vingtaine d’hommes fût chargé d’amener à destination la cargaison de malandrins. La chaleur écrasante eut vite fait d’estomper les velléités de certains fuyards, le soleil bouillonnant et l’absence totale de vent ne prêtant guère à loisir les efforts physiques soutenus – courir la langue pendante dans un marécage de sable épais entrant en ligne de compte. Ce qui devait servir de bagne pour les nouvelles prises de la Marine s’avérait en fait être une grotte creusée à même la roche, dans laquelle on entassait des prisonniers chargés d’abattre un travail de Titan sous un climat pour le moins rude. On estima la peine des Okamas à perpétuité – leur ardoise était semble-t-il bien remplie -, Bob Bob étant placé dans le lot faute de renseignements – sans compter que la révélation sur ses penchants d’obsédé sexuel ne plaidaient pas en sa faveur, ce sans quoi le Capitaine aurait éventuellement défendu les intérêts de son ex-poulain. Une fois de plus, la fatalité frappait de plein fouet le petit Bob… Purger pérpét’ à l’âge de 12 ans, c’est quand même fort de conséquences, surtout d’impact. Sa perception de la réalité restant-elle, erronée, il interpréta cette annonce sous une forme bien moins caustique, et bien plus digeste : * J’vais pouvoir profiter du soleil jusqu’à pas d’heures ! Au revoir la pluie et les sacs poubelles ! Bonjour les maillots de bains et la planche à voile ! * Au milieu d’un rang de visages moulus et déprimés, scintillait un sourire opalin, hors contexte mais se révélant contaminateur.


.o°.-» Épanouissement Carcéral «-.°o.

Si dans un premier temps l’entrain à la tâche et la joie de vivre de l’abruti furent assez mal accueillis par une troupe de bagnards n’ayant plus rien à espérer de la vie, il en fût tout autre quelques semaines écoulées, l’ambiance du camp se ravivant sous les chutes improbables de Bob Bob et ses discours sans queue ni tête. Sa côte de popularité ne cessa de croître jusqu’à ses 30 ans, ce dernier n’ayant pourtant jamais rien fait pour. 18 ans passées à effectuer des travaux épuisants sous la férule d’un Colonel mystérieux, tyrannique et dur de la feuille, à loger jusqu’à 10 dans des geôles initialement conçues pour deux, à se nourrir d’une bectance infecte qu’on aurait bien pu refiler à un troupeau de chiens des rues, à monter des pyramides et autres édifices dans un chaudron à ciel ouvert... Durant ces indénombrables années d’astreinte, Bob Bob pût compter sur le réconfort du string écarlate qu’il gardait sur lui quotidiennement, le sniffant dans les coups durs pour ne pas perdre pied – car oui, même un lourdaud de ce genre connait la fatigue et l’épuisement moral. Au cours de ce stage intensif sur le côté rêche de la vie, il apprit malgré lui à se défendre, ne jurant que par les coups bas les plus ignominieux, mais aussi les plus efficaces. Un vieillard du nom de Robert lui avait servi de maître, une relation enseignant/élève s’étant installé progressivement entre les deux bougres sans qu’aucun signe notoire n’y laisse présager tel scénario. Le vieux Robert –1m45, rondouillard, calvitie et surdité évoluée -, écroué pour avoir tenté de violer la princesse d’un Royaume lointain, en connaissait un rayon sur la castagne, possédant une culture sans pareille des techniques fallacieuses se centrant tantôt sur les bijoux de famille, tantôt sur les différentes cavités du corps humain. Robert partagea le trou à rat de Bob 17 années durant, avant de mourir d’une subite crise cardiaque une fois la main mise sur une revue cochonne planquée par l’un de ses compagnons de cellule – piqûre de rappel : ils vivaient à 10 dans le dit gourbi, ce qui laissait évidemment place à un amalgame de possibilités. Le cœur fragile du vieillard succomba à ce ressac hormonal.

