Hakamashi Mizuto Brigand
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| Sujet: Hakamashi Mizuto - Pirate [Need a validation] Mar 7 Déc 2010 - 21:15 | |
| - Présentation du joueur IRL - Prénom : Rémy Age : 20 ans Homme/Femme/Okama : Homme Comment avez vous connu le forum : Une simple recherche sur google Combien d'heures vous vous connectez par jour : Je serais extrêmement actif, je me connecte plusieurs fois dans le journée sur un forum RP. Tes Mangas préférés : One Piece, Death Note, GTO, Code Geass Ton personnage préféré dans One Piece : Sogeking Ce qui t'as motivé à venir : L’envie de refaire du RPG, de toucher l’univers One Piece, de trouver un forum bien tenu et sérieux. Tes expériences dans le domaine du Rp/JdR : J’en fais depuis 5 ans. Hobbys : Cinéma, Littérature, Manga, Sports. Autre(s) : / - Présentation du personnage - • Nom & Prenom : Mizuto Hakamashi • Surnom (facultatif) : / • Age : 20 ans • Race (Humain, Homme-poisson, Ange, Géant) : Humain • Camp (Pirate, Marine, Chasseur de Primes, Révolutionnaire, Civil, etc.) : Pirate • Orientation psychologique (bon, mauvais, indifférent, ...) : Indifférent • Métier/Spécialité (obligatoire pour les pirates et les civils, facultatif pour les autres) : Pas de métier de prédilection en vue : Hakamashi a des connaissance en archéologie et Histoire de l’Art (et plus particulièrement en orfèvrerie et autres objets précieux), étant accro à l’argent Hakamashi peut tenir les comptes de l’équipage et sait aux besoins jouer de l’harmonica. • Pouvoir demandé (Fruit du Démon, Arme d'Exception, Techniques Spéciales comme le Rokushiki ou le Fishman Karaté) : Je compte avoir le Haki du Chavalier plus tard dans le jeu -> à voir avec le staff si je remplis les critères à ce moment là. Pour information mon style de combat sera de la Boxe Thaï, je me battrais donc à mains nues, sauf lorsque je sortirais mes rasoirs pour développer des frappes plus « tranchantes ». • Rêve(s)/But(s) du personnage : Amasser un immense magot. • Code présentation [OBLIGATOIRE] à mettre entre les balises Code: (Vous trouverez ce code très facilement si vous lisez toutes les règles du forum, où il se cache) : ◘ Description Physique et Psychologique:Les tables de bois usées grincent comme elles supportent difficilement le poids des hommes saouls qui se jettent joyeusement dessus, dansant et sautant tels des diablotins rougis par l’alcool. Un homme d’église entre gravement dans le bar, contemplant la scène d’un œil noir : les lustres se balancent follement, des bouteilles volent à travers la salle et les gesticulations incessantes des nombreux clients rendent impossible une lecture claire de l’ensemble. Poussant un soupir exténué, il avance doucement entre les tables, avant de repérer un jeune homme calme qui déguste doucement un Mojito sans se soucier le moins du monde du chahut qui l’entoure. Le prêtre s’assit en face de lui, serrant contre sa poitrine sa bible massive sertie de pierres luisantes.- Bonjour mon fils.- Lu’ mon père.- Quelles âmes damnées peuvent ainsi se livrer aux décrépitudes de la boisson cher enfant ? Je ne comprends plus l’homme, ses déboires et ses excès de bonté se mêlent sans se mélanger, nous sommes une espèce de divagation qui n’a pour elle que la reconnaissance de sa fonction. Ah pourtant quelles occasions nous avons ! Quelles occasions mon enfant ! Servir la lumière est un choix si logique et aisé, une ouverture si riche à notre âme qu’il paraît impossible de ne pas vouloir y plonger pleinement. Alors comment en sommes-nous arrivés là ? Comment la noirceur a-t-elle serpenté jusque dans nos cœurs ? Par quelles voies obscures s’est-elle insinuée pour tourmenter nos esprits, cette orbe pourtant absolue de sagesse ?! N’es-tu pas touché, toi, par ta condition de pêcheur ?Hakamashi Mizuto avale une gorgée supplémentaire, la vodka gazéifié lui brûle délicieusement la gorge et inhibe un peu plus son cerveau. Il reste silencieux, le regard dissimulé par son chapeau en toile qui repose sur sa chevelure brune et lisse. Les traits fins de son visage ovale s’animent d’un sourire qui dévoile la blancheur de ses dents. Il ne donne comme réponse qu’un petit toussotement amusé.