Dernière étape avant les poissons ! [pv]

Ah Grand Line, quelle horreur cet océan. Ça a beau être impressionnant par moment et tellement magnifique, on déchante très vite et parfois on n’a pas besoin d’attendre l’heure suivante. Bref, c’est réellement la route de tous les périls, même en trichant avec un Eternal pose pour couper tout droit, on n’échappe pas à toutes la péripéties de ce lieu si particulier du monde. Mais il faut voir le bon côté des choses, nous voici tout de même tout proche de la prochaine destination avant la fin du voyage. A savoir l’archipel de Shabondy, avant l’île des hommes poissons. Si l’on en croit les descriptions de la marine au sujet de cet endroit, l'archipel se trouve au pied de Red Line, tous près de Marie Joa. Il ne s'agit pas d'une véritable île car elle est constituée uniquement d'une forêt de mangroves gigantesques sur lesquels sont construits toute sorte de bâtiment. Ils ont la particularité de créer d'énorme bulle d’une résine très particulière, à la fois graisseuse et plus légère que l’air, sur l’ensemble de leur structure et d’être entièrement rayés de la pointe des racines jusqu’à la cime. L'archipel possède également un énorme parc d'attraction et constitue un passage obligé pour tous les pirates qui souhaiteraient passer dans le Nouveau Monde, car c'est le seul endroit où l'on peut équiper son navire pour aller sur l'île des hommes poissons. L’autre particularité de l'île est le commerce d'esclave sur lequel la marine ferme les yeux car se sont les nobles de Marie Joa qui en sont les principaux clients. On raconte que si on frappe un noble, un amiral viendra se débarrasser de cette personne, de quoi refroidir les ardeurs du plus méchant des méchants.

L’archipel se décompose en dix grandes parties, nommée grove par la population locale, et chacun d’eux ont une particularité. Cela va de la simple restauration et l’hôtellerie à la base militaire de la Marine, en passant par les artisans revêteurs pour ceux qui veulent aller dans le nouveau monde, et les zones de non droit avec les marchants d’esclaves et tout ce qui s’en suit. Bref c’est un monde à part entière. Voyons voir donc où accoster pour éviter, ou du moins limiter, les problèmes. Maintenant que ma tête est mise à prix, il va falloir être d’autant plus prudente, aussi bien avec le gouvernement qu’avec les pirates présents dans l’archipel. Si je me souviens bien, les groves zéro à vingt sont ceux où la loi n’a pas sa place, et c’est aussi là-bas qu’il y a le moins de présence militaire. J’orientai la direction du navire vers l’un d’eux et appelai Lola, Lero et le sous-marin d’Ilia pour un petit briefing :

« Votre attention s’il vous plait. Nous allons arrivez sur l’archipel Shabondy. » Je laissai passer une courte seconde puis repris. « Seulement il y a une partie de cet endroit qui grouille de marine donc on va aller de l’autre côté. Logique n’est-ce pas ? Le nouveau problème qui se pose c’est que cet autre côté abrite un grand nombre de têtes primées et des pires rebus de l’humanité … Ce que l’on va faire. Je vais essayer de nous trouver une place discrète à l’abri des regards, puis j’irais avec Lola et ceux qui veulent m’accompagner, à la recherche d’un artisan pour le revêtement de nos embarcations. » Une nouvelle seconde passa. « Heu quoi que, maintenant que l’on a presque tous un Wanted, il vaut sans doute mieux de se séparer pour rester discret … Oui on va faire ça. Ilia tu ira de ton côté, nous on ira du notre, et chacun essaye de trouver quelqu’un pour le revêtement. Le prix n’a pas énormément d’importance, mais il faut de la qualité et une pose rapide. Bonne chance à vous et surtout faites très attention. Et a propos de Nagi, essaye de savoir où il est passé s’il te plait, je ne l’ai pas revu depuis qu’il a décollé du navire quand on était en pleine mer … »

Je raccrochai le den den mushi et partis à la recherche d’un coin tranquille. Quel étrange archipel tout de même, avec toutes ses bulles qui volent dans tous les sens et ses arbres rayés. Pour sur, on ne voit ça qu’ici. J’aperçu une petite crevasse dans les racines d’un des mangroves, un coin idéal pour accoster. Je dirigeai le petit équipage jusque là puis descendis à terre. Lola sauta à son tour, suivit de près par Lero, et tous les deux restèrent stupéfait en voyant une véritable bulle sortir du sol et s’envoler tout doucement dans les cieux. Il y eu même un « ooooooh » collectif qui s’échappèrent de leur petite bouche. Un sourire s’étira sur mes lèvres devant ce spectacle si enfantin. Mais il n’y a pas un moment à perdre, un regard sur le numéro du grove où l’on s’est arrêté, et je les rappelai à l’ordre avant de partir à l’aventure.

