Un nouveau Néo [à supprimer]

Vous me repérez finalement un peu plus loin. Je suis assis, à même l'herbe, vous exposant mon profil.
La première chose que l'on remarque ce sont mes vêtements, et le premier mot qui vous vient à l'esprit, et qui les décriraient serrai "original". Leur couleur tournant autour du gris foncé, du blanc cassé avec quelques notes d'orange dégradées pour donner du ton et de la vie à l’ensemble. Mais précisons : le pantalon - gris - est ample au niveau des chevilles laissant voir d'ici mes pieds presque nus, seulement chaussés de sandales à la semelle épaisse et bordées d'un liseré orangé. A mesure que l'on progresse vers ma taille, le tissu se resserre, certainement à cause de la ceinture que j'y porte. Elle est large et droite, comme si elle n'était en réalité pas composée de tissu ; elle semble s’accrocher à la fois sur l'avant et sur l'arrière et arbore sur chacun de ses flancs un étrange symbole à la fois élégant et sobre. Pour finir, elle est ouverte sur les flancs, laissant deux échancrures qui exposent quelques centimètres carrés de mes cuisses et de mes hanches. Elle est, à bien y regarder, la seule partie de mon costume à être colorée. Mon haut maintenant change de teinte - blanc - est par contre très proche du corps et ce des hanches jusqu'au cou, seulement fermé par une fermeture éclair qui descend d'un bout à l'autre. Son originalité vient des nouvelles échancrures qui laissent voir la peau nue de mes deux épaules et qui ouvrent la voix à des manches grises et larges ; la droite est totalement unie mais la gauche est décorée de motifs de plumes ou de lianes ( difficile à dire ) depuis mon poignet jusqu'aux environs de mon coude.
Ultime détail de ma tenue : des plumes dégradées de blanc et de gris clair, tigrées même en fonction de l'éclairage, jaillissent à foison de ma nuque et de mes hanches pour venir pleinement satisfaire "l'originalité" qui vous avait surprise.
Il est difficile d'en juger avec exactitude puisque je suis assis, mais si vous deviez me donner une taille vous diriez probablement que je suis plus proche du mètre quatre-vingt que du mètre soixante-dix et, par les ouvertures dans l'étoffe et le haut proche du corps vous pouvez sans peine dire que mon physique est à la fois athlétique et travaillé, révélant sans doute un entrainement régulier.
Vos pas se rapprochant, je finis tout de même pas vous entendre et je tourne mon visage vers vous...

C'est là que vous pouvez pleinement juger de mon physique. J'ai la peau très pâle, très blanche bien que mes origines ne s'y prêtent normalement pas ( mais vous ne le savez peut-être pas encore ) mais par contre son grain lisse la fait paraitre comme une peau de bébé : douce et fraîche. Alors que je frotte mes deux mains entre elles pour en faire tomber les dernières graines vous remarquez mes doigts fins, agiles et graciles synonymes de dextérité mais, par contre, à mieux regarder mes paumes, vous pouvez y remarquer des marques caractéristiques du travail ; avec un peu de lucidité vous pouvez en déduire que l'entrainement que je pratique sollicite mes deux mains sans vous offrir plus de détails.
Mon visage est fin, ses traits aussi, très bien sculpté, en un seul mot on peut dire que j'ai un beau visage. Mon nez, légèrement aquilin, est finalement assez discret et laisse à mes deux yeux, d'un bleu tellement clair qu'ils en sont presque gris, le loisir d'être captivants et attractifs.
Pas d'aspérité, pas de cicatrice sur toutes les parties du corps que vous pouvez voir, étonnant pour un guerrier... Et je terminerai avec ma coupe de cheveux. D'abords leur teinte est exceptionnelle pour un garçon de cet âge : ils sont presque totalement blancs avec des racines grises ; coiffés par un catogan placé assez haut sur ma tête, ils semblent maintenues par la combinaison d'une légère corde et deux petites baguettes, couleur ivoire l'une comme les autres. En s’avançant vers vous, tendant la main pour la serrer, mon visage se fend d'un sourire aimable et communicatif, étirant mes lèvres saillantes.
_ Bonjour !..
Ma voie est douce et calme, comme mon approche. En pointant du regard un banc de bois blanc un peu plus loin, je vous invite à vous assoir sans même vous le dire et, tandis que je vais pour m'y mettre je dis, toujours posément :
_Alors vous voulez que je vous parle de moi...

Vous avez bien entendu commencé par vous présenter, exposant avant tout ce que vous vouliez tirer de cet entretient, et ce à quoi vous vouliez aboutir avec votre article.
J'ai l'air hésitant, ne sachant pas vraiment par où commencer ; mais c'est après ces secondes de mutisme, au moment où vous alliez essayer de m'aider à trouver la bonne voix que je finis par trouver mes mots :
_ En réalité j'ai deux personnalités...
J'ai mangé un fruit du démon de type Zoan et ce type de fruit n'apporte pas que des pouvoirs surhumains, contrairement aux Paramécias ou même aux Logias, on gagne aussi un instinct animal, propre à chaque fruits... Par exemple, si vous mangez un fruit associé à un animal carnivore vous allez intuitivement devenir plus agressif et plus violent ; c'est à vous d'imposer votre propre volonté pour surpasser cet instinct.
Mon cas à moi est encore un peu différent...

