None of them along the line know what any of it is worth.

La frêle embarcation qui supportait Anima et Ginger sur les flots voguait sans but réel sur cette mer capricieuse qu'était Grand Line. La chance, divine providence, leur avait épargné tempêtes et autres désastres métrologiques voire certains carrément pas logiques du tout. Malheureusement, l'état de santé d'Anima s'était détérioré rapidement après leur sortie des égouts de Marie Joa et elle n'avait pu de ce fait diriger l'esquif. En effet une sorte de maladie étrange s'était développé sur le bras droit de la jeune femme. Des plaques d'un rouge à la limite du violacé étaient apparues autour de sa blessure au bras. Et au fur et à mesure les plaque s'étaient étendues jusqu'à remonter un peu au dessus du coude. En fait, ça donnait l'impression que la chair était à vif. Mais en plus inquiétant. Ça saignait et ça palpitait. Franchement c'était moche, les chairs de l'ancienne maitresse du monde semblaient avoir été dévorées par quelque chose. La grignote, le nom usuel du Rotullaspora Vastatrix, une variété de gangrène particulièrement virulente que l'on choppe uniquement dans les pays chauds et humides, ou dans les égouts de Marie Joa.

La grignote s'était répandue en terribles épidémies il y a dix ans de cela, mais au jour d'aujourd'hui, la maladie était supposée éteinte bien que les symptômes soient encore très présents dans les esprits. La première particularité de cette infection était son extrême virulence et sa facilité de transmission. Il suffisait de toucher une partie infectée pour attraper la maladie. La seconde et pas des moindres était la douleur engendrée par la terrible combinaison destruction des tissus et sécrétion d'une toxine qui exacerbait la sensation de douleur. Les enfants atteints de grignote ne mourraient pas à cause de la maladie par exemple, ils succombaient à cause des horribles souffrances qu'occasionnait le développement de l'infection. Fort heureusement, la médecine trouva un moyen radical d'arrêter la progression de ce fléau. L'amputation et la crémation. Certains dirent que le remède fut pire que le mal, mais on s'en fout, on les a cramés avec les autres. La méthode avait beau être barbare, elle s'avéra être redoutablement efficace. La maladie fut presque totalement éradiquée en moins d'un an.

Ça faisait donc quatre jours que la grande blonde était sortie des égouts et qu'elle souffrait le martyr. Elle n'arrivait pas à se concentrer sur le cap à suivre pour rallier Shabondy et ses zones de non droit dans lesquelles elle pourrait se refaire une identité et disparaître discrètement. Malheureusement pour les deux femmes, elles avaient deux jours de retard sur la durée maximale de la traversée et les vivres se faisaient rares. Il fallait se faire une raison, elles étaient perdues. Et il était fort probables qu'elles finissent leur jours à mourir de faim ou de la grignote pour ce qui est d'Anima. De toutes façons, la grande blonde semblait incapable à présent de diriger quoi que ce soit. Elle se contentait de regarder le ciel le bras droit enroulé dans les restes de sa cape. Ginger quant à elle, fumait en regardant l'horizon. Quand soudain, alors que le quatrième jour touchait à sa fin, la Lieutenant vit les lumières de Shabondy colorer le ciel.

Immédiatement, elle mit le cap dans cette direction et fonça aussi vite que leur embarcation le permettait. Il faisait nuit lorsque les deux femmes arrivèrent au grove 42. Sous couvert de l'obscurité, Ginger descendit et alla chercher des vivres et un tatoueur. Pourquoi un tatoueur? La Lieutenant ne posa pas la question et exécuta les ordres de sa chef. Si elle lui ordonnait de chercher un tatoueur avant un médecin, c'était qu'elle avait un plan en tête. Au bout d'une heure d'errances, la jeune femme aux cheveux bleus revint à l'embarcation. Anima n'avait pas bougé et elle s'était cachée sous la voilure. D'une voix presque éteinte elle demanda à l'homme de lui tatouer le visage. Ce n'était pas grand chose mais ce serait amplement suffisant pour déformer son visage de manière à ce qu'on ne la reconnaisse pas. L'artisan, lui, avait bien reconnu Anima (surement du fait de son passage à la télé), mais il se gardait bien de le dire, pour le moment. Il voulait juste encaisser les berrys que lui avait promis Ginger et une récompense auprès de la Marine.

Cependant, une fois son labeur terminé, et le visage de la Reine du Monde rendu méconnaissable, l'homme ne put réellement profiter ni de l'argent de Ginger ni de celui de l'armée. En effet, Anima avait encore assez de forces pour occire ce genre d'individus avec sa main valide. Une fois le macchabée lesté et jeté à la flotte, les deux femmes savourèrent leur premier repas non rationné depuis une semaine. Ceci faisant, Anima se choisit son nouveau nom. Mais ce n'était pas tout. Il fallait encore qu'elles se trouvent un endroit où dormir. Pour ça, Ginger se rappela d'une gargote non loin de là qui offrait gîte et couvert. Un squat idéal pour deux fugitives. Soutenant Anima, la Lieutenant la traina dans le rade miteux. L'intérieur était aussi sale que l'extérieur. La faune locale, composée uniquement de pirates, s'adonnait au passe temps favori des forbans, la beuverie. L'entré de deux femmes, Ginger en tenue des plus courtes et Anima drapée comme un fantôme dans un morceau de voilure, ne manqua pas d'attirer l'attention. Et très vite certains malfrats se mirent en tête d'aborder la Lieutenant.

C'est à ce moment là que Kaori finit par s'abandonner à la douleur et s'effondra sur le sol. Révélant par la même occasion son bras couvert des symptômes de la grignote. Il y eut un cri terrible et un fracas de chaises et de pas. En moins de temps qu'il faut pour le dire, le bar fut vidé de toute sa population.