- N’est-ce pas hein ? C’est bien pour cela que le seigneur, dans sa grande miséricorde, nous a ouvert ses voies rayonnantes, chaudes, quoiqu’étroites il faut bien l’avouer, mais qui savent s’élargir à qui sait y pénétrer purement. Car la voie de Dieu mon enfant, est la voie ultime, la seule qui puisse nous sauver, celle qui crache véritablement la vie ! Oh pardon… Dans son exaltation le prêtre, s’étant levé, les yeux au ciel et le poing serré, avait bousculé par mégarde un jeune homme qui avait pu en toute allégresse déverser son Bloody Mary sur le costume impeccable d’Hakamashi. Ce dernier se leva alors et enleva sa veste noire, l’agitant fortement dans les airs pour en épurer le liquide fourbe qui tentait de se fondre dans les fines fibres en coton véritable. Tout cela en vain, le mal était fait. Il reposa le cadavre merveilleux sur le dos de sa chaise et commença à épousseter son veston noir/marron, cherchant méticuleusement si sa chemise blanche n’a pas été touchée par cet effroyable accident, si sa cravate (aujourd’hui rouge) n’avait point été violée par ce jus impropre. Tout semblait épargné, heureusement. Un raclement de gorge attira soudainement son attention et ses yeux bleus se posèrent sur le prêtre qui regardait avec terreur les deux larges rasoirs qui pendaient sur les deux côtés de son ceinturon.- Souvenir de jeunesse mon père. Un symbole d’amour, croyez-moi.- Certes…Aussi mon ami, toi qui semble si compréhensif et touché par la grâce divine, me permettrais-je de te demander quelques piécettes pour servir nos ordres purs qui sacrifient chaque jour leurs bonnes âmes aux…Sa main s’est contractée, faisant craquer le cuir de ses gants renforcés par une plaque métallique au niveau des phalanges, puis dans un éclair ses bras se sont mis en garde, ses genoux se sont légèrement fléchis et avant que le prêtre ait pu réellement remarquer sa position, sa droite s’est propulsée contre sa mâchoire, le mettant KO sur le coup.- T’as fait chier le mauvais pirate.La main d’Hakamashi saisit le livre, en examine les pierres précieuses et sourit.- Ton tribut pour ta connerie, et pour la veste.Voilà comment est Hakamashi.◘ Histoire : /!\ Cette Histoire est mise en relation avec un autre personnage qui s'inscrira sous peu sur le forum (l'essentiel de notre RPG se basant sur le jeu en duo, sur le développement du thème de l'amitié oh combien naïf mais hautement jouissif, et sur le principe de complémentarité).Le vent, souffle superbe et puissant, chant mystérieux des voix oubliées. Il est bien présent, glacial, et chacun de ses passages est un pic incisif qui mord douloureusement la chair, éveillant le corps léthargique d’Hakamashi qui baille et s’étire. Son sifflement suraigu serpente dans l’air, mouvement insidieux qui se glisse sournoisement dans ses oreilles, y résonne et s’estompe dans un fracas étrange. Ses yeux bleus embrumés émergent sous le voile d’une larme, seul indice palpable de son éveil difficile. Il jette un coup d’œil circulaire à ses vêtements et en essuie par gestes vifs le sable qui s’y est accumulée : pas question que son costard présente la moindre imperfection. A sa droite, il entend remuer légèrement, bruissement quasi-inaudible d’un corps pourtant