◘ Description Physique : Comment décrire Stark Lawcoe ? Tout d'abord, la taille. C'est un grand gaillard que cet homme : 1 m 93, rien que ça ! Évidemment, rien à voir avec les types du genre Edward Newgate ou Bartholomew Kuma, qui avaient un don pour vous filer la trouille de votre vie rien qu'en se mettant debout. Mais bon, du point de vue de la taille, notre homme se défend plutôt bien. Pour ce qui est du poids, rien d'excessif, contrairement à ce que l'on pourrait penser de la part d'un grand bonhomme pareil : à peine 82 kilos. Étonnant, non ? En fait, cela est dû à son corps sec et nerveux, asséché par l'âge et une carrière militaire extrêmement rigoureuse, ponctuée d'entraînements draconiens et de batailles éprouvantes (rappelées à son souvenir par une multitude de cicatrices vachement classes, quand même). Ainsi, nous n'avons pas ici à faire à un malabar bourré de stéroïdes, tel qu'on peut en voir à l'entrée de toute boîte de nuit digne de ce nom. Ce qui ne veut pas dire que Stark Lawcoe est dénué de toute capacité à impressionner le pékin de base : il y a quelque chose d'intimidant dans sa démarche raide de vieux gradé, qui en a vu d'autres mon gars, et qui est toujours en vie, ouais gamin, c'est dur la vie de soldat...
Les généralités d'usage étant désormais dites et bien dites, attardons-nous sur le détail. Par exemple, les mains. Ça, c'est de la belle main. D'une largeur moyenne, pas les espèces de rocs qui servent de poings aux catcheurs désireux d'épater la galerie, non non, des mains rêches et noueuses, le genre de mains qui n'en sont pas à leur première mandale, tu vois ce que je veux dire gamin ? Souvent, on associe les hommes musclés à des doigts épais et courtauds. Eh bien là non. Ses doigts à lui sont certes puissants, mais ils gardent une certaine harmonie en termes de longueur et d'épaisseur (suffisamment en tout cas pour envoyer des châtaignes appréciables sans avoir à serrer le poing). Pour ce qui est des poignets, pas la peine de faire un paragraphe dessus : ils sont osseux, ont perdu en souplesse depuis la jeunesse de Stark, et puis c'est tout. En remontant un peu, on trouve les bras, soigneusement entraînés durant de longues années de service militaire, afin de ne jamais voir leur puissance diminuer avec l'âge. Même programme pour les pectoraux, abdominaux, quadriceps et compagnie : aucun muscle ne doit être négligé pour obtenir une force de combat optimale, c'est l'une des premières choses que le troisième classe Lawcoe a apprises, il y a 45 ans environ. Passons aux épaules... comme dit précédemment, leur largeur n'a rien d'exceptionnel. J'aimerais pouvoir dire qu'elles sont faites pour apporter un soutien aux têtes de jeunes demoiselles en pleurs, mais ce serait un mensonge éhonté : elles sont faites pour relier les bras au buste, comme toute épaule qui se respecte. Après tout, passer sa vie à faire des pompes et à casser du pirate, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour s'occuper des jeunes filles.
Passons maintenant à la partie que vous attendez tous : le visage ! Autant dire tout de suite que Stark n'a jamais été spécialement beau ; même si l'âge a fini par lui apporter une prestance qui pourrait éventuellement plaire à certaines. A condition d'aimer le genre "taillé à la serpe". Car oui, notre ami a un faciès qui semble avoir été dessiné par un mathématicien maniaque : des traits droits et anguleux, empreints d'une sévérité typiquement militaire. Sa bouche ? Des lèvres fines, surmontées par une moustache grise (qui blanchit de plus en plus ces dernières années), qui lui donne l'apparence d'un type avec qui on ne rigole pas. Une impression démentie par un sourire qui n'est pas si rare que ça ; même s'il a un air sarcastique qui n'est pas au goût de tout le monde (notamment de ses supérieurs hiérarchiques). Il a un nez assez étroit, d'une forme triangulaire qui ferait le bonheur de Pythagore. Vous l'aurez compris, il n'est pas trop du genre à faire tomber les femmes comme des mouches, le gaillard. Ses sourcils encore sombres, froncés presque en permanence n'incitent guère à le fréquenter de près, au même titre que ses yeux d'un gris acier, qui ont la sale habitude de vous scruter attentivement, en allant chercher au plus profond de votre âme, vos désirs, vos rêves et vos peurs. Flippant, non ? Si l'on ajoute à cela les rides qui creusent le visage de ce vétéran, qui laissent une forte impression d'expérience et de sagacité (oui, les vieux ont toujours l'air sagaces, ne me demandez pas pourquoi), on obtient un portrait peu rassurant, ce qui explique peut-être le malaise des nouvelles recrues face à Stark Lawcoe. Finissons en beauté avec la chevelure du vieux soldat. Autrefois, notre homme a les cheveux châtains, mais c'est bien évidemment une époque révolue à présent. Ils ont également dépassé la période "poivre et sel", pour rejoindre le blanc de neige, toutefois parsemé de quelques légères nuances grises par-ci par-là.
Qu'est-ce que j'oublie ? Ah oui, les vêtements. Ici, rien de très original. Stark porte des rangers noires (eh oui, que voulez-vous, on est un militaire ou on ne l'est pas), fermement serrées autour d'un pantalon de la même couleur, d'un tissu suffisamment souple pour lui permettre d'amples mouvements de jambes adaptés aux combats. Une grosse ceinture noire à boucle d'acier le maintient en place, tout en contenant également un compartiment de rangement pour un briquet, plusieurs paquets de cigares à usage médical, et deux ou trois autres bricoles sans importances. Pour ce qui est du haut, une veste de couleur... noire, assez épaisse pour garantir du froid, des intempéries, et des chocs de moindre importance. Il porte par-dessus son vieux manteau d'officier, bleu et blanc, signé de l'inévitable mot "Justice" en lettres noires dans le dos. Le seul autre indice qui trahit son appartenance à la Marine est la casquette blanche habituelle, orné du symbole de la mouette que vous connaissez tous. Juste en dessous de ce couvre-chef, il porte un bandeau noir noué autour de son front ; il contient une petite cartouche de Granit Marin, dont le contact avec la peau est atténué par la doublure du tissu. Cette cartouche lui sert de "lest" en drainant un peu de son énergie (mais elle ne l'empêche pas d'utiliser son Fruit du Démon, car elle n'est pas en contact direct avec son front).