Toute?

Non! Car dans le coin du bar...

Elle avait mal, très mal. La douleur indescriptible qui vrillait son corps avait eu raison d'elle et la grande blonde avait fini par se retrouver au sol face contre terre. Elle en pleurait. Premièrement à cause de la douleur sus-citée, mais aussi parce qu'elle se sentait profondément humiliée de s'être effondrée ainsi en public. Elle ne pouvait plus bouger. Elle en était réduite au point qu'elle espérait plus qu'une bonne âme l'achève et qu'on en finisse une fois pour toutes avec ce calvaire. Mais ce ne fut pas ce qui arriva. Non. Au contraire, elle entendit bien une personne avancer vers elle et dire.

"La grignote huh..."

Anima se doutait qu'il s'agissait de cette maladie, elle avait bien vu les effets que ça provoquait chez les malheureux qui avaient incubé le germe. Elle n'avait par contre pas nourri assez d'intérêt pour la médecine à l'époque pour se renseigner sur les remèdes au fléau. Sinon, elle se serait tranchée le bras dès qu'elle se serait rendue compte des symptômes et elle aurait évité de se retrouver dans cette situation embarrassante. Elle sentit que l'homme (la voix ne trompait pas) s'approchait d'elle. Elle entendit qu'on déchirait du tissu, et elle supposait assez justement que la frusque en question provenait bien de ce bout de voile qu'elle avait utilisé pour camoufler ses habits de cérémonie. Bon, vu qu'elle avait affrontée Godwrath avec et qu'elle ne s'était pas changée depuis presque une semaine, les sapes devaient être méconnaissables. Malgré tout, la qualité de l'étoffe ne tromperait personne. Kaori, sous sa cape en voilure, était une personne qui sentait l'argent à plein nez.

La personne dont elle ne connaissait pas encore le visage, car elle n'avait pas encore tourné le sien vers lui, lui fit un garrot au niveau du biceps et soudain, presque miraculeusement, la douleur s'estompa. Non ,n'allez pas croire qu'elle avait disparu entièrement. Non. Elle était juste passée à un seuil où Anima la tolérait plus facilement.

"Ça devrait aller un peu mieux…J’peux pas vraiment soigner ça ici…J’suis médecin sur un rafiot à trois Groove d’ici. J’peux t’y emmener. Sauf si t’préfère claquer sur le sol comme une chiennasse. Vu ton état, c’pas pour être alarmiste mais tu passeras pas la nuit. C’serait dommage que plus personne voit un corps pareils nan?"

Anima émit une sorte de grognement en tentant de se relever. Elle n'avait pas aimé l'allusion à son corps. Premièrement, car elle avait toujours estimé que sa conversation était plus intéressante que son physique, mais surtout, dans la bouche de l'homme ça sonnait plus comme une proposition de dédommagement en nature. Et autant dire de suite que la grande blonde n'était absolument pas prête à s'abaisser à ce genre de pratiques. Profitant du coup de fouet qui lui avait été indirectement donné du fait de la limitation de la prolifération des toxines dans son organisme, elle se releva en s'appuyant sur son moignon et sur sa main valide.

Elle se dressa devant Sid dont elle pu contempler le visage. Un faciès plutôt fin, limite tarlouze dirait Anima. Plutôt d'un gabarit fluet, elle ne le considérait pas véritablement comme une menace. Il est vrai que comparé à lui, elle était grande. Culminant à plus de deux mètres, la jeune femme révéla par la même occasion son visage. De longs cheveux blonds et fins, ternis par la crasse et le sang, mais qui devaient être magnifiques en temps normal. Ses yeux, enfin, son œil droit, car le gauche était balafré d'une entaille qui semblait assez récente, était d'un vert qui tirait sur le marron. Le reste de sa face était couvert d'une sorte de tatouage fraichement bâclé.

"Très bien, je te suivrai jusqu'à ton navire. Mais avant, je me présente, Kanzaki Kaori, et la jeune femme qui m'accompagne se nomme Nausicaa Ginger."

La Lieutenant, quant à elle avait les yeux plus en face des trous que son ex-chef, et elle avait remarqué le wanted à l'effigie du spiralo-pirate dans un coin. D'un faux éternuent pour attirer l'attention vers elle, l'ancienne Marine montrait le poster à la grande blonde. Anima regarda l'affiche et braqua son regard céladon sur le supernova.

"Visiblement tu n'est pas un enfant de cœur. Malheureusement, je n'ai pas d'autres choix que de te faire confiance pour le moment,... Mais je te préviens, ne joue pas au plus fin avec moi, il risquerait de t'en cuire..."

Une sorte de silence s'installa dans le bar, très vite coupé par Anima qui continua.

"Allez, mène-moi à ton navire, on ne va pas y passer toute la nuit!"

Sid regardait Anima gesticuler pour se relever, on pourrait presque considérer qu’il profitait du spectacle qu’offrait la grande blonde. Avec des formes comme les siennes elle n’avait pas besoin de tenter d’exprimer sa sensualité dans ses gestes pour garder le statut de miel oculaire. Elle mettait facilement deux tètes dans la vue de Sid tant elle le dépassait en taille. Ce qui, encore une fois n’était pas pour déplaire au pirate qui signala ce détails d’un sifflement sur deux notes au moment où la blonde finis de se relever. Toutefois, il était également clair que l’ancienne marine était salement crasseuse, comme si elle sortait d’un marathon de duel contre des poubelles.

Entre ça et la gangrène, le cerveau défectueux de Sid tournait pour imaginer les scénarii théoriques expliquant comment une personne du standing de la blonde se retrouve dans cette situation. Sa blessure était fraiche et la grignote le prouvait. La crasse accumulée évoquait un passage dans les recoins les plus insalubres. Et il y avait Ginger, fringuée comme une danseuse de strip-club.