Les yeux un peu partout, je gardai une attention constante sur tout ce qui nous entouraient. Il y a tellement de monde, et ils ont tous une dégaine si loufoque que l’on se demande si ce sont de véritables humains. S’en est indescriptible tellement le bordel règne dans cette partie de l’archipel. Je pris la main de Lola pour être certaine de ne pas la perdre au détour d’un magasin ou je ne sais quoi. Où pouvait-on bien trouver un artisan revêteur ? Et puis ça ressemble à quoi un artisan revêteur ? Je n’en ai absolument aucune idée … Alors autant demander à quelqu’un. Je m’arrêtai à un marchant ambulant qui vendait des sortes de beignets fris :

« Excusez-moi monsieur. Je cherche un artisan pour mon navire, vous sauriez m’indiquer où pourrais-je en trouver un ?

- Hey ma petite dame, ma mémoire flanche en ce moment. Vous savez, l’age tout ça. Mais si vous m’acheter quelques takoyakis, cela soulagerait certainement ma mémoire. »

Pour explication, un takoyaki est un petit beignet rond recouvert d’une sauce très particulière et fourré ou non selon les genres. Je le regardai avec un air dépité. Mais quel arnaqueur ce type ! Pourtant il n’était pas difficile de deviner le regard insistant de Lola sur sa marchandise, qui sentait très bon il faut bien l’avouer. Je soufflai pour moi-même et payai un de ces takoyakis aux deux jeunots qui m’accompagne, et puis un pour moi aussi tant qu’à faire. Après quoi, le marchant fit celui qui à un éclair de lucidité en portant sa main droite sur son front. Quelle blague …

« Oh oui je me souviens ! Il y a Freddy qui fait ça dans le grove deux. C’est juste à côté du parc d’attraction à quelques pas d’ici. Il est facile à trouver je vous assure, c’est même marqué sur son établissement. Freddy et Cie ! Vous verrez m’dame il est top ! Et puis bon appétit ! »

Je ne sais pas pourquoi mais ça sent l’arnaque à plein nez. A moins que ce ne soit l’ambiance générale qui veuille ça. Nous prîmes donc la direction du grove deux en mangeant nos friandises. Et c’est bon en plus ce truc, moelleux et légèrement sucré, avec un léger goût de beurre et de miel. Par contre ça dégouline comme pas possible, on s’en met partout. Si bien que la petite en avait presque autant sur le tee-shirt que dans la bouche. Punaise … Enfin bon, on est là aussi pour s’amuser, en partie du moins. On passa à côté de plusieurs boutiques plus étranges les unes que les autres, allant des plus loufoques aux plus sérieuses en passant par les plus glauques que l’on puisse imaginer. Et dire que la marine ferme les yeux là-dessus, c’est une honte.

J’accélérai le pas et entrai dans le grove suivant par un petit pont de bois. C’est d’ailleurs le premier que l’on croise depuis notre arrivée. L’explication se tenait à quelques dizaines de mètres devant nous. Sur un grand panneau de bois surplombant une porte grillagée grande ouverte, des lettres dorées annonçait l’entrée du grand parc d’attraction de l’archipel. Voici Sabaody Park, et sa légendaire grande roue. Rien qu’à voir la foule qui entrait et sortait, tous les sourires sur chaque visage, les cris de joie et tout le vacarme typique de ce genre de manifestation, ça avait l’air très chouette. Je tournai les yeux vers Lola alors qu’elle commençait déjà à partir vers l’entrée.

« Heu, ma puce, on va d’abord aller chercher un artisan pour le navire et le sous-marin. Et ensuite on y ira. D’accord ? » Lui dis-je sans lui lâcher la main, mais elle n’avait pas l’air de cet avis. « Promis ! On y va ? »

La petite regarda une nouvelle fois le parc puis retourna à contrecœur à côté de moi. Puis direction le grove deux, indiqué en gros à même le tronc de l’arbre porteur.

Nous continuons alors d’avancer à la recherche un établissement qui porterait le nom de Freddy. Et parmi toutes ces boutiques de bric-à-brac dans tous les sens, ce n’est pas une mince affaire. Il nous fallut un bon quart d’heure pour enfin le trouver et encore un quart d’heure pour pouvoir parler à l’artisan. Et oui parce que voyez-vous, monsieur est trop occupé à reluquer la vendeuse d’en face pour ses propres clients, les fesses dans son fauteuil. Je me postai exactement devant lui, en prenant soin de cacher Lola derrière moi sans lui lâcher la main, et lui sourit :

« Bonjour monsieur Freddy. J’aurais une commande à faire passer et … »

L’homme se décala légèrement pour ne pas perdre sa vue imprenable sur un postérieur bien moulé. Je me décalai à mon tour et repris.

