- Présentation du personnage -
• Nom & Prénom : Sharp D. Edward
• Age : 55 ans
• Race : Humain
• Camp : Marine
• Orientation psychologique : Bon.
• Pouvoir demandé : Saijō Ō Wazamono Grade Swords (12 Grands Sabres) :
Shāpu futago : Les tranchants jumeaux ont été réalisés par deux frères jumeaux forgerons, l’un droitier, l’autre gaucher, qui voulaient voir une fois pour toute qui était le meilleur d’entre eux. Il en résultat une nouvelle égalité, mais ayant atteint le sommet de leur art ils forgèrent deux sabres à l’équilibre et au tranchant inégalés. Il est dit qu’une malédiction est jeté sur celui qui sépare ces armes et que celui qui les rassemble à nouveau sera béni.
• Rôle désiré : Amiral
• Rêve(s)/But(s) du personnage : D'un point de vue personnel, Edward souhaiterait redorer l'image de sa famille dans sa ville natale. Ça passera probablement par le fait de rembourser les dettes de son père mais l'homme a déjà prévu un moyen d'y arriver.
Son but en tant qu'amiral nouvellement nommé est de veiller à ce que l'image de marque de la marine soit respectée, il compte bien mener une chasse interne aux officiers corrompus ou ayant une attitude loufoque. Déjà qu'il a du mal à tolérer les écarts à l'uniforme réglementaire, il n'est pas difficile de comprendre sa position vis à vis des personnes étranges qui sont nombreuses dans la marine.
Sur un plan plus politique il est partisan de ne pas intervenir dans les conflits entre nations pour se concentrer uniquement sur la lutte contre les pirates et les révolutionnaires. De la même façon, il prône un détachement progressif du service de tenryubitoos. Il ne supporte pas la façon dont ces arrivistes arrogants se comportent et si il ne s'approche jamais de Marie Joa c'est pour éviter d'avoir affaire à eux.
• Code présentation :
◘ Description Physique : Vous faites face à un militaire, ça ne fait aucun doute, tout dans son être hurle l’appartenance à la marine. Même si il était habillé de loques et s’il ne s’était pas lavé depuis quelques mois, il continuerait d’avoir l’air d’un officier de la marine. Il ne s’agit pas uniquement des années de service et de l’habitude mais d’une attitude rigide innée, celle d’un homme qui n’a jamais ployé l’échine, qui n’a jamais cédé au vice ou à la facilité. Ce n’est pas du tout le genre d’homme qu’on pourrait envoyer sur une épreuve d’infiltration, tel un prédateur, il attire immédiatement l’attention des pirates et autres criminels. Sa démarche et ses gestes sont en adéquation avec le reste, carrés, calculés, millimétrés, comme si une stratégie avait été établie la première fois et que depuis il s’y conformait à la perfection. C’est le genre de personne qui attire la confiance des honnêtes hommes, en cas de pépin c’est vers lui qu’on se tournera pour voir comment réagir. Pour en rajouter, il a une voix faite pour commander, grave et roulante, le genre qui porte pour pouvoir être entendue sur tout un bateau même dans une tempête. Le genre de voix faite pour qu’on obéisse d’abord et qu’on réfléchisse ensuite.
Depuis qu’il s’est engagé, on ne l’a jamais vu autrement qu’avec un uniforme correspondant à son rang, toujours impeccable. Il fait partie des rares marines à qui on a pu reprocher qu’une seule fois une tâche sur ses bottes, depuis on pourrait y voir son reflet à tout moment. Pas un seul pli là où il n’en faut pas, pas un seul bouton décousu ou de travers, aucun accroc ou fil qui dépasse. La seule chose qui dénote un peu des vêtements des autres officiers c’est son manteau, au lieu de porter celui, classique, des officiers de la marine, le sien diffère surtout au niveau du col, qui n’est pas flottant et relevé, mais très fin et en V. Il est assez bas et laisse ressortir le col de sa chemise et le nœud réglementaire de sa cravate. Dans le dos, il y a bien écris le mot « justice » comme sur ceux de ces collègues mais au lieu d’être peint à l’encre il a été proprement brodé. Une autre broderie, une sorte de symbole, qui est en réalité la moitié du sceau de la famille Sharp est présente sur le devant du manteau, sur le haut du torse, au niveau du col. Ce sont les seules fantaisies qu’il s’est autorisé en prenant du galon et il a longtemps hésité avant de céder à la tentation de la coquetterie. Par acquis de conscience il a même extirpé un formulaire jamais utilisé depuis sa création, le A76D – Demande d’exception à l’uniforme règlementaire – rang officier. Le bureaucrate qui avait reçu la demande s’était contenté de la renvoyer signée sans même chercher à comprendre.
Il ne se sépare jamais de ses armes, comme la plupart des officiers, c’est un porteur de sabre, les siens, un sur chaque hanche, ressemblent plus à ses sabres de cavaleries qu’aux épées traditionnels. Ils sont plus fins, un petit peu plus courts vu qu’ils ne peuvent s’utiliser qu’à une main, et la garde, joliment ouvragée, se sépare en quatre bandes qui rejoignent le bout du manche en faisant une sorte de vague. Les fourreaux, les lames et la garde sont toujours impeccables, lustrés comme au premier jour, aiguisés et huilés quotidiennement. Même si ce sont de très belles armes, elles ne sont pas portées comme des ornements, il ne recherche que l’efficacité et ça se voit.