◘ Caractère & morale : Certaines personnes demandent un examen approfondi pour cerner leur personnalité. Il y a des gens que l'on ne connaît toujours pas, après les avoir fréquentées de très près pendant plusieurs années. Des gens qui cultivent le mystère, qui représentent tout ce qui nous fait peur, l'ombre, le secret, l'occulte... Qui peuvent inspirer une angoisse sans nom, car l'Homme déteste ce qu'il ne comprend pas, et cherche à s'en cacher, à s'en éloigner le plus possible. Ce genre d'homme devient, aux yeux de tous, terrifiant par son mystère.
Eh bien Stark Lawcoe n'est pas comme ça du tout. Hahahaha ! Je vous ai bien eu, non ? Bon, sérieusement, il n'est pas très difficile de cerner notre cher vétéran. En réalité, son nom à lui seul donne toutes les informations dont nous avons besoin. Dubitatifs ? Vous allez voir, vous ne serez pas déçus !
Lawcoe. Dans ce nom, il y a
Law. En anglais, cela signifie... la Loi, je vois qu'il y en a qui suivent. Eh bien croyez-le ou non, la loi est l'un des points les plus capitaux de la personnalité de Stark. En effet, il met un point d'honneur à toujours exercer la plus grande justice, dans la moindre de ses actions, car il considère que tous les êtres conscients, qu'ils soient humains, hommes-poissons, géants, etc. doivent être traités dans l'équité la plus totale. Pour lui, la naissance ne nous distingue en rien les uns des autres, et ne justifie aucune différenciation, qu'elle soit en fonction de la race, du sexe, du milieu d'origine, et autres critères qu'affectionnent les abrutis en tout genre. La Justice en toute action et en toute parole est donc l'un de ses maîtres-mots. D'ailleurs, il applique également ce critère à lui-même, et ne se place au-dessus de personne en termes de valeur humaine : c'est pourquoi il fera toujours ce qu'il estime être son devoir envers son prochain, quel qu'en puisse être le prix pour sa propre vie. Cette philosophie de vie est à l'origine des nombreuses "actions de bravoure" qu'il a effectuées au cours de sa longue carrière, bien qu'il ne se considère pas lui-même comme un héros.
Lawcoe. Prononcez-le à la japonaise. Vous entendrez
Rôkô, ou 老巧 pour les intimes de cette langue. Et ce mot signifie... Vétéran. Magique, n'est-ce pas ? Car oui, pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, Stark Lawcoe est un vieux de la vieille, et il ne manque jamais de le faire savoir. Il possède donc une grande expérience des combats en tout genre, sait exactement où frapper pour faire naître la souffrance, et surtout, ne se laisse plus du tout impressionner. Il a connu la grandeur d'hommes tels que Gol D. Roger, Edward Newgate, Monkey D. Garp et son petit-fils Mugiwara no Luffy, et bien d'autres encore ; alors il faut vraiment en valoir le coup pour le faire sourciller ! Il a arrêté un nombre incalculable de pirates qui clamaient leur prochaine conquête du One Piece, ou de révolutionnaires qui chantaient déjà la mort du Gouvernement Mondial, si bien qu'il entretient maintenant un grand scepticisme à l'égard des rêves et des désirs de tous ces jeunes fous. Au fil du temps, il en est même devenu facilement irritable à ce sujet : il suffit qu'un clampin se pointe avec un pavillon pirate et des envies de Nouveau Monde pour que le vieux Stark se mette en pétard. Il regrette l'époque où les pirates étaient réellement forts, où seuls ceux qui le méritaient pouvaient revendiquer la liberté, où les faibles savaient qu'il étaient faibles et se dépassaient chaque jour pour devenir des légendes. Notre vétéran valorise avant tout un entraînement rigoureux et une volonté d'acier, et rien ne lui fait tant plaisir que de se battre contre un adversaire qui honore ces valeurs, plutôt que les abrutis habituels qui foncent bille en tête, sans se demander s'ils sont assez mûrs pour devenir le prochain Seigneur des Pirates. En fait, on pourrait dire que ce qui motive Stark Lawcoe dans son incessant combat contre pirates, révolutionnaires et autres bandits, ce n'est pas tant leur tendance à provoquer le chaos partout où ils vont, que leur insupportable prétention. C'est pourquoi il respecte les grands noms qu'il sait dignes d'être des légendes et de porter le flambeau des générations précédentes. Au début de sa carrière, on lui reprochait cette attitude, mais ses états de service eurent tôt fait de convaincre ses supérieurs que, finalement, cette philosophie de vie en valait une autre, et qu'il pouvait bien penser ce qu'il voulait du moment qu'il servait le Gouvernement avec efficacité.
Lawcoe. Allez, un dernier effort linguistique. Ça ne vous fait pas penser à un mot espagnol ? Mais si, bien sûr !
Loco, qui signifie Fou ! Décidément, ce patronyme est vraiment surprenant. Mais, me diriez-vous, en quoi peut-on dire que le vieux Stark est fou ? Eh bien, il nourrit une ambition qu'il n'a jamais communiquée qu'à une personne au monde ; une ambition qui pourrait lui valoir un définitif coup de pied au cul d'adieu de la part des gros bonnets du Gouvernement. Un projet complètement fou, qui n'a pas sa place dans l'esprit d'un brave soldat de la Marine. Accrochez-vous, chers lecteurs : Stark Lawcoe rêve en secret... de trouver le One Piece. Oui, vous avez bien lu ! Ce bon vieux Lawcoe, qui s'est montré si souvent dévoué à la Justice représentée par la Marine, veut à tout prix trouver le légendaire trésor qui menace cette Justice. Pourquoi ? Quels évènements ont pu lui fourrer cette idée dans le crâne ? En réalité, c'est assez simple. On pourrait même dire que c'est la suite logique de ce qui a été exposé au paragraphe précédent. En effet, vous savez maintenant que Stark déteste ces petits imbéciles arrogants, qui embarquent par milliers sur leurs coquilles de noix, avec leurs pavillons bidons, pour s'en aller conquérir le plus grand des honneurs, celui pour lequel tant d'hommes valeureux ont donné leur vie. De plus, je pense avoir été suffisamment clair en présentant notre soldat comme un vieillard. Or, vous l'aurez peut-être remarqué, l'âge et l'expérience poussent souvent les gens à vouloir "donner des leçons" aux moins expérimentés. C'est exactement de cela qu'il s'agit ici : Stark Lawcoe veut donner une leçon aux jeunes pirates qui sillonnent les océans. Il veut leur montrer qu'ils ne sont pas prêts à obtenir le One Piece, que seuls l'entraînement, l'expérience et la volonté peuvent mener au plus prestigieux des trésors. Il veut brandir le légendaire héritage de Gold D. Roger et Monkey D. Luffy, témoignage de la grandeur d'une ère révolue, à la face du monde, afin que tous ces rêveurs ravalent leur fierté, et prennent conscience de leur faiblesse ! Pour Stark, c'est lorsqu'il aura trouvé le One Piece, et seulement à ce moment-là, que tous les faibles oublieront leur prétention, se remettront enfin en question, et pourront devenir de vrais pirates, comme ceux de l'ancienne ère. C'est quand ce jour arrivera, que le monde retrouvera son prestige d'antan, que l'égalité si chère à Stark régnera enfin ; car à l'heure qu'il est, le Gouvernement a trop d'importance dans le monde, et la justice ne peut pas exister dans un monde en déséquilibre. C'est ainsi que Stark Lawcoe voit les choses : il faut réapprendre la grandeur aux pirates pour qu'ils y accèdent à nouveau, afin de restaurer le temps béni de Gol D. Roger où les hommes étaient égaux, quel que soit leur camp.