« … et le temps presse, alors si vous pouvez vous intéresser une petite minute à autre chose que la voisine ce serait tout aussi bénéfique pour chacun de nous. »

Cette fois-ci j’eu enfin droit à un regard. Le dénommé Freddy tourna les yeux vers moi d’un air lasse et fit signe avec sa main droite qu’il attendait quelque chose de moi. Quoi donc, je n’avais pas la moindre idée, les solutions pouvaient être multiples. J’improvisai donc en lui montrant du doigt l’emplacement de notre navire sur la carte de l’archipel :

« Il me faut un enrobage pour deux embarcations postées ici, dans une crevasse du grove. Quel est le prix pour votre meilleur travail et le plus rapide si possible ? »

L’homme grommela pour lui-même, se redressa sur son siège et attrapa un instrument rectangulaire comprenant une trentaine de billes réparties sur cinq bâtonnets horizontaux. Il fit bouger le tout dans un sens puis dans l’autre sans que ça n’ait la moindre logique pour moi, puis revint me voir et ouvrit la bouche :

« Vingt-cinq milles berrys … il me faudra trois heures. Rappliquez la monnaie, s'il vous plait. »

Il tendit la main grande ouverte et attendit. Je jetai un petit coup d’œil à Lero qui avait l’air aussi septique que moi au sujet de ce bonhomme. Mais bon, on n’a pas tellement le temps, ni le choix, pour se permettre de retarder le départ. J’haussai les épaules et le payai avec un sourire forcé. L’homme encaissa l’argent à toute vitesse, de toute évidence il aime ça, et se leva de son fauteuil. Il attrapa sa blouse de travail toute crasseuse, ainsi que deux gros gants et une casquette verte pale, et hurla à travers la boutique dans un langage inconnu. Un autre homme, bien plus petit que Freddy et avec une grosse barbiche au niveau du menton, sortit de ce qui ressemblait à une étagère et nous poussa tous à l’extérieur de l’établissement avant de fermer l’unique porte d’accès. Bah ça alors, qu’est-ce qu’ils sont bizarre ici. L’artisan me salua un revers de main et partit à toute vitesse en direction des navires. Je confirme, ils sont complètement tarés ici ! Raison de plus pour ne pas traîner sur cet archipel de malheur. Nous reprîmes le chemin en sens inverse et en passant avec le parc d’attraction, Lola ne manqua pas de me rappeler ma promesse. Pas folle la guêpe. Cependant il y avait quelque chose qui ne me plaisait pas du tout dans ce parc. Autre que la dangerosité des attractions, c’est le nombre impressionnant de soldats de la marine postés à l’entrée, comme à l’intérieur. Tout cela ne me dit rien qui vaille. La petite insista en tirant sur mon bras. Que faire ? Je remarquai ensuite la présence de personne à la tête primée à l’intérieur du parc, et les soldats ne bougent pas d’un pouce devant cela. Ils seraient donc ici seulement pour garder un minimum d’ordre. Si c’est bien ça, normalement je dis bien normalement, on ne risque rien. J’inspirai profondément et passai les portes sans lâcher la main de Lola une seule seconde. Pas de trace d’agressivité, pas plus qu’avant notre arrivée, une bonne chose. Autant se détendre un moment et profiter de ce lieu pour se changer les idées. Nous prîmes la direction de différentes attractions, passant de l’une à l’autre avec seulement une petite minute entre deux. Un coup dans un manège, un coup dans ce que l’on appel ici un grand huit, un coup dans des sortes de tasses de café qui tournent entre elles et que l’on peut faire tourner nous-même avec un disque au centre. Des fous rires, des cris de joie, de surprise, même quelques larmes perlèrent sur les yeux de ma petite chérie. Même moi j’en riais, et Lero n’en parlons pas, il avait même du mal à respirer tellement il était mort de rire, littéralement parlant.

Cette fois, on parlait pour la grande roue quand quelque chose me fit perdre mon sourire. Le nombre de soldat autour de nous venait progressivement d’augmenter, et plusieurs chuchotaient entre eux en nous regardant. Ça c’est extrêmement mauvais. Je me tournai vers les deux jeunes qui m’accompagnait et fis mine de leur parler alors que je contactais mes deux nakamas à travers mon den den mushi :

« Nagi, Ilia, n’importe lequel de vous deux, j’aurais besoin de vous le plus vite possible au parc d’attraction de Shabondy. »

Une tape sur l’épaule me fit tourner la tête pour apercevoir Ilia toute souriante avec son propre escargophone dans la main.

« Oui tu voulais me voir ?

- Hum heu oui, je voudrais que tu gardes Lola avec toi et que tu fasse mine de t’amuser, comme si de rien n’était. Protège-la comme la prunelle de tes yeux, je dois aller vérifier quelque chose qui n’est pas pour les enfants. Et ne pose pas de question je t’en pris. Aller, filez. »

Je poussai Lola vers la demoiselle et lui embrassai la joue avant de la regarder s’éloigner avec sa petite bouille d’enfant qui n’a pas tout à fait compris ce qui venait de se passer. Elle est trop chou cette petite. Bien, maintenant voyons voir qui ce passe ici. Je regardai les soldats, silencieuse et concentrée. Ils étaient effectivement de plus en plus nombreux, mais est-ce que c’est pour moi qu’ils sont là ou c’est simplement un effet de mon imagination ? L’un des marines sortit un den den mushi et contacta quelqu’un sans me lâcher des yeux. Oui, je crois que c’est pour moi. Plus aucun soldat ne bougea, seules leurs armes s’alignèrent sur ma position et l’un d’eux me lança :

« Nami Soriou, vous êtes en état d’arrestation ! »

Pff, bande de soldats incompétents. Je ne bougeai pas d’un pouce, silencieuse et prête à toute éventualité. Qu’est-ce qu’il allait se passer maintenant ? Le marine reprit la parole.