Bob Bob, capable de se lier humainement, pleura la mort de son vieil ami toute une nuit, sans pour autant renoncer à le revoir un jour – croyant dur comme fer que le briscard lui avait simplement joué un mauvais tour. Au sein de la communauté de détenus, personne ne voulut lui ouvrir les yeux, le risque de le froisser étant bien trop grand ; non pas qu’on craignait le pataud, mais on l’adulait pour sa bêtise sans bornes et sa facilité à animer le camp, autant dire qu’altérer cette source de joie était impensable. Désormais chevronné dans l’art d’en découdre lâchement, Bob Bob décida de s’allier à un groupe d’insurgés qui diffusaient leur propagande chaque soir, profitant des cours moments de répit laissés par la cadence faillible des rondes geôlières pour intercaler leur pub, en prévision d’un coup d’état sans nom qu’ils mettraient à exécution courant d’année – une évasion s’entend. Le conflit entre l’homme que tous exécraient, j’ai nommé le Colonel à la tête de la prison rocheuse, et celui qu’on avait élevé au rang de mascotte - mais qui n’en entendait goutte -, Bobby, était inévitable. Quelques mois suffirent à la vingtaine de concernés pour élaborer un canevas fiable, le tout reposant sur l’analyse psychologique du Colonel. On récolta des informations diffuses mais détaillées durant cette période de mue, chacun s’impliquant le plus sérieusement possible pour parvenir à dresser une liste complète de ses travers, ses centres d’intérêt et ses points faibles. Une fois le tout mitonné, on assigna Bob Bob au poste d’appât, ses handicaps intellectuels ne lui permettant guère d’aspirer à mieux. Il était semble-t-il, prédisposé pour ce rôle, convaincu par les arguments que tinrent les quelques cerveaux de l’opération à son égard – la réalité en était toute autre ; il comprit un quart, si ce n’est un cinquième de leurs propos, mais le côté excitant de la chose le bottait bien.


.o°.-» "ON SE CASSE !" : 1er Acte «-.°o.

C’est sous un soleil zénith et incandescent – pour changer – qu’on inaugura l’opération « On se casse ! », subtilité proposée par Bob Bob et immédiatement acceptée par la légion latente de mutins. Le fait est qu’en guise de reconnaissance, on proposa au Sniffeur de culottes de baptiser ce moment historique, qu’on ne manquerait pas de fêter à coup de tonneaux de bière et de femmes dénudées, si tant est qu’aucune erreur ne vienne entamer le bon déroulement de l’échappée. Les marionnettistes – sous-entendu les stratèges – risquaient gros en misant sur Bob Bob, qui, bien que porteur d’une renommée inégalée au sein du campement, n’avait clairement pas les épaules pour jouer la clé de voûte d’une croisade aussi périlleuse. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, tout espoir reposait sur lui, ce dernier ayant été affecté au contact direct avec le dirigeant du camp. Sa mission était simple, et résidait en 3 étapes successives : Premièrement, il devrait demander à s’entretenir avec le Boss ; deuxièmement, il exploiterait le plus profondément possible son point faible; et troisièmement, il userait de cette corde sensible pour le faire chanter, les exigences se résumant à faire passer clandestinement la bagatelle d’une vingtaine de prisonniers hors de cet enclos. Bob Bob étant le plus aimé des détenus, on le pensait également être le plus influent, capable de tirer son épingle du jeu lors de cet entretien décisif. Digressions ou pas, tout allait se jouer dans une poignée de minutes, les derniers préparatifs se faisant durant la pause déjeuner. La troupe de séditieux avait pris l’habitude de se réunir au fin fond de la grotte pour éviter des fuites malvenues, les murs ayant des oreilles et à plus forte raison lorsque les vadrouilles couvrent un large périmètre n’autorisant aucune faute d’attention. Ce dernier déjeuner symbolique prit la forme d’un examen oral, les soupçons pesant sur Bob et sa capacité à réussir ne s’estompant pas d’un pécos, même à quelques minutes de l’amorce.

Loin d’avoir l’esprit tranquille, les quelques neuronés de la bande s’en remettaient au destin, croisant les doigts pour que le renifleur ait imprégné l’ordre des étapes et leur complexité. Au travers d’une ultime accolade, tous prièrent pour que ce jour soit synonyme de liberté, scandant le nom de l’illustre héros à mesure que ce dernier s’éloignait d’un pas ferme, les « BOB BOB ! » résonnant jusqu’aux plaines arides et sableuses de l’île. Gonflé à bloc par cette camaraderie revigorante et ces encouragements détonnant, le pervers en âge de tremper le biscuit était décidé à s’employer le plus méticuleusement possible, ne serait-ce que pour la fierté de ses compagnons. Arrivé à hauteur du premier garde, il s’approcha l’air grave – essayant tout du moins d’en redorer l’aspect -, puis mis à éxecution la première partie du plan « On se casse ! »

- Je veux voir le directeur !, cracha un Bobby plus concentré que jamais.

- Le directeur ? Tu veux dire le Colonel ?, rétorqua le garde figé, dénué de la moindre expression fusil en main.

- Euh… Ouais ! Le Colonel !

- Raison ?

- Raison ?

- POUR QUELLE RAISON ?!!

- Raison ?... Aaaaah ouais ! Euh… *Merde… j’ai oublié…*, se grattant l’extrémité du menton, Bob Bob, désarmé devant cette perte de mémoire comme il en connaissait les multiples facettes, inventa une raison à dix milles lieux de celle préconisée par les insurgés en chef ; Je crois bien que… qui y’a un problème !

- Un problème tu dis ? De quel ordre ?

- De l’ordre problème quoi !