Les rouages spiraloïdale de l’esprit du pirate tournaient au maximum de leurs capacité pour au final débouché sur l’hypothèse suivante : Les deux femmes fuyaient quelqu’un ou quelque chose. Et sûrement l’influence de Der Richter, mêlée au folklore de l’archipel parlait, mais Sid parierait que les deux magnifiques spécimens de femmes face à lui avaient fuit des crochets d’un Noble Mondial.
Autant dire que les deux femmes banquaient un capital sympathie plus que conséquent auprès du pirate.

« Moi c’Sid Langren, enchanté Kanzaki et Ginger.» Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil vers la jeune fille habillé en danseuse, pour le pirate il s’agissait d’une sorte d’excuse pour ne pas l’avoir remarquée avant.

« Comment ça j’suis pas un enfant d’cœur ? On m’dit pourtant qu’j’ai une tronche qu’inspire confiance Yarrr ha ha ha. » Après un silence de quelques secondes il comprit l’ampleur du bide qu’il venait de faire.

« T’sais si j’voulais t’faire du mal. » Il mit l’accent sur ce mot, conscient de la douleur inhumaine provoqué par la gangrène de l’ex-marine. « J’t’aurais laissé rouler une pelle au parquet pendant qu’j’finirait pénard ma bouteille de gnôle.»

Il fit d’ailleurs deux pas pour saisir le whisky a peine entamé qui trônait sur la table. Après quoi il prit la sortie du bar, signalant d’un geste de la main au deux femmes de le suivre.

« ‘Faites, comment un truc pareils à put arriver une bombe comme toi Kanza’ ? Quel genre de fils de pute t’as fait ça ? Pas la maladie hein, ton bras j’veux dire. »

Paradoxalement, autant Anima se méfiait des conséquences qu’entrainerait la découverte de son passé, autant elle se ferait un allié presque inconditionnel de Sid si elle le lui racontait. Un ennemis commun comme l’Amiral Godwrath D. Alexander agirait comme une super glue sociale pour ces deux personnes.

Toutefois, la grande blonde aussi n’avait aucune idée du passé de Sid et de ce qu’il avait vécu il y a peu en prison. Bref une belle rencontre improbable comme il en faudrait plus souvent. Pas si improbable que ça en réalité lorsqu’on considère le nombre d’ennemis que le prêtre eunuque à dut se faire au court des années.

« Mon rafiot est parqué sur le groove 42, en attendant, j’te conseille de boire, ça aide pour la douleur…ça aide pour tout en faite… »

Après ce dernier commentaire Sid semblait légèrement hostile à l’idée de donner sa bouteille, mais il se fit une raison, il l’avait proposée, il l’assumerait jusqu’au bout. Avec un pointe de résignation il tendait le contenant vers Kaori Kanzaki qui certainement en avait plus besoin que le pirate. Même si son fruit l’empêcherait surement de sentir la douce étreinte saoule de l’éthanol et de subir l’ivresse suffisante pour oublier la douleur lancinante sur son bras. Ou pas.
Quoiqu’il en soit le groupe attirait clairement l’attention au travers des groove. Une danseuse, une énorme fantôme et un pirate a 200millions de Berry.

Sid Langren, voilà une chose bien surprenante. Donc c'était le Sid Langren que l'Amiral Godwrath D. Alexander était allé cueillir personnellement sur Calm Belt, au prix du seul navire volant de la Marine et de considérables dégâts sur l'Oméga Léviathan. Anima avait mis du temps à se remémorer la bouille du pirate spiraloïde. D'habitude, elle ne fait pas particulièrement attention au menu fretin, mais en l'occurrence, ce pirate pour avoir joyeusement diffusé ses ébats amoureux avec une Immortelle sur les ondes avait été poursuivi par le chef de l'Ordre "himself". Le pauvre Sid avait été envoyé en prison et le rival d'Anima avait été sali. Et ce qui faisait chier le vieux prêtre réjouissait la chef des World Eaters. Mais tout ça était loin. C'était presque comme si ça c'était passé dans une autre vie. Aujourd'hui, elle n'arrivait pas à savoir si elle détestait Godwrath. Il l'avait épargne... oui. Enfin... il lui avait tout de même proposé de revenir dans la Marine. Finalement, elle aurait peut-être du accepter cette offre à ce moment là. Continuer à toucher un joli salaire d'Amirale, avoir des hommes à foison sous ses ordres... bref, si elle avait sur modérer son ambition, elle aurait très bien pu couler des jours paisibles en tant que marine. Malheureusement, la femme qui a le pouvoir de tout manger était à l'époque dévorée par son appétit de pouvoir. Comme quoi, des fois, le destin vous joue des farces bien étranges.

Mais revenons-en à la scène. Sid, après une bonne blague vaseuse et une démonstration assez logique de sa bienveillance, posa une question assez simple et pourtant terriblement gênante.

"‘Faites, comment un truc pareils à put arriver une bombe comme toi Kanza’ ? Quel genre de fils de pute t’as fait ça ? Pas la maladie hein, ton bras j’veux dire."

"Oh, ça c'est une longue histoire, bien trop longue pour que je la raconte ce soir."

Ensuite, le vrillo-pirate proposa sa bouteille de gnôle à la grande blonde qui ne se fit pas prier pour s'adonner à son passe temps favori, la picole. Bien aidée par les capacités de son fruit, elle était capable de boire des quantités d'alcool gargantuesques avant d'être ivre. Ce qui rendait assez suicidaire de tenter un concours de boisson contre elle. Enfin, elle s'approcha de Sid en titubant, se saisit donc de la fiole du mieux qu'elle put, la liquida d'un trait, et la posa sur la table la plus proche en faisant bien claquer le cul de la fiole sur la surface en bois.