« Veuillez ne pas offrir de résistance, sans quoi nous ouvrirons le feu.

- Voyons soldat, réfléchissez un peu. D’après vous, est-ce que j’ai vraiment une tête à vouloir aller en prison ? Et surtout en me laissant faire ? Ce n’est pas sérieux. » Lui répondis-je en haussant les épaules. « Et maintenant, que faisons-nous ? »

Le marine ne répondit pas, il fit cependant un geste militaire aux autres soldats, vous savez ce geste avec les deux doigts de la main droite pour montrer les positions à prendre. Un cercle bien distinct se dessina autour de moi, avec des fusils pointés sur ma faible personne. Héhéhé, comme c’est marrant ce spectacle. Voir ce schéma de combat s’appliquer sur les ennemis c’est une chose, le voir diriger vers soi s’en est une autre. C’est ainsi que voyaient mes anciennes victimes quand je devais m’appliquer aux ordres du combat en équipe, il y a de cela plusieurs années. C’est plutôt impressionnant je dois dire. Un sourire s’étira sur mon visage. A présent, si mes souvenirs sont exacts, je vais être attaquée aux quatre points cardinaux avec soit des balles de flash soit des filets en granit marin spécialement conçus pour luter contre les détenteurs de fruit du démon tel que moi. Une nouvelle personne débarqua du ciel aux côtés des marines et vu son comportement, elle n’était pas avec moi. Cheveux mi-court bleu clairs, corps svelte et recouvert en grande partie de tatouages représentant des sortes de flammes noires. Deux yeux rouges et un sourire malsain. Qui est-elle donc ? Son visage ne me dit absolument rien, peut être une nouvelle dans les rangs du gouvernement. La nouvelle venue leva la main, attendit une seconde puis la baissa violemment. L’instant d’après, les armes crachèrent le feu, et des filets, voila donc ce qu’ils avaient choisit. Seulement moi je n’étais déjà plus là. Un soru pour me retrouver à côté d’un soldat resté en retrait, un second pour le mettre à ma place avant que la sentence ne tombe, et enfin un dernier pour m’éloigner de quelques mètres de la zone, invisible et silencieuse. Le pauvre marine se retrouva entortillé comme un saucisson sans trop savoir ce qui venait de se passer. Et la poussière qu’il créait en plus de ce que j’avais fait avec mes multiples soru empêchait de voir correctement la scène. La demoiselle qui semblait commander aux soldats se mit à ouvrir la bouche en regardant le tas de filet remuer dans tous les sens :

« Fu' ! Je ne te laisserai pas passer Fu' ! Vilaine Chienne Fu' ! Tu as osé trahir tes Maîtres, mais je suis là maintenant Fu' ... J'espère que tu as aimé ma petite tactique Fu', mais si tu es dedans, sache que c'est terminé Fu'. Sinon, le combat devra avoir lieu Fu', et je ne retiendrai pas mes coups Fu' »

J’écarquillai les yeux devant ce discours des plus surprenants. C’est une impression ou absolument tous les résidants de l’archipel ont un problème neuronal ? Et cette jeune fille est particulièrement atteinte. Quoi que l’attitude des soldats peu après ma fausse capture révéla qu’elle n’était pas la seule dans son cas. L’un d’eux lui lança soudainement qu’il voulait devenir son esclave. Mais c’est quoi ce bordel ? Et puis quasiment tous en rajoutèrent sur le tas. Bon sang mais où est-ce que je suis tombée moi ? C’est l’archipel des fous, pas celui de Shabondy ! Cependant, en agissant de la sorte, ils avaient totalement rompu le cercle autour des filets, et cela sans même vérifier s’ils m’avaient bien attrapé ou non. Une grossière erreur. Et d’après toutes les âneries, je pus apprendre que la demoiselle était Lieutenant, une petite nouvelle pour ainsi dire.

La jeune fille regarda plus intensément les filets pendant que la poussière retombait. Elle était d’ailleurs bien la seule, enfin ça ce n’est pas forcement plus mal. Je m’apprêtai à lui lancer une petite drôlerie mais le soldat emprisonné me prit de vitesse, certainement à cause de tous les rires de ces camarades :

« Au secours !! Sortez-moi d’ici !! »

Et oui messieurs les marines, vous avez attrapé votre pote, pour parler simplement. Tous les soldats encore présents se stoppèrent net et revinrent au pas de course aider leur pauvre ami à se libérer. Pendant ce temps, je sortis une petite bille de métal à la tête de peluche d’une de mes poches, l’embrassa et la fit rouler juste sous le groupe. L’explosion fit voler chacun d’eux de quelques pas en arrière en plus des brûlures naturelles. Immédiatement après, les rares marines qui étaient restés en arrière se mirent à braquer leur fusil sur le lieu de la déflagration. Je me plaçai tout tranquillement derrière la Lieutenant en prenant une certaine marge de sécurité, pendant que tout le monde était sur le qui-vive, et retirai mon invisibilité.

