Préface d'un roman biographique: Le corps de notre bon Directeur.
Certaines personnes, hommes importants, personnes reconnues ou êtres tout simplement imbus de leur personne écrivent . La plupart du temps un livre racontant leur vie, leurs aventures, leurs mésaventures aussi, un livre autobiographique. Dans un roman ou documentaire quel qu'il soit l'auteur s'efforce de relater certains faits qui le décrivent et qui ne le mettent pas forcement en valeur.
Après des évènements plutôt tragiques, le corps de la marine et plus particulièrement celui de l'univers carcéral est devenu frêle et sans réelle structure. Mis à part certaines fortes têtes et habiles combattants personne ne se préoccupe de ces bâtisses qui regorgeaient de pirates infâmes ainsi que d'innocentes personnes n'ayant nullement mérité leur sort. La personne qui se trouvait présentée dans l'œuvre qu'un enfant s'efforçait de lire à ce moment même était décrite comme l'unique prétendant au siège de Directeur des prisons de cette dictature. Souriant et fier de sa découverte le jeune enfant se dirigea tout droit en direction d'un petit banc où reluisait les rayons de l'astre divin. Comme tout enfant qui se respecte il ne prit aucunement soin du livre qui se trouvait entre ses mains et entrouvrit l'espoir de commencer sa lecture quand un petit oiseau qu'il fit fuir d'un mouvement brusque se posa sur le bord de son banc. Il finit par être au calme, un calme qui régnait autour de lui et qui lui permettait de se livrer à cœur ouvert dans la préface de la brique qu'il tenait en main.
Ses petits yeux lisaient rapidement avec quelques erreurs de compréhension une description minutieuse d'une personne qui se nommait Gizou Sotomi. Un sourire niait lui fendit le visage, des allusions plus que douteuses pour son age traversèrent son esprit et il replongea son petit minois dans les pages blanches parsemées de mots. L'homme nommé plus haut dans la préface de l'œuvre se trouvait affublé d'une chevelure blonde aux pointes mauves et soyeuses, des cheveux fins et longs se déposant sur ses épaules dénoncées comme trop peu larges pour un homme de cette envergure. Les mèches tombantes sur ce petit visage qui semble blême, inexpressif et remplit de tristesse. Des trais qui se prolongent de part et d'autre de ses joues pour s'unifier au bout de son menton légèrement pointu. Le jeune homme qui lisait cette œuvre commença une ébauche de la description faite par l'auteur de l'ouvrage. Ce directeur sanguinaire était décrit comme une personne avec un visage peu banal et trop enfantin. Effectivement au vu du croquis fait par l'enfant il ressemblait plus à un mioche qu'à un directeur du milieu carcéral. Le visage fin et la peau lisse, un nez sans trop de défauts visibles mis à part qu'il était brisé depuis plusieurs années. Le défaut le plus flagrant offert par l'enfant était ses yeux, certaines personnes trouveraient ça original voir unique mais l'enfant trouvait ces yeux vairons un inconvénient plus qu'autre chose. De petits yeux sans expression, vide de tristesse contemplant les gens avec dédain et compassion jumelé.
Le jeune homme qui se délectait des pages de l'ouvrage s'amusait à finir le dessin qui ressemblait plus à un brouillon qu'autre chose. Il réussissait à lire en même temps qu'il dessinait, c'était à la limite plus intéressant que la première page qui finissait de décrire le visage que l'on peut qualifier de jeune et de marbre de Gizou Sotomi.
Le vent soufflait dans ses cheveux et il commençait à frissonner, à son âge les enfants jouent aux billes et aux cartes, mais lui préfère lire des romans biographiques de certaines personnalités connu de ce monde. Alors qu'il rentrait chez lui en jouant le funambule il rencontra une personne qui lui disait quelque chose. Un air de famille peut être? Un clone? Non l'enfant ne rêvait pas.... il venait bien de croiser l'homme à la démarche non chalante et désintéressée de Gizou. Il venait bien de rencontrer l'homme récemment décrit dans l'ouvrage qui se lovait dans ses bras. Il semblait plutôt jeune, la vingtaine au premier coup d'œil de l'enfant, ses pensées furent confirmées par la page vingt-cinq de son livre. Gizou Sotomi avait vingt ans et se trouvant vêtu d'une veste rouge aussi simpliste que les uniformes marins. Une petite chose le rendait unique dans les rang de la marine, son «uniforme» si le jeune homme pouvait y voir un uniforme se trouvait être rouge et non bleu. Une veste rayée tel un ciel menaçant de s'écrouler sous le poids des larmes d'une multitude de nymphes.
Sous la pluie qui commençait à tomber comme si l'homme qui venait de lui passer devant apportait le désarroi et la tristesse sur les terres le jeune homme restait figé. Il ne pouvait se résoudre à croire que l'hurluberlu qui se dirigeait vers le village était Gizou Sotomi. Le livre lui donnait quelques compléments mais était plus qu'erroné, il manquait une partie importante que l'auteur n'avait pas vu.
L'uniformité dans un costume comme dans un corps armé est la clef de la réussite de toutes missions, autant politiques que militaires. Cette uniformité qui fait d'un homme un mouton ou un monstre à part reste pour la plus part des soldats ou politiciens véreux leur bonne étoile. Gizou semblait être de cette seconde classe, celle des monstres qui se différenciaient des autres par un style vestimentaire non de rigueur ou une manie bien à eux. L'enfant fut choqué par cette démarche plutôt aussi simple qu'un enfant qui marche main dans la main avec ses parents. Le pantalon d'une noirceur sans fin plongeant le regard de l'enfant dans un néant incommensurable.
Gizou est décrit dans une brève conclusion comme un être des plus normaux mais très efféminé. Son visage blême et sans expression aux yeux de la populace et de ses supérieurs le rendent unique de tous les uniques. Un membre à part de la marine qui se différencie de tout le corps armé par un style vestimentaire plus qu'excentrique, un visage fin et sans expression ainsi que ce que le jeune enfant rajouta au crayon de bois en bas de page: «Une démarche plus qu'intrigante me laissant penser à un pantin perdu dans un musée d'ours en peluche».