L'Union d'une Limace Démoniaque et d'un Âne Narcissique ? [Pv Yukai]

Imaginez une île, où plusieurs choix se font face, mais où tout le monde vit dans le bonheur, et dans son petit coin de paradis, tranquillement installé. Ceci est le cas d’une île particulière, où sont réunies plusieurs façons de penser différentes. Vous allez voir par la suite ce qu’il en sera.

Fukami avait été affectée sur une île nommée Gilrione, où se trouvait un QG magnifiquement construit, et unique en son genre. En effet, ce dernier était une sorte d’immense tour par laquelle dépassaient deux sortes d’étages spéciaux en hauteur. De loin comme de près, cela donnait aux personnes l’impression d’y voir une sorte de crucifix géant blanc et bleu, aux couleurs de la Marine donc. L’adjudante, suite à un changement, devait se retrouver sur East Blue, et devait protéger, et faire régner l’ordre sur cette île où les gens avaient souvent un comportement assez étrange. Certains disaient que beaucoup de mariages avaient lieu. Lors de la messe, toutes les maisons étaient vides et il n’y avait aucun souci. Le problème, lui, résidait dans la personne qui allait venir. Alors que l’île était très religieuse, notre héroïne, elle, détestait tout ce qui était de ce genre-là et était une fanatique de tout ce qui venait du monde appelé Enfer. Enfin… D’après son déguisement de Démon, vous pouvez vous douter qu’elle avait quelque chose de différent par rapport aux être normaux. Oui, vous la voyez à présent sur son navire, en train de jouer avec sa poitrine devant un sous-officier de grade inférieur, pour assouvir ses plaisirs.

« Nous sommes arrivés ! Les personnes affectées à cet endroit ! Descendez ! »

Bien sûr, notre pauvre amie, regardant la berge, descendue comme un bon chien de ce navire qui lui procurait tellement de bien, surtout lorsque des gens inférieurs se trouvaient dessus, et que personne ne venait se plaindre de sa compagnie. De là, elle remarqua avec dégoût à quel point les habitations pouvaient ressembler au QG de la Marine de cette île. Toutes en forme de Crucifix, beaucoup de Christ en décoration, ainsi qu’un bain d’eau bénite dans chaque petit temple situé dans chaque jardin, tout le monde vouait un culte à cet être qui n’existait sûrement pas, et qui pouvait être n’importe qui. Pour Fukami, cela n’était que des idioties apprises pour mettre en opposition le Bien et le Mal.

« Ils sont vraiment étranges ici Fu’… Ils vivent dans un autre monde ou quoi ? »

Tout le monde se retourna en regardant la fille d’un air assez surpris. Oui, c’était une femme déguisée en monstre des Enfers qui venait de prononcer ces paroles. Quelqu’un qui pensait dur comme fer que l’homme était un chien ou un Maître. Bref, voilà qu’elle se baladait, regardant tout autour d’elle avec horreur ces maisons qui étaient présentes partout autour du groupe. Bientôt, tout le monde arriva à destination, et déjà des personnes, ayant vu l’Adjudante, lui sautèrent dessus en hurlant qu’il y avait une femme présente, et se mirent à lui proposer d’aller se balader dans un endroit spécial, un jardin calme et tranquille. Pendant une journée. La Marine accepta de bonne grâce après avoir reçu l’autorisation de son Maître du moment, et se dirigea, dans sa tenue, au travers de la ville, pour se retrouver au grand jardin d’Eden. Bien sûr, ce n’était pas le vrai Jardin, mais il y ressemblait fortement. Enfin… Fukami voyait cela comme une simple allée de verdure qui l’éloignait des Crucifix, et commença à marcher, pour ensuite s’étaler sur la flore, et s’y rouler. De là, ceux qui se baladaient pouvaient la voir. Cependant, notre héroïne continua de rouler sur le dos, telle une chienne qui joue, puis se mit à mâcher une plante au hasard. Elle se releva d’un coup en éternuant et en crachant au sol.

« Ptuaaaah ! C’est dégoûtant ce truc Fu’ ! »

Et après un moment, puisque le contact était si bon, elle recommença à se rouler dans l’herbe… Là, personne ne la voyait comme un être normal…

[Ce rp se passe avant que Kanashi ne rejoigne Kuro !]

Le blondinet avait dû partir en urgence d’île de Gaimon sous peine de mourir dans les minutes qui suivait. C’est pour cela que, ayant sauté sur la pauvre petite barque de fortune qu’il avait trouvé, lâchant dans l’eau le sabre qu’il avait au passage, qu’il voguait à présent sur les mers d’East Blue. Ne sachant où aller et au vu de ses compétences en navigation des plus médiocres, il avait fait le choix de se laisser dériver jusqu’à la première île qu’il rencontrerait. Après tout, tout était mieux que de retomber entre les mains de ses monstres sur cette île. Soupirant rien qu’à cette pensée, notre jeune homme se tenait le cœur, lui demandant de se calmer comme on le fait pour un animal. Ces aventures l’avaient tellement chamboulé et traumatisé qu’il en était tout retourné. Assis en tailleur dans son maigre navire, il songea à sa bonne époque. L’époque où il était protégé, nourri, bercé, préservé de toutes les horreurs que la Terre pouvait offrir. Il avait subi tellement de malheurs jusqu’à là qu’il arrivait parfois de revivre ses scènes immondes lors de son repos.

Mais que pouvait-il y faire ? Tout ce qu’il avait vécu était marqué dans la pierre de son âme et jamais, au grand jamais, cela ne s’effacerait. Redressant la tête vers le ciel, il laissa quelques larmes s’écouler en revoyant l’image de son paternel, bien qu’il ne le fût pas biologiquement, il était le seul qu’il avait reconnu comme père. Et qu’importait les histoires qu’on lui avait contées au sujet de ses réels géniteurs. Il n’en tenait guère compte. Il ne les connaissait pas et il ne les connaîtrait à aucun moment. Tout était clair dans ses pensées : pourquoi s’attacher à des personnes dont on n’a eu que des rumeurs et aucun souvenir ? C’était stupide, surtout qu’ils étaient sûrement devenus joyaux de l’océan à présent. Il ne fallait pas réveiller les morts et le passé et ce n’était pas ce que le damoiseau avait l’intention de faire.