« Désolé mes chers marines, mais ça ne marchera pas avec moi. Ça comme toutes vos stratégies basiques de l’armée. N’oubliez pas que je les connais parfaitement moi aussi. » Je tournai les yeux vers la demoiselle et sortis mes dagues pour les faire tourner autour de mes doigts. « Et vous Lieutenant, vous n’avez rien de mieux en poche ? D’ailleurs je n’ai pas l’honneur de vous connaître, vous êtes nouvelle n’est-ce pas ? Ça fait un bon moment que je ne suis plus les activités internes du gouvernement. »

Je lui laissai un petit sourire moqueur, un regard autour de moi de temps pour vérifier qu’il n’y ait personne pour me prendre en traître.

« Et puis Lieutenant, pourquoi vouloir m’arrêter moi alors qu’il y a tellement d’autres têtes primés dans les parages ? Je suis si célèbre que ça pour mériter un tel traitement alors que ma propre prime ne dépasse pas les cent millions ? »

La demoiselle commença par prétendre que son attaque était basée entièrement sur la simplicité. Et c’est comme ça qu’elle comptait attraper une ancienne colonelle de la marine. Quelle blague. Puis elle donna la raison de cette attaque :

« C'est simple Fu', je suis les ordres de mes Maîtres Fu'. De plus Fu', je ne peux pas laisser passer quelqu'un qui a abandonné le bon côté Fu' et ce depuis longtemps Fu'. Je ne peux pas pardonner à quelqu'un qui s'est moqué de mes Maîtres Fu'. Je suis nouvelle Fu', mais je vais te montrer qu'il ne faut pas m'énerver Fu' »

Pourquoi terminer toutes ses phrases par Fu’ ? Voila un tic plutôt désagréable dans une conversation, mais on ne pas commencer à tout critiquer, autrement on ne s’en sortira plus. Miss Fu’ se transforma soudainement en une espèce de grosse limace baveuse et grasse au possible, tout en gardant une certaine forme humaine, aussi appelé forme hybride. Ça alors, un fruit du démon, de type zoan en plus. Pour quelqu’un de son grade c’est plutôt surprenant. Mais l’animal en quoi elle se transforme n’est à vrai dire pas classe du tout. Sa casquette de marine trônait toujours sur sa tête visqueuse, et l’ensemble de son corps qui semblait rejeter cette étrange mixture gluante, ce qui lui donnait l’impression de briller sans avoir à piquer une tête à l’eau. La limace humaine ordonna aux soldats d’abattre toutes les attractions, au grand dam de leur propriétaire. Et oui messieurs mesdames, la marine n’est pas si belle et juste qu’elle voudrait le faire croire. Les soldats sortirent des canons d’une cachette que je n’aurais pas soupçonné, les chargèrent, et tirèrent sur la célèbre grande roue qui se détacha de son socle. Je regardai médusée la magnifique roue tomber dans un vacarme de métal, et nous créer une sorte d’arène tout autour de la Lieutenant et moi. C’est donc ça qu’elle voulait ? Un duel sans autre échappatoire que la voie des airs. Je soufflai profondément, c’est une honte. Surtout de la part de ceux qui sont sensé protéger les civils.

La demoiselle n’attendit pas une seconde de plus et se mit à cracher deux jets de bave dans ma direction. L’esquive n’était pas bien difficile mais je suis certaine que ce n’était pas réellement pour me toucher. Pas immédiatement du moins. Après quoi elle se mit à avancer tout en laissant une petite trace de mixture gluante sur son chemin. Je regardai rapidement autour de moi, la roue ainsi à terre nous offrait une zone de combat d’une dizaine de mètres d’envergure, c’est peu mais il faudra faire avec. Je pris mes dagues bien en main et réfléchie une seconde. Si elle peut se transformer en limace, ça devrait restreindre ses déplacements. Quoi que pas forcement, même si une limace en elle-même est extrêmement lente, ici c’est un mode hybride. Elle garde donc bien son corps d’humaine avec les bonus de sa bestiole. Quoi qu’il en soit, il faut jouer sur la vitesse. Et puis cette bave qui m’était destinée, je la tâtai du bout du pied et ravalai ma salive. Quelle horreur, c’est gluant, tout chaud et humide, ah beurk ! Et puis ça colle cette cochonnerie en plus ! Bon sang et en plus, quand elle se déplace elle en met partout. C’est très mauvais ça. Je reculai de quelques mètres après les deux taches baveuses au sol et serra mes lames dans mes mains en m’adressant à mon adversaire :

« D’accord la limace, tu ne veux pas me dire qui tu es. C’est ton droit mais est-ce que tu sais si les gastéropodes dans ton genre craignent le vent ? Moi j’ai bien envie de le savoir. Je suis Nami Soriou, ancienne colonelle de cette chère Marine corrompue jusqu’à l’os, et je ne compte pas retenir mes coups. »