gargantuesque. C’est Yukimitsu Manabu, son acolyte, son camarade, son meilleur ami. Un grognement rauque et bestial le secoue, et son corps entier craque comme la proue trop vieille d’un navire. Les voilà deux, réveillés, seuls sur le sable blanc immaculée d’une plage, leur barque de fortune non loin d’eux. Voyager sur une telle bicoque, rechercher l’argent et l’aventure sur un rafiot si minable, n’est pas chose aisée. Dès qu’une tempête frappe de son trident mortelle, déchaînant ses éclairs aveuglants qui lézardent un instant le ciel noir, avant de faire éclater les cors de son impact ahurissant, il s’agit de se replier sur l’île la plus proche, prier pour ne pas tomber sur un monstre marin, et ramer de toutes ses forces. Hier soir, ils auraient pu y passer, ils jouent de chance et d’insouciance. La mer, bien sombre, ouvre soudainement son œil rougeâtre et les cils lumineux de son regard les frappent tous deux avec force. Le soleil surgit de la ligne d’horizon, transition parfaite entre deux bleus inquiétants, et les baigne dans sa chaleur encore légèrement moite. Hakamashi donne une claque vigoureuse dans le dos de son ami et se lève, admirant un moment le doux spectacle qui se présente, puis se dirige vers la barque au rythme léger du remous des vagues. Il se tourne vers Yuki qui gratte nonchalamment sa tête, puis commence à pousser la barque du pied vers le rivage. En y repensant, cela fait combien de temps qu’ils se connaissent ?……………………………………………………………………………. Rencontre :Il ne voit que son dos d’abord, sorte de rempart imprenable d’où surgissent deux créneaux robustes qui lui servent d’épaules. Puis le géant se retourne et ses yeux puissants, rouges et humides, croisent subrepticement les siens. Pourquoi est-il toujours seul ? Pourquoi le groupe d’orphelins le rejette-t-il ? Ne sont-ils pas dans le même panier, eux, les non-aimés ? Hakamashi détourne son regard et s’engouffre dans la ruelle de droite d’un pas rapide. Ce ne sont pas ses affaires. L’époque n’est pas à la pitié, surtout dans son monde. Survivre est déjà bien difficile, il ne peut risquer d’être banni par la « famille », cette communauté soudée des gamins abandonnés qui le protègent, volent et se battent pour tout partager ensuite. Il a parfois l’impression d’être dans une de ces guildes de voleurs dont parlent les grands, et que les pirates même redoutent. Grâce à eux il se sent puissant, il trouve une raison à son existence et c’est bien là tout ce qui lui importe. Il continue d’avancer dans la rue resserrée, les maisons pâles et défraichies laissent tomber par plaques leurs enduis, n’offrant qu’une mosaïque de fissures aux yeux qui daignent encore regarder leurs façades. Tout autour la misère répand son souffle putride et ses chaussures trouées s’enfoncent dans la boue visqueuse, l’avancée est pénible. Et puis soudain, un orbe de lumière, éclatant et magnifique. Un joyau dans un écrin de bois pourri. En face de lui s’allume le plus improbable des concepts : l’élégance. Un homme grand et fin arpente en grandes enjambées la ruelle grisâtre, paré d’un costume-cravate sombre, impeccablement taillé, et, c’est la première fois qu’il voit cela, propre. Hakamashi stoppe sa marche, interdit, frappé au plus profond de lui même. L’homme passe doucement à côté de lui, mais semble déchaîner une rafale qui heurte violemment son petit visage. C’est le contre coup de la révélation. L’inconnu le dépasse et disparait, laissant l’enfant silencieux et immobile, planté au centre de l’allée. Un sourire anime soudain ses traits, un sourire radieux, son premier, né d’une satisfaction franche et sereine. Plus tard, lui aussi arborerait ce genre de parure superbe, lui aussi aurait cette classe