_ En ce qui me concerne j'ai mangé un zoan mystique ; en plus d'être plus rares que les autres ils sont aussi bien plus puissants et ça vaut pour cet instinct animal dont je parles.
Je marque un petit blanc, histoire de reprendre mon souffle et le fil de mon discours mais surtout pour vous laisser le temps de prendre en notes ce que vous jugez le plus pertinent.
_ Pour ce qui est de ma personnalité humaine, je suis bienveillant, "bon" si je peux me permettre d'utiliser ce mot sans vantardise, j'ai été élevé comme un guerrier, c'est vrai, mais dans le sens de "protecteur", de "gardien", et on peut dire que ce métier combiné à mon éducation m'a toujours conduit à sauvegarder ce qui m’entoure, pas juste ce qui m'est cher... Ça explique aussi que je passe parfois pour un naïf : j'ai trop tendance à faire confiance aux inconnus, et bien sûr certaines personnes en profitent pour me duper.
J'ai une certaine tendance à parler avec les mains. J’appuie chaque argument avec des mouvements de poignets, de doigts et parfois même de tête. De plus il semble que je sois très expressif, mes mimiques faciales allant de la sérénité quand j'évoque mon passé à une certaine aversion quand je parlais de l'instinct animal ou avec la suite de mon monologue :
_ Mais le fruit de Quetzalcoalt est trop puissant et trop en adéquation avec mon caractère d'origine pour que son influence soit anodine. Il est divin. Sur mon île d'origine, je suis considéré comme un genre "d'apprenti Dieu" qui parcourt les îles et les mers dans le but de parfaire mes connaissances et de revenir le jour où je serrai prêt à assumer mes responsabilités célestes et remplacer notre Dieu serpent du ciel. Mais je pense qu'ils se trompent et que j'y vois plus clair au jour d'aujourd'hui : je dois apprendre à maîtriser mon fruit, sinon je ne pourrai même pas vivre en sédentaire...

Je fais une autre pause, frottant mes pouces contre l'extrémité de mes autres droit, cherchant le mot le plus judicieux pour terminer cette introduction.
_ Il y a des moments ou je suis comme une personnification de la colère... En plus d'être le Dieu des vents, Quetzalcoalt est aussi un personnage avide, aimant l'or et le sang presque plus que toutes autres choses et c'est souvent que ma personnalité humaine doive s’effacer face à un étalage de richesse ou à une provocation directe... Je déteste ça... Dans ces périodes je ne suis tout simplement plus moi même, et je laisse la place à un véritable monstre qui, par les pouvoirs du fruit du démon, est vraiment difficile à arrêter.
C'est presque de la schizophrénie à la seule exception que je suis conscient de son origine et de son potentiel... Et aussi de ce que je dois faire pour me repentir de mes actions involontaires.
Une personne m'a dis la dernière fois que je suis devenu un homme-Quetzalcoalt que je changeais légèrement physiquement : que mes yeux deviennent jaunes avec des pupilles verticales et que ma langue s'allonge et devient bifide.
En résumé j'ai comme un monstre tapis en moi duquel je peux tirer une grande force mais aussi une grande colère ; tant que je ne le maîtriserai pas totalement il me serra difficile de vivre mon destin ou même de vivre ma vie...

Votre crayon de papier cours sur le papier au fur et à mesure que vous buvez mes paroles. Je m'efforce par moment de vous laisser le temps de reprendre le fil de mon histoire, que votre article soit vrai et clair. Mais nous sommes encore loin d'en avoir terminé, vous et moi en sommes bien conscients et nous n'avons fait qu'effleurer le complexe sujet que je représente... J'avoue que cet interview me passionne de plus en plus, il semble qu'en m'ouvrant ainsi à un inconnu presque parfait, j'en apprends plus sur moi même ; j'arrive à mettre de l'ordre dans mon esprit, dans mes devoirs et dans mes pensées.
C'est donc un peu impatient que j'entame la suite de l'entretient : je me pose en véritable conteur pour réciter mon histoire. ; mes mimiques, mes mains, mes traits tout à pour but de rendre mon récit vivant et maintenir votre attention et, je l'espère, celle de vos futurs lecteurs...