Ce n’est pas un homme très grand, probablement pile dans la moyenne, peut-être même légèrement au-dessous. Mais, on devine que, sous son uniforme, son corps est aussi bien entretenu que ses armes ou ses bottes. On est loin des hommes qui se laissent pousser une petite panse bedonnante avec l’âge, le manque d’exercice et les repas un peu trop riches. Il ne s’agit pas non plus d’un athlète qui a passé des années à façonner son corps pour travailler son apparence. Non, on pressent que ce qui l’a maintenu en forme ce sont des années d’entrainements intensifs, repoussants les limites, pour exceller au combat. Chaque muscle a été façonné pour être efficace au maximum, sans chercher à en accroitre le volume. Bien entendu, comme pour la plupart des bretteurs, ce sont les muscles du haut du corps qui sont les plus travaillés, mais les autres n’ont pas été négligés pour autant. Il est assez rare de le voir torse-nu, ce n’est pas le genre d’homme à chercher la moindre excuse pour tomber la chemise. Mais si ça arrive vous pourrez compter un grand nombre de cicatrices dont certaines se voient clairement au milieu de la toison grisâtre de son torse. Vous comprendrez alors qu’il n’a pas obtenu ses galons derrière un bureau et que c’est un vétéran de nombreuses batailles. Ses bras, sa poitrine et son ventre, sont couverts de coups d’épées, de balles ou d’autres plaies plus difficilement identifiables. Par contre son dos est vierge de toute blessure, c’est un homme qui n’a jamais fui un combat ou connu le fouet pour désobéissance. Il n’a presque pas de graisse, mais il se force à garder tout de même juste assez de réserves pour le cas où il aurait à survivre sans ravitaillement.
A l’image des choses sur lesquelles il a un contrôle, ses cheveux, sa moustache et sa barbe sont parfaitement entretenus. Tous ont la même longueur règlementaire et aucun poil n’ose dépasser sous peine de se faire tailler pratiquement quotidiennement. Le brun de ses vingt ans a depuis longtemps cédé la place à un gris plutôt clair et uniforme qui lui confère un air plutôt sage. Il commence à se dégarnir légèrement sur les tempes mais contrairement à d’autres, il ne cherche nullement à le cacher ou à l’atténuer. Il assume cette calvitie naissante, tout comme le gris de ses cheveux et ses rides c’est un homme fier qui n’essaiera pas paraître plus jeune qu’il ne l’est.
Il prend soin de lui, mais sans jamais tomber dans la coquetterie, par exemple ses ongles sont coupés courts et bien entretenus mais pas manucurés. Il porte une montre toute simple, pour savoir l’heure, même si avec sa fortune il pourrait facilement se payer beaucoup mieux. Il ne porte aucuns bijoux, jamais, même pour les grandes occasions. Outre ses uniforme et sa tenue d’apparat il n’a qu’un ou deux costumes très simple qu’il n’a mis qu’a une ou deux reprise depuis qu’il s’est engagé, car c’est un marine avant tout et qu’il ne voit pas de raisons pour ne pas porter son uniforme.
Il a des yeux assez sombres, bleux tirant sur le gris, qui ont presque l’air enfoncés dans son crâne à cause de ses sourcils perpétuellement froncés et des pates doigts qui viennent lui tirer le coin des paupières. Ce regard dégage énormément de froideur, lorsqu’il se pose sur vous on a l’impression d’être jugé, d’être considéré comme inférieur. Il est très rare que les émotions viennent voiler ces yeux d’acier et ce visage impassible. Les seules qui semblent pouvoir déformer ces traits sont la colère et la rage. Sa bouche est assez fine et pincée, le genre de lèvres peu habituées au sourire, si bien qu’on se demande s’il en est capable. Ses oreilles et son nez n’ont rien de particulier, ils sont en harmonies avec le reste de son visage.
Il a le teint hâlé d’un homme qui passe du temps au soleil et la peau burinée d’un marin d’expérience qui a connu bien des jours de mer. Il a les rides d’un homme de son âge, mais celles autour des yeux sont plus prononcées que la moyenne, ce qui lui donne un air mécontent en permanence. Il est très rare de voir ses dents vu qu’il ne sourit presque jamais mais elles sont blanches et semblent un bon état, il ne fume pas et à une bonne hygiène.
◘ Caractère & morale : Edward est un homme profondément affecté par son appartenance à la marine, certains traits de son caractère ont été littéralement façonnés par son métier. Il n’a jamais été quelqu’un de très jovial mais, en plus, il considère que les membres de la marine du gouvernement mondial doivent faire preuve de sérieux et de sang froid en toutes circonstances. En conséquence, il voue une animosité farouche, qui se rapproche de la haine, aux officiers au tempérament un peu trop léger. Il lui est arrivé à de nombreuses reprises de rappeler à l’ordre ceux dont le comportement lui paraissait inadéquat. Il avait toutefois réussi à se cantonner à ses subordonnés ou égaux, mais à quelques reprises il n’avait pu retenir une remarque acerbe envers l’un de ses supérieurs et il s’en été fallu de peu pour qu’il soit réprimandé.
Il a énormément de mal à se lier d’amitié, il lui faut plusieurs années pour accorder sa confiance et même alors il ne se livrera jamais totalement. C’est le genre d’homme où, lorsqu’on arrive à percer sa carapace, on trouve une seconde armure, tout aussi épaisse. Malgré tout, pour les rares personnes qui ont réussi à gagner son amitié, c’est un ami fidèle et loyal qui place ces liens privilégiés en dessus de tout. L’un des plus gros dilemmes qu’on pourrait lui poser est qu’un ami lui demande de ne pas obéir à un ordre d’un de ses supérieurs. Il est très difficile de prévoir ce qu’il ferait dans ce cas-là.