Finalement, relevant le buste, il regardait droit devant lui, se jurant de continuer à sourire pour toutes les personnes feus qui lui avaient apporté tant de joie et de sécurité. S’il était encore vivant, sur ses deux membres et en pleine forme, c’était à eux et ce n’était pas en se désespérant qu’il arriverait à leur prouver que leurs sacrifices n’avaient pas été vains. Seulement, au fond de lui, le blondinet savait qu’il avait lâchement abandonné sa famille, mais il se refusait de le reconnaître. Pour lui, c’était la peur qui l’avait poussé à une telle abjection. Et puis, comment aurait-il pu défendre ceux qu’ils aimaient avec son manque cruel de force ? Aucunement. La mort seule l’aurait attendu. Et pourtant, il se sentait toujours rongé par le remord, la tristesse, la nostalgie, même s’il la gardait enfouie au fond de lui. Soupirant, il se voyait clairement abattu et désolé.

Toutefois, l’apparition brumeuse d’une île le sortit de ses songes. Attendant que le vent ne le poussât jusqu’à au rivage, il monta finalement sur la berge avant de décider d’aller à l’exploration dans ce nouvel univers. Avec de grands yeux curieux, il détaillait le paysage du regard. Apparemment, il était tombé dans une ville sainte. Tout semblait rappeler la présence de Dieu. Aussi bien la décoration extérieure des maisons que la tenue de ses habitants ou encore les aménagements de la ville. Etonné de cet endroit des plus insolites, le blondinet continuait à marcher, bouche bée, mains serrées contre son pantalon immaculé au même titre que sa chemise. Ce lieu était absolument magnifique, c’était indéniable, mais tout était répétitif qu’il donnait un sentiment de monotonie au blondinet. C’est pourquoi, après avoir été bousculé par quelques enfants sur leur 31 qui se pressaient vers un large bâtiment auquel un haut clocher sonnant était rattaché, qu’il se dirigea vers l’extérieur de cette municipalité.

Suivant quelques papillons qui batifolaient devant lui, il fut finalement conduit devant l’entrée d’un joli jardin qui respirait l’air frais, la Nature, la Beauté sans artifice. Ouvrant les bras, le jeune chasseur de prime gonfla ses poumons de cet air pur, rafraîchissant, ressourçant. Il fit quelques pas dans ce paradis terrestre avant de se laisser tomber dans l’herbe, chatouillé par les plantes qui ployaient sous la brise fraîche. Se dressant sur ses quatre pattes, il eut une soudaine envie de galoper, de s’envoler, de sauter. D’avoir cette telle sensation de liberté comme les Mustangs sauvages qui s’emballent allégrement sur les plaines.

C’est alors, qu’après avoir vérifié derrière lui, il se mit sous sa forme animale. Transformé en petit âne blanc, il s’était mis à galoper joyeusement sans raison dans ce nouveau jardin d’Eden. Souriant, il cabriolait, bondissait dans les sens, se roulait dans l’herbe sans raison. Il se sentait transformé en danseur étoile, en prodige d’opéra, en Mozart de la danse. Tant de qualificatifs pour exprimer cette passion qui l’envahissait. S’arrêtant enfin, il inspira de nouveau cet oxygène agréable qui effleurait ses naseaux. Mais il fut capté par une autre odeur. Une senteur qui enivrait ces sens. Elle ressemblait à un parfum de femme. Elle était si douce, si captivante que l’équidé ne put s’empêcher de suivre cette exhalaison.

Celle-ci le conduisit jusqu’à une charmante dame qui semblait s’amuser seule dans la nature. Vêtue d’une façon horriblement dépravée, elle se roulait dans l’herbe. Elle paraissait joyeusement, si douce, si innocente, pourtant, elle agitait son corps comme un chien. Mais comment une femme si souillée pouvait-t-elle s’affubler d’un parfum raffiné ? Peut-être lui imposait-t-on cet accoutrement ? Peut-être avait-t-elle une beauté intérieure aussi élevée que les anges ? Notre blondinet ne perdit pas plus de temps à l’observer, sachant qu’elle avait besoin de lui, il fallait qu’il la remît sur le droit chemin, bien qu’elle ne fût pas aussi merveilleuse que lui.

Redevenu humain, il s’agenouilla à son niveau, avant de l’arrêter d’une main puis de se saisir de son menton de l’autre pour la fixer droit dans les yeux avant de lui demander d’une voix sensuelle :

- Est-ce là un si petit et si beau chaton perdu dans ce paradis terrestre que vis-je là ?

Tout ça sous les pétales de cerisier en fleur qui n’ajoutaient que plus de passion et de volupté à cette scène ensoleillée par l’astre du jour.

Rouler dans l’herbe, qu’y a-t-il de mieux ? S’amuser avec des êtres humains ? Les corrompre jusqu’à la moelle, jusqu’à les rendre pervers et souillés eux-mêmes. Le monde est plein d’êtres étranges, et faire partie de la Marine aidait bien pour ce genre de chose. Cependant, ce n’était pas le moment de penser à cela. Extasiée par ce monde merveilleux, tranquille et éloigné de toutes ces maisons horribles dont la plus grosse allait lui servir de lieu de repos. Comme quoi, le monde n’était pas parfait, où que l’on aille. A ce moment, un jeune homme s’approcha, prenant la demoiselle par le menton, pour que les deux visages soient l’un en face de l’autre, mais assez proche pour que le cœur de notre héroïne fasse un immense bond en avant, et ne la force à ressentir tout son corps chauffer à la vue d’un mal à sa portée. Ne pouvant résister à l’appel que lui faisait son âme, sa pulsion, elle releva son corps allongé pour embrasser cet homme agenouillé, et le faire tomber au sol. A ce moment-là, il était sous la domination de la Démone, qui allait pouvoir s’amuser. Lèvres contre lèvres, le corps de la femme commençait à bouillir. Un si bon baiser n’était pas donné tous les jours. Quelque chose la tira en arrière, comme une force divine qui l’éloignait de sa proie. Ses ailes déployées ne pouvaient rien y faire, puisqu’elles ne permettaient pas de voler… Ce qui était sûr, c’était que des bras la retenaient fermement, et que des hommes en faisaient de même avec l’autre. Par contre, une chose que Fukami ne comprenait pas, était la raison du pourquoi ces derniers n’arrêtaient pas de crier à l’union « Un Mariage ! Un Mariage ! » Elle en eut la nausée rien qu’en entendant ce mot, et regarda sa proie s’éloigner d’un côté. A partir de là, elle se mit à gigoter.