Mes bras décrivirent une violente courbe, et donnèrent aux dagues la puissance de créer une lame de vent tranchante au possible qui fila à toute vitesse sur la Lieutenante en passant d’ailleurs sur les deux traces de bave. Celles-ci volèrent en éclat de la même manière qu’une crêpe pas suffisamment cuite et que l’on fait sauter trop tôt pour la retourner. Bref, ça en fout partout, mais en très petite dose et maintenant trop pleine de poussière et de sable pour continuer à coller partout. Par contre, il est très peu de chance pour que cela face la même chose avec la Marine, elle ne risque pas de s’envoler pour si peu, sauf peut être sa casquette bleu marine. Je fis un nouveau soru tout en devenant invisible et me plaçai sur la droite de l’arène, contre la paroi de la grande roue, sans faire le moindre bruit et en évitant le plus possible la poussière. Est-ce que les bestioles comme les escargots peuvent sentir les présences extérieurs, les odeurs ou même … je ne sais pas quoi. Bon je n’ai pas fais d’étude dans ce domaine moi.

Quoi qu’il en soit, elle n’allait certainement pas se laisser faire. Autrement elle déshonorera en plus que le gouvernement que moi. Héhé, ce serait marrant à voir.

La Lieutenante sauta sur le côté la lame de vent puis se tourna vers moi malgré mon invisibilité. Et oui, la poussière, fichue poussière. Difficile d’être discrète et rapide quand le terrain est aussi sale qu’ici. La demoiselle reprit la parole et me donna enfin son nom. Fujimi Fukami. Inconnue au bataillon, donc oui c’est bien une nouvelle. Elle continua sur le faite que mon pouvoir n’était pas tellement plus glorieux que le sien. C’est vrai que l’invisibilité ça peut faire penser à quelqu’un de lâche et fourbe. Dans en sens, ça me décrit parfaitement, surtout dans mon passé de marine à l’époque où tout était encore dans la légalité. Cette pensée me fit sourire, si seulement elle savait ce qui se passe dans les coulisses de son beau gouvernement. Pauvre petite, elle se fait exploitée, et en plus elle dit merci. Mademoiselle Fukami prit une pause, l’air pensive. Un moment propice pour une attaque en traître mais ce serait pas drôle, ni classe, ni honorifique ni quoi que ce soit.

« Si tu me trouves si banales Fu', retire moi cet hypnose qui pèse sur moi Fu'. C'est grâce à lui que j'ai vécu en humaine Fu'. Je suis sûre qu'il existe un moyen, un bon moyen Fu'. »

Pardon ? Mais de quoi elle parle maintenant ? Une hypnose ? Et c’est qui « lui » ? Etrange tout ça, elle me raconte sa vie mais sans donner les détails. Comme si elle voulait tout simplement éveiller ma curiosité et me tenir en alène. Je l’observai d’un air pensif, à mi chemin entre le sérieux et la blague. Devais-je répondre quelque chose à cette demande, peut être que oui, peut être que non. Ce ne sont pas mes oignons c’est vrai, et puis elle est bien assez grande pour se débrouiller avec ses problèmes. Mais d’un autre côté, ce serait sans doute un bon moyen d’avoir un nouvel allié au sein de la marine sans risquer sa propre peau. La lieutenante reprit la parole après un petit temps de silence et proposa une nouvelle version du combat. A mains nues, sans pouvoir et sans soru. Uniquement du corps à corps, voila qui pourrait être intéressant sur bien des points. Certes je ne suis certainement pas aussi experte dans ce domaine que l’autre jojo qui servait de canonnier en chef dans l’équipage que Sora Shizen, mais de combien était la différence de niveau. Grâce à Fukami, j’allais en savoir un peu plus. Elle termina sa demande en avouant que toute la zone où elle était passée lors du mode limace était truffée de piège, ou plus précisément du boue gluante et collante qui n’a pour seul but que de me couper dans mes déplacements. Je lui souris en entendant cela. Elle n’aime vraiment pas le soru, héhé. Je retirai mon invisibilité et lui lançai sans bouger de ma place, l’index droit pointé sur elle :

« D’accord, j’accepte ! Seulement j’y mets deux autres conditions ! Primo, si cela dure trop longtemps à mon goût, je reprendrais les armes et je te préviendrais au préalable, je ne suis pas ici pour deux cents ans. Et secondo, obligation de garder forme humaine ! C’est une précaution que je préfère prendre quand je le peux, connaissant toutes les créatures étranges dont le monde regorge. Si tu es d’accord, je t’attends là-haut. Hihihi. Et après le combat, si j’en sors vivante, je serais enchantée d’en apprendre plus sur cette fameuse hypnose et voir comment t’en débarrasser. »

Mon bras passa de la lieutenante à la cime des arbres. Et oui, nous sommes sur Shabondy, et toutes les bulles qui volent partout seront notre terrain de combat. Au début du moins, et puis nous verrons comment tournent les choses. Je déposai mes armes à terre, bien pliées, bien rangées et commençai à m’échauffer les épaules. Ouah c’est fou ce qu’on peut se sentir d’un coup, sans tout ce poids monstrueux constamment sur les épaules. Parce que là, avec tout ce matos, il devait facilement y avoir dans les trente kilos et encore là je ne compte pas le sniper et toutes les munitions. Et maintenant plus rien, ou presque. Je me retirai même ma veste prévue à l’origine contre la pluie et autre intempérie, et la déposai à côté. Là, maintenant on peut dire que je suis vraiment légère. Et ça fait une sacrée différence au niveau des muscles, croyez-moi. C’est ainsi que toute contente je sautai sur l’une des bulles qui venait tout juste d’apparaître du sol et regardai la demoiselle devenir de plus en plus petite pendant l’ascension. L’échauffement à présent, particulièrement important, c’est ce qui peut entre autre déterminer l’issue du combat avant même le dernier coup. Et ça m’embêterait vraiment de perdre, avouons-le.