lourde et enivrante, sa décision était prise. ………………………………………………………………………………………………………. - Alors, t’as récupéré quoi Haka ? - J’ai pu voler une mamie au marché, deux-trois piécettes pas plus, puis quelques abricots piqués dans un stand que j’ai fourré dans ma poche. Mais le vendeur m’a vu et j’ai du courser dru. Heureusement il y avait foule, je l’ai semé. - Ok, il va falloir que tu fasses gaffe quand même, évite qu’on ne te connaisse trop en ville, sinon tu seras vite repéré. - Très bien Syuuyi-kun, je ferais plus attention.Il quitte son aîné après lui avoir passé son maigre butin, et longe le quartier des maisons en carton qu’ont improvisé les gamins des alentours. Au détour d’une habitation de luxe, en bidons élégamment disposés et presque pas rouillés, il retombe sur le « délaissé ». L’aura oppressante que diffuse sa large et improbable carrure semble confirmer à elle seule la terrible légende qui l’entoure. Certains disent qu’il aurait dévoré tous les enfants qui ont disparu, les gobant sans les mâcher, pour les digérer à petit feu. Cette idée le fait sourire, dire qu’un gosse est rejeté parce qu’il a le malheur d’être monstrueusement musclé, la vie a ses aberrations. Une hésitation secoue son esprit. Doit-il l’approcher ? Après tout quand on y pense, un tel compagnon serait plus qu’utile, détruisant les obstacles pour lui, semant peur et crainte, ils seraient sans nul doute un duo redouté ! Il s’avance lentement vers le mastodonte, pose sa main sur son épaule et dit : « Salut. » Il sursaute violemment. Sa réaction est si brutale, sa surprise telle, qu’Hakamashi a un mouvement de recul. Les yeux de Yukimistu le fixent et un éclair de désolation semble passer dans ses pupilles, il se retourne sans un mot. Hakamashi regarde sa main, muet, puis se racle la gorge. Sa voix douce emplit l’air, agréable, chantante mais hésitante :- Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. T’es toujours tout seul…ça ne doit pas être marrant…me suis dit que serait intéressant d’apprendre à te connaître…Tu…tu vas bien ?Aucune réponse. Seul le corps légèrement tremblant du colosse indiquait déjà à Hakamashi que la discussion serait relativement fermée. Serait-il muet ?- Ça va, mais je n’aime pas trop qu’on me surprenne comme çaNon, il ne l’était pas. Un sourire anima la figure du jeune voleur qui vint se placer immédiatement devant son immense camarade. Il lui tendit sa main et l’autre la prit timidement, Hakamashi serra fort mais le titan ne sembla pas le remarquer.*Incroyable, ce mec est-il indestructible ? *Ce rejeté apparaissait soudain plus utile que prévu, avoir son bouclier personnel, une protection permanente qui le suit partout, ce n’était pas un luxe que tout le monde pouvait s’offrir dans ce monde insécurisé. Il devait en faire son esclave. - Je suis Hakamashi Mizuto, enchanté de te rencontrer ! Tu peux m’appeler Haka comme tout le monde. - Je suis… Yukimitsu Manabu, enchanté aussi. - Et bien Yukimistsu, et si on se baladait un peu ? Son doux sourire s’élargit jusqu’aux oreilles, ses yeux s’écarquillèrent et bientôt son visage n’affichait plus que le sadisme des idées qui lui passaient en tête. Oui vraiment, ce Yukimistu pouvait être fort utile.……………………………………………………………………… La foule grouillante du marché laisse échapper son brouhaha grinçant, sorte de cri incarné de la misère qui se mêle au bruit visqueux et macabre de la boue piétinée. Derrière un tonneau, deux gamins se dissimulent, bien cachés par l’ombre de la ruelle, le plus petit cherche un objet dans sa poche, trifouille un moment avant de ressortir, bien fier, une pomme rouge luisante qu’il tend au plus grand.