« Mais arrêtez ! Je ne suis pas là pour me marier ! J’ai horreur de me marier ! C’est trop… C’est trop sain pour moi ! Je ne veux pas être sainte ! Hé ! Écoutez-moi quand je parle les chiens ! Je… Je vous ordonne de me déposer ! Je vous dis que … Arrêtez donc ! La source de mon désir ! Où est-elle ! Il faut que je frotte mon corps contre le sien ! Lâchez-moi ! »

Elle eut beau se transformer en limace, en forme hybride, appeler à l’aide, personne ne vint la sauver de cette chose horrible qui la séparait de cet homme alors que son corps la brûlait de plus en plus. Usant de plusieurs méthodes qu’elle mettait en pratique pour baisser la température de son corps, ce qui fit rougir plus de la moitié des personnes ici présentes, Fukami remarqua que celui-ci n’arrêtait pas de monter en température, ce qui la mit dans un état si second qu’elle en oublia où elle se trouvait. Cet homme ! Elle devait le retrouver ! Inconnu ou non ! Son cœur avait bondi pour lui, sans raison apparente ! Il devait être l’un de ceux avec qui elle rêverait de coucher plusieurs fois sans s’en lasser. Il fallait retrouver cette personne ! Et le plus vite possible ! On la déshabilla, pour remarquer que la peau de la demoiselle se trouvait être rouge et brûlant. La maladie de l’amour ? Non… En un regard, cela n’était pas possible, et puis, cet homme… cet homme… N’était pas différent des autres, si elle jouait avec lui et son corps, la chaleur, cette envie de le revoir, allait sûrement s’estomper chez la Marine, qui fut préparée pour que l’on aille pour le mariage. Entre deux respirations, elle prit consciences des gens autour d’elle.

« Vous… Vous êtes fous de faire cela. A cause de vous, je souffre. Et une créature des Enfers adore souffrir. Pas dans ce sens-là, malheureusement… Qui est votre Maître ? C’est un imbécile de penser que Dieu existe ! Dites-lui que je suis mal à cause de cette demande en mariage. Je brûle ! Je brûle dans tout mon corps ! Je le réclame ! Faites le venir ici, que je le touche ! Que je joue avec lui. Je suis une bonne chienne pour les personnes qui me plaisent. Je serai son jouet aussi, il me fera faire n’importe quel tour ! »

De là, son corps en ébullition se mit à se rouler dans tous les sens. Bien sûr, même Fukami ne savait pas ce qu’il se passait. Elle aurait imploré n’importe qui de lui expliquer la raison de ses maux, mais elle ne voulait pas… Cette sensation, elle était juste plus forte que les autres fois. En un regard et un baiser, on ne devient pas…

« Amoureuse, vous êtes amoureuse mademoiselle ! Si ce n’est pas merveilleux ! Nous allons faire venir vôtre futur-mari ! Et surtout, ne tentez pas de vous échapper, vous allez mourir sinon. Vous avez une forte fièvre. Nous avons donc enlevé vos vêtements pour que vous vous sentiez à l’aise. N’essayez pas de vous… Toucher cela ne fera qu’accentuer vos envies perverses, et cela n’est pas bon pour cet endroit qui est un lieu Saint. »

« Vous ne savez pas à quel point je peux détester les Anges… »

De là, épuisée, transpirante et affaiblie, la Démone resta à attendre. Ayant des difficultés pour respirer, elle se tourna dans tous les sens, mais cela eut pour effet de l’exciter, et de l’épuiser encore plus. Quand allait arriver cet homme ? Vite ! Il fallait le voir ! Mais… Il fallait rester là ! Oh et puis… Elle n’en avait que faire de la sainteté. Ne pas obéir aux ordres était possible. Se levant, elle tâta les murs pour sortir, nue. De là, elle tomba dans un couloir, où se trouvait des soldats du Paradis, des guerriers forts : des Inquisiteurs… De là, elle prit peur. Les légendes disaient qu’ils pouvaient tuer plusieurs Démons à eux seuls. C’est pourquoi elle retourna s’affaler dans son lit, et repensa à l’inconnu rencontré dans le jardin. Au bout d’un moment, la porte s’ouvrit…

Le regard plongé dans celui de cette jolie jeunette, le blondinet se sentit retourné, ballotté comme un fétu de paille sur l’herbe avant de se retrouver soumis par la demoiselle qu’il avait dérangée. Toutefois, aussi belle pouvait-t-elle l’être, la jeune femme pesait son poids. En effet, les atouts voluptueux de cette dame pesaient lourdement sur le frêle corps de Kanashi. Celui-ci essayait d’ailleurs tant bien que mal de la repousser en toute délicatesse pour ne pas poursuivre ce doux baiser qu’elle lui offrait. Pourtant, c’était le premier qu’il faisait de toute sa vie et cette sensation le rebutait autant qu’elle l’attirait. Ses lèvres chaudes, ouatées et satinées lui procuraient une telle impression de bonheur qu’il aurait pu rester coller à elle toute sa vie, du moins, s’il avait été hétérosexuel. Ce qui ne voulait pas dire qu’il était homosexuel non plus. Juste qu’il se suffisait à lui-même.

Seule une personne semblable à lui en tout point aurait pu lui plaire, car aussi sublime que soient les personnes qu’ils avaient rencontrés, ce qui les empêchait de réellement les aimer, c’était ce quelque chose qui manquait. Ce petit quelque chose qui faisait toute la différence. Mais, en cette fille devant ses yeux, ce n’était pas le petit quelque chose qui était absent... A vrai dire, elle le séduisait comme elle le dégoûtait. Cette tenue si légère qu’elle gênait la vue du damoiseau. D’ailleurs, celui-ci rougissait jusqu’aux oreilles en tentant par tous les moyens de détourner son regard de cette succube. Comment pouvait-on se trémousser aussi ouvertement ? Était-ce une provocation ? Une invitation à la concupiscence ? En tout cas, elle était de très mauvais goût.