Son respect est beaucoup plus facile à gagner que son amitié, il arrivera à accorder son estime à quelqu’un qui n’a pas du tout les mêmes convictions que lui, du moment que cette personne se comporte selon certaines valeurs essentielles pour lui. Ces règles de vies sont plutôt difficiles à cerner et peuvent varier selon les contextes et les personnes. Par exemple, pour lui, trahir une cause, quelle qu’elle soit, est un acte de lâcheté et de faiblesse il méprise les tourne-casaque peu importe leur camp. Il éprouvera plus de respect pour un pirate, fier et fort, qui se bat pour ses conviction et ne fuit pas devant le danger, que pour un marine qui s’est engagé par hasard ou par facilité et qui ne se bat que parce qu’il y est obligé. Ça ne l’empêchera pas de combattre ce criminel mais il le fera avec respect et considération alors qu’il fera tout pour trainer le marine faiblard dans la boue afin de lui faire quitter la marine si il ne l’en juge pas digne. Il a tendance à respecter la puissance et l’intelligence, mais il a du mal avec ceux qui ont obtenu l’un ou l’autre trop facilement. Pour lui, pour être respectable, la force ou le pouvoir doit avoir été obtenue par l’entraînement, le travail acharné ou l’intelligence. En conséquence il a énormément de mal à respecter les utilisateurs de fruits du démon, peu importe leur camp, pour lui ce sont des parvenus, des bons à rien dont la seule qualité est d’avoir su ouvrir la bouche pour croquer un fruit ce dont un enfant de 5 ans est capable. Bien sûr si ce fruit a été obtenu suite à une féroce bataille ou des années de recherches, ça change les choses mais il lui est arrivé de rencontrer des personnes qui avaient obtenu ce pouvoir presque par hasard. Si il continue à s’entrainer si dur alors qu’il pourrait se contenter de commander c’est en partie pour remettre à leur place ces personnes-là. De la même façon il méprisera les gens qui ont obtenu leur richesse ou leur pouvoir par héritage tant qu’ils n’ont pas fait leurs preuves par eux-mêmes.
Si il a voué sa vie à combattre les pirates et les criminels c’est principalement parce qu’il trouve que voler, c’est faire preuve de faiblesse. Pour lui si on vole une miche de pain c’est parce qu’on a été trop faible pour travailler assez pour se la payer et qu’on choisit la facilité. Il sera donc beaucoup plus dur envers un pirate qui s’adonne souvent au pillage et au vol qu’avec un autre qui se contente d’attaquer ses semblables par exemple. De la même façon il éprouvera beaucoup plus de respect pour un révolutionnaire, quelqu’un qui se bat pour ses convictions, sans rien espérer d’autre qu’une vie meilleur pour lui et les autre. Il n’arrive pas du tout à haïr ces personnes car au fond de lui il est plutôt d’accord avec eux, voir sa vie régie par une bande de parvenu qui n’ont fait que naître dans la bonne famille le rend malade lorsqu’il y pense trop. Il se rassure en se disant que les amiraux de la marine, eux, ne sont pas arrivés à ce poste par hasard et qu’il s’agit de gens compétents qui œuvrent pour un monde meilleur. Mais il évite de trop y penser, car là encore il sait au fond de lui-même qu’ils ne font qu’exécuter les ordres du gouvernement mondial. Jusque-là, il est toujours parvenu à éviter d’être envoyé lutter contre les révolutionnaires, mais il sait très bien que tôt ou tard il n’y coupera pas. Il sait aussi que même si il est assez d’accord avec leur combat il ne pourra pas faire autrement que respecter les ordres. Sa position au sujet du gouvernement mondial est assez compliquée, il n’aime pas l’idée que certains des monarques qui le composent soient juste des héritiers sans cervelle qui n’ont jamais rien fait de leur vie. Mais d’autre côté, pour lui, une telle autorité supérieure est nécessaire pour éviter les guerres inutiles et enrayer les menaces pirates. Il sait que sans ce gouvernement aucun état ne pourrait et ne voudrait employer une force navale aussi impressionnante que la marine et que sans la marine, les pirates et autres criminels feraient régner la terreur sur tous les océans. Pour lui le gouvernement mondial idéal serait constitué uniquement des dirigeants les plus puissants ayant fait leur preuves dans la conduite d’une guerre et dans la gestion de leur propre pays. Mais il savait que cet idéal ne verrait jamais le jour car il faudrait une entité supérieure pour décider du mérite de chaque postulant et qu’à part les Tenryuubito personne ne pourrait y prétendre. Son avis sur ces nobles mondiaux était encore plus tranché que sur le gouvernement, pour lui ils ne sont qu’une bande de bons à rien prétentieux et insolents, pourris jusqu’à la moelle et incapables de se torcher sans l’aide du gouvernement mondial et de la marine. Il n’arrive pas à leur trouver une quelconque utilité dans le fonctionnement mondial et si le choix lui été donné de tous les supprimer il n’hésiterait pas longtemps.
Son rapport aux femmes est lui aussi assez conflictuel, il a hérité de précepte assez machiste selon lesquelles elles sont de faibles créatures qu’il faut cantonner aux tâche ménagères. Mais comme il respecte la compétence, si l’une d’entre elle se montre douée pour un art il serait bête de ne pas l’exploiter. En conséquence ça ne le dérange absolument pas d’avoir des femmes sous ses ordres mais il ne leur offrira aucun traitement de faveur et si elles se montent moins compétentes que leurs camarades elles seront vite transférées ailleurs. Il a un peu plus de mal à avoir une supérieure hiérarchique car, comme selon lui il est un des meilleurs marine, il y a très peu de chance qu’une femme soit encore meilleure. Pour l’instant aucune représentante de la gente féminine n’a réussi à percer sa carapace, il a bien eu quelques amourettes lorsqu’il était jeune, mais rien de sérieux. La grande femme de sa vie, c’est la marine, et quiconque se met entre elle et lui a du souci à se faire.
Il méprise les fainéants, il aura plus de sympathie pour un paysan qui s’échine toute la journée dans les champs que pour un parvenu qui subsiste grâce à la rente d’un héritage. Bien sûr, si c’est lui-même qui s’est construit de quoi pouvoir être rentier sans travailler, il ne le méprisera pas. Il a vraiment énormément de mal avec ceux qui ont eu toutes les chances de leur côté et qui n’ont fait qu’en profiter ou gâcher ces opportunités. Il comprend parfaitement ceux qui ont choisis une vie honnête et simple, il ne considère pas du tout ce choix comme de la faiblesse, au contraire.