- Bon, écoute moi bien mon petit gars, j’ai pas que ça à faire, alors soit tu retournes travailler comme les autres, soit t’es plus explicite et alors peut-être que t’auras le droit de voir le Colonel !, s’évertua le soldat à la limite de la crise de nerf, sinon sur le point d’égorger vif son interlocuteur.

- * Raaaah merde… ça commence à chauffer pour mes roupettes… Qu’ess’ j’peux lui dire bordel ?! Et qu’ess ça veut dire explicite ?!!* Hum… Ahem… Alors écoute moi bien mon vilain ! Si j’peux pas voir l’Colonel, la prison va exploser ! Et ouais mon gars ! Ça t’en bouche un coin hein ?! Soit tu clamses ici avec tes petits potes, soit tu me laisses voir ton Chef !!

- Bon…okay, suis moi.

- De rien.


.o°.-» "ON SE CASSE !" : 2nd Acte «-.°o.

Désarçonné devant tant d’ardeur, le geôlier se résolut finalement à faire monter Bobby, bien qu’encore perplexe quant à la véracité de ses dires. Mais une menace d’explosion ne pouvait résolument pas être prise à la légère, la sécurité du complexe pénitencier passant avant tout. Si Bob Bob devait à l’origine faire courir le bruit qu’un trafic illicite d’armes à feux gangrénait peu à peu tout le bivouac, son invention produite sur le tar n’en fût pas moins concluante, la vigilance du gardien ayant été blousée avec succès. Première satisfaction en poche, l’idole du camp au QI inexistant s’apprêtait à pénétrer dans le bureau du Colonel en Chef, cloisonné la plupart du temps dans cette pièce dont rares sont les captifs ayant eu le privilège d’en fouler ne serait-ce qu’un mètre carré. S’apprêtant à poser pied en territoire ennemi, Bob Bob inspira longuement, ses narines s’élargissant de sorte à ce qu’une grande bouffée d’oxygène puisse être inhalée, s’injectant une dose de courage plus que nécessaire. Deux coups de poings sourds administrés par le garde sur la porte en cèdre précédèrent l’aval sonore du tyran, sa voie rocailleuse en ayant pétrifié plus d’un jusqu'ici. Bobby lui, avança sans se démonter, affrontant de face cette aura démoniaque émanant de ce qui s’apparentait pourtant à un simple humain. Droit dans ses bottes et bien connu pour sa politique franche du collier, le Colonel ne décevait jamais les rumeurs allant bon train à son sujet, son visage comme son corps exprimant un dégoût viscéral pour la lie de ce monde, qu’elle soit jeune ou vieille, masculine ou féminine, naissante ou souillée jusqu'à l'os... Et c’était là bien peu dire, à en juger les états de fait peuplant le dossier administratif du dit Marine, qui tenait les rennes de la prison insulaire par pure obligation, sanctionné pour ses pertes de contrôle passagères et meurtrières, lesquelles le gouvernement s’était empressé d’étouffer sous une couche de mensonges habilement tissés.

Toutes ces informations que tenait Bobby sur son antagoniste étaient le fruit d’un travail de recherche acharné, dans lequel, ipso facto, il n’avait apporté aucune contribution. Mais quand bien même son QI dérisoire ne lui facilitait pas la vie, il était tout de même apte à percevoir les auras encrassées de ce genre, savant mélange de corruptibilité et de cupidité, une touche sanguinolente estampillant le tout. Le colonel Adolf, de son patronyme, connaissait le personnage de Bob Bob sur le bout des doigts, les rapports journaliers que ses subalternes lui transmettaient étant généralement centrés sur les actes et les prouesses de l’hébété – par prouesse s’entend l’affection commune des prisonniers, fait n’ayant jamais été relaté depuis la création du camp de détention; là encore, c’est une toute autre paire de manches que d’expliquer ce relent général d’affectivité. Les yeux du Marine avaient beau être masqués par l’ombre de son képi, son regard perçant parvenait tout de même à déstabiliser Bob, loin d’être un habitué des grands rendez-vous. Mais cette brève baisse d’assurance fût immédiatement pansée par les voix des compagnons de misère du sniffeur, ces dernières tintant encore dans son esprit empli d’un taux d’adrénaline alarmant – ce qu’il prenait pour les cris de ses alliés n’était en fait que le tic-tac produit par l’horloge située en coin de pièce, mais importe peu. Plus d’une minute après l’entrée en scène de Bob, le silence résidait, écrasant de son intangible poids l’atmosphère du bureau. Une fois n’est pas coutume, Bob Bob avait oublié le plan. Qu’est-ce qu’il devait dire ? Par quoi commencer ? Quels étaient les tenants ? Les aboutissants ? Le marché à conclure ? Le Colonel avait-il en sa possession un tiroir rempli de culottes ? Tant de questions pilonnant la caboche de l’abêti, l’air inquisiteur d’Adolf rendant d’autant plus délicate la situation. Serrant les poings, Bob Bob finit par prendre parole, bien décidé à tirer les vers du nez au Marine.

