Joe Rouben [ en attente de validation ]

Grand. De loin, on aperçois une immense silhouette dépassant le mètre nonante. Grande oui ! Mais fine, car il suffit d'un coup d'oeil pour comprendre que cette grande asperge est en réalité fine comme un sandwich sncf. Pourtant, vous sentez tout de même un relent d’inquiétude lorsque son pas se fait entendre et que cette carrure peu impressionnante se met en marche et dévore petit à petit la distance qui vous sépare. On distingue alors de long bras maigrelets, de longues mains maigrelettes, gantées de blanc et prête, vous le savez, à étreindre votre cou jusqu'à ce que mort s'en suive. Ses grosses bottes en cuir noir claquent contre le sol. le son est claire, sec, tout comme cette démarche actionné par une paire de jambes vives et puissantes. Mais ce n'est pas que cette silhouette qui provoque chez vous, avouez le, ce frisson dans la nuque. Non, c'est cette ensemble de chose qu'est l'être et le paraître. Habillé d'une longue veste de cuir à épaulette, tout sur lui est d'une couleur entre le gris et le vert forêt. Son pantalon, sa casquette, seuls ses gants et sa chemise sont d'un blanc colombien ("Et son caleçon ! Et son caleçon !" Oui oui femmes, je vous entends déjà hurler. Mais il faudra payer pour ce détail. En nature s'il vous plaît !). Oui, il sent la rigueur, il sent la mort. Il sent l'armée. Vous comprenez alors qu'il est un militaire, ou bien un ancien militaire qui n'arrive pas à se détacher de cette ancienne profession qui marque la peau au fer rouge. Un militaire hein ? L'inquiétude devient peu à peu peur. Un militaire avec de tels yeux voulant vous tuez... vous tue.

Vous vouliez vous enfuir n'est-ce pas ? Mais il est trop tard. Le voila déjà à quelques pas de vous. Une cigarette au bec, cette peur, seule au monde il y a peu, partage maintenant votre cerveau avec une certaine curiosité mêlé à la tendresse de sa peau si douce. Son visage, que vous aviez imaginé tel celui d'un démon n'est en réalité que fort attirant. La première chose que vous voyez ce n'est pas ses yeux en amande bercé d'un bleu profond, presque noir. Ce n'est pas son nez, son menton pointu ou bien sa chevelure ténébreuse glissant sur son front et tombant quelques fois sur ce regard presque tendre. Non, la première chose que vous verrez sur ce visage est un sourire. Un sourire d'une douceur égalant les anges. Sa vue est un baisé. Il est chaud, chaud d'humanité et d'amour. Pourtant lorsqu'il s'approche ...

Enfin, voila enfin son visage, si proche ! jolie jeune femme, si vous saviez... Ses yeux son plongé dans les vôtres, et l'éclat lumineux, grandiose même qui les habitait auparavant avait disparu pour laisser place à une couleur malsaine, presque perverse. D'ailleurs, il ne vous regarde même plus dans le blanc de l'oeil et s'évertue déjà à deviner votre bonnet. Son auguste présence qui avait pour vous le goût d'une charmante peur n'est devenu que du dégoût et son souffle, bientôt vous caresse le coup de son immonde odeur de vodka mêlée à celle du tabac froid. Son sourire si magnifique c'était vu peint d'obscénité et tout son corps tremblotant ne demandait plus qu'une seule chose, ne désirait ardemment qu'une seule chose, votre belle personne.
Soudainement, sans aucun signes avant coureur, il chuta doucement, le visage enfouis dans votre gorges rebondis. Totalement ivre, un filet de bave au coin de la bouche et de l'autre côté un sourire de béatitude, il fini par s'échouer sur le sol en ronflant fortement. Ramasserez-vous cette loque mademoiselle ???