Ce n’est pas un solitaire dans l’âme mais comme ce n’est pas un marrant ni même quelqu’un de très agréable à côtoyer, il s’est habitué à être seul. Il se suffit à lui-même et préfère largement être seul que mal accompagné. Bien sûr il y a eu des moments où cette solitude a été dure à supporter mais il en a fait une force, il n’a besoin de personne pour réussir. Les seules conversations qu’il apprécie tournent autour des mêmes sujets, la marine et les pirates. Il aime engranger toute sorte de récits à ces sujets car il sait que les expériences des autres peuvent l’aider à affronter des situations similaires. Même si il n’est pas toujours d’accord avec les choix qu’ils font il sera toujours à l’écoute de personnes qui ont ce genre d’histoires à raconter.
Comme c’est souvent le cas pour un officier, il sait faire preuve d’esprit d’initiative, toutefois, il ne veut pas désobéir aux ordres. La plupart du temps il se contente d’interpréter ses consignes de la façon qui l’arrange mais s’il doit choisir entre un ordre clairement exprimé et une de ses idées, il choisira de respecter l’ordre.
◘ Histoire :1. La famille Sharp Raconter l’histoire d’Edward sans parler, d’abord, de celle de sa famille est impossible car cette histoire est, bien sûr, liée à la sienne.
La famille Sharp est une vielle famille de l’archipel des Orgao, si loin que les gens s’en souviennent, elle a toujours été là. Paysans, puis bucherons, éleveurs puis commerçants, les Sharp n’avaient pas vraiment de spécialité ni de talent particulier jusqu’à l’arrière-grand-père de Edward. Fils de menuisier qui n’avait jamais vraiment aimé travailler le bois et malgré l’insistance de son père, il voulut changer de voie, comme l’avait fait les hommes de la famille à de si nombreuses reprises. Il devint donc marchand et on pouvait dire qu’il avait le négoce dans le sang, en plus d’avoir le charisme et l’éloquence nécessaire, il savait flairer une bonne affaire et la conclure. Avant même d’avoir vingt ans il s’était déjà forgé une solide réputation d’honnête marchand et d’habile commerçant. Il avait amassé une petite fortune qu’il avait investie directement dans un bateau de commerce. A partir de là il vogua de bonnes affaires en transactions de génie, si bien qu’il put rapidement se payer une joli petite flotte marchande qu’il dirigeait d’une main de maître depuis le port d’Orange. Les navires portant l’emblème de la famille Sharp naviguaient dans tout East Blue, protégés des pirates par les nombreux accords que le directeur avait conclus avec ces derniers.
A sa mort, quelques années plus tard, il légua une belle entreprise à son fils, Charles, qui, lui, n’était pas un marchand dans l’âme mais qui savait quand même trouver des bonnes affaire. Pour le grand père d’Edward le commerce maritime était devenu trop risqué, entre les pirates, les monstres marins et les tempêtes, on ne pouvait jamais être sûr qu’une cargaison allait arriver à bon port et il n’avait pas le goût du risque. Petit à petit il céda ses parts de la société familiale pour réinvestir les liquidités dans des investissements moins hasardeux. Il acheta principalement de la terre, pendant un temps il passa pour un illuminé qui dilapidait sa fortune dans des parcelles de terre incultivables. Mais il s’avéra vite qu’il avait de la suite dans les idées, dans l’une de ses propriétés, on découvrit un gisement d’argent et un autre de fer. Sur une autre il fit construire un moulin à eau et une sorte d’usine qui concassait les minerais grâce à la force de l’eau. Enfin sur une autre il construisit une fonderie qu’il alimentait grâce au bois des forêts qu’il avait acheté. Les premiers temps furent un peu difficiles et il put continuer grâce aux bénéfices de la vente de la société de transport maritime qu’il finit par ventre totalement. Puis ses investissements finirent par devenir rentables et il se mit à vendre du fer, de l’acier et de l’argent dans tout East Blue. Avec l’argent qui finissait par rentrer il put acheter d’autres terrains, cultivables cette fois pour certains, et y implanter d’autres entreprises dont la plupart se révélèrent rentables. Même si ses fils et sa femme n’avaient jamais vécus dans la misère il put leur offrir tout le luxe dont on pouvait rêver.
Charles avait épousé une fille d’une bonne famille locale et, même si il avait été arrangé, leur mariage était heureux et elle lui avait donné deux jolis garçons. George, l’ainé et le père d’Edward, était un garçon capricieux et influençable. Mais comme c’était son héritier, son père avait une fâcheuse tendance à tout lui offrir et à tout lui pardonner. Le cadet était plus calme et plus posé, il faisait tout pour ne pas suivre l’exemple détestable que lui offrait son frère. Lorsque Charles fût emporté par une maladie foudroyante un peu avant ses quarante ans, ses entreprises restèrent sous la tutelle de son épouse pendant deux ans, jusqu’à ce que George devienne majeur et puisse en reprendre la présidence. Cette passation de pouvoir signa la mort de ce que les deux générations précédentes s’étaient évertuées à bâtir. Ignorant les conseils de son frère, il alla de mauvaises décisions en très mauvaises décisions. Il vendit les affaires les plus lucratives juste parce qu’il n’avait aucune envie de s’en occuper et qu’il voulait financer la construction d’un immense bateau. Il ne conserva presque que la mine pour financer sa lubie d’un immense navire avec lequel il pourrait faire des transports dont personne d’autre ne serait capable. En plus de son rêve un peu loufoque il menait un train de vie au-dessus de ses moyens pourtant non négligeables. Il aimait le luxe, le jeu et les très bons alcools. Il épousa une femme qui menait à peu près le même train de vie à la différence qu’elle n’avait pas un sous et qu’elle comptait sur son richissime mari pour l’entretenir.