- Je sais tout sur toi ! De A à X !, hurla l’amoureux de la ficelle, plus que jamais prêt à battre la mesure.

- Tiens donc… Je me doutais bien que le célèbre Bob Bob n’avait pas la moindre intention de m’alerter d’une éventuelle explosion. Je suis tout ouïe, qu’as-tu à me dire, déchet de la société que tu es ?

Le Colonel faisait preuve d’un sang froid clinique, la mise en garde de Bobby ne l’avait pas inquiété le moins du monde, et il comptait bien renvoyer le porte-parole d’où il venait, ce dans les plus brefs délais.

- Ah bon ?... Comment t’as su ?, demanda un Bob Bob dont la connerie ne connaissait aucune frontière.

- Ahem… - genre de raclage qu’on lâche lorsqu’on est pris au dépourvu - Je m’en doutais c’est tout. Sache que les prisonniers retenus ici sont comme mes fils, et que je m’applique à les remettre dans le droit chemin. Il laissa volontairement un blanc s’étaler, avant de reprendre de plus belle, et d’un ton frôlant l’hystérie, Mes fils ?! Balivernes ! Je vous aurais tous noyés si tel était le cas !!

- Dis… t’serais pas… merde comment on appelle ça… Chyzotraine ? Sociophraine ?

- Schizophrène, SCHYZOPHRENE parbleu !! Et qu’est-ce que ça peut te faire, voyou que tu es ?!

Soudain, Bob Bob changea littéralement d’expression, enhardit et submergé par une vague de confiance. Le Colonel s’était vendu, sans le savoir. Il venait de rafraîchir la mémoire défaillante à son bourreau, et il en subirait bientôt les conséquences.

- Hahaha… Passons aux choses sérieuses. Moi et des potes, on a trouvé des photos compromettantes de toi, des potes à mes potes qui nous z’on refilés tout ça. J’ai qu’un mot à dire, et ta vie s’écroule ! Putain… Attends juste avant qu’j’continue… Tu m’as trouvé classe là nan ?

- Ou… Oui… Si on veut, rétorqua un homme douteux et rongé par une crainte florissante, n’ayant que faire de cette grossière vanité dans la situation actuelle.

- ‘Kay, j’me disais aussi. Fais beau hein ?, lâcha un Bob décontracté, qui s’était permis d’éjecter le Colonel de son siège vélin pour y prendre place. Il contrôlait désormais la joute, clés en mains, avec un avantage moral non négligeable sur son adversaire.

- DIS CE QUE T’AS A DIRE RACAILLE !, vociféra le Colonel à la merci de Bob, loin du fier-à-bras dominateur qu’il incarnait en début de conversation. Bob Bob lui, savourait ce sentiment de supériorité, faisant la barbe au galonné de Marine sans se gêner. Quoi de plus délicieux que cette sensation d’omnipotence ? Sensation qu’il n’avait d’ailleurs jamais ressentie, mais dont il ne se lasserait sûrement pas, le bien-être intrinsèque l’envahissant étant bien trop jouissif pour vouloir s’en détacher.

- Z’êtes pressés ? Moi j’prendrais bien un verre. Z’auriez pas de la grenadine, mon Colonel ?, une pointe de sarcasme écorchant sa voix.

- VIENS EN AU FAIT ENGEANCE DU DÉMON !!

- De quoi ?....... Anjansse ? Parle not’ langue au moins !! C’pas vrai ça.. Laissant son interlocuteur macérer encore quelques secondes, Bob Bob s’employa finalement à lui porter le coup de grâce, On sait que tu te prostitues tous les 15 du mois !! Si t’veux pas qu’on publie les photos, alors faudrait nous rendre un petit service… Voir deux petits services… Voir trois même ! OUAIS, HAHAHAHA !!!!


.o°.-» Une Virtuosité Larvée ? «-.°o.

La mine du Marine changea du tout au tout, passant successivement de la condescendance à l’anxiété, puis à la déconfiture. Bob, malgré les quelques libertés prises sans un accord préalable, avait joué sa partition à merveille, et donnait du même coup raison aux stratèges du groupe de trublions. Malgré les incertitudes posées, tout s’était déroulé selon les prévisions établies, le destin, pour une fois, s’étant invité en la faveur du sniffeur de culottes, au grand damne du Colonel Adolf qui n’en menait plus large, se savant contraint d’aller à l’encontre de ses principes en prêtant main forte à des criminels de la pire espèce – selon sa propre vision, Bob Bob ayant un fond relativement… vide ; cette même vacuité ne pouvant être taxée de malfaisance. Le Colonel était semble-t-il arrivé au bout de sa gamme, n’ayant plus l’once d’un espoir de contrecarrer l’offensive rondement ficelée par un vulgaire groupe de détenus. Son honneur entaché, la vérité levée sur son côté obscur, il était tel un chiot face à une meute affamée de loups, acculé, sans défense. Si bien que l’idée de se donner la mort dans la seconde l’effleura, puis se dissipa aussi vite qu’elle été apparue, un homme de sa trempe ne pouvant se résoudre à trépasser d’une façon aussi honteuse. Peser le pour et le contre, ça, il savait faire – hormis sur un champ de bataille - et c’est les épaules voûtées, meurtri, qu’il accepta d’un hochement tête les trois exigences à venir de Bob Bob, ce dernier manifestant sans retenue sa joie et sa fierté, étant enfin parvenu à accomplir quelque chose de concret et de probant dans sa vie.