Pour bien commencer, avant même de parler de moi, je commence par un peu de géographie et de liturgie, l'île sur laquelle j'ai été élevée et pour laquelle je me bat contre moi même au jour d'aujourd'hui ayant quelques particularités.
Si vous vous aventurez à vos risques et périls sur la Clam Belt qui sépare la première moitié de Grand Line avec la mer, plus calme, de South Blue, vous pourrez trouver l’archipel Quetzal, ainsi nommée parce qu’elle ressemble vue du ciel au fameux oiseau à longue queue qui porte le même nom ; et puisqu'il s'agit d'une archipel elle est constituée de plusieurs îles, quatre pour être exact, chacune ayant sa propre spécialité et œuvrant de concert avec les autres dans le simple but de faire vivre le peuple qui y vit et qui porte le nom de Kaah.
Depuis le Nord jusqu'au Sud on trouve l'île de Cerros qu'on pourrait traduire de la langue ancienne par "le bec de l'oiseau". Sa grande spécialité est l'agriculture, la majorité de ses terres étant des plaines riches et luxuriantes, son activité étant centralisée à la cité éponyme de Cerros ( population : 450 habitants ). Il est écrit dans les annales que cette île est le domaine du Dieu serpent gardien des terres : Clitzcoalt, vous y trouverez son autel, ainsi que la majorité des lieux de cultes qui lui sont dédiés. En temps que Dieu de la terre, il béni les cultures, crée les tremblements de terre dans sa colère, son sang est du magma et sa peau est aussi dure que la roche.
Légèrement plus au Sud l'île de Nakbe - ou, en langue ancienne, "le cou de l'oiseau" - est reliée à Cerros et à la prochaine par de grand ponts de pierrer et de bois, c'est d’ailleurs là la spécialité de sa capitale ( population : 250 habitants ) : l'artisanat. Constructeurs de toutes les cités de l'archipel ainsi que des quelques bateaux à aubes qui permettent de voyager sur la Calm Belt et d'y chasser les roi de mers qui y pullulent. Artisanat et pêche, voilà les deux domaines de prédilection du Dieu serpent qui gouverne cette terre: Acüiscoalt, grand gardien des mers ; on dit de lui que son souffle crée les raz-de-marée, son sang est de l'eau de mer et c'est lui qui apporta l'eau douce aux premiers hommes assoiffés.
La troisième, celle où j'ai moi même grandis, est l'île de Tikal que l'on traduit par "les ailes de l'oiseau" et qui est la patrie des gardiens. Sa capitale, elle aussi éponyme ( population : 550 habitants ) a pour tâche principale l'entrainement et l'éducation des guerriers qui, à âge adulte auront pour rôle de veiller sur l'archipel et de la protéger des monstres qui y vivent, les jungles étant un véritable danger pour les non initiés, ainsi que contre les monstres marins et les rares ennemis qui s'aventurent jusqu'au rivage. On y trouve tous les lieux de culte à Quetzalcoalt, le Dieu serpent gardien du ciel et auquel on adresse des prières pour bénir les voyages et favoriser le climat. Les codex parlent de lui comme qu'un serpent ailé dont le courroux déclenche des tornades et des tempêtes, qu'il peut faire tomber la foudre et que c'est par ce biais qu'il a offert le feu aux premiers représentants des Kaah. Il est le plus puissant des trois frères divins.
Et on termine avec l'île la plus particulière : Komchén. Entièrement constituée de jungles elle est la seule à ne pas avoir de villes sur ses terres. Ce n'est pas un bon lieux de vacances : conditions de vies difficiles, rares ressources en nourriture et en haut potable et surtout forte population d'animaux très sauvages et de monstres en tout genre. Vous comprendrez aisément qu'elle ne soit pas reliée aux autres îles de l'archipel par un pont comme les trois autres... Mais il y a une exception à cette règle : tous les trois ans, la mer habituellement placide de la Calm Belt s'écarte pour laisser apparaitre un fin ruban de sable qui y autorise alors l'accès et lui fait mériter son nom de "queue de l'oiseau". Ce passage a aussi son utilité car tous les six ans, un groupe de guerriers courageux peut choisir de le traverser et, trois années durant, de survivre sur l'autre rive ; c'est là le seul moyen de faire pour ceux qui veulent obtenir le titre le plus élevé et le plus convoité des soldats : celui de gardien du trésor. Presque aussi importants que les doyens - gardiens des codex et annonciateur de prédictions - les gardiens du trésor ont pour rôle de veiller sur les côtes et d'assurer la sécurité du bien le plus précieux de l'île, celui là même autour duquel toute la nation est fondée : l’œuf divin.
Il est dit dans les vieux de nos textes sacrés que toutes les cent générations, chacun à leur tour, un des trois Dieux serpents pond un œuf qui, une fois arrivé à maturité, exige le cœur d'un homme valeureux pour pouvoir éclore et ainsi donner naissance à un nouveau Dieu.

Tout ça est vague, pas vraiment utile à vos yeux, mais alors que vous me posez la question j'affirme qu'au fil de mon récit tous ces détails auront de l'importance - à quelques exceptions près - et je m'empresse de poursuivre, emporté par mon élan, vous laissant à peine le temps de prendre en note ces derniers détails.
Il est des histoires dont on se souvient et d'autres dont a seulement entendu le récit, ma première partie est de celles là car il s'agit des récits de mon père, Akian Clifan, celui de ma "naissance" - dis-je en faisant un signe de guillemets avec mes index et mes majeurs - ou pour être plus précis du jour où il m'a trouvé...

C'était un jour d'été étrangement chaud et ensoleillé.