◘ Histoire : Prologue : les Kojima & Konami Kaizokudan
Reverse Mountain, 18 ans avant l'Âge d'or de la Piraterie. Un équipage de pirates meurtri, déchiré, qui n'aspire plus qu'à la paix, revient d'un bras de fer inégal avec l'impitoyable Grand Line. Kojima Solid a été trop gourmand : les meilleurs sabreurs des océans l'ont mis à genoux, malgré tous ses efforts pour devenir le meilleur. Les fiers Kojima Kaizokudan, qui formaient auparavant l'équipage le plus puissant de West Blue, ont connu des défaites plus honteuses que tout ce qu'ils avaient pu imaginer. Ils étaient partis 130, ils ne sont plus que 19. Et maintenant, ils se tiennent devant cette montagne, qui leur avait paru une promesse de fortune et de gloire lors de leur premier passage. Personne ne dit rien. Tous baissent la tête, sans oser regarder en face le symbole de leurs rêves passés. Solid finit par prendre la parole. Ses mots sont ternes et amers.
- On a fait ce qu'on a pu, les enfants. Il n'y a rien de honteux à cela. Il faut vivre notre vie sans regrets. Nos amis sont morts pour leurs rêves... ils avaient peut-être plus de chance que nous.L'équipage acquiesce en silence. Les deux navigateurs amorcent leurs manœuvres. Tout doucement, l'
Old Snake, magnifique navire désormais trop grand pour un équipage aussi réduit, commence son ascension vers le sommet de Reverse Mountain. C'est la dernière défaite des Kojima Kaizokudan, et la plus cuisante. Les larmes coulent, de tristesse, d'amertume ou de rage. Le bateau à tête de cobra est presque arrivé en haut de la montagne, lorsque des cris et des bruits de bataille se font entendre. Solid, suivi de tous ses hommes, se précipite vers le bord du pont afin de voir de quoi il s'agit. Le spectacle auquel il assiste le laisse sans voix : une bande de moines, environ une quarantaine, tente laborieusement de se défendre contre d'énormes oiseaux d'un bleu vif... alors même qu'ils sont debout sur la crête de Red Line. Quatre cadavres sont au sol, serrant toujours dans leurs mains les bâtons qui ne les ont pas protégés de la mort. Le sang de Solid ne fait qu'un tour : d'un bond, il franchit l'espace qui le sépare des volatiles en dégainant son sabre avec fureur. Toute la frustration issue de son échec sur Grand Line brûle dans ses veines, lui donnant l'air d'un démon sanguinaire. Sans même réfléchir, ses dix-huit nakama poussent un hurlement impressionnant, avant de se lancer à sa suite, toute leur combativité retrouvée. Dans le fracas des lames et des balles, les hommes de Kojima Solid montrent qu'ils sont toujours de fiers pirates, prêts à tout pour semer la mort parmi leurs ennemis, pour voir le sang rouge jaillir dans les airs, pour entendre les corps s'écraser sur le sol de pierre... En une poignée de secondes à peine, les oiseaux ne sont plus que des cadavres désarticulés, qui irriguent de leur sang une terre déjà écarlate. Les moines s'approchent timidement de leurs sauveurs ; percevant leur malaise, Solid fait signe à ses hommes de ranger leurs armes. Puis il s'avance vers le groupe de survivants, un sourire bienveillant aux lèvres. L'un des moines fait quelques pas vers lui, puis le serre dans se bras, laissant le capitaine légèrement confus. Puis l'homme prend la parole :
- Merci, mille fois merci de nous avoir débarrassés de ces abominations ! Je me présente, Metal Konami, chef des moines du même nom. Nous sommes montés ici depuis North Blue, afin de nous installer tout en haut de Red Line, à l'endroit du monde le plus près du ciel... Nous n'avions pas prévu de nous faire attaquer par des bêtes aussi coriaces !Solid reste silencieux quelques secondes, admirant le courage de ces hommes et de ces femmes, qui ont su trouver la force de grimper la montagne la plus haute du monde pour accéder à la sérénité. Puis, après un temps de réflexion, il dit :
- Nous sommes les Kojima Kaizokudan, un équipage pirate dont je suis le capitaine. Cet endroit semble dangereux pour des moines non guerriers... Ce serait un honneur pour nous de rester avec vous pour vous protéger et vous apprendre les rudiments du combat.Les pirates se lancent des regards amusés. Après trois ans passés ensemble, ils connaissent parfaitement leur capitaine : avant même qu'il ne parle, chacun d'entre eux savait déjà quelles paroles il allait prononcer. Du côté des moines, on ressent une grande surprise, en même temps qu'un immense soulagement. Certains regardent avec tristesse les corps qui gisent sur le sol rouge, en espérant de tout leur cœur que Solid Kojima et ses hommes sauront les protéger de nouveaux deuils. Konami reste un moment stupéfait, puis un grand sourire de joie illumine son visage.
- Comment décliner une telle offre ? Je pense parler au nom de toute notre communauté en vous remerciant profondément de daigner nous prendre sous votre aile. Kojima-sama, vous avez toute ma gratitude, et toute une vie serait insuffisante pour vous rendre ce que je vous dois.- Ne parlez pas comme si je vous étais supérieur, Konami-san. Je ne suis qu'un homme qui accomplit son devoir ; et à partir d'aujourd'hui, nous formons la même communauté. Que ce jour reste dans les mémoires comme celui où sont nés les Kojima & Konami Kaizokudan !Et sans plus attendre, le tout nouveau peuple de Red Line lève le visage vers le ciel en criant sa joie à l'unisson, d'une voix qui retentit sûrement sur tous les océans du monde...
Chapitre I : première naissance chez les Kojinami !