Ils eurent rapidement un fils, Edward, presque par accident, mais ça ne changea rien à leurs habitudes et ne les assagit pas du tout. Le projet titanesque qu’avait entreprit George avait du mal à avancer car les sommes à débourser, ne serait-ce que pour acheter et acheminer le bois étaient colossales et il n’eut bientôt plus de terres ni d’entreprises à vendre. Il n’avait gardé que la mine d’argent et le manoir familial dont son grand-père avait commencé la construction. Lorsque le filon de minerai se tarit, il ne lui restait qu’une coque de bateau gigantesque mais inutile. Il se retrouva vite criblé de dettes et fût contraint d’arrêter les travaux sur son projet, désespéré il se réfugia dans l’alcool. Sa femme disparue du jour au lendemain, le laissant seul avec ses soucis et leur fils de tous justes quatre ans à l’époque. On raconta qu’on l’avait vu embarqué avec un richissime négociant mais on n’entendit plus jamais parler d’elle à Orange Town. Il sombra donc dans une profonde dépression maintenue par l’alcool et ce fût donc le frère cadet, Jonathan qui dû travailler comme un forcené en accumulant les petits boulots pour pouvoir entretenir le manoir et s’occuper de son neveu.
2. Naissance Comme vous l’avez compris, Edward est le fils de George D. Sharp et d’une opportuniste qui se faisait à l’époque appeler Bella Rubis. Elle tomba enceinte dans les premiers mois de leur mariage qui avait eu lieu seulement quelques jours après leur rencontre. A l’époque elle espérait probablement s’assurer ainsi un accès permanent à la fortune de son mari. Même aujourd’hui on sait peu de chose sur elle, elle était arrivée en ville seulement quelques jours avant de rencontrer son futur mari et on ne l’avait croisée que dans des lieux luxueux dans lesquelles elle avait laissé une ardoise assez impressionnante. Puis elle avait rencontré un riche héritier qu’elle avait séduit en lui racontant précisément ce qu’il voulait entendre. Il était tombé amoureux, pensant ses sentiments réciproques, et l’avait épousée puis avait remboursé ses dettes. Elle était du genre à en demander toujours plus, après une cérémonie de mariage qui avait couté plus cher que le budget annuel de la ville, elle demanda à son mari de l’emmener faire le tour d’East Blue comme lune de miel. Comme il avait quand même un minimum de conscience professionnel, il refusa, vu qu’il devait s’occuper de surveiller l’avancée de son projet. Pour se faire pardonner il la couvrit de cadeaux, plus chers les uns que les autres, dilapidant un peu plus son héritage.
Edward arriva un peu comme un cheveu sur la soupe, alors que son père commençait à se rendre compte que la fortune familiale n’était pas illimitée et que son projet lui couterait jusqu’au dernier centime de ce qu’il avait. Il commença à refuser certains des caprices de sa femme qui se braqua et ignora complètement son enfant, lorsque la nourrice cessa de s’en occuper, faute d’avoir été payée ce fut son oncle Jonathan qui s’occupa du bambin et ce fut probablement sa plus grand chance. Même si il avait toujours été un homme discret dans l’ombre de son frère, c’était un homme droit et travailleur. Il n’avait jamais demandé de traitement de faveur, jamais demandé sa part de la fortune familiale. Tout ce qu’il avait fait c’était tenter de conseiller son frère de son mieux et de le dissuader d’entreprendre la construction de son bateau titanesque ou de ne pas épouser cette croqueuse de diamants. Mais, en doux rêveur obstiné, son aîné se contenta de l’ignorer et n’en fit qu’à sa tête.
Le poupon était en bonne santé mais son développement fût un peu retardé par ce manque de stabilité familiale et d’affection. Ce ne fut qu’une fois aux bons soins de Jonathan qu’il rattrapa le cycle de développement normal d’un enfant. Ses parents biologiques se fâchaient une fois de temps en temps contre son oncle pour lui rappeler qu’ils étaient les géniteurs de cet enfant et qu’ils avaient donc tous les droits sur son éduction mais l’homme les laissait râler sans relever, sachant très bien qu’ils étaient incapables de s’occuper de l’enfant sans lui.
3. Enfance et adolescence Alors qu’il entrait dans l’enfance, il devint une sorte d’orphelin, son père sombra dans l’alcoolisme après sa ruine, puis sa mère le quitta, car il était désormais trop pauvre pour elle, et disparu à tout jamais. Il ne chercha jamais à la retrouver mais s’il avait essayé il s’y serait sûrement cassé les dents vu qu’elle semblait être une sorte de croqueuse de diamant professionnelle. Elle partit sans un au-revoir, au milieu de la nuit, comme la voleuse qu’elle était. Suite à cet échec supplémentaire dans sa vie, son père devint une sorte de fantôme qui ne sortait qu’une fois de temps en temps de la chambre parentale pour réclamer des bouteilles d’alcool et un peu de pain. Le quotidien était donc centré autour de son oncle qui faisait toutes sortes de petits boulots pour pouvoir acheter à manger et l’alcool pour son aîné. Il ne savait pas vraiment pourquoi il continuer de lui amener de quoi se noyer ainsi, probablement un peu pour ne plus l’avoir sur le dos. Tant qu’il avait sa dose, il restait cloitré dans la porcherie qui lui servait de chambre et au moins son fils ne le voyait pas.
Le gamin eu donc une enfance relativement heureuse, élevé par son oncle qui insista pour qu’il ait une éducation irréprochable. Il n’était pas vraiment doué à l’école, un peu trop rêveur, vite ennuyé par les chiffres ou les longs textes. Mais il se donnait du mal pour faire plaisir à Jonathan qui, même si il était épuisé par une journée de travail, ne manquait jamais de l’aider à terminer ses devoirs et de vérifier ses notes. Il n’était pas du genre sévère et violent mais si Edward ne se donnait pas à fond il lui expliquait longuement que toutes les connaissances qu’il rassemblait à son âge lui faciliteraient la vie lorsqu’il serait grand. Elles lui permettraient de trouver un bon travail, de faire les bons choix, et peut être, pourquoi pas, d’un jour restaurer le prestige familial. Alors le gamin se remotivait et tentait à nouveau d’apprendre sa leçon même s’il savait au fond de lui-même qu’une partie des choses qu’il apprenait ne lui servirait jamais à rien.