- Tiens ! Mange-ça, ça te changera des restes que te laissent les autres…tu sais si tu t’imposes pas, bientôt tu n’auras rien à manger. Cela dit, maintenant que tu es avec moi ça va changer de façon radicale et cette pomme est le serment de notre amitié infaillible. Si tu n’oses pas manger, je te nourrirais moi ! - Merci.Une lueur de reconnaissance passe dans les yeux du garçon massif qui plonge allègrement ses dents dans la chair juteuse du fruit, en appréciant le croquant, se délectant du goût sucré. Hakamashi le regarde, les yeux pleins de malice, puis jette un coup d’œil à la foule. Ses yeux de rapace ont vite fait de scruter la place et de retenir tous les points stratégiques : à gauche un stand de volaille sur-bondé permet de glisser une petite main et de saisir à la volée la tripaille, « maman » prépare toujours de délicieux plat en sauce avec (D’ailleurs en y repensant…avec quoi fait-elle la sauce ? Mieux vaut ne pas savoir…). A droite, la fameuse étable de fruits où il a subrepticement piqué la pomme quelques minutes plus tôt. Sa technique s’est amélioré, plus personne ne soupçonne rien, son doigté est si fin que parfois il se surprend lui-même à voler machinalement quelque chose, sans qu’il sache vraiment comment il a fait. En face…un doigt grassouillet tapote soudainement son épaule et une main surgit par-dessus son épaule, contenant une moitié de pomme.- Tiens. - Non Yuki, elle est pour toi toute entière, j’ai déjà grignoté quelque chose.Le colosse surpris, regarde la pomme, hésite, puis continue à avaler lentement ce savoureux présent, savourant pleinement chaque bouchée. De son côté Hakamashi continue sa détection minutieuse et dresse dans sa tête un plan méticuleux. Aujourd’hui pas besoin de s’essayer aux petits vols, pour la simple et bonne raison que Yuki l’accompagne. Difficile de passer inaperçu avec quelqu’un qui mesure 1m80 à l’âge de 12 ans…Non il fallait essayer ce pour quoi il avait fait ami-ami avec le titan : le contrôle de la peur. C’était quelque chose qui le fascinait assez, assouvir son pouvoir grâce à la crainte que l’on inspire. Un sourire insidieux s’étala légèrement sur son visage et il se retourna vers son nouvel acolyte.- Bon alors écoute moi, on va essayer de ramener quelque chose à « maman » pour ce soir, que ce soit de l’argent ou de la nourriture, il faut nourrir tous les petits nouveaux qui ne peuvent pas se débrouiller. Quand on pense que certains ne savent pas marcher et qu’ils n’ont plus le lait de leur mère… - Ah oui ? - Malheureusement…Donc tu es d’accord pour participer ? - Je n’aime pas trop ça. Mais je crois que vu la situation on pas vraiment le choix non ? - Exactement, ne pas avoir le choix, ça s’appelle la survie. Suis-moi.Les deux corps se lèvent à l’unisson et, penchés, ils s’enfoncent un peu plus dans la ruelle macabre, véritable portrait du délabrement général de l’île. Pas de vol à la tire aujourd’hui, pas de jeu de dissimulation, aucun exercice d’acrobatie pour se faufiler tel un chat dans la foule suintante. Non, seulement le racket, sublimité absolue d’un état de conquête et de pouvoir. Ils arrivent au détour de la rue et Hakamashi s’engouffre dans un cul de sac qui donne sur une petite cour intérieure dont le sol pavé, humide et glissant, reflète chacune des silhouettes humaines qui s’y trouvent. Les deux enfants s’avancent et comme le clapotis de leurs pas résonne bruyamment, ils entendent bientôt une voix qui s’élève : « Qui va là ? ». L’eau à leurs pieds est teinté de rouge et à mesure que le visage de Yukimitsu se défait peu à peu, le sourire d’Hakamashi s’élargit de plus en plus, atteignant presque l’apogée du malsain. Au centre de la cour une carcasse sanglante gît sur un établit de bois massif, devant lequel se tient un homme robuste, gras