Un an plus tard. Les Kojima & Konami Kaizokudan (ou Kojinami, comme ils se nomment parfois eux-mêmes) se sont installés avec succès sur la crête de Red Line, malgré d'importantes difficultés, notamment au niveau de la construction des habitations. Mais la volonté et l'enthousiasme du groupe sont venus à bout de tous les obstacles, et c'est un véritable village troglodyte qui a pris racine sur le seul continent de ce monde. Et, un an après la rencontre de Solid et Konami, toute la communauté s'apprête à vivre un grand évènement : la naissance du premier enfant Kojinami ! En effet, Tenler Lawcoe, tireur d'élite des Kojima Kaizokudan, et Nima Dasseli, membre des moines Konami, ont célébré leur mariage deux mois seulement après leur rencontre ; et le bébé qui naîtra de cette union est attendu par tout le village, comme le symbole d'une fusion parfaite entre deux modes de vies, deux cultures radicalement opposées. C'est pourquoi ce soir de décembre, tous les Kojinami sont massés autour de la maison appartenant au couple, fébriles et impatients de voir cet enfant, qui apportera un souffle de jeunesse à leur communauté. La pauvre Nima n'a même plus assez d'air pour respirer, tant sa chambre est envahie par tous ses camarades, malgré les tentatives de Tenler et de quelques médecins pour les faire sortir. L'excitation est à son comble, c'est un véritable chaos qui règne dans le village Kojinami, lorsqu'un faible cri est poussé, bientôt suivi par un autre, beaucoup plus vigoureux : le bébé est né ! C'est un petit garçon, immédiatement nommé Stark par un Tenler en larmes et une Nima épuisée. La nouvelle se répète dans la foule, les cris de joie fusent, le fracas des bouteilles d'alcool retentit, les cigares s'allument... et la fête bat son plein pendant toute la nuit et une partie de la matinée, chacun y allant de son discours sur l'importance d'un tel évènement au sein de la communauté. Pendant ce temps, le petit Stark Lawcoe a trouvé le sommeil, et dort profondément dans son coin, sans se douter de toute la joie qu'il génère autour de lui...
Mais l'enthousiasme des Kojinami est sérieusement entamé par une mauvaise nouvelle : Stark est malade. Aucun des trois médecins du groupe n'est capable de dire de quoi il s'agit, mais il a la respiration difficile, tousse souvent, va parfois jusqu'à s'étouffer... On avance l'hypothèse d'un rhume ou d'une grippe, mais il a été si chaudement couvé que cela semble impensable. Certains pensent à une maladie respiratoire ; Nima, horrifiée, explique alors que sa mère et son frère étaient atteints d'une maladie du même type, que tous les docteurs rencontrés avaient qualifiée d'incurable... D'après elle, une personne qui en serait porteuse ne pourrait espérer vivre plus de 30 ans. C'est la consternation générale parmi les Kojinami : l'espoir et la liesse de la naissance s'évanouissent, les têtes s'abaissent, les yeux se ferment. Chacun rentre chez soir avec tristesse, songeant à ce petit bonhomme qui ne vivra au plus qu'une demi-vie, et quittera ce monde bien avant ses parents. Pendant quelques jours, l'ambiance est sinistre et morose à Kojinami. Pour tous, c'est la fin de tout espoir, c'est le découragement total, c'est l'échec de la communauté.
C'était sans compter Kojima Solid et Metal Konami. Ces deux hommes, que tous considèrent comme leurs chefs, se font un devoir de remonter le moral des troupes ; et c'est un magnifique discours à deux voix qui retentit sur la place centrale du village, dans un après-midi radieux. Les Kojinami s'y entendent rappeler leurs prouesses d'espérance, leur confiance inébranlable, leur joie qui ne les a jamais quittés, malgré toutes les difficultés rencontrées, depuis l'union entre les moines et les pirates, il y a un an déjà. Les deux leaders les sermonnent, blâment leur abattement, eux qu'ils ont connus si tenaces, si obstinés ! Pourquoi lâcher prise maintenant ? Quel exemple veulent-ils donner à cet enfant ? Celui d'une communauté qui ne sait vivre que dans la tristesse et la dépression ? Non ! Au contraire, cet enfant, ce jeune Stark qui ne se doute de rien, il faut lui apprendre toute la valeur de la vie ! Toutes ces merveilles qui font qu'elle mérite d'être vécue, même si ce n'est que pendant 30 ans, un an, une journée ou une seconde ! Il doit profiter du temps qu'il a devant lui, et n'avoir aucun regret une fois que son heure sera venue !
Alors, sous la voix du moine et du pirate, le village de Kojinami reprend espoir. Oui, il faut se ressaisir. Oui, Stark Lawcoe mérite de voir un peuple heureux et soudé. Oui, sa vie est trop précieuse pour qu'il la passe dans le désespoir. Oui, la joie doit revenir dans ces maisons de pierre. Avec plus d'intensité que jamais. C'est donc sur un village qui a retrouvé la foi, qui fait fièrement face à l'avenir, que le tout jeune Stark ouvre les yeux le lendemain. Et c'est dans un village toujours aussi confiant qu'il passe toute son enfance, puis son adolescence, conscient que sa vie ne durera pas et qu'il ne doit pas la gâcher...
Chapitre II : quitter le nid
L'année des 17 ans de Stark, un matin à l'aube. News Coo survole la place centrale de Kojinami et y lâche, comme il en a pris l'habitude, un exemplaire du journal qu'il livre aux quatre coins du monde. Kent Sliffer, un gamin d'une dizaine d'années, le ramasse pour le porter dans le bâtiment que partagent Solid et Konami, lorsqu'une nouvelle annoncée en première page le cloue sur place :
Exécution prochaine de Gold Roger, Seigneur des Pirates !. Kent connaît Roger : depuis qu'il est tout petit, Kojinami ne reçoit pas un seul journal dans lequel les exploits de ce pirate légendaire ne sont pas relatés ; et les anciens membres des Kojima Kaizokudan répètent à qui veut l'entendre qu'ils ont déjà croisé cette figure emblématique sur l'océan (rencontre qui s'est soldée par la perte de deux mâts de l'
Old Snake...). Le jeune garçon n'en croit pas ses yeux : Gold Roger, le pirate le plus puissant que le monde ait jamais connu, a été attrapé ? Le Gouvernement Mondial s'apprête à abattre ce symbole de la liberté ? Sans plus attendre, Kent court à perdre haleine dans tous les coins et recoins du village, tirant tout le monde du lit et criant à tort et à travers
"Roger va mourir, Roger va mourir !". Peu à peu, tous les Kojinami sont mis au courant. On s'étonne, on s'exclame, on relit l'article plusieurs fois. Il est question d'exécuter le Seigneur des Pirates dans trois jours, dans la ville qui l'a vu naître, Loguetown d'East Blue. Tous rendent hommage à ce grand homme, qui a su garder sa liberté alors qu'il aurait pu détenir le monde entre ses mains. Pendant que tout le village commente l'évènement, Kojima Solid reste assis sur le toit de sa maison, comme il aime à faire lorsqu'il réfléchit. Il sait qu'une page va se tourner dans l'histoire du monde, qu'une ère est en train de prendre fin. Son ère. Il se sent brutalement très vieux, comme si plusieurs siècles s'étaient écoulés depuis sa rencontre avec les moines. Il reste silencieux un moment, et ne bronche pas lorsqu'il entend Konami s'approcher de lui dans son dos. Le moine s'assied à côté de lui, laisse passer un temps, puis :
- Tu vas partir, n'est-ce pas ?Solid ne répond pas tout de suite. Il regarde le village fourmillant de vie à ses pieds, ce village qu'il a aidé à bâtir, de ses propres mains. Maintenant, ils n'ont plus besoin de lui. Les bêtes sauvages ne s'attaquent plus depuis longtemps à Kojinami, les habitants ont même réussi à domestiquer certaines espèces, et à faire germer des semences apportées par les moines. Le village ressemble désormais à une oasis de verdure au milieu d'un désert rouge et pierreux. Solid soupire.