- Alors alors ! Déjà, moi et une vingtaine de copains, on se fait la malle ! Bisou les barreaux, bisou la bouffe à merde, bisou le travail de nègre, héhé. Pas de coup bas hein ?! Tiens bah d’ailleurs, tu vas nous escorter jusqu’à la plage, ou y’aura un rafiot pour nous, bien sur ? T’façon y’a intérêt pour toi ! Ensuite, tu vas me filer un… merde…, un pose machin là !

- Un log pose ?

- Ouais c’ça ! T’es vachement intelligent comme gars en fait. Bref, un log pose avec d’la bouffe, et d’la bonne hein ! T’me mettras une caisse de grenadine avec ça, et des tonneaux de bière pour les gars. Reprenant son souffle, Bob Bob commença à se frotter un bouc inexistant, la demi-bosse émaillant son calecif et la lueur coquine habitant son regard laissant présager une dernière sollicitation à la contenance peu bienséante. Pour finir… héhéhé… j’voudrais que… héhé… QUE tu prennes toutes les PETITES CULOTTES des NANAS qui te servent au doigt et à l’œil, en passant des cuisinières jusqu’à celles qui nous fouettaient quand on était trop mollassons du bulbe, et que tu m’emballes tout ça dans un sac qu’j’peux garder sur moi… héhéhéhé.

- Ce sera tout ?, décocha un Adolf atone que plus rien n’étonnait.

- CE SERA TOUT OUAIS ! WOUUUHAAAAAAAAAAA !!

L’euphorie fracassante de Bob contrastait avec le dépit insondable d’Adolf. Escargophone en main, le Marine s’exécuta, sous les yeux attentifs de son désormais rival – qu’il voyait en tant que tel tout du moins. Les revendications de Bob Bob étaient suivies à la lettre, le semblable du Colonel alors au bout du fil obéissant sans poser de questions, protocole et rapport de grade obligent. Tout se déroulait au mieux, le galion qui servirait la coalition ayant amarré quelques 30 minutes plus tard, la cargaison de vivres, de boissons et autres essentiels ayant été livrée à bord, comme promis. Le Colonel en chef avait beau se dire qu’il devait réagir, il ne pouvait rétrograder son intérêt personnel après celui de la communauté, atténuant les remords qui le dévoraient du mieux qu’il pouvait en se disant qu’une vingtaine de crevures libérées dans la nature, ce n’était pas si déplorable. Après tout, en comparaison des centaines de milliers qui courent encore les rues, cette escouade ne pèserait pas lourd sur la balance. Se révélant une nouvelle facette bien plus laxiste et passive qu’à l’accoutumée, Adolf confirma à Bob Bob que les clauses du contrat avaient été respectées dans leurs moindres détails, et qu’il était temps de prendre la route. Afin ne pas éveiller les soupçons et d’enterrer encore un peu plus son espérance de vie, le Colonel fit le choix d’emprunter une sorte de galerie secrète partant de son bureau, la trappe qu’il venait de soulever sous le tapis zébré de son antre émerveillant un Bob aussi agité qu’un gamin devant sa première sucette. Les deux hommes mirent une bonne dizaine de minutes à traverser le dédale souterrain, avant d’arriver dans une salle des tortures morbide, laquelle n’était plus en usage. Quelques autres salles occultes visitées plus tard, le duo de choc rejoignait enfin l’insurrection, tous attendant impatiemment la venue de leur sauveur, leur messie, leur Dieu ?


.o°.-» Liberté Méritée «-.°o.

Les retrouvailles sulfureuses et amicales se firent hors de la zone de perception des gardes, en contrebas d’un chantier en suspens. On clama le nom de Bob, on l’offusqua sous une couche d’éloges et d’embrassades, on lui offrit même une culotte dérobée quelques jours plus tôt à l’une des geôlières, en prévision de ce jour de fête – culotte qui, au passage, rivalisait d’originalité et de qualité avec le string fétiche du pervers. Pour la deuxième fois de sa vie, Bobby pleurait, à chaudes larmes, entouré de compagnons dont il pensait se ficher éperdument, mais pour qui il découvrait tout juste un attachement sincère. Et oui, son cœur était capable d’établir une liaison avec son cerveau, c’était désormais prouvé, et appuyé par une succession d’évènements ayant transmués le bonhomme. Il aurait au moins le mérite de ressortir de la taule avec des acquis solides, qui, espérons-le, favoriseraient le contact humain en dépit de sa connerie ancestrale et inaltérable. Pressés de partir et de ne jamais plus faire escale sur ce morceau de braise ambulant et flottant, les évadés ne tardèrent pas à se mettre en marche, direction le bateau alloué par le docile Colonel Adolf, ce dernier s’agenouillant dans le sable, abattu. Il venait d’encaisser bien plus de dommages que sa dignité ne pouvait en supporter, l’un des cerveaux de la fine équipe de rebelles se permettant de lui donner un conseil, perspicace au demeurant.