Malgré tout, il semblait que quelqu’un avait décidé de le délivrer, car, quelques secondes plus tard, il se vit éloigner de cette diablesse qui ne paraissait que vouloir se jeter sur lui. Rouge comme une pivoine, il se laissait faire, sali au fond de lui-même. Il se sentait souillé... Par son odeur qui lui collait à la peau. Ce parfum enivrant et si démoniaque à la fois. Avait-il le démon de la luxure en personne devant lui ? Il n’en savait rien et pourtant, il se refusait d’y croire. Au premier abord, elle lui avait paru si innocente, si fragile, si douce, mais son vrai visage se révélait être celui d’une sauvageonne, une croqueuse d’homme sans scrupule, qui jouait avec son corps sans se soucier de sa dignité. Seulement, avait-t-elle pensé une seconde à la pureté de notre protagoniste ? Lui qui ne s’était jamais livré au moindre plaisir charnel. Lui qui faisait tout pour rester si platonique. Enfin, à quelques détails près, puisque Kanashi s’attirait lui-même.

Traîné par plusieurs hommes, la femme ne ressemblait plus qu’à un point peu à peu. Il ne savait pas où il était emmené et ne préférait pas le savoir. Tout ce qui l’emportait loin d’elle était le mieux. Il l’observait en bête de foire, comme si elle était folle, bien qu’elle le réclamât. Il ne l’aimait pas. Il était narcissique après tout, seul son amour pour lui-même avait une réelle valeur à ses yeux. Au moins, lui, il préservait son cœur. Il gardait sa fierté, sa beauté, parce qu’il espérait, en lui-même, qu’elle touchait au moins la perfection. Et, s’il s’en occupait autant, ce n’était certainement pas pour la voir se faire dérober par la première succube venue.

Finalement, il atterrit dans une sorte de grande salle de bain avec plusieurs femmes qui lui ôtèrent ses habits pour le plonger dans un bain mousseux, chaud et relaxant où elles se mirent à le masser de toute part en lui susurrant des mots doux à l’oreille. Elles gloussaient en vantant les mérites de son corps et en se disant que la jeune demoiselle avait de la chance et qu’elles auraient tout donné pour être à sa place. Embarrassé de ses intimes confessions, le jeune homme paraissait aussi rouge que le sang et c’est pourquoi il s’exclama :

- Mais... Mais.... Pas du tout ! Je ne l’aime pas ! Enfin, je ne la déteste pas non plus, mais... ce baiser n’était qu’un concours de circonstance ! Je ne veux pas encore me marier ! Et puis, je ne veux pas me marier du tout !

Les dames se regardèrent entre elles avant de repartir dans un rire à cheval entre la perversité et la pureté avant de lui répliquer :

- Ne soyez pas gênée ! Cette femme vous aime ! Vous ne pouvez pas la décevoir ! Nous allons vous préparer pour que vous puissiez la voir et nous organiserons votre mariage !

Le jeune homme aurait pu encore lui rétorquer, mais, pour le faire taire, elles le sortirent du bain sans ménagement afin de le sécher et de l’habiller, puis de l’accompagner jusque devant la porte de sa promise. De là, on l’y poussa dedans avant de les y enfermer avec quelques femmes qui restaient pour vérifier que tout allait bien et aussi pour observer la scène qui se jouerait devant leurs yeux. Le rose aux joues, il la scrutait du regard puis regardaient les dames avant d’entamer un va-et-vient visuel entre les différents personnes qui composaient la pièce. Elle était belle dans sa nudité, mais, connaissait sa réelle nature, elle le répugnait toujours autant que lors de leur baiser dans l’herbe.

Après quelques minutes de silence, le blondinet se décida finalement à dire :

- Euh... Savez-vous que j’ai une maladie de naissance qui m’empêche tout acte charnel poussé et aussi d’avoir des relations amoureuses, cela me stresse trop et je peux faire des crises de stress mortelles ! C’est le syndrome de Takanuikîgitô ! C’est vraiment très dangereux, alors, je crois que cette relation tout comme ce mariage ne sont pas de bonnes idées... pour nous deux... mademoiselle.

Riant comme un débile profond, il essayait du mieux possible de leur faire avaler ce mensonge bien que les bonnes femmes le regardassent avec un air consterné, comme si elles avaient déjà compris la supercherie qu’il tentait de leur faire avaler, au plus grand malheur de Kanashi.

Comment avancer dans un espace aussi délicat que celui qui venait de se créer devant notre héroïne ? Personne ne le savait encore, mais il était sûr que celui-ci était tout sauf sans dangers. Dès que la porte s'était ouverte, elle savait sur quelle personne elle allait se retrouver, mais cela la dérangeait plus que tout, comme si cette vision l'empêchait d'avancer, de vivre. Peut-être était-elle réellement amoureuse de cette personne d'où émanait une grande lumière où un panneau indiquait « Remède ». Ce panneau, maintenu dans les airs par deux bonnes sœurs cachées derrière une cape qui semblait briller, même dans la plus sombre des pièces, ce qui éclairait l'homme par l'arrière. Franchement, elles faisaient tout pour que l'amour ait lieu, et que ces personnes se marient, et Fukami ne le remarquait même pas. Fukami, la présumée mariée, était allongée, nue, sur son lit, et était restée immobiles en voyant cette personne qu'elle était sensée épouser dans peu de temps. L'inconnu, lui, s'était présenté comme un être souffrant d'une maladie grave, et que le mariage ferait mieux de ne pas avoir lieu, pour le bien des deux personnes, ce que comprenait notre héroïne, qui hocha la tête, toujours fiévreuse à cause de sa maladie.