- Ouais, sûrement. Je veux aller le voir à son exécution. Ça me plairait de revoir sa tête au moins une fois, autre part que sur les avis de recherche.- Et après, tu ne reviendras pas, j'imagine ?- Non, en effet. Je veux voir un peu à quoi ressemble ce monde maintenant.Nouveau silence, plus long cette fois-ci.
- Tu comptes partir comment ?- Je vais me construire un radeau assez solide pour redescendre Reverse Mountain et tenir le coup jusqu'à Loguetown. Au pire je finirai à la nage.- Ne pars pas tout seul. Prends Stark avec toi.- Stark ?Solid regarde son vieil ami, étonné. Puis il tourne son regard vers les Kojinami, essayant de repérer le jeune Lawcoe. Il le trouve un peu à l'écart, les yeux fermés et exécutant des gestes de combat très lents. L'ancien pirate reconnaît cette gestuelle : c'est une sorte de gymnastique permettant à la fois d'apprendre à se battre et de contrôler parfaitement sa respiration. Stark pratique cet art très régulièrement depuis qu'il a six ans, et d'après les médecins, cela, associé aux divers soins qui lui sont administrés, pourrait allonger son espérance de vie d'au moins huit ans. Et on dirait bien que c'est efficace : même s'il continue à tousser et à avoir quelques crises d'asthme, celles-ci sont de moins en moins fréquentes et violentes. Solid se retourne vers Konami.
- Pourquoi Stark ?- Ça fait un moment que j'y réfléchis, j'attendais simplement qu'il soit assez vieux. Nous sommes à une altitude très élevée ici, l'air est beaucoup plus rare qu'au ras de la mer. Son organisme s'est habitué à vivre avec peu d'oxygène ; s'il descend au niveau de Loguetown, l'air sera plus riche et il respirera plus facilement. Je pense que son espérance de vie peut encore s'allonger si tu le prends avec toi. Sans compter les soins médicaux qu'il aura à disposition et que nous ne pouvons pas lui fournir. Et puis, ça lui donnera l'occasion de connaître l'aventure, comme toi autrefois.Solid réfléchit un moment. Les arguments du moine lui semblent convaincants. Il sourit.
- Qu'est-ce que je ferais sans toi, Konami, je me le demande...- Il ne reste plus qu'à annoncer la nouvelle à Stark et au village.Le moine se lève, suivi du pirate.
- T'as raison. Au travail !Le lendemain. Tout le village se prépare pour le départ de Kojima Solid et Stark Lawcoe. Tous les bras qui en sont capables s'activent pour fabriquer un petit bateau suffisamment résistant pour emmener deux personnes jusqu'à Loguetown. Contrairement aux craintes des deux chefs, tout le monde a bien réagi à l'annonce de la nouvelle ; apparemment, chaque Kojinami est toujours persuadé que Stark doit vivre sa vie pleinement, dix-sept ans après le discours qui leur a redonné du courage. C'est donc une fête joyeuse et enthousiaste qui célèbre le départ vers l'aventure du premier enfant du village, et non une cérémonie grave et triste. Tenler et Nima sont les plus radieux : grâce à l'idée de Konami, leur fils va pouvoir vivre encore plus longtemps, au-delà de leurs espérances. Tout le village met un point d'honneur à accompagner les deux hommes jusqu'au courant de Reverse Mountain qui descend vers East Blue. Les adieux sont brefs, à croire qu'ils vont bientôt revenir. Les Kojinami attendent que le radeau ne soit plus qu'un point, tout en bas de la montagne, pour laisser éclater leurs pleurs. Longtemps, ils restent au bord du courant, mêlant leurs larmes à ses eaux. Konami sourit. Il sait que ses camarades ne pleurent pas de tristesse, mais de joie. Finalement, ils ont bien retenu la leçon...
Chapitre III : l'héritage de Gol D. Roger
Quelques heures plus tard, Solid et Stark abordent Loguetown sur ce qui reste de leur radeau. L'ancien capitaine n'en est pas à sa première escale, bien entendu, et ne se sent que moyennement impressionné par la taille de la ville, au demeurant assez réduite. Stark, en revanche, reste sidéré, lui qui n'avait connu que le petit village de Kojinami. Solid remarque sa stupéfaction, amusé.