- Tâchez de faire table rase du passé Colonel Adolf.

- Ouais, rase la table !! Et rase-toi la moustache aussi !, qu’hurla un Bobby toujours aussi incisif malgré lui.

Le Marine ne prêta attention ni à la suggestion, ni à la raillerie, trop affaibli pour entendre quoi que ce soit. Le simple fait de regarder cette troupe enjouée de rétifs - menée par un écervelé de premier ordre - prendre la poudre d’escampette lui causait des maux de ventre insupportables, son corps entier étant tiraillé par cette scène digne d’un épilogue de conte de fée aromatisé à l’aigre-doux. Cette fois-ci c’était bon. Les ex-prisonniers pouvaient amplement se féliciter, leur plan échafaudé avec astuce et finesse ayant surmonté des obstacles en apparence insurmontables, avec en prime, la satisfaction d’avoir réussi à faire quelque chose de Bob Bob, considéré comme un poids mort, à juste titre. Tous se ruèrent sur le navire au premier ballotement de voile entrevu. C’était bien sur, sans compter sur la fatalité qui poursuivait Bobby depuis des lustres, cette dernière s’étant sevrée depuis bien trop longtemps pour ne pas frapper de sa divine patte le destin du sniffeur. L’embarquement se fit sans encombres, les fugitifs agréablement surpris à la vue de tonneaux de bières éparpillés en masse et de victuailles suffisamment nombreuses et ragoutantes pour tenir près d’un mois en mer sans souffrir de mal nutrition. La fête battit rapidement son plein, tous ayant à cœur de célébrer cette réussite dont le dénouement paraissait invraisemblable, Bob Bob y étant pour quelque chose. Un ancien navigateur d’équipage pirate, du nom de Joe, aussi appelé Joe la Frimousse, s’était auto-proclamé Commandant de Bord, prenant le large aussi vite qu’il s’était familiarisé avec le gouvernail.


.o°.-» Quand Soudain... «-.°o.

Choppes en mains – à l’exception de Bob Bob qui sirotait, avachi sur le pont sous et sur un matelas de culottes, des gobelets de grenadine dont il était si friand -, les forbans, pour la plupart imbibés, euphoriques, et chancelants – 5 minutes seulement après l’ouverture des hostilités, mais fallait voir les flots de bière qui déferlaient – ne pensaient qu’à se saouler jusqu’à plus soif, le renifleur attitré qui trempait dans ses sous-vêtements faisant mine d’être éméché pour s’fondre dans la masse, comme qui dirait. Alors à proximité de la légendaire île d’Erbaf, l’entité divinatoire et imprécatrice qui pourchassait Bob Bob depuis sa venue au monde se manifesta, un géant lambda choisissant comme point de chute le navire des récalcitrants fraîchement émancipés, l’éphémère liberté qu’ils avaient retrouvé s’évaporant dans le fracas des planches de bois et l’anéantissement pur et simple de leur rêve. Bobby, vernis, fût le seul à en réchapper, le choc ayant été amorti par l’absorption d’un trou noir à l’odeur relativement proche du cloaque dans lequel il avait été élevé ; quoi que celle-ci, en terme de puanteur, s’élevait au-delà de paliers dont il aurait préféré ignorer l’existence. Fidèle à sa vie de patachon mal luné, Bob Bob s’était une énième fois embourbé dans une bourbe indécrottable et… anale - autrement dit, il s'était infiltré dans le trou d'bal du géant.


La suite ? Direction Erbanfingnag !


Dernière édition par Bob Bob le Mar 22 Mar 2011 - 19:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]   Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please] EmptyMar 22 Mar 2011 - 14:31

.:: Test RP ::.