La jeune fille n’attendit pas plus longtemps et sauta de bulle en bulle pour se rapprocher de moi, en utilisant le principe du trampoline sur la surface élastique de ces petites choses volantes pour gagner en vitesse. Ce n’est pas bête du tout ça. Et d’ailleurs elle commence à aller un peu trop vite là. Un virage de plus et je la perdis du regard. La seconde suivante, la bulle qui me servait de support se mit à rouler sous mes pieds, me projetant ainsi la place pour une chute libre d’une quarantaine de mètres maintenant. Effectivement, c’était mauvais ce gain de vitesse. Compte de l’aventure, un pied féminin se présenta à toute vitesse au niveau de mon épaule droite, et j’eu tout juste le temps de parer d’un réflexe du coude dans sa cheville pour le décaler de quelques centimètres et ne pas commencer le combat avec un bras en moins. Seulement cette riposte n’aida rien pour la suite puisqu’elle me dériva de ma course vers le sol. Bof, vu la hauteur j’ai encore le temps de corriger la dérive. Je la vis repartir aussi vite qu’elle était venue en me lançant qu’elle non plus n’avait pas tout son temps, avant de se poser sur une nouvelle bulle en contrebas.

D’accord, elle le prend ainsi, changeons donc de rythme. Me voici en chute libre, je n’ai pas le droit à l’erreur. Un coup de pied dans la première bulle pour dévier ma trajectoire au-dessus d’une autre un peu plus bas et surtout juste au-dessus de la Lieutenant. Je glissai sur la surface lisse tout en me servant de mes jambes repliées pour ralentir ma course et fit un petit salto avant sur la bulle suivante. Mode trampoline maintenant, je décollai à nouveau mais pas en l’air comme on pourrait le sous-entendre normalement. Non, la direction c’est la bulle juste en dessous de Fukami. C’est du moins ce qu’il faut qu’elle croit. Aussi je me jetai dans la gueule du loup, on peut presque le dire, les bras plaqués le long du corps, les pieds en avant et le regard à l’affût de la moindre riposte. Je passai tout juste à côté de la jeune fille, ou plutôt dans son dos dans l’état actuel des choses, attrapai l’une de ses chevilles pendant ma chute et me servis de son propre appui comme centre de gravité pour faire le tour de la bulle et envoyer un puissant coup de pied dans le ventre de mon adversaire. Si je calcule bien mon coup, elle sera projetée violemment en arrière sans moyen de riposter immédiatement. Et si j’ai de la chance, j’aurai même le coup critique avec l’effet de surprise. Héhé, on se croirait dans un jeu dit comme ça. Je lui lançai un petit mot pour pimenter un peu plus l’action, en réponse à sa tirade sur le faite qu’elle s’amuse en plein combat :

« Effectivement, je vais bien m’amuser moi aussi. »

une image pour expliquer le mouvement, au cas où ...:

Hélas ça aurait été trop facile. La demoiselle avait eu la brillante idée de sauter tout simplement sur la bulle en dessous pour éviter que je ne lui attrape la cheville. Ainsi moi, je perdis ce qui m’aurait permis de ne pas retomber en chute libre. Fichue marine, mais heureusement que le nombre de bulle est conséquent. Pendant qu’elle, elle retombait sur l’une d’elles, moi je faisais une nouvelle galipette pour atterrir avec grâce, et une certaine chance il faut bien l’avouer, sur la suivante.
La suite à présent. J’observai attentivement les mouvements de Fukami, histoire qu’elle ne me fasse pas le même coup que tout à l’heure, surtout que maintenant nous ne sommes plus aussi haut que ça. La Lieutenante paraissait étrange, elle sautait dans tous les sens, sur toutes les bulles à portée. On aurait dit une puce qui passe de chien en chien à la recherche du meilleur poil. Si tous les nouveaux marines sont comme ça, on n’est pas verni pour la suite. La jeune fille me lança que toutes ces bulles étaient amusantes. Effectivement, elle est vraiment folle cette nana.

Quoi que peut être pas tant que ça. Son dernier geste fut un coup dans l’une des bulles en contrebas qui eu pour effet de ricocher sur toutes celles où la marine avait sauté, et m’envoyer tout l’ensemble en une magnifique file indienne, avec une vitesse remarquable. Ça ce n’est pas une très bonne chose, si elles me percutent, c’est la chute assurée. Une ombre au-dessus de ma tête attira mon regard, et m’informa que la Lieutenante me tombait littéralement dessus, le talon de la chaussure droite bien en avant. Une idée germa immédiatement dans mon esprit pendant que la scène se déroulait à une vitesse folle. Je reculai au maximum sur ma propre bulle sans perdre trop d’équilibre et regardai la jambe gauche de Fukami passer à quelques dizaines de millimètres de moi. La vitesse de son mouvement et notre proximité avaient cependant suffit à m’entailler quelque peu la joue et le haut de la veste sur son passage. Mais il n’y a pas de temps à perdre, avant que les bulles en file indienne ne soit trop proche et avant qu’elle ne touche ma propre bulle, au risque de nous envoyer toutes les deux valdinguer par effet élastique, je lui envoyai un violent coup de poing dans le ventre afin de la projeter sur ce qui était sensé me percuter à l’origine, mais aussi l’assommer momentanément par la douleur. Et oui, son plan aurait pu être magnifique si elle ne s’était pas jetée sur moi avant que les bulles n’arrivent. Seulement là maintenant, elle s’est servie toute seule sur un plateau d’argent.

Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Quoi que, il semblerait que le monde en est décidé autrement. Son corps n’eu que le temps de faire un petit mètre avant de rebondir sur la première bulle et de s’envoler ensuite en direction du sol. Mince alors, je lui aurais bien collée un autre coup, sans vouloir être méchante. Tant pis. Va-t-elle échapper à la chute ? Je gardai un œil sur elle tout en me replaçant convenablement à ma place.

La lieutenante s’en tira beaucoup plus facilement que je ne l’aurais cru. En une acrobatie et quelques rebondissements, elle était de nouveau dans la partie. Mince alors, je pensais être plus forte que ça. Me serais-je affaibli avec le temps ? Ce combat donnera la réponse. Fukami me lança que j’étais forte, même très forte, et qu’elle n’était pas certaine de gagner de duel même dans son domaine de prédilection. Mouais, de toute évidence je n’y ai pas mis assez de puissance. Je me contentai de garder le silence et d’hausser les épaules en signe d’approbation, même si ce n’est pas parfaitement vrai. La jeune femme continua sur sa lancée avec un air plein de fierté :

« Frappe plus fort la prochaine fois Fu' ! Mon plaisir ne fait que commencer Fu' ! Enfin, je ne vais pas te laisser me toucher Fu'. Je dois te battre après tout Fu' »

Tiens, il y a quelque chose d’étrange dans sa voix tout d’un coup. Surtout dans la fin de sa phrase. Pourquoi me sortir ça alors que rien n’est encore sur ? Sans doute pour se donner soi-même du baume au cœur. Je me caressai du bout des doigts ma joue blessée puis la pointai du doigt avec un petit sourire narquois.

« T’en fais pas ma cocotte ! Je ne compte toujours pas retenir mes coups, surtout après ce que tu viens de me faire ! »

Je sautai sur une des bulles en contrebas afin d’avoir une meilleure vue sur mon adversaire, mais c’est tout autre chose qui attira mon regard pendant le court moment de vide. Une petite troupe d’une dizaine de marine s’approchait de l’endroit où était déposer mes armes, avec la formation type de l’infiltration, sur la pointe des pieds et tout le tintouin. Ça c’est une très mauvaise nouvelle. Alors la marine a viré ainsi ? Moi qui croyais que cette lieutenante était une femme d’honneur, la réalité est tout autre. Je me retournai vers elle, et cette fois sans le moindre sourire :

« Alors maintenant la marine fait dans les coups en traître ? J’ai bien fais de partir avant que ça ne sente mauvais. Dommage, ça aurait pu être une très bonne expérience. »

Aussitôt après, je disparu. Invisible et sautant d’un coup de soru jusqu’à la bulle la plus proche du sol pour amortir la chute. La forme rebondie et élastique me permis de repartir immédiatement en direction du groupe de marine, sans quasiment perdre de vitesse. D’un point de vu aérien, j’étais plus proche de mes objets qu’eux. Ce qui me permit non seulement de récupérer mes affaires d’un seul geste, mais aussi de passer entre les marines tout en laissant des petites bombes sur mon passage. Des bombes qui n’attendirent qu’à toucher le sol pour exploser, éjectant les soldats à quelques mètres de distance par le souffle de la déflagration. Nul n’est autoriser à toucher à ce qui ne lui appartient pas, bande de malappris ! Espérons que ça leur serve de leçon, mais n’oublions pas la patronne de ce misérable subterfuge pour m’avoir plus facilement dans sa poche. Je repris mes dagues en main et ce qui me reste des bombes dans la poche, le reste devra rester à terre un peu plus longtemps. Je retournai vers les marines quelques peut fumant, et constata avec une certaine joie qu’ils étaient encore tous vivant mais trop sonnés pour faire autre chose que grogner et se frotter le crâne. Pour le moment du moins. Je me postai non loin de l’un d’eux, tout en étant tout de même hors de portée, juste au cas où et regardai la Lieutenante avant de lui hurler :

« Voila ce qui arrive jeune fille quand on veut m’entourlouper ! Aller, ce petit duel a suffisamment duré ! »