Le premier rapport avec Rouben est souvent ... comment dire ... conflictuel. Ce n'est pas quelqu'un de tendre, et il préfère montrer (surtout aux civils et à ses hommes) qu'il faut éviter de les lui briser parce que ce n'est pas un mec gentil. En fait, la première fois qu'on parle à cet homme plus que spécial, celui-ci tente, et y arrive très souvent, de montrer que c'est un méchant, un vilain qui n'en a rien à faire du monde, des gens, et qu'il fait ce métier de militaire pour avoir à manger, à boire et à dormir toute l'année. Bon, il vous cachera par contre qu'il a aussi accepté ce boulot pour pouvoir copuler avec les jeunes et jolies secrétaires des bureaux de la Marine. Bref ! Passons ces détails car cela ne nous regarde pas.
Nous disions donc méchant. Ouh ! Gros méchant même qui prend un malin plaisir, il faut l'avouer, à mettre un bordel sans nom et à faire chier son monde. officiers supérieurs, troufions, civils, dès qu'il a l'occasion de se marrer un bon coup, il n'hésitera pas. Et il essayera d'ailleurs de renvoyer la faute sur un de ses hommes (de préférence) histoire de pouvoir le punir lui-même ! Et oui, tous les moyens sont bons pour se retrouver seul avec une jolie jeune fille pendant toute une soirée.
Sombrant dans l'alcoolisme pour parfaire ce masque, sombrant dans la drogue pour rendre plus crédible ce masque, l'autodestruction paraît une part entière de son âme prenant petit à petit toute la place.

Rouben est un roc. Un pur et dur. Et lorsque les questions fusent, il esquive habillement ou bien fait mine de ne pas avoir entendu. Il n'aime pas qu'on fouille plus loin que ce qu'il montre et dans son passé. Car sous cette carapace sournoisement camouflé, c'est en fait un coeur d'artichaut qui ne supporte pas qu'on s'occupe de lui. Charmant, tombant facilement et rapidement amoureux, il cache ce qu'il considère comme "faibles" et ne montre qu'on visage dur et sarcastique. En vérité, ce pauvre bougre, en plus d'être un alcoolique notoire est un maniaco-dépressif que l'on retrouve tous les soirs, le visage dans une painte de bière, accoudé au comptoir d'un bar. Parfois, une larme tombe dans la mousse et rapidement il essuie le reste coulant sur ses joues, trop honteux de salir la mémoire de ses camarades tombés au combat par d'immondes gouttelettes salée. La guerre l'a d'ailleurs fortement marqué. La mort aussi, elle a laissé sur son torse une marque devenue indélébile. Mais c'est l'amour, l'amour qui contrôle sa vie. L'amour des jolies filles, l'amour du combat, l'amour du Soleil, celui de la Lune, il ne sait que choisir et fond doucement dans une folie qui rend le moindre rayon obscurité. Le pire étant qu'il s'en rend compte, il cache le tout, le camoufle sous un drap soyeux. Mais rien n'y fera. C'est un mélancolique passionné qui cherche encore une raison à sa vie, voulant croire en l'espoir mais persuadé que celui-ci est mort.

Rouben. Ce mot slovaque se traduit soit par Loup, ou bien par Lion. Oustin, lui signifie Juste. En quoi cela le défini bien ? Car même s'il se fait lui même passer pour un gros enfoiré de pion, c'est un Lion quant il s'agit de défendre un élève de Poudlart (surtout si c'est une jolie fille) ou bien un de ses amis. Un Lion Juste qui plus est. En effet, ses punitions, sanctions et autres engueulades se finissent souvent par un coup de pied au cul (ou bien un coup de main, tout dépend de l'élève), et sont sans suivis dans le dossier. C'est de plus un parfait confident qui a appris à fermer sa bouche dans le grondement militaire. Il sait garder un secret et saura se battre pour toutes choses qu'il considérera comme Juste, même si pour cela il faudra plus parler que frapper. Pourquoi un Loup maintenant ? Car face à ses adversaires, il est un Loup. Une bête féroce prête à dévorer jusqu'à la moindre parcelle de sa proie. Cette fois-ci, par contre, plus de justice, plus d'honneur. Tous les moyens sont bon pour gagner.