- Ça change, hein ?- C'est... c'est gigantesque !- Hahahahahaha ! Ne te laisse pas impressionner, gamin ! Allez, dépêche-toi, sinon on ne verra jamais l'exécution !Stark acquiesce et suit son guide de près, tout en admirant les choses nouvelles qui s'offraient à sa vue. Les commerces, par exemple, lui semblent très originaux, étant donné qu'aucune monnaie n'est utilisée dans son village natal. Les soldats de la Marine sont également une nouveauté pour lui : à plusieurs reprises, il dévisage les patrouilles avec insistance, avant de se faire reprendre par Solid. Mais le plus étonnant, le plus extraordinaire, le plus merveilleux... ce sont les jeunes femmes. Eh oui, le jeune Lawcoe n'avait jamais rencontré de femme qui ait son âge, étant donné que la première fille née sur Kojinami n'a que onze ans. Pour lui, les femmes ont toujours été des mères, tantes ou grand-mères, et voilà qu'il découvre la gent féminine sous sa forme la plus intéressante. Solid doit se retenir à grand-peine de rire à chaque fois que son protégé tourne les yeux vers une sublime créature, la bouche grande ouverte et le teint écarlate. Finalement, ils arrivent sur la place de l'échafaud, qui est déjà pleine à craquer ; chacun joue des coudes pour rapprocher le plus possible du lieu où, bientôt, mourra un homme qui a possédé pouvoir, richesse et renommée. La foule n'a pas à attendre bien longtemps : un quart d'heure à peine après l'arrivée des deux camarades, on annonce que Gold Roger d'East Blue, capitaine pirate du Nouveau Monde, déclaré ennemi public n°1 par le Gouvernement Mondial, va être exécuté en place publique de Loguetown sur le champ, cela afin de faire triompher l'ordre et la justice. On sent, dans le ton de l'homme qui lit l'acte d'exécution, que le Gouvernement souhaite faire éclater sa victoire de la manière la plus brillante possible. C'est sûrement pour la même raison que la montée de l'échafaud prend autant de temps. Chacun peut ainsi admirer la prestance et le courage de cet homme, qui n'a cessé de sourire depuis son apparition, même menottes aux mains et encadré par les bourreaux. Arrivé sur la plate-forme, tout en haut des escaliers, le Seigneur des Pirates marque une pause, que personne n'ose interrompre, contemplant peut-être la foule qui est venue assister à sa mort. Son sourire s'élargit encore, puis il s'agenouille de lui-même sur les planches. Les exécuteurs prennent place à ses côtés, attendant l'ordre de passer à l'acte. Et c'est à cet instant précis, un instant qui restera à jamais gravé dans la mémoire de Stark, que le cours de l'Histoire est bouleversé. Un homme, anonyme, dont personne ne retiendra jamais le nom ni le visage, élève la voix par-dessus la foule et pose une question qui fera basculer le destin du monde :
- Où est ton trésor, Roger ? Qu'as-tu fait du One Piece ?Roger relève la tête, puis répond après un temps de silence, d'une voix qui fait trembler toute l'assistance :
- Mon trésor ? Je vous le laisse, si vous voulez... Trouvez-le ! Je l'ai laissé quelque part dans ce monde !Le silence se fait encore plus pesant sur la place. Le calme avant la tempête. Puis le chuintement des lames qui traversent le corps du plus grand homme que ce monde ait jamais porté. Le sang s'écoule sur l'échafaud. Et, tout à coup... c'est l'explosion. Un bruit titanesque envahit les moindres ruelles de Loguetown, la foule est en liesse, chacun rêve de richesses infinies... Les spectateurs de l'exécution, jusqu'ici immobiles, se mettent à trépigner et se bousculer dans un chaos sans nom, déjà pressés de prendre la mer pour trouver le plus grand des trésors. Le monde est à présent entré dans l'Âge d'Or de la Piraterie. Et pendant que la folie de l'aventure s'empare des hommes, Stark regarde fixement le sourire de Gol D. Roger, resté accroché à ses lèvres même après la mort...
Quelques jours plus tard, Solid, subjugué par le discours de cet homme, qu'il avait combattu de nombreuses années auparavant, décide de repartir à l'aventure. Stark regarde sa coque de noix partir vers les îles d'East Blue, seul, impatient de trouver de nouveaux nakama et de braver les dangers avec eux. Le jeune homme, lui, est resté à Logue Town. Pendant l'exécution, il a entrevu la puissance et la grandeur du Seigneur des Pirates, et ne se sent pas digne de marcher sur ses pas. Autour de lui, des centaines d'hommes, qui étaient hier encore de pacifiques commerçants, s'échauffent l'esprit dans les tavernes et se préparent à prendre la mer. Stark ne les aime pas, ces miséreux qui se croient assez forts pour conquérir les océans, il méprise leur prétention et leur aveuglement, il ne supporte plus leur grandiloquence. Ces soi-disant pirates pullulent dans les rues de Logue Town, sans qu'aucun ne soit aussi respectable que Gol D. Roger ou Kojima Solid. Stark soupire, vide son verre de saké et se retourne vers l'arrière-salle de la taverne, envahie par un équipage recruté à la va-vite parmi les pire poivrots du coin. Ils passent leur temps à boire, à gueuler, à lancer des blagues salaces aux serveuses, comme les ordures qu'ils sont. Et ces abrutis veulent conquérir le One Piece ? Stark serre le poing autour de son verre, jusqu'à en faire blanchir ses jointures. Il ne les laissera pas souiller la mémoire de Gol D. Roger, ni bafouer son héritage avec leurs grossièretés. Déterminé à en finir avec ces impostures de pirates, le jeune Kojinami se lève et s'avance fermement vers l'équipage. Le capitaine se retourne lentement, un sourire mauvais aux lèvres. Les brutes avinées qui lui servent d'hommes ricanent. Un crachat fuse vers Stark... qui n'est déjà plus là. Une fraction de seconde plus tard, la table se soulève brutalement, poussée par notre homme qui s'était glissé en-dessous, et vient percuter violemment le menton de toute l'assemblée. Le jeune homme ne leur laisse pas le temps de se ressaisir : il fracasse une bouteille d'alcool sur la tête du plus massif, enfonce son poing dans la trachée d'un autre homme, cueille un troisième au plexus avec son talon, attrape deux sabreurs par les cheveux pour les écraser sur ses genoux, avant de se servir de leur tête pour enfoncer les côtes d'un gringalet à moustaches. Un chauve tatoué tente de l'attaquer par-derrière ; Stark se baisse jusqu'à avoir les genoux au sol et lui décoche un violent coup de coude dans les parties, avant de l'attraper au menton et de le projeter tête dans le comptoir, qui craque sous le choc. Il ne reste plus que le capitaine... qui se tient à un mètre de lui, un pistolet braqué sur sa poitrine. L'homme éclate de rire.
- Tu t'es débarrassé de mes hommes de manière impressionnante, mais que peuvent tes acrobaties contre ce joujou-là, gamin ?Stark ne répond même pas. Son pied est déjà parti avant la fin de la phrase. Un coup vertical fulgurant, qui heurte le poignet du pirate par le dessous et lui fait lâcher l'arme. Arrivé à la hauteur de la tête, le pied pivote et continue sa course vers la droite. Rapide, puissant redoutable. Le visage de l'homme se déforme sous l'impact. Une giclée de sang éclabousse le mur. Mais Stark n'en a pas fini avec lui : dès que son pied se pose à terre, il continue sur sa rotation et envoie un coup de pied retourné au niveau de l'abdomen du pirate. Son adversaire se plie en deux. Stark le rattrape par le bras, lui impose une clé qui fait craquer le membre comme du bois sec, fait glisser son poing sous le bras pour frapper dans les côtes, saisit la nuque, place la tête au ras du sol et envoie son talon en plein milieu du visage. Enfin, il envoie le corps du pirate en l'air, à l'horizontale, et l'accueille à sa chute d'un coup de genou remontant au ventre. L'homme s'écroule, incapable de bouger. Le jeune homme reprend son souffle quelques secondes, puis prend le capitaine sur son dos et l'amène à la base Marine la plus proche.