« Je suis bien d'accord avec toi Fu', mais elles ne veulent pas le comprendre. Comment une personne comme moi pourrait me marier alors que ça me répugne Fu' ? Je ne veux pas me marier Fu' ! Surtout avec une personne qui ressemble à un ange Fu' ! Mais... Je voudrai faire un tour dans ce jardin avec vous, et dans mes vêtements d'origine Fu'. »

Elle toussa, puis se mit doucement et difficilement sur pieds. Aidée par les femmes d'Église qui la mettaient plus mal à l'aise qu'autre chose, la Marine enfila ses vêtements d'elle-même et s'assit sur un bord du matelas, qui s'enfonça là où se trouvait le postérieur de la demoiselle, qui elle-même crut tomber dans les pommes, mais se retint au dernier moment, se souvenant d'un coup des Inquisiteurs se trouvant dans les couloirs. D'un coup, l'idée de partir lui parut quelque peu idiote, mais déjà des personnes vinrent s'emparer de ses bras et jambes, pour l'entraîner une nouvelle fois de force jusqu'au jardin avec son futur mari, pour qu'ils fassent plus ample connaissance, et qu'ils aillent plus loin si possible, même si l'acte était à faire après le mariage en lui-même. Personne ne se mit à regarder dans les buissons, tout le monde fut chassé de ce coin de Paradis, ou bien encore quelque chose qui ressemblait à un jardin tranquille dans lequel un chien pouvait s'amuser comme un fou. La chaleur chez Fukami se mit à baisser petit à petit, l'air se mit à redevenir convenable, et la fièvre partit petit à petit, au fur et à mesure que l'on s'approchait de ce champ de fleurs et d'herbe où les deux personnes s'étaient rencontrées.

« Oh... Je crois que j'ai compris ce qu'il se passe maintenant Fu'. »

Elle regarda derrière elle, et la chaleur revint d'un coup, tellement forte que la pauvre demoiselle tomba dans les pommes, pour se réveiller quelques minutes plus tard, toujours dans les bras de plusieurs personnes, qui la transportaient jusqu'au Jardin. De là, elle se retourna, et ne vit rien d'autre que des arbres, l'impression de chaleur avait disparu, jusqu'à ce qu'elle se mette à fixer le pendentif d'une bonne sœur. A cet instant, une nausée la prit, et la Démone dut détourner son regard pour ne pas vomir sur cette magnifique chose en forme de croix. Le groupe, arrivé à destination, fut déposé au centre du jardin, sans le moindre repère, et tout le monde disparut d'un coup, laissant Fukami et son futur mari en seule à seul.

« Je suis allergique à tout ce qui est Paradis et religion Fu'... C'est la première fois que ça m'arrive. Mais, il faudrait trouver un moyen de s'en sortir Fu', sinon je vais finir ma vie dans cet endroit sans rien pouvoir faire Fu'. »

Sur ce, elle se mit dans la tête de faire un câlin à cet inconnu, pour sentir son désir grandissant se calmer. Plus notre héroïne allait attendre, plus ce désir allait augmenter. Mais elle se retira par la suite pour aller s'allonger sur le dos, avec une position assez obscène. La Marine entama la conversation tranquillement, avec un air heureux et détendu, qui changeait cette atmosphère tendue.

« On est bien iciiii Fu', c'est un endroit où un chien pourrait jouer toute sa vie Fu', tu ne trouves pas ? C'est quoi ton nom Fu' ? »

Malgré plusieurs tentatives pour s’éclipser discrètement de la pièce, les femmes qui assistaient à la scène, depuis le début, avaient décidé de lui forcer la main pour qu’il ne bougeât plus d’un pouce d’ici en se saisissant d’une chaise sur laquelle elles l’attachèrent avec moult menottes à la manière d’un club sadomasochiste. D’ailleurs, si elles l’avaient pu, sûrement auraient-elles pris la place de Kanashi dans son âme afin de lui faire prononcer les mots qu’elles attendaient tant. Oh oui ! Le blondinet n’avait qu’à dire qu’il l’aimait et qu’il voulait se marier avec la jeune femme afin qu’un hymen soit organisé dans les secondes suivantes. Pourtant, l’éphèbe semblait plus apeuré que tout autre réaction. En bref, il n’avait aucune intention de mariage qui pouvait être décelée dans ses gestes ou son regard. Avec un peu plus de malchance, le destin aurait pu le forcer à fondre en larmes devant la niaise ineptie de la scène.

C’en était à se demander si les deux bonnes femmes n’étaient pas d’un autre genre et ne voulaient qu’une chose assez obscène en public. Comment deux personnes pourraient-elles engager un dialogue à peu près correct si on les fixait telles deux bêtes de foire et après avoir été autant traumatisée ? Le blond était touché dans son ego. Encore un peu et il aurait été capable de faire un malaise. De s’endormir maladivement dans les bras de Morphée. Pourquoi blessait-on son pauvre cœur d’ange ? Lui qui respectait tant la nature et les femmes... Il ne voulait que l’aider après tout. Mais voilà que déjà, d’autres hommes rentraient dans la salle, tandis que la jeune demoiselle perdue dans les champs s’était rhabillée, ils avaient décidé de les soulever tous les deux avant que la masse ne les ramenât à leur lieu de rencontre.

Balbutiant quelques paroles inaudibles et incompréhensibles, Kanashi tentait de sommer les gens d’arrêter leur manège. Il n’était pas venu ici pour faire la causette et rencontrer l’amour de sa vie ! Il le connaissait déjà et il devait fuir loin d’East Blue, car, peut-être que ceux qui avaient failli le tuer étaient encore à ses trousses. Et sûrement n’avaient-ils qu’une envie : celle d’en finir avec sa maigre vie. Pourtant, il ne le permettrait pas ! Il avait tant de choses à se prouver, à prouver au monde, mais il devait aussi venger sa famille qui avait été tant souillée par les hommes. Versant quelques larmes, le jeune garçon se rappela de son passé. De la douceur de l’époque, du calme des corridors, de la chaleur du foyer, de l’amour dans l’air. Tout lui restait clairement à l’esprit. Il se sentait agitée de petites secousses en plus de ses pleurs qui roulaient le long de ses joues pour aller abreuver la biomasse de la Terre. Néanmoins, l’un de ses porteurs, observant ses larmes, s’exclama, faisant totalement fausse route :

- Oh ! Le bel enfant ! Il pleure pour son mariage ! Vous le voyez ! N’est-ce pas une belle preuve d’amour ? Sa future femme devrait en être fière ! Ne pleurez pas, jeune homme ! Vous connaîtrez le bonheur éternel sous la bénédiction du Seigneur ! Je vous le jure ! Vous serez empli de joie et d’amour !