Faut dire ce qui est. Dans le genre mémoire fumeuse et labile, on ne trouvait guère mieux sur le marché. J’possédais certainement une denrée rare en la matière, quoi que le vieux croûton me servant temporairement d’acolyte m’avait l’air d’en tenir une sacrée couche lui aussi. Mais aujourd’hui, c’était différent. La biture encaissée la veille sevrait toutes possibilités de recadrer – ne serait-ce que dans le plus abstrait détail - le bar dans lequel j’avais pourtant passé une bonne partie de la nuit, si ce n’est du jour. Mes souvenirs en avaient pris un sacré coup, duquel ils n’étaient visiblement pas prêts de se remettre. Mais grâce à Dieu, j’héritais là d’un véritable détecteur à bibines, qui, une poignée de secondes après la déflagration marronâtre infligée à tout un troupeau de langues pendues au possible, m’amenait dans une taverne attenante dont le cadre extérieur m’était étrangement familier. Je m’étais contenté de le suivre, quoi que la proximité entre le dit local et la ruelle crasseuse dans laquelle je m’étais réveillé expliquait beaucoup de choses… Mais ce n’est qu’après avoir franchi le seuil de ces portes battantes que je compris à quel point mon sens de l’orientation pouvait être à chier. J'adressais un regard au canneté une fois le premier pan de porte poussé, l’envie de retapisser les chiottes se faisant plus pressante et alarmante que jamais.

- Faut que j’aille chier ! Je dois t’avouer que ta bonne grosse diarrhée m’a inspirée. Va donc virer les deux péquenauds assis à la table au coin, c’est la meilleure place ! hurlais-je sans prendre en compte le regard que pouvaient porter les moutonniers affalés et déjà bien imbibés. Renversant deux ou trois pintes sur mon passage chancelant – les effets de cette énième cuite ne s’étant clairement pas évaporés – et jetant un regard langoureux appuyé par un clin d’œil foireux à une donzelle isolée au beau milieu d’un groupe de barbus bedonnant, je baissais mon jogging dépecé et mon calecif avant même d’envoyer ma pompe saluer la clenche de la porte des W.C. Le hic, c’est que mon coup manquait de puissance, le résultat escompté – à savoir la destruction pure et simple de la porte – se soustrayant à toute une flopée de rires graveleux, lesquels s’accouplaient aux « Regardez le ! Il est à poil » et autres « Tu t’es déchiré ! ». Je passais outre les critiques, aussi acerbes et blessantes soient-elles – faut dire que j’en avais déjà bouffé tout un régiment depuis mon entrée dans la Marine. Mes deux mains drapant Popaul, je me risquais à en libérer une, ouvrant la porte comme tout individu civilisé l’aurait fait.

Quelques minutes plus tard, la chasse résonnant d’entre le moindre pied de table – j’avais dû la tirer à trois reprises, c’est dire le débit de bouillasse que j’avais lâché – je sortais finalement du mètre carré faisant office de salle des tortures pour quiconque s’y aventurait. Le grincheux de Ridcull avait déjà le nez plein de mousse, deux ou trois pintes vides ornant ce qui nous servait de table. Dans le but bien défini de rattraper mon retard, je me pressais à le rejoindre, occasionnant de nouveau quelques chutes et fracas de verres. M’enfin, la vaisselle, c’est pas ce qui manquait. Le galetas dans lequel on avait atterri avait beau être sale et mal entretenu, on ne pouvait que lui reconnaitre sa capacité à satisfaire la soif intarissable de clients de notre étoffe, en atteste les tonneaux entreposés derrière le comptoir et les quelques centaines de choppes disposées négligemment. Difficile de comprendre comment le tenancier arrivait-il à s’y retrouver, et à faire marcher cette affaire qui, croyons le ou non, flambait sans faillir. Trois ou quatre litres de bière plus tard, et quelques postillons en prime, la population locale se défilait à un rythme effréné. L’entrain des deux Marines – qui rappelons-le, continuaient de s’entretenir sans aborder de loin ou de près le sujet de leur appartenance qu’on aurait pourtant pu croire source de fierté à exploiter - avait vraisemblablement fait fuir les plus irréductibles et fidèles clients du dit boui-boui. Ma clairvoyance légendaire aidant, je ne tardais pas à le faire remarquer et au barman, et à mon partenaire d’occasion.

- Bordel, ça devient aussi animé qu’un rat mort ! T’as bien de la chance de nous avoir l’barman !

- Ouai’p bien dit ! Allez bouge toi le train, on va pas chier une pendule parce que tes clients désertent ! Ramène nous d’la bière, c’est mollasson là !