et sale, qui tient dans sa main énorme un hachoir. Il s’agit du plus fameux boucher de l’île, homme assez riche s’il en est, car il est le seul à fournir de la viande mangeable. Malgré l’impression de puissance extrême qui se dégageait à cet instant du boucher, Hakamashi ne pouvait s’empêcher d’afficher son air triomphant. Il connaissait ce vieux filou mieux que personne, un peureux de la pire espèce qui craignait le moindre contact physique. D’ailleurs lorsque que le regard du vieil homme se posa sur Yukimitsu, ses pupilles se dilatèrent aussitôt de peur et il eut un mouvement de recul. Il bégaya : - Que…que voulez-vous ? - Salut Kanku. Belle journée non ? - Hakamashi, encore toi vaurien…quel coup vas-tu essayer de me faire…? - Tu sais que je répugne ta petitesse d’âme Kanku ? Ne pas vouloir donner ton surplus de viande aux bouches affamées de l’île et tirer un maximum de profit de chaque millimètre de carcasse en faisant de la contrebande…c’est assez moche. - Chacun…survit comme il peut. - Je ne suis que trop d’accord. Et c’est pourquoi aujourd’hui tu vas nous donner l’argent de ta caisse, tu as du faire du chiffre aujourd’hui pas vrai ? Même si ce n’est qu’une broutille dans ton immense magot… - Que…pas question que je te donne mon argent ! - Tss tss ! Ne sois pas stupide, tu vois qui j’ai avec moi ?Il désigne du pouce Yukimistu, visiblement plus apeuré que le boucher et lui donne discrètement un petit coup de pied dans la cheville. Le géant pousse un léger grognement de douleur (comme quoi tous les corps ont les mêmes points sensibles, même chez les plus robustes) en fronçant ses sourcils. Il lui glisse dans un souffle : « Désolé mon pote, mais faut que t’aies l’air plus menaçant, je veux voir ton visage le plus effrayant, non, un visage de bête furieuse, les yeux d’un tueur, la respiration d’un malade mental. Je compte sur toi, c’est pour les enfants ». Et surtout beaucoup pour mes poches, pensa-t-il aussitôt. Il revient au boucher et continue son show de la peur :- Ce mec est un fou furieux, il tue tous les mecs qu’il n’aime pas et j’ai l’impression que ta tête lui revient moyen…une chance que je puisse le contrôler, sinon tu serais là, gisant, aussi méconnaissable que la viande que tu vends. Ce ne serait pas beau à voir.Le boucher déglutit péniblement et fixa le colosse, le tremblement de son corps sembla désigner à Hakamashi qu’il avait gagné.- Je ne peux pas faire ça…j’ai besoin de cet argent ! - Je ne vais pas tenter de négocier plus, tu apprendras que je ne préviens qu’une seule fois des risques encourus. Tu as fait le plus mauvais choix possible et je le regrette, sois en sûr. Je vais obtenir cet argent de la manière la plus désagréable qui soit. Yukimitsu, à toi de jouer. - Pardon ?Hakamashi émet un claquement exaspéré de langue, se tourne vers son acolyte et lui murmure :- Bordel Yuki, éclate-le, ça ne te prendra que quelques secondes, après on prend l’argent et quelques morceaux de viande et c’est plié. - Mais je ne veux pas faire ça ! Ce n’est pas bien ! Je ne ferais jamais violence à personne !Son crie gonfle telle une explosion dans la petite cour, faisant vriller les briques poreuses des façades. Le boucher les regarde, surpris et intéressé par le retournement de situation, puis émet un petit ricanement.