Après avoir coffré le capitaine et tous ses hommes, restés inconscients à la taverne, le sous-officier que Stark est venu trouver se tourne vers le jeune homme.
- Vous les avez démolis tout seul ? Les huit ?- Oui, on m'a appris les arts martiaux depuis que je suis tout petit.- Ça a l'air efficace... En tout cas je vous remercie : la Marine est débordée depuis l'exécution, nous n'avons pas le temps de nous occuper du menu fretin. Et pourtant c'est de la racaille qui ne demande qu'à être incarcérée.- Tout à fait d'accord avec vous, monsieur... ?- Shave. Sergent Allan Shave.- Stark Lawcoe, enchanté.- Monsieur Lawcoe, seriez-vous tenté par un engagement à nos côtés ? La période qui s'annonce promet d'être trouble, et la Marine a besoin d'hommes comme vous pour contrer cette vague de piraterie.Stark n'a pas besoin de réfléchir longtemps. Rejoindre la Marine lui permettra de punir tous ces pirates pour leur arrogance, et veiller sur l'équilibre d'un monde qui risque de flancher si le Gouvernement est en position de faiblesse. Il sourit, tend sa main au sergent.
- J'accepte.Allan Shave sourit à son tour et lui serre la main.
- Bienvenue parmi nous, matelot Lawcoe.Chapitre IV : ascension et chute d'un soldat fidèle
A compter de ce jour, Stark intègre la Marine, sous les ordres d'Allan Shave, dans la base locale de Logue Town. Les années passent, les états de service du jeune Lawcoe s'enchaînent, lui faisant monter peu à peu l'échelle hiérarchique, talonnant de près Shave, son ami et rival. L'avancement allant de pair avec un déplacement géographique, Stark progresse de base en base le long de Grand Line, affrontant des pirates de plus en plus influents au cours de sa carrière. Il rencontre lors de ses pérégrinations un chirurgien nommé Dr. Moses, qui lui est dès lors officiellement attaché, afin de prolonger au maximum son espérance de vie ; notamment grâce à une opération qui s'est avérée risquée mais pleine de succès, des massages réguliers ou encore des cigarettes médicinales chargées de purifier ses poumons. Ces soins lui permettent de servir loyalement le Gouvernement durant 24 ans, progressant jusqu'au grade de Colonel. Notre homme a alors 41 ans, et un évènement de taille vient alors de secouer le monde entier : l'avènement d'un nouveau Seigneur des Pirates, le légendaire capitaine Monkey D. Luffy. Stark a déjà eu l'occasion de le voir, par exemple lors de la fameuse bataille de Marineford, et il a été impressionné par la puissance qui se dégage de cet homme ; il le trouve digne de succéder à Gol D. Roger, attend beaucoup de cet homme qui peut changer la face du monde. Et c'est effectivement ce qu'il fait : en déclarant une guerre totale entre forbans de toute espèce et le Gouvernement mondial, l'homme au chapeau de paille renverse le destin de la planète toute entière. Pendant trois ans, les batailles les plus monstrueuses déchirent les hommes entre eux, engloutissent des îles entières... Les plus grandes puissances de ce monde s'entrechoquent dans un combat sans merci qui décidera de l'avenir du monde. Trois ans de sang et de larmes, trois ans de destruction, trois ans qui resteront gravés dans toutes les mémoires. Jusqu'à ce que le Gouvernement décide d'en finir. Le lieu de la dernière bataille est choisi : ce sera l'île de Negara qui verra s'effondrer l'un des deux camps. Toutes les forces sont mobilisées, la Marine toute entière est sur le qui-vive. Le Colonel Lawcoe, basé sur l'île de Banaro, reçoit un appel de DenDen Mushi lui ordonnant de mettre toutes ses forces armées à disposition pour l'ultime bataille. Sauf que...
- Je refuse.Un long silence suit cette déclaration, ponctué par les grésillements dus à la saturation des ondes.
- Vous n'êtes pas habilité à discuter les ordres émanant de l'Amiral en Chef, Colonel. Toutes les ressources seront nécessaires pour l'emporter sur ces maudits pirates.- Je m'en fous, Fitzerald. Je n'enverrai pas mes hommes se faire tuer pour un caprice de bureaucrate. La première chose que j'ai apprise à mes soldats, c'est la valeur d'une vie humaine.- Bon sang, Lawcoe, faites ce qu'on vous dit et arrêtez de me faire chier avec vos principes ! Mugiwara va mettre le monde à feu et à sang si personne ne l'arrête !- C'est maintenant qu'on se préoccupe d'arrêter Mugiwara ? Vous avez foutu quoi pendant les trois dernières années, Fitzerald, nom de Dieu ?- Vous n'allez pas m'apprendre mon métier, Colonel ! Je vous rappelle que je suis votre supérieur et que vous pouvez prendre très cher pour insubordination en période de crise majeure !- Je veux bien insubordiner ce que vous voulez, mais je n'envoie pas mes gars au casse-pipe ! Vous vous rendez compte des pointures qu'il y aura à Negara, bordel ? Des bêtes de combat, aucun de mes hommes n'aura le temps de sortir son arme avant de se faire bousiller !- Le combat est leur métier, ils savaient à quoi ils s'engageaient !- On doit pas avoir la même notion du combat, chez moi on appelle ça une boucherie, Fitzerald, vous m'entendez ? Moi aussi je sais à quoi je me suis engagé, figurez-vous !- A obéir aux ordres !- A protéger des vies, pauvre connard !- Vous êtes soldat, putain de merde, vous faites pas dans l'humanitaire !- Vous commencez à sérieusement me faire chier, Fitzerald. Je suis dans l'armée du Gouvernement depuis 27 ans, soit presque deux fois plus longtemps que vous. Alors venez pas me la ramener avec votre grade de Vice-Amiral, je sais différencier un vrai battant d'un pistonné, vu ? C'est pas demain que vous m'apprendrez ce que c'est qu'un soldat.- Lawcoe, si jamais je sors vivant de cette bataille, vous avez pas fini de récurer les chiottes dans votre cachot, c'est clair ça ?- A votre place je me ferais pas autant de souci, on risque pas grand-chose quand on se planque derrière trois rangées de cuirassés.- Allez vous faire foutre, Lawcoe !- Au revoir, Fitzerald. Bouchez-vous bien les oreilles pendant les explosions, ça risquerait de vous faire peur.Stark coupe la communication. Il sait qu'en agissant ainsi, il s'expose à de graves conséquences. Il vient sûrement de détruire, en quelques secondes, ce qu'il a mis 27 ans à construire : sa réputation, ses états de service, sa loyauté envers la Marine... Il sort de son bureau et regarde ses hommes quelques instants. Ils sont en plein entraînement, d'après la méthode qu'il leur a enseignée. Il voit dans chaque geste la détermination, sur chaque visage la combativité, dans chaque regard la volonté de vivre. Il sourit brièvement. Au moins, s'il tombe en disgrâce, ce sera pour une raison largement valable. Il enlève sa veste et part les aider à mieux exécuter leurs mouvements. Ils ont besoin de lui. Et il doit toujours être là pour eux. Quelque chose que des hommes tels que Wurt Fitzerald ne comprendront jamais.