La grande blonde semblait chercher quelque chose. Sa main gauche tâtait différents endroits de son corps à la recherche de ce petit distributeur de plaisir. Au bout de quelques secondes, elle sortit d'une de ses poches un vieux paquet de clope qui semblait avoir vécu plusieurs guerres pour être dans un aussi sale état. De sa seule main valide, elle ouvrit le paquet, le porta à sa bouche, pinça une cigarette avec ses lèvres et rangea la paquet. Le souci était le briquet. Anima avait pris pour mauvaise habitude d'allumer ses clopes en utilisant les capacités de son fruit du démon et d'un blaze-dial. Malheureusement, faire étalage d'une telle prouesse la rendrait suspecte. Elle se contenta donc de lâcher un très spirituel.

"Merdeheu! J'ai plus de feu!"

Sid se proposa alors très galamment (à moins que se soit pas plaisir "d'allumer" la jeune femme) de remédier à ce fâcheux problème. Puis elle entreprit de le suivre vers son navire. En trajet, une question la frappa. Elle avait souvenir d'un Sid en taule à Der Richter, et là, il était devant elle. Avec une prime qui avait bien grimpée aussi. Bref... il s'était passé des choses durant ces quatre jours d'errances en mer. Quant à Ginger, elle suivait fidèlement sa chef, se montrant étonnamment décontractée avec le pirate, lui demandant ses origines, bref, faisant la conversation, flattant l'égo du pirate pour éviter subtilement que la conversation aille sur leurs histoires à elles. La grande blonde peinait un peu à suivre Sid et Ginger, mais elle se taisait. Elle avait besoin de soins, et ce type était un pirate. Quelle aubaine! Elle ferait surement d'une pierre deux coups. Il lui sauverait la vie, et elle le renverrait en taule.

La combinaison astucieuse du garrot, de l'alcool et de la clope donnaient à Anima un nouvel allant. Enfin, c'était vite dit. Disons qu'elle clopinait plus vite qu'à l'accoutumée. Se trainer ainsi pour une femme du rang d'Anima était un déshonneur, mais il était hors de question de demander plus d'aide qu'elle en avait déjà bénéficié. Plutôt crever. Drapée dans sa fierté, elle commençait cependant à avoir de plus en plus de mal à se mouvoir. La raison la plus évidente était l'accumulation de fatigue, et les blessures. Mais, la grignote n'y était pas pour rien non plus. En effet, le garrot avait empêché la douleur de se propager dans tout l'organisme d'Anima, cependant, en contrepartie, ça la concentrait dans son bras droit. La sensation de douleur s'était faite lancinante au début était maintenant devenue omniprésente. La grande blonde ne pensait plus qu'a son putain de bras qui la faisait souffrir. Elle était à deux doigts de se l'arracher elle-même.

Pendant ce temps, indifférents au calvaire qu'endurait la grande blonde, Sid racontait sa vie à Ginger. Anima, pour oublier sa douleur, avait décidé de prêter une oreille attentive au récit des aventures du spiralo-vrillo-pirate. Non pas qu'elle trouve la vie de l'homme digne d'intérêt, mais elle était dans une sorte d'opération spéciale : on essaie d'éviter de penser qu'on a mal. Les histoires de divers méfaits de Sid Langren permit à la grande blonde de saisir un aspect assez nouveau des pirates. En effet, il faut tout de même préciser qu'Anima n'a jamais vraiment été un modèle d'empathie. En fait, elle était plus du genre "serch and destroy". Déjà au CP9 elle agissait ainsi. Trouver l'ennemi. Tuer l'ennemi. Rentrer à la maison. Dans la Marine ce n'était guère différent. Hormis le fait qu'elle avait plus de moyens pour tout casser. En définitive, elle ne s'était jamais vraiment penchée sur la compréhension des motivations de ses ennemis. Non pas qu'elle soit inapte à la psychologie. Mais en fait, elle n'avait jamais vraiment eu besoin d'essayer de comprendre ses adversaires vu que la plupart du temps elle les écrasait en puissance brute.

Mais les récits de Sid étaient si... humains. En fait, Anima se rendait compte qu'il fallait très peu de chose pour se trouver d'un coté du mur plutôt que de l'autre. Cet homme n'avait juste jamais eu de chance. Il avait du être maudit par une sorcière qui l'avait condamné à être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. La grande blonde se doutait que certains des actes que le pirate narrait n'étaient nullement de son fait. Mais il avait le talent du conteur pour que ça sonne vrai. Soudain, à quelques mètres après l'entrée du grove 39, il se retourna vers Anima.

"Ouai…d’où j’viens. Ben ouai, c’compliqué aussi. ‘Faut croire qu’c’est simple pour personne. Mais c’tait un bled paumé, rien d’intéressant…’fin bref, dans l’fond tu tiens le coup ? T’vas pas nous crever entre les doigts après avoir sifflé la bouteille hein, j’suis p’tet pas le plus honnête des gars du coin mais c’pas une raison pour m’faire un coup pareils hein."

Anima souriait, du moins, elle essayait de se montrer rassurante. Malheureusement son visage était devenu d'une pâleur à faire peur. Son regard semblait perdu et vitreux. Elle ne semblait avancer qu'à la force de sa volonté. Mais on sentait qu'elle était au bout du rouleau. De nouveau elle s'effondra sur le sol. Ginger se précipita vers elle et l'aida à se relever.

"C'est... encore... loin?" gémit Anima.

"On y est presque." rassura Ginger.

