Jack Stenton, l'étranger [terminé]

Jack est un personnage plutôt grand, mesurant 1,85 m et plutôt frêle, avec une masse avoisinant les 75 kg. Il arbore des cheveux noirs mi courts, un visage plutôt singulier aux yeux vert. Son teint est légèrement bronzé. Bref, une apparence tout à fait ordinaire.
Son corps est parsemé de plusieurs cicatrices mineures, vestige des escapades et aventures de son enfance et adolescence. Sur son avant bras gauche est tatoué le mot « rédemption ». C’est le dernier mot écrit dans la lettre que lui a laissé son père à son départ.
Il est aussi attifé d’une sorte de chapeau de cow boy, une ceinture à laquelle est accroché deux pistolet, et un fusil en bandoulière dans le dos. Tout cet équipement est l’héritage de son père. Il est généralement vétu d'un pantalon en jean un peu usé, d'un t-shirt blanc surmonté d'un chemise à grand carreau noire, toujours ouverte et dont les manches son retroussé jusqu'aux coudes, ceci laissant apparaitre son tatouage.

C’est un homme plutôt réservé sur son passé, et sur lui-même. C’est pour cela qu’il peut apparaitre froid au premier abord, mais ce n'est que bien souvent le fruit de sa timidité. Peu loquace en groupe, il aime pourtant rire et s’amuser, ce qui tranche nettement avec la première impression que l’on peut se faire de lui.
Toutes ses actions sont dictées par l’honneur, qui est la chose à laquelle il attache le plus d’importance. Il peut mettre de côté sa fierté si c’est pour sauver l’honneur de quelqu’un qui lui est proche.
Il a la capacité à faire abstractions des choses l’entourant, et de se focaliser sur un seul élément. Il peut paraitre imperturbable grâce à cette capacité de concentration qu’il a apprise avec son père au cours des quelques aventures qu'il a pu vivre avec lui lorsqu'il était présent sur l'île.
Il veut mener sa vie comme il l'entend, selon les souhaits dans la lettre laissé par son père. Il ne se bat ni pour la marine et le gouvernement mondial, ni pour devenir le roi des pirates, il veut simplement vivre libre. Il est prêt à accepter des missions de chaque camp, le seul intérêt étant l'argent. Il peut tout autant débarasser un pirate d'un marin un peu trop collant, tout comme capturer un pirate, subtiliser son trésor et le remettre aux autorités. Afin de pouvoir exercer ses talents au sein des deux camps, il fait en sorte d'être le plus discret possible et de ne pas se faire connaître. Ainsi, les seuls témoignage parle "d'un étranger avec un chapeau de cow boy", ce qui est généralement trop peu pour l'incriminer des meurtres qu'il peut commettre.

Il est le fruit de l’amour entre un capitaine pirate et une jeune femme, fille de fermier, et travaillant dans une échoppe en ville. Ce pirate, John Stenton, revendiqua dès lors son autorité sur l’île où cette femme habitait, et promit de la protéger. C’est ainsi que leur idylle débuta, le pirate partant pour des durées plus ou moins longues en mer, allant de quelques mois à plusieurs années, et ramenant des trésors sur cette terre qui l’avait adopté, qui prospérait et qui était désormais en sécurité. Il avait beau être un pirate, c’était un héros sur cette île.
L’enfant naquit, et passa son enfance entre la ferme de son grand père, chevauchant dans les plaines pour l’aider dans ses tâches, et dans la capitale de la ville, mêlé aux autres enfants de son âge. Il voyait son père rarement à des fréquences peu régulières pendant quelques jours, lorsque celui ci revenait dans les parages et posait pied à terre. Chaque visite était une occasion de s’adonner à l’école buissonnière et d’apprendre les choses de la vie aux côtés de son géniteur en profitant du peu de temps qu'ils pourraient passer ensemble. Dès lors qu'ils le pouvaient, l'homme et son fils s'écartaient de ce qui pouvait ressembler de loin à une civilisation, pour vivre leurs aventures dans une nature pouvant parfois se montrer hostile. Plusieurs fois dans on enfance, Jack eu l'occasion d'apprendre certains rudiments de la survie, et aussi de s'entrainer sur certains talents que son père possédaient. Ainsi, son père le laissa manipuler son fusil et lui appris à tirer sur des cibles puis à vraiment chasser, chose à laquelle il montra un certain intérêt et un talent indéniable. Quelques jours aux côtés de son père lui permettaient d'apprendre énormément de chose, malheureusement, il ne le voyait que trop rarement, limitant considérablement son entrainement au tir. C'est le plus souvent seul, dissimulé à même le sol dans la végétation, qu'il expérimentait ses talents d'élite sur différente proie.