Malgré les efforts de son oncle pour lui ménager une enfance comme celle des autres, le petit Edward restait un peu à part. La ville n’était pas très grande et tout le monde savait à propos de la ruine de sa famille à cause de la folie de son père. Les autres bambins se moquaient de lui en lui demandant s’il était aussi fou que son père, s’il allait se mettre lui aussi à construire un bateau. Au début il répliqua par de la colère et des coups de poings mais suite aux réprimandes et aux nouvelles moqueries il comprit que ça ne servait à rien, que ça ne faisait qu’empirer la situation. Il choisit donc de laisser les railleries glisser sur lui et de s’isoler pour ne pas les provoquer. Il préférait largement les journées passées avec son oncle à l’assister sur les chantiers où dans les champs que celles interminables à l’école. Il eut donc une scolarité en demi-teinte qu’il arrêta au plus tôt, des que son oncle l’accepta.
Il voulut suivre les pas du frère de son père et travailler à la journée, là où on avait besoin d’eux, mais on avait rarement besoin de deux personnes. Il chercha à entrer en apprentissage chez un artisan, mais entre son jeune âge et son nom de famille, on lui claqua toutes les portes au nez.
4. Engagement Pour ne pas être contraint à la mendicité ou à l’oisiveté, il choisit alors la seule solution noble qui s’offrait à lui. Dès qu’il en eu l’âge légal, il s’engagea dans la marine. Avec une bouche en moins à nourrir et sa maigre solde qu’il lui enverrait chaque mois, son oncle aurait une chance de pouvoir travailler un peu moins. Jonathan n’avait pas été ravi lorsque le jeune Edward était venu lui apprendre qu’il avait signé son engagement.
« Je ne me suis pas saigné pour te nourrir et t’éduquer pour que tu ailles servir de chair à canon. Tu ne réalises pas ce que tu viens de faire imbécile… Ton âme leur appartient désormais… Imbécile… »
Même si son oncle avait une opinion assez tranchée sur la marine, le jeune engagé savait qu’il avait fait le bon choix, le seul choix possible. Il n’avait pas d’idée précise sur la question, pour lui se battre pour protéger les faibles et les innocents ne pouvait être qu’honorable. Il savait que la vie ne serait pas rose, qu’il risquait de ne pas dormir beaucoup, de s’épuiser à la tâche et surtout de mourir au combat. Mais s’il réussissait plus personne ne pourrait le comparer à son imbécile de père, il leur prouverait de quel trempe il était. Quoi qu’il arrive, il n’abandonnerait pas, il faudrait qu’ils le jettent dehors de force pour qu’il quitte la marine avant d’avoir fait ses preuves. C’est donc déterminé qu’il quitta Orange Town avec son baluchon sur le dos.
La vie de recrue ne lui posa absolument aucun problème, adolescent discret et travailleur il ne fit pas de vagues et tentait toujours de remplir les tâches qu’on lui confiait. Même si certains instructeurs lui donnaient des ordres volontairement irréalisables, il faisait tout pour réussir et il ne s’arrêtait pas tant qu’on ne lui en avait pas donné l’ordre. Très vite on ne compta plus le nombre de fois où on le retrouva, à l’aube, encore en train de tenter de courir autour du terrain d’entrainement, car aucun supérieur ne lui avait ordonné de s’arrêter après lui avoir demandé de faire 1000 tours de terrains. Ou en train d’éplucher des patates jusqu’à ce que l’amidon l’empêche de bouger les doigts. Fascinés par son obstination il devint vite une source d’amusement teinté de respect pour ses supérieurs qui le poussaient dans ses retranchements. Mais jamais il ne craqua, même quand son physique le lâchait, il continuait grâce à sa volonté de fer, en parfaite petite recrue bête et obéissante.
Même si il était beaucoup moins athlétique que certains de ses camarades, il ne tarda pas à prendre le dessus sur eux grâce à sa rigueur et sa détermination. Ses progrès et sa supériorité ne tardèrent pas à être remarqués et il fût donc accepté en tant que matelot.
5. Montée en grade Il reçut une première affectation, dans East Blue, sur une base qui se frottait régulièrement aux pirates, assez actifs dans cette zone. Il fût placé sous le commandement d’un vétéran dont la mentalité s’accordait parfaitement à celle d’Edward. Il était dur, rigoureux, intolérant, il menait la vie dure à ses hommes et les faisaient s’entrainer de l’aube au crépuscule des qu’ils n’étaient pas en mer. La plupart des marines étaient loin d’être heureux lorsqu’on leur annonçait ce genre d’affectation mais pour le jeune soldat c’était un commandement exemplaire. Au lieu de s’entrainer, contraint et forcé, comme certain de ses camarades, il y mettait de la bonne volonté et faisait tout pour respecter au mieux les consignes de son supérieur.
Le colonel Wartch ne tarda pas à remarquer ce soldat appliqué qui ne se plaignait jamais et se faisait un devoir de se surpasser à chaque instant. Il ne tarda pas à le promouvoir et à en faire son apprenti, c’est donc durant cette période que le marine Sharp se forgea une solide expérience. Il affronta des pirates à de nombreuses reprises, il connut la victoire, la défaite, la peur, la joie et il s’en sortit avec son honneur sauf. Il fut initié à des notions qui dépassent les marinos de base, comme la stratégie ou la gestion d’une campagne. Le colonel lui laissa libre accès à tous ses livres militaires et le sergent ne se le fit pas dire deux fois. Pendant plusieurs mois il passa l’immense majorité de son temps à lire et à discuter de ce qu’il venait de lire avec son mentor. Lorsqu’il arriva au bout des lectures qu’il lui restait, ils comprirent tout deux qu’il n’avait pas plus rien à apprendre du colonel.