Alors au prix d'un nouvel effort, Anima se remit sur ses jambes et continua de se trainer derrière Sid et Ginger. Cette dernière parlait au pirate, leur expliquant qu'Anima était une notable d'un pays lointain et qu'elle était une servante de sa suite et qu'elles s'étaient retrouvées capturées par des méchants marines. Et qu'elle n'avaient réussi à s'évader que parce qu'Anima s'était mangée la main pour pouvoir se libérer de ses chaines. Mensonge grossier dans lequel ne tomberait pas Sid qui n'avait certainement pas manqué de constater que la blessure à la main de la grande blonde était trop nette pour correspondre à l'histoire que Ginger racontait. Et, alors que la Lieutenant expliquait comment elles avait échappées aux soldats...

"Désolée... Mais là... je n'en peux plus."

Il leur restait encore une petite moitié du grove 39 à traverser pour rallier le Home mais Anima s'était effondrée de nouveau. Elle était à genoux, le dos vouté, et la tête basse. Elle pleurait. Blessée dans son amour propre elle n'allait même pas réussir à rallier un navire de pirate sans assistance.

"J'y crois pas... une simple maladie... moi... merde..."

Et de nouveau elle tomba sur le sol inconsciente.

Quand on sait qu'on a perdu connaissance, on es toujours très surpris de reprendre ses esprits. C'était le cas d'Anima qui venait démerger d'un sommeil de morphine. Les paupières encore lourdes, la bouche pâteuse, et la vue trouble, elle se demandait ce qu'elle foutait allongée dans un lit alors que son dernier souvenir était celui d'une personne encore debout.

Où était-elle? Sous l'eau, visiblement. Elle avait juste ouvert les yeux et elle avait vu le plafond panoramique du Home. Quelques poissons s'étonnaient de cet étrange sous-marin sur le chemin. Mais, globalement, la faune aquatique semblait bien indifférente au navire de SId. Un léger mouvement de tête sur sa droite et elle vit qu'elle se situait dans un navire. Au vu de la décoration intérieure, elle aurait mis sa main à couper (ha ha ha!) qu'il s'agissait d'un navire de Noble Mondial. Il n'y avait qu'eux pour aimer à ce point le rococo.

Petit à petit, elle reprenait conscience de son corps. Elle avait encore du mal à bouger donc sa perception visuelle du monde se limitait à ce qu'elle voyait et tournant sa tête. Elle était couverte d'une sorte de drap blanc, un peu comme dans les hôpitaux. Elle ne manqua pas de remarquer qu'il manquait une bosse là où aurait du se trouver son bras droit. Elle ne peut s'empêcher de sentir une certaine gêne. La belle leva donc ce qui restait de son bras droit, regardant le bandage autour de son biceps d'un air pensif. Comment allait-elle faire pour se battre au sabre à présent. Pour écrire. Elle faisait silencieusement le deuil de toutes les choses qu'elle ne pourrait plus jamais faire quand soudain elle eut conscience de deux détails. Premièrement, elle ressentait une sorte de picotement pénible au creux du coude gauche, et deuxièmement, elle avait une sorte de poids pesant sur sa poitrine.

Tournant la tête sur la gauche, la première chose qu'elle vit était une main qui ne lui appartenait pas. Une paluche d'homme. Ce membre était relié à Sid Langren qui dormait comme un bienheureux juste à coté d'elle. Lentement, elle leva sa main gauche pour ôter la mimine baladeuse du médecin. Elle se demandait si ce dernier avait pas un peu trop profité de l'inconscience de l'ancienne maitresse du monde pour lui faire des choses peu louables. c'est alors qu'elle vit le fil rouge qui les reliait. Bien évidemment, il s'agissait juste d'un tube de transfusion transparent rempli de sang, mais de voir que cet homme lui donnait spontanément son sang dissipa provisoirement ses doutes quant aux intentions fallacieuses du supernova.

Aussi délicatement que faire se peut, elle enleva la main de l'homme de son sein gauche et entreprit de se mettre en position assise. Bien qu'elle aimait roupiller à toute heure de la journée, elle ne le faisait rarement allongée. Il semblerait qu'Anima ait des problèmes avec cette position. Enfin, bref... déployant des trésors de délicatesse pour ne pas réveiller son sauveur. Elle avait envie de tabac, d'alcool et de bouffe, mais dans l'immédiat, elle ne se plaindrait de rien. Hormis peut être de son manque d'habits. Se retrouver en soutif en présence d'un homme qui lui avait proposé un paiement en nature la veille ne la mettait pas forcement à l'aise.

Mais pour l'instant, Anima se laisser absorber par l'observation des fonds marins. C'était une manière fort divertissante d'attendre que Sid se réveille, ou qu'une autre personne vienne.

En définitive regarder des poiscailles dans l'eau n'était pas aussi divertissant qu'Anima le pensait. En fait, c'était bien sympa au début, mais très vite ça devenait chiant à en mourir. Enfin, ce n'est pas comme si elle avait attendu très longtemps. Non. Même pas une demi-heure après être sortie des bras de Morphée, Sid sortit aussi de l'étreinte du Dieu du sommeil. La grande blonde ne remarqua pas de prime abord le réveil du pirate. En fait, il fallut qu'il laisse échapper le tube de transfusion et surtout qu'il essaie de rattraper l'aiguille et de se la réinsérer pour que la jeune femme ne se rende compte que ce dernier s'était enfin échappé du pays des rêves. Le supernova qui ne se gênait pas pour ne pas regarder Anima dans les yeux lui lança.

"Bienvenus dans l'monde des vivants Kanzaki...et dans c'lui du Sida yarrr ha ha ha"

Un moment de peur panique saisit le visage de l'ancienne maitresse du monde. Le Sida? Cet enculé lui avait inoculé le VIH? Décidément, elle allait de Charybde en Scylla.

"Nah, tu devrais être en parfaite santé là...'fin sauf pour le...'fin voilà quoi."