Essayant de nier l’affirmation, le blond n’obtint que plus de paroles d’admiration de ses porteurs. Quand bien même il avait dit qu’il était malade et qu’il ne pourrait se marier, ces gens d’Eglise ne semblaient accepter que ce qu’il voulait entendre. Comme si le garçon ne parlait que dans le vide et le pauvre avait beau tenté de se faire déposer au sol, rien n’y faisait. Apparemment, en baissant la tête en arrière, il put apercevoir qu’ils approchaient d’un endroit inconnu du jardin où il s’était retrouvé la première fois. Puis, brusquement, on les déposa tous les deux à terre, livrés à eux-mêmes dans ce petit coin de paradis, avant que tous ne disparaissent pour le plus grand bonheur de Kanashi.

En premier lieu, étonné, le blondinet se releva lentement, s’époussetant et scrutant le paysage du regard avant de reporter son attention sur la jeune demoiselle. Elle semblait rouge comme braise et étreignit promptement le damoiseau qui manqua de tomber à terre. Pourtant, elle le lâcha bien vite pour s’allonger au sol, proposant d’engager la discussion. Elle paraissait être très attachée au chien ce qui mit Kanashi sur une piste. Peut-être avait-t-elle été élevée par les chiens ? Peut-être était-t-elle une fille de la nature élevée par les loups ? Se penchant à ses côtés, le jeune homme lui demanda innocemment :

- Non... Ne me dis pas ? Est-ce possible que tu aies été élevée par les chiens ? Donc tu serais une chienne ? Et tu agirais comme eux ? Tu penses aussi comme eux ? Tu veux qu’on fasse un jeu de chien ?

La regardant d’un air étonné, le damoiseau continua à la fixer un moment avant de poursuivre, confus :

- Oh ! J’oubliais ! Je m’appelle Kanashi ! Kanashi Yukai ! Je suis un chasseur de prime ! Et toi ?

La scrutant toujours, il lui offrit un sourire d’ange avant de coller sa tête contre la sienne en se mettant sur le dos. Puis, relevant les jambes et les bras à la manière d’un chien allongé, il lui proposa :

- On se roule sur le sol, alors ?

Sortant la langue, il l’agita en faisant comme s’il jappait pour relever une de ses mains et griffer le sol.

Un chien chasseur de prime ? Franchement, notre héroïne tombait vraiment sur de drôles de personnes ces temps-ci avec les croyants qui la mettaient mal à l’aise, il fallait bien qu’elle se trouve un endroit tranquille. Mais après les présentations de ce jeune homme, il fallait bien qu’elle réponde avec les siennes. Il avait aussi deviné qu’elle était une chienne, et qu’elle jouait comme eux certaines fois.

« Je suis une chienne oui Fu’ ! Tu l’es aussi ! Un chien a toujours des Maîtres fu’ ! Mais certains ne les connaissent même pas ! Il se peut que ces maîtres soient des chiens d’autres Maîtres Fu’. Tu es un chasseur de primes, donc tu ne dois pas connaître l’identité de tes Maîtres Fu’, et tu ères. Il n’y a que dans la Marine que l’on reconnaît les Maîtres ou les Chiens Fu’. C’est pourquoi je suis Marine ! Un de mes Maître m’a fait venir ici Fu’, mais je ne m’y sens pas bien. »

La démone venait de partir dans son délire de chiens et de Maîtres comme elle aimait toujours l’expliquer à ces personnes qui avaient du mal à la comprendre alors que tout cela était à la portée de n’importe quel chien . Enfin… s’il était éduqué on dirait. Et encore, certains membres de la Marine ne semblaient pas avoir tout compris de la logique. Se mettant à rouler dans l’herbe pour se gratter le dos, elle finit ce qu’elle avait à dire.

« Je suis Fujimi Fukami Fu’, une lieutenante de la Marine ! Et je veux bien jouer Fu’… Tu as un bâton ? »

Allez comprendre ce qui allait suivre ce passage ? Notre héroïne allait courir après un bâton et faire d’autres jeux qui iront la mettre dans une situation soumise qu’elle aimait avoir. La démone voulait s’amuser avec cette personne, mais aussi voulait-elle s’enfuir, c’est pourquoi elle allait s’éloigner de plus en plus de ce village, et ainsi s’enfoncer de plus en plus dans le jardin.

La jeune fille se présenta au grand étonnement du jeune homme qui la regardait attentivement. Elle était bien une chienne et Kanashi découvrit que lui aussi. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Être un chien n’était pas bien pourtant ? Mais cette jeune femme semblait apprécier de l’être. Enfin, vu son comportement par moment, ce n’était pas faux en réalité. Alors qu’il se roulait encore dans l’herbe. La demoiselle lui demanda s’il avait un bâton. Il répondit que non, mais bien vite, il en trouva un, le sortant de sa poche, alors il lui proposa de le lancer et de jouer au maître et à la chienne et qu’après, ils inverseraient les rôles. Ainsi, prenant son élan, il le lança au loin, très loin, avant de, comme un tricheur, se jeter dessus pour le récupérer en premier et recommencer à le balancer pour l’attraper de nouveau avec de nombreux aller retours précipités et se pavaner devant la Marine en s’exclamant :

- C’est moi le meilleur ! Essaye de l’attraper si tu peux !

[Post caca, pourri, nul, mais pas d’inspi :/]

Franchement ce chien était assez étrange… Alors qu’il devait lancer le bâton pour Fukami, ce dernier la narguait en le rattrapant. Au départ, ceci agaça la Démone qui n’arrivait pas à jouer, et commençait même à s’ennuyer, elle s’allongea donc au sol, montrant ainsi son mécontentement, et ne fit rien pour attraper un bâton que ce chien s’envoyait pour lui-même. Cela paraissait alors tellement absurde qu’elle ouvrit soudainement les yeux, se leva, et alors que le pauvre allait jeter le bâton une nouvelle fois, lui saisit la main pour le trainer de force loin de ces maisons en forme de croix, le plus loin possible.

« J’ai compris ton problème Fu’. Tu es un chien errant, un chien solitaire qui a eu un maître Fu’, mais ce maître a disparu, donc tu as appris à jouer seul Fu’. Maintenant, on part d’ici Fu’, si on s’éloigne d’eux, on ne sera pas mariés Fu’ ! »

Ce raisonnement était tout à fait logique maintenant que l’on y pensait, mais à présent, allait-il la suivre ou bien continuer à jouer seul avec son bâton ? Il est toujours difficile de remettre un chien errant dans le bon sens, surtout que ces derniers ne sont pas forcément mauvais, il leur faut juste un Maître bon et loyal.

« Je vais être ta Maîtresse pour que tu redeviennes normal ! »

Un Maître comme Fukami…

Continuant à narguer la jeune Marine, le damoiseau fut finalement coupé dans son jeu suite à sa puissante poignée qui le traîna loin de son terrain d’amusement et la phrase troublante que la jeune femme sortit. Elle disait qu’il errait seul, sans maître, qu’il avait été abandonné. Ce qui n’était pas faux en somme, vu qu’il avait perdu toute sa famille. Et ce fut dans ce sens que Kanashi comprit la chose. Sur les traces de la demoiselle, il gardait en tête ses quelques mots, veillant au sens de ses paroles. Peut-être que les maîtres dont elle parlait étaient la famille. Ceux qui s’occupaient de vous, comme ceux par qui il avait été recueilli. Ceux qu’ils avaient perdu lors d’un tragique abordage de pirates, ceux qu’ils avaient abandonnés et qu’ils aimaient pourtant. Et le chien, lui, s’était celui qui était tributaire de ses maîtres, pourtant, il ne leur avait rien rendu. Se remémorant tous ses passages, la tristesse du jeune homme remonta soudainement au centre de ses pensées, lui qui les avait momentanément oubliés.

A présent, son regard s’était terni. Il bataillait presque pour retenir ses larmes qui laceraient son cœur. Puis, après la seconde phrase de Fukami, il lui serra brutalement la main. Elle voulait devenir sa Maîtresse ? Sa maîtresse ? Au regard du jeune homme, cela était parfaitement impossible. Elle ne pouvait pas remplacer des personnes qui lui avaient fait tant de bien et qui étaient restés à ses côtés si longtemps, surtout qu’il les avait si lâchement laissés, pour quel prix ? Pour des remords durant le reste de sa maigre existence. Et il ne voulait pas reproduire la même chose avec la demoiselle, surtout qu’il la connaissait si peu… et qu’elle l’effrayait vraiment par moment.

Alors le jeune homme se détacha de la jeune femme sans prévenir. Poursuivant la direction qu’elle avait prise, il entreprit quelques pas avant de se retourner vers elle pour lui déclarer :

- Je décline ton offre. Personne ne peut être mon maître. Je ne suis pas digne d’en avoir. Tous mes maîtres ont mal finis et je suis le seul fautif. Mais partons d’ici, tu as raison, cet endroit n’est pas sûr.

La tête baissée, le jeune homme continua à s’en aller, à cadence rapide, sans même veiller sur la demoiselle. Et bien sûr, ses larmes coulèrent, épris par les regrets, il laissa toutes ses larmes couler, croyant qu’on ne le voyait pas et avec la conviction que personne ne pourrait comprendre sa douleur. Surtout c’était particulièrement Fujimi qui avait réveillé ses souffrances, même s’il savait qu’elle ne lui voulait que du bien. Elle avait la conviction qu’elle ne ferait que de la blesser en acceptant sa proposition. Au fond, il avait parfaitement conscience de son égoïsme et de sa lâcheté, mais qu’importe, à quoi bon le reconnaître. D’autant plus qu’il n’était pas du tout du gendre à se livrer comme ça à des presque étrangers.

Fukami comprit que cette personne allait être difficile à aider si cela continuait dans ce sens... Il ne voulait pas revenir sur le bon chemin ? Il pouvait terminer mauvais si cela continuait. complètement prise par l'envie de dresser cette personne correctement, la Marine n'allait pas hésiter à sortir quelque chose qui allait sûrement surprendre la plupart des gens s'ils voyaient cela. Heureusement, personne ne pouvait voir ce qu'il se passait entre les deux personnes qui avaient été élues pour se marier. Yukai ne semblait pas vraiment intéressé, et même était peiné. Il se mit à déclarer qu'il fallait partir d'ici. Puis commença à marcher tout seul. Haussant les épaules, la Démone afficha un air plutôt contrarié.

"Très bien, nous partons Fu'. Moi qui voulait te forcer à devenir un bon chien Fu'... Tu as juste perdu ton Maître Fu'. Je ne vais donc rien faire pour l'instant Fu'. Et comme ça, je m'éloigne de ce coin de Paradis Fufufu ! Tout droit Fu' ! J'ai l'impression qu'on tombera sur quelque chose de beau Fu' !"

L'homme était déjà assez loin, et marchait rapidement. Fukami, qui devait alors faire l'effort de courir, le rattrapa en quelques secondes, mais quelques secondes alors qu'elle se trouvait encore dans un état d'allergie, donc qui l'épuisèrent comme une folle. Certes on ne voyait plus ces maisons, mais le Jardin faisait partie du bonheur de cette Religion, comme si finalement, on les surveillait encore. La nausée qui n'était pas totalement partie et qui guettait une idée comme celle-ci, attaqua violemment pour faire se tordre en deux la jeune femme, qui roula au sol pour se relever avec difficulté. Très vite, elle tenta de retrouver son souffle et chassa toutes ces pensées qui pouvaient la mettre dans un état pareil. Ce Jardin qui était un coin tranquille se transforma en un lieu du Paradis pour notre héroïne, qui eut alors une peur immense d'être prisonnière de cette île. Un Jardin, une religion trop basée sur le contraire des Enfers, elle allait sûrement y laisser la peau si cela continuait.

"On court Fu' !"

Prenant la main de Yukai, elle se mit à foncer, gardant son autre main devant sa bouche, comme si elle était prête à vomir. Elle ferma les yeux et courut très longtemps droit devant elle, jusqu'à ce qu'elle percute quelque chose d'assez mou et poilu. Au départ, ce fut une impression de douceur qui s'installa dans l'esprit de Fukami, mais elle fut ensuite rejetée en arrière par le ventre poilu du vieil homme qui se trouvait devant les deux fuyards. La démone, qui ouvrit les yeux, découvrit alors une sorte de brebis qui attendait sur une sorte d'autel sacrificiel, et une grosse personne qui venait d'être surprise d'avoir été renversée, et qui avait manqué son coup, ce qui l'énervait. Il hurla alors avec colère ! Fukami ne s'excusa même pas, comprenant juste qu'ils avaient quitté ce maudit Jardin.

"Les Dieux vous maudissent ! La maladie va tous nous exterminer par votre faute !"

Bienvenue dans la Ville de Polythée !

Le blondinet pleurait toujours, les douloureux souvenirs de son proche passé avaient rejaillis d’un coup. Malgré son envie d’étouffer ses sentiments qu’il qualifiait de gênants. Il n’avait plus qu’une seule envie : partir loin, très loin. Sans même faire attention à la jolie demoiselle qui lui courait après pour le rattraper ce qui provoqua la grimace du jeune homme, entendant les bruits de course de la jeune femme dans son dos. N’allait-t-elle pas le lâcher ? En plus, elle était étonnement étrange. Quelque chose en elle clochait. Bien qu’il ait tenté de la comprendre tout à l’heure, il finit par conclure qu’elle n’avait pas toute sa tête. Pourtant, elle lui apparaissait comme une femme à l’apparence démoniaque innocente, ce qui, en soit, était parfaitement contradictoire. C’était comme si l’on disait que le bien était le mal et que le mal était le bien. Mais, après tout, elle était bien une Marine, donc une alliée de la justice. Alors en quelque sorte, elle incarnait le bien. C’était paradoxal qu’une démone protège les humains, puisque la logique voulait que les démons s’appliquent justement à détruire les humains. A moins, qu’elle ne soit justement en train de le faire ? Il était possible qu’elle n’utilise ses capacités démoniaques pour l’annihiler en pensant qu’il était quelqu’un de mauvais ? D’où ses envies d’être sa Maîtresse. Elle devait désigner implicitement le fait de vérifier son code moral.

Toutefois, Kanashi ne voyait comme une bonne personne. Il n’avait jamais vraiment fait d’acte abominable, il n’avait jamais voler, ni attaquer, ni tuer. Enfin, indirectement oui, il avait précipité ses proches dans la mort. Mais il ne pouvait rien y faire. Alors, peut-être que s’il s’arrangeait pour prouver sa bonne foi, elle le laisserait. D’autant plus que ses méthodes, particulièrement efficaces, le blessaient en son for intérieur. Pourtant, la lieutenante l’arrêta brusquement dans ses déductions. En effet, la demoiselle était en train de se rouler à terre, semblant souffrir d’un mal inconnu de notre blondinet. Hésitant entre la chance de fuir ou de l’aider, le damoiseau s’assit finalement à ses côtés, esquissant simplement ses quelques mots :

- Est-ce que ça va... ?

Mais, la jeune dame se releva bien vite, attrapant brusquement la main de notre protagoniste, elle l’entraîna dans une folle course vers il ne savait où. Elle avait l’air d’avoir le diable à ses trousses. Qu’est ce qu’il venait de se passer ? Étaient-ils en danger ? Voulaient-ils le sauver ? En tout cas, le chasseur n’avait d’autre choix que d’obtempérer et de la suivre bien gentiment sans pouvoir lui poser la moindre question. Entre autres parce qu’il avait le souffle saccadé et que chaque bouffé d’air qu’il inspirait lui tranchait les poumons. Mon dieu qu’il est dur de respirer lorsque le vent vous vient si vite dans les narines. Il ne pouvait même pas s’adapter à ce rythme de course si prompt. Et là : ce fut le choc, les deux fuyards tombèrent brutalement au sol. Le garçon ne comprit même pas ce qu’il lui arrivait. Alors qu’il se redressait, main sur la poitrine, il voulut demander ce qu’il allait quand une voix forte et bourrue le prit de vitesse :

"Les Dieux vous maudissent ! La maladie va tous nous exterminer par votre faute !"

Hein ? Qu’est ce que c’était cette histoire de Dieux ? Après leur si longue fuite, il n’avait toujours pas quitté ce Jardin ? C’était impossible. Il avait couru tellement longtemps que le blond s’était senti presque au bord de l’évanouissement tellement qu’il avait eu du mal à respirer. Et puis, ils commençaient à vraiment tous l’énerver avec leurs histoires de divinités ! Enfin, ils n’étaient même pas sûrs qu’ils existent ! Alors, s’avançant juste devant l’intéressé, il lui rétorqua franchement avec de grands gestes :

- Mais qu’est ce qu’on en a à faire ! Vos dieux n’existent même pas ! Vous n’avez qu’à apprendre à vivre correctement ! Vous m’énervez tous avec vos histoires de spiritualité bonnes à dormir debout !

Et voilà qui était fait. Sauf que son interlocuteur et le reste de l’assemblée – et oui, il y avait toute une ribambelle de fidèles à leur droite – semblaient parfaitement horrifiés par ses propos. Épouvante qui se transforma en colère. Tous les disciples fusillèrent le jeune homme du regard, notamment l’homme à la voix bourrue. Le pointant du doigt, ses yeux reflétaient la peur, la colère et la haine. Il semblait n’avoir qu’une envie : achever ce jeune homme qui venait de profaner leur culte. Mais le blondinet restait pétrifié, le dos en arrière, il ne savait pas quoi faire. Tentant de bredouiller quelques mots, il faisait l’aller-retour entre Fukami, les fidèles et ce prêtre...

» ~ Kanashi Yukai ~
» [Validée]Nate, Cyclone Narcissique
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» Isaac Gainsborough, excentricité narcissique même
» Le pirate démoniaque des mers... [100% terminé]