Wartch le promu au rang de lieutenant et le recommanda pour une mutation sur Grand Line qui arriva quelques semaines plus tard. Les deux hommes se quittèrent avec émotion, sachant qu’il était peu probable que leurs chemins se recroisent un jour. C’est donc emplit d’ambition et de soif de progrès que l’ex-sergent Sharp fit son entrée sur grand line.
Malheureusement pour Edward, son ancien supérieur n’avait pas été assez influent pour choisir son futur supérieur. Le jeune lieutenant se retrouva donc dans l’unité d’un officier supérieur pour le moins loufoque et exubérant. Le colonel Stew L. Cat était un passionné de félins, il avait poussé cette passion jusque dans les moindres détails. Il se promenait toujours avec un manteau à oreille de chat, des gants avec des griffes et des coussinets, et avait insisté pour qu’une immense tête de chat soit peinte en dessous du symbole de la marine sur son navire. La règle n’était pas explicite mais il semblait que pour rester dans ses bonnes grâces il fallait entrer dans son jeu et, au minimum, feindre le même intérêt pour les chats. La plupart des officiers et des soldats avaient donc modifié leur uniforme pour ajouter un rappel à cet animal. Mais avec Edward ça ne se passa pas ainsi, lorsqu’il arriva, le colonel Cat lui offrit un manteau de lieutenant avec queue de chat et capuche à oreille. Même si il savait que ça ne jouerait pas en sa faveur, il refusa ce présent en citant l’article du code de la marine qui était censé empêcher les modifications de l’uniforme règlementaire. Comme c’était prévisible avec ce genre de personnage, il le prit comme un affront et une critique personnelle. Dès lors il s’employa à compliquer la vie de ce subordonné récalcitrant. Il l’envoya de tâches longues et ingrates, en missions dangereuse avec peu de chances de succès, il le poussa dans ses retranchements sans jamais le faire craquer.
Le lieutenant Sharp serra les dents et regarda les lèches-bottes récolter les félicitations et les promotions pour récompenser des missions clés en main. Pendant ce temps il se voyait refuser tout avancement sous des prétextes fumeux. Ne voulant trahir aucun de ses principes, il se contenta de faire le dos rond et d’attendre que la roue tourne. Sa chance arriva sans qu’il en ait vraiment conscience, il avait été envoyé sur une nouvelle mission qui se rapprochait du suicide. Il avait reçu l’ordre d’attaquer un navire pirate bien supérieur en force offensive et en nombre d’hommes à bord. Il mit plusieurs heures à mettre en place une stratégie à base de diversion, de harcèlement moral et physique, exploitant au mieux les capacités de son navire et de son équipage. Lorsqu’ils passèrent à l’action, ce fut une très longue journée, mais à la fin, les pertes côté marine étaient minimes et la mission était couronnée de succès. Ce que le lieutenant Sharp ne savait pas que, c’était qu’à la base il avait été envoyé sur cette mission pour servir de diversion à un contre-amiral et une équipe de soldats d’élite qui eux devaient assurer la capture du capitaine pirate et de ses principaux officiers. Etant donné l’efficacité d’Edward et ses hommes, ils n’eurent même pas besoin de se retrousser les manches et le quartier général reçut enfin un rapport objectif sur les compétences du lieutenant qui ne tarda pas à apprendre qu’il était promu capitaine et que son rattachement était désormais Marinford.
Sa progression, désormais libérée du colonel Cat, put reprendre son cours normal. A 37 ans il fut nommé colonel, puis commodore a 43. Il mit une dizaine d’années supplémentaires à devenir contre-amiral.
6. La seule erreur Malheureusement lorsqu’on est rigoureux, droit et qu’on n’a pas sa langue dans sa poche, on finit irrémédiablement par se faire des ennemis. La plupart des gens, même les officiers de la marine, n’aiment pas être mis devant leurs propres faiblesses et face à Sharp, personne ne peut se mentir. Il fût donc affecté à une zone sensible de grand line, loin de Marin-Ford, coincée entre un point de passage apprécié des pirates et un front de l’armée révolutionnaire de l’autre. Mais ce genre de défi ne lui faisait pas peur, il lui permettait même de montrer qu’il avait l’étoffe d’un vice-amiral, voire d’un amiral. Les choses commencèrent plutôt bien, il reprit les troupes en main, les fit s’entrainer beaucoup plus dur. Il fit muter les brebis galeuse et venir des remplaçants plus irréprochables. Ils remportèrent vite quelques succès mineurs puis quelques victoires retentissantes et les choses étaient en bonne voie pour qu’il se fasse promouvoir et attribué une zone plus large.
C’est alors qu’il y eu la mission de Calm Island, l’île, habituellement calme et loin de tout conflit, venait d’être prise par les révolutionnaires. Ces derniers avaient éliminé ou capturé assez facilement la petite garnison locale et semblait vouloir se servir de la petite caserne comme d’un poste avancé pour porter leur rébellion plus loin. Le contre-amiral Sharp reçut pour consigne de les attaquer de front, de jour, en débarquant sur la plage la plus accessible de l’île. Il comprit instantanément de quoi il s’agissait, on les envoyait servir de chair à canon pour créer une diversion. Le plan devait être assez simple, pendant que les rebelles seraient occupés à les massacrer, lui et ses hommes, une autre force frapperait en tentant de couper la retraite de révolutionnaires et de les prendre à revers.