N'ayant toujours pas saisi la plaisanterie du pirate spiraloïde, Anima répondit faiblement.

"Ha... ça..."

Mais Sid, n'ayant pas compris qu'Anima causait du VIH embraya sur Ginger.

"Tu nous as fait peur hier soir t'sais. 'Fin surtout ton amis là...Gingea...Ginger ! Ouai voilà, 'fin quand j'lui ais dit qu't'étais hors d'danger elle est partie s'amuser avec le reste. Elle tiens vachement son alcool pour une ex-infirmière privé d'noble ha ha. Elle a raconté pas mal d'histoire sympa d'ssus."

Anima regarda Sid d'une façon assez étrange. Pourquoi lui racontait-il ça? La Lieutenant n'avait-elle pas dit sur le trajet qui les emmenait au Home qu'elle était sa suivante, et que la grande blonde était une notable? Il n'y avait rien à voir avec les Nobles. La jeune femme se demandait ce qu'elle devait faire. Car, dans l'absolu, tant que Ginger n'était pas là pour confirmer, il y avait une probabilité que Sid raconte la vérité et que la fille aux cheveux bleus ait raconté deux histoires différentes. Alors l'ancienne chef du CP9 garda bouche close, faisant style qu'elle n'avait pas entendu. Elle laissa Sid poursuivre.

"Bon, j'ai la dalle, j't'ai largué pas mal de sang, j'ai la dalle. Tu dois aussi avoir les crocs nan?"

"Je pourrai manger un cheval, sabots compris!"

Cette phrase n'était malheureusement pas à prendre au sens métaphorique du terme. Il était de notoriété publique que les frais de bouche de l'Amirale Labrusca D. Anima étaient colossaux. A tel point qu'elle avait engagé Ginger pour s'assurer de ne jamais manquer de bouffe. Enfin, encouragé par la réponse de la blonde, Sid décrocha un mini den den mushi et commanda de quoi petit déjeuner. Visiblement, il devait être assez tard car même si ce fut vite livré, le chariot contenait plus un buffet froid fait à l'arrache avec les restes du repas de midi qu'à un repas. Enfin, Anima n'allait pas faire la fine bouche. Remontant le drap du lit comme une immense serviette, elle se jeta sur le buffet avec la ferme intention de le consommer avant les autres. En définitive, si Sid ne se dépêchait pas de se servir la grande blonde allait tout lui bouffer sous le nez.

D'ailleurs, elle avait déjà commencé à s'empiffrer. A la voir comme ça, dans ses habits de luxe, on ne se doutait pas qu'Anima puisse manger aussi sauvagement. On lui avait bien enseigné l'usage du couteau et de la fourchette, mais visiblement la grande préférait la rapidité à la propreté. Des fois elle cherchait à attraper des victuailles de sa main droite, celle qui avait été amputée. Et voyant qu'elle ne le pouvait plus elle poussait une sorte de grognement de mécontentement avant de continuer à enfourner de la nourriture dans le puits sans fonds qu'était sa bouche.

Une fois le repas fini, Anima avait encore un peu faim. En plus, elle avait totalement oublié de partager un peu avec Sid. Il ne restait qu'à espérer qu'il avait réussi à se nourrir un peu lui aussi. Mais le plus important, elle avait envie maintenant qu'alcool et de tabac.

"Dis, Sid? T'aurais pas tu tabac et du calva par hasard?"

Visiblement, Anima se remettait vite. Restait à savoir si le médecin allait laisser une convalescente boire et fumer.

"Et des habits aussi, tant qu'on y est."

Spoiler:

"Sur qu’y a de la gnôle et des clopes ici, tu t’crois chez les bonnes sœurs ? Tu m’traites de gonzesse c’ça ?!" Le pirate se saisit à nouveau de l’escargophone liant vers les cuisines. A moitié mort de rire. "Allo chef ?! C’t’es pas un pédé envois moi d’quoi m’saouler trente fois et d’quoi choper six cancers !"

Alors on en était réduit à ça? Un concours de picole? Visiblement Sid avait été piqué dans sa fierté. Il faut dire qu'il avait du se farcir le spectacle d'Anima en train de s'avaler un chariot rempli de victuailles en quasi-totalité et donc s'il se jetait pas de suite sur l'alcool, il était fort à parier que l'immense blonde allait tout lui siffler sous le nez. Donc il y eut une sorte de duel entre nos deux protagonistes. Anima s'attaquant aux bouteilles de vodka et Sid à celles de rhum. Très vite, chaque guerrier avait déjà descendu deux adversaires et, c'est à ce moment là que Sid annonça.

"Yarrr ha ha ha ! J’taime bien Kanzaki ! Vraiment t’es le genre de gonzesse qui m’plait Yarr ha ha ! J’te veux dans l’équipage! De c’que j’sais t’as qu’des endroits à fuir, donc restes avec moi !"

Anima qui finissait de se vider sa troisième fiole de vodka en regardant Sid du coin de l'œil tardait à répondre. Embrasser la piraterie ne l'avait jamais motivée et obéir aux ordres non plus. Donc, elle se donnait du temps pour la réflexion. C'est alors que SId, par un étrange mimétisme finissait de vider son flacon. Ilse rendit compte qu'il était emmerdé par le fil de l'intraveineuse. Dans un geste aussi violent qu'imprévu, il arracha la gêneuse sans même réaliser que le grande blonde y était encore rattachée. Un geyser de sang et de douleur jaillit de la blessure. Anima essaya de se faire une sorte de point de compression avec sa main droite, sauf qu'elle n'en avait plus. Epic fail! Fort heureusement, Sid usa de son pouvoir pour faire cautériser la blonde.