- Je croyais voir un Bulldog, mais ce n’est qu’un caniche que tu as sous ta laisse !Hakamashi serre les dents, passablement énervé. Pourquoi ce gamin doit-il être si peureux ? Pourquoi n’est-il pas si flexible, plus obéissant ? Pourquoi lui résiste-t-il ? Il l’a sous-estimé, il aurait du le préparer un peu plus, le mettre plus efficacement sous son contrôle en gagnant sa confiance pendant des semaines entières. Non, seulement deux jours après sa rencontre il avait été persuadé qu’il le suivrait comme un chien, bien trop content d’avoir un ami à qui parler. Mais ce gars là plaçait sa moralité sur un piédestal. Il était… Un bruit. Un bruit étrange, aussi caractéristique qu’effrayant. Le tintement sourd de chaînes qui traînent sur la pierre. C’est impossible. Il devait être parti, il s’en était assuré, l’avait vu même, de ses propres yeux vu, embarquer pour deux jours sur un petit bateau. Pourtant ce son…ça ne pouvait qu’être lui…Tout tournait mal. Des ténèbres émergea une silhouette que trop reconnaissable, celle de Myuki le Malade, un tueur redouté de l’île qui traînait toujours sur le sol les chaînes qu’il portait à ses poignets. Inutile de savoir comment il s’y prenait pour tuer ses victimes, le son fouettant du métal froid résonnait dans toutes les rues à chacun des ses crimes. Il était en quelque sorte le garde du corps de Kanku, qui, contre sa protection, lui fournissait le joli quota de viande qu’a besoin tout serial killer. C’était pour cela que Kanku n’était habituellement jamais inquiété, qu’il pouvait laisser pendre dans sa cour, accessible à tous, chaque morceau de viande qu’il découpait avec amour sans risquer de se les faire subtiliser. Ceux qui avaient essayé étaient morts. Mais Myuki aurait du partir pour « affaire ». En effet quelques fois il partait 2-3 jours, dans le plus grand secret, commettre des assassinats commandités. Que s’était-il passé ?- Nom de dieu l’boucher, les embarcations c’est plus c’que c’était ! Un petit coup de chaine dans la coque et v’là qu’ça coule tout droit au fond d’la mer ! C’est qui les gamins ?Sans déconner…il avait détruit un bateau d’un coup de chaine…ce type était un monstre. Les deux enfants regardaient la scène, immobiles, une sueur glaciale coulant le long de leur échine. Ils étaient clairement dans une mauvaise passe et Hakamashi faisait des efforts de méninges considérable pour trouver un moyen de s’en sortir, réfléchissant et analysant toutes les solutions. Mais l’équation était simple, les deux sorties étaient bouchés, l’une par un tueur (qui de surcroit était de mauvaise humeur) et l’autre par un boucher qui se sentait maintenant en sécurité et qui tenait fermement un hachoir. Hakamashi émit un petit rire hystérique, la situation était si désespérée et si inimaginable que ses nerfs le lâchaient. Ils étaient piégés, voués à une mort certaine. - Des petites frappes qui essaient de me racketter en ton absence…j’allais m’en occuper mais je vais te laisser ce plaisir mon ami.La mauvaise foi du boucher écœurait Hakamashi qui lui lança un regard empli de haine. Il se pavanait maintenant qu’il avait son chien de garde, et affichait un sourire radieux, attendant avidement le spectacle sanglant qui allait bientôt se dérouler sous ses yeux. C’était la lâcheté incarnée. - M’en occupe ouais. Tu vas pouvoir servir d’la viande ultra fraîche aujourd’hui.Les rires des deux hommes résonnèrent et Hakamashi sentit tout son petit corps en train de trembler, impuissant face à la cruelle sentence qui l’attendait lui et Yuki. Il se tourna vers ce dernier qui n’était pas dans un meilleur état que lui, blanc, en sueur et au bord de l’évanouissement. Le jeune voleur souffla doucement, essayant de calmer les affres qui bouleversaient son cœur. Il murmura à son camarade, dans un dernier surgissement de morale, de remord lancinant :- Ecoute, je regrette qu’on en soit arrivé là. Ça m’embêterait fortement que tu meurs à cause de l’une de mes magouilles. Je t’ai utilisé pour obtenir du pouvoir, et je me rends compte que je n’en suis pas vraiment fier, tu mérites mieux que de finir comme ça. J’aimerais que tu trouves un vrai