Le temps passait, l’enfant grandissait, et les visites s’espaçait. Cela faisait 2 ans qu’il n’avait pu voir son père, parti en mère, l’enfant était alors âgé de 15 ans quand de nombreuses rumeurs circulaient en ville, le regard des gens à son encontre se faisait plus méfiant. De certains affirmait que son père avait trahi l'île, qu'il ne reviendrait plus jamais, que des pirates se rendaient de plus en plus souvent sur l'île afin de récupérer leurs anciens trésor volés ou par l’appât du gain simplement.
Il fut « le fils du héros », il était dorénavant « le fils du pirate ». Jack ne faisait pas la distinction entre les deux appellations, car son père avait toujours été les deux, un héros et un pirate. Les pirates étaient des héros pour lui, et vice-versa. La trahison de son père devenait totalement absurde. Face à cette incompréhension, il se réfugiait chez son grand père, qui s'occupait de l'exploitation tant bien que mal avec son âge avançant, où il profitait du calme de la nature environnante pour oublier ces petits désagrément. Ces escapades étaient pour lui des moments de solitude réconfortante, il ne comprenait plus l’attitude des gens, et cela l’inquiétait, il fuyait donc.
Cette année là marqua la dernière visite de son père, mais ceci, il ne le savait pas. Cette visite se déroula aussi à l’écart de la ville, dans la ferme, et fut de courte durée, chose peu commune qui renforça l’inquiétude du jeune garçon. En effet, son père parti précipitamment lors de sa seconde nuit sur l’île. Il partit sans prendre ses affaires, en toute discrétion, et en laissant une lettre à l’attention de son fils qu'il découvrit à son réveil.

« Mon fils,
Il va falloir que tu te retire cette image du héros que j’ai acquise. Les gens ont raisons ici, je suis un pirate, et les pirates ne sont pas des héros.
Je n’ai pas été un père exemplaire, mais je t’ai appris des choses qui te permettront de vivre ta vie sans entraves. Mène la vie que tu dois mener, ne laisse personne t’imposer ses choix, tu es libre.
Quant à moi, je repars en mer définitivement, je dois défendre mon trésor et réparer mes erreurs, je vais chercher la rédemption. »


5 années passèrent, la ferme avait finalement été vendu, son grand père ne pouvant plus s’en occuper. Ce denier vivait désormais avec lui et sa mère en ville. Ces dernières années avaient vu arriver le règne du gouvernement mondial sur cette île. Un maire avait alors réussi à se faire élire en ternissant le nom de son père, que l’on n’avait plus revu depuis cette dernière et furtive visite. Du pirate héros de l’île, l’histoire réécrite par le gouvernement mondial, via ce nouveau maire, ne retiendra que le nom de « pirate ». Ces derniers étaient devenus craints dans toute l’île, l’homme régnant sur les lieux ayant installés un sentiment profond d’insécurité, lié à ses malfrats qui sévissait régulièrement depuis le départ du dernier gardien de la sérénité de cette terre. Le drapeau pirate qui flottait sur le plus haut bâtiment de l’île avait été brûlé en public sous les propos véhéments de l’homme du gouvernement qui haranguait la foule venu admirer le spectacle. Cet épisode avait fait beaucoup de peine, car toute ces personnes acclamaient autrefois son père, aujourd'hui, ils le décriaient tous, le condamnant de toute les maux qui s'abattaient sur l'île. Le symbole du gouvernement mondial flottait désormais en lieux et place de l’ancien drapeau.

Cette manipulation de l’histoire emplissait Jack de rancœur envers ces hommes, envers le gouvernement, mais les derniers mots de son père, toutes ces allégations à son encontre, la crainte des habitants, avaient installés le doute dans son esprit. Qui sont les bons, qui sont les mauvais ? Il ne devait pas se laisser convaincre si simplement, il devait se faire son propre avis sur la question, savoir ce qui avait poussé son père à partir, et qu’elle était ce trésor. Toutes ces questions qui commençaient à le hanter et l’attitude de la population à son égard, le poussèrent à commencer à chercher des réponses auprès de son grand-père qui lui révéla la véritable nature du trésor, ce dernier étant dans la confidence.

Ce trésor, c'était cette île, sa population, sa famille, c'était aussi Jack. De nombreux pirates avaient décidés de capturer le pirate Stenton pour réparer le tort qu'il leur avait autrefois causé. Ce dernier préféra éloigner ce danger de l'île, en reprenant le large. L'ancien chasseur était alors devenu une proie, faisant diversion. Il était bel et bien resté un héros, mais personne ne le savait, il voulait aussi briser la confiance que les habitants avaient données aux pirates.