La bataille de Negara s'est soldée par une victoire inexplicable de la Marine, qui partait en évidente infériorité numérique. Le Gouvernement mondial assure ainsi sa suprématie sur la planète entière, et se proclame seul ordre dirigeant, incontestable. Après la victoire éclatante, vient l'heure du règlement de comptes tant attendu du Vice-Amiral Fitzerald. La procédure de jugement du Colonel Lawcoe est donc amorcée, sans grande surprise de la part du concerné. La justice étant ce qu'elle est, plusieurs mois sont nécessaires pour que le procès prenne fin et que le juge rende sa sentence :
- Pour les chefs d'accusation suivants : insultes répétées à un supérieur hiérarchique, calomnie, rétention de matériel et d'effectifs humains appartenant à la Marine, et insubordination en période de crise militaire majeure, le Colonel Stark Lawcoe est condamné à une expulsion immédiate des corps d'armée et à une peine d'emprisonnement de 30 ans fermes dans les geôles de Der Richter.Stark baisse légèrement la tête. Il sait pertinemment qu'il doit accepter les conséquences de ses opinions, mais la sentence est tout de même difficile à digérer. Il n'a pas besoin de tourner la tête du côté de l'accusation pour savoir quel type de sourire arbore en ce moment ce salaud de Fitzerald. La voix du juge résonne à nouveau, surprenant toute l'assemblée.
- Toutefois, attendu les 27 années d'engagement fidèle et loyal au sein de la Marine, les exemplaires états de services de l'accusé, et les recommandations des officiers ci-nommés : Vice-lieutenant Léa Reisen, Lieutenant Sapius D. Monk, Lieutenant Tenshigiri Aoki, Commandant Masiva Sharî, Colonel Allan Shave et médecin militaire Shad Moses ; attendu enfin la grève de la faim entamée depuis dix-huit jours par les subordonnés du Colonel Stark Lawcoe, l'accusé bénéficie d'une remise de peine que le jury estime amplement méritée. L'accusé sera donc rétrogradé et affecté à la formation des nouvelles recrues d'East Blue, jusqu'à ce que la Cour Martiale consente à réviser son jugement, sur la demande de l'accusé. Lawcoe, à titre personnel, j'estime qu'après une quinzaine d'années, vous aurez le droit de réintégrer les corps d'armée.Stark relève vivement la tête, estomaqué. Ses amis, ses hommes, et même ses supérieurs se sont montrés prêts à s'exposer aux foudres d'un Vice-Amiral hargneux, pour l'empêcher de croupir 30 ans dans une cellule exiguë. Sans compter les dix-huit jours que ses soldats ont dû tenir sans manger, simplement pour alléger sa peine. Il n'aurait jamais pensé être un jour aussi fier d'eux. Avec amusement, il se tourne vers Fitzerald et lui envoie un petit sourire faussement désolé, ce qui rend le Vice-Amiral encore plus furieux. Puis il se lève, encadré par deux solides hommes-poissons, se fait retirer ses menottes et sort de la salle en fumant l'une de ces cigarettes médicinales. Jamais il ne leur a trouvé aussi bon goût...
Chapitre V : le come-back du vétéran !
Vingt ans ont passé depuis le procès de Stark. Vingt ans durant lesquels il a, plus ou moins patiemment, enseigné les rudiments du combat à de jeunes soldats, en même temps qu'il perfectionnait sa propre pratique. Il a maintenant 64 ans, un âge qu'il n'aurait jamais cru capable d'atteindre avant de connaître le Dr. Moses, qui a encore rallongé son espérance de vie grâce à une deuxième opération. Retiré sur la paisible île de Shell Town, il a attendu son heure. Et elle semble maintenant arrivée. Le deuxième classe Moskov lui apporte le journal qui vient d'arriver, alors que Stark revient de son entraînement sous l'agréable chaleur du soleil d'East Blue. Il s'assied dans son bureau, allume une cigarette et commence à lire. Le gros titre lui saute aux yeux :
Labrusca D. Freya se proclame Impératrice des Mers ! Une déclaration de guerre en direct à Negara !. Le vétéran reste figé. Ainsi l'histoire se répète encore une fois... Il se plonge dans la lecture de l'article, saisissant peu à peu que le monde est en train de changer à nouveau. Il l'a déjà pressenti, ces dernières années. Stark ouvre le tiroir de son bureau et en sort de multiples coupures de journal récoltées pendant son exil à Shell Town. Les titres sont éloquents :
L'Immortel et le Joker détruisent Logue Town ;
Impel Down réduite en miettes ;
La menace Blackstorm ? ;
Trahison d'un Amiral fidèle ! ;
Cashi s'évade : Soul Crusher humiliée ;
Cyanure vs Akanawa, le choc des titans ! ;
Langren, Kenpachi... évasions en masse chez les rookies ;
Coup d'Etat renversant ! Labrusca D. Anima devient Reine du Monde ;
Bataille au sommet, Godwrath triomphe une fois de plus ! ;
Cyanure est Labrusca D. Freya ! Une famille de démons ?Et maintenant, ce dernier évènement, le plus important : Labrusca D. Freya déclare la guerre au Gouvernement mondial, venant le défier sur le lieu même qui a assuré son hégémonie sur le monde entier. Stark se lève brutalement, faisant voler les coupures de journal. Il est déjà sorti de la pièce lorsque les morceaux de papier tombent au sol. Il y songe depuis un moment, il ne peut plus supporter cette inactivité. Il veut rompre la monotonie de la vie qu'il mène depuis vingt ans. Pour lui, il est hors de question de rester immobile lorsque le monde est secoué par les évènements les plus graves. D'un pas déterminé, il se dirige vers la salle des communications. La seule chose dont il ait besoin est un DenDen Mushi. Le numéro est resté dans sa mémoire depuis vingt ans, sans qu'il l'ait utilisé une seule fois. Mais maintenant, tout a changé, tout va changer. Car c'est décidé...
Stark Lawcoe est de retour !• Exemple de post RP : Second compte, donc pas besoin