Là-dessus, Ridcull remarqua un changement notoire dans le goût et la couleur de sa mousse, pensant fermement que le patron avait ouvert un nouveau tonneau pour le compte des deux soiffards. Ce vieux voûté était décidément détraqué, au point que je sois contraint de lui faire remarquer qu’un mégot trempait à la surface de sa mousse, perdant du même coup sa saveur originelle. Trop éméché pour prononcer la moindre syllabe moqueuse – en temps normal je l’aurais pourtant humilié jusqu’à lui faire regretter d’être né -, je me reportais à ma chope, en avalant d’une traite le contenu restant. C’est alors que Popaul se mit à émettre un réseau de pulsions irrépressibles, du genre que je ne pouvais pas ignorer. Ces derniers temps, la fréquence de ces envies soudaines se faisait plus régulière, notamment lorsque je m’enivrais de la sorte. La plastique à la fois frêle et plantureuse sur laquelle j’avais avidement lorgné dès mon entrée dans le bar, ne s’était pas dérobée, contrairement à la quasi majorité des clients. Le vieux Ridcull avait totalement disparu de mes esprits, ses derniers envoutés par l’ambition d’aller perdre mon pucelage avec cette petite minette bien en chair. Une pinte en main, je me dirigeais d’un pas ferme – résistant tant bien que mal pour ne pas m’étaler au sol sous l’impulsion des étourdissements – vers cette dernière, les hommes l’accompagnant ayant également été mis de côté par mon cerveau, sous la tutelle d’un Popaul fringant et indomptable. Un bout de fesse posé violemment sur le rebord de la table - les verres apposés dessus s’envolant au passage – et la chasse pouvait débuter.

- J’DOIS T’AVOUER QUE TON DÉCOLLETÉ ME LAISSE PAS INSIGNIFIANT ! lui susurrais-je à l’oreille, ou plutôt croyais-je lui susurrer, les litres d’alcool engloutis faussant mon appréciation de la réalité. La midinette sur laquelle je pensais pouvoir mettre le grappin sans trop d'anicroches tirait la moue, se tenant l’oreille comme-ci je venais de lui percer le tympan, ni plus ni moins. Dans l’incompréhension la plus totale, un sourcil arqué et les lèvres recroquevillées, je me retournais vers le vieillard que j’avais délaissé un peu plus tôt, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Un besoin de réconfort peut-être, ou de conseils. Ce dernier, aux prises avec un groupe de gaillards bien bâtis, semblait ne pas avoir remarqué mon départ. Tant pis pour lui, il pouvait bien se faire emplâtrer dans la table que je ne déporterais pas mon regard de cette poitrine opulente. Exécutant alors une nouvelle volte dans le but d’intensifier mon entreprise de séduction, - tout en espérant récolter autre chose qu’une simple grimace – un poing bien charpenté vint s’enfoncer dans mon estomac, suivit d’une chope s’écrasant sur mon arrière-crâne.

*Putain qu’est-ce qui s’est passé là ? Pourquoi j’ai la tête contre le parquet ? *


J’avais quelques difficultés à émerger, l’agression que je venais de subir ne s’étant pas manifestée assez limpidement – le manque de férocité dans les coups distribués expliquant cette torpeur – pour me faire comprendre la gravité de la situation. Le visage baigné dans une trainée de sang, je me relevais mine de rien, des copeaux de verres s’effritant dans mes cheveux. Et c’est à ce moment précis que je repris pied-à-terre, faisant enfin montre de réactivité lorsque j’aperçus ma coupe échevelée dans un miroir se dressant face à moi. L’état vaseux dans lequel j’étais empêtré se dissipa à l’instant ou je remarquais ces mèches rebelles, ma colère se dirigeant irrémédiablement vers les deux fautifs qui venaient de me prendre en traître sans le moindre souffle de vergogne.

- Vous venez de me décoiffer là ? VOUS VENEZ DE ME DECOIFFER BORDEL !!!, beuglais-je aux deux bûcherons, alors que je croyais entendre dans un coin de ma tête un appel au secours tantôt vigoureux… Sûrement un vestige du tas de bières enfournées.



[Désolé pour la 1ère personne, mes rp's à la 3ème datent de trop longtemps et reflètent pas mon niveau actuel - ce post là nan plus d'ailleurs, mais il en est tout de même relativement proche. Pour pas que vous soyez perdus, 'me semble primordial d'intégrer les choses dans leur contexte. Pour commencer, le perso que je joue n'est pas Bob Bob, mais Tetsuya Genji, un loubard de première reconverti en Marine, et tout aussi pervers que Bobby. Ensuite, comme vous l'aurez compris au travers du rp, j'avais le grand Ridcull pour partenaire. Avant cet épisode du bar, l'vieux croûton et Genji ont semés la pagaille sur la grand place d'une île lambda, à base de Grosses Diarhées - Ridcull jouant le fruit des hormones - et de poubelles projectiles - Genji jouant le Jiki Jiki, fruit de Kid. Si vous avez besoin d'un lien qui prouve que j'suis bien l'auteur de ce machin, en v'là un : http://op-conflict.forumactif.com/t239-lendemain-difficile-pv-rid#2769.]
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MessageSujet: Re: Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]   Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please] EmptyJeu 24 Mar 2011 - 19:42

J'ai franchement adoré la présentation Very Happy Elle était excellente! Et puis, comme Bob = 3 lettres, bah rang 3 Very Happy!
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Kazuki
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MessageSujet: Re: Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please]   Appelez moi Bob. [100%] [Second Validation Please] EmptySam 26 Mar 2011 - 12:30

Idem !
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