Il y avait de fortes chances que ça réussisse mais même si l’opération était planifiée à la seconde, les pertes de son côté seraient obligatoirement élevée. L’idée lui était insupportable, il avait passé des mois à entrainer ces hommes, du lever au coucher de soleil, ce n’était pas pour les sacrifier à la première occasion. Néanmoins, il n’était pas du genre à désobéir aux ordres et s’ils ne faisaient pas une diversion suffisante, l’autre groupe risquait de se faire massacrer. Il resta debout toute la nuit à réfléchir à ce dilemme et même lorsqu’ils firent voile le lendemain pour se rapprocher de l’île en question il n’avait pas arrêté de décision. Il avait étudié les plans de l’île et savait très bien à quel endroit les rebelles choisiraient de les affronter. Entre la plage et le village il y’avait un passage ou le chemin principal serpentait entre deux collines, dès que le navire de la marine serait repéré, les forces révolutionnaires iraient prendre position sur le flanc de ces défenses naturelles. Ils attendraient probablement le dernier moment pour se monter et profiteraient de leur position surélevée pour tirer les marines, comme des lapins. Lui et ses hommes seraient dans une zone sans aucune protection possible et ne pourraient que subir le feu ennemi. Tôt ou tard il serait obligé d’ordonner la retraite jusqu’au navire, pour ne pas qu’ils y restent tous, les rebelles les poursuivraient probablement pour achever les survivants avant qu’ils n’atteignent le navire. C’est surement à ce moment-là que l’autre unité de marine passerait à l’attaque en les prenant à revers et profitant à leur tour des avantages de la position géographique.
Il respecta donc les consignes et accosta à l’endroit désigné, même sans en avoir de preuve, il savait qu’ils avaient été repéré et que des troupes devaient déjà être en mouvement. Alors que ses hommes attendaient pour savoir quelle direction emprunter il fit semblant d’avoir oublié qu’on lui ordonnait d’attaquer par le chemin principal. Il ordonna donc de marcher vers un bois un peu à l’ouest. Comme il l’avait prévu les insurgés les attaquèrent depuis les collines, mais grâce au couvert des arbres, les pertes furent minimes de chaque côté. Il ordonna la retraite, et, heureusement, l’officier adverse mordit à l’hameçon en les poursuivants. Alors que les militaires atteignaient la plage et leur navire, les révolutionnaires étaient sur leurs talons, persuadés de les avoir coincés. Mais Edward les avaient amenés exactement là où il le voulait, il attendit qu’ils s’approchent encore et leva le bras pour donner le signal. Les hommes qu’il avait laissé à bord firent feu avec les canons et la charge des rebelles fut stoppée. Ils étaient en train de se réorganiser pour attaquer dans un angle mort de tir lorsqu’ils furent attaqués par l’arrière par l’autre troupe de marine.
Au final les pertes du côté des hommes du contre-amiral Sharp furent extrêmement réduites pour un combat de cette envergure. Mais ce qu’il ne pouvait pas deviner avec les informations qu’il avait eues c’était que l’objectif du second groupe n’était pas uniquement d’éliminer les forces ennemies. Ils devaient capturer l’un des officiers qui était un des leaders du mouvement et qui était en possession d’informations essentielles sur les positions des révolutionnaires. Mais lorsqu’ils étaient arrivés, leur cible était déjà morte, emportée par l’un des tirs de canons. En conséquence, au lieu d’être récompensé pour avoir épargné la vie de dizaines de soldats, le Contre-Amiral passa devant un comité de la marine chargé de le punir. Il savait ce qu’il lui restait à faire, jouer le jeu de la politique auquel il s’était refusé jusque-là, il fit appel au peu de relations et au peu d’économies qu’il avait pour parvenir à éviter une sanction trop lourde. La commission statua que les consignes qu’il avait reçu étaient trop libres et trop peu précises, elle le priva de solde pendant six mois et repoussa toute promotion éventuelle pour la même durée. Il fût affecté à un poste de gratte-papier à Marin Ford pour éviter qu’il fasse de vagues pendant cette sorte de mise à l’épreuve.
7. Politiquement correct Désormais conscient qu’il ne parviendrait jamais à devenir amiral sans alliés puissants, malgré son intelligence et sa compétence, il se mit à la recherche de personnes avec le même point de vue que lui. En effet, il supportait de moins en moins bien de voir l’ordre auquel il avait consacré sa vie souillé par des officiers corrompus et loufoque. Il avait très mal vécut son passage sous les ordres du colonel Cat et même après des années et la mort de l’intéressé, la rancœur demeurait. Son autre cheval de bataille était la décadence des tenryuubito, même si il était d’accord que la marine devait assurer leur protection il était las de voir que ces êtres souillés par l’oisiveté et la luxure prenaient un malin plaisir à utiliser les marines pour leurs basses besognes. Il n’eut pas beaucoup de mal à trouver des personnes partageant le même point de vue. Assez rapidement il rassembla autour de lui des officiers qui partageaient sa vision de la marine idéale. Il avait commencé par retrouver des disciples de l’homme qui lui avait tout appris. Wartch n’avait pas vraiment fait une grande carrière mais il avait toujours eu un talent pour détecter les soldats qui feraient des officiers de talents. Il avait formé une dizaine des hauts-officiers les plus respectables du moment et ceux qui étaient passés après Edward avaient entendu parler de lui. Il n’avait donc eu aucun mal à les convaincre de le soutenir et ça lui faisait déjà un appui solide même si aucun n’avait un grade supérieur au sien. Il eut un peu plus de mal à trouver un amiral qui partageait son point de vue assez strict, mais en se liant d’amitié plus ou moins sincèrement avec l’amiral Tenshuo, un Septuagénaire de la vieille époque, toujours prêt à cracher sur la nouvelle génération. Voir un homme d’une quinzaine d’années son cadet avoir les même points de vue que lui mit du baume au cœur du vieil homme et, lorsqu’il prit sa retraite, quelques mois plus tard, il ne manqua pas de le recommander chaudement comme son successeur éventuel.
Il fallut que les quelques-uns des monarques avec qui il s’était lié d’amitié appuient sa candidature pour qu’elle passe mais il finit par être nommé amiral. Dès qu’il eut la nouvelle, il reforma son équipage, se fit attribué un beau bateau et partit sur Grand Line bien décidé à lier de nouvelles alliances pour peu à peu, redorer l’image de la marine.