Après ça, alors qu'elle se liquidait sa quatrième bouteille, Sid, quant à lui, la reluquait sans vergogne le corps de la jeune femme. S'attardant sur son bras manquant.

"Shhha shhh’t’un dial…un ferro-dial. Ça peut faire des trucs tu vois…Yarr ha ha des trucs ha ha. Bref, donc ouai, ça peut t’aider pour…enfin voila quoi."

Tenant le coquillage en main, il s’en servit pour former un bras en nuage et le bouger, signalant clairement à Anima comment elle pourrait s’en servir.

"J’en ais pleins hu hu. Y avait quelqu’un qui pouvait…tu sais quoi ? Qui pouvait les foutre dans des trucs…’fin pas juste les coller tu vois…carrément les integrer. J’lui en avais demandé d’en coller dans mes gants et ça a marché du tonnerre ! Ha ! La j’en avais rachhhhheté plein pour les coller sur d’autrs z’endrouit shhhhhh…Mais l’vendeur réponds plus au den den !"

Il prit une pause pour souffler un grand coup et se caller contre le dossier vastement decoré du lit, prendre un meilleur appui.

"‘Fin bref…j’te veux…dans l’équipage ! et ta copine aussi, j’crois qu’elle s’est bien marré avec tout le monde ici…juste…z’arretez de raconter des conneries sur c’que vous foutiez avant…t’veux pas en causer t’en cause pas…mais pas d’conneries ici. Les conneries c’bon pour les marines yarr ha ha."

Anima prit une sorte de pipe fine sur la table et la bourra d'herbe qui n'était pas du tabac. Elle alluma son fumoir et prit plusieurs longues inspirations sur l'objet.

"C'est sympa de me proposer un nouveau bras, mais, en définitive, je souhaite rester comme je suis. Ces cicatrices me rappelleront éternellement mes erreurs et m'aideront ainsi à ne pas les reproduire."

Nouvelle taffe tirée sur sa pipe.

"Pour ce qui est de la fusion des dials, désolée de n'avoir pas pu répondre au den den mushi ces derniers temps, comme tu dois t'en douter, j'étais assez occupée..."

Cette fois-ci, profonde prise d'inspiration, la cendre dans la pipe s'embrasa. Lorsqu'elle exhala la fumée, elle fit de grands ronds parfaitement concentriques.

"Et enfin, pour ce qui est de devenir pirate... j'accepte. A une seule condition. Si mon capitaine ne veux pas que je lui mente, il n'a qu'a pas me poser des questions sur mon passé. Enfin, une seconde condition, je ne me balade pas en soutif' d'habitude. Trouve-moi des habits convenables."

Lorsqu'Anima avoua être la fameuse fusionneuse de dials, elle se doutait un peu que Sid était satisfait de ses services. Sinon,il n'aurait pas cherché à la recontacter. Enfin, ce n'était pas une chose telle qu'il faille partir autant en vrille. Quoique ça semblait être une des spécialités du forban. Par contre rien ne la préparait à l'exubérante réaction du supernova quand elle lui annonça accepter de rejoindre sa bande de joyeux lurons. Il sautait de joie comme un gamin à qui on aurait dit que Noël était en avance cette année. D'ailleurs, ivresse et petit bonds ne faisaient pas si bon ménage que ça car le spiralisateur se retrouva en moins de temps qu'il ne faut pour le dire en train de glisser sur la table avec l'alcool et le tabac. Il finit sa danse de la joie sur le sol sur son dos. Alors qu'elle finissait d'énoncer ses conditions, Sid, lui finissait de se remettre debout.

"Quel passé ? Yarr ha ha ha ! Pour les fringues z’avez tous un problème dans ces mers bleues, sérieux, y fait bon profite ! D’ailleurs j’fous quoi moi avec un fut ? !"

Il cause des mers bleues... intéressant. Anima compila cette information sur le pirate. Il venait des îles célestes. Seuls les anges parlent ainsi des blues et de Grand Line. La suite fut un peu plus... enfin, libérée. Sid entreprit un effeuillage de sa propre personne devant une jeune femme qui était encore pure. Se cachant les yeux de sa seule main valide, elle ne vit que brièvement le tourbillon déshabillant made in Sid Langren. Écartant ses doigts pour y voir quand même un peu (quelle fausse prude cette Anima!), la grande blonde put admirer tous les tatouages du supernova. Et quand elle se souvenait de celui qu'elle portait sur le visage et de la douleur qu'elle avait ressentie (la grignote n'y était pas pour rien, mais passons), elle était, sans oser trop se l'avouer, un peu admirative du pirate.

"T’vois moi aussi j’suis en sous-vêtements ! t’pas à t’donner mauvaise conscience ! On va fêter ton intégration tiens !"

Pendant qu'Anima se retenait de ne pas rire au coté puéril de son nouveau capitaine, Sid fouillait à présent le chariot à alcool et se rendait compte, qu’une bouteille particulière se trouvait sous la nappe, la surprise du cuisinier, il avait mis des roses et une bouteille de grand cru venant de la collection privé des anciens propriétaires du navire. Sid lis difficilement l’étiquette à voix haute et saisit deux verres en cristaux rescapé du naufrage du chariot.

"Allez à la tienne Kanzaki Kaori ! Bienvenus chez les Langren’s Pirate !"

"Tu peux m'appeler Kaori tout simplement. Et... Heu, ce n'est pas un truc qu'on devrait faire avec tout l'équipage? Là ça fait un peu rencart..."

Elle avait dit ça sans réfléchir. Elle se sentait un peu gênée de passer du temps avec uniquement son capitaine. Surtout que ce dernier n'arrêtait pas de la déshabiller du regard. Déjà que ce n'était pas une chose très agréable en temps normal, là c'était franchement glauque vu qu'elle n'avait presque plus d'habits sur elle.