ami sur qui compter et que tu me promettes de ne plus rester dans ton coin et de vivre pleinement ta vie, de ne poursuivre qu’un seul but : la quête du bonheur.Hakamashi avance de trois pas, d’une démarche hésitante, vers Myuki qui enroule ses chaînes autour de ses poignets. Dans une si petite cour, une arme à si longue portée serait plus un désavantage, difficile à manier, il la raccourcie donc. Il a du métier…- Je suis assez agile, je peux l’occuper quelques précieuses secondes en évitant les premiers coups, je vais l’attirer vers le boucher, au fond. Profites-en pour courir aussi vite que tu peux, et enfuis-toi s’il te plaît. - Qu’est-ce que tu murmures petit saligaud ?! Une rafale de vent, cinglante mais superbe, portant le son mélodieux et cristallin du métal vibrant dans l’air, effleure soudain son visage qui recule par pur réflexe. C’est passé très près. Le bout de la chaîne vient s’écraser contre un mur, éclatant violemment une brique rouge qui retombe en poussière sur le pavé. Puis elle glisse sur le sol, serpentant nerveusement vers son propriétaire qui l’a ramène à lui, prêt à asséner un deuxième coup, plus efficace cette fois-ci. Hakamashi déglutit, scrutant chaque mouvement de chaîne que le tueur fait à présent tournoyer gaiement dans sa main. Il se met bien sur ses appuis, prêt à bondir, à éviter autant que possible cette arme mortelle et sifflante. Soudain, il y a un cri. Un cri suraigu retentit derrière lui, semblable à celui d’une fillette qui aurait vu un insecte. Un cri assez ridicule…pour un homme. Tout à coup une immense ombre le submerge et tout s’assombrit devant son regard, comme la cour plonge dans l’obscurité. Il y a eu un son, celui d’un raclement de bois contre la pierre, et puis un coup de vent comme ci quelque chose de lourd était subitement soulevé, emporté par une force hors norme. Il ne discerne que difficilement Myuki qui fronce les sourcils en même temps qu’il écarquille les yeux, tout étant plongé dans les ténèbres, il ne comprend rien. Quel monstre sombre surgit soudainement derrière lui ? Il tourne la tête. Yukimitsu porte à bout de bras l’immense étable du boucher au dessus de sa figure fermée, le contre-jour aveugle Hakamashi et il ne voit la silhouette du colosse qu’en ombre chinoise, magnifique dans sa prestance, sa tête auréolé par l’éclat irréel du soleil. Tout semble se ralentir, le petit voleur est figé et accablé par la beauté même, il tombe à genoux. Il est sauvé. Le cri du titan, puissant et long, engloutit tout autre son aux alentours et la table de bois massive quitte les mains du géant comme il la lance. La noirceur est telle, maintenant, qu’Hakamashi imagine plus qu’il ne voit ce qui arrive, se fiant aux sons, aux impressions de mouvements. Il distingue le bruit tintant de la chaîne qui vient morde dans le bois, en vain, puis le fracas quand l’étable s’écrase sur l’assassin qui n’émet comme dernier bruit que le son roque du souffle coupé. La lumière émerge de nouveau, s’insinuant lentement sur les façades de pierre, éclairant la scène. Hakamashi ne voit plus qu’au ralenti, le bruit ne devient qu’un écho incompréhensible qu’il ne peut saisir, tout semble irréel. Il sent brièvement qu’on le saisit, deux bras énormes le portent et l’amènent loin. Tout est brouillé, indiscernable, aujourd’hui encore il ne se souvient pas exactement de leur fuite, il voit juste clairement leur retour à la maison, au bidonville des orphelins, porté sur les épaules de son meilleur ami.……………………………………………………………………… La suite sera développé dans le RPG par le bais de flash-backs.
Dernière édition par Hakamashi Mizuto le Sam 11 Déc 2010 - 19:10, édité 1 fois | |
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