Quelques jours plus tard, sa décision était prise. Fort de ses 18 ans, de l’équipement de son père et de ce mot tatoué sur le bras, il allait partir à la recherche des réponses qui lui manquaient, et connaitre les dernières années vécues par son père. Il allait quitter son île natale, sa mère qui travaillait dans la villa du maire, à faire le ménage, l’ultime affront adressé à sa famille, aussi quitter son grand père, avec qui il a passé tant de temps, temps qui l’a rattrapé et qui a eu raison de sa santé, quitter aussi son amie, une fille de noble de la ville, qui le tourmentait en n’osant se montrer en public avec lui, quitter aussi ses derniers amis qui prenait de plus en plus de distance avec ce « fils de pirate ». Chez lui, il était devenu un étranger, il savait qu’il le serait aussi dans le reste du monde, et c’est résigné à cette nouvelle condition, mais le cœur plein de l’espoir de trouver ses réponses, qu’il se mit en voyage.

L’ambiance de la taverne était à peu près identique que celle de la veille, et de l’avant-veille, et de la soirée précédente encore, en effet, le lieu était rempli d’hommes qui portaient sur eux les stigmates d’une vie déjà bien remplie et pleine d’expériences douteuses. Un verre volait ponctuellement, çà et là, accompagné généralement d’un cri de guerre, ou d’un hurlement victorieux vite recouvert par les rires forcés des autres marins. L’atmosphère nauséabonde et bruyante était ainsi le lieu d’esclavage de quelques femmes, éreintées, bousculées et attrapée pendant qu’elle serve par un homme aux intentions clairement affichées.

Jack venait de descendre de sa chambre, il avait bien réussi à dormir quelques heures, mais les cris qui émanaient de la salle depuis la tombée de la nuit avaient troublé son sommeil. Il était assis devant le bar, son chapeau enfoncé sur son crâne, masquant dans l’ombre son visage, avec un verre de cet alcool distillé dans la cave de ce repaire pouilleux. Depuis trois ans qu’il avait débuté son périple, il s’était habitué à cette vie, voguant de chambres miteuses, étroites et inconfortables, aux campements à la belle étoile, réalisant diverses missions afin de gagner un peu d’argent. Et ce soir, l’argent était le but de sa présence en ce lieu, il avait rendez vous avec un homme qui ne devait plus tarder à faire son apparition.
Une main fini par se poser sur son épaule, tandis qu’un homme encapuchonné s’assit sur le tabouret à ses côtés.

-Vous avez pu la récupérer ? entama sans préavis l’homme fraichement arrivé. Il s’avérait être un soldat de la marine, qui avait perdu sa lame en voulant arrêter d’autres malfrats, ces derniers lui ayant fait l’affront de la lui subtiliser. Déshonneur pour le marin, ce dernier décida alors de s’offrir les services de Jack, afin de poursuivre l’homme et récupérer la lame. Il se devait de passer par un homme à la discrétion assurée, car si cela venait à se savoir, son statut parmi la marine en prendrait un coup.

Jack posa sa main sur l’objet en question, posé devant lui, contre le bar, et tandis l’arme à son propriétaire. Ce dernier jeta nonchalamment une bourse sur le bar, comme il avait été convenu, et s’apprêtait à s’en aller en insistant sur le secret de cet acte. Jack le retint par le bras. Cet acte stoppa le soldat de la marine dissimulé qui ajouta un peu de tension à sa nervosité déjà existante.

-Vous avez été déshonoré, et vous n’avez pas su laver l’affront par vous-même, vous n’êtes pas digne de posséder cette lame, vous l’avez perdue, voyez les choses en face, et assumez-vous, vous ne méritez même pas votre statut dans la marine annonça froidement jack. Vous ne méritez pas de vivre

Avec ces quelques mots, Jack savait qu'il avait attisé des cendres déjà très chaude, l'homme nerveux bouillonnait intérieurement et allait surement réagir, il le savait, mais il n'en avait que faire. Il méprisait cet homme, une fois le contrat honoré par chacun des partis, il n'était plus soumis à aucune obligation. Il allait s'amuser un peu. Sa main droite se posa délicatement sur l'un de ses pistolet à sa ceinture, l'index sur la gâchette, prêt à faire feu. Les buveurs proches purent entendre le cliquetis d’un sabre qui défouraillait, purent voir un sabre tournoyer dans l’air, et le manieur s’effondrer dans une mare de sang. L’arme de poing hérité de son père avait fait mouche avant même qu'il ne soit touchés par la lame.
Jack finit son verre, pris son sac, et pris congé de ce lieux malfamé qui s’était tus un instant après ce coups de feu, mais qui avait repris son entrain comme si de rien n’était, l’incident était déjà oublié