Rouben vit le jour sur une petite île de Grand Line nommée "Ruskovia". Une île spéciale sur laquelle il fait moins quarante degrès en hiver et quarante degrès en été. Un climat difficile à tenir sans l'alcool local : la Vodka. Connue pour fournir aux autres pays les combattants les plus rudes de Grand Line, il n'y fait pas très bon vivre. Sauf pour certains, évidemment.
Enfant unique d'une grande famille portée par la Nomenklatura, une élite intellectuelle dominant par une tyrannie sans faille un peuple terrorisé à l'idée de se retrouver au fin fond d'un koulak. ses débuts dans le monde humain ne furent pas difficile. Ne manquant de rien, la révolution mis un terme aux agissement de ses parents et de leurs petits copains qui furent tous pendu à un olivier. Magnifique symbole me direz vous. La dictature morte sous le symbole de la liberté. La chute de ce régime marqua la fin de ce qui fut un paradis pour lui à l'âge de huit ans. La misère, jusque là inconnue, frappa alors la famille Oustin. Enfin, son dernier survivant. Grand père, grand mère, cousins, oncles et tantes, tous furent tués par une population essoufflée et rendu haineuse par tant d'années de soumission et de privation. Il survécu à cette épuration grâce à un sentiment que tous croyaient avoir perdu, la compassion. Tuer un enfant était impossible pour les leaders de ce soulèvement, et personne ne voulut s'abaisser au niveau de ceux qui avaient causé tant de peines à tant de mondes.
Dix ans. Dix longues années passèrent. L'enfant pleurant ses parents était devenu un jeune homme fort qui cachait son nom à tous, espérant trouver un jour ou l'autre un moyen de sortir de la rue. Il savait parfaitement ce qu'avait fait ses géniteurs et ne ressentait aucunes envies de vengeance, aucune haine, et qui il se prenait à penser sombrement, violemment, sa raison le ramenait sur Terre. Il fallait simplement qu'il vive, qu'il vive paisiblement.
Finalement, un envahisseur vint pour tenter d'écraser cette île et cette population qui profitait enfin de sa liberté durement gagné. Joe s'engagea alors dans l'armée qui lui fournissait deux repas chauds par jour, un lit et de l'argent. Que n'était-il pas prêt à faire pour survivre ?

Quelques années plus tard, il était devenu un artificier. Pas ceux qui tirent de loin d'énorme coups de mortier, non, il était en première lignes, dans les chars d'assaut Ruskov, à soutenir les forces pédestres et à détruire toutes les cibles que le commandement lui donnait. Étrangement, chacun des obus sortant de son canon ne manquait la cible. Son habileté était loué par tous ses compagnons et tous rêvait d'avoir eut le même talent que Joe qui, lui, n'avait qu'une ambition : se repentir dans la défense de la république. Un sentiment de fierté l'avait pourtant envahi, ainsi que d'amour pour cette patrie. Il avait retrouvé une famille, des frères, des amis. Certains vivent, certains meurent, et parfois les nuits n'étaient plus qu'une simple moment de pleurs et d'alcool quand une affiche annonçait la disparition au combat d'un de ces hommes qui avait tant fait, sans le savoir, dans le coeur de Joe. Il avait changé de nom, changé de vie, et celle-ci lui convenait tout à fait. Cette existence avait enfin un sens.

Mais la vie est parfois difficile, et c'est une bavure qui lui donna son ticket de sorti de l'armée. Se trompant de cible, ce n'était pas sur les soldats ennemis qu'il tira mais sur un orphelinat. Déambulant alors dans son île avec comme seul compagnon de galère la mort d'une trentaine de gosse sur la conscience. La mafia prenait peu à peu le contrôle de ce pays que lui et ses frères d'armes tombés au combat s'était tant efforcé de défendre, la guerre s'éternisait, et il ne pouvait plus se sentir bien qu'avant trois grammes dans le sang. Se mettant à consommer de l'herbe, il attendit tout de même la mort de son dernier frère d'arme pour enfin quitter cette île froide, morte et gelée dans un cycle sanglant de guerre et de violence. Sans abris, sans papiers, sans argents, il voyageait comme clandestin ou alors prisonnier d'île en île, survivant sans trop savoir pourquoi. Volant, tuant même parfois, son corps rompu à la guerre et à des conditions extrêmes se maintenait difficilement. "Chienne de vie" était maintenant tatoué en gros sur son torse.

Un jour comme les autres, une ville comme les autres avec des gens comme les autres. Bref, la banalité même. Et pourtant, c'est lors de ce jour aussi banale soit-il que Joe prit une immense décision. Il s'engagea dans la Marine. Pourquoi ? Pour deux repas chauds par jours, un lit et une paye à la fin du mois.