Mais la grande blonde fut sauvée par une arrivée massive et bruyante de l'équipage qui écoutait à la porte. Enfin, elle fut plus gênée qu'autre chose, car voyant Anima en sous-vêtements et Sid en caleçon, ils allèrent s'imaginer autre chose. Ce qui mit encore plus Anima dans l'embarras qu'elle ne l'était déjà. Directement alpaguée par Jessy West et Serena Spiegel qui la félicitèrent pour a promotion canapé, Anima cherchait vainement à dissimuler l'immense corps qu'était le sien sous les draps du lit. Ni-Yan et Llilly Lala qui avaient sympathisé avec Ginger durant la nuit explosèrent de joie de savoir que la fille aux cheveux bleus restait parmi elles.

Les hommes aussi étaient assez contents des deux nouvelles recrues. Gor semblait indifférent. Penguin Justice voulait recruter Ginger en Pinguin Girl! Noob Slaya racontait des exploits fictifs à Anima. Nin et Mc Shovel et Seto-Oh prenaient des paris sur l'age et les mensurations de la grande blonde. Bref, l'arrivée impromptue de l'équipage ne força pas Sid à partager la boisson car la bienveillante troupe avait prévu du ravitaillement.

Une fois les verres plein du nectar, tous regardaient Sid comme s'ils attendaient un discours.

"Yo, captain, je crois bien qu'on attend tous que tu nous baragouines un baratin avant qu'on commence sérieusement à picoler."

Kaori était mignonne à rougir tiens. Sid aurait bien continué de l’embarrasser un peu plus voir de l’embrasser si le reste de l’équipage n’avait pas débarqué. Non pas que Sid se soucie d’avoir un publique ou non, il possédait une personnalité suffisamment extraverti et un indépendantisme exacerbé au point de ne jamais s’arrêter pour considérer ce qu’une foule pensait de lui pour peu qu’elle pense à lui. M’enfin, son esprit embrumé par l’alcool passait déjà à autre chose en voyant tout ce beau monde arriver et observer la nouvelle recrue comme une bête de foire.

La scene avait, ironiquement, un petit quelque chose de « réveil du roi » sous une monarchie absolue, lorsque les courtisans se rassemblent autour du lit du souverain. A la différence près qu’a la place d’un « bonjour votre majesté » Sid récoltait des commentaires graveleux de toutes part à cause de son attirait, ou plutôt son manque d’attirail et l’état similaire de Kaori. D’ailleurs la grande prenait la situation avec beaucoup moins d’humour que Sid puisqu’elle tentait de s’enterrer sous la couverture. Ou alors elle ne souhaitait pas que le reste de l’équipage la reluque entre string-soutif sale. Elle ne devrait pas avoir honte pourtant, ce qu’elle affichait au travers était tout simplement à couper le souffle. En faite, Anima était vraiment bizarre.

Et voila que l’équipage demandait un speech. Allons bon, déjà sobre Sid n’était pas bien éloquent alors complètement bourré…que les gens s’attendent aux pires et bouches les oreilles des plus sensible car il ne refusait pas l’invitation de son équipage à se mettre en avant. Plusieurs grandes inspirations pour évacuer quelques vapeurs d’éthanol. Et le capitaine spirale se lançait.


« Bon s’savez qu’j’suis pas trop doué pour ça. ‘Fin bref. On en a tous bien chié avant d’arriver à s’la couler douce comme maintenant. Tous sans exception on en a pris plein la gueule et pas qu’là. Mais on s’en tape. On est des pirates ! Quand on nous écrase on s’relève. C’est c’qu’on fait. Et c’est c’que Kaori et Ginger ont fait entre hier soir et c’matin. »

En même temps qu’il parlait, le navire remontait lentement vers la surface, de sorte que le dôme soit a moitié Immergé. Dehors il pleuvait sans que le climat vire à la tempete et l’équipage pouvait profiter du spectacle de gouttes qui glissent sur la verrierie et de l’océan claquant.

« Donc bon, j’pense pas avoir besoin d’les vendre plus que ça, vous les voyez. Yarrr ha ha ha ha! Allez aujourd’hui, demain, rien à foutre du temps ! Rien à carrer d’l’espace ! Rien à carrer des autres ! On fait la fête!»

Il conclut son cours speech en buvant son vers cul-sec et fut suivit pas le reste de l’équipage. Il continua en spiralisant et en envoyant au loin le drap qui servait de vêtement à Kaori.

« Soit pas timide allez ! Joins toi à nous…Où plutôt prends une rasade à ta santé. J’t’ai vu y a 5 minutes j’sais qu’t’avales ! »

Sid se dirigea vers un tas de bouteille amené par le reste l’équipage et en déversa cinq, on pourrait croire que l’alcool tomberait sur le sol mais il se mélangeait en une belle spirale, un vortex qui aspirait tout ce qui tombait des bouteilles. Il envoya cette spirale de bonheur vriller vers la nouvelle recrue, même pas en guise de bizutage. D’ailleurs la grande blonde n’aurait aucun mal à tout avaler, sauf une partie qui tomberait sur sa poitrine. Enfin, tout l’équipage en présence s’imbibait fortement.

Le capitaine chuchota quelques ordres discrets aux matelots qui ne purent s’empêcher de ricaner en quittant le dôme. Quelques minutes plus tard ils revinrent, et installèrent de gros amplis sonores et quelques tonneaux histoire de faire une estrade.

Le capitaine et quelques musiciens montèrent sur « scène ». Sid, comme beaucoup d’ivrogne, avait une chanson trottant dans sa tète et souhaitait la partager avec tous les membres de son équipage.

« En l’honneur des nouvelles venue et d’une sacrée